Le deal à ne pas rater :
Cartes Pokémon 151 : où trouver le coffret Collection Alakazam-ex ?
Voir le deal

[31 décembre 1597] Les pourpres en se croisant...

Aller en bas

[31 décembre 1597] Les pourpres en se croisant... Empty [31 décembre 1597] Les pourpres en se croisant...

Message par Irène d'Aubeville Sam 14 Aoû - 23:33

[31 décembre 1597] Les pourpres en se croisant... Cardin13
Cardinal Matthieu Cassin, 31 ans


Cette fois, Matthieu marchait bien plus vite qu’hier. Mieux entrainé et surtout plus motivé, voilà tout ce qu’il lui fallait. Il respirait cependant un bon coup le vent frais d’hiver pour se donner un peu de contenance. Aujourd’hui, son rôle le ferait davantage rire que grincer des dents. Enfin, c’est ce que lui avait dit Cecilia…

Sauver Lénius… Il grimaça un peu en songeant que si on lui avait dit cela, à peine quelques jours plus tôt, il aurait ri. Il riait jaune à présent… Le drôle d’avocat rirait sans doute aussi. Matthieu serra ses doigts, moins pour les réchauffer que pour s’assurer qu’il était bien là et qu’il refusait de reculer. Il ne reculerait plus.

Matthieu leva les yeux au ciel. Il espérait que, là où il était, Jean l’approuvait. Sûrement. Si la fuite lui réussissait autrefois, il n’aurait certainement pas approuvé celle-ci. Matthieu tenait à être courageux, comme Jean l’avait été en défiant son grand-oncle. Il ne devait pas avoir peur. Tout ce qui arriverait, il l’avait mérité. Si là devait être sa punition, alors ainsi soit-il.

Il avait également demandé à Tristan de venir avec lui. Lénius ne lui ferait peut-être pas confiance à lui mais la présence de son ami le rassurerait sûrement. En tous cas, ce serait un possible gage de paix à faire valoir… Alors qu’il marchait, il observait le jeune homme, heureusement bien au chaud. Il se tritura un peu les doigts, cherchant à engager un peu la discussion, car ils n’allaient pas rester sans rien se dire jusqu’à la prison. Et surtout, il tenait à s’excuser. Ou au moins, à tenter maladroitement de le faire…

Matthieu respira un bon coup avant de se tourner vers lui.

- Tu… euh… est-ce que… tout va bien ?

Oui, enfin autant qu’il le pouvait en se déplaçant sur des pavés encore gelés. Matthieu se serait volontiers frappé la tête contre un mur. Mais quelle stupidité ! Il serra les dents avant de se détendre. Naturel avait dit Cecilia… Elle était d’ailleurs persuadée que Tristan lui pardonnerait s’il était sincère. Matthieu baissa les yeux. Il pouvait essayer mais il ne parviendrait certainement pas à soutenir son regard dans lequel se reflétait sa propre culpabilité.

- Tristan, je… Je tenais à m’excuser, sincèrement. Pour tout… J’ai été parfaitement odieux avec vous, je vous ai fait du mal… Je comprendrais si vous ne pouviez pas me pardonner mais je voulais seulement vous dire que je me sens coupable parce que je n’ai aucune excuse.

Pas même les mauvais traitements de Clarence, ni le traumatisme de la mort de Jean ne pouvaient l’excuser. Il avait pris un mauvais chemin, de son plein gré et devait en assumer les conséquences.

Même s’il espérait qu’au fond, Tristan puisse lui donner l’absolution.

Irène d'Aubeville
Irène d'Aubeville
Artisan / Commerçant

Fiche perso : www.
Liens et RPs : www.
Bonus Dé : 5
Multi-comptes ? : Claire-Marie
Messages : 1110
Date d'inscription : 30/12/2018
Age : 24

Revenir en haut Aller en bas

[31 décembre 1597] Les pourpres en se croisant... Empty Re: [31 décembre 1597] Les pourpres en se croisant...

Message par Le Cent-Visages Sam 21 Aoû - 22:34

[31 décembre 1597] Les pourpres en se croisant... Trista13

Tristan, esclave, 15 ans

Le froid perçait dans les rues. Un vent sec accompagnait l'avancée pénible de Tristan jusqu'à la prévôté. Dans l'ombre du Cardinal Cassin, il mettait tous ses efforts dans ses bras actionnant les roues au plus vite pour ne pas incommoder le trajet - d'autant que Matthieu allait vite. Heureusement que le début du voyage s'était fait dans la calèche de Son Éminence. Et que l'esclave portait une petite laine. Mais la fatigue ne l'aidait pas. Ni toutes ces émotions emmêlées sous son crâne. Pour se rassurer, il se disait que la détermination du Cardinal ne pouvait être que bon signe : celui de sa sincérité. Voilà qui contrastait un peu avec les terreurs des derniers jours...
Tristan avait tout su. L'accouchement rocambolesque d'Irène. L'intervention du guérisseur. Oh réjoui, il l'était pleinement pour la naissance des deux jumeaux - autant que de savoir Dame Irène en bonne santé. Il n'avait pas caché son bonheur à Joseph et Bélyl à la grande nouvelle. Et dès que possible, Tristan se promit d'aller voir les deux nouveau-nés et embrasser leur mère. Pour le reste en revanche... ç'avait d'abord été l'effroi. Le petit esclave savait, pour l'arrestation de Louis - Hyriel, donc, de son vrai nom. Il avait été si gentil, dans la serre... Et aussi pour Kalisha, et pour Irène. Savoir que le Cardinal l'avait fait condamner n'avait que redoublé la crainte du garçon pour ce maître si rigide. Il s'était même souvenu des coups de fouet que lui-même avait reçus en septembre, après la visite au palais. Mais ce n'était rien à côté du bûcher. Le bûcher... quelle horreur ! Et puis... il y eut les derniers rebondissements. Tristan n'avait pas tout compris, mais apparemment, le Général Cassin n'aurait pas laissé brûler l'herboriste. Pourtant, il y avait eu cette exécution la veille. Exécution à laquelle son grand ami avait perdu contenance, mené une des provocations dont il avait le secret... et fut arrêté. La nouvelle avait détruit Tristan, l'avait fait éclater en sanglots. Il était maintenant perdu - et surtout, épuisé de tant d'émotions.

Le Cardinal prit la parole, le tirant de ses pensées. Il releva timidement les yeux vers lui, encore craintif malgré cette démarche qui semblait de bon augure. Un piège ? Une indulgence qui pourrait se volatiliser dès l'heure prochaine ? Surtout si Lénius faisait des siennes... Ou que savait-il encore. Presque tassé sur lui-même, le garçon murmura un :

-- Oui, m... merci, maître.

Il n'arrivait guère à dire davantage. Surtout qu'ils approchaient du terrible bâtiment de la Prévôté, si intimidant. Les larmes lui gonflèrent les yeux. La dernière fois, Tristan y était entré avec Alexandre, dans le fourgon du seigneur de Frenn... Il avait risqué la corde. Son ami et lui étaient ressortis esclaves. Il déglutit. Soudain arriva le reste. Tristan s'arrêta. Il leva encore davantage ses prunelles humides vers le Cardinal, d'abord hébété - avait-il bien entendu ? - puis submergé : une nouvelle preuve... Des excuses. Une voix qu'il sentait aussi sincère que repentante. Ce n'avait rien d'un piège ou d'un bref revirement, il en fut convaincu. Il se pinça la lèvre au souvenir de tous ces propos que Matthieu leur avait en effet tenus, à Alexandre, à Lénius, à lui-même... Le maître s'en voulait. Tristan ne savait pas encore s'il était en état de pardonner, sa tête était si lourde, ses pensées à moitié dans le cirage de tant d'inquiétude pour Lénius. Pourtant, il s'efforça à un sourire. Quant à l'absence d'excuses... le garçon s'aperçut qu'il savait si peu de choses de l'histoire du Cardinal. Qu'est-ce qui l'avait amené dans cette voix ? Et surtout, qu'est-ce qui l'en faisait si récemment s'en détourner ? Il se promit qu'un jour, il lui demanderait de lui raconter. Pour l'instant, il chercha un temps ses mots et un petit nuage de buée quitta ses lèvres en même temps que sa voix douce :

-- J'peux pas en juger d'ça, c'est entr'vous, l'Bon Dieu et vot' passé. Mais... mais j'suis heureux que vous m'disiez ça, maître. Et j'vous crois.

Sa petite main pâlotte vint envelopper celle de Matthieu. Pour quelques instants d'un geste de douceur, de confiance. Puis il remit son fauteuil en route. Ils arrivèrent devant les silhouettes de deux soldats, qui se mirent immédiatement au garde-à-vous devant Son Éminence. Venait-il encore leur déposer un invalide ? Décidément, entre le sorcier qu'ils avaient eu deux semaines en geôle avant son exécution, et le gros monstre amené hier par les brigadiers !
Le Cent-Visages
Le Cent-Visages
Gestion des PNJ
Gestion des PNJ

Fiche perso : www.
Liens et RPs : www.
Bonus Dé : 5
Multi-comptes ? : Fatum / Dyonis Howksley de Frenn
Messages : 1923
Date d'inscription : 14/10/2018
Age : 34
Localisation : Partout et nulle part

Revenir en haut Aller en bas

[31 décembre 1597] Les pourpres en se croisant... Empty Re: [31 décembre 1597] Les pourpres en se croisant...

Message par Irène d'Aubeville Sam 11 Sep - 23:44

[31 décembre 1597] Les pourpres en se croisant... Cardin13
Cardinal Matthieu Cassin, 31 ans


Le froid n’était rien face à la culpabilité qui mordait Matthieu. Il avait guetté son moment, presque tous les jours à partir de son revirement. Il n’avait pas réussi, trop angoissé, trop frileux. Peut-être n’avait-il pas voulu gâcher la joie de Tristan qu’il avait remarqué quand il était avec son frère, sa nièce, surtout en ces jours de fête, avec le beau cadeau du ciel qui avait été remis à leur famille grâce à Irène.

Malheureusement, le bûcher avait quelque peu refroidi l’atmosphère même si Joseph avait réussi à faire comprendre la situation à Tristan sans trop lui en dire. Matthieu se demandait comment il avait pu faire connaissant sa subtilité légendaire mais au moins, Tristan devait être moins terrifié et il l’espérait bien… Même s’il l’avait entendu pleurer en rentrant la veille, avec Bélyl qui avait tenté de le consoler. Au moins, pour cela, il pouvait faire quelque chose. Ce serait bien la première fois mais ce serait un pas pour le faire plus souvent.

Alors qu’il tenta une première approche, il fut rassuré qu’il lui réponde. Il déglutit en voyant la crainte dans ses yeux. Evidemment, il aurait dû s’en douter. Ses erreurs seraient difficiles à effacer mais il était près à y mettre toute son énergie à partir de ce moment. Il baissa la tête, plus esclave des mots de Tristan que maître à cet instant.

Quand il tenta de nouveau un coup d’œil vers lui, les larmes qu’il vit dans ses yeux firent mal à ce cœur qu’il lui semblait tout juste avoir retrouvé. Cependant, avant qu’il ait pu tenter de faire quelque chose, Tristan le cloua sur place avec fixant ses yeux dans les siens. Il serra les lèvres en attendant sa réponse. Il vit dans son regard passer toutes les horreurs qu’il avait pu lui faire subir et s’en voulut encore davantage en soupirant.

Le début de sa réponse le renvoya à la vérité qu’il connaissait déjà. Il allait falloir qu’il ait effectivement un petit tête-à-tête avec le Tout-Puissant… Il avait des comptes à rendre qui ne pouvait ne l’être qu’à Lui.

Cependant, la suite le fit tourner la tête. Une lueur à la fois surprise et moins triste s’alluma dans le regard de Matthieu. Sa gorge se serra.

Il le croyait…

Alors un espoir était peut-être possible…

Son geste le surprit encore plus. Il se mit à trembler. Il n’avait plus du tout l’habitude et se sentait soudain incroyablement vulnérable. Mais c’était peut-être pour le mieux… Il prit une grande inspiration mais ne put pas empêcher une larme de couleur. Matthieu secoua la tête.

- Pardon, je… Tout va bien… Allons-y.

Alors qu’il arrivait en vu de la prévôté, il sourit une dernière fois à Tristan puis le laissait retirer sa main avant de reprendre son masque qui commençait à lui être familier. À lui de faire son travail à présent. Droit et digne, comme à son habitude, il salua les gardes.

- Bonjour et que Dieu soit avec vous. Comme vous le savez, il y a ici un prisonnier infirme qui a tenté de perturber le bûcher hier. Je suis venu ici pour tenter de lui faire entendre raison, si Notre Seigneur veut bien avoir pitié de son âme. Puis-je entrer ?
Maintenant, il fallait espérer que cela marche…

Irène d'Aubeville
Irène d'Aubeville
Artisan / Commerçant

Fiche perso : www.
Liens et RPs : www.
Bonus Dé : 5
Multi-comptes ? : Claire-Marie
Messages : 1110
Date d'inscription : 30/12/2018
Age : 24

Revenir en haut Aller en bas

[31 décembre 1597] Les pourpres en se croisant... Empty Re: [31 décembre 1597] Les pourpres en se croisant...

Message par Le Cent-Visages Sam 2 Oct - 21:42

[31 décembre 1597] Les pourpres en se croisant... Trista13

Tristan, esclave, 15 ans

Aurait-il cru que l'homme qui avançait avec lui en ce moment était celui qui l'avait terrorisé en septembre ? Celui qui lui avait donné le fouet et s'était employé à envoyer un guérisseur sur le bûcher ? Pourtant cet homme était bien là, infiniment humble et vulnérable, presque au bord de perdre ses moyens. Toute la sincérité des regrets que Tristan sentait en lui poussèrent son cœur dans ses élans sensibles. Aussi lui avait-il pris la main - l'esclave au maître, l'infirme au cardinal - et cela le troubla. Mais Tristan affermit son sourire et cilla plusieurs fois pour chasser ses propres larmes montantes, à la vue de celles de Matthieu. Comme la faute semblait lui être lourde ! Et le regret intense... Quel avait pu être le gigantisme de son fourvoiement, ou la cruauté de la façon dont on l'avait entraîné dans une pareille voie !

-- Oui, tout va bien, répéta-t-il après lui pour lui inspirer la confiance et l'espoir qu'il mettait en lui. Tout ira bien maintenant.

Ils allaient rentrer. Ils allaient voir Lénius dans Dieu savait quel état. Le garçon commença à douter alors de ce qu'il venait de promettre : son ami ne savait encore rien, lui, des changements qui animaient le Cardinal. Et perdu pour perdu qu'il se croyait sûrement à l'heure qu'il était, cela ne serait pas étonnant qu'il morde. Morde fort. Tristan serra les dents. Il faudrait qu'il essaie de faire passer discrètement quelque indication à son camarade.
Mais pour l'heure, l'esclave se tint en retrait, neutre et silencieux devant son maître qui faisait le nécessaire auprès des gardes. Rentrer de nouveau dans la prévôté lui faisait mal. Il y avait vécu de telles terreurs... Et ces moments durs avec Alexandre. Il inspira, redressa le menton. Il serait fort. Pour Lénius et pour Matthieu.

-- Bonjour Votre Éminence. (Un temps) Voilà qui vous honore et puisque vous avez à cœur d'offrir cette chance à une âme aussi... abîmée... entrez et donnez-vous la peine de me suivre.

Les petites roues de son véhicule peinèrent à passer une marchette à l'entrée, mais finit par arriver sur la terre pleine du vestibule. Quel endroit glaçant... Il resserra son écharpe autour de sa gorge fine avant d'empoigner de nouveau ses roues. Il suivit le brigadier, essayant d'ignorer le bruit anxiogène des clés à sa ceinture.
Le groupe s'arrêta vers une étroite porte au rez-de-chaussée. Il était impossible de porter l'énorme fauteuil roulant et son non moins imposant propriétaire dans les cachots des étages inférieurs. La soldatesque s'était débrouillée pour le coffrer dans une pièce de plein pied. De toute manière, impotent comme il l'était, il avait été inutile de lui passer quelque chaîne. Le boucler avait suffi. La clé déverrouilla le battant et la sentinelle s'inclina légèrement pour faire signe au cardinal qu'il pouvait entrer.

Lénius décuvait seulement. Tout penché sur son fauteuil, le visage malade et le regard vitreux, il fleurait sa propre saleté. Des hématomes étaient témoins des coups reçus. Ses gestes brouillons et lourds, preuves de son épuisement. Au milieu de la brume dans ses yeux, la première chose qu'il vit fut une tache rouge. Très longue. Elle se mouvait vers lui. Il comprit. Un rire indéfinissable fut crachoté entre ses dents pointues. Il venait de comprendre sans problème pourquoi venait ce brûleur d'infirmes. Il planta sans détour ses petits yeux dans ceux du Cassin.
Sa bouche tordue sourit - presque de soulagement comme un enfant : quelque part, tout ça allait se terminer. L'absurdité. Ce monde pourri et aussi détraqué que lui. Son poids - son insoutenable poids. Sa laideur que dans les pires moments il était plus facile d'augmenter plutôt que de chercher à en sortir. Et puis s'il y avait quelque chose là-haut - quand bien même il en doutait - Lénius savait qu'il y retrouverait déjà quelques membres de sa famille et des gens bien. Hyriel entre autre, nouvel arrivant. En revanche s'il n'y avait que poussière et que l'on ne faisait que retourner au néant, ce ne serait pas mal non plus : être conscient rendait toujours malheureux. Il lâcha dans un rictus sinistre :

-- Votre Saignerie, il vous cuit si vite de remettre cela ? (étirant son sourire) Je dois dire qu'hier, ce fut paraît-il trop bref.

Lénius avait en effet entendu des gardes se plaindre du temps bien court pendant lequel le sorcier avait hurlé de douleur avant d'expirer. Il fallait avouer qu'il était plutôt mince et bien bâti, l'Hyriel - peu de graisse - alors qu'avec sa masse de chair à lui le travail serait plus lent. Que tout ça se termine vite. La gargouille était presque prête à coopérer. Mais soudain... alors seulement, le bouffon distingua une autre petite forme fluette qui venait d'entrer à son tour et restait derrière le Cardinal. Il plissa les yeux. Tristan ! Sa bouche s'arrondit. Le chagrin lui gonfla les yeux : fallait-il qu'en plus le Cassin ait traîné là son esclave pour qu'il assiste à cela ?! Pourtant, étonnamment, la voix de Tristan fuit très douce et paisible quand elle s'éleva pour le rassurer :

-- Lénius. J'suis là... Et tout va bien s'passer.
Le Cent-Visages
Le Cent-Visages
Gestion des PNJ
Gestion des PNJ

Fiche perso : www.
Liens et RPs : www.
Bonus Dé : 5
Multi-comptes ? : Fatum / Dyonis Howksley de Frenn
Messages : 1923
Date d'inscription : 14/10/2018
Age : 34
Localisation : Partout et nulle part

Revenir en haut Aller en bas

[31 décembre 1597] Les pourpres en se croisant... Empty Re: [31 décembre 1597] Les pourpres en se croisant...

Message par Irène d'Aubeville Jeu 14 Oct - 19:36

[31 décembre 1597] Les pourpres en se croisant... Cardin13
Cardinal Matthieu Cassin, 31 ans


Matthieu se rendit compte qu’il tremblait. Il lui semblait que toute sa culpabilité s’écoulait, petit à petit. Cela faisait du bien mais ça restait douloureux. Il soupira et essuya la larme de sa joue, espérant que cela ne se voit pas.

Il hocha la tête vers Tristan, souriant. Le fait qu’il accepte de lui parler, de tout reprendre à zéro le soulageait considérablement. Entrer à la prévôté fut facile. Pas de questions, pas de regard de travers, rien… Tout suivait son cours bien normal… Il hocha la tête vers le garde et le suivit. Matthieu serra les dents. Pour cette première étape, c’était un succès mais le plus dur était à venir… Il craignait de voir Lénius. Accepterait-il de le croire lui aussi ?

Alors qu’ils arrivèrent à la prison, Matthieu plissa le nez. L’endroit n’avait pas changé, toujours aussi lamentablement mal tenu, sale, effrayant pour une pauvre âme qui se retrouvait là sans avoir rien demandé. Il se reprit cependant et s’avança. Il allait tout réparer, il le devait… Matthieu faillit bien poser à son tour une main sur l’épaule de Tristan en le voyant frissonner mais se retint à temps. Pas encore, il devait tenir son rôle. Plus tard…

La cellule arriva bien trop rapidement à son goût. Il contrôla le tremblement de sa main et entra, la figure grave. L’odeur de l’alcool le prit au nez. Lui qui avait toujours tant détesté cela… Pourtant, il fit face. C’était sa punition, il devait se le répéter et assumer tout ce qu’il avait à faire dans l’optique de réparer ses erreurs. Matthieu ne put s’empêcher d’avoir un regard de pitié quand il distingua les bleus. Heureusement, le garde ne pouvait le voir… Le rire de Lénius le glaça jusqu’aux os tant il semblait venir de loin, presque d’outre-tombe. Pourtant, il refusa de se dérober et garda les yeux dans les siens. Faire face…

- Laissez-nous, intima-t-il au garde d’une voix ferme.

Une fois que cela fut fait et que la gargouille eut craché son venin, il accepta de baisser la tête, comme un enfant, la main prit dans un sac de pâtisserie. Sa langue était aussi acerbe qu’on le lui avait dit. Il attendit de ne plus entendre les pas du garde puis s’approcha encore prudemment, d’un pas. Tristan prit les devants et il le laissa faire. Si lui le convainquait, ce serait bien plus facile.

- Je serai bref : vous pouvez m’insulter, dans toutes les langues et avec toutes les variations que vous jugerez utiles. Je les accepterai, car je les ai mérités. Vous êtes là en grande partie à cause de moi… Et je veux vous en faire sortir. Je ne vous ferai pas l’insulte de vous demander si vous arriverez à jouer la comédie. Il s’agirait de faire croire que je vais débarrasser les gardes de votre présence et vous « remettre dans le droit chemin » moi-même. Nous pourrons ainsi vous tirer d’ici et vous serez libre d’aller où bon vous semble, sans doute en priorité près d’un médecin… J’en ai contacté un d’ailleurs et il a accepté de vous prendre en charge. C’est moi qui paierai les soins si cela vous va.

Il avait débité tout cela d’une traite, et se trouvait maintenant forcé de reprendre son souffle alors que son cœur dansait la gigue dans sa poitrine.

Irène d'Aubeville
Irène d'Aubeville
Artisan / Commerçant

Fiche perso : www.
Liens et RPs : www.
Bonus Dé : 5
Multi-comptes ? : Claire-Marie
Messages : 1110
Date d'inscription : 30/12/2018
Age : 24

Revenir en haut Aller en bas

[31 décembre 1597] Les pourpres en se croisant... Empty Re: [31 décembre 1597] Les pourpres en se croisant...

Message par Le Cent-Visages Dim 17 Oct - 16:50

[31 décembre 1597] Les pourpres en se croisant... Trista13 [31 décembre 1597] Les pourpres en se croisant... Lzoniu10

Tristan, esclave, 15 ans ~ Lénius, troubadour, 27 ans

Tristan s'écarta pour laisser passer les gardes lorsque le cardinal leur ordonna de les laisser seuls. Les soldats s'échangèrent malgré tout des regards surpris : n'y avait-il aucun risque à ne pas rester dans les parages ? Ils demeurèrent toutefois silencieux et vidèrent les lieux : si quoi que ce soit de fâcheux arrivait, ils ne seraient somme toute pas si loin que cela pour intervenir.
Une fois seuls, un mauvais silence perça dès qu'eurent claqué les paroles acerbes du saltimbanque. Tristan serra les dents : c'était à prévoir. Il prit son courage et ses roues à deux mains, avança assez dans la lumière pour que Lénius puisse voir son sourire rassurant. La gargouilla arrondit les yeux, figé par les mots de son Éminence. Avait-il bien entendu ? Tout cela arrivait par sa faute, ah ça oui, il pouvait le dire ! Quant à la suite, il ne sut quoi en penser et s'apprêta à pousser un éclat de rire incrédule et un "Vous vous fichez de ma gueule - et Dieu sait qu'il y a de quoi !" ...mais c'était sans compter sur le visage si rassurant de Tristan. A lui, Lénius faisait confiance : il ne ferait pas cette tête-là si tout cela était un piège. Il ravala donc ses paroles acerbes et s'employa à se redresser aussi bien que le pouvaient ses membres encore ivres tant d'alcool que de douleurs. Un grognement accompagna son lourd mouvement.

-- Comment cela, "méritées" ? Le Cardinal Cassin était-il en train de réviser ses positions ? Voulait-il sérieusement dire qu'il s'était fourvoyé ? Encore méfiant, Lénius voulut en entendre davantage pour faire pleinement confiance à cette nouvelle configuration.

La suite le fit rire et il acquiesça : oh ça, oui, il pourrait sans difficulté jouer une pièce de cette nature - qu'importait son résultat, au point où il en était il ne perdait rien à s'y prêter. Quant au médecin, ses sourcils se froncèrent et ses prunelles se voilèrent de tristesse - évidemment que ce terme ne pouvait que lui faire penser à son défunt camarade avertissement divin. Lénius ne put pour le coup retenir un sec :

-- J'en connaissais un bon, figurez-vous. Mais soit. Le vôtre doit avoir des méthodes dans les clous. Et là encore, peu lui importait à ce stade que ce soit un docteur compétent ou un de ces saigneurs officiels qu'Hyriel avait largement décrié. Il verrait bien.

L'incrédulité planait encore et Lénius ne se sentait pas encore de faire ce qu'il aurait pourtant dû : remercier. Cela viendrait en son temps, s'il s'avérait que ni le cardinal ni Tristan ne le dupaient pour allez savoir quel motif. Le jeune esclave justement se faisait oublier, laissant ce moment et cette conversation si importante à Lénius et à Matthieu seuls. Il n'avait pas à s'immiscer. Il se sera pincé la lèvre à la mention de cet ami que Lénius croyait mort... devait-il intervenir ? Il hésita. Non... le cardinal devait avoir tout prévu dans le bon ordre. Tristan resta donc simplement silencieux à ses côtés, soutien muet et souriant pour Matthieu.
Le Cent-Visages
Le Cent-Visages
Gestion des PNJ
Gestion des PNJ

Fiche perso : www.
Liens et RPs : www.
Bonus Dé : 5
Multi-comptes ? : Fatum / Dyonis Howksley de Frenn
Messages : 1923
Date d'inscription : 14/10/2018
Age : 34
Localisation : Partout et nulle part

Revenir en haut Aller en bas

[31 décembre 1597] Les pourpres en se croisant... Empty Re: [31 décembre 1597] Les pourpres en se croisant...

Message par Irène d'Aubeville Jeu 25 Nov - 10:31

[31 décembre 1597] Les pourpres en se croisant... Cardin13
Cardinal Matthieu Cassin, 31 ans


Un instant, Matthieu craint que les gardes ne veuillent pas lui obéir. Cependant, ils semblaient que son statut lui ouvrait des portes. Parfois, il trouvait cela effrayant… Comment une simple tenue pouvait-elle offrir autant de pouvoir à un homme ? Seul Dieu devrait avoir de tels privilèges…

Il remarqua bien que Tristan était toujours mal à l’aise, comme pris entre deux feux. Il ne lui avait pas facilité la tâche aussi… Il soupira avant de dire tout ce qu’il avait à dire. Il garda ensuite les yeux baissés. Il crut bien sentir que Lénius ne le croyait pas, ce qui était à prévoir… Cependant, pour une raison qui lui échappa, il n’en fit rien. Peut-être grâce à Tristan…

Matthieu releva la tête à son grognement.

- Je me suis conduit en imbécile. Non… En monstre inhumain pour être tout à fait juste. Et tout cela est ma faute. Il y a des années qui j’aurais dû réagir mais au lieu de cela, je me suis enfoncé dans mes erreurs. Le Ciel pourrait s’abattre sur moi que ce ne serait pas encore une punition suffisante…

Il le pensait sincèrement. Il ne parvenait cependant pas à en dire plus, à parler de Jean, de son grand-oncle. Tout cela ne lui paraissait qu’une excuse et cela ne justifiait rien de ses actions. Tout cela était sa grande faute, toutes les actions qu’il avait mené était de son unique fait et il devait en assumer la responsabilité.

Son rire le fit un peu sursauter mais le rassura aussi. Bien, alors ils sortiraient d’ici sans trop d’encombre… La suite le fit plisser les lèvres. Devait-il prendre ce risque ? Oh, après tout, s’il rusait, il pouvait bien le savoir.

- Et vous le connaissez toujours. Mais il n’est pas vraiment disponible pour le moment…

Il s’avança encore un peu.

- Bien, prêt pour votre grande évasion alors ou non ?

Irène d'Aubeville
Irène d'Aubeville
Artisan / Commerçant

Fiche perso : www.
Liens et RPs : www.
Bonus Dé : 5
Multi-comptes ? : Claire-Marie
Messages : 1110
Date d'inscription : 30/12/2018
Age : 24

Revenir en haut Aller en bas

[31 décembre 1597] Les pourpres en se croisant... Empty Re: [31 décembre 1597] Les pourpres en se croisant...

Message par Le Cent-Visages Mar 30 Nov - 22:16

[31 décembre 1597] Les pourpres en se croisant... Trista13 [31 décembre 1597] Les pourpres en se croisant... Lzoniu10

Tristan, esclave, 15 ans ~ Lénius, troubadour, 27 ans

Lénius peinait à croire ce que pourtant il entendait. Il se concentra. Papillonna des yeux plusieurs fois et se raccrocha aux prunelles dorées et tranquilles de Tristan. Tous deux écoutèrent avec effarement cette confession qui semblait venir du fond de l'âme. Le cardinal avait-il donc tant de crimes que cela sur la conscience, pour croire que même les foudres des cieux ne seraient pas suffisantes ? Il démangea un instant au troubadour d'arguer que si Gérald Der Ragascorn n'avait pas encore été foudroyé, lui, Matthieu, n'avait pas trop de soucis à se faire... Toutefois, autant être sage - pour une fois. Lénius écouta donc avec respect. Il ne faisait cette fois-ci plus le pitre. Ne grognait plus.
Au contraire, il prit sur lui de redresser son énorme tas de chair sur sa chaise, de faire péniblement avancer ses roues jusqu'à se trouver au plus près de Tristan et du cardinal - les pauvres, son odeur n'était pas un cadeau... Mais il n'y avait pas bien d'autre choix pour rester discret tandis qu'il chuchotait à Son Éminence :

-- Puis-je en connaître un peu plus ? Par quoi avez-vous été... éclairé ? Je vous donne ma parole que je garderai tout ceci pour moi - secret de la confession, plaisanta-t-il.

La suite l'éberlua bien davantage. Comment cela, il "connaissait toujours" Hyriel ? Pas disponible, cela n'avait aucune sorte d'importance s'il était... s'il était... vivant ? L'histrion murmura ce dernier mot entre ses dents, avec une émotion prégnante. Il déglutit, se reprit et entreprit de se rendre tout de même un peu plus intelligible :

-- Ais-je bien compris ? Il... Lénius parlait toujours très bas, couvert du reste par le crachotis des torches de l'autre côté du mur. ...n'a pas brûlé ? Il... vit ?

Les détails viendraient ensuite. Il devait absolument s'assurer de cette nouvelle miraculeuse. Dans le tourbillon de toute cette émotion, le bouffon dut se retenir de pousser un éclat de rire - tant de soulagement qu'au regard de la situation ubuesque - et porta ses grosses paluches autour des délicates épaules de Tristan. Tristan qui, lui, avait les larmes aux yeux. Lénius se retourna vers Son Éminence, à qui il devait tout cela prioritairement en cet instant, et lui répondit :

-- Prêt ! Vous n'avez pas fini de me surprendre, je le sens ! Alors, dites, quelles sont les réjouissances ?

Derrière ses bésicles, son regard fut enfin confiant. Début de pardon. Tristan pour sa part venait de rouler un peu la tête contre son maître, sa joue dans le velours écarlate de son habit comme aurait pu le faire jadis un petit frère ou un chaleureux camarade de Matthieu.

-- Merci.

Ils allaient tourner une page. Les choses allaient recommencer bien plus bellement, Tristan voulait y croire.
Le Cent-Visages
Le Cent-Visages
Gestion des PNJ
Gestion des PNJ

Fiche perso : www.
Liens et RPs : www.
Bonus Dé : 5
Multi-comptes ? : Fatum / Dyonis Howksley de Frenn
Messages : 1923
Date d'inscription : 14/10/2018
Age : 34
Localisation : Partout et nulle part

Revenir en haut Aller en bas

[31 décembre 1597] Les pourpres en se croisant... Empty Re: [31 décembre 1597] Les pourpres en se croisant...

Message par Irène d'Aubeville Jeu 2 Déc - 22:27


[31 décembre 1597] Les pourpres en se croisant... Cardin13
Cardinal Matthieu Cassin, 31 ans


Matthieu laissa tout son temps à Lénius. Il fallait bien qu’il récupère et il avait conscience que tout ce qu’il disait n’avait peut-être pas grand sens pour lui… Cependant, l’absence de réactions hostiles l’encouragea… Il devait y avoir du mieux. Au moins, il accepta de l’écouter, lui qui avait craint de tomber dans l’oreille d’un sourd.

Quand il avança et posa sa question, Matthieu soupira. Ses yeux piquèrent en pensant de nouveau à Jean. Il lui manquait… S’il avait réagi… Non, trop tard pour avoir des regrets, il fallait qu’il avance. Avec des « si » on mettrait Braktenn en bouteille ! Il déglutit avant de laisser passer du bout des lèvres.

- On m’a manipulé… On m’a menti… Mais peu important, ça n’a aucune importance, parce que ça ne rattrapera pas ce que j’ai fait.

Le secret de la confession ne parvint même pas à l’égayer et il garda un regard vide et des gestes un peu mécaniques. Réflexe… il fallait qu’il protège son esprit encore fragile. Il vit bien que son interlocuteur était surpris de sa réplique. Et comment ne le serait-il pas ? Son frère avait fait les choses bien, pour une fois que lui ou Marc ne devaient pas repasser derrière… Il reprit, plus bas.

- Oui, il va bien. Enfin autant que possible après un séjour en prison… Il va se remettre dans un endroit sûr.

Il vit bien qu’il se retenait et jugea d’un regard qu’ils feraient bien de s’éclipser pour continuer cette passionnante conversation. Il le regarda avec attendrissement poser ses mains sur les épaules de Tristan qui était tout aussi ému. Matthieu reprit son sérieux pour la suite.

- En effet. Prêt à jouer ?

Il fut surpris par le geste de Tristan mais sourit et lui tapota un peu la tête. Il ressemblait aux petits chats que cachaient sa nièce, c’était adorable. Il inclina la tête avant de reprendre son masque sévère et inquisiteur, plus facilement maintenant qu’il avait le soutien de ses amis.

- Gardiens ! Venez, j’ai à vous parler.

Irène d'Aubeville
Irène d'Aubeville
Artisan / Commerçant

Fiche perso : www.
Liens et RPs : www.
Bonus Dé : 5
Multi-comptes ? : Claire-Marie
Messages : 1110
Date d'inscription : 30/12/2018
Age : 24

Revenir en haut Aller en bas

[31 décembre 1597] Les pourpres en se croisant... Empty Re: [31 décembre 1597] Les pourpres en se croisant...

Message par Le Cent-Visages Mar 7 Déc - 11:16

[31 décembre 1597] Les pourpres en se croisant... Trista13 [31 décembre 1597] Les pourpres en se croisant... Lzoniu10

Tristan, esclave, 15 ans ~ Lénius, troubadour, 27 ans

Un poids tombait de leurs épaules. Tout semblait déjà si différent depuis le moment où le cardinal était entré. L'atmosphère était bien moins lourde et Lénius comme Tristan entendirent le remord derrière chaque mot de Son Emincence. Il avait aussi la patience de leur laisser le temps de s'accoutumer à ce qu'ils venaient d'entendre. Des choses proprement miraculeuses... en même temps qu'affreusement tristes. Dupé. Manipulé. Ah ça, songea Lénius, les discours de grands ecclésiastiques savent tout autant envoûter que ceux des démons - c'est à se demander qui est le plus sorcier ! Quelque part, il y a ressemblance entre Matthieu Casson et ceux qu'il a accusés. Cette lutte, cette peur de la manipulation, cette tendance à la voir ailleurs qu'en soi-même. Si Lénius ne fit que confirmer les paroles du cardinal d'un simple hochement de tête - c'était encore trop tôt pour la réconciliation et la course ensemble dans un champ de pâquerettes - Tristan avança de sa voix tâtonnante :

-- C'est vrai. Mais c'qui a d'bien, c'est que c'est jamais trop tard pour changer. Et c'est le ch'min parcouru qui comptera à la fin, j'pense.

Le bouffon en revanche ne manqua pas d'extérioriser son soulagement - mais pas trop ! à son visage seulement - quand tomba la nouvelle : son ami, vivant et en sécurité ! Il laissa un soupir de bonheur quitter ses lèvres torves :

-- Oh ! Ooooh ! (et soudain, se rendant compte que, peut-être, le ministre de la guerre était au courant - et que c'était pour cette raison qu'il s'était permis de rire en jetant cette bouteille d'alcool sur ses cuisses) Oh Sacrebleu ! Mais quel... (Il se reprend et secoue la tête) Oui... Pardon... Vous disiez ? A l'abri, oui, c'est bien. Fort bien.

Il n'en demanda pas plus. Sujet confidentiel, sans doute. Et là, au fond d'une prison, à la prévôté, poursuivre le sujet serait des plus imprudent. Il aurait bien le temps de se renseigner plus tard, puis de retrouver Hyriel en temps et en heures ! L'important était de le savoir en vie. Par quelles filouteries ?! Ah, la bande de coquins !
Tristan se pinça les lèvres, amusé : à quoi pouvait donc venir de penser son ami ? Il ronronna en sentent la main de Matthieu dans ses cheveux, puis les deux infirmes reprirent leur sérieux tandis que commençait le gros oeuvre. Prêt ? Lénius acquisca. Il se renfrogna, reprenant son rôle, et Tristan se remit derrière Matthieu, tout timide, alors que son maître appelait les gardes. Un soldat apparut :

-- Votre Eminence ?
Le Cent-Visages
Le Cent-Visages
Gestion des PNJ
Gestion des PNJ

Fiche perso : www.
Liens et RPs : www.
Bonus Dé : 5
Multi-comptes ? : Fatum / Dyonis Howksley de Frenn
Messages : 1923
Date d'inscription : 14/10/2018
Age : 34
Localisation : Partout et nulle part

Revenir en haut Aller en bas

[31 décembre 1597] Les pourpres en se croisant... Empty Re: [31 décembre 1597] Les pourpres en se croisant...

Message par Irène d'Aubeville Sam 8 Jan - 21:36

[31 décembre 1597] Les pourpres en se croisant... Cardin13
Cardinal Matthieu Cassin, 31 ans


De lui-même, Matthieu se dit qu’une chappe de plomb venait soudain de disparaitre. Lui qui avait pourtant toujours les impressions et les émotions à côté de la plaque… Voilà que tout était revenu et cela de façon bien prometteuse ! Il déglutit en se forçant à affronter le regard de Lénius. Le croirait-il ? Au fond, ça n’avait pas d’important, il devait savoir comme lui que tout cela n’effaçait rien, bien au contraire. Quant à nettoyer son ardoise définitivement, il lui faudrait certainement bien du temps et des pénitences pour y arriver.

Matthieu se trouva surtout rassuré par les aimables paroles de Tristan, voulant toujours acter leur réconciliation semblait-il. Le brave petit… Dire qu’il l’avait puni et traité si durement. S’il ne se réprimait pas, il pourrait s’en frapper la tête sur les murs… Il se réprima cependant. La violence appartenait au passé.

- Merci, Tristan

Il vit au visage de Lénius que tout était compris dans les grandes lignes, ils auraient tout le temps de se raconter le reste autour d’un thé et de petits gâteaux plus tard. Il hocha la tête en comprenant partiellement à qui il pensait. Il espérait pour lui qu’ils ne se recroisent pas, ou à a rigueur seulement chez le roi avec sa qualité de bouffon. Matthieu finit par hocher la tête. Allez, c’était parti pour la grande comédie…

Matthieu laissa Tristan et s’écarta un peu, laissant une distance réglementaire et logique. Matthieu se redressa, dominant autant que possible le garde – c’était le moment de louer ses parents pour sa grande taille bien qu’il n’égale certainement pas Joseph.

- Monsieur, j’ai pu constater que le sujet était réfractaire mais quelque peu réceptif aux méthodes que mon maître m’a enseigné. J’aimerai le recadrer à ma manière mais ce n’est pas vraiment un endroit…

Il le scanna du regard avec mépris et renifla avant d’achever, avec une mine dégoûtée.

- … convenable. Enfin bref, ce n’est certes pas votre faute mais je ne parviendrai à rien ici. Je me porte garant de ce prisonnier, puis-je donc le faire sortir.

Il prit soin de mettre en évidence la bourse à sa ceinture, afin qu’ils s’entendent bien sur le fait que peu importe comment et peu importe le prix, il le ferait sortir de là.

Irène d'Aubeville
Irène d'Aubeville
Artisan / Commerçant

Fiche perso : www.
Liens et RPs : www.
Bonus Dé : 5
Multi-comptes ? : Claire-Marie
Messages : 1110
Date d'inscription : 30/12/2018
Age : 24

Revenir en haut Aller en bas

[31 décembre 1597] Les pourpres en se croisant... Empty Re: [31 décembre 1597] Les pourpres en se croisant...

Message par Le Cent-Visages Ven 21 Jan - 16:11

[31 décembre 1597] Les pourpres en se croisant... Trista13 [31 décembre 1597] Les pourpres en se croisant... Lzoniu10

Tristan, esclave, 15 ans ~ Lénius, troubadour, 27 ans

De ce remerciement, Tristan rosir. Dire les choses si sobrement, si simplement, dans le cas de Matthieu Cassin, ça suffisait à signifier beaucoup. Mais déjà, le plan se mettait en œuvre. Le petit invalide s’effaça donc derrière le cardinal, se tint sage et silencieux pendant que se faisait la manœuvre. Juste une dernière œillade complice adressée de loin à Lénius. Ils seraient parfaits, lui et Matthieu, Tristan en était sûr.
À l’entrée des soldats, le bouffon retrouva son air renfrogné. Mais pas trop non plus : il fallait désormais coller à cet aspect « quelque peu réceptif » que Son Éminence vantait à son sujet. C’était bien engagé, les deux invalides se retinrent de rire – se mordant l’un comme l’autre l’intérieur de la joue.

— Grmffff réfractaire… réfra… bah, au point où j’en suis… grommela-t-il pour la forme et la crédibilité de la scène.

Matthieu, de son côté, joua admirablement de sa hauteur et de sa sévérité, qui sut dissuader les soldats d’opposer la moindre résistance. Quelque peu hésitant malgré tout, le garde répliqua :

— Vraiment ? Vous estimez, Votre Éminence, n’avoir aucune difficulté à emporter cet… individu sans encombre jusqu’à votre domicile ?

On parlait quand même du gros Lénius.

— Désirez-vous un fourgon et une escorte ?

Dans la question tacite, il apparaissait cependant que la soldatesque se montrait prête à laisser le captif aux méthodes du cardinal. Après tout, elles avaient déjà tout récemment montré leur efficacité. Les deux amis là encore s’interdirent de sourire à cette première victoire qui s’annonçait.
Le Cent-Visages
Le Cent-Visages
Gestion des PNJ
Gestion des PNJ

Fiche perso : www.
Liens et RPs : www.
Bonus Dé : 5
Multi-comptes ? : Fatum / Dyonis Howksley de Frenn
Messages : 1923
Date d'inscription : 14/10/2018
Age : 34
Localisation : Partout et nulle part

Revenir en haut Aller en bas

[31 décembre 1597] Les pourpres en se croisant... Empty Re: [31 décembre 1597] Les pourpres en se croisant...

Message par Irène d'Aubeville Sam 22 Jan - 15:57

[31 décembre 1597] Les pourpres en se croisant... Cardin13
Cardinal Matthieu Cassin, 31 ans


Dès l’entrée des soldats, Matthieu tint son rôle et il savait que les autres feraient de même. Il constata par sa vision périphérique que Lénius jouait à merveille le sien. Il finirait bien par convaincre les geôliers avec tout cela.

Il lui lança un regard désapprobateur pour de faut à son commentaire.

- Comme vous le voyez, il y a encore une marge de progrès.

Il sourit intérieurement en voyant qu’il faisait presque peur aux soldats. Les pauvres… Dire qu’à une époque, il aurait apprécié ce sentiment de puissance. Par tous les saints, quelle impiété avait été la sienne. Il ricana à la réplique du soldat.

- Oh, ne vous en faites pas, j’ai de quoi faire…

Matthieu pesa ensuite le pour et le contre. Il avait en tous cas un accord tacite, ce qui était une bonne chose. Il prit une bonne inspiration puis haussa un sourcil.

- J’ai ma voiture, de ce côté-là, tout va bien. Quant à une escorte, inutile de vous déranger, Dieu sera notre gardien. Après tout, je le vois mal s’échapper. Et pour aller où ? ce serait bien stupide de sa part. Il est certain qu’il peut voir que ce qui est le plus dans son intérêt, c’est de suivre la voie de Dieu.

Il donna un coup de coude à Lénius, pas trop violent cependant pour ne pas lui faire mal mais assez pour donner de la crédibilité à son discours.

Irène d'Aubeville
Irène d'Aubeville
Artisan / Commerçant

Fiche perso : www.
Liens et RPs : www.
Bonus Dé : 5
Multi-comptes ? : Claire-Marie
Messages : 1110
Date d'inscription : 30/12/2018
Age : 24

Revenir en haut Aller en bas

[31 décembre 1597] Les pourpres en se croisant... Empty Re: [31 décembre 1597] Les pourpres en se croisant...

Message par Le Cent-Visages Lun 7 Fév - 13:31

[31 décembre 1597] Les pourpres en se croisant... Trista13 [31 décembre 1597] Les pourpres en se croisant... Lzoniu10

Tristan, esclave, 15 ans ~ Lénius, troubadour, 27 ans

Alors qu’il aurait plutôt eu envie de laisser aller un rire de décompression, Lénius rendit son regard courroucé au cardinal et grommela Diable savait quoi sans sa barbe à sa remarque. Il fallait bien faire illusion et manifestement, la chose prenait. Les gardes s’écartèrent avec déférence autour de Matthieu, Tristan quant à lui jouait l’esclave soumis et timide. Les deux invalides avaient tout de même hâte que cette comédie se termine, pour connaître davantage le fond de l’histoire et se sentir de nouveau plus léger.

— Très bien, comme Votre Éminence le voudra, déclara le soldat en haussant une main : pas de fourgon donc. Et… oui, certes, vous avez raison. Le seigneur est de votre côté et je crois bien que celui-là n’est pas en état de tenter quoi que ce soit.

Lénius émit un sifflement de mauvaise humeur à la fausse injure, et surtout au petit coup reçu. Tristan appuya le cérémonial en croisant les doigts, comme priant déjà pour le salut de l’âge de cet égaré, là où lui-même était devenu un « bon » invalide par les soins de la méthode Cassin.
Les soldats ouvrirent le plus grand possible la porte de la geôle, puis les grilles à l’autre bout du corridor. Lénius peina à passer le seuil, mais progressa dans un puissant chambardement le long du serpent souterrain. Sans un mot, la petite troupe quitta l’aile des cachots et il fallut le secours de quatre bras de geôliers pour porter l’énorme détenu et sa chaise à la surface. Quand ce fut fait, ils adressèrent un dernier salut au cardinal :

— Dieu vous garde. Nous sommes certains que nous n’aurons plus d’ennui à l’avenir causés par cette créature sur la voie publique.

Son collègue en était moins certain, mais peu importait. La politesse y était. Un claquement de bottes résonna, puis les gardes se retirèrent, non sans étonnement tout de même. Enfin, le cardinal était à présent seul responsable de la gargouille et ils n’avaient plus qu’à aller noter son retrait de cellule dans leurs documents.
Alors seulement, Lénius comme Tristan se permirent de grandes inspirations. Le bouffon notamment bénissait – si l’on pouvait dire – ce moment qui lui faisait sentir de nouveau le bon air frais. Parlant bas, car ils n’étaient pas encore pleinement à l’abri, il se tourna vers Matthieu Cassin :

— Je vous suis bien volontiers, là où j’aurai l’occasion de vous remercier en bonne et due forme et d’entendre ce qui me vaut telle bénédiction !

Presque un miracle, s’il y avait cru. Quelque chose lui échappait encore, quand bien même Matthieu avait affirmé avoir été brutalement trompé sur ses anciennes victimes. Il en apprendrait volontiers davantage mais, par respect, ne pousserait pas Son Éminence à dire au-delà de ce qui pouvait encore le heurter. À côté de Lénius, Tristan souriait de toutes ses dents et s’abandonna même à un petit rire mi-nerveux, mi-soulagé. Profond soulagement que la chose se soit ainsi résolue – comme les soldats avaient marché devant une robe pourpre. Et eux, roulé dans son plan ! Il resserra son épaisse écharpe autour de sa gorge et s’apprêta à faire ce que le cardinal indiquerait.
Le Cent-Visages
Le Cent-Visages
Gestion des PNJ
Gestion des PNJ

Fiche perso : www.
Liens et RPs : www.
Bonus Dé : 5
Multi-comptes ? : Fatum / Dyonis Howksley de Frenn
Messages : 1923
Date d'inscription : 14/10/2018
Age : 34
Localisation : Partout et nulle part

Revenir en haut Aller en bas

[31 décembre 1597] Les pourpres en se croisant... Empty Re: [31 décembre 1597] Les pourpres en se croisant...

Message par Irène d'Aubeville Mar 8 Fév - 22:49

[31 décembre 1597] Les pourpres en se croisant... Cardin13
Cardinal Matthieu Cassin, 31 ans


Lénius était vraiment bon acteur ! Tristan se défendait très bien aussi alors que Matthieu tentait de ne pas crier victoire trop tôt et sourire en conséquence. Il resta droit et digne face au garde et hocha la tête.

- Parfait.

Il inclina humblement la tête, en temps que modeste serviteur du Seigneur, ce qu’il espérait être réellement à présent. Il laissa aussi ses deux complices jouer leur rôle à la perfection. Les grilles s’ouvrirent en grand, comme une haie d’honneur vers la liberté. Il fut ravi qu’on aide Lénius, avec plus ou moins de bienveillance. Au moins, il était sorti… Il salua le garde à la sortie et le bénit.

- Dieu vous bénisse, je souhaite également que ce soit le cas.

Quand ils s’en furent allés, Matthieu s’autorisa un soupir de soulagement. Enfin… Il s’arrêta quand Lénius lui parla, bien qu’il aurait voulu s’éloigner autant que possible pour ne plus sentir le poids de l’univers carcéral. Il sourit et posa une main sur l’épaule de Lénius.

- Là où vous aurez des soins et un bon repas chaud surtout.

Il tapota également l’épaule de Tristan qui semblait avoir froid.

- Rentrons vite nous mettre au chaud.

Irène d'Aubeville
Irène d'Aubeville
Artisan / Commerçant

Fiche perso : www.
Liens et RPs : www.
Bonus Dé : 5
Multi-comptes ? : Claire-Marie
Messages : 1110
Date d'inscription : 30/12/2018
Age : 24

Revenir en haut Aller en bas

[31 décembre 1597] Les pourpres en se croisant... Empty Re: [31 décembre 1597] Les pourpres en se croisant...

Message par Contenu sponsorisé


Contenu sponsorisé


Revenir en haut Aller en bas

Revenir en haut

- Sujets similaires

 
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum