[25 janvier 1598] Au creux des bois, nos espoirs

Dans les bras de la forêt, au creux d’une calme clairière s’était nichée une troupe joyeuse, qui s’était pelotonnée autour d’un bon feu. Ils avaient connu plus rude comme hiver et se trouvaient déjà heureux et chanceux d’avoir trouvé un bon endroit où se poser et où mettre leurs trois roulottes. Le cercle qu’il avaient formé leur tenait chaud et recréait pour eux une ambiance de jamais aucun d’entre eux n’aurait connu chez lui.

Chacun tenait son rôle, non plus pour le théâtre, mais pour la troupe. Teolus et Janis discutaient autour d’un papier où reposait leur petite pièce chantée qu’ils devraient présenter dans deux jours sur la grand’place. Peter s’occupait de dépecer un lapin près de Maden qui avait déjà mis un chaudron sur le feu. Darius s’occupait pour sa part de découper quelques carottes en sifflotant. Térenia et Gareth faisaient quelques pas près des roulottes, pour s’assurer que tout était en ordre. Heylen attisait le feu avec un tisonnier un peu rouillé tandis qu’Hadrien astiquait sa vièle près de lui. Hermine et Lysandra se réchauffaient, l’une contre l’autre, tout en écoutant Arsinoé et Dorian répéter des vers. Calixte s’occupait d’un costume qui avait subi un malheureux accrochage sur la scène alors qu’Adriana comptait les dépenses qu’ils avaient fait pour arriver à la capitale et combien il leur faudrait pour rentabiliser tout cela. Nikea l’aidait en faisant quelques prévisions. Cependant, une fois qu’elles eurent fini, elle ne put s’empêcher de commencer à fredonner.

- Au-delà des mers, dans les contrées d’Irlande...
Venez compagnons, pour rire, sonner vos chansons…
Dansons à fendre l’air au son de vives sarabandes…
Un beau jour, nous y retournerons…

Les autres sourirent et commencèrent un à un à la suivre, même les plus timides en voix comme Adriana ou Calixte qui se sentait en sécurité au sein de la voix commune du groupe.