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[28 janvier 1598, matin] Calmer les vagues de l'amer [Terminé]

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Message par Le Cent-Visages Sam 24 Juil - 16:01

[28 janvier 1598, matin] Calmer les vagues de l'amer [Terminé] Trista13

Tristan, esclave, 15 ans

C'était sa matinée de plaisance. Celle où il avait l'autorisation, quand Mademoiselle Bélyl n'avait pas besoin de lui, de déambuler au gré de ses rêveries ou de se livrer à ses activités artistiques. Tristan eut envie ce jour-là de retourner sur le port cueillir la fraîcheur et les odeurs de la mer. Le port où du reste, il avait fait trois jour plus tôt la formidable rencontre d'Hibiki ! Le petit esclave n'avait eu de cesse d'y penser. Devenir artiste. Danser, lancer ses couteaux, porter de beaux costumes... Et tout ça sur scène ! Quelle chance incroyable cela serait pour lui. Hibiki avait promis qu'il saurait le retrouver quand quelque chose de sérieux se mettrait en place. Le général Joseph et Mademoiselle sa fille accepteraient que Tristan participe, le garçon voulait de plus en plus y croire.
Tout à ses songes, il alla se poster à l'une de ses petites places habituelles - une discrète, relativement plate, afin de pouvoir tracer avec sa chariote quelques-unes de ses chorégraphies. Il chantonnait. Ses prunelles suivaient les mouvements des bateaux, les coutures de leurs ombres, et ses bras ouvraient pour eux, au-dessus de sa tête, face à la mer, comme une immense arcade aussi grande que son cœur voyageur.
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[28 janvier 1598, matin] Calmer les vagues de l'amer [Terminé] Empty Re: [28 janvier 1598, matin] Calmer les vagues de l'amer [Terminé]

Message par Cassandre Velasquez Sam 24 Juil - 19:18

Ce matin-là, Cassandre s'en allait comme chaque jour au marché pour les courses mais elle jugeait que c'était encore un peu tôt finalement pour se rendre au marché. A cette heure, il n'y avait pas de trop de monde et les commerçants seraient plus méfiants à ses négociations. La fillette se décida de flâner sur le port et marcha jusqu'à la jetée, là où des marins déchargeaient justement des caisses à terre.  Son esprit ne put s'empêcher de penser à Sarkeris. Si elle était bien la fille de Coldris, alors c'était son frère. La nouvelle ne lui plaisait pas beaucoup. Ce n'était un idiot, lui, inapte à survivre. Elle repensa à ce moment où il avait ouvertement insulté Irène devant l'oncle Joseph. Niveau bêtise, ça se posait là. Comment le sang de Coldris pouvait-il couler dans ses veines ? C'était absurde. Ou alors il se sera dilué avec celui de sa mère. En tous les cas, le père avait sûrement honte des conduites irréfléchies de son fils.

Un air chantonné attira son attention. Curieuse, elle se retourna et s'approcha. Cassandre se figea en reconnaissante la silhouette reconnaissable de Tristan. Ils se voyaient assez souvent mais elle faisait toujours tout pour l'éviter en prétextant servir quelque chose ou se placer le plus à l'écart de l'infirme.  La fillette se souvenait avec honte d'avoir participé à son enlèvement et savait à quoi ça aurait pu l'exposer. Et elle ne le se le pardonnait. C'était réellement affreux de sa part de pas avoir cherché à lui éviter ce sort.  

Mais elle devrait arrêter de fuir.
Sinon elle ressemblerait à l'oncle Matthieu.

Sur cette pensée, Cassandre rassembla son courage et s'avança. Elle lâcha d'une voix qui se voulait joviale :


"salut Tristan !"

Elle se rappela alors des explications de Coldris sur la politesse. Il disait que coucou n'était pas correct. Alors, salut ça ne devait pas l'être non plus.

"Euh... Pardon. Bonjour Tristan."

Cassandre hésita puis ajouta d'une petite voix.

"Je suis désolée. Je suis désolée de t'avoir menti et trompée. J'aurais dû faire autre chose. Aller les dénoncer. OU trouver moyen qu'un soldat du guet les repère. Mais j'ai rien fait. J'ai bêtement obéi. Et c'était stupide.  Tu dois beaucoup m'en vouloir, non ? Il aurait pu se passer tellement de choses terribles là-bas."
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Message par Le Cent-Visages Lun 26 Juil - 12:03

[28 janvier 1598, matin] Calmer les vagues de l'amer [Terminé] Trista13

Tristan, esclave, 15 ans

Tristan se retourna. C'était Cassandre. Un sourire lui illumina le visage, il roula vers elle avec un entrain des plus évidents : voilà bien longtemps qu'il ne l'avait pas revue ! Comme elle était jolie dans cette robe. Sans compter qu'elle s'était remplumée, quel plaisir de la voir aussi bien traitée ! Vraiment, la demeure d'Irène était providentielle et le garçon ne pouvait que souhaiter à présent que le temps et l'amour fassent vite leur œuvre à cicatriser les blessures de la demoiselle. Car oui, elle avait quelque chose d'une petite demoiselle avec cette allure.

-- Cassandre ! se réjouit-il en guise de salut en ouvrant les bras.

Elle le salua elle aussi, joviale dans un premier temps, et puis... mais ? Pourquoi est-ce qu'elle remplaçait ce si gentil "salut" de proximité par un "bonjour" ? Est-ce qu'elle voulait amorcer une prise de distance ? Tristan se mordilla la lèvre et enchaîna sans tarder d'un léger :

-- Oh, mais "salut" m'allait très bien ! J'suis pas la reine d'Angleterre. On est amis pas vrai ?

C'était pour la rassurer - et se rassurer - les deux sans doute. Il ne s'appesantit toutefois pas davantage sur ce sujet car déjà, Cassandre lui adressait des excuses. Oh non... La pauvre... C'était donc cela ? Elle était encore là-dessus ? Tristan arrondit d'abord la bouche, puis ses yeux se voilèrent. Il fit quelques tours de roue jusqu'à être maintenant au plus près de la demoiselle. Sa main vint, timidement d'abord, à son épaule, puis le reste de son bras s'enroula au dos de la camarade dans une délicate étreinte. Il chercha les mots qu'il pourrait coudre maladroitement, et s'engagea :

-- Oh non... non, non... Cassandre, c'est... on peut pas avancer si on s'perd à regretter, ou à chercher c'qu'on aurait pu faire ou quoi. C'est tentant, après coup, d'se dire "j'aurai pu ci, j'aurais pu ça", mais... t'as fait... c'que t'as pu sur le moment, avec les circonstances qui étaient là, et ta condition du moment. Esclave, ça voulait dire ce que ça vouait dire. Bien évidemment que la petite avait eu peur. Avait choisi la prudence. Sans compter qu'elle n'était pas non plus restée sans rien faire, ce qu'il s'empressa de lui dire : Et puis, t'as déjà fait beaucoup tu sais. Tu m'as donné à manger, à boire, tu m'as apaisé, t'as fait diversion. Sans toi, j'crois qu'ils m'auraient tué. Les seuls salauds dans l'histoire, c'est tes anciens maîtres d'accord ?

Il s'écarta, se redressa, retrouva le sourire malgré les perles de larme au coin de ses yeux dorés.

-- J't'en veux pas. Et j'suis content, mais tellement content qu'on se voit aujourd'hui ! Et que ces... vilaines choses sortent enfin d'toi.
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Message par Cassandre Velasquez Lun 26 Juil - 19:23

Tristan avait l'air surpris de sa correction sur le mot bonjour. C'était vrai que la plupart des gens dans les rues ou au marché, ils ne disaient pas bonjour. Pourtant, ce n'était pas réellement poli. Mais ils devaient pas le savoir. Comme elle. Alors elle devait leur apprendre.

"C'est parce que ce n'est pas poli de dire coucou ou salut. Ce sont pas de vrais mots. Salut, ça vient de saluer ou salutation. Et coucou, ça, c'est même pas un mot, c'est une onomatopée. Alors, on ne doit pas les utiliser pour saluer quelqu'un. C'es pas respectueux."

La fillette songea que comme elle avant que Coldris ne lui explique, il ne devait pas connaître le mot onomatopée. Elle ramassa un caillou et le jeta dans l'eau.

"T'as vu ? Le caillou dans l'eau, ça fait plouf ! Et plouf, c'est une onomatopée ! C'est comme quand tu tombes, ça fait boum ! Les onomatopée, c'est ça ! C'est des mots qui n'existent pas ! Parce que tu peux pas les utiliser dans une phrase !"

Cassandre espéra avoir suffisamment bien expliqué et ne pas embrouillé l'esprit de Tristan. Quand Coldris lui relaté pourquoi on ne pouvait pas dire coucou ça semblait simple et évident mais sa bouche ça lui semblait plus étrange. La fillette décida de changer de sujet et présenta enfin ses excuses pour sa participation forcée du petit infirme. Il la contempla avec étonnement et vint l'enlacer. Elle se doutait bien que celui-ci ne lui en voulait pas mais c'était toujours bon à entendre. En revanche, ses paroles lui froncèrent les sourcils. Elle n'était pas du d'accord avec ses idées.

"Non, c'est important de revenir sur les erreurs qu'on a commise et de comprendre où on a mal agi. Autrement, on n'évolue pas."

Comme lorsqu'elle où elle avait été si méchante avec méchante. Elle pourrait décider de ne plus y penser. Que c'était du passé. Que c'était derrière. Mais ça serait prendre le risque de refaire un jour cette même bêtise.

"Et si tu oublies tes erreurs, tu te condamnes à les refaire. Alors, non, j'y penserais quand même. Pour me rappeler de toujours trouver la meilleure solution qui ne blesse plus personne."

Là dessus, Cassandre décida de changer de sujet le passé était le passé. Il ne fallait pas oublier mais ça servait pas non plus d'en parler constamment. la fillette n'avait même pas envie de revenir sur ce qui s'était passé dans al cave. C'était normal. Elle avait agi comme n'importe qui de sensé devait le faire. Que pouvait-elle lui raconter ? Ils ne se connaissaient pas bien. Elle opta pour le sujet bateau de la famille.

"Béryl et l'oncle Joseph ils vont bien ? A la maison, tout le monde va bien. Les jumeaux, ils sont sages. Ludovic aussi. Et Grâce. Puis on a une femme pour s'occuper de nous. Je l'étudie encore. On ne sait jamais. Mais c'est trop étrange d'avoir une domestique. Surtout que je peux faire toutes les tâches moi-même ! C'est vraiment de l'argent gaspillé bêtement ! Enfin... ça lui permet devivre à elle."


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Message par Le Cent-Visages Mer 28 Juil - 14:02

[28 janvier 1598, matin] Calmer les vagues de l'amer [Terminé] Trista13

Tristan, esclave, 15 ans

Cassandre se lança dans une explication de langue. Le front de Tristan se plissa alors qu'il se concentrait. "Coucou" oui d'accord c'était comme le bruit d'un oiseau. Mais "Salut" ? Et parce que c'étaient des... - des quoi ? onomatopées ? - ...il ne serait pas poli de les prononcer ? Hm... Devant des Grands ou des supérieurs hiérarchiques, oui, évidemment, mais là... Tristan trouva qu'elle se prenait bien la tête. Sûrement la fierté d'avoir appris cela et de pouvoir l'appliquer comme une personne distinguée. Ce qu'il put comprendre et trouva même touchant pour ce que cela disait de la volonté d'émancipation de la demoiselle. Le garçon en resta donc là et se détendit, soulagé en tout cas de saisir qu'il n'y avait aucune volonté de prise de distance là-dedans. Et content d'avoir appris quelque chose.

-- Oh ? D'accord ! (et joueur, en l'entendant produire ces autres sons, il renchérit) Plouf ! Boum ! Ah ! Vlam ! (Puis imitant l'oiseau) Coucou ! (Un temps) Des... des... o-no-ma-to-pées (se concentra-t-il pour retenir le mot, avant de commenter, rieur) C'est drôle quand même un mot aussi long et compliqué pour désigner de si petits bruits, héhé.

Il n'était pas entièrement d'accord sur le fait que parce que c'étaient des bruits, cela ne donnait pas le "droit" de les utiliser dans l'absolu. D'abord, depuis quand il y aurait des "droits" sur le langage - surtout entre amis ? Et puis les artistes par exemple, parfois ils choisissaient sciemment de faire des choses originales avec les mots, ou les sons, ou des traits. Mais soit, si Cassandre voyait les choses ainsi, il accepta et d'ailleurs, la voilà qui passait déjà à un sujet plus grave.

Cette fois-ci avec sérieux mais sans rien perdre de sa tendresse, il écouta les arguments de sa vis-à-vis. Elle avait beaucoup de volonté, et un vrai désir d'apprendre pour s'améliorer dans le futur, ce qu'il trouva admirable.

-- C'pas incompatible. Pas oublier le passé, sûr, pour êt' un peu meilleur chaque jour. C'est tout à ton honneur, j'trouve ça très beau. Mais savoir quand même se pardonner. Faut ça pour avancer et pas rester le pied lié à trop de pierres, sinon on s'noie. Désolé j'ai p'têtre pas été clair.

Petit sourire penaud. Mais qui disparut aussitôt, pour faire place de nouveau à une expression enjouée quand Cassandre lui demanda des nouvelles de tout le monde, après lui en avoir elle-même données des habitants de la Rose Azùl.

-- Oh comme je suis content ! C'est merveilleux, que Dame Irène se soit si bien remise. La pauvre... Y m'ont tout raconté, comment son accouchement avait été compliqué. Mais si elle va bien, et les jumeaux aussi, alors c'est formidable. D'ailleurs ils ont de si jolis prénoms ! (Il arqua un sourcil : une nouvelle servante ? Ses traits s'attendrirent toutefois au dernier arguments de Cassandre) Oh... je vois... Dame Irène a recueilli une femme pauvre c'est ça ? Décidément, une vraie Bonne Samaritaine ! La fée de Braktenn ! Bon et comme tu dis, en tout cas ça donne un toit et à manger à cette femme alors c'est bien. (Un temps) Mad'moiselle Bélyl va très bien. Son 'Pa cherche toujours à la placer, ça finira bien par arriver, moi j'ai confiance elle trouva. Et le Général, hm... b'en il a été un peu triste récemment, il a dû assister à l'enterrement d'un soldat, j'ai pas tout compris mais c'était assez pesant cette histoire. Mais maintenant ça suit son cours.

Dans son enthousiasme, il faillit parler de ses propres projets artistiques de plus en plus sérieusement nourris par Hibiki... mais Tristan se ravisa. Il avait promis au comédien que pour l'instant, cela resterait strictement entre eux tant que rien n'était fait.
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[28 janvier 1598, matin] Calmer les vagues de l'amer [Terminé] Empty Re: [28 janvier 1598, matin] Calmer les vagues de l'amer [Terminé]

Message par Cassandre Velasquez Ven 30 Juil - 18:00

Cassandre se félicitait d'avoir su rien bien expliquer le mot onomatopée à Tristan. Elle avait redouté de l'embrouiller. Mais non, ça allait. Elle haussa les épaules lors de sa réflexion sur un aussi long long pour parler de termes courts.

"Il y a un tas de mots comme ça ! C'est pour ça que c'est si difficile d'apprendre à lire. Dans les livres, on trouve plein de mots trop longs ! Si longs que ça prend trop de temps pour le décomposer en syllabes ! C'est comme par exemple la fornication ! Tu connais ce mot, toi ? Tu penserais que ça veut dire quoi ?"

Elle le laissa réfléchir un instant, puis reprit :

"Eh bien, c'est l'association du saucisson et de l'abricot !"

La fillette dissimula son amusement son impatience de voir si Tristan allait décoder le sens caché derrière cette phrase. Sur quel plan se situait-il sur l'échelle de Nehalan ? Il semblait beaucoup moins naïf et plus vif d'esprit. Alors, ça devrait pas décoller trop haut.

Là dessus, Cassandre aborda le sujet fâcheux de l'enlèvement et Tristan lui pardonnait d'y avoir participé malgré elle. Ils discutèrent du passé à laisser derrière et de ne pas s'en vouloir. elle comprenait son point de vue mais ne le partageait pas. Son esprit songeait à ces paroles épouvantables dit à Alduis. Oublier la douleur et l'effroi, c'était prendre le risque de recommencer. Or, le pardon, ça amenait du relâchement et le relâchement causait l'oubli.


"Si, je comprends parfaitement. Mais se pardonner, c'est déjà commencer à oublier. Et je n'oublierais jamais les choses que je n'ai pas bien faites. Jamais."

Sa voix était ferme et irrévocable. Elle ne se laisserait pas persuader du contraire.

La conversation devint plus légère à aborder plus tranquillement le devenir de la famille Cassin.


"Oui, Irène va bien maintenant. grâce au Saint protecteur qui a veillé sur elle pendant l'accouchement. Ah oui ! Sur les jumeaux, on a enfin un berceau pour eux. Alexandre est passé la semaine dernière pour en offrir un et s'excuser auprès d'Irène. Enfin, j'étais pas là lors de la visite. Alors je ne sais pas tout ce qui s'est dit. Mais il est superbe ce berceau !"

En son for intérieur, Cassandre songeait en réalité que l'esclave infirme avait dû beaucoup sucer son amant pour être capable d'acheter un aussi beau présent. Mais ça ne se disait pas. D'abord, c'était dangereux pour Alexandre et Alduis. Puis, les gens étaient gênés de ce sujet. Même Coldris ne voudrait ne pas en entendre parler. Pourtant, sa plaisanterie était si drôle.

"Dessus, il y a une colombe qui porte un olivier. C'est lui qui l'a dessiné. Puis l'artisan l'a fait."

Elle entendit la suite, lassée de parler d'Alexandre, et s'apprêtait à expliquer pour Ingrid quand Trsitan évoqua Bélyl maisq surtout les agissements de son oncle.

"Mais... mais il a pas à décider de la placer ! D'abord, elle est déjà fiancée ! Ave un garçon gentil, courageux intelligent serviable, qui l'aime fort ! Alors elle besoin d'aucun autre ! Il ferait bien de se mêler de ses affaires oncle Joseph !"

Tristan évoqua ensuite ces funérailles ridicules pour un ancien soldat mort à l'hôpital général. Cassandre soupira, lasse.

"C'est des histoires stupides, ça. Il y a un ancien soldat qui a été interné à l'hôpital général. Et comme ça il a été tué par le directeur, on a voulu lui rendre hommage. Moi, je dis qu'il doit bien s'en foutre le gars depuis sa caisse en bois. Ils honorent un gus comme ça par hasard alors que la majorité des gens ils sont oubliés dans les fosses communes. C'est juste de la comédie tout ça. Pour montrer aux soldats que leur pays prend soin d'eux. (t puis, ils espèrent sûrement faire naitre des vocations. C'est vraiment que des bêtises."

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[28 janvier 1598, matin] Calmer les vagues de l'amer [Terminé] Empty Re: [28 janvier 1598, matin] Calmer les vagues de l'amer [Terminé]

Message par Le Cent-Visages Ven 20 Aoû - 12:26

[28 janvier 1598, matin] Calmer les vagues de l'amer [Terminé] Trista13

Tristan, esclave, 15 ans

Oh ! Ainsi donc, Tristan se rappela que Cassandre elle aussi apprenait à lire actuellement. Voilà qui leur faisait un point commun. Il ne put que comprendre les difficultés qu'elle évoquait et les partager d'un vif acquiescement. Des mots longs, d'autres avec des orthographes bien tarabiscotées parfois : il arrivait de trouver jusque trois lettres pour un même son ! Quand dans d'autres mots, au contraire, le même son pouvait s'écrire bien plus simplement. O - EAU. OUL - UEL... Quelle tannée ! Mais le garçon s'accrochait.

-- J'te le fais pas dire ! Moi aussi, en c'moment j'apprends la lecture grâce à Mad'moiselle Bélyl. C'est exigeant, mais passionnant ! Parfois, j'me dis que les lettres, c'est un peu comme une autre forme de dessin, et que si on veut elles peuvent prendre des formes ravissantes en plus de vouloir dire les choses. (Il se rappela des somptueux motifs dans le cahier d'Hibiki : ceux qui à l'autre bout du monde étaient si nombreux puisqu'il y avait un idéogramme par mot ! Voilà qui était encore plus difficile que l'alphabet d'ici. Tristan se rappela aussi de la leçon de Runes qu'il lui tardait de prendre auprès d'Eldred. Il fronça les sourcils au terme donné par sa comparse) Fornication ? Euh... non... ça je sais pas... c'est quoi ? Oh ! Attends, je peux essayer de deviner peut-être !

Comme quelques jours plus tôt avec Hibiki, l'esclave porta un doigt au menton et se mit à imaginer, aux seules sonorités, ce que pouvait bien recouvrir un mot. Pour lui, les sons étaient de la matière qui se pétrissait sous la langue et aux oreilles, révélant intuitivement certaines choses parfois avant même de connaître la définition. Aussi fit-il tourner "fornication" dans sa bouche, en détacha les parties pour raisonner :

-- Hm... Il y a "nique" ! C'est comme... (il pouffa dans sa main, rosit et se mit, espiègle, à faire un geste éloquent de son bassin. Puis il retrouva son sérieux et poursuivit) Ensuite, "Ation" je sais que quand c'est à la fin d'un mot, c'est pour désigner l'action en train de se faire. Et "Fort", hm... est-ce que ça veut dire que l'action... que tu sais... elle est faite avec énergie ? Ou bien c'est une image, comme si on rentrait à l'intérieur d'un fort ? En tout cas c't'un mot qui roule un R fort, justement... et ce KA ! Il me donne l'impression d'un gros coup en avant. C't'un peu agressif à l'oreille tout ça...

Il hoqueta et promena ses yeux alentours : il venait encore de partir loin, très loin... Est-ce que personne ne l'avait entendu ? Apparemment les environs étaient calmes. Une bonne chose. Avec un large sourire joueur, il se retourna vers Cassandre pour attendre la validation ou réfutation de ses hypothèses. La camarade donna justement des indices : saucisson et abricots. Il poussa un rire franc.

-- Ah ah, y m'en faut pas plus, les légumes en disent assez long ! (Il pouffe) Long et dur. (Un temps) Donc, j'ai visé juste ?

Sur ces bonnes tranches de fruits et de rigolade, l'invalide écouta Cassandre parler du pardon. Il se pinça un coin de la lèvre : c'était sévère et il peinait à partager une telle vision. Pouvoir se pardonner lui semblait important. D'autant que le pardon ne rimait pas avec l'oubli, au contraire les deux se complétaient. Pour lui, il était beau d'avoir l'exigence envers soi-même de se souvenir des erreurs, de savoir progresser, mais en même temps d'être capable de se regarder et de se dire, pacifiquement, que l'on se donnait, par le pardon, "une chance". Celle de la sérénité d'âme pour être meilleur ensuite. De l'acceptation que l'humain est imparfait. Cela lui paraissait même quelque peu orgueilleux, de ne pas se pardonner : c'était comme croire que l'on doit être infaillible - que ce serait même possible ! Grave erreur... Cassandre n'aurait pas fini d'être dure avec elle-même et autour d'elle en se refusant quelque chose d'aussi humain. Toutefois, il gardera ces pensées pour lui : c'était son chemin à elle, ses raisonnements, dont certaines pièces lui échappaient peut-être du reste. Il sourit donc avec sobriété, puis avec davantage de bonhomie aux nouvelles d'Irène. Le saint protecteur, c'était si joliment dit. Tristan pencha la tête sur le côté, attendri. Plus encore à la suite, qui lui fit croiser les mains sur son cœur et dodeliner. Il s'enjoua :

-- Oh ! Alexandre est passé faire un cadeau ? C'est une belle nouvelle, ça ! Vraiment ? Ils se sont réconciliés ? J'me souviens que ça avait été chaud, entre Irène et lui, les dernières fois... Il a bien fait d'venir faire ça, je suis content. Et ce berceau, de ce que tu m'en dis qu'est-ce qu'il doit être beau ! Et... mais... son maître lui a laissé payer un cadeau de cette valeur ?!

Grâce à Alduis, sans doute, se dit Tristan après coup. Un esclave n'avait pas d'argent à lui, c'était donc forcément une attention de la part de son amant. Pauvre Alduis... il l'avait vu se blesser les mains avec ses couteaux. Allait-il mieux depuis leur étrange rencontre ? Ou du moins, la présence d'Alexandre à ses côtés lui faisait-elle du bien ? Tristan le lui souhaitait, quand bien même il n'avait rencontré que si peu de temps ce jeune homme spectral et si à fleur de cœur.
Il sursauta et quitta brusquement ses pensées pour le couple lorsque Cassandre réagit vivement au sujet d'un autre couple. Un petit hoquet répondit à la demoiselle. Sa voix chuchotante prit le relais :

-- Je sais bien. Avec Guillaume c'est ça ? J'ai tout vu. Ce jour avec les grenades d'abord, et puis plus tard dans la serre de Dame Kalisha. Mais... j'vouais dire... j'ai peur que son père, ça lui convienne pas et qu'il veuille plutôt la placer dans la HauUUUUUUUte ! (Il aura dit ce mot avec un accent ampoulé et une imitation de noble éventail) Ce serait triste si vraiment c'est Guillaume qu'elle continue à aimer. P'têtre que son père l'écouterait ? Quoi que... les gens d'leur rang, les femmes surtout, v'là un bon moment que j'ai compris qu'y font des mariages de contrat et pas d'amour. (La suite ne fut pas plus réjouissante : Cassandre compléta de ses explications le peu qu'il savait de cette affaire de sépulture qui avait miné Joseph.) Quelle horreur... quelle horreur... Pauvre M'sieur. Et j'suis bien d'accord ça lui fait une belle jambe. C'est comme si on se servait de lui plus qu'autre chose. Pour envoyer d'aut' gens faire la guerre. Joseph racontait qu'il était devenu muet... en v'là une jolie ironie. C'est pratique. (Il se radoucit) 'Paraît aussi qu'ils l'ont fait saint. Son âme a peut-être surtout envie qu'on lui fiche la paix. Envie d'être là quelque part dans la nature, sans r'cevoir plein de demandes. (Sa main se porta dans un geste rêveur aux plumes et perles de bois colorées cliquetant à son cou) B'en dans ce cas tu sais quoi ? Moi j'lui parlerai. Mais pour lui dire des choses gentilles. Lui dire qu'il soit en paix, et merci, et tout ça. Comme toi quand tu fais le bénédicité ou que tu pries Zita ! (Un temps) J'peux avoir son nom, pour faire ça bien ?

Les prières de Cassandre avaient toujours beaucoup touché le garçon. Il ignorait si ce rituel revêtait un réel effet, mais cela ne coûtait rien de les faire - alors savait-on jamais. Ces méditations l'apaisaient, en tout cas, et Tristan appréciait l'hypothèse poétique selon laquelle toutes les âmes puissent être là, autour, ou à vivre dans un bel ailleurs... bénéficiant d'une nouvelle essence dans la nature et pouvant recevoir de douces paroles des vivants.
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[28 janvier 1598, matin] Calmer les vagues de l'amer [Terminé] Empty Re: [28 janvier 1598, matin] Calmer les vagues de l'amer [Terminé]

Message par Cassandre Velasquez Dim 22 Aoû - 11:44

Cassandre écoutait Tristan qui lui parlait de ses propres leçons de lectures mais elle ne voyait pas les lettres comme des dessins, elle; Ce n'étaient que des signes qui permettraient de composer des mots. Puis, en les mettant ensemble, des fois, on devinait le sens d'autres mots quand ils ressemblaient. Elle préférait travailler de toute manière avec le son que les syllabes faisaient et les retenait mieux en les prononçant tout en écrivant. Sa mémoire fonctionnait comme ça. Depuis toujours, elle avait l'habitude d'enregistrer les informations qu'on lui disait. C'était comme ça qu'elle faisait les courses au lupanar, sans jamais avoir besoin de liste.

La fillette, espiègle, s'amusa de le soumettre au beau long mot que Coldris lui avait appris et attendit d'entendre ce que Tristan allait en faire avec impatience. Elle pouffa presque aussitôt quand il évoqua le mot niquer. il touchait déjà au coeur du sujet. Quand il développa ensuite l'action et l'image d'entrer dans un fort, Cassandre éclata encore plus de rire. C'était que ça fonctionnait sa méthode. Il continua même en parlant à présent d'un coup en avant? Un coup... Elle en rit encore plus fort. C'était vraiment trop drôle quand on savait de quoi il était question.

Elle nota que Tristan regardait aux alentours, comme par peur d'être tendu. Il avait peur de quoi ? Ils ne parlaient d'un sujet sensible. Quoique.. Non, c'était vrai que la sexualité, ça faisait saigner les pauvres oreilles des gens. Comme si c'était quelque chose de sale ou honteux. Elle préférait écouter ce que Coldris en disait. C'était plus rassurant la manière dont lui le présentait et beaucoup moins angoissant que de le cacher, comme si c'était un secret absolu. Si c'était aussi mal que ça, les maisons closes n'existeraient pas. Sauf que c'était un besoin vital des hommes, au minimum, comme de manger ou respirer. La société ferait mieux de l'accepter plutôt que vouloir fermer les yeux sur une pratique naturelle et de se choquer quand on discutait de la chose.

Malicieuse, Cassandre donna la réponse sous forme d'indice et rit de constater que Tristan avait compris. Il était bien plus malin qu'un certain garçon qui lisait couramment mais qui pourtant ne savait rien de la vie.

La conversation se poursuivit et Cassandre révéla la visite d'Alexandre durant laquelle elle ne se trouvait pas là. Elle devinait qu'il s'était arrangé pour venir un matin pendant qu'elle allait au marché pour les courses. C'était une bonne idée. Ils avaient beau avoir réglé leurs comptes, ils savaient tous deux qu'ils ne seraient jamais amis. C'était mieux alors de ne pas se croiser.


"Oui... C'était aussi un peu ma faute. Je me suis pas bien comportée avec lui et il devait se sentir frustré. mais oui, tu devrais venir le voir, il est trop beau ce berceau ! et les jumeaux ont beaucoup de place pour dormir maintenant ! Euh.. ben oui, son maitre est quelqu'un de généreux, voyons."

Elle doutait que le ministre soit au courant de l'octroi d'un pareil cadeau. Alduis et Alexandre n'avaient pu l'en informer et il se moquait certainement de maintenir de bonnes relations avec une simple commerçante. Cassandre préféra ne rien en dire de plus. Personne ne devait savoir que les deux jeunes hommes étaient amants. Autrement.... Autrement, les idiots qui se pensaient intelligents, comme son oncle, viendraient pour les arrêter. Vraiment, elle se demandait comment ils faisaient eux pour dormir et se regarder dans le miroir. S'ils disaient agir au nom de Dieu, ils devraient se souvenir de ses commandements. Tu ne tueras point. C'était pourtant simple à respecter comme instruction divine. Vraiment, c'était bien la peine d'étudier des tas de livres théologiques compliqués si on en finissait par oublier les lignes essentielles de sa doctrine.

Ils abordèrent peu après les problèmes de Bélyl avec son père et ses amours qui pourraient être contrariées. Cassandre s'agaça en tapant du pied. Pourquoi les hommes devaient-ils donc décider pour les femmes ? Elle se rappela de al silhouette de sa grande sœur Kalisha, brisée, elle qui n'avait fait justement qu'obéir aux ordres. Elle ne voulait pas que as cousine suive un chemin comme ça.


"Tsss.. Les femmes, c'est juste des marchandises que les pères s'échangent contre une bonne dot et une meilleure ascension sociale. C'est tout ce qu'elles sont. Ou alors elles servent juste à se faire baiser si elles acceptent d'écarter les cuisses. Les femmes, elles ne fot que ça, se faire baiser tout le temps. ma grande sœur Sophie, elle, me disait qu'ne femme ne devait pas céder à un homme si elle ne voulait pas. Et ne pas se marier si elle voulait pas. Toutes les femmes devraient apprendre à dire non à ces bêtes mariages que les hommes leur proposent. Et ils seraient bien embêtés ces grands messieurs. Et ça leur apprendrait à les consulter un peu au lieu de mettre les femmes au pied du mur, sans pouvoir dire un mot sur leur avenir. "

Peu après, ils abordèrent la ridicule cérémonie pour honorer un soldat anonyme. Cassandre se répugna à lui expliquer le pourquoi du comment. C'était si ridicule. Son regard s'assombrit quand Tristan évoqua ses anciennes prières. Elle secoua la tête.

"Je ne crois plus, moi. Et je ne prie plus. Il y a quelqu'un le mois dernier qui s'est chargé de me montrer que c'étaient de belles conneries. Les prêtres, les cardinaux, ils enseignent des messages mais ils ne les appliquent pas et prétendent détenir la vérité. Ils ne sont même pas capables de se remettre en question ou de comprendre qu'ils font mal. Dieu... Il n'existe pas. Je n'y crois plus. Comme les Saints. Après notre mort, je trouverais ça épuisant de continuer à vivre. Le pauvre Edouard, il a enduré une vie misérable, faite de souffrances, et il devrait continuer. C'est pas humain de leur demander ça. Tout ça parce qu'on veut nous les garder en vie, qu'ils continuent à nous voir. C'est égoïste."



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Message par Le Cent-Visages Mer 1 Sep - 20:50

[28 janvier 1598, matin] Calmer les vagues de l'amer [Terminé] Trista13

Tristan, esclave, 15 ans

Comme Cassandre riait de bon cœur avec lui de ses déductions ! Un vrai plaisir que ce moment complice, léger. Ils tombèrent en tout cas d'accord sur la signification de ce drôle de mot bien compliqué, que le petit esclave ne manquerait pas de retenir... mais éviterait de replacer dans quelque conversation de bonne tenue.
Il admira l'honnêteté de la demoiselle : elle reconnaissait avoir elle même un peu participé à ce que cela chauffe avec Alexandre. Tristan ne savait strictement rien de ce qui avait pu se passer entre eux, mais il fut heureux d'entendre cette réconciliation à l'œuvre.

-- Alors j'irai l'voir, sourit-il au sujet du berceau : il ne doutait pas de la qualité, connaissant le coup de crayon de son ancien amant.

Il persistait à trouver très surprenant que la famille de son maître lui ait donné autant d'argent à dépenser pour un cadeau, quand bien même son amant Alduis n'y était sans doute pas pour rien. Tant mieux pour lui après tout. Mais il était plus prudent de ne pas rentrer davantage dans un tel sujet là, potentiellement en public, sur le port. Il se satisfit donc sans problème de l'éloge que faisait Cassandre quant à la générosité de la noble famille. Ils ne purent du reste que tomber d'accord quant aux sort des femmes. Tout le temps dans l'histoire, c'étaient en vérité elles qui encaissaient énormément dans l'ombre. Et elles sans qui bien peu de choses ne seraient possible, il en était persuadé.

-- Ta grande sœur avait raison. T'imagines c'qui se passerait si du jour au lendemain, toutes les femmes se refusaient ? Ce s'rait intéressant ! Y en a plus d'un qui devraient reconsidérer leurs stratégies. (Un temps) En y pensant... en fait moi, j'ai été élevé quasiment que par des femmes. Elles m'ont sauvé. J'étais à l'hôpital général quand trois nonnes itinérantes sont v'nues et m'ont adopté. Elles étaient très indépendantes, elles aussi. Elles se réclamaient d'aucun ordre religieux, avaient leur propre ermitage et tout. J'leur doit beaucoup d'ce que je suis et c'est des modèles.

Il inspira, bercé par le souvenir, mais s'assombrit de ce que lui confia alors Cassandre. Oui, il avait cru comprendre que la demoiselle avait récemment traversé des pertes douloureuses. Et qu'en plus, elle était très amie avec le guérisseur qu'on avait "officiellement brûlé". Oui, avec tout ça... de quoi perdre foi en Dieu, ou du moins dans ses messagers. Tristan pour sa part croyait. Mais à une transcendance bien loin des horreurs de sévérité que dépeignait les églises officielles. Et même s'il se déroulait des atrocités, pour le garçon, quelque chose était malgré tout à l'œuvre et les dépassait. Il s'interdit cependant d'entrer en contradiction avec Cassandre : la foi, c'était intime, ça ne se démontrait pas, et il serait terriblement déplacé de chercher à s'imposer.

-- J'comprends, souffla-t-il, véritablement empathique, sans développer. Il se sentit cependant le devoir de révéler quelque chose à la demoiselle : Juste... Comme tu parles de cardinaux, faut que j'te dise... Matthieu Cassin, il... il a énormément changé. J'y aurai encore jamais cru y a deux mois, mais il a beaucoup réfléchi. Il a tout changé sa vision des infirmes et des esclaves depuis quelques semaines. Il a découvert qu'on l'a trompé. Il a même libéré lui-même mon ami Lénius de la prévôté. Y a toujours de l'espoir, et lui aussi, il a fait son mea culpa. C'est un autre homme, et je suis bien plus content de l'avoir pour maître depuis quelques temps.

Après tout, avoir été témoins de tels changement l'émouvaient tellement. Et Cassandre elle-même venait d'insister sur l'importance de l'affrontement de ses erreurs, de la rédemption, de la progression. Il espérait qu'elle comprenne.

-- Édouard, répéta-t-il avec douceur alors qu'elle lui confiait le nom du soldat, quand bien même elle ne croyait pas en l'utilité de lui adresser des messages. Ah ça, j'te suis là-dessus : c'est souvent pour se servir soi-même et se faire sa propre gloire qu'y en a qui prétendent honorer les défunts. C'est pas d'ça que j'veux. J'sais pas si les âmes existent, si quelque part les gens d'autrefois ont encore une conscience qui sait... J'espère juste qu'elles sont heureuse dans leur nouvelle forme si des fois y en a une.

Condamné à être "gardé en vie"... Il trouva la formule très forte et s'en émut.
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Message par Cassandre Velasquez Sam 4 Sep - 17:55

Cassandre retenait un sourire d'amusement tout en prononçant que le maitre d'Alexandre seraient étonnamment généreux pour accepter de confier autant d'argent à un esclave. Quelle bonne plaisanterie ! Si Coldris avait su le projet du berceau, il l'aurait interdit. Elle se rappela en même temps avoir surpris le petit infirme hier après-midi en venant s'amuser à Fromart à son nouveau jeu favori. Cette fois, elle avait perdu et dans les grandes largeurs. Un garde se trouvait pile à l'endroit où la fillette avait amorcé sa descente et l'attendait, narquois, au sol. Mais, au moins, cette expérience valait bien le spectacle qui avait suivi en se promenant nonchalamment dans la propriété. Alexandre dans les latrines, dans une tenue servile à nettoyer la merde. C'était à hurler de rire ! En demandant poliment des informations, comme une petite fille toute mignonne qu'elle savait être, elle avait réussi à apprendre que le ministre l'avait puni pour avoir utiles l'argent d'Alduis. Bon, c'était logique, mais bon, c'était pas non plus un tort. A sa place, elle en aurait fait autant. Après tout, quitte à se taper le cul du crémier, autant lui prendre le beurre avec !

La conversation passa ensuite à aborder le sort des femmes et Cassandre était bien d'accord pour reconnaître à quel point elles étaient important, mais pourtant négligées. mais à la question posée, la fillette soupira. Elle connaissait la réponse.


"Les hommes les enfermeraient quelque part Chez eux, dans un couvent, et finiraient par les persuader de revenir sur leurs idées."

Tristan lui fit des confidences sur son enfance et elle s'étonna de cette idée de nonnes gitanes. C'était assez improbable. Mais elles étaient sûrement des marginales, un peu comme Sylvère. Elle résista à l'envie d'évoquer le faux curé. Non, c'était pas prudent. Or, son grand frère commettait assez d'imprudences seul.

"Moi aussi j'ai été élevé que par des femmes. Enfin, y avait bien mon père pour apprendre comment cultiver la vigne, mais sinon c'étaient mes soeurs, puis ensuite Louise, et enfin Irène. Je crois que les hommes sont pas capables d'élever un enfant. Ils font que prendre de mauvaises décisions. C'est peut-être parce qu'ils les portent pas dans leur ventre ?"

La discussion se porta ensuite sur la foi et Cassandre évoqua son impossibilité de croire en quoique ce sujet depuis l'affaire Hyriel. Non, tout ça, ce n'était que des contes pour enfants auxquels les adultes s'accrochaient mais seuls les êtres assez intelligents, comme Coldris semblaient être, parvenaient à s'en détacher. Ils portaient eux cette faculté à décruter les messages cachées dans les paraboles et à percevoir la manipulation. Leur regard parcourait le monde avec une netteté effrayante alors que la société entière préférait se cantonner à son rôle de mouillant qui avançait docilement en bêlant sans distinguer la mer où ils finiraient par se jeter, faute de trop de confiance et de naïveté.

Soudain, Tristan l'intrigua en révélant que le cardinal Cassin aurait changé. Vraiment ? Il s'était transformé en grenouille peut-être ? Elle écouta l'infirme par politesse et parut surprise que le religieux aurait réellement évolué sur les infirmes et les esclaves, au point de sortir Lénius de prison. c'était bien trop étrange.


"Il doit avoir une raison derrière ça. Les gens ne changent pas aussi facilement. Ou il essaie de manipuler pour mieux amadouer les gens."

Une idée germa dans son esprit. Cassandre dissimula un sourire et reprit tranquillement.

"Mais, j'accepterais de lui pardonner s'il me prouve qu'il a vraiment évolué. Mais comment... ? oh, mais oui ! Par exemple, si je passais la soirée avec lui et qu'il me laissait prononcer deux blasphèmes sans se fâcher ou manifester de la mauvaise humeur."

Elle riait intérieurement de cette éventualité. Un seul blasphème, pourtant, il aurait sûrement le visage plus rouge, alors dix... Cassandre canalisa son amusement et reprit tranquillement.

"Et s'il passe cette épreuve, non seulement je lui pardonne, mais je lui révèlerai un secret. Un secret important que même Irène ne sait"

S'il survivait à cette série de blasphèmes, ça serait si merveilleusement de lui apprendre son lien avec Coldris et lui faire comprendre que c'était pourquoi elle était si intelligente, capable de comprendre, elle, la vérité. Elle irait d'ailleurs rapidement communiquer le résultat de l'expérience au ministre. C'était le genre d'informations qu'il appréciait. Et au passage, elle chercherait un moyen de demander une nouvelle fois un acte d'affranchissement. Elle ne le lâcherait pas sur ce point !

Là dessus, Cassandre préféra abandonner ce sujet pour revenir à celui de Edouard et des âmes des défunts. Tristan semblait aimer cette idée que leur vie se poursuivait malgré tout après leur mort. Elle secoua tristement la tête
.

"Moi, je crois pas qu'elles puissent être heureuses si elles continuent d'exister sur une autre forme et de nous voir. Elles doivent voir alors notre souffrance. Si ma man me voyait quand j'étais dans al rue, quand j'étais au lupanar, alors, elle devait être si malheureuse. Non, je neveux pas de ça pour elle. Comme pour papa. je veux juste qu'ils s'en aillent. qu'ils soient enfin en paix. même si ça veut dire ne plus vivre du tout."
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Message par Le Cent-Visages Dim 12 Sep - 17:14

[28 janvier 1598, matin] Calmer les vagues de l'amer [Terminé] Trista13

Tristan, esclave, 15 ans

-- Hmmm, oui, au début, ça c'est certain, marmonna Tristan, bien conscient que les concernés réagiraient probablement dans un premier temps comme le disait Cassandre : un grand changement, il paraissait que cela pouvait prendre très longtemps à vraiment entrer dans les mœurs. Quand on riposte, la première réaction en face d'est d'bâillonner, d'être encore plus dur et tout. Mais à la longue, p'têtre bien qu'les choses évolueront - même si oh sûr que ce s'ra difficile et pas pour demain.

Il se laissa grandement toucher par la confidence de sa vis-à-vis : alors comme ça elle aussi, c'étaient plutôt les femmes qui l'avaient éduquée. Et en même temps, à y bien réfléchir c'était logique : de ce qu'on lui avait expliqué des familles "ordinaires" - lui, il n'avait pas connu... - c'étaient les mamans ou les nourrices qui élevaient les enfants. En tout cas, jusqu'à vers les sept ou huit ans, après quoi ils passaient déjà souvent à l'apprentissage ou bien d'un métier, ou bien des travaux domestiques. L'affirmation de Cassandre au sujet des hommes l'interpella. Se regardant un instant lui-même, il se posa intérieurement la question : serait-il capable, lui, d'élever des enfants ?

-- Pas capables... tu crois vraiment ? Et pour tous les hommes ? Moi, j'suis un garçon et j'aimerais beaucoup élever des enfants... C'est p'têtre parce que moi, j'ai pas été vraiment élevé comme la plupart des garçons. Pas élevé du tout par mes parents alors... quelque part j'voudrais faire mieux que mon géniteur. (Il n'y avait aucun amour dans ce dernier mot. Après quoi Tristan s'oublia à effleurer son ventre, envisageant du même coup l'hypothèse de la demoiselle.) Possible ouais, qu'y ait un lien d'cet ordre particulièrement fort, tellement les femmes elles ont déjà eu l'enfant en elles. Mais pour autant, j'sais pas, p'têtre qu'avec un peu d'bon sens et une éducation qui aille vers ça, des M'sieurs aussi seraient capables d'être de bons papas ? Qui sait, comme pour la place des femmes, si ça s'trouve dans cent, deux-cents ans ou plus, on verra des papas avoir pas honte de s'occuper aussi des petits enfants ?

Il haussa les épaule avec mystère et sourire joueur. De toute manière, l'histoire savait être surprenante dans la façon dont elle faisait bouger les choses. Et là-dessus il vit bien l'étonnement de Cassandre alors qu'il lui donnait ces fraîches et surprenantes nouvelles du Cardinal Cassin. Il y avait de quoi être décontenancé, ça oui ! Lui-même avait d'abord eu du mal à croire à de pareils changements, cependant les faits étaient bien là. De la libération de Lénius à sa nouvelle façon de traiter Tristan, en passant par sa demande de pardon et cette grande vulnérabilité, tout chez Matthieu signait une profonde évolution. Et qu'il avait sans doute lui-même beaucoup souffert et été manipulé avant de faire autant de mal... Le jeune infirme savait cela et ne pouvait pas reprocher à Cassandre de conserver des doutes, surtout au regard de ce qu'elle-même et son ami avaient récemment essuyé. Malgré tout, il confirma ses dires d'un sourire et appuya :

-- Oh mais ça a sûrement pas été facile, comme changement. J'l'ai vu en grande peine. J'l'ai vu pleurer. J'l'ai entendu demander pardon et faire sortir Lénius de prison. Et maintenant ça fait un mois, et tout a changé pour moi auprès de lui : c'était pas une ruse passagère, ça dure.

Il arrondit soudain les yeux à la suggestion d'épreuve que s'était construite Cassandre... qui pour le coup le laissait franchement sceptique. Dire des blasphèmes et voir s'in ne s'énerve pas ? Ce serait de la provocation pure, et ça n'avait rien à voir avec ce qu'il y avait à lui reprocher : sa vision des infirmes et des esclaves. Tristan ne voyait vraiment pas en quoi cette épreuve serait éloquente et constructive. Il se mordilla la lèvre, ses doigts fins pianotèrent dans le vide à chercher ses mots avant d'essayer d'expliquer :

-- Je... euh... Pardon mais j'suis pas sûr là... Si tu blasphème, il s'énervera, mais comme n'importe quel religieux s'énerverait devant quelqu'un qui fait ça. Y a aucun rapport avec toi personnellement ou avec ton statut, et avec tout ce sur quoi il a changé. (Il sourit) Par contre, sois naturelle avec lui, dis-lui sans claquer des g'noux l'étendue de ce que tu penses sur l'esclavage, sur les guérisseurs, sur les infirmes, et là, là tu verras : s'il s'énerve, là ce s'rait pas normal et tu pourras dire qu'il a perdu.

D'amusement, il cilla et passa un doigt à ses lèvres quand il fut soudain question d'un grand secret. Un secret... que même Irène ignorait ? Oh la la, eh bien ça devait être énorme. Tristan fut curieux mais si même Irène ne connaissait pas cette chose, alors lui n'avait aucune prétention à pouvoir en être informé. Cela regardait intimement Cassandre. Il ne lui demandera donc rien et affirme seulement :

-- Eh b'en ça m'paraît être un bon marché, héhé ! Dis ? Tu m'tiendras au courant de comment le Cardinal, il aura été avec toi hein ? (Quant aux âmes des défunts, bien sûr que si elles existaient encore, elles devaient s'attrister de certaines choses, cependant...) Oui mais maint'nant, ils seraient aussi contents de voir comment tu vas bien et comment tu es sortie de toute cette m... euh... ces horreurs quoi... Mais ouais, c't'une grosse question ça : est-ce qu'y vaut mieux juste être disparu ? Ou voir les choses, pour le pire... mais aussi pour le meilleur faut pas l'oublier. Y a les deux, ça monte, ça descend, ça fait un tissage complexe mais joli, se souvint-il de la métaphore mobilisée par Eldred au sujet du destin.
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Message par Cassandre Velasquez Mer 15 Sep - 19:10

Un peu comme Irène, Tristan avait l'air de croire que les choses pourraient évoluer avec le temps. Elle en doutait. Les hommes avaient la main établie sur un pouvoir total et ils ne consentiraient jamais à en laisser la moindre miettes aux femmes. Pour eux, elles n'étaient bonnes que pour le plaisir et porter leurs enfants. La conversation porta justement à aborder l'éducation des enfants et tous deux rapportèrent avoir été élevé par des femmes. La fillette soutint que les femmes seraient les seules aptes à élever un enfant, sans doute parce qu'elles le portaient elle et s'attachaient donc naturellement au petit être à venir. Elle se mordit les lèvres des paroles de Tristan. Il voulait élever des enfants lui aussi ? Ca lui rappela les paroles de Sylvère.

"Bah... Il y en a un qui en sont capables, oui, mais pour la plupart, ils sont juste nuls ou incompétents. Mais si tu veux, alors peut-être que toi tu seras bon. "

Cassandre prit alors un petit air malicieux.

"Mais alors, tu vas en faire avec qui ? T'as déjà une amoureuse ? Sinon, je peux t'en trouver une ! Je connais un tas de personnes ! Je peux te faire rencontrer tous les plus belles filles de la capitale !"

La suite de la conversation devint plus sérieuse à aborder le cardinal Cassin et son possible changement. Tristan avait beaucoup lui raconter toute cette histoire, la fillette doutait de la réalité. Elle haussa les épaules.

"Il est surtout manipulable et influençable. Je crois comprendre ce qui s'est passé : oncle Joseph lui a expliqué une certaine manière de présenter les choses et lui a obéi. Comme il obéissait avant à ce stupide Clarence. Il ne fonctionne que comme ça, avec le soutien de l'opinion d'une personne qu'il considéré éclairée. Si c'est pas malheureux d'être si instruit et si bête... Si j'étais née à sa place et lui à la mienne, moi, avec mon intelligence et ma ruse, j'aurais su devenir Pape et j'aurais réformée depuis longtemps toute la chrétienté."

Ne se montrait-elle pas un peu prétentieuse ? Peut-être. Non, elle avait hérité de l'intelligence de Coldris et savait déduire les subtilités des conversations sans avoir reçu le moindre enseignement particulier. Si on l'avait instruite comme l'avait été le cardinal Cassin, elle aurait sûrement été exceptionnelle. Même Coldris l'aurait crainte.

Là dessus, après une vérification prudente que personne ne risquait de les surprendre, Cassandre exposa cette idée qui lui vint pour soumettre le fameux oncle Matthieu à la tentation mais Tristan ne goûta pas à son enthousiasme. Elle soupira, lasse. Dans cette ville, il n'y avait certainement que Sylvère, Eldred et Coldris pour partager joyeusement son appétit pour le blasphème. Elle reprit sur un ton sérieux, comme pour enseigner une vérité universelle :


"Le blasphème n'est pas une transgression comme on ne le cesse de nous le répéter, mais c'est au contraire une preuve d'intelligence. Il est la preuve que l'individu réfléchit aux paroles que l'on dit et ne les récite pas bêtement en bêlant pour mieux se jeter de la falaise avec tout le troupeau en suivant le berger qui ouvre une voie que celui-ci estime sûr. Le blasphème nous apprend à réfléchir et à comprendre les mots et comment ceux-ci peuvent devenir des armes et des outils de manipulation. Le blasphème, Tristan, c'est l'expression même de la liberté."

Tout en improvisant ce discours, Cassandre pesta intérieurement de ne pas pouvoir faire de gestes ou d'emphase pour appuyer ces paroles. Ce ne serait bien trop dangereux. Or, le bûcher ne la tenta absolument pas. Quitte à mourir, elle préférait la corde. C'était bien plus rapide et plus sobre.

Peu après, une autre idée lui vint et Tristan en sembla curieux. Oui, ça serait intéressant de le faire miroiter l'oncle Matthieu avec ce fameux secret. Puis, sa tête faudrait sacrément le détour s'l devait apprendre qui était responsable de sa naissance dans ce monde. Elle lui dirait certainement ne pas être née par l'opération du Saint-Esprit mais plutôt par celle du Prince des Démons. Elle pourrait sûrement s'amuser à le tenir en haleine avec les dénominations avant de lâcher la révélation. Comme ça serait drôle !

La conversation porta finalement sur le devenir des âmes et Cassandre écouta l'opinion de Tristan, peu convaincue, lorsque les cloches de l'église proche retentir. Elle fronça les sourcils.


"Oh, je devrais me mettre en route pour le marché. Cette fois, il y a du monde ! C'est le meilleur moyen pour les affaires !"



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Message par Le Cent-Visages Mar 21 Sep - 18:33

[28 janvier 1598, matin] Calmer les vagues de l'amer [Terminé] Trista13

Tristan, esclave, 15 ans

-- Oh oui, j'espère bien, déclara Tristan non sans jovialité, tout à ses espoirs quant à ses possibles capacités de futur papa. Il éclata de rire à la proposition de Cassandre, si décomplexée et qui au moins ne tournait pas autour du pot. Le garçon rosit tout de même un peu. Ah, ah ah ! C'est très gentil à toi ! On dirait que t'as vraiment une vocation de marieuse, hé. Si tu trouves, eh bien tu s'ras ma témoin. (Un temps. Un peu plus sérieux) En vrai j'sais pas. J'ai jamais été amoureux depuis... depuis Alexandre. Et puis au pire, comme les trois Sœurs elles ont fait avec moi, eh bien j'adopterai !

Il tomba bien d'accord avec elle ensuite, au sujet de la manière dont le Cardinal Cassin avait été allègrement manipulé par ce Clarence. Mais pas Joseph, il en était moins certain. Tristan connaissait le général comme un homme d'une telle franchise ! Il avait sûrement faire ni plus ni moins que lui dire droitement les choses, peut-être même un peu trop directement le connaissant. Non, le changement du Cardinal était certainement plus profond. Le garçon hoqueta quant la vis-à-vis se flatta elle même de son intelligence. Oh oui, c'est bien vrai qu'elle l'était... cependant... Arquant un sourcil espiègle, Tristan lui glissa tout de même - mais sans reproche, plutôt avec une légèreté complice :

-- Oh ça, même si c'est vrai, tu sais tu devrais quand même faire gaffe. Parce qu'on a très vite fait de penser qu'une qualité, c'est comme la confiture : que moins tu en as, plus tu l'étales. L'intelligence ça s'dit pas, ça s'voit ! Et il était sincère, celle de Cassandre se voyait. Il ajouta au passage toujours sur un ton de boutade - parce que ce qu'il entendait l'amusait plus qu'autre chose : Le pape ? C'est encore trop p'tit comme objectif voyons, tu peux sûrement taper plus haut.

Bah, c'était de l'âge de Cassandre, ce genre de provocations. Aussi en jouait-il avec elle davantage qu'il n'oserait la critiquer. Pour ce qui était du blasphème, il haussa les épaules - de toute façon elle ferait bien comme elle l'entendait une fois face à Matthieu. Une part de son discours était même très intéressant, et ces mots... c'était comme s'ils venaient de la bouche d'un adulte.

-- Oui da, t'as pas tort, ça teste l'intelligence et la liberté des gens. Mais faut que l'blasphème le soit lui aussi, intelligent et bien calculé j'crois. Pas juste une insulte ou une provocation bête, gratuite et méchante, parce que là... tu gagnerais juste à l'braquer, le Cardinal, et t'auras rien gagné ni démontré.

Mais déjà, tous deux retrouvèrent une humeur plus légère à la perspective de ce secret qu'elle confierait à Matthieu s'il réussissait à gagner son estime. Le temps passait cependant bien vite et Cassandre dut retourner à ses affaire.

-- Oh oui bien sûr ! C'que ça coule vite le sablier ! J'te retiens pas. (Il secoua la main et la salua avec un grand sourire d'amitié) A une prochaine, M'dame future papesse ! Et tu m'raconteras tout ça, pour tu sais qui.

Il aura parlé un ton plus bas tout de même : c'était vrai que les gens commençaient à arriver, autant rester prudents. Tristan lui aussi se remit en route vers ses petites affaires pour les Cassin. Il avait le cœur content de cette conversation avec Cassandre. Quelles perspectives positives s'ouvraient à elle - et quel plaisir de la voir si vive et en forme désormais.
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