Quelques métiers anciens et leur réglementation

par **Fatum** Ven 12 Oct - 14:02

Des métiers

Amis roturiers, salutations ! Vous trouverez ici une liste de quelques métiers plus ou moins oubliés mais qui, peut-être, vous inspireront dans votre périple. Mais avant tout, quelques brefs éléments autour du monde du travail de l'époque, notamment du côté des marchands et artisans.

Trouver du travail à la campagne sous l'Ancien-Régime
Bien des gens à la recherche d'un ouvrage se rendaient aux "louées", sorte de foire aux domestiques où les candidats espéraient trouver un employeur – en tant qu'agriculteur saisonnier, que fille de ferme, bonne... Deux louées ont lieu par an : l'une à la Sait-Jean ou à la Saint-Barnabé, l'autre à la Saint-Martin, le 11 novembre. Les garçons se signalaient par un épi de blé à leur blouse, les femmes par une fleur à leur corsage.

Certains métiers sont facilement méprisés, comme les professions du bois (scieurs, bûcherons, charbonniers...), ou les métiers réputés exercés par des individus souffreteux (tailleurs, cordonniers...) alors que d'autres professions sont plus prestigieuses, réclamant une force physique (charpentier, menuisier) ou en raison du lien établi entre l'artisanat et le commerce. Ces derniers donnent même accès à une certaine notabilité, comme potier, orfèvre, tanneur, apothicaires, boucher, boulanger, barbier-chirurgien... Aubergiste, meunier, forgeron sont des métiers vedette. Ils offrent un pouvoir social et économique important.

A l'époque, on est reconnu en tant que membre de la communauté professionnelle à laquelle on appartient. Il est même fréquent que l'on appelle quelqu'un en ajoutant son métier derrière son prénom ("Thomas le drapier"...). Nous sommes loin de notre société du XXIe siècle centrée sur l'individu. Au XVIe siècle, l'on se situe dans une hiérarchie, l'on se reconnaît par l'appartenance à un corps de métier. Les corps de métiers étaient tenus en registre et pouvaient posséder leurs armoiries.

Chaque corporation / guilde se compose de trois grades :
1) "les maîtres" dirigent le travail de leurs employés, ils fournissent l'argent nécessaire à la production et tiennent la boutique, ainsi que les entrepôts et les ateliers. Ils se chargent des fonds et de l'outillage. Mais ce sont aussi eux qui courent les plus gros risques en cas de problème.
2) les "compagnons" sont les subordonnés et employés. Ce sont des ouvriers salariés, qui ont souvent pour vocation de devenir maîtres à leur tour. Leur formation est plus ou moins longue. Ils sont logés, nourris, blanchis -- mais certains compagnons peuvent être plus nomades.
3) Les apprentis, sortes de stagiaires, élèves en formation confiés au maître.

Dans les confréries / guildes, les maîtres doivent, devant un juge de police, prêter un serment qui les lient à leurs pairs. Des "gardes" du travail viennent régulièrement inspecter et vérifier le respect des règles inhérentes au métier. Les corps de métier participent à l'élection des représentants des États Généraux - mais que le roi convoque extrêmement rarement.

Quelques petits métiers (si vous souhaitez sortir des classiques marchands / paysans...) :

* En ville – baladin (petit comédien, musicien, danseur), boueur (équivalent de nos éboueurs), bouquetière, chiffonnier (revend les vieux habits), frater (garçon de boutique de barbier), gabarier (charge et décharge les navires), marmiton, meneur d'ours, oublieur (pâtissier qui vent les petits gâteaux appelés oublies), pailleur (vendeur de paille de porte à porte, pour les gens qui possèdent des chevaux), ramoneur, copiste, écrivain public...

* A la campagne – bousilleur (le maçon de campagne, qui bâtit avec la boue et la terre), colporteur, couturier (le tailleur du village), fagotteur (bûcheron, qui fait des fagots), ménéstrier (petit musicien pour les fêtes de village), poulailler (mène la volaille au marché), rentrayeur (artisan qui reprise les draps), sarcleur (laboureur, jardinier qui ôte les mauvaises herbes), tondeur (tond les bêtes à laine)...

️ DABEILLE