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Au-dessus de la librairie

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Message par Alexandre Ven 28 Déc - 17:51

Dans un recoin de la librairie, au fond de l'arrière-boutique, était dissimulé dans un recoin qui donnait accès à l'étage. Parvenu au palier s'ouvrait une cuisine dans laquelle brûlait un agréable feu dans la cheminée. Une marmite de soupe y était suspendue, fumante, aiguisant d'avance les appétits.
En ce début de matinée du 8 Septembre 1597, Mme Bellanger errait dans les trois pièces qui était son domaine. Elle se rendait sans cesse dans la chambre de son fils, s'asseyait sur lit et pleurait, le visage entre ses mains. Son pauvre fils châtié en place publique, exposé... Son regard se posait sur le fauteuil roulant que son père avait fabriqué pour lui, dont il se servait quand son corps était trop épuisé. Comment allait-il ? N'était-il pas tombé malade d'être resté toute une nuit exposé ?  Comment avoir de ses nouvelles ? Depuis la découvertes de ses infidélités, malgré les années écoulées, son époux ne lui pardonnait pas et lui interdisait désormais toute sortie sans sa compagnie. Il préférait payer un commis pour l'apprivoisement plutôt que de lui accorder une heure de liberté. Elle se sentait malheureuse, si malheureuse. Était-ce donc là le châtiment du Ciel pour ses péchés ?
Alexandre
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Message par Alexandre Sam 29 Déc - 13:37

Malgré les faiblesses de son corps, Alexandre se déplaçait vite dans l'arrière-boutique, habitué à la traverser et stimulé par ce qui l'attendait au bout. Il gravit même les marches avec une rapidité qui l'étonna lui-même. D'ordinaire, celle-ci l'obligeait à faire des pauses régulières. Néanmoins, en cet instant, son esprit bloquait les cris que son corps aurait pu avoir.
A l'étage, Alexandre s'orienta rapidement en percevant des pleurs étouffés émanant de sa chambre. Il se rendit là-bas aussi vite que possible et découvrit, le coeur serré, sa mère éplorée sur son lit. Il vint s'asseoir près d'elle et posa la tête sur son épaule, comme au temps où il n'était qu'un tout petit enfant. Elle se figea brusquement et le contempla, interdite.


"Alex ! Alex... Non, si ton père.... S'il..."

"Tout ira bien, maman. Une amie est avec lui dans la librairie et restera avec lui tant que je ne serai pas redescendu."

"Tu penses décidément à tout", sourit-elle entre les larmes. "Tu... tu  as bien ? Raconte-moi. Tout."

Le jeune homme entreprit un récit éludé des diverses choses lui étant arrivé, expliquant avoir été dupé par une fille souhaitant s'emparer d'un ouvrage censuré. Ce n'était pas l'exacte vérité, il avait agi de son propre chef, mais cette version lui conférait plus de légitimité. Il évoqua ensuite l'intervention du père Thierry, de son allégement de peine grâce à lui mais passa au silence son supplice, préférant mentir en disant avoir subi une simple peine de détention. Sa mère restant à la maison, elle ne serait certainement jamais informée du mensonge.
Sa mère l'écoutait en silence et esquissa un léger sourire, dissimulant un rire, quand son fils évoqua la peine de prison. Il croyait naïvement la protéger de la vérité alors que son époux, aussi plein qu'une outre sortant du puits, s’était fait un immense plaisir de lui décrire le supplice de leur fils et son dégoût pour lui.


"En sortant, j'ai vécu un peu avec le père Thierry. Je ne m'attendais pas à cette générosité de lui. Et puis... Et puis, maman, il m'a dit quelque chose...."

Le cœur de Mme Bellanger tressaillit. S'était-il.. Depuis la naissance de son fis, elle l’espérait. Les sorties quotidiennes à l'église, chaque soir, ces quinze minutes de semi-liberté que son époux lui accordait pour aller prier avec leur fils, elle les utilisait précieusement pour montrer au père Thierry le beau fruit de leur union dans l'espoir que celui-ci finirait par s'y intéresser. Elle commençait à perdre espoir mais finalement son plan avait été couronné de succès.

"Le père Thierry t'a enfin tout avoué ?"

Alexandre observait, surpris, sa mère évoquer le sujet si simplement. Il la dévisagea un petit temps puis ajouta :


"Il a reconnu que j'étais son fils, oui, et... J'aimerais savoir... Comment... ? "

"A ton âge, tu as encore besoin qu'on t’explique comment un homme et une femme font pour concevoir un enfant ?" se moqua doucement la mère.

"Maman !"

"C'était durant ma jeunesse, peu après mon mariage avec ton père. Au commencement, j'étais une épouse fidèle, dévoué... Mais mon ventre ne concevait aucune vie.  Ma belle-mère m'a alors dit que je n'étais pas fertile, que son fils devrait avoir le courage de me sortir du domicile conjugual, qu'il pouvait inventer une histoire d'inceste qui faciliterait amplement le divorce.. Ton père ne l'a jamais entendu. Moi, convaincu de mon infertilité, ça m'a libéré. Je me suis mise à sortir, à fréquenter avec légèreté les hommes, à coucher avec eux.. Quel mal y avait-il à se faire du bien ? Il y aurait aucune conséquence. Puis, un jour, le père Thierry est arrivé à l'église Saint-Eustache..."

"Et il t'a séduit ? Il t'a poursuivi pour tes charmes, j'imagine."

Mme Bellanger éclata d'un rire gras.

"Mon Dieu, non ! C'est dur à le croire mais à cette époque, le père Thierry était... différent. Encore puceau, niais, amladroit... Il s'excusait pour un rien.  Je le trouvais même agaçant. mais il était aussi très bel homme, il me faisait pas mal d'effets, ça, pendant le sermon ! Puis, je me suis rappelé qu'une de mes amies était la maitresse d'un cardinal depuis des années, qu'elle venait d'avoir de lui son quatrième enfant.. Alors, je me suis : pourquoi pas moi aussi ?"

"Tu.... Tu veux dire que c'est toi qui l'a séduit ?"

"Eh ben oui ! T'aurais vu ce gros nigaud que c'était alors ! Au début, il osait pas, il avait peur du scandale, de retourner à un monastère.. Puis, je l'ai détendu, je lui ait appris des trucs.. Je lui ait montré le plaisir qu'on pouvait avoir à sortir dans les tavernes, à s'amuser, à profiter de al vie.. Peu à peu, ça l'a détendu..."

"Il s'est même beaucoup détendu depuis..." commenta Alexandre, ironique. "Il s'est perdu dans la débauche et la luxure."

"Il profite juste de ce que la vie lui donne comme avantages, moi, je ne vois pas le mal, Alex. La vie est dure pour tout le monde, alors faut savoir prendre ce qui est bien quand on peut sinon dans les moments où ça va mal, on se sent encore plus mal."

"Je ne sais pas si c'est bien moral tout ça...Mais après ? Le père Thierry a dit qu'il t'avait rejeté quand tu annoncé être enceinte."

"Ouais... Contrairement au compagnon de mon amie, il n'a pas voulu assumer, il voulait jouer les deux tableaux, d'un côté le prêtre bien propre sur lui, de l'autre, l'homme jouissant des plaisirs. Ce jour-là, il m'a viré comme une malpropres en me maudissant et me disant que cette grossesse c'était moi seule la fautive, pas lui. Heureusement, j'ai su négocier avec ton père, lui exposer qu'il n'aurait jamais d'enfant de lui, que je pouvais lui apporter cependant un, qu'il aurait enfin son héritier.. Tu vois, Alex, c'est tout ce qui compte pour un homme à partir d'un certain âge : avoir un héritier. C'est pourquoi ton père t'a gardé et élevé. C 'est aussi pour ça que le père Thierry s'est attaché à toi. Tu es leur héritier à tous deux, celui qui leur succèdes, qui poursuit leur être et le complète."

Alexandre médita en silence sur ces révélations, incertain de vouloir se raccrocher à ces idées-là.  Avoir un enfant seulement pour poursuivre une lignée, il n'arrivait pas à accepter cette idée. Il se rappelait cependant des caresses tendres de la main du prêtre sur sa tête, de cette chaleur qui s'en dégageait.. Au moins, de lui, il savait qu'il pouvait attendre de l'amour, un amour inconditionnel. Pour lui, il était même prêt à aller le chercher à la prévôté et à se parjurer pour que rien de fâcheux ne lui arrive.
Le jeune homme demeura encore quelques moments avec sa mère puis se décida à le laisser avant que sa complice ne s'attire des ennuis à rester trop longtemps dans la librairie. Il empaqueta quelques vêtements dans un baluchon et sa mère lui offrit une petite réserve de nourriture et une bourse. ils s'enlacèrent ensuite longtemps puis le fils Bellanger quitta définitivement la maison de son enfance.
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