[29 novembre] "La nuit n'est pas ce que l'on croit..." [ft. Sylvia - Terminé]

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Message par Le Cent-Visages Mer 19 Aoû - 11:10

"La nuit n'est pas ce que l'on croit, revers du feu,
Chute du jour et négation de la Lumière,
Mais subterfuge fait pour nous ouvrir les yeux
Sur ce qui reste irrévélé tant qu'on l'éclaire"


Ph. Jaccottet

[29 novembre] "La nuit n'est pas ce que l'on croit..." [ft. Sylvia - Terminé] Trista13

Tristan, esclave, 15 ans

C'est le rouge des mains d'un père, calleuses et transpirantes de son travail. Elles ont ouvert la porte puis, statufiées, se sont serrées comme deux masses. Et ses poignets, des tonneaux. Le père sent un ressac rassi et le blanc de ses yeux crayeux écume. Tristan regrette déjà d'avoir cherché à le retrouver.
C'est le rouge des mains du père, qui soudain burinent l'air et les tempes du gamin infirme. Avec l'aller-retour d'un balancier de faux. Il y a un crochet au bout de sa ceinture… Il vient pour la peau du marmot. Au-dessous de sa chair mortifiée : contre-marée. Le rouge-sang se retire et coule par les ports. Relents entraînés dans son flux. Dans la tête et dans les plaies du petit infirme, ça sonne comme une cymbale ça tourne et tremble et tourne !
C'est le rouge des mains de ce père qui grogne : "T'es pas mon fils ! Fous le camp t'existes plus ! Essaie de revenir et j'te tue, car c'est le péché qui t'as chié !" Les mots pèsent aussi lourd que les rehauts de glaires et de bile qui tapissent la gorge de l'enfant au bord de la nausée.


Un sursaut. Tristan se réveilla en sueur et s'extirpa de son cauchemar comme d'un sable mouvant. Reconnaître enfin les murs de sa chambrette chez Dame Irène le rassura. Le Général Joseph avait laissé, la veille, le petit esclave à la boutique de sa sœur, pour deux ou trois jours. L'infirme était heureux à la perspective de ce petit séjour : voir Irène et sa fille Grâce représentait toujours pour lui un réel plaisir. Et cependant... son mauvais rêve était revenu, tel un spectre trop régulier dans ses visites. Sans doute était-ce la succession des récents événements qui l'avait rappelé : les tensions avec Alexandre et Cassandre, les crises d'adolescence de cette dernière, l'épuisement d'Irène qui se faisait de plus en plus fort alors que son ventre s'arrondissait. Tout cela avait dû macérer dans l'esprit de Tristan et lui ramener son cauchemar.
Il avait chaud. La sueur perlait encore le long de ses tempes, de ses pales épaules, de ses bras fins. Il s'assit sur sa paillasse puis, après quelques mouvements de contorsion dont il avait pris l'habitude, s'installa dans son petit chariot roulant. Le bois du véhicule craqua tandis que le garçon y adoptait la position la plus confortable possible. Le métal des roues grinça quand les longs doigts du garçon les actionnèrent enfin. Il voulait prendre l'air.
L'hiver s'installait : Tristan prit soin d'envelopper un épais châle autour de ses épaules, avant de se déplacer jusqu'à la porte de la boutique. Le vent de la nuit l'aiderait sans doute à retrouver ses esprits. L'infirme fit bien attention à progresser le plus silencieusement possible à travers le rez-de-chaussée : ne surtout pas réveiller ni Irène, ni Cassandre et Alexandre, ni Grâce. Il poussa la porte et emprunta la rampe en bois que la Dame avait récemment fait installer au seuil de la boutique, pour permettre au petit invalide d'aller et venir en toute liberté malgré la marche à l'entrée.
Tristan referma précautionneusement derrière lui. Il resterait bien sûr là, juste devant le seuil de la demeure, et ne s'éloignerait guère. Il s'agissait seulement de respirer un peu de cet air frais et revigorant pour chasser les derniers lambeaux de son cauchemar. De contempler le ciel piqué d'étoiles, d'y chercher la consolation et l'oubli des insultes de son géniteur. La rencontre douloureuse remontait à bien loin ! Tristan n'avait que sept ans... Mais le souvenir de celle-ci finirait-il un jour par le laisser définitivement en paix ? L'esclave inspira longuement, s'irrigua du souffle consolateur de la nuit. Ses grands yeux dorés accrochés à la lune, il se mit à prier en silence. Pour Dame Irène. Pour le retour de la paix dans sa maison. Pour que chacun de ses membres fassent les choix judicieux dans la période tendue qui s'annonçait.
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Message par Invité Mer 19 Aoû - 17:56

Il faisait nuit noir, et les étoiles étaient clairement visible, éblouissantes comme toujours, au-dessus de ville. Cependant, sur les toits se dessinait une ombre inquiétante, tel une gargouille de cathédrale.

Accroupis sur le rebord d'un de ces toits, elle observait les aller et venus. Pourquoi elle n'était pas encore rentrée dans ses bois ? La cathédrale de Brakstenn. Surtout son sommet. Le clocher est plus haut que le sien, et plus que tous les arbres de sa forêt.
Là-haut, on dirait presque, qu'elle peut toucher la Lune, les étoiles, le ciel... Même si ça lui rappelait aussi : Babylon.

Pourtant, il fallait bien redescendre sur terre. Le ciel, elle irait bien un jour, quand Jésus reviendrait, comme l'avait dit. Il viendrait la chercher, elle, ainsi que tous ceux qui ont cru en lui, et ses paroles. Quand, seul Dieu le savait. En attendant, il avait fallu redescendre.

En redescendant, son attention fut attiré par un bruit dans la nuit. Des roues, du bois qui craque, une porte qui ferme... Il y avait bien des badauds nocturnes, mais de ce côtés, à cette heure-ci ? Voilà pourquoi elle était accroupis à ce rebord. Tel un hibou scrutant une proie : c'était ce petit invalide. Que faisait-il ici, et dehors ?

Elle l'avait déjà vue quelques fois, de haut, d'en bas... Elle rendait chaque fois grâce à Dieu, d'avoir ses jambes, et lui posait la question "Et lui, pourquoi tu as permis, qu'il soit dans un fauteuil roulant ? Qu'est-ce que tu va faire avec lui ?" se disait-elle, en pensant à ce que disait Paul au Corinthiens "Considérez, frères, que parmi vous qui avez été appelés il n'y a ni beaucoup de sages selon la chair, ni beaucoup de puissants, ni beaucoup de nobles. Mais Dieu a choisi les choses folles du monde pour confondre les sages; Dieu a choisi les choses faibles du monde pour confondre les fortes ; et Dieu a choisi les choses viles du monde et celles qu'on méprise, celles qui ne sont point, pour réduire à néant celles qui sont, afin que nulle chair ne se glorifie devant Dieu." - 1 Corinthiens 1 v26 à 29. -

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Message par Le Cent-Visages Jeu 20 Aoû - 9:21

[29 novembre] "La nuit n'est pas ce que l'on croit..." [ft. Sylvia - Terminé] Trista13

Tristan, esclave, 15 ans

Porté par ses pensées et prières, Tristan laissait ses pupilles ambrées naviguer au gré des toits, des clochers, des transepts qui se découpaient sur le ciel étoilé. Son regard fut arrêté dans cette errance par la vue d'une inhabituelle silhouette dont il ne sut dire immédiatement si elle se mouvait ou était une des innombrables statues au loin. L'esclave cilla pour tenter d'y voir un peu mieux. Le noir d'encre de cette heure tardive n'aidait pas. Seule la lune coulait malgré tout de timides rais de clarté ici et là. L'un d'eux esquissa un peu plus la drôle de forme et, enfin, l'invalide crut comprendre qu'elle se déplaçait. C'était donc vivant. Cela n'appartenait pas à la riche statuaire de Braktenn. Ou bien délirait-il complètement et faisait-il l'objet d'une vision trouble ? La chose était si loin, si floue... Une illusion venait peut-être de faire croire au petit invalide que ça bougeait réellement.
Dans la réalité ou bien dans son imagination, la silhouette lui sembla se mouvoir encore un peu, avant de stopper sa déambulation. Et si les ombres de la nuit se jouait de l'esprit de l'esclave, d'ailleurs encore en proie aux tourments de son cauchemar... Qu'était-ce là ? Tristan se trouvait trop loin pour analyser quoi que ce fût, mais la créature semblait immense. Massive. Presque inhumaine dans ses proportion, et pour se promener ainsi en hauteur plutôt qu'au gré des pavés. Le garçon se rappela alors de toutes ces légendes qui circulaient dans les campagnes et les bas quartiers : ces histoires de créatures hybrides, de lycanthropes, de bêtes venant la nuit se promener au milieu des bonnes gens endormis. Se pouvait-il... Non, voulut-il se rassurer : tout cela relevait de l'imagination fertile. Et en l'occurrence, de son imagination tourmentée. Ce drôle de tas noir ne devait être qu'une illusion ou quelque chose qu'il discernait mal. La chose étrange était-elle réellement là à tanguer dans les hauteurs ? Un animal ? Mais quelle bestiole aurait cette taille et serait entrer en les murs de la ville sans difficulté ni éveiller le moindre regard ?

La nuit se jouait de lui. Tristan préféra croire en cette option et se désintéresser de l'ombre indéchiffrable. Il resserra la couverture autour de ses épaules fluettes et un sourire vint fleurir à ses lèvres tandis que, déjà, il regardait ailleurs. Un petit vent nocturne revint l'apaiser dans une caresse. De toutes façons, il ne devrait pas traîner bien longtemps dans la rue, là, juste devant la porte de la boutique de la Roz Azùl. Ce n'était que le temps de s'apaiser et de conjurer un cauchemar avant de retourner sur son matelas.
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Message par Invité Sam 22 Aoû - 3:20

Alors qu'elle s'était arrêter à observer le jeune invalide, Sylvia eût l'impression qu'il regardait dans sa direction. Était ce possible, qu'il l'ait remarquer ? Même s'il l'avait vu, qu'est-ce qu'elle pourrait y faire ?

En même temps, quelques chose, semblait la poussait à aller vers lui. Non ! Il aurait peur d'elle ! Comme la plupart des gens d'ailleurs. Mais qui avait plus peur, de qui ? Qui était plus effrayer, à l'idée de rencontrer de "l'autre" ? Voilà un peu plus de 3 ans, qu'elle avait "quitter le monde". Pourtant, elle continuait à se poser inlassablement, les même questions : qui était elle ? Dans son fort intérieur, elle se disait que cela n'avait plus d'importance. Que son identité, elle l'avait trouver en Christ, elle était devenu fille de Dieu !

Sauf que, la question de ses origines, continuait à la tourmentait... Pourquoi ? Est-ce qu'elle devait vraiment, savoir, qui elle était selon sa chair ? Le fait est, que même étant enfant de Dieu, Matthew malgré son passé avait continuer à avancer. Luc malgré son rejet par ses pairs, continuait à se montrait au monde, Jésus se montrait au temple, malgré ce qu'il pouvait en courir, mais : Dieu était, et est au contrôle - "C'est lui qui change les temps et les circonstances, qui renverse et qui établit les rois, qui donne la sagesse aux sages et la science à ceux qui ont de l'intelligence." Daniel 2 v21 -

Sa forêt, devenait... Elle était devenu, sa prison dorée. Ce n'était que pour un temps, mais elle avait peur. Peur des gens, de ce qu'ils disent, de ce qu'ils tenteraient lui faire, même en plein jour, et pourtant : Elle était là, cette nuit, à Brakstenn. Elle était irrémédiablement attiré par cette ville. Quelques chose l'y attendait, mais elle s'y refusait, jusqu'à ce que soudainement : le rebord du toit craque ! Elle tente d'éviter la chute en remontant plus haut, mais la tuile sur laquelle elle pose le pieds s'en va, tout bonnement !

La voilà qui tente de s'agripper comme elle peut, mais elle perd pieds, et la tuile à laquelle elle se tient cède à son tour ! Elle n'a alors d'autres choix, que se réceptionner mollement au sol, non sans mal. Juste devant la boutique, ou se tient le jeune invalide. Foutu vieux toit... Il fallait, que ça arrive ce soir là, maintenant, devant quelqu'un ? Pourtant, la jeune rouquine fronçant les sourcils, regarde bien au ciel.

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Message par Le Cent-Visages Dim 23 Aoû - 10:30

[29 novembre] "La nuit n'est pas ce que l'on croit..." [ft. Sylvia - Terminé] Trista13

Tristan, esclave, 15 ans

Un craquement. Le son strident de quelque chose qui se détachait en hauteur, non loin de lui. Tristan n'avait donc pas rêvé ? Une présence se trouvait donc bien là, sur les toits. Quoi d'autre aurait-il pu secouer les toitures à cette heure tardive ? Il n'eut pas le temps d'essayer de se rassurer, en se disant que cela pouvait tout simplement relever de la vétusté de ces bâtiments... qu'une tuile rampa le long du dévers avant de s'écraser à terre. Et dès la seconde suivante, quelque chose d'autre arriva au sol d'un coup brusque.
Saisi de frayeur, le garçon bondit dans son petit chariot de bois. Son premier réflexe fut de porter les mains à sa bouche pour s'interdire un hurlement. En pleine nuit, dans cette rue, il aurait affolé non seulement les voisins mais aussi Dame Irène et ses enfants qui dormaient à l'intérieur de la boutique. Le cœur de l'infirme battait tambour. Ses yeux écarquillés fixèrent avec effroi la massive silhouette à présent tout près de lui. Qu'était-ce ?
Tristan déchiffra un long manteau râpé, une capuche rabattue qui ne lui laissait même pas voir le visage de l'individu. Au moins ce n'était pas un animal. Mais cette taille gigantesque ! Cette stature de stentor ! Ce devait être un homme... L'esclave tremblait, se remettait lentement de son sursaut, à l’atterrissage brutal de cette... créature ? Un souffle pressé roulait sous sa poitrine qui se soulevait à vive allure. Le rythme de la peur. Enfin, en retrouvant des idées un peu plus claires, il commença à se demander ce que le rôdeur nocturne faisait sur les toits à une heure pareille. Un brigand ? Un fuyard ? Et s'il attaquait le garçon ! Le second réflexe de Tristan fut de tracer sur lui, précipitamment, un signe de croix du bout de ses longs doigts.
En cet instant, le frêle esclave et le massif errant composaient un singulier duo au milieu de cette rue. Ce corps géant et charpenté comme un taureau faisait face à la petite silhouette féline assise sur un chariot de fortune. La noirceur de la longue cape que portait la rôdeuse semblait répondre à la blancheur du garçon aux traits délicats... alors encore figés par la peur.
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Message par Invité Lun 24 Aoû - 20:57

Sur l'instant, elle regarda de droite et de gauche ! Au sol, on pouvait l'attaquer de tous côté, mais un geste régit par la peur, venant du jeune infirme, attira son attention : un signe de croix. Un jeune catholique, un chrétien ? Oh faut faire attention avec ça. Lucius aussi allait à l'église. Enfin, plutôt dans le bâtiment, de l'église, puisque l'église c'est en fait elle, et tous ceux qui croit en Jésus. Lui aussi faisait le signe de croix comme Gerda...

Ce n'était pas un signe de croix, ou le fait d'aller à "l'église", ou même d'être baptiser qui faisait de quelqu'un un chrétien. Non. C'était les actions, découlant d'un cœur, changer par Christ. Il avait encore du boulot, dans son cœur à elle, et Sylvia le reconnaissait volontiers. Elle ne pouvait pas continuer à vivre comme ça - "Car ce n'est pas un esprit de timidité que Dieu nous a donné, mais un esprit de force, d'amour et de sagesse." 2 Timothée 1 v7 - avait dit Paul. Dans son cas, ce serait un esprit de peur surement.

Lui aussi avait peur, le jeune homme. Elle avait la possibilité de "fuir", lui il ne pouvait que subir sa peur. Elle avait le choix - "Heureux ceux qui procurent la paix, car ils seront appelés fils de Dieu !" Matthieu 5 v9 - ou juste, partir, le laisser là. Qu'est-ce qui pourrait bien lui arriver, si elle partait. Juste comme ça ? Elle avait le choix.


- J-je... Je suis pas...

Un monstre ? Une louve-garelle ? Une sorcière ? Son battait cœur vite, comme ses tambours de guerre, qui annonce les départs au combat. Un combat intérieur, spirituel, contre un, des ennemis invisibles - "Prenez courage, j’ai vaincu le monde." Jean 16 v33 - et contre elle...

- N-N'ait pas, peur. J-je veux pas, te faire de mal.

Avait-elle dit, de cette voix qui contrastait radicalement, avec sa stature : une voix claire, douce et chaude. - "Mais dans toutes ces choses nous sommes plus que vainqueurs par celui qui nous a aimés." Romains 8 v37 - Oui, elle avait gagner sur elle même. Elle pousse plus loin, en enlevant sa capuche.

- Je... Je m'appel Sylvia. Sylvia Nevenia... DelaForge.

Voilà, et maintenant ?

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Message par Le Cent-Visages Jeu 27 Aoû - 22:14

[29 novembre] "La nuit n'est pas ce que l'on croit..." [ft. Sylvia - Terminé] Trista13

Tristan, esclave, 15 ans

L'individu approchait. Si grand ! Tristan s'en trouva noyé dans son ombre infinie, couche supplémentaire de noirceur sur celle que jetait déjà la nuit. Il plissa le nez, fronça les sourcils pour tenter d'entrevoir de nouveaux éléments. D'autres informations susceptibles de le rassurer... ou au contraire de le convaincre de rentrer à l'intérieur de la boutique.
A y regarder de plus près, c'était une femme. Ça alors ! Ces épaules, ces muscles et cette taille lui auraient fait jurer être en présence d'un homme. Tristan fut presque amusé de la situation et accueillit l'information d'un léger sourire : c'était comme si cette dame et lui étaient des miroirs inversés ! Femme aux airs de sieur ; et lui, au contraire, garçon que plus d'un avaient qualifié d'efféminé à la vue de sa silhouette gracile, féline, des courbes de ses épaules, de sa taille et de son cou étonnamment longs et fins - comme des tiges. Instinctivement, ce drôle de parallèle rassura l'esclave. La nuit ne permettait pas bien de consulter le visage de cette inconnue, ni ses yeux, mais Tristan distingua encore une chevelure rousse. Eh bien ! Si un artiste baroque avait voulu créer un phénomène capable de surclasser tous les autres, il n'aurait pas fait mieux que cette... oeuvre vivante ? Le petit infirme se plut à imaginer la Nature - et peut-être à travers elle le Seigneur - en grand artiste dont la créativité surprenait sans cesse. Parfois même avec une pointe d'humour, qui savait ?
Et que dire de sa voix lorsqu'elle parla enfin... Surpris à nouveau, mais cette fois-ci avec l'émotion qui se rajoutait à l'étonnement, l'esclave entrouvrit les lèvres et plongea ses yeux dorés là où il devinait le visage de sa vis-à-vis, à l'ombre de la capuche. Un timbre doux et hésitant, tel celui d'une toute jeune fille - presque d'un enfant ! C'était comme si un être innocent s'était complètement perdu ici bas et dans un corps semblable à un costume taillé beaucoup trop grand. Se sentait-elle à sa place dans un corps pareil ? Une question qui souvent hantait le petit estropié.

-- Je... Je n'ai pas peur, murmura à son tour Tristan, un peu comme une promesse, dans un sourire timide.

Maladroite façon de l'accueillir. D'apaiser cette singulière rencontre entre eux. Il aurait dû dire cependant : "Je n'ai plus peur". Car il fallait bien s'avouer que les premiers élans de l'estropié n'avaient pas vraiment été encourageants. En y repensant, il se sentit d'ailleurs le devoir d'ajouter de sa petite voix claire :

-- Désolé d'avoir réagi comme ça, c'était... enfin... (Ses paroles s’effilochèrent et il n'acheva pas sa phrase. Il fallait croire qu'il était plus habile avec ses doigts qu'avec les mots.) Sylvia Nevenia ? C'est joli.

Le double prénom l'intrigua. Voilà qui était plutôt rare dans le bas peuple - auquel il supposa que l’inconnue appartenait aussi à en croire ses longs habits râpés. Ce qui s'apparenta ensuite à un nom de famille retroussa dans un pli espiègle les coins de lèvres du garçon. "De la Forge".

-- Ceci explique cela, plaisanta-t-il avec douceur, en parcourant à nouveau des yeux - mais cette fois-ci presque avec admiration - la silhouette de cette Sylvia effectivement digne des plus imposants forgerons. M... Moi c'est Tristan.

Tristan, tout court. Tristan de rien du tout, depuis que son géniteur l'avait renié.
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Message par Invité Lun 31 Aoû - 23:13

"Sylvia Nevenia ? C'est joli." elle en rougit, elle les comptait sur les doigts d'une main, ceux qui lui avait fait un compliment de ce genre. En même temps, on peut aussi les comptait, sur les doigts de cette même main, ceux qui connaissait son prénom - les habitants de Perdo, mis à part, qui l'appelait de bien d'autres noms que le sien -

- Merci.

C'est ce qu'elle se sentait capable de répondre. D'ailleurs, elle ne savait de toute façon pas, quoi répondre aux excuses de "Tristan". Il a l'air bien intelligent, elle hésitait d'ailleurs à lui demander, ce qu'il voulait dire par "Ceci explique cela". Est-ce que c'était une question ? Qu'est-ce qui expliquait quoi ? Oh, savait-il ce que voulait dire ses 2 prénoms ? Voyait-il ses yeux ? Tant de question !

Après, il ne lui avait pas donner son nom de famille - Bien que "DelaForge", ne soit pas le sien non plus... - mais après tout, il ne se connaissait que depuis à peine, un instant. Elle resta donc planter là, comme un arbre prenant silencieusement racine, dans les ombres urbaines. Elle ne savait, juste pas quoi dire. Quand elle sorti alors, spontanément :

- T-tu es, chrétien ? - Au vue du signe de croix -

Elle hésité elle lui dire carrément, "catholique". Matt lui avait apprit, et Luc précisé, au regard de sa bible, qu'il y avait des gens, qui même s'ils étaient empêtré dans des rites et liturgie religieuse, qui n'avait plus ou pas lieu d'être : pour certains, ils avaient une foi sincère.

Ce n'était pas de leur faute, si on les abreuvaient de mensonge, mais une fois connus la vérité de Christ, ils avaient le choix de rester dans leur mensonge, ou d'en sortir. Est-ce que c'était pour ça, qu'elle avait rencontré Tristan, pensa-t-elle, en regardant au cieux.

Revenant à Tristan, elle enchaina avec :

- M-moi aussi, j'crois en Jésus.

Une différence, effectivement. Pas en un Saint machin, ou Saint ceci, ou encore... à la Vierge Marie - Plus si vierge que ça après la naissance de Jésus, puisque 2 de ses frères, de sang, avait écrit des épîtres de la bible : Jacques et Jude - d'ailleurs, Paule lui-même disait : "Car il y a un seul Dieu, et aussi un seul médiateur entre Dieu et les hommes, Jésus-Christ homme" 1 Timothée 2 v5.
En Jésus, parce que comme l'avait précisé Matthew, grâce justement, à ce que dit ce fameux Jacques : "Tu crois qu'il y a un seul Dieu, tu fais bien; les démons le croient aussi, et ils tremblent." Jacques 2 v 19. Sylvia à effectivement entendu, beaucoup de gens dire, qu'il croit en Dieu, mais le nom de Jésus... Combien de fois sort-il ? Qui "confesse" le nom de Jésus, seul.

Avec plus d'assurance - Et ne sachant pas non plus, ce que sont les limites de l'espace personnel... - elle s'assoit à côté, et le regarde dans les yeux. Des yeux, ambré. Des yeux différents des autres, comme les siens, et elle lui sourit, et reprends.

- E-En fait, je... DelaForge, c'est pas vraiment mon nom. Euh... Enfin, mon vrai nom, j'veux dire. Je, je connais pas, mon vrai nom. On m'a adopter, quand j'étais bébé, et... Je connais, que le prénom de ma vraie mère - prénom qu'elle prononce, non sans une certaine émotion - Mérine.

En prononçant se prénom, sa main droite est comme inévitablement attiré par son collier. Elle le touche, et caresse le diamant rouge du bout des doigts, presque comme un nourrisson qui se rassurerait avec son doudou.

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Message par Le Cent-Visages Sam 5 Sep - 13:49

[29 novembre] "La nuit n'est pas ce que l'on croit..." [ft. Sylvia - Terminé] Trista13

Tristan, esclave, 15 ans

Un timide "Merci" puis un blanc suivirent les premières paroles de Tristan. Sa vis-à-vis était-elle... gênée par ses interventions ? En tous cas, plus les choses allaient et moins elle semblait être l'individu dangereux que l'infirme avait d'abord redouté, en la voyant sur les toits. Ce fut alors sa question à elle qui l'étonna : chrétien ? Elle demandait cela à tâtons comme si la chose était rare... alors que c'était plutôt de se déclarer athée ou païen qui serait étonnant et dangereux - la chrétienté étant la croyance officielle et qu'il faisait bon pour chacun de professer. Après un temps de suspend dû à la surprise, il répondit dans un franc hochement de tête :

-- Oui, naturellement.

Il ne mentait pas. Tristan se demanda ensuite si, derrière cette question, la vagabonde s'interrogeait plutôt en réalité sur quel genre de chrétien il était ? Ah, ça ! Ce serait une autre paire de manches. Les catholiques, les protestants... Le garçon s'y perdait dans toutes ces histoires et voyait surtout le mal que se faisaient les uns et les autres dans cette querelle. Des catholiques, Tristan avait cru comprendre qu'ils aimaient les images, les belles choses, beaucoup d'or, mais aussi qu'ils adoraient la Vierge et les Saints. Des protestants, il savait un peu moins... Il fallait dire qu'ils n'étaient pas en odeur de sainteté et que les circonstances obligeaient beaucoup d'entre eux à être discrets. De ce qui toutefois avait pu se frayer un chemin jusqu'aux oreilles de l'invalide, il semblait que la Réforme critiquait les richesses, voulait un meilleur accès de tous aux Ecritures... et qu'ils étaient sobres. Pour ne pas dire austères.
Et lui, dans tout cela ? Quel chrétien était-il ? Les églises, la plupart du temps il ne pouvait même pas y rentrer en raison des nombreuses marches barrant l'accès à son fauteuil. Et quand parfois une bonne âme l'aidait à y aller, le garçon se sentait petit et oppressé sous le décorum doré ! En revanche, il aimait les vitraux. Grâce à eux, lui qui ne savait pas lire, il découvrait les Ecritures. Tristan aimait aussi Jésus et ce qu'il incarnait, mais tout le reste lui paraissait flou.
Et justement, la vagabonde répliqua qu'elle aussi croyait en Jésus. C'était rassurant. Une réponse simple, humble et qui revenait au principal. Elle ne semblait pas chercher à savoir s'il était catholique ou protestant - et tant mieux car Tristan se sentait trop ignorant pour se classer. D'ailleurs, était-il nécessaire de se classer dans un camp ou l'autre ?

-- Eh bien, moi aussi. Et j'crois que c'est l'essentiel, sourit-il. (Sylvia prit soin là-dessus de lui expliquer que De la Forge n'était pas son nom de famille, mais plutôt un surnom... Dans la mesure où elle avait été adoptée - et donc forcément abandonnée, comprit Tristan en creux avec un pincement au cœur.) Je vois. (De la nostalgie traversa ses grands yeux ambrés et il confia, ému par cet autre point commun) Moi aussi j'ai... pas grandi avec mes vrais parents. C't'à cause de mon infirmité, y m'ont laissé dans un institut.

Il passa sous silence les horreurs vécues dans cet Hôpital Général, ainsi que cette fois où il avait remonté la trace de ses parents... où il avait commis la folie de retourner frapper à leur porte et où son père l'avait chassé à coups de poings. Seule une crispation au visage du garçon trahit ses sombres pensées. Il regarda alors de nouveau Sylvia, encapuchonnée, et put deviner qu'avec un tel corps atypique, elle aussi avait dû être abandonnée en raison de la peur, des superstitions, ou de que savait-il encore. Tristan voulut chasser d'un revers de main ces sinistres pans de l'histoire et il reprit, plus joyeux :

-- Heureusement, j'ai eu la chance d'êt' adopté ! Par trois nonnes. Elles m'ont gardé dans leur petit ermitage en forêt, ça a été merveilleux comme période ! Après... elles... une d'elles est décédée, et les deux aut' ont dû rejoindre une communauté de Sœurs parce qu'elles pouvaient pas continuer de tenir juste à deux leur propriété. Un type leur a fait croire qu'il allait bien s'occuper d'moi, mais en fait non... et v'là j'suis dev'nu vagabond.

Pourquoi avait-il confié tout cela si naturellement à Sylvia ? Tristan se surprit lui-même de ses prises de parole, lui d'ordinaire si peu bavard. Et si prudent avec les inconnus. Cependant, cette femme lui inspirait confiance, il retrouvait beaucoup de lui en elle, et sa candeur dans une enveloppe de géante le touchait. Il suivit alors le mouvement de ses doigts vers ce qui semblait être un collier.

-- Oh toi aussi t'as un bijou ? J'peux voir ?

On l'avait souvent réprimandé pour cela, mais il n'y avait rien à faire : le garçon aimait les bijoux. Lui-même portait au cou d'une part une petite croix, et d'autre part une série de pendentifs de bois sculpté par ses soins, aux motifs plus ou moins fantaisistes et qu'il avait orné de plumes ramassées ici et là.
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Message par Invité Lun 7 Sep - 16:26

"Eh bien, moi aussi. Et j'crois que c'est l'essentiel" quand elle l'entendit dire - entre les lignes - que croire en Jésus était l'essentiel, ses yeux se mirent à pétiller. Après, reconnaître et dire qu'il était l'essentiel, c'était une chose, mais faire ce qu'il disait... C'était faisable, mais pas sans son aide en tous cas. Déjà fallait-il obéir à ça "Celui qui croira et qui sera baptisé sera sauvé, mais celui qui ne croira pas sera condamné." Marc 16 v16. C'est d’ailleurs à partir de cela, que Matt lui avait dit que le baptême des bébés ne valait rien : un bébé, ne peut sciemment pas choisir ET confesser, qu'il croit en Jésus. Donc ou pour elle, croire c'était fait, baptisé c'était fait, donc : elle était sauvé !

Ou presque, car dans Éphésiens 2 v8, Paul dit que c'est par la foi qu'on est sauver. Il faut dire qu'à l'époque, elle avait un peu buter sur ce concept : Elle l'était, ou elle ne l'était pas ? En fait, le baptême c'est s'engager avec Jésus, et la finalité c'était qu'elle était "sauvé", qu'elle avait donc "le salut de son âme". Sauf que, ce fameux "salut" pouvait se perdre. Après, évidement, pour perdre quelques chose il faut l'avoir. Donc bref, elle était sauver, c'était "un regalo" - un cadeau - comme le disait Luc : un cadeau qui ne se mérite pas par des actes - "Ce n'est point par les œuvres, afin que personne ne se glorifie." Éphésiens 2 v9 - mais qui sur le long terme peut-être perdu par nos actes mauvais.

Cette dernière révélation, l'avait dernière beaucoup effrayer, mais heureusement il y a le pardon de Dieu. Alors oui, elle n'arrivait pas souvent à faire comme Jésus disait, mais heureusement que Dieu est bon, patient et miséricordieux. Surtout quand elle repense, ce groupe de chasseur qui l'on capturer il y a un mois de cela. Ce pauvre homme, qu'elle avait balancer contre un arbre... Ne pas rendre le mal, pour le mal.

"Ne pas rendre le mal, pour le mal" c'était assez important, pour que ce soit dit par Pierre ET Paul dans sa bible, et ça elle y avait effectivement, encore du mal. Qu'est-ce que Tristan penserai d'elle si elle lui disait tous ça... Pourquoi elle lui raconterait de toute façon, ils se connaissent à peine. Toujours est-il, que même perdu dans ses réflexions, elle l'écoutait et en fait, en parlant de se connaître : ils étaient presque les mêmes. Abandonnés tous deux par leur parents, peut-être même tous deux à cause de leurs "handicap". Bien qu'elle était finalement, mieux loti que lui de ce côté là. Elle au moins, avait ses deux jambes. Lui par contre, avait peut-être était mieux loti niveau parents adoptif. Pour un temps, comme elle, et puis les voilà tous les deux seuls.

Une larme perla sur la joue droit de Sylvia, en l'écoutant. Son cœur se serrait à l'écho de son histoire, quand elle entendit "Oh toi aussi t'as un bijou ? J'peux voir ?". Oui, mais de loin. Elle ne l'enlèverait pour rien au monde. Aussi se contenta-t-elle de répondre :

- C-c'est, le collier de ma maman. C'est, tous ce que j'ai, d'elle.

Un objet, un bijou, bien trop souvent convoiter. Elle a même failli mourir, à cause de lui, et combien de fois a-t-on tenter de le lui dérober, comme ce fameux mois derniers. Alors non, il ne le verrai pas de plus près, et ne lui dirait pas non plus, que c'est un diamant rouge cercler d'or - Du moins, c'est ce que lui a conseillé Luc. Aussi pour détourner son attention, elle resserre sa autour de son cou, et lui demande :

- T'as dis, que tu étais vagabond, mais... Qu'est-ce que tu fais là alors ? Tu habite plus, dans la rue ?

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Message par Le Cent-Visages Sam 12 Sep - 23:02

[29 novembre] "La nuit n'est pas ce que l'on croit..." [ft. Sylvia - Terminé] Trista13

Tristan, esclave, 15 ans

Ce fut une nouvelle surprise - agréable - que de voir les yeux de Sylvia briller d'une joie simple, pleine de bienveillance autant que d'humilité, lorsque Tristan lui avait exprimé sa foi en des termes pourtant eux-mêmes peu sophistiqués. L'essentiel. Dans cette expression ravie de la part de la jeune femme, l'infirme crut deviner qu'ils seraient sur une commune longueur d'onde quant aux sources de la croyance. Voilà qui le rassura. Tant de gens autour se compliquaient l'affaire avec bien des dogmes, bien des rites compliqués, bien des théories auxquelles le garçon n'entendait pas grand chose. Mais paradoxalement, cette simplicité n'était pas toujours de bon ton et lui-même autant que sa surprenante vis-à-vis pourraient essuyer des ennuis avec certains membres du clergé pour n'être pas dans cette... complexité de la foi, toute de marbre, de longs sermons, de latin, d'immaculée-conception, de farandole de saints et que savait-il encore.

Sylvia parut pensive au milieu de leur échange laconique. Comme si ces considérations élémentaires réveillaient en elle bien des souvenirs. Moult réflexions auxquelles elle avait dû se trouver confrontée dans son existence. Il fallait dire qu'avec une apparence pareille, avec des promenades nocturnes et sans doute une vie compliquée... Tristan imaginait que la foi de cette jeune femme avait dû se frotter régulièrement à des oppositions, voire à des dilemmes. Respecter les commandements. Mais de l'autre côté : survivre. Ce qui pouvait impliquer de duper, de voler. Lui-même en avait fait la douloureuse expérience et s'était longtemps senti indigne. Il se faisait honte. Depuis peu seulement, l'invalide commençait à se réconcilier avec soi.

Tristan acquiesça à la révélation de Sylvia : le bijou lui venait de sa mère. Son regard s'en émut et il put comprendre l'attachement que la vagabonde portait à ce collier. Lui-même... n'avait pour bijoux que ce qu'il se composait de ses propres doigts. Tous comptes faits, après la douloureuse expérience qu'il avait eu de ses parents, il n'aurait pas été plus que cela attaché à un artefact de leur part. Quoique... Un tel don aurait été une marque d'amour. Et ce bijou que Sylvia chérissait indiquait qu'une mère l'avait aimée de tout son cœur. Tristan s'avança, désireux de voir le pendentif de plus près, mais le mouvement de recul de la jeune femme indiqua qu'elle ne le lui laisserait pas contempler. Le garçon se pinça la lèvre, un peu confus, traversé de la fâcheuse impression d'avoir été intrusif. Il rosit. Cela n'avait pas été sa volonté.
Comme il se trouvait, par son geste de curiosité, plus près de la géante, il put alors enfin apercevoir plus en détail son regard. Et quel regard ! Une nouvelle surprise qui happa le petit esclave. Des yeux vairons. Si rares ! Aussi beaux... que dangereux - car Tristan savait ô combien de superstitions circulaient sur des phénomènes tels que celui-ci. Quand il s'aperçut s'être arrêté avec un peu trop d'instance sur ls prunelles de Sylvia, il esquissera un léger recul et détournera le regard. Il ne s'agirait pas d'être intrusif et déplacé une nouvelle fois... Lui-même souffrait assez des lorgnades inconvenantes, des gestes insistants, pour savoir combien cela empesait l'âme.

-- T'inquiète pas, je... Je chercherai jamais à te prendre ton bijou ou rien, reprit-il dans un sourire, aussi bien pour se détourner du sujet de ses iris dépareillées que pour tenter maladroitement de répondre à la brève tension qu'il avait senti chez Sylvia. T'as d'jà eu des soucis avec ? Je sais c'que c'est... Quand on possède un truc, même si ça vaudrait que pouic, y a toujours d'aut' hères pour essayer de t'tédrousser. Même si en vrai t'es pas bien plus riche qu'eux. La loi d'la rue, qu'on dit. (Il haussa les épaules avec un genre de fatalisme, comme pour dire "C'est triste mais c'est comme ça..." puis se confia, aux questions de Sylvia) Non, j'suis plus vagabond. Maint'nant je sers cette maison.

Il se retourna, le temps d'un haussement de menton pour désigner la boutique de la Roz Azùl derrière lui. La porte à laquelle on avait aménagé une rampe. Tristan ne se faisait toujours pas à l'idée de dire qu'il était esclave. Ni à raconter les déboires judiciaires qui l'avaient amené à cette condamnation au travail forcé. Il préférait le doux euphémisme de "service", puis s'empressa d'ajouter :

-- Mais pour tout te dire, c'est comme si j'faisais partie de la famille. La dame du foyer est très gentille avec moi. (Un temps) Et toi, t'as un travail ? J'suis curieux mais qu'est-ce qui t'amenait sur les toits ? En tout cas ça doit être beau de là haut ! Un peu comme voler ! J'aimerais bien...

Il aura murmuré ces derniers mots, accompagné d'un coup d'œil échoué sur son fauteuil roulant.
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Message par Invité Mer 16 Sep - 12:34

"T'as d'jà eu des soucis avec ?" Oh oui, bien des soucis. "Je sais c'que c'est... Quand on possède un truc, même si ça vaudrait que pouic [...]" oui, sauf que selon ce qu'on lui a dit, dans son cas, cela ne vaut pas que pouic. Elle n'a pas idée de combien vaut, ne serait-ce que le diamant lui-même. Selon Luc, et même Matt ainsi que s'autres : c'est ça couleur, qui le rends aussi chère. Déjà qu'elle n'a pas idée, de combien vaut un diamant "normal", blanc - qu'elle n'a, de plus, jamais vu sur qui que se soit, et ou que se soit - alors un diamant "rouge" ; Mais peu importe, pour elle il est inestimable.
Alors non, elle ne lui répondis rien, elle resta silencieuse, sur le fait qu'elle avait failli y perdre la vie, plus d'une fois.

Tristan en revanche, répondit à la sienne de question : "Maint'nant je sers cette maison." Servir ? Lui ? En fauteuil roulant ? Qu'est-ce que cela voulait dire ? Il poursuivi même, en disant que c'était comme ci, il faisait parti de la famille. Est-ce qu'on pouvait dire, qu'elle même, avait "servi" Lucius et Gerda ? Peut-être... Comment Tristan, lui, servait-il ? Et puis, il l'a questionna de nouveau : "t'as un travail ? J'suis curieux mais qu'est-ce qui t'amenait sur les toits ?" questions épineuse.

Elle avait forger, presque toute sa vie, avant de quitter définitivement Perdo. Malgré le contexte dans lequel elle le faisait, elle avait aimer ça. D'ailleurs ça lui manquait beaucoup. Est-ce que l'on pouvait dire, qu'elle était forgeronne ?

- J-Je suis, j'étais, forgeronne.

"En tout cas ça doit être beau de là haut ! Un peu comme voler ! J'aimerais bien..." il l'avait murmuré. Murmuré, presque comme un souhait. Un peu comme, une réponse, qu'il donnait malgré-lui, à sa propre question. Un peu comme une réponse, par la foi. la "lettre aux Hébreux" disait : "Or la foi est une ferme assurance des choses qu'on espère, une démonstration de celles qu'on ne voit pas." Hébreux 11 v1. En gros, que c'était espérer, en quelques chose qu'on ne voyait pas encore. Qui n'était pas encore arriver. La certitude que cela va arriver, même si rien ne le présage encore. Elle même avait encore, bien du mal avec, mais selon Luc, c'était normal : la foi est affaire, de patience, persévérance - "
sachant que l'épreuve de votre foi produit la patience." Jacques 1 v3 -  Alors, elle se lève, et se tient face au jeune garçon :

- Tu veux, que je te montre ?

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Message par Le Cent-Visages Dim 20 Sep - 13:22

[29 novembre] "La nuit n'est pas ce que l'on croit..." [ft. Sylvia - Terminé] Trista13

Tristan, esclave, 15 ans

Dans le silence de Sylvia pour toute réponse à ses réactions et questions, Tristan devina beaucoup de choses douloureuses et dont il était tout à fait compréhensible qu'elle ne souhaite pas parler. Peut-être avait-il été un peu trop curieux... Ce collier, il n'avait aucune idée de ce à quoi il pouvait ressembler précisément - encore moins de sa valeur véritable. Mais même quand on ne possédait que de vulgaires breloques, parfois cela semblait suffisant à d'autres miséreux pour tenter de te les arracher. Aussi le petit esclave redouta-t-il que cette jeune femme ait eu à déjà rencontrer des ennuis pour sa maigre possession. Gêné, le garçon acquiesça, comme façon de dire qu'il comprenait ce trouble et n'avait finalement pas besoin d'en savoir davantage.

L'idée que Tristan "serve" sembla elle aussi surprendre Sylvia - ou du moins la laisser songeuse. Pour sûr, il était bien rare déjà de croiser des estropiés... et plus rare encore de se les imaginer trouver malgré tout un emploi. Les croyances peu reluisantes à leur sujet n'aidaient pas ! Trop souvent, on les prenait pour des parasites, juste bons à recevoir la charité. Pourtant, il suffirait d'un tout petit peu d'aménagements, et les infirmes pourraient faire montre de capacités égales à celles des valides en bien des domaines. Aussi Tristan voulut-il expliquer un peu mieux ce qu'il faisait, avec enthousiasme - et une pointe de fierté... presque autant pour Sylvia que pour se convaincre lui-même de son utilité :

-- Y a plein d'trucs qu'on peut faire en étant juste assis. Moi, le haut d'mon corps va très bien. Du coup j'cuisine, j'lave d'la vaisselle, je r'passe du linge, je plie et je trie toutes les jolies choses que vend Dame Irène. Mais c'que j'préfère c'est bricoler, réparer, créer des p'tits bijoux.

"Forgeronne" lui annonça à son tour Sylvia. Le sourire de Tristan s'agrandit. Il lui était déjà arrivé de passer devant certains de ces ateliers où les braises dansaient, où les armes sonnaient à la cadence d'une musique de feu, où les ombres de beaux corps sculptés par l'effort se dessinaient en noir sur une toile de volcan. C'était beau. Pénible sans aucun doute, mais beau - et cela représentait beaucoup pour la sensibilité esthète du petit esclave. Malheureusement, Tristan comprit que cette période était révolue pour Sylvia. Qu'elle en éprouvait un certain regret. Il n'osa pas lui demander ce qu'elle faisait à présent pour ne pas l'embarrasser davantage.

-- J'me rappelle avoir croisé des forges. C'est... comme un œil ouvert sur l'centre d'la terre avec tout ce rouge qui danse. Et le rythme des frappes qui donnent vie au fer, confia le garçon qui se laissait aller à son imagination et aux couleurs fauves qui avaient imprégné ses rétines. J'me souviens des étincelles qui éclatent et d'la grande force des gens qui travaillent là. Ah ça oui, tu dois êt' forte !

Elle lui fit alors une proposition si surprenante que cela laissa d'abord Tristan interdit. Lui... aller en hauteur avec Sylvia ? Il resta silencieux, troublé. Ils ne se connaissaient que depuis quelques instants. Et où cacherait-on son fauteuil pendant que son petit propriétaire n'y serait plus assis ? Il ne s'agirait pas que le chariot ait disparu à la redescende ! On ne savait jamais quels drôles de vagabonds pouvaient sévir dans les rues... et trouver intérêt à une petite caisse roulante. Mais d'un autre côté, la tentation de voir la ville si différemment vibrait entre les tempes de l'esclave. Par ailleurs, pourquoi Sylvia s'encombrerait-elle d'un jeune estropié si elle voulait faire quelque chose de malveillant ? Non, elle ne pouvait pas nourrir de mauvaises intentions - Tristan la sentait pleine de bons sentiments, incapable de vilénie. Yeux écarquillés, il réagit enfin d'un ton enjoué et pourtant encore intimidé :

-- P... Pour de vrai ? Tu f'rais ça ? Ce s'rait génial, oh merci !

Son petit nez en trompette pointa en l'air. Du bout des yeux, il s'imagina déjà ballerine le long de ces dentelles de pierre, entre les bras solides de sa curieuse comparse. L'idée de se laisser aspirer par les hauteurs le fascina. Un peu plus de raison lui revint cependant et lui fit demander, par précaution :

-- Mais ma chariote ? On la met où en attendant ? Faut pas qu'on m'la prenne...
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Message par Invité Jeu 1 Oct - 1:29

Tristan avait franchement tout l'air, d'un bon jeune garçon. Peut être même, avec un meilleur fond qu'elle. La façon dont il avait parler de son "service" à la "Roz Azùl", c'était comme quelqu'un... On aurait dit une personne valide, qui justifiais le fait de travailler assis. Après, il y a effectivement des tâches, qui sont mieux accomplis assis que debout, mais certainement pas la forge.

D'ailleurs, ça description personnel de la forge, lui plu beaucoup. "Un œil ouvert, sur le centre de la terre" comme ci, il avait déjà vu à quoi ressemblait le centre de la terre - Elle en sourit, amusé - peut-être dans son imagination ? "Ah ça oui, tu dois êt' forte !" alors ça, oui, il le fallait pour travailler le métal, le cingler, le chauffer, le tremper, actionner la souffleuse, entretenir le foyer, chauffer le métal de nouveau, puis le frapper, et recommencer... En fait, la description de Tristan, était bien plus fantaisiste, que la sienne. Si elle aimait la forge, c'est qu'elle y trouvait un refuge, un exutoire. Il ne suffisait pas de cingler une loupe de fer, comme un bourrin, il fallait savoir ou, et comment abattre le marteau sur le matériaux incandescent. Savoir comment le manier, le tourner, quel marteau utilisé : celui de 1kg ou de 2kg, sachant que le second servait à dégrossir le travail. Forger, créer, à partir d'une masse informe - "Quand je n'étais qu'une masse informe, tes yeux me voyaient; Et sur ton livre étaient tous inscrits Les jours qui m'étaient destinés, Avant qu'aucun d'eux existât." Psaume 139 v16 - oui, sûrement, que cela ressemblait à peu près au travail de Dieu, lui qui avait vu, qui elle était, ce qu'elle est, et ce qu'elle serait... Dans la bible, on parlait plutôt de l'argile, dont on se servait pour faire un vase, mais cela pouvait s'appliquer à la forge aussi : d'une vulgaire loupe de fer informe, elle voyait déjà des fourches, des faucilles, des couteaux, des fer à chevaux, des épées... Tous ses objets, ayant déjà une utilité particulière alors qu'elle n'était encore, que du néant.

Son utilité à elle, elle ne l'avait pas encore découverte, selon elle. Pourtant, la réponse du jeune garçon à son "invitation", d'une certaine façon, la toucha : "P... Pour de vrai ? Tu f'rais ça ? Ce s'rait génial, oh merci !" Enthousiasme qui sembla prendre du plombs dans l'aile, quand elle réfléchie à la petite chariote. Dans son élan, elle n'y avait pas réfléchit. Elle arqua donc un sourcil :

- T-ta chariote ? J-je sais pas - Elle regarde, de droite et de gauche, pas grand endroit pour la cacher - Je sais vraiment pas.

C'était une bonne question. En fait, la manière dont il le disait, il y tenait. Les voilà qui étaient, non pas seulement lui, mais tous les deux clouer au sol, par le même objet. "On la met où en attendant ?" une question effectivement handicapante. Ou pas tant que ça finalement. Arquant un sourcil, elle le regarde droit dans les yeux :

- Pourquoi, on la laisserai pas dans la boutique. Du moins, dans l'entrée.

Lui dit-elle, toujours en lieu tendant la main. C'était tout bête, mais fallait y penser.

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Message par Le Cent-Visages Mar 6 Oct - 21:52

[29 novembre] "La nuit n'est pas ce que l'on croit..." [ft. Sylvia - Terminé] Trista13

Tristan, esclave, 15 ans

Il sembla à Tristan que ses étranges paroles décousues, comme des coups de pinceau en désordre avec lesquels il esquissait les forges au gré de son inspiration, plurent cependant à Sylvia. Voilà qui le touchait grandement. Il avait tellement l'habitude de s'entendre dire qu'il parlait trop, qu'il était un peu toqué ou avait beaucoup trop d'imagination... Irène et sa famille accueillaient avec un incomparable bonté tout ce qu'il était - ainsi que sa créativité. Cette grande femme aux yeux fascinants n'y paraissait pas non pus insensible. Ou du moins, divertie et charmée par ses petits mots.

Mais déjà, elle lui proposait quelque chose d'extraordinaire : quitter son fauteuil roulant ! Aller sur les toits de la ville et redécouvrir son environnement depuis les sommets du monde ! Jamais il n'avait imaginé pouvoir sortir de son siège... Encore moins se déplacer de façon si originale ! Avant de prendre l'envol toutefois, le petit esclave se soucia de sa chariote. Où allait-on la garer afin que personne ne la vole en son absence ?
Voilà donc Tristan à inspecter les environs, tout comme Sylvia qui donnait ici et là des coups d'yeux à la recherche de la meilleure solution. Ne trouvant rien de mieux, ce fut finalement elle qui proposa l'action la plus logique : à l'intérieur même de la Roz Azùl, juste sur le seuil. C'est vrai. Personne n'entrerait chez Irène comme cela ! Et l'invalide avait pris soin de prendre la clé, gardée avec soin contre lui dans une de ses poches.

-- Oh b'en oui ! J'crois qu'c'est c'qu'y a d'mieux à faire, bonne idée.

Il se retourna, plongea la clé dans la serrure et ouvrit la porte. Pourvu qu'ils fassent le moins de bruit possible ! Avant de s'engager sur la rampe qui le ramena à l'intérieur de la boutique, Tristan adressa une œillade à sa comparse et suggéra dans un petit sourire :

-- Tu m'suis ?

Il allait falloir le porter, une fois son fauteuil bien garé. Heureusement, elle était très forte et il était si léger ! Une seconde, l'infirme s'amusa même de cette situation atypique : le frêle jeune homme allait être entre les bras forts et protecteurs d'une femme pour son périple. Certains parleraient d'inversion des genres et des rôles. Lui, il se plaisait à y voir simplement la grande variété des êtres et des situations. Pourquoi des étiquettes ?
Une fois bien garé dans un coin discret, Tristan étendit les bras vers sa vis-à-vis avec un large sourire de confiance. Tout de même, songea-t-il néanmoins derrière cette façade réjouie, la balade aérienne ne devrait pas trop s'éterniser ni les emmener trop loin : si par un mauvais hasard Irène ou sa fille se réveillaient, descendaient, cherchaient le garçon et ne le trouvaient pas... elles se poseraient des questions. Juste le temps d'explorer les environs. Et, espéra-t-il, d'aller voir la cathédrale depuis ses hauteurs - de la découvrir d'une manière dont bien peu de gens pourraient se vanter !

-- Fais-moi voir, Sylvia, la ville comme toi tu la vois ! J'suis sûr que j'oublierai jamais, se réjouit le petit esclave avant de plaisanter : Et t'sais qu'pour la première fois d'ma vie grâce à toi, j'vais décoller d'mon chariot et même décoller d'terre !

Intérieurement, Tristan réfléchissait déjà à autre chose : que pourrait-il bien offrir à sa comparse pour la remercier, une fois menée avec elle cette singulière épopée ?
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Message par Invité Ven 9 Oct - 15:07

En fait, après la question de la chariote, Sylvia commençais tous juste à réaliser, l'ampleur de ce qu'elle avait proposer. Aussi bien pour elle, que pour Tristan.

"Tu m'suis ?" elle eût un moment d'hésitation. S'engager la maison de quelqu'un, comme ça, en plein nuit... Bon, c'est Tristan qui l'y invitait, mais quand même... Le voyant s'engager sur une rampe, c'est finalement le petit coup de pouce pour  l'aider, qui la fit entrée. C'était la première fois, qu'elle entrait dans un endroit comme ça. Quand elle était à Perdo, elle ne sortait pratiquement jamais. Gerda faisait tous ce qui se rapportait aux activités de dehors, et elle : elle forgeait.

Elle voyait les jolies choses des gens, mais ils étaient toujours sur eux. Là, elle pouvait les voir tel quel, voir même les toucher. Quand un léger bruissement de roue derrière elle, la ramena à la réalité : Tristan lui tendant les bras. Voilà qui la ramena, à la question qu'elle avait commencé à se poser : comment emmener Tristan ? Surtout que soudainement, il lui rappela de vieux souvenirs. Lucius, n'a jamais voulu la porter. Il ne l'avait jamais prise dans ses bras... Gerda elle, le faisait, mais quand elle était petite. Vraiment, toute petite. Ensuite elle a grandi, trop grandi, très vite. Voir ses bras tendu vers elle...

Dans quoi c'était elle embarquer, comme d'habitude elle avait parler de trop, pas assez réfléchit. Comme d'habitude ce serait sa faute, si Tristan était déçu. D'ailleurs, ce qui en rajouta "Fais-moi voir, Sylvia, la ville comme toi tu la vois ! J'suis sûr que j'oublierai jamais, se réjouit le petit esclave avant de plaisanter : Et t'sais qu'pour la première fois d'ma vie grâce à toi, j'vais décoller d'mon chariot et même décoller d'terre !" Il plaisantait, mais elle n'avait vraiment pas envie de rire, encore moins après ce qu'il venait de dire.

Là maintenant, elle le porterait dans ses bras, et ensuite ? Comment elle ferait pour monter, sans ses mains ? Sans ses bras ? Jusqu'à preuve du contraire, elle n'avait pas encore d'elle, elle l'était loin d'être un ange. C'était l'épreuve... L'épreuve de sa foi, même si l'apôtre Jean disait "Bien-aimés, n'ajoutez pas foi à tout esprit; mais éprouvez les esprits, pour savoir s'ils sont de Dieu, car plusieurs faux prophètes sont venus dans le monde." 1 Jean 4 v1. Certes, cela avait une porter plus spirtituel, mais combien de personne croit bien agir, ou agir pour le bien d'autrui, par la foi ? La foi obéit à un principe de motivation, de mobile. Ce n'est pas parce que quelqu'un dit qu'il va marcher sur l'eau grâce à sa foi en Jésus, qu'il va réussir. Parce que la motivation de son action, n'est autre que de montrer aux autres, qu'il peut le faire.

Tristan, avait toujours les bras tendu, et elle l'était tout autant, tendu. Pourtant elle ne pouvait pas se résoudre à le décevoir. "Pardon Seigneur, j'ai parler sans réfléchir... " pria-t-elle intérieurement. En fait, il y avait bien la solution, de le porter sur son dos, mais comment s'assurer de sa sécurité, qu'ils ne tombent pas tous les deux, bon sang, et si elle tuait Tristan ?! Pourtant... Elle baisse lentement les bras du jeune homme, et se mets à son niveau, le regardant dans les yeux :

- Tristan, c'est... C'est la première fois, que j'vais faire ça. I-il va falloir, qu'on soit fort, tous les deux. Pas que moi. J'vais, t'porter sur mon dos, mais... Tu devras, t'accrocher à moi, aussi fort que tu pourra. Parce que... Parce que c'est dangereux. Tu pourrais tomber, on pourrait tomber, tous les deux. Et... Et ça fait mal. - Dit-elle, en souvenant, de certaines de ses chutes - ça... ça pourrait même... Bah, ça pourrait, peut-être même... Nous tuer.

Très franchement, elle ne se sentait pas bien, de dire tous ça à son ami de ce soir. Elle se sentait en combat intérieur, et puis, elle l'avait l'impression, de tenter de le décourager, et doutait elle même de ses capacités. Monter là-haut, d'habitude, ça n'engager qu'elle, et si elle mourrait... Elle ne manquerai à personne, sauf à sa meute. Peut-être, après tout, ça reste des animaux, ça seule certitude dans ces cas, était qu'elle irait au ciel avec Jésus, et... Peut-être, qu'elle retrouverait sa mère. Peut-être. Mais... Tristan. Puis, il lui vient une idée :

- Tout à l'heure, tu... Tu m'as demander, ce qui m'amenait sur les toits ? Je... Je viens ici, pour, la cathédrale. J'ai pris, l'habitude, de monter sur les toits, depuis que je suis petite. Ensuite, je me suis mise, à monter sur le clocher de l'église, de mon village. Je... Je croyais, que Dieu me verrais, ou m'entendrais mieux. Du coup, ça m'est rester. Dans ma forêt, j'ai aussi un clocher, plus haut que celui, de mon ancien village - elle sourit légèrement, en baissant la tête - mais le clocher d'ici, est plus haut que le mien. Aujourd'hui, on est Samedi - Elle relève la tête, sans pour autant, regarder Tristan - et j'y étais. Pourtant, d'habitude, je viens pour le clocher, que le Dimanche. J'me trompe jamais de jour, d'habitude - Puis elle regarde Tristan, de nouveau dans les yeux - et toi ? Pourquoi, tu... Tu risquerai ta vie, avec moi, pour aller là-haut ?

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Message par Le Cent-Visages Mar 20 Oct - 11:23

[29 novembre] "La nuit n'est pas ce que l'on croit..." [ft. Sylvia - Terminé] Trista13

Tristan, esclave, 15 ans

Tout à l'enthousiasme de ses quinze ans, Tristan avait invité Sylvia dans la maison puis s'était réjoui d'avance à l'idée d'une escapade sur les toits et les tours de la cathédrale. Quelle folie, quand on y réfléchissait plus sérieusement ! Le gamin rêveur se laissait pleinement emporter par ses envies, ses désirs de découvertes, ses volontés de quitter un court instant la pesante sensation de son petit corps immobile.
Une fois passée la vague d'entrain, en se retournant vers la géante il la vit toute troublée d'être là, dans la maison d'une inconnue... L'esclave l'avait invitée. Et il était certain que Dame Irène ne le gronderait pas si elle l'apprenait, mais tout de même il y avait de quoi comprendre le trouble généré par une telle entrée. Le garçon lui offrit un chaleureux sourire, puis emporté dans leur idée d'escapade, il lui avait tendu les bras. Cependant, Sylvia se sentait déjà beaucoup moins sûre. Dans les yeux dépareillés de la jeune femme, Tristan crut même deviner le sentiment d'une certaine pression...
Serait... à cause de lui ? Est-ce qu'il en avait trop dit ? Trop demandé ? Le garçon ne s'était pas rendu compte. Il pensait plaisanter, et jouer comme à son habitude avec les mots pour exprimer ses rêves de découvertes. Aurait-il toutefois effrayé Sylvia ? Il se pinça la lèvre et se recula un peu, enroulant ses petit bras dans son écharpe, triturant les franges de son étole dans un geste de gêne.

-- Que j'm'accroche à toi. Oh oui, pour sûr, murmura-t-il. T'auras b'soin de tes mains et de toute ta force pour te déplacer, alors c'est moi qui m'tiendrai à toi si on... on...

Ses mots se délitaient : il entendait bien ce que soulevait Sylvia à présent - ce à quoi ni elle ni lui n'avaient pensé plus tôt, comme deux enfants qu'ils étaient par moments. Ce serait effectivement dangereux. Pour eux deux. Et si ils tombaient ? Tristan hocha lentement la tête, rentra la tête dans ses épaules et rosit. De toute évidence, Sylvia n'était pas bien. Le petit infirme ravala sa salive et se sentit le devoir de dire :

-- J'voulais pas t'gêner. Je suis vraiment désolé. C't'ait pas des ordres que je te donnais, je... m'suis laissé embarquer à rêver. Tu vois, rêver de découvrir la ville d'au-dessus comme toi. Pardon si ça t'a mis la pression, c'était pas mon souhait. Et puis... j'crois que t'as raison, on pourrait se faire mal, toi et moi. Dame Irène serait bien triste. Et des gens qui te connaissent aussi sûrement ?

Il la regarda avec une mine songeuse. Le jeune esclave se demandait si Sylvia avait encore de la famille, ou des amis, ou des gens qui tenaient à elle. Le contraire serait si triste. Il l'écouta décrire les raisons qui l'amenaient sur les toits. Se sentir plus proche de Dieu. C'était une idée touchante.

-- J'pense qu'on peut rencontrer Dieu partout dans sa Création. Mais c'est vrai que là haut, sur les clochers et sur les dentelles de pierre de la cathédrale... oh ! La rencontre doit y être encore plus intense ! Comme j'te comprends. Je pense que ça nous donne à voir le monde tout autrement, ça doit nous mettre en communion encore plus directe avec le ciel... presque comme si on pouvait le toucher ! Et puis... en communion aussi avec tous ces artistes qui ont bâti toutes ces merveilles à travers le temps. C'est comme... penser avec son corps ! Sentir sous nos mains les pierres taillées, sentir le travail des gens qui nous ont précédés, la présence de l'histoire et... le lien entre nous et l'au-delà.

Grimper, cela pouvait constituer une activité de réflexion, pas uniquement un effort physique. Presque de la méditation dans le fait de mettre ses efforts dans un pareil exercice. De nouveau le petit esclave se trouvait à rêver à tellement de choses, tandis qu'il répondait en ces termes à Sylvia sur les raisons qui lui auraient donné envie d'aller là-haut. Néanmoins, il fallait savoir être réaliste. Et sérieux.
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Message par Invité Mer 21 Oct - 19:31

Quand le jeune garçon se mit à s'excuser, elle sourit légèrement, toujours accroupis devant lui. Lui aussi semblait prendre conscience, comme elle, du potentiel danger de ce qu'ils avait projeté. Même si, ce qui semblait le gêné le plus, c'était justement de la gêner elle. Quand au "gens qui te connaissent" elle préféra baisser la tête, et ne pas répondre. Qu'est-ce qu'elle aurait répondu ? Oui, je manquerai à une meute de chiens, de loups, à quelques pierres éparses, tombant d'une ruine ?

Il y aurait bien eût Gerda. Peut-être. Matthieu et Luc ? Oui. Du moins elle l'espérait. Toujours est-il, qu'il faudrait pouvoir les mettre au courant, si elle venait à mourir. Oui, c'est dans ces moments, qu'elle se pose la question : "pourquoi, je ne les ai pas suivi ? Pourquoi, je ne suis pas aller avec eux ?" pourtant, il y a une chose sur laquelle Tristan n'avait certainement pas tort : "J'pense qu'on peut rencontrer Dieu partout dans sa Création" elle aussi, en était convaincu, mais... C'était devenu comme son petit "rituel" personnel. Un rituel, une motivation, pour sortir de sa forêt, vers ce monde qui l'effrayait, et qu'elle effrayait elle même. Effectivement, ça donnait à voir les choses différements, la ville elle-même, semblait plus paisible, moins effrayante. Plus attrayante. Du haut de la cathédrale, c'était un tout autre monde, ou le silence régnait. Enfin, plus ou moins.

Par contre, il commença à la perdre, au moment ou commença avec les artistes : Quel communion avec les artistes ? Penser, avec son corps ? Sentir, la présence, de l'histoire ? Mieux encore - Et elle arqua un sourcils, yeux grands ouverts - le lien entre nous et l'au-delà...

- Euh... Oui. J-je... Je sais pas. J'ai, j'ai jamais senti ça. J'ai jamais vu de mort non plus, sur les clocher, ça ferait peur - Et comme pour se rassurer - de toutes façon, ils peuvent pas.

Et là, elles s'appuyait sur Luc 16 v.26 : "De plus, il y a un grand abîme entre nous et vous, afin que ceux qui voudraient passer d’ici vers vous, ou de chez vous vers nous, ne puissent pas le faire." Certes, il s'agissait de l'abîme entre "le séjour des morts" et "le ciel", mais selon Matt, de ce que lui même avait apprit : c'était aussi la même chose, entre "monde vivant" et "monde des morts". Et si "fantôme" il y avait, ce ne pouvait être qu'un "esprit malin", un démon, qui veuille se jouer des humains. Fortes heureusement, elle n'avait jamais eût à faire à ça, et elle espérait ne jamais y être confronter.

Cependant, il lui avait quand même un peu, donner ses propres motivations. Sa motivation, était plutôt : la beauté des choses, si elle avait bien compris, mais des choses belles, il y en avait beaucoup à voir : au sol. Il y eût donc, un petit moment de silence, un silence interrogateur, de ce qui allait donc ce passer. Surtout, qu'est-ce qu'elle allait faire ? S'en aller, et le laisser ainsi ? Après lui avoir fait miroité un rêve, finalement inaccessible ?...

Sylvia enleva sa longue capuche, qu'elle torsada le plus possible, jusqu'à ce qu'elle ressemble à une longue corde épaisse, et prenant de suite, le bras gauche de Tristan, de sa main droite, le fit basculer sur son dos dans une rotation à 180°, en lui disant :

- Accroche-toi !

Toujours accroupit, elle prit la "corde/capuche", qu'elle passa sous Tristan, et attacha assez fort, autour de sa taille - Les jambes de celui-ci, n'avait pas la force, de se serrer contre elle... Problème résolu - puis, la "géante" se leva d'un coup. Elle prends alors une grande, et profonde respiration. Sa "corde" de fortune était un peu gênante, et Tristan devait bien faire la moitié de son poids, mais la forgeronne se mit en marche vers l’extérieur, et arriver dehors :

- On... On ne va pas aller, jusqu'en haut du clocher... Mais... Si tu as peur, ferme les yeux.

Elle prit alors son élan, sauta sur un vieux tonneau de la ruelle - qui chavira par la suite - l'impulsion lui permettant de se suspendre, à un morceau de poutre apparente ! Là suspendu, à vertical, elle senti bien le poids de corps alourdis par celui de Tristan, et la gêne de sa "ceinture de sécurité". Grognant d'effort, elle se hisse et s'aide de ses pieds, qui viennent l'aider à supporter sa nouvelle masse. Poussant sur ses jambes, tirant sur ses bras, ses muscles se bandes pour atteindre une grosse brique plus apparente que les autres, et l'ascension continue jusqu'en haut du toit ! Déjà plus ou moins 6m d'altitude pour le jeune homme.

Après avoir rapidement repris son souffle, elle s'élance de nouveau en oblique ascendant sur les tuiles du toit. Au sommet, elle profite de la pente de l'autre côté du toit, pour facilité son accélération, et dans nouvelle élan saute d'un toit à un autre, manquant de glisser sur tuiles, toujours à cause de son "surpoids", mais se rattrape pourtant facilement - Dû à son habitude - et repart pour une ascension du toit, son prochain objectif : le balcon d'en face ! C'est donc une nouvelle accélération de la pente descendante du toit, qu'elle bondit de toutes ses forces ! Elle rate de peu l'objectif : la barrière, et s'accroche à la force de ses bras, au sol, du balcon, dans un grognement de douleur étouffer ! La douleur se fait sentir dans ses bras, mais elle tire pour ne pas tomber, et surtout ne pas laisser tomber Tristan ! Les gens en bas, commençant à se demander ce qu'il se passe, elle remonte, et passe par-dessus le balcon.

Secouant ses bras pour les désengourdir, et remonte sur la barre du balcon pour de nouveau atteindre, une poutre apparente du toit ! La encore, au vue des derniers efforts, l’ascension est encore plus difficile, mais arriver en haut... Il ne reste plus qu'à courir tous le long du toit du bâtiment, à au moins 10, 12m de hauteur. Ce bâtiment-ci est en longueur, sur une trentaine de mètre, elle aurait assez d'élan pour sauter jusqu'au prochain toi, mais elle est déjà épuisé. Ce ne serait pas sage pour Tristan. Alors, après avoir reprit son souffle, elle déclare à Tristan :

- Bienvenu, sur les toits de Braktenn.

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Message par Le Cent-Visages Dim 1 Nov - 14:00

[29 novembre] "La nuit n'est pas ce que l'on croit..." [ft. Sylvia - Terminé] Trista13

Tristan, esclave, 15 ans

Le geste nostalgique de Sylvia, cette manière qu'elle eut de baisser timidement la tête à la question des gens auxquels elle pourrait manquer, fut éloquent pour Tristan : elle était une vagabonde. Elle ne connaissait pas tant de personnes que cela. Il eut le cœur serré de ce constat : lui aussi, avant de rencontrer la famille d'Irène, n'était qu'un petit hère. Rien du tout pour personne, simplement une de ces nombreuses silhouettes qui passant dans les rues et auxquelles on ne prêtre pas vraiment garde. Ou seulement en tant qu'attraction, pour un petit moment à le regarder danser avec ses couteaux et ses bijoux.
Aussi se garda-t-il de poser davantage de questions personnelles. Il comprenait très bien le vide et le sentiment de délaissement qui animaient sûrement sa comparse. Le petit esclave esquissa un sourire, en revanche, au moment où ils semblèrent en communion sur l'idée de Dieu présent dans sa création. Toutefois la suite de son discours étonna grandement Sylvia, ainsi qu'en témoignèrent ses yeux écarquillés. Mi-confus, mi-amusé, Tristan posa son menton sur son poing et réagit donc avec une certaine auto-dérision :

-- Hu huh... t'en fais pas, y paraît que j'peux dire des choses bizarres des fois ! Mais ouais, quand j'pense aux cathédrales et à tous ces beaux monuments, j'pense du même coup aux gens qui les ont faits. Y a un beau lien entre nous et le passé. (Il rit de bon cœur à l'idée de pouvoir croiser des morts - rire en guise de protection, et pour partager la crainte de Sylvia quant à la terreur qu'inspirerait pareille rencontre) Ah ça oui ! Heureusement ! Et jusqu'à preuve du contraire, les morts, y reviennent pas à la vie sur terre dans leur corps. Sauf Jésus ! Mais lui c'est pas pareil. Et puis, il est même pas resté plus que quarante jours.

Et là-dessus, il la vit faire une corde à l'aide de sa longue cape. Tristan s'y agrippa, se laissa installer dans la meilleure des positions possibles et laissa échapper un petit "Wouh !" dans son basculement en demi-tour. C'était amusant ! Il n'avait jamais fait quelque chose de ce genre depuis qu'il avait... sept ou huit ans. Et que c'était plaisant de quitter le chariot - la marque de son infirmité.

-- J'm'accroche fort fort, oui ! commenta-t-il en serrant de toute son énergie ses bras autour de Sylvia, ainsi que ses jambes même si elles n'avaient quasiment aucune force. Voilà ! Comme ça j'suis bien mis. Et pour toi, ça va ?

Il se laissa assurer par la corde serrée à sa taille. Son poids-plume se laissa aller dans le dos de la géante, adoptant la posture la plus commode, et permettant de drainer toute sa force dans ses bras qui s'agrippaient. Une fois dehors, le petit invalide retint son souffle comme si c'était lui l'acrobate, alors que Sylvia prenait son élan sur un tonneau, le fit valdinguer, attrapa une première prise en hauteur. Il eut l'impression de prendre un envol et fut plein d'admiration pour les gestes de la forgeronne. Installé dans son dos, elle ne pourrait pas voir l'expression radieuse et impressionnée qu'il avait pour elle. Il acquiesça à son intervention : elle avait raison, autant ne pas aller trop haut et être prudents.

-- D'accord ! (Puis, comme un défi à lui-même) J'aurai pas peur.

Tristan voyait bien que par moments elle peinait. Il n'était léger non plus malgré son petit poids. Aussi essaya-t-il tant bien que mal, par moment, de serrer plus fort encore un de ses bras, pour libérer l'autre et s'en servir pour agripper les mêmes poutres, les mêmes barrières que Sylvia. Tentative de synchronisation et de répartir leurs poids. Un chemin se dessina peu à peu au gré des pierres, des colonnes, des rambardes où la géante mettait les pieds. Fascinant itinéraire qui laissa encore une fois à Tristan l'occasion d'admirer la dextérité de Sylvia. Il en fallait, de la débrouillardise, pour repérer le bon chemin, les bonnes prises, maintenir l'équilibre. Tout accroché à elle, la jeune femme pourrait sentir le petit souffle chaleureux du garçon dans son dos et son cou. Une respiration tantôt calme, tantôt précipitée quand un obstacle se présentait...
Ce fut le cas quand Sylvia dut atteindre ce balcon d'en face. Le cœur de Tristan accéléra. Il se retint de pousser un petit cri en sentant leur chute - qui heureusement ne dura qu'un instant : Sylvia s'était avec agilité raccrochée à une barrière. Elle se hissa. Ils se trouvèrent bientôt sur les toits. Il profita du moment où elle se secoua les bras pour les désengourdir pour s'exclamer d'un joyeux :

-- Comme t'es douée d'pouvoir faire ça ! (Et alors qu'elle lui souhaitait la bienvenue dans les airs, il réagit aussitôt d'un joyeux) Merci ! C'est... fascinant ! C'est la même ville et pourtant elle apparaît sous un tout autre angle ! Oh lala, j'comprends qu'y a des savants en Italie, y paraît, qui essaient de faire des machines volantes ! Tu croix qu'un jour on y arrivera à monter très, très, très haut dans une machine ou avec des ailes ?

Il s'aventura à glisser un regard en contre-bas : la rue à dix mètres de hauteur. Les rares gens encore dehors : si petits comme des fourmis ! Alors, de cette hauteur, tout semblait moins terrifiant, ou moins important... y compris les problèmes qui paraissent énormes au quotidien prenaient soudain avec les gens une dimensions moins effrayante. Les oiseaux, ils volaient bien loin des affaires humaines et de tous ces petits ennuis dont on se faisait à tort des montagnes.
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Message par Invité Mer 4 Nov - 20:47

Autant "Hu huh... t'en fais pas, y paraît que j'peux dire des choses bizarres des fois !" avait fait sourire Sylvia, autant ce qu'il dit sur ce toit la fit sourire, mais aussi rêver "j'comprends qu'y a des savants en Italie, y paraît, qui essaient de faire des machines volantes ! Tu croix qu'un jour on y arrivera à monter très, très, très haut dans une machine ou avec des ailes ?" elle en oublia presque Tristan dans son dos, un moment, réfléchissant ensuite à ce qu'il avait dit. Alors, sa réponse fut celle-ci, alors que son regard était perdu dans le ciel étoilé :

- Des... Savants ? Qu'est-ce que ça veut-dire ? Qu'ils savent, beaucoup de chose ? Il ne feront jamais mieux, que Dieu avec les oiseaux, ou alors... Peut-être, qu'ils les imiteront. Même si un jour ils y arrivent, ce serait pour quel raison ? La première fois que les hommes on voulu toucher le ciel, c'était pour ce faire égale à Dieu. J'aimerai bien voler des fois, ce serait amusant, mais... Pourquoi faire d'autres ? Si on devait voler, je pense que Dieu nous aurait donner des ailes. Et si un jour, on réussi à voler sans ailes, dans... Ces machines. Faut que ce soit, pour de bonnes raisons. Comme moi, avec le clocher. J'y monte, pas parce que je veux montrer que j'peux, mais ça me donne l'impression, d'être plus près de Dieu, même si je sais qu'il peut pas être plus près, que dans mon cœur. D'autres par contre, comme pour la tour de Babel, veulent monter haut... Juste pour dire, qu'il peuvent le faire. Juste... Juste, par... Orgueil.

"Orgueil" fut quelques hésitant. En fait, elle n'était pas très sûr du mot, mais elle savait bien ce que cela impliquait. Elle ne se leurrer pas trop. Elle n'était pas parfaite, et avait aussi son "petit orgueil", pour d'autres choses, dans d'autres domaine. L'orgueil pour elle c'était : refuser l'aide de quiconque, même dans une sale situation, alors qu'on a besoin. Vouloir toujours tous faire, par soi-même, pour montrer qu'on a besoin de personne, et qu'on peut le faire seul. Se croire, supérieur aux autres. Montrer à Dieu, qu'on a pas besoin de lui, qu'on peut réussir, atteindre des sommets sans lui... Voir, se prendre carrément pour Dieu.

Certains voulait faire comme lui, pour le bien des autres, "imiter Christ" comme disait Paul. D'autres, croit déjà être des mini-dieu... Ce qui lui rappela justement ce que Jésus dit, en citant un psaumes "J'avais dit: Vous êtes des dieux" Psaumes 82 v6. Le terme "dieux" était adresser à des "souverains" qui se prenaient pour des dieux. Ils se prenaient pour des dieux, et favorisait le plus souvent les méchants, au mépris des opprimés, au contraire de Dieu lui-même qui avait une Justice impartial, sans favoritisme. Sylvia reprit toujours aussi rêveuse :

- Un jour Tristan. Un jour, je m'envolerai, je l'espère. Je m'envolerai sans ailes, sur des nuages, vers Jésus dans les airs, et je serai toujours avec lui - Dit-elle en pensant à 1 Thessaloniciens 4 v17 - plus de souffrance, ni deuil. Je sais pas quand, Jésus lui-même à dit qu'il le savait pas, Dieu seulement le sait. Si je vis jusque là, alors oui ! - dit-elle plus fort, avec plein d'assurance, en souriant - Je m'envolerai au ciel, et peut-être même que, que j'y retrouverai mes parents et... - Mais quelques chose clocha... - Enfin... Si, si ils y sont.

Si elle était certaines de "s'envoler" à cause de son salut en Christ, elle n'avait aucune certitude quand à la famille, qu'elle n'a jamais connu. Si sa mère, si ses parents étaient actuellement décédés... Les retrouverait-elle au ciel, ou... Est-ce qu'ils étaient perdu, pour l'éternité ? Sur cette dernière pensée, elle s'adressa de nouveau à Tristan, plus triste :

- I-Il est tard... Je vais te ramener. Sauf, si... Tu veux rester, encore un peu.

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Message par Le Cent-Visages Ven 13 Nov - 16:30

[29 novembre] "La nuit n'est pas ce que l'on croit..." [ft. Sylvia - Terminé] Trista13

Tristan, esclave, 15 ans

L'évocation des savants d'Europe, de leur souhait de planer au-dessus de tout dans les airs, réunit Sylvia et Tristan dans une commune rêverie. Le garçon s'en sentit ému. Il acquiesça, pour confirmer ce que la géante devinait : ces gens-là étaient des érudits, ils avaient la chance de savoir une infinité de choses à côté desquelles les connaissances du petit esclaves resteraient toujours des miettes. Le front de l'infirme se plissa aux réflexions et questions qui suivirent dans la bouche de sa camarade : c'était intéressant comme sujet, jusqu'où pouvait aller la pensée humaine et à quel moment on tombait dans l'orgueil...

-- C'que tu dis m'rappelle une histoire de l'Antiquité, c'est un d'mes amis, quelqu'un d'très savant lui aussi, qui m'l'a racontée. C'est Icare qui s'fait des ailes. A la base, c'est très utile, ça lui sauve la vie, mais comme tu dis, après il s'en sert pour des mauvaises raisons, il va beaucoup trop près du soleil et là, ses ailes, elles fondent et il est tombé dans la mer. (Un temps, pensif) J'crois que pour les machines volantes, c'est comme pour tous les trucs qu'on fait. T'as tout résumé, faut l'faire pour des bonnes raisons. Dieu, y nous a pas donné non plus des yeux très très très très perçants jusque loin dans l'espace, et pourtant on a inventé la lunette astronomique pour voir les planètes et comprendre comment le monde, il est fait. Quelque part c'est même beau, on peut explorer toujours plus loin la Création du Seigneur et voir comment elle est réussie ! Faut pas l'faire par orgueil et juste pour montrer comment qu'on serait trop trop fort, acheva le garçon dans un rire en pliant un bras pour parodier un geste orgueilleux d'exhibition de ses muscles - lui qui était maigre comme une brindille.

Il sourit au parallèle que dressa Sylvia entre son escalade des tours de la cathédrale et Babel. Un même geste, de bonnes raisons d'un côté, des dangereuses de l'autre.

-- J'me d'mande comment elle pouvait être, la langue universelle, avant que Dieu mette toutes les langues différentes après l'histoire de Babel, glissa-t-il curieux, peu sûr de si cette histoire était la réalité ou plutôt un mythe... mais mythe qui voulait raconter quelque chose de profond malgré tout. Puis j'pense qu'avec des efforts, on peut petit à petit comprendre quelqu'un dans une autre langue. C'est p'têtre ça l'but ? Nous rappeler qu'il faut savoir être patient et faire des efforts pour comprendre comme il faut son voisin...

Fidèle à sa curiosité partant dans tous les sens, au gré de son goût pour les rêveries, il partageait volontiers ce genre de réflexion avec sa comparse. Il devint néanmoins plus grave au dernier sens que Sylvia donnait à l'idée d'envol : même si il sentait en elle le bonheur de gagner le ciel et Paradis, cela restait tout de même la mort et le moment de ce grand saut dans l'incunnu. Tristan aimerait aborder ce moment inéluctable avec autant de sérénité que la géante.

-- Oui, j'espère aussi que c'qu'y a... dans l'après... ce sera paisible et agréable. Quelle que soit la forme que ça prendra.

Car bien malin et prétentieux serait celui capable de dire à quoi ressemblerait "l'après". Sûrement pas juste des gens nus et beaucoup trop sages dans des nuages, s'amusa intérieurement le garçon : c'était là une vision un peu facile et folklorique. Il aimait à se représenter le Paradis comme le meilleur moment de sa vie, mais qui durerait infiniment, et en compagnie des êtres aimés.

-- C'est d'accord, redescendons, sourit-il après un dernier regard de délice sur le paysage vu du dessus - une image tellement nouvelle et exotique pour lui ! J't'inviterais bien à boire un p'tit coup chez Madame Irène mais... à c't'heure là, elle comprendrait rien la pauvre ! (Un temps) En tout cas, j'r'rai content de t'recroiser, Dieu sait dans quelles circonstances.

Il se laissera conduire par la jeune femme comme elle le souhaitait. Tristan se fit la promesse qu'il raconterait tout de même à sa tutrice son escapade nocturne : il n'aimait pas lui cacher des choses. Sans compter que Sylvia et lui pourraient être amenés à se recroiser... et pourquoi pas en présence de la dame d'Aubeville ou de ses enfants. Autant donc être franc.
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[29 novembre] "La nuit n'est pas ce que l'on croit..." [ft. Sylvia - Terminé] Empty Re: [29 novembre] "La nuit n'est pas ce que l'on croit..." [ft. Sylvia - Terminé]

Message par Invité Mer 18 Nov - 23:18

"L'Antiquité", par moment Tristan lui rappelait vraiment Jérémie, avec ses mots compliqués. En tous cas, c'était une "histoire de l'Antiquité", donc sûrement un livre qu'elle n'avait jamais lu - Comme beaucoup, voir tous le reste des livres du monde d'ailleurs... - Un livre de savant qui plus est, donc avec des mots tous plus compliqués les uns que les autres. Un livre de fou, d'ailleurs l'histoire de ce Icare lui-même est folle ! Un homme s'est fait des ailes... Mais comment ?! Il a voulu se prendre pour un ange, pensa-t-elle, en plus des ailles qui fondent aux Soleil :

- Un air complètement ahuri - Q-quoi ? Des ailes, qui fondent aux Soleil ?!

Mais Tristan poursuit, et reprends avec les "machines volantes", et... La "lunette astronomique", et "les planètes" voir toujours plus loin la création du Seigneur, mais... Loin ou ça ? Quand il finit par conclure. Tristan riait peut-être, mais la rouquine essayait toujours de d'assembler les "morceau du puzzle" : à quoi pouvait ressembler des lunettes "Astronomiques", elle avait déjà vu des lunettes, mais "Astronomique... Peut-être qu'il avait voulu dire Astrologique ? Elle l'avait vu dans sa bible, donc... Peut-être que ça avait rapport avec le ciel, mais d’où sortait-il les "planètes" ? Qu'est-ce que c'était ? C'était dans le ciel ? Pourtant elle avait jamais vu que la Lune, les étoiles et le Soleil - Qui est une étoile aussi, parmi d'autres mais bon... Chut - Bien que le Soleil soit difficile à regarder en face.

Quand elle eût parler de de Babel, là encore il reprit à sa suite. "peu sûr de si cette histoire était la réalité ou plutôt un mythe..." la fit un peu tiquer, parce que c'était bizarre de croire en Dieu, mais de pas croire ce qui était écrit dans son livre, mais bon... Des gens comme cela, il y en avait sûrement par milliers. Jacques l'apôtre disait  bien "Tu crois qu'il y a un seul Dieu, tu fais bien; les démons le croient aussi, et ils tremblent. Jacques 2 v19" comme quoi, quelqu'un peut dire croire en Dieu, mais à la différence des démons, il ne tremblait pas plus que cela, au contraire... Certains disent croire en Dieu, Vont dans les églises, annonce même sa parole, et en même temps pourtant : volent, trompent, mentent, et cela en plus en utilisant le nom de Dieu... "Tu ne prendras pas le nom de l'Éternel, ton Dieu, en vain, Exode 20 v7" et la plupart des "hommes d'église" de ce temps, n'était pas mieux que les religieux même, qui ont crucifier Jésus. Possible même, que s'il revenait de nouveau en tant qu'homme, pour on ne sait quel raison, il tuerait de nouveau : au nom de Dieu...
Toutefois, même si c'était assez décousu, la conclusion de Tristan, sur les causes de la différenciation du langage eût un bon fond : prendre le temps, de se comprendre l'un, l'autre. Ce qu'elle essayait de faire actuellement.

Finalement, malgré le mal de crâne causer par toute réflexions et cogitations intérieur, Sylvia avait apprécier cette entrevue. Même si elle n'avait pas tous compris, en plus ou moins grande parti, elle se sentait quand même un petit peu plus intelligente. Repensant à Jérémie, elle se dit qu'avec tous les livres qu'il avait lu, il devait déjà savoir tous ça depuis longtemps, et peut-être même plus. Tristan acquiesçant pour la descente, elle reprit le chemin retour, qui ne fut pas sans peine, tous comme à l'aller. Redescendre, était bien plus dangereux que de monter, plus qu'il n'y paraissait. Une fois en bas, dans le magasin, reposer dans son fauteuil, accroupi devant celui-ci :

- Je suis contente, de t'avoir connu, moi aussi. Comme tu dis, je... Je n'sais pas, quand on se reverra, mais... C'est bien, quand les gens on pas peur de toi. J'ai bien aimer, monter avec toi - Elle sourit - même si c'était plus fatiguant, que toute seule. - Elle se redresse alors, et s'encapuchonne de nouveau - à une nuit prochaine, peut-être.

Puis, alors qu'elle se prépare à partir, tel une ombre sur les murs, une créature des toits. Elle s'arrête dans son élan, et revient à Tristan, pour s'accroupir de nouveau devant lui. Elle le regarde profondément dans les yeux, avec un léger sourire. Sylvia lui prends alors les mains, et fermant les yeux :

- Seigneur, merci, pour mon nouvel ami. Bénis-le et les gens, chez qui il est. Parle à leur cœur, qu'ils puissent te connaître, comme je te connais, et j'apprends encore à te connaître. Si possible, que tu puisse le sortir, de sa situation de d'esclave. Il n'a rien à faire dans une telle situation, sauf si tu as besoin de lui dans cette situation, pour une raison précise. En tous cas, merci, de me l'avoir fais rencontré. Amen.


Puis rouvrant les yeux, son sourire s'accentua. La jeune fille se releva alors, et reprit le chemin de sa forêt, sur les toits de Braktenn.

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Message par Le Cent-Visages Dim 22 Nov - 20:39

[29 novembre] "La nuit n'est pas ce que l'on croit..." [ft. Sylvia - Terminé] Trista13

Tristan, esclave, 15 ans

Le duo prit le chemin du retour après cette petite pause de discussion sur les toits de Braktenn. Une dernière fois, Tristan profita pleinement de ce qui défilait sous ses yeux, mémorisant autant d'images que possible de cet itinéraire qu'il ne referait pas de sitôt ! Il prit conscience que son récit était sans doute quelque peu décousu, à voir la réaction sidérée de Sylvia.

-- Hum... Ouais, si j'me rappelle bien c'était des ailes faites avec des plumes ramassées ici et là, et mises ensemble avec de la cire. C'est la cire qu'a fondu quand Icare, y s'est envolé trop près du soleil, 'fin si ma mémoire est bonne !

Le garçon aimait tant raconter des histoires ! Certes flottantes - parfois il ne se souvenait pas précisément de tous les détails - mais se faire conteur lui plaisait autant que d'écouter d'autres se livrer à de belles narrations. L'esclave se tut finalement, pour mieux se concentrer sur la périlleuse redescente ! Il n'était pas question de déconcentrer Sylvia pendant ses manœuvres et lui-même devait consacrer toute sa vigilance et toute son énergie à s'accrocher consciencieusement. Bras serrés autour de la comparse, jambes crispées, il mettait son poids tantôt à gauche, tantôt sur la droite, en fonction de ce qui semblait le plus pratique à tel ou tel endroit.
Enfin, non sans une petite peine malgré tout, Tristan fut redéposé dans son fauteuil roulant à l'entrée de la boutique d'Irène. Comme cette expédition avait été courte ! On disait cependant que les meilleures choses avaient une fin et étaient souvent les plus courtes... Tristan pouvait se montrer ravi de son escapade !

-- Oh b'en oui, c'était génial, encore merci beaucoup Sylvia ! s'enthousiasma le petit esclave. Et y a aucune raison d'avoir peur de toi, je l'ai bien vu en te côtoyant ! Si seulement tous les autres gens pouvaient sentir la même chose...

Il rosit, très ému de la bénédiction que lui offrait la géante, et à son tour souffla de sa voix très douce :

-- Toi aussi, Sylvia, puisse Dieu te bénir. Au r'voir !

Il la regarda quitter l'entrée de la Roz Azùl et s'éloigner à travers les rues, encore tout rêveur à leur singulière rencontre. Qui sait ? D'autres occasions se présenteraient-elles, pour eux deux, de s'échanger encore bien des histoires et des confidences.
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