[RP SOLO] Le mariage

par Invité Dim 20 Sep - 16:34

C'était le jour de son mariage. Aujourd'hui, Alma Ière allait s'unir à François III pour le bien de leurs pays. François était son cousin, sa mère était une sœur de feu François II, et cela faisait d'Alma et François tout les deux des petits-enfants d'Henri II de France et de Catherine de Médicis.
En ce jour Alma était reconnaissante. En effet, elle avait été tout d'abord engagée dans une alliance avec le Saint-Empire par un mariage avec le futur Empereur, âgé de 40 ans de plus qu'elle. Mais la veille du mariage, alors qu'Alma qui avait tant imploré Dieu d'empêcher cette union, le cœur du futur marié s'arrêta. Alma poussa un soupir de soulagement en l'apprenant, car plus le moment approchait et plus elle tremblait, plus elle pleurait en pensant à ce qui l'attendait après la cérémonie religieuse et le bal donné juste après.
Mais aujourd'hui c'était différent, elle allait épouser son cousin. Par ce mariage elle deviendrait Reine de France ainsi que Dauphine d'Angleterre et d'Écosse. Ces titres devaient initialement revenir à la Princesse allemande qu'avait épousé François en premier lieu, mais celle-ci était morte en tentant, sans succès, de donner la vie à deux jumeaux. Deux garçons morts-nés et leur mère avait été emportée avec eux. Sans doute était-ce la volonté de Dieu.
François était plus âgé qu'elle de 14 ans et il n'y avait pas particulièrement d'amour entre eux mais Alma s'estimait extrêmement chanceuse. C'était un parti encore meilleur que le précédent, sans compter qu'après l'angoisse qu'elle avait vécue, épouser un séduisant Roi de seulement deux fois son âge, c'était une vraie bénédiction. Cependant, il lui pesait sur les épaules un poids énorme. Pas moins de quatre pays attendaient d'elle qu'elle enfante, mais si elle échouait ? Si son ventre était stérile ? Si tout les enfants mourraient ? Et si elle-même mourrait ? Supporterait-elle les souffrances endurées lors de l'accouchement ? Depuis son accession au trône, les conseillers de sa mère n'avaient cessé de tenter de la marier, aussi jeune qu'elle était. Depuis tout ce temps elle portait sur ses épaules la future responsabilité d'engendrer un héritier pour deux pays. Mais cette-fois c'était pas moins de quatre pays et trois dynasties qui comptaient sur elle, ou plutôt sur son corps. En Écosse et en Angleterre, une naissance était particulièrement attendue car après la guerre civile, la paix ramenée par la mort de la Princesse Elizabeth et l'accession au trône de Marie Stuart après le décès de Marie Tudor, il était indispensable qu'un héritier légitime naisse pour ne pas re déclencher la guerre. Et le Dauphin de ces pays n'avait encore pas d'enfants, c'est pour cette raison qu'il s'était très vite remarié après la mort de sa femme et qu'Alma était un bon parti pour lui. Il était estimé qu'en raison de son jeune âge, la conception d'un enfant lui serait facile. C'est d'ailleurs ce que demandait Alma au Seigneur. Qu'il l'aide à enfanter des héritiers afin de sécuriser sa propre place sur le trône et celle de son époux sur les siens. À ce stade, elle ne pensait plus aux dangers de la maternité, elle ne pensait qu'à son devoir et, elle devait bien l'avouer, au bonheur de se marier. Elle espérait un mariage heureux.
Jamais Alma n'aurait pensé l'épouser. Il avait été marié une première fois à cette princesse du Saint-Empire et il ne pouvait donc pas être vu comme un potentiel époux. Mais Alma pensait que c'était Dieu qui avait voulu leur union. Il était marié et elle était au bord du mariage, et il semblait pourtant que Dieu avait fait en sorte de les réunir dans ce sacrement. Et on ne dit pas non à la volonté de Dieu. C'est pourquoi Alma s'avançait, confiante, vers l'autel où le Pape en personne, celui qui les avait tout deux couronnés, allait les unir. Le Seigneur avait sûrement de bonnes raisons de les vouloir ensemble. C'est ce que se disait Alma, peut-être aussi enjouée par l'idée de découvrir ce qu'était le mariage et dans un second temps, la maternité.