[14 Février 1598] Une double visite masculine

Bien qu’elle n’en disait rien, Irène se trouvait un peu morose ces derniers jours. Elle jouait parfois de façon distraite avec son alliance, regardait les amoureux qui se promenaient dans la rue en se faisant des cadeaux. Elle soupira. Parfois, dans ces jours de février, Antoine et elle ressemblait à ces jeunes amoureux. Elle secoua la tête en s’éloignant de la fenêtre. Cela ne servait à rien de se morfondre ainsi. Cependant, avec Cassandre qui devait bientôt partir au pilori et les enfants sous la garde d’Ingrid, son magasin lui semblait bien vide et morne. Elle ne trouvait pas de source de distraction, pas même dans les commandes pourtant très intéressante données par des clientes. Souvent des robes de mariées d’ailleurs…

Elle soupira et lâcha l’ourlet qu’elle était en train de coudre. Cela tombait bien, puisqu’elle entendit frapper. Elle releva la tête, tâcha de se recomposer une mine avenante et se pencha à la rambarde.

- J’arrive !

Irène descendit rapidement et eut la surprise de trouver un homme avec un jeune garçon en fauteuil. Elle sourit malgré tout et s’approcha d’eux avec un air tout de même encore curieux.

- Bonjour, messieurs. Puis-je vous renseigner ?

Irène vit avec plaisir le petit garçon s’émerveiller de tout ce qu’il y avait dans la boutique. Il était vraiment adorable ! Elle lui sourit, ainsi qu’à l’homme qui l’accompagnait. La question la fit cependant perdre un peu contenance. Elle baissa les yeux et fut mine de lisser sa robe.

- Oh, je n’ai pas bonne mine, il est vrai… Je suis simplement un peu fatiguée. Vous savez, quand on a des jumeaux qui viennent de naître et un garçon qui vient d’avoir un an, ce n’est pas de tout repos !

Elle s’abstint de parler de Cassandre. Cela ne les concernait pas après tout et elle espérait que son explication leur suffirait… Elle se reprit bien vite et sourit au petit garçon. Elle mit ses mains sur ses hanches.

- C’est vrai qu’en revanche, je suis loin d’être malade ! Je suis en pleine forme !

Elle observa alors le petit garçon qui semblait déborder de vie.

- Oh, alors il y a deux dames à qui tu voudrais faire plaisir ? Elles ont de jolis noms en tous cas ! Comment sont-elles, dis-moi ? Que nous puissions choisir ce qui les mettra le plus en valeur !

Un monde avait l’air de passer dans les yeux de William. Cependant, elle sourit avec politesse et attendit qu’il reprenne le fil de la conversation. Elle hocha la tête.

- Je vois. Elle a eu beaucoup de courage ! Et je vous remercie pour votre gentillesse. Oh oui, ne vous inquiétez pas pour moi, c’est déjà le cas.

Le souvenir d’Antoine était toujours douloureux mais elle parvenait à composer avec et, au fond, c’était sans doute l’essentiel. Elle fut cependant rapidement détourné de ses pensées par le jeune garçon. Elle rit en rougissant.

- Il a dit ça ? Eh bien, que d’éloges…

Elle l’écouta ensuite raconter comme était celui qui l’accompagnait – William à ce qu’elle avait compris. Elle se retint de rire, par égard pour l’homme mais hocha la tête.

- Je comprends. Mais c’est aussi tout à son honneur de s’inquiéter autant des autres !

Elle pencha la tête à la mention d’Eldred.

- Oh, mais tu sais, nous nous connaissons avec Eldred. C’est quelqu’un de très gentil.

Et de très taquin… Elle comprenait mieux la description des scènes, cela devait en effet être très drôle ! Irène observa ensuite le dialogue et comprit rapidement la situation. Elle garda cependant un air joyeux. Ce petit garçon était bien généreux, ses pensées l’honorait !

- Vous avez de nobles réflexes de gentilhomme. C’est très aimable à vous.

Cependant, elle comprenait que ce ne soit pas tout à fait le but et, au vu de la figure de l’accompagnateur, cela ne lui plaisait pas. Cependant, si c’était le prix le problème, elle pourrait sans problème trouver de magnifiques robes, sans pour autant les ruiner. Irène écouta alors attentivement le garçonnet et se représenta mentalement les deux jeunes femmes. Quand William lui présenta les mesures, elle se fit une image mentale un peu plus précise qui lui convint tout à fait. Elle n’avait pas besoin de beaucoup plus. Elle claqua du doigt.

- Je pense que je sais !

Elle alla chercher deux robes. Une ample, avec une belle ceinture pour marquer la taille, d’un bordeaux très élégant. L’autre se composait d’une surobe corseté d’un beau vert émeraude, avec une robe de lin teintée d’un vert prairie en-dessus. Elles étaient toutes les deux simples, sans fioritures particulières mais tout de même ravissantes et accessibles.

- Qu’est-ce que tu en penses ? La bordeaux pour ton amie Claire. C’est une couleur qui va bien aux blondes et ça soulignera sa silhouette sans la tasser. La verte pour ton amie Lucinde, car cela se marie bien avec des cheveux roux. C’est sobre, élégant mais aussi doux. Crois-tu que cela leur plairait ?

William sourit avec bienveillance à la commerçante, espérant avoir su l'apaiser grâce à ces quelques paroles. Le quotidien d'un parent pouvait être difficile même s'il savait bien peu de choses du sujet. Son esprit songea un court instant à cet intendant rencontré à Fromart qui lui avait conseillé de savoir prendre du temps pour lui. Eldred validerait sans nul doute cet enseignement mais il ne voyait comment faire. Rencontrer une femme, fonder une famille... Non, l'épreuve n'était sans doute pas à sa hauteur. Mieux valait se concentrer sur son travail. La voix tonitruante de Sébastien le tira de ces réflexions et William sourit de l'entendre répéter ce que son frère avait dit au sujet d'Irène. Assurément, cela lui ferait beaucoup de bien. Sébastien développa ensuite sur propre cas et dressa un tableau de Free, pour le moins comique. La commerçante déclara soudain connaître elle aussi Eldred.

"Oui, Eldred, il est très gentil ! Une fois, il m'a même poussé mon fauteuil !"

Sur cela, après une négociation qui tourna en sa défaveur, Sébastien réussit à le persuader d'offrir des robes pour ses deux mais. William sourit au commentaire d'Irène.

"C'est vrai. Il est toujours bon d'encourager la générosité."

Pour sa part, Sébastien rougit de s'entendre appelé de gentilhomme.

"Non... Je ne suis pas un gentilhomme. J'ai... J'ai juste de la chance."

William toucha son épaule, ému par la voix triste du garçon, puis se tourna vers Irène.

"Il est issu d'une famille très pauvre, peu aimante avec lui, car un infirme, ce n'est selon eux qu'une bouche inutile à nourrir. Le baron a heureusement la générosité de le recueillir et lui assurera ainsi une meilleure éducation. C'est un homme absolument exceptionnel."

Gêné, Sébastien préféra revenir au sujet initial :

"Est-ce qu'on peut voir alors de belles robes, s'il vous plaît ?"

La commerçante s'empressa de les satisfaire et d'apporter de superbes toilettes. Sébastien les admira, émerveillé, puis reprit :

"C'est magnifique ! Mais il n'y a pas de rubans dessus ? J'ai déjà que les plus belles dames elles avaient toujours de beaux rubans sur elles !"

Légèrement en retrait, William observa en silence la scène et jugea la couleur des robes parfaite. Le vert irait effectivement parfaitement à Lucinde. Il imagina ensuite Claire rosissant à découvrir le cadeau. La malheureuse risquait de s'en évanouir face à une si forte émotions.

[color:5998=#37dbd3"Puis, on pourrait peut-être ajouter un châle aussi, William? En plein hiver, elles en auraient besoin ! Sinon, elles vont tomber malades !"

Irène trouvait ces deux clients particulièrement sympathiques et appréciaient leur conversation. Elle sourit à Sébastien.

- Cela ne m’étonne pas d’Eldred. Il est toujours prêt à aider !

Elle approuva les sages paroles de William.

- En effet ! Et on est gentilhomme par sa façon d’être, pas par autre chose ! Tu es déjà généreux et c’est une grande qualité.

Elle écouta son histoire rapportée par William et accorda un regard compatissant sur le garçon.

- Oh, je vois… C’est triste que des familles puissent ainsi rejeter des enfants à cause d’une simple infirmité. À croire que certains vivent encore sous la loi de Moïse…

Elle soupira. Leur Seigneur leur avait pourtant appris à reconnaître son visage dans les pauvres et les indigents, comment pouvait-on l’oublier à ce point ? Irène secoua la tête.

- Eh bien heureusement que le baron est là ! Il me semble qu’il est en effet un homme juste et bon. Nous avons de la chance qu’il conseille notre roi.

Elle avait un mauvais souvenir de cette sombre histoire avec Tristan et Alexandre mais le baron semblait s’être adouci. Il était devenu plus clément, tout en restant toujours aussi impartial. Cependant, en comprenant que Sébastien ne souhaitait pas s’y attarder, elle poursuivit leur quête de robe. Après lui avoir montré les premières, elle réfléchit.

- Cela dépend. Tu sais, les rubans, il faut aimer ça ou les avoir aux bons endroits pour que cela puisse flatter. Mais si tu veux, je peux en ajouter sur ces robes ou ajouter de belles broderies comme des oiseaux ou des fleurs.

Elle sourit à la suite.

- C’est une bonne idée pour finir une tenue. J’en ai de très beau ici. Tiens, regarde, il y a des couleurs assorties aux robes, comme ce beau rose et ce vert bouteille. J’en ai des grands, des petits… Tout dépend de leur taille, sont-elles grandes ou non ?

Irène ne put qu’être d’accord avec William. Elle hocha d’ailleurs la tête avec un air désolé.

- En effet… Si nous avions une plus large éducation, peut-être que tout irait mieux. Enfin…

Ils ne pouvaient pas refaire le monde rien qu’en discutant et elle préférait se concentrer sur ce charmant jeune homme qui voulait tant faire plaisir à ses amies. Elle lui sourit puis hocha la tête.

- Quelle bonne idée ! Ce sont des broderies que je maîtrise très bien en plus ! Je ne te décevrai pas, promis !

Elle lui fit un clin d’œil, ravie de faire un si charmant travail pour ce garçon et ses amies. Cela la remettait de bonne humeur ! Irène se dit que c’était étonnant… Il y a un instant encore, elle était bien maussade… Pourtant, à présent, elle allait parfaitement bien. Elle ne put s’empêcher de se dire que le Seigneur avait peut-être été touché par sa détresse. Alors, il lui avait envoyé ce petit rayon de soleil. Elle leva les yeux au ciel pour le remercier puis se préoccupa de nouveau de sa commande. Irène rit doucement à sa précision, pour ne pas l’offenser. Elle regarda alors les mesures de William puis hocha la tête.

- Alors je pense que celui-ci, avec ses petites franges ira bien à ton amie Lucinde. Et pour Claire, ce petit qui est un peu plus du style foulard. Qu’en penses-tu ?

Ravie qu’il souscrive à son avis, elle inclina la tête quand il compléta. Elle aussi se reconcentra toutefois bien vite sur les broderies et sa commande qui commençait à devenir conséquente. Elle inclina la tête.

- Je ferai tout pour que ce soit à la hauteur de ton imagination.

Elle le laissa admirer les châles et acquiesça.

- En effet, c’est bien chaud, elle n’aura pas du tout froid !

Irène laissa les deux hommes s’entretenir et nota de tout faire rentrer dans leur bourse, peu importe le prix. Elle sourit à William puis lui fit un clin d’œil. Elle leva alors un doigt, alla discrètement chercher quelque chose derrière son comptoir et le lui présenta, un peu caché dans sa main. Il s’agissait d’une très belle médaille dorée de Saint Christophe. D’un regard, elle lui demanda si cela lui conviendra. Auquel cas, elle le glisserait discrètement dans le paquet et laisserait à William tout le loisir de le lui offrir.

Irène sourit à Sébastien. Elle réfléchit ensuite.

- Dans environ quatre jours. Est-ce que cela t’ira ?

Alors que Sébastien était distrait, elle proposa la médaille à William et se réjouit de voir que l’idée lui plaisait. Elle sourit tout en soufflant discrètement.

- C’est bien à cela que je pensais. C’est une belle médaille et solide, il pourra la garder longtemps. Notre Seigneur le protégera ainsi toujours.

Elle lui fit un clin d’œil avant d’entrer dans son jeu.

- Absolument ! Alors, les deux robes avec supplément de broderies, puis les châles, cela nous fera un total de 110 rilchs, tout rond !

Et arrondir, elle l’avait fait bien en-dessus du prix. Mais l’essentiel était de faire plaisir, ce petit garçon le méritait bien.

Sébastien semblait satisfait et cela lui convenait bien. Elle nota de faire bien et vite. Alors qu’il regardait les foulards, elle s’occupa de régler avec William. Elle vit qu’il avait tout à fait ce qu’il fallait et hocha la tête. Elle lui fit ensuite un clin d’œil.

- Non… je peux ainsi participer au cadeau d’anniversaire.

À ce moment, alors qu’elle rangeait les articles dans sa pile à border, elle entendit quelqu’un débouler dans les escaliers.

- Maman, maman ! Regardez, j’ai…

Grâce se tut en voyant les clients. Elle rougit, craignant de se faire gronder.

- Pardon… J’avais l’impression qu’il n’y avait personne.

Irène posa ses mains sur ses hanches, même si elle ne voulait pas gronder sa petite fille. Elle avait dû réussir quelque chose et vouloir lui montrer mais elle souhaitait aussi qu’elle comprenne qu’elle ne pouvait pas faire irruption comme ça dans la boutique, le risque était de faire peur aux clients.

- Grâce, tu sais que tu dois frapper avant d’entrer.

- Oui, pardon, maman…

William hésita un bref instant, à la fois gêné et touché par la proposition de la commerçante. Il n'était que peu courant que des gens que l'on rencontrent à peine se proposent d'offrir un si beau présent à un enfant. Il se décida cependant à accepter, redoutant de lui causer de la peine et lui adressa un sourire conciliant.

"Bien. Dans ce cas, nous devrions vous laisser maintenant. Je pensais emmener Sébastien visiter la cathédrale de Braktenn. Il est fort pieux et j'ai entendu que les messes que donnait l'évêque étaient très belles. Il sera sûrement ravi de cette découverte."

A ce moment, une fillette, qui semblait avoir l'âge de la petite Valentine, fit intrusion dans la pièce et s'interrompit en le découvrant avec sa mère. William laissa cette dernière reprendre l'enfant, puis il sourit à celle-ci.

"Vous ne nous dérangez pas du tout, mademoiselle. Bonjour. Je vous m'appelle William Wagner. Et vous ?"

Alerté par le bruit, Sébastien revint lentement vers les adultes, ayant un peu de mal à pousser les roues de son fauteuil. Il observa la pette fille qui se tenait près d'Irène et se rappela les explications de son grand frère. Alors, ce devait être Grâce.

"Bonjour !Tu..."

Le jeune garçon s'interrompit en entendant l'intendant vouvoyer la fillette. Ce n'était pas poli de dire tu, comme sa mère ou ses frères le faisaient constamment. L'enfant s'empourpra de son erreur, puis reprit :

"Vous êtes Grâce, c'est ça ? Moi, je m'appelle Sébastien Monnier, le petit frère d'Alexandre. Alexandre, il m'a beaucoup parlé de vous ! Et il m'a dit que vous étiez une petite fille adorable et avec qui on voulait tout le temps jouer !"

Irène sourit de façon entendu à William. Elle le laissa récupérer ses affaires puis inclina la tête.

- Quelle bonne idée ! Et cela devrait lui plaire ! Vous me raconterez si vous repasser par ici.

Quand Grâce descendit, Irène, pour faire bonne mesure, garda un air sévère. Cependant, elle la laissa répondre à William. Grâce fixa ses pieds. Elle osa relever les yeux, pour rester polie.

- Bonjour, monsieur Wiliam… Moi, c’est Grâce ! Grâce Pauline Rose d’Aubeville !

Elle se tourna vers Sébastien quand il l’interpella et lui sourit. Elle plissa les lèvres à son changement.

- Tu peux dire « tu », tu sais ? On est des enfants, on a le droit ! N’est-ce pas, maman ?

Irène sourit en hochant la tête, ravie des manières de sa fille. Grâce regarda un peu ses pieds. Elle avait encore du mal avec le souvenir d’Alexandre. Sa petite tête d’enfant peinait à démêler les bons et les mauvais souvenirs et donc à en tirer une impression générale.

- Eh ben… C’est gentil… Mais toi, je ne te connais pas du tout. Je ne savais pas qu’Alexandre avait un petit frère !

Grâce esquissa une petite révérence pour William, même s’il se centra rapidement sur son potentiel futur ami. Il avait l’air si gentil ! Alors qu’elle allait pour le tutoyer, Irène remarqua la gêne de William. Elle le laissa parler alors que Grâce faisait la moue. Ça lui paraissait terriblement scolaire. Et puis, effectivement, elle acquiesça à la remarque de Sébastien. Et puis, si tout le monde se vouvoyait, ce ne serait pas drôle ! Grâce attendit patiemment qu’il finisse pour dire.

- Maman m’a appris à vouvoyez tout le monde. Même à elle, je lui dis vous parce que c’est important pour montrer la révi… la révo… révérérance ! Mais elle m’a appris que c’est bien de tutoyer les enfants parce que pour certains, ça ne les met pas à l’aise et puis c’est plus facile pour se faire des amis !

Irène hocha la tête.

- En effet. Et nous nous sommes toujours tutoyés avec mes frères, pourtant, je ne crois pas que cela nous ait posé problème par la suite.

- Et puis on peut quand même respecter quelqu’un en disant « tu » ! Sinon, les Romains ne l’auraient pas utilisé ! Pas vrai, maman ?

Irène rit de la finesse d’esprit de sa fille et se contenta de hocher la tête.

- Et Sébastien a raison, tout dépend de ce que veut signifier la personne.

Elle sourit au jeune garçon.

- Concernant ce cas particulier, c’est comme tu préfères, mon garçon.

Quand ils revinrent au sujet d’Alexandre, Grâce se balança sur ses pieds, un peu mal à l’aise et l’annonce de toutes ses qualités. Elle jeta un coup d’œil à sa mère. Il était vraiment si gentil ? Mais pourquoi avait-il été aussi méchant avec elle ? Pourquoi lui avoir dit toutes ces mauvaises choses ? Irène lui sourit. Après tout, c’était vrai que sa maman lui avait un peu pardonné… Alors, elle devrait peut-être le faire aussi. Elle eut surtout beaucoup de compassion pour le pauvre Sébastien.

- Oh… mais c’est triste ! Pourtant, tu es gentil, ce n’est pas normal ! Et moi je croyais que les parents aimaient leurs enfants…

Irène posa une main sur l’épaule de sa fille.

- C’est malheureux, mais ce n’est pas toujours le cas… Parfois, les histoires sont compliquées…

Grâce acquiesça, quand même un peu triste… Puis elle pencha la tête à la suite.

- Ah bon, un ogre ? Mais ils avaient l’air gentils… Oh, un château ! Qu’est-ce que tu as de la chance ! Il y a des belles pièces ? Des pierres précieuses ? Est-ce que tu as une chambre rien qu’à toi ?