[6 décembre 1597] Quand l'ennui vous prend...
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[6 décembre 1597] Quand l'ennui vous prend...
Matthieu commençait à être las de travailler. Il plisse un peu les yeux en tentant de lire une nouvelle ligne puis renonça. Il se frotta les paupières et regarda son horloge à eux. Seize heures... Bon, il était peut-être temps de faire une pause. Il observa Alexandre qui avait trouvé une occupation dans l'époussetage des livres. Il se racla la gorge.
- Pourrais-tu aller me faire une infusion ? Et chercher des en-cas ?
Re: [6 décembre 1597] Quand l'ennui vous prend...
Alexandre n'était pas mécontent de revenir auprès de son maître. Au moins l’ambiance austère se trouvait plus respirable que chez Irène, là où il avait l'impression que ce serpent de Cassandre pouvait frapper au moment où serait le plus vulnérable. Le petit infirme se contentait d'un ménage tranquille de la bibliothèque lorsque son maître l’appela. Il arrêta aussi son geste et se tourna dans sa direction. Ses sourcils se froncèrent en remarquant la fatigue qui se lisait sur son visage. Il ne devait pas travailler si longtemps sans pause. Ce n'était pas bon.
"Oui, maître, tout de suite."
Le petit infirme reprit ses béquilles et sortit. il revint quelques instants, poussant une desserte, et déposa une tasse et une assiette de gâteau devant son maître.
"J'ai mis, comme la dernière fois, du miel dans l'infusion. Ma mère disait que cela évite les maladies. Je ne suis pas sûr que ce soit si efficace. Mais au moins c'est bon."
Il le laissa déguster une gorgée, puis ajouta prudemment.
"Ma mère me disait également de ne pas travailler trop longtemps. Que passer trop de temps à lire, sans une période de repos, épuisait les yeux. Elle me disait qu'il fallait faire preuve tempérance."
C'était délicat à donner conseil. Il avait peur que son maître ne le prenne mal. Mais en invoquant les paroles de sa mère, montrant sa bonne éducation, cela devrait passer.
"Si vous me le demandez, je pourrais par exemple vous arrêtez après un certain temps que vous auriez défini, maître."
Il y avait autre chose dont il voudrait parler, plus important, mais il osait à le demander. Et s'il refusait ? Cela le terrifiait ? Il se mit presque à bafouiller.
"Maître ? Est-ce que... Est-ce que.. vus me laisserez une heure ou deux, chaque jour, pour aller à l'église Saint-Eustache ? J'aimerais y prier dans un premier temps, entendre la messe, mais aussi... il y a certaines choses que je dois y faire."
Comme voir discrètement Alduis quand celui-ci y serait.
Et chaque jour, veiller à ce que le prêtre alcoolique soit bien à son église et vérifier qu'il ne se soit pas décidé à recommencer dans son projet de la transformer en maison de passe.
"Des choses très importantes, même."
Alexandre se sentit rougir en songeant à ces fois où il avait appris surpris son père - quand il ne savait pas que celui-ci était son père - dans des postures embarrassantes.
"Mais je ne sais comment vous en parler. Elles sont... dérangeantes."
"Oui, maître, tout de suite."
Le petit infirme reprit ses béquilles et sortit. il revint quelques instants, poussant une desserte, et déposa une tasse et une assiette de gâteau devant son maître.
"J'ai mis, comme la dernière fois, du miel dans l'infusion. Ma mère disait que cela évite les maladies. Je ne suis pas sûr que ce soit si efficace. Mais au moins c'est bon."
Il le laissa déguster une gorgée, puis ajouta prudemment.
"Ma mère me disait également de ne pas travailler trop longtemps. Que passer trop de temps à lire, sans une période de repos, épuisait les yeux. Elle me disait qu'il fallait faire preuve tempérance."
C'était délicat à donner conseil. Il avait peur que son maître ne le prenne mal. Mais en invoquant les paroles de sa mère, montrant sa bonne éducation, cela devrait passer.
"Si vous me le demandez, je pourrais par exemple vous arrêtez après un certain temps que vous auriez défini, maître."
Il y avait autre chose dont il voudrait parler, plus important, mais il osait à le demander. Et s'il refusait ? Cela le terrifiait ? Il se mit presque à bafouiller.
"Maître ? Est-ce que... Est-ce que.. vus me laisserez une heure ou deux, chaque jour, pour aller à l'église Saint-Eustache ? J'aimerais y prier dans un premier temps, entendre la messe, mais aussi... il y a certaines choses que je dois y faire."
Comme voir discrètement Alduis quand celui-ci y serait.
Et chaque jour, veiller à ce que le prêtre alcoolique soit bien à son église et vérifier qu'il ne se soit pas décidé à recommencer dans son projet de la transformer en maison de passe.
"Des choses très importantes, même."
Alexandre se sentit rougir en songeant à ces fois où il avait appris surpris son père - quand il ne savait pas que celui-ci était son père - dans des postures embarrassantes.
"Mais je ne sais comment vous en parler. Elles sont... dérangeantes."
Re: [6 décembre 1597] Quand l'ennui vous prend...
Matthieu soupira en s'arrêtant, le nez pincé par deux doigts. Il fallait vraiment qu'il prenne plus de pause mais il craignait que cela ne porte préjudice à sa mission. il ne fut pas fâché de voir Alexandre revenir et prit presque aussitôt sa tasse. Il se réchauffa les mains avant de boire tout en écoutant distraitement les explications de son esclaves.
- Bien, très bien.
Il ne l'admettrait pas à voix haute mais cela lui avait manqué. Les serviteurs du Vatican n'en faisaient pas d'aussi bonnes. Il plissa les lèvres ensuite. C'était dur à admettre mais le jeune homme avait raison.
-Je sais mais Dieu, lui, ne se repose pas et il est de mon devoir de continuer à être son bras armé.
Il soupira.
- Mais tu n'as pas tort. Dix minutes. Mais ne te donnes pas la peine de m'arrêter, je le ferais moi-même. Va plutôt ranger les livres.
Alors qu'il dégustait un gâteau, il se fit surprendre par sa demande. Il la considéra un instant et haussa les épaules.
- Si tu le souhaites. Mais une heure pas plus. J'ai aussi besoin de toi ici.
Il fronça davantage les sourcils en entendant ses réserves.
- Quelles choses sont si importantes ? Allons parle, de quoi veux-tu parler ?
Re: [6 décembre 1597] Quand l'ennui vous prend...
Alexandre contempla son maître se détendre grâce à l'effet de sa tisane et lui adressa un petit sourire poli. Il s'offusquait légèrement de l'idée de s'accorder plus de repos, même s'il en comprenait l'utilité, et rappelait que Dieu ne se posait pas et il avait une mission à accomplit. L'esclave répondit avec prudence.
"Si vous vous vous souvenez, maître, nous nous reposons le Dimanche, le jour des grandes messes, car Dieu a choisi de se reposer le septième jour, après la création du monde. Même Lui a a considéré utile de s'accorder du repos. Là aussi, je pourrais vous citer ma mère qui me rappelait régulièrement à l'ordre quand je commençais à trop en faire, à vouloir trop.. Elle me disait, sévère, que les cimetières étaient remplis de gens qui se pensaient importants, qui se croyaient investis de missions, mais que personne, du plus haut niveau de la société à ses plus basses couches, ne l'étaient véritablement, que c'était pour elle un péché d'orgueil de le penser. "
Il baissa la voix, soudais soucieux d'aller trop loin.
"Pardon, maître. Je dis sans doute des choses qui ne conviennent pas et vous possédez plus d'instruction que moi sur le sujet pour savoir ce que Dieu exige ou non de nous."
En son for intérieur, le jeune homme ne pouvait s'empêcher que son maître faisait pourtant bien excès de zèle et était coupable de péché d'orgueil à croire que lui seul portait sa glorieuse mission. Il laissa cependant passer afin d'exposer sa requête. Son cœur tambourinait fort dans sa poitrine. Et s'il refusait ? Pourtant, aller à l'église, à ses yeux, ce serait honorable ? il fixa le cardinal, anxieux , puis sourit d'entendre sa bénédiction.
"Je vous remercie, maître. C'est parfait une heure. C'est ce temps que m'accordait mon père lui aussi, quand je travaillais dans sa librairie. Merci. Merci beaucoup."
Il s'inclina poliment pour honorer la générosité de son maître. La discussion s'annonçait ensuite... plus gênante. Alexandre se répugnait à évoquer ces choses. par ailleurs, cela revenait à trahir son père qui l'avait soutenu lors de ses gros ennuis. sa conscience le tiraillait mais il se rappelait ensuite sa conduite déplorable avec les femmes. Il était temps d'agir. il ne pouvait garder les yeux ouverts et la bouche close.
"Je... "
Son corps tremblait en commençant à prendre la parole.
"Je confesse avoir été faible. J'aurai dû en parler depuis longtemps à l'évêque dont dépend la paroisse de Saint-Eustache. Mais j'ai peur de la réputation de l'église. Des scandales. des répercussions. de ne pas être cru aussi. Alors... Avez-vous entendu parler du procès du père Thierry de Septembre dernier ? Depuis des années... Je suis enfant de chœur là-bas depuis mes neuf ans. Au début, il m’apparaissait comme un curé gentil, proche des ses fidèles, dévoué... Puis, j'ai commencé à grandir. Puis;, j'ai entendu des rumeurs. puis, j'ai vu plusieurs fois le père Thierry revenir de soirées arrosés de tavernes. Ces dernières années, je suis même allé parfois l'y chercher. Et dès fois, j'ai surpris, dans l'église même, je l'ai surpris avec une paroissienne à faire... Je vous laisse achever cette phrase. Je nettoie aussi régulièrement le confessionnal, la partie droite, là où on le confessé s’assoit, et je ne préciserai pas dans quoi mes mains sont alors plongées."
Alexandre se sentait de plus en plus honteux à la suite de cette longue litanie de faits scandaleux. Pourquoi avait-il laissé les choses dégénérer jusque-là ? Il s'était tu, laissant de nombreuses femmes se faire abuser par le charme et l'autorité de son père. Il avait été lâche.
"J'ai toutefois vu après son séjour prison, en Septembre, que le père Thierry se tenait mieux. Il a eu peur de ce qui venait de lui arriver. Là, il est rentré hier soir, comme vous, de son exil dans les colonies, il est certainement encore vulnérable. Je pense que c'est le bon moment pour que je continue à lui rappeler de bien se comporter. De l'exhorter à se conduire comme un curé digne. C'est pourquoi je veux aller si souvent à l'église,. Pas uniquement pour prier, mais aussi gérer les affaires et le surveiller."
Il baissait le regard en prononçant ces dernières paroles. Le sentiment de honte l'avalait toujours.
"Maître... Nous discutions tout à l'heure de péchés capitaux. de l’orgueil. Mais la lâcheté en est aussi un. Et toutes ces années, j'ai su. J'ai su toutes ces choses et je n'ai rien fait. Je n'ai rien dit. Je... Est-ce que c'est mal ? Est-ce que Dieu va mal juger ?"
"Si vous vous vous souvenez, maître, nous nous reposons le Dimanche, le jour des grandes messes, car Dieu a choisi de se reposer le septième jour, après la création du monde. Même Lui a a considéré utile de s'accorder du repos. Là aussi, je pourrais vous citer ma mère qui me rappelait régulièrement à l'ordre quand je commençais à trop en faire, à vouloir trop.. Elle me disait, sévère, que les cimetières étaient remplis de gens qui se pensaient importants, qui se croyaient investis de missions, mais que personne, du plus haut niveau de la société à ses plus basses couches, ne l'étaient véritablement, que c'était pour elle un péché d'orgueil de le penser. "
Il baissa la voix, soudais soucieux d'aller trop loin.
"Pardon, maître. Je dis sans doute des choses qui ne conviennent pas et vous possédez plus d'instruction que moi sur le sujet pour savoir ce que Dieu exige ou non de nous."
En son for intérieur, le jeune homme ne pouvait s'empêcher que son maître faisait pourtant bien excès de zèle et était coupable de péché d'orgueil à croire que lui seul portait sa glorieuse mission. Il laissa cependant passer afin d'exposer sa requête. Son cœur tambourinait fort dans sa poitrine. Et s'il refusait ? Pourtant, aller à l'église, à ses yeux, ce serait honorable ? il fixa le cardinal, anxieux , puis sourit d'entendre sa bénédiction.
"Je vous remercie, maître. C'est parfait une heure. C'est ce temps que m'accordait mon père lui aussi, quand je travaillais dans sa librairie. Merci. Merci beaucoup."
Il s'inclina poliment pour honorer la générosité de son maître. La discussion s'annonçait ensuite... plus gênante. Alexandre se répugnait à évoquer ces choses. par ailleurs, cela revenait à trahir son père qui l'avait soutenu lors de ses gros ennuis. sa conscience le tiraillait mais il se rappelait ensuite sa conduite déplorable avec les femmes. Il était temps d'agir. il ne pouvait garder les yeux ouverts et la bouche close.
"Je... "
Son corps tremblait en commençant à prendre la parole.
"Je confesse avoir été faible. J'aurai dû en parler depuis longtemps à l'évêque dont dépend la paroisse de Saint-Eustache. Mais j'ai peur de la réputation de l'église. Des scandales. des répercussions. de ne pas être cru aussi. Alors... Avez-vous entendu parler du procès du père Thierry de Septembre dernier ? Depuis des années... Je suis enfant de chœur là-bas depuis mes neuf ans. Au début, il m’apparaissait comme un curé gentil, proche des ses fidèles, dévoué... Puis, j'ai commencé à grandir. Puis;, j'ai entendu des rumeurs. puis, j'ai vu plusieurs fois le père Thierry revenir de soirées arrosés de tavernes. Ces dernières années, je suis même allé parfois l'y chercher. Et dès fois, j'ai surpris, dans l'église même, je l'ai surpris avec une paroissienne à faire... Je vous laisse achever cette phrase. Je nettoie aussi régulièrement le confessionnal, la partie droite, là où on le confessé s’assoit, et je ne préciserai pas dans quoi mes mains sont alors plongées."
Alexandre se sentait de plus en plus honteux à la suite de cette longue litanie de faits scandaleux. Pourquoi avait-il laissé les choses dégénérer jusque-là ? Il s'était tu, laissant de nombreuses femmes se faire abuser par le charme et l'autorité de son père. Il avait été lâche.
"J'ai toutefois vu après son séjour prison, en Septembre, que le père Thierry se tenait mieux. Il a eu peur de ce qui venait de lui arriver. Là, il est rentré hier soir, comme vous, de son exil dans les colonies, il est certainement encore vulnérable. Je pense que c'est le bon moment pour que je continue à lui rappeler de bien se comporter. De l'exhorter à se conduire comme un curé digne. C'est pourquoi je veux aller si souvent à l'église,. Pas uniquement pour prier, mais aussi gérer les affaires et le surveiller."
Il baissait le regard en prononçant ces dernières paroles. Le sentiment de honte l'avalait toujours.
"Maître... Nous discutions tout à l'heure de péchés capitaux. de l’orgueil. Mais la lâcheté en est aussi un. Et toutes ces années, j'ai su. J'ai su toutes ces choses et je n'ai rien fait. Je n'ai rien dit. Je... Est-ce que c'est mal ? Est-ce que Dieu va mal juger ?"
Re: [6 décembre 1597] Quand l'ennui vous prend...
Si Matthieu considéra la première partie de la réponse d'Alexandre, il fronça vite les sourcils à la suite. Orgueilleux ? Lui ? Il osait l'accuser un péché capital ? Il se leva et le toisa de toute sa hauteur.
- J'accomplis une mission confiée par le Saint-Père, l'héritier de Saint-Pierre. Et si cela peut te rassurer, je prends cela avec toute l'humilité possible, railla-t-il.
Et puis quoi encore. Heureusement, l'esclave baissa rapidement les yeux et reprit sa place. Matthieu hocha la tête et se rassit.
- Bien, nous sommes d'accord. Aussi, je te prierai de me laisser le soin de mes affaires. je sais bien ce que j'ai à faire et comme je dois le faire.
sur ces mots, il but encore une gorgée, satisfait. Il ne manquerait plus qu'il le remette en question ! C'était un comble tout de même ! Heureusement, il le remercia suffisamment pour le gracieux horaire qu'il lui avait donné. Il hocha distraitement la tête tout en réfléchissant à diverses choses. Cependant, l'hésitation d'Alexandre le fit encore une fois froncer les sourcils. Il l'écouta alors tout en reprenant une gorgée. Mal lui en prit, il faillait tout recracher et toussa à s'en faire saigner les poumons. Il écarquilla les yeux, trop abasourdi pour l'interrompre dans un premier temps. Il le laissa finir et secoua la tête.
- Mais enfin... C'est ignoble ! Un prêtre ! Un prêcheur chargé de guider les brebis du troupeau de Dieu vers la lumière ! S'adonner à de telles, de telles... Au nom du Ciel, mais c'est parfaitement indécent ! Comment peut-il encore seulement être prêtre ? C'est scandaleux !
Il dut s'arrêter pour considérer la question d'Alexandre. Trop occupé à considérer l'absurdité de la situation, il secoua la tête.
- Je n'en sais rien. Si tu craignais l'autorité, non, je ne pense pas. Enfin, je pense... C'était quand même un prêtre, on ne peut imaginer qu'il soit capable de telles choses... Ou si tu l'as simplement tu par paresse ou lâcheté, là en revanche, tu devrais aller te confesser et vite !
Re: [6 décembre 1597] Quand l'ennui vous prend...
Alexandre savait avoir été trop loin. Que son maître n'apprécierait de se faire entendre les valeurs pourtant prônées par l'Eglise. Il faisait effectivement un superbe péché d'orgueil en mettant en valeur la mission confiée par le Pape. Une personne réellement humble ne le proclamerait pas à tout bout de champ. Il était presque aussi corrompu, au fond, que son père, sauf que c'était dans un autre domaine. Existait-il des religieux qui soient sincèrement pieux, animés du seul souci de se réoccuper réellement de son prochain ? Il commençait à en douter. Finalement, peut-être que son père adoptif lui avait accordé une grâce en lui interdisant de suivre l'appel du Christ. Si être un prêtre signifiait perdre ses valeurs, alors il ne souhaitait plus en être un.
Naturellement, Alexandre ne montra rien de ces pensées qui l’envahissaient. Il les dissimulaient derrière un masque habile de conscription.
"Pardon, maître. Je bavardais encore, à repenser aux paroles de ma mère. Ele était une excellente chrétienne, très soucieuse de bien m'inculquer ces principes."
Là-dessus, la conversation changea de sujet pour évoquer les nombreuses frasques du père Thierry.par prudence, pressentant une explosion plus ou moins imminente, Alexandre se recula. Il s'en félicita car il lui sembla bien que son maître avait bien failli recracher son thé sur son visage.
"Je sais, maître. J'ai eu beaucoup de mal à accepter ces choses, à savoir quoi faire. Il a été arrêté en Septembre dernier et la justice royales, assistée de quelques ecclésiastiques, et a été condamné à payer une amende et un mois de travail dans les colonies. Il doit apparemment être surveillé par des soldats dans ses déplacements mais je suis... sceptique. C'est pourquoi je voudrais le rencontrer chaque jour pour lu rappeler de se tenir."
Il écouta, subitement craintif, son maître exposer ses suppositions. Il ne savait pas répondre. Et s'il était bien coupable de lâcheté ?
"Je... La paresse, non, ce n'est pas ça. j'ai travaillé à l'église à travailler pour que la réputation de notre paroisse ne soit pas souillé. Je n'ai jamais lésiné sur les efforts. par contre, la lâcheté.. la lâcheté, je ne sais pas, maître. J'avais peur pour la réputation de notre église surtout, de déranger l’évêque, de ne pas être cru..."
Alexandre baissa la tête, misérable, tremblant de se savoir dans un état de péché capital depuis si longtemps sans en avoir eu conscience.
"Je.. puis-je sortir tout de suite me confesser, maître ? ou.. ou pourriez-vous vous en charger ? M'accorderiez-vous l'absolution ?"
Naturellement, Alexandre ne montra rien de ces pensées qui l’envahissaient. Il les dissimulaient derrière un masque habile de conscription.
"Pardon, maître. Je bavardais encore, à repenser aux paroles de ma mère. Ele était une excellente chrétienne, très soucieuse de bien m'inculquer ces principes."
Là-dessus, la conversation changea de sujet pour évoquer les nombreuses frasques du père Thierry.par prudence, pressentant une explosion plus ou moins imminente, Alexandre se recula. Il s'en félicita car il lui sembla bien que son maître avait bien failli recracher son thé sur son visage.
"Je sais, maître. J'ai eu beaucoup de mal à accepter ces choses, à savoir quoi faire. Il a été arrêté en Septembre dernier et la justice royales, assistée de quelques ecclésiastiques, et a été condamné à payer une amende et un mois de travail dans les colonies. Il doit apparemment être surveillé par des soldats dans ses déplacements mais je suis... sceptique. C'est pourquoi je voudrais le rencontrer chaque jour pour lu rappeler de se tenir."
Il écouta, subitement craintif, son maître exposer ses suppositions. Il ne savait pas répondre. Et s'il était bien coupable de lâcheté ?
"Je... La paresse, non, ce n'est pas ça. j'ai travaillé à l'église à travailler pour que la réputation de notre paroisse ne soit pas souillé. Je n'ai jamais lésiné sur les efforts. par contre, la lâcheté.. la lâcheté, je ne sais pas, maître. J'avais peur pour la réputation de notre église surtout, de déranger l’évêque, de ne pas être cru..."
Alexandre baissa la tête, misérable, tremblant de se savoir dans un état de péché capital depuis si longtemps sans en avoir eu conscience.
"Je.. puis-je sortir tout de suite me confesser, maître ? ou.. ou pourriez-vous vous en charger ? M'accorderiez-vous l'absolution ?"
Re: [6 décembre 1597] Quand l'ennui vous prend...
Matthieu soupira aux premières paroles d'Alex. Si c'était pour s'excuser en permanence pour parler trop vite, ils gagneraient bien du temps à ce qu'il se taise.
- Oui, oui, je ne doute pas que votre mère soit très pieuse, bien entendu...
La suite ne le rassura pas, bien au contraire. Sa bouche se tordait de plus en plus à mesure que les paroles sortaient de la bouche de son esclave. Par Dieu, que se passait-il dans cette église ! Il se leva, l'air sévère.
- Tu as bien fait. Nous ne sommes jamais assez prudents avec ces gens-là ! Mais vraiment, quelle honte !
Il croisa ensuite les bras aux explications confuses et bredouillantes de son esclave.
- Je vois...
Il réfléchit et soupira avant d'exécuter un signe de croix.
- Autant le faire moi-même et tu sembles sincèrement regretter ton geste alors je t'accorde l'absolution, sous réserve que tu m'informes bien sur tout ce qui se passe et que tu sois mes yeux dans cette église ! Il n'est pas question que les brebis soient égarées par un mauvais berger.
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