La noblesse et son Étiquette

par **Fatum** Ven 12 Oct - 14:01

De la noblesse

Selon l'adage, "la noblesse combat et protège". Dans les faits toutefois, ces obligations deviennent de moins en moins évidentes qu'au Moyen Âge. Au grand dam de certains traditionalistes, la noblesse peuple essentiellement les salons, bien qu'un certain nombre d'hommes de cette classe occupent de hautes fonctions dans l'armée.

La noblesse est un "ordre" exonéré d'impôts. Cela dit, c'est la conservation du titre du Sang et des terres qui compte le plus à leurs yeux, bien davantage que l'argent considéré comme une valeur bourgeoise. Ainsi peut-on trouver aussi bien de richissimes aristocrates que des lignées désargentées, parfois moins riches même que certains bourgeois. Les nobles sont aussi exempts de la plupart des peines, ainsi que de la torture. C'est la décollation qui leur est réservée en cas de peine capitale. Sauf cas particulièrement grave où l'on décrétera l'emmurement du noble dans une petite pièce fermée de briques dans sa propre demeure.

L'on est noble par hérédité – les hommes "tiennent fief" et transmettent leurs titres – mais aussi parfois de la main du roi, pour un acte d'une grande bravoure. Le roi donnera cependant un titre assez petit dans ces cas-là, l'on ne devient pas marquis d'office.

La hiérarchie des titres de noblesse, de la plus haute à la plus basse :

Empereur
Roi
Prince de sang
Grand-duc / Archiduc
Duc
Marquis
Comte
Vicomte
Baron
Les seigneurs sans château - sans fief / les chevaliers

Pour s'adresser aux nobles et aux membres du haut clergé :

Le roi : Votre Majesté / Sire
La reine : Votre Majesté
Des princes et princesses : Votre Altesse ; Votre Altesse Royale pour le prince héritier
Le Premier Conseiller : Votre Excellence
Ministres : Monsieur le Ministre (Votre Excellence aussi, si vraiment on veut flatter)
Cardinal : Votre Éminence
Évêque : Monseigneur
Duc – Duchesse : Monsieur le Duc – Ma Dame (possible d'ajouter la Duchesse) ; Votre Grâce, Monsieur, Ma Dame pour un duc ou une duchesse mais ne bénéficiant pas des droits, juste du titre
Marquis.e – Comte.sse – Vicomte.sse – Baron.ne : Monsieur / Madame (+ possible d'ajouter le / la et le titre)

Un aristocrate peut accéder aux ordres de chevalerie et participer aux rassemblements du gouvernement, lorsque le roi consulte sa cour. Gérald Der Ragascorn ne manque pas de le faire, mais aussi de réunir régulièrement la noblesse pour de somptueuses réceptions ou des démonstrations d'artistes dont il est le mécène.

Les fortunes chez les aristocrates sont de deux sortes :
> celles de famille d'ancienne noblesse, titulaires de hauts titres et de grandes propriétés.
> celles des descendants de financiers récemment anoblis – des nouveaux riches. Ils sont généralement assez méprisés par les premiers ~

Au début de l'époque moderne, la royauté cherche à canaliser de plus en plus l'esprit guerrier des nobles. Gérald Der Ragascorn cherche à en faire à la fois des courtisans, et des soldats... mais dont les velléités sont dirigées contre les ennemis de l'extérieur dans ce royaume perpétuellement en guerre - et qui les remporte.

Quelques éléments distinctifs :

Seuls les nobles ont le droit de porter des broderies d'or et d'argent. L'on porte l'épée. Si le château est à la campagne, il domine le village et est perdu au milieu d'un parc parfois gigantesque. Il comprend des fermes exploitées en fermages et métayages. Les nobles ont leur banc réservé à l'Eglise et le prêtre demande aux fidèles de prier pour leur bonne santé. Les familles puissantes ont un blason et des symboles gravés au-dessus de leur porte, par exemple la chaise-curule.

La minute "duels" - au cas où vous veniez à y être confrontés ~

Le duel, à différencier de la rixe ou du guet-apens, est un combat prévu, organisé, qui se veut égalitaire. Les armes sont choisies à l'avance, et les rendez-vous fixés par des cartels écrits. Si le duel vient immédiatement après l'offense, on l'appelle une "rencontre". A partir du XVIe siècle, le duel n'est plus légal. L'enjeu d'un duel est l'affirmation d'un honneur, mais les moralistes le condamnent. Pourtant, bien des nobles s'y livrent et notamment des jeunes, bravant la loi qui veut que si les duellistes sont pris sur le fait, ils risquent d'être excommuniés, voire condamnés à mort. Cependant, le roi donne très facilement sa grâce aux participants d'un beau duel, ou si le motif du duel est valable aux yeux de la loi. Et dernier point : il est assez déshonorant de sortir d'un duel perdant... et vivant.

Concernant l'éducation :

Les jeunes nobles sont envoyés dans des collèges – religieux, bien sûr. Les couvents prennent aussi en charge l'éducation des jeunes filles de bonne famille. Toutefois dans les plus grandes familles, l'on peut avoir son précepteur à domicile. Le respect de l'honneur, de la hiérarchie sociale et de la religion sont inculqués dès très tôt. Or, à cette transition XVIe - XVIIe siècles, deux idéologies commencent à se faire concurrence dans la noblesse : d'une part, l'idéal viril, héroïque et très à la dure inspiré des romains ; d'autre part, l'idéal du courtisan et du précieux. Des "manuels du courtisan" comme celui de Castiglione et des "conseils pour le bel esprit" fleurissent.

Dames et Messires les Grands, jouissez de vos fiefs, privilèges et places à la Cour, mais toujours avisés du voisinage fort proche entre le Capitole et la roche Tarpéienne.

️ DABEILLE