Le Deal du moment : -55%
Coffret d’outils – STANLEY – ...
Voir le deal
21.99 €

[11 Janvier 1598] Ne pas oublier le bien que l'on fait |Terminé]

Aller en bas

[11 Janvier 1598] Ne pas oublier le bien que l'on fait |Terminé] Empty [11 Janvier 1598] Ne pas oublier le bien que l'on fait |Terminé]

Message par Lavinia de Kergemont Dim 31 Jan - 5:30

Lavinia avait profité du reste de la nuit et une bonne partie de la matinée pour se reposer. Étrangement, elle n'avait pas subi les assauts de ses cauchemars quotidiens. Son corps avait sûrement trop souffert des évènements de la veille. Un pincement au cœur la saisit en quittant ses draps. Elle n'était pas encore tout à fait convaincue des concessions qu'elle avait faites mais cela pouvait bien attendre. Il y aurait sans aucun doute d'autres occasions si la nécessité se faisait ressentir. On vint l'aider à s'apprêter et ce n'est qu'en patientant à la coiffeuse tandis que la suivante de son père mettait de l'ordre dans sa chevelure qu'elle remarqua l'enveloppe cachetée.

Pouvez-vous faire préparer une voiture pour se rendre à Fromart ?

À sa grande surprise, les dispositions étaient déjà prises et tous l'attendaient pour se mettre en route. Elle reconnaissait bien là l'œuvre de son père. Il était si bienveillant avec elle depuis son retour et à présent qu'il savait…
Elle secoua la tête, il fallait qu'elle se reprenne au risque de rester à se morfondre en boule dans un coin sombre.

Lorsqu'on lui ouvrit la porte sur l'extérieur, elle observa la voiture s'avancer. Par la fenêtre tandis que la coche quittait la demeure, elle eut le loisir de regarder au loin Eldred concentrait sue sa tâche. Elle appréhendait déjà leur prochain tête à tête. Elle broya du noir durant tout le trajet, mais son arrivée aux portes de Fromart lui fit reprendre pieds.

On l'accueillit sans montrer une quelconque gêne et pourtant Dieu seul sait que les ragots se comportent à une vitesse phénoménale entre les domestiques des diverses maisons. On fut tout de même surpris de l'annoncer auprès d'Alduis et non de Bérénice.
Bérénice… était-elle au courant de ses intentions ? Serait-elle dêçue de son comportement ? Encore une personne qu'elle devait avoir déçu… Elle lui on voulait sûrement d'avoir entraîné Alduis dans toute cette histoire, elle s'en voulait déjà terriblement à elle-même pour cela...
Lavinia de Kergemont
Lavinia de Kergemont

Fiche perso : Fiche
Liens et RPs : Journal
Bonus Dé : 3
Multi-comptes ? : Rose-Abelle
Messages : 225
Date d'inscription : 22/11/2020
Age : 30
Localisation : Braktenn

Revenir en haut Aller en bas

[11 Janvier 1598] Ne pas oublier le bien que l'on fait |Terminé] Empty Re: [11 Janvier 1598] Ne pas oublier le bien que l'on fait |Terminé]

Message par Alduis de Fromart Dim 31 Jan - 21:55

Alduis se sentait fourbu. Dans tous les sens du terme. Aussi bien physiquement que psychologiquement. L’épreuve de la veille l’avait vidé de toute son énergie - aussi bien lutter contre les intempéries que contre voix, qui n’étaient d’ailleurs pas vraiment parties. Il n’avait plus qu’une envie, s’allonger quelque part et ne plus bouger. Même tenir une arme semblait au-dessus de ses forces.

Alexandre était sorti, en lui ordonnant de manger - de manière, il fallait le reconnaître, pragmatique. Alduis était toujours assis devant le plateau à en regarder le contenu. Et ce qui se trouvait ne lui faisait définitivement pas envie. Il s’était forcé à prendre une bouchée, puis une deuxième, mais s’était arrêté depuis. Il n’avait pas faim. Pas du tout. Mais si Alexandre revenait, et qu’il trouvait le plateau dans le même état qu’il revenait, il en avait pour des heures de réprimandes. Et cela ne lui donnait aucune envie non plus.

Il regarda le plateau encore une seconde, soupira, puis jeta un regard sur la pièce. Ses yeux se posèrent, presque comme un hasard, sur la fenêtre. Il passa dessus sans s’arrêter avant de… En voilà une idée ! Il n’avait qu’à tout jeter dehors ! Et Alexandre n’en saurait rien.

D’un bond, il se leva, prit le plateau et se dirigea en quelques enjambées. Vers la fenêtre qu’il ouvrit. Et sans le moindre état d’âme, il envoya tout valser par la fenêtre. Pile à l’instant où on frappait à la porte et elle s’ouvrait. Alduis se tourna vers le nouveau venu, lequel hésitait, sourcils froncés, ne sachant s’il devait regarder le jeune homme ou la fenêtre ouverte. Qu’Alduis referma d’un coup d’épaule nonchalant, en reposant le plateau sur la table. Comme si de rien.

— J’aérais. Il faisait un peu chaud.

L’homme le regarda de nouveau, puis la fenêtre, puis encore lui. Il se racla la gorge, suspicieux, mais n’insista pas. Il se contenta de hausser des épaules.

— Dame Lavinia de Kergemont demande à vous voir, déclara-t-il sobrement.

Alduis marqua un temps d’arrêt et pivota doucement sur ses talons pour le regarder, déstabilisé.

— Je… Vous êtes sûr ?

— Absolument.

— Enfin… Êtes-vous persuadé qu’elle ne vient pas voir ma sœur ?

— Je suis formel, monsieur. Votre soeur ne s’appelle pas Alduis.

Alduis se rendit à l’évidence. Mais juste une seconde.

— Et que veut-elle ?

— Elle n’a pas précisé. Voulez-vous la recevoir ?

Alduis bougonna, et finit par hocher la tête. Il n’allait pas la renvoyer, de toute manière. Encore moins avec ce qu’il savait d’elle et les événements agités de la veille. Mais pourquoi venait-elle si tôt ? Elle devait avoir besoin de repos, elle aussi. Et… Il se mordit la langue pour se concentrer.

Enfin, la porte s’ouvrit de nouveau sur Lavinia. Et Alduis lui adressa un hochement de tête pour la saluer.
Alduis de Fromart
Alduis de Fromart
Aristocratie

Fiche perso : Fiche.
Liens et RPs : Chronologie.
Bonus Dé : 5
Multi-comptes ? : Sylvère d'Aiguemorte / Victor Millard
Messages : 777
Date d'inscription : 05/05/2020

Revenir en haut Aller en bas

[11 Janvier 1598] Ne pas oublier le bien que l'on fait |Terminé] Empty Re: [11 Janvier 1598] Ne pas oublier le bien que l'on fait |Terminé]

Message par Lavinia de Kergemont Sam 6 Fév - 9:14

Le domestique l’introduit auprès d’Alduis et les laissa tous deux à leurs affaires. Lavinia s’inclina devant lui en réponse à son hochement de tête. Elle était toujours désarçonnée en sa présence, elle avait l’impression d’être proche de lui et en même temps n’être qu’une parfaite inconnue. Cette dualité la faisait lourdement hésiter quant au comportement à avoir en sa présence. Elle appréhendait sa réaction et l’espace d’un instant, elle se demanda si faire demi-tour n’était pas la meilleure option. Pourtant, elle n’en fit rien, elle devait arrêter de fuir sa vie et aller de l’avant.


Je tenais à venir te remercier pour ton aide et à m’excuser aussi…


Lavinia s’arrêta de suite dans sa déclaration, elle n’aurait pas pu faire plus mauvais en termes d’amorce de sujet. Elle se mordit la lèvre et changea d’approche. Elle tenait dans ses mains deux lettres cachées. Deux lettres. Deux plumes. Deux destinataires. Elle se saisit de la première et la tendit à Alduis.


Mon père tient à te transmettre ses remerciements pour m'avoir secouru dans la forêt. Il souhaiterait le dire de vive voix et te prie d’accepter son invitation.


Alduis semblait surpris, ou décontenancé, elle ne saurait trop dire. Toutefois, il se saisit avec lenteur du pli du Dyonis. Lavinia patientait en silence, elle ne voulait pas le brusquer, d’autant plus qu’elle devait être la raison de ses tourments. Elle avait de plus en plus de mal à retenir ce sentiment qui la dévorait de l’intérieur et jusque-là, elle se retenait de ne pas exprimer son ressenti. Les yeux perdus d’Alduis, cette impression de malaise eut raison de sa retenue. 
Lavinia se précipita vers le jeune homme et l’entoura de ses bras. Sa tête contre sa poitrine, elle laissa ses larmes inondaient son visage.


Je suis tellement désolé… J’ai mis tellement de gens en danger ! Tu es venue pour Eldred et par ma faute tu… Je ne me pardonnerai jamais de t’avoir imposé une telle épreuve.


Tout en sanglotant, sa main froissa la deuxième lettre. Pourquoi l’avait-elle emmené avec elle ? Pourquoi lui apporter ses soucis en plus de ce qu’elle lui avait déjà infligé ? Lavinia fit glisser le papier dans une de ses poches, ce n’était pas le moment d’aborder cela et peut être pas la bonne personne non plus...mais avec qui d’autre pouvait-elle partager cette information? 

Elle se rendit compte que ce contact forcé n’était pas la meilleure idée qu’elle ai eu, comme toutes les autres ces derniers temps. Elle attendit de voir la réaction d’Alduis et se prépara à essuyer des remontrances ou pire un rejet. rejet bien méritait vue les derniers évènements, à présent que ce qui s’était passé la veille avait eu le temps d’être analysé par un esprit reposé.
Lavinia de Kergemont
Lavinia de Kergemont

Fiche perso : Fiche
Liens et RPs : Journal
Bonus Dé : 3
Multi-comptes ? : Rose-Abelle
Messages : 225
Date d'inscription : 22/11/2020
Age : 30
Localisation : Braktenn

Revenir en haut Aller en bas

[11 Janvier 1598] Ne pas oublier le bien que l'on fait |Terminé] Empty Re: [11 Janvier 1598] Ne pas oublier le bien que l'on fait |Terminé]

Message par Alduis de Fromart Mar 9 Fév - 18:50

Lavinia entra. Elle s’inclina, ce qui eut le don de le mettre mal à l’aise. Il se râcla la gorge et se frotta le poignet machinalement, pour essayer de dissimuler sa gêne. Que faisait-elle ici ? Elle aurait dû être en train de se reposer non ? Elle avait eu de rudes émotions, pas plus tard que la veille…

Elle le remercia. Alduis ouvrit la bouche pour parler. La referma. Refit une tentative. Puis abandonna l’idée. Il ne savait pas quoi répondre à cela, et il préférait garder le silence plutôt que de dire une idiotie. Eldred était venu lui demander de l’aide. Il n’aurait pas refuser. Parce qu’il prenait au sérieux cette nouvelle amitié. Parce qu’il savait que le Zakrotien aurait certainement fait son possible si la situation avait été inversée.

Et puis, il aimait bien Lavinia, aussi. C’était une sensation étrange, variable, qui alternait entre une confiance quasi-totale et une gêne immense - comme maintenant.

La jeune femme se mordit la lèvre. Alduis s’en voulut. Il aurait peut-être dû parler, finalement ? Il n’avait pas voulu la laisser croire qu’il se fichait d’elle. Il n’avait pas voulu la blesser. Était-elle blessée ?

Quand Alduis parlait, les gens se vexaient. Quand il ne parlait pas, les gens se vexaient aussi. Alors que devait-il faire ? C’était compliqué. Beaucoup trop compliqué. Mais il n’était pas au bout de ses peines. Voilà qu’elle lui tendait une lettre. Une lettre de Dyonis ! en guise de remerciement, et d’invitation. Il écarquilla les yeux et regarda la lettre bêtement. Avant de penser dans un moment de lucidité qu’il aurait fallu penser à la prendre, plutôt que de la regarder comme un poisson que l’on venait juste de sortir de l’eau.

Cette fois-ci, il ne pouvait sciemment pas ne rien dire. Alors il prit son courage à deux mains, en espérant que sa panique intérieure ne s’entende pas trop dans sa voix, pour demander. Il y eut un raté. Il dut reprendre :

— Quand ?

Et pour toute réponse, elle se précipita dans les bras. Alduis était perdu. Il nageait dans un océan sans savoir dans quelle direction il devait aller. Oh si seulement Bérénice avait été là dans la pièce ! Elle aurait pu rattraper ses bévues, traduire ce qu’il avait voulu dire… Elle, elle le comprenait. Elle savait toujours déchiffrer de quoi il parlait.

Pour couronner le tout, Lavinia pleurait. Et Alduis n’arrivait définitivement pas à se détendre. Il prit une inspiration. Avant d’oser lui tapoter le dos en se râclant de nouveau la gorge.

— Tu… vas mieux ? finit-il par dire.

Il hésita une seconde. Chercha désespérément quelque chose à dire. Sans rien trouver. Il secoua la tête. Il entendit le froissement d’une feuille de papier et se souvint des deux lettres qu’elle avait eu dans les mains. Sans réfléchir, trop heureux de trouver quelque chose à dire pour occuper le silence, il s’enquit alors qu’elle reculait :

— Tu avais deux lettres ?

Ce n’était sûrement pas la meilleure chose à dire, mais il n’avait pas d’idées.
Alduis de Fromart
Alduis de Fromart
Aristocratie

Fiche perso : Fiche.
Liens et RPs : Chronologie.
Bonus Dé : 5
Multi-comptes ? : Sylvère d'Aiguemorte / Victor Millard
Messages : 777
Date d'inscription : 05/05/2020

Revenir en haut Aller en bas

[11 Janvier 1598] Ne pas oublier le bien que l'on fait |Terminé] Empty Re: [11 Janvier 1598] Ne pas oublier le bien que l'on fait |Terminé]

Message par Lavinia de Kergemont Dim 14 Fév - 20:38

Alduis s’était montré quelque peu amorphe depuis son arrivée. Elle s’en voulut immédiatement, pour le peu qu’elle connaissait de lui, il n’y avait aucun doute quant à son malaise face à son initiative. Cependant, à la présentation du courrier de son père, elle ne sut reconnaître les émotions qui l’habitaient. Le voyant indécis, elle ne put s’empêcher de le prendre dans ses bras et de répondre à son interrogation avant de fondre en larmes. 


Je n’ai pas lu la lettre qu’il t’a adressé, avoua-t-elle. Mais connaissant mon père, il doit vouloir te rencontrer rapidement.


Perdue dans ses sanglots, Lavinia ressentit les tapotements amicaux d’Alduis qui la calmèrent en un rien de temps. Elle se sentit honteuse de cette emporté ainsi devant le jeune homme qui, de toutes évidences, n’était pas friand de ce genre de marque d’affection. À sa question, elle ne savait trop quoi répondre, mais elle lui devait la vérité. Après tout, il s’était livré à elle comme personne ne l’avait fait auparavant le fameux jour où ils avaient passé la nuit ensemble chez elle.


Je… je vais mieux. Enfin, je n'essaierai plus de… je lui ai promis. Mais...


Comment lui expliquait ce qu’elle ressentait ? Que sa seule raison de vivre à cet instant était la promesse faite à Eldred ? Son père avait découvert son misérable secret et voulait s’impliquer dans cette folie. Comment lui dire qu’elle avait peur de revoir le zakrotien, qu’elle ne savait pas quoi lui dire quant à son comportement dans les bois. Il ne savait pas qui elle était vraiment, ce qu’elle endurait auprès de son mari, ce qui arriverait si elle retournait chez elle… Ses réflexions la tourmentaient tellement qu’elle en froissa la deuxième lettre, celle qu’elle voulait effacer de sa mémoire, celle qu’elle tenta de faire disparaître.


C’était peine perdue, lorsqu’elle se détacha du jeune homme sa première interrogation se dirigea vers cette lettre. Ses paupières se fermèrent un court instant lorsque ses mots résonnèrent dans la pièce.


Tu avais deux lettres ?


Je… oui, admit-elle. 


Elle ne savait plus quoi faire, lui en parler ou non ? Elle commença à paniquer et tenta de se dérober.


Mais ce n’est rien , je ne sais même pas pourquoi je l’ai apporté avec moi. Je… Ce ne sont que des mots après tout ! Je me fais encore des idées ! À cette distance, il ne peut rien...


Elle tentait de se rassurer, mais au fond d’elle, elle savait que même à des kilomètres Antoine était capable du pire. Et si il envoyait quelqu’un ? Qu’on l’observait ? Que sous ses ordres des sous-fifres viennent faire du mal aux personnes qu’elle côtoyait, à Eldred ou même à Alduis si on la voyait sortir de Fromart !

Il faut que j’arrête de voir Eldred… même toi, je vais vous mettre en danger ! Je ne me le permettrais pas !
Lavinia de Kergemont
Lavinia de Kergemont

Fiche perso : Fiche
Liens et RPs : Journal
Bonus Dé : 3
Multi-comptes ? : Rose-Abelle
Messages : 225
Date d'inscription : 22/11/2020
Age : 30
Localisation : Braktenn

Revenir en haut Aller en bas

[11 Janvier 1598] Ne pas oublier le bien que l'on fait |Terminé] Empty Re: [11 Janvier 1598] Ne pas oublier le bien que l'on fait |Terminé]

Message par Alduis de Fromart Sam 20 Fév - 19:09

Une lettre de Dyonis. Une invitation de Dyonis. Il devait être tombé sur la tête. Quand ? Oui, rapidement, certainement. C’était l’une des choses qu’Alduis avait remarqué : ce point commun pour aller droit au but. Il hocha la tête. Il n’osait pas ouvrir. Pas alors que Lavinia pleurait dans ses bras et qu’il lui tapotait l’épaule maladroitement en espérant que cela suffise à sécher ses larmes.

Et étrangement, quand bien même il se sentait bien pitoyable, cela fonctionna. Il osa alors sourire. Sans vraiment réaliser. Mais une réussite n’en entraînait pas forcément une autre et sa question resta très impersonnelle au fond des choses. Tu vas mieux. N’aurait-il pas pu trouver quelque chose de mieux ? Bérénice n’aurait certainement pas dit cela ! Il se râcla la gorge.

Lavinia répondit. Hésitante. Elle n’essaierait plus ? Vraiment ? Il avala sa salive et baissa les yeux. Il secoua la tête.

— Je ne sais pas… Je ne sais pas comment tu fais.

Parce qu’il aurait été incapable de promettre. Parce que quoi qu’il fasse, l’envie restait présente. L’idée demeurait tentante, malgré Eldred, malgré Alexandre, malgré Bérénice et malgré Éléonore. Malgré Lavinia aussi. Il continuait de penser au vide sous ses pieds, qui appelait. Ou bien, à sa lame, à la douleur de la sentir s’enfoncer dans son ventre. Sentir sa vie fuir entre ses doigts ensanglantés… Qu’aurait-il pu dire ?

L’idée continuait de lui trotter dans la tête quand il passait à côté d’une fenêtre et à chaque fois, il accélérait le pas. Parce qu’il avait honte de continuer à y penser. Honte de ne pas se satisfaire de sa vie, alors que tout le monde lui répétait qu’il n’avait pas le choix.

Il secoua la tête pour penser à autre chose. Mais l’idée restait toujours plus ou moins présente dans sa mémoire. Elle était toujours là, dans un coin, se faisant petite, mais là tout de même.

Lavinia semblait incertaine. Alors il hocha la tête.

— Je comprends, murmura-t-il.

Et c’était vrai, il comprenait ce qu’elle ressentait. Il ne put s’empêcher de lui demander :

— Tu ne m’en veux pas ?

Mais gêné, il tourna son attention vers ces deux lettres. Il l’écouta parler, sans réagir, jusqu’à ces quelques mots :

— À cette distance, il ne peut rien...

Il n’avait pas besoin de précisions pour comprendre. Il. Antoine de Kergemont. Son mari. Quant à la suite, elle le fit bondir plus vivement que prévu. Ne plus voir Eldred ? Mais quelle idée !

— Ah non ! C’est hors de question ! Tu as la moindre idée de ce que cela provoquera, si tu arrêtes de voir Eldred ? De toute manière, il est assez grand pour se débrouiller tout seul sans que tu t’inquiètes pour lui. Et moi aussi.
Alduis de Fromart
Alduis de Fromart
Aristocratie

Fiche perso : Fiche.
Liens et RPs : Chronologie.
Bonus Dé : 5
Multi-comptes ? : Sylvère d'Aiguemorte / Victor Millard
Messages : 777
Date d'inscription : 05/05/2020

Revenir en haut Aller en bas

[11 Janvier 1598] Ne pas oublier le bien que l'on fait |Terminé] Empty Re: [11 Janvier 1598] Ne pas oublier le bien que l'on fait |Terminé]

Message par Lavinia de Kergemont Sam 20 Fév - 20:39

Elle non plus ne savait pas comment elle faisait. Avait-elle définitivement tiré un trait sur son désir de disparaître ? Non, il fallait qu’elle écarte cette ombre qui se tapissait au fond de son esprit et qu’elle se concentre sur la promesse faite à Eldred.

J’aimerai me montrer forte… pour une fois. Tu comprends ce que je ressens, n'est-ce pas ?

Les craintes d'Alduis surprirent la jeune femme. Lavinia n'avait rien à lui reprocher, au contraire. Elle connaissait les tourments qui l'habitaient, et pourtant il était venu à son secours. Que ce soit pour elle ou bien pour soutenir Eldred, il était venu et c'est tout ce qui importait.

T'en vouloir ? Mais pourquoi cela ? C'est plutôt toi qui dois m'en vouloir pour ce qui s'est passé lors de cette tempête…

Le sujet de la lettre de son époux fut amené malgré elle. Ses craintes, le jeune homme les balaya comme un fétu de paille. Il s'offusqua même de la part d'Eldred. Pourquoi mettait-on toujours en doute ses dires quand il s’agissait de son époux ? La parole des femmes était toujours aussi peu prise en considération… Elle en était sûre, même la visite de la matronne promise par son père ne changerait rien, elle serait toujours traitée comme affabulatrice. D’un geste d’humeur, elle colla la fameuse lettre sur le torse d’Alduis.

Tu es pourtant soldat ! s’emporta-t-elle les larmes aux yeux. Tu as bien dû entendre tout ce qui se dit sur le fabuleux Antoine de Kergemont, ses exploits, ses tendances et son amour pour la violence ! Pourquoi vous le prenez tous à la légère ?

Son père aussi, lui avait tenu ce genre de discours. Qu’il attendait volontiers qu’Antoine se manifeste et cela sans ressentir une quelconque peur. Mais personne ne l’avait vu comme elle le voyait. Ils n’étaient pas là à chacun de ses retours au domaine. Il n’était pas parti à la chasse avec ce pauvre noble un peu trop expressif envers sa personne. Même à l’article de la mort, il avait encore trouver cette force pour vouloir la corriger à sa manière.

Ce que cela provoquera ? Je ne suis pas grand chose pour lui, on ne se connait pas depuis longtemps. C’est surtout son devoir envers mon père qui le motive contrairement à ce qu’il veut me faire croire ! Il est esclave, pieds et poings liés à mon père ! Imaginons que cela le peine quelque peu, il s’en remettra ! Il a connu bien pire pour se retrouver ainsi prisonnier. Mais le plus important c’est qu’il sera en vie !

Elle était là, cette fameuse ombre, là à grignoter chaque parcelle de lumière qu’elle avait eu tant de mal à créer. L’angoisse refaisait surface et son envie de fuir par la même occasion. Son imagination s’emballait. Elle voyait les potentiels futurs défilés dans son esprit. Eldred à la prévôté. Eldred enchaîné derrière les barreaux. Eldred montant sur les planches en place public. Les assassins d’Antoine sévirent en ville. Eldred dans une mare de sang. Son père. Alduis et bien d’autres. Elle ne pouvait pas. Elle voulait que ces images arrêtent de la harceler. Elle devenait folle. Elle ne pouvait plus résister à leurs appels.

Je n’ai pas le choix… Je dois retourner auprès de mon époux… Je dois…

Lavinia remarqua alors la fenêtre de la pièce. Si proche d’elle. Pourquoi était-elle à ce point tenter alors qu’elle avait promis ?
Lavinia de Kergemont
Lavinia de Kergemont

Fiche perso : Fiche
Liens et RPs : Journal
Bonus Dé : 3
Multi-comptes ? : Rose-Abelle
Messages : 225
Date d'inscription : 22/11/2020
Age : 30
Localisation : Braktenn

Revenir en haut Aller en bas

[11 Janvier 1598] Ne pas oublier le bien que l'on fait |Terminé] Empty Re: [11 Janvier 1598] Ne pas oublier le bien que l'on fait |Terminé]

Message par Alduis de Fromart Mar 2 Mar - 10:37

Elle avait dit qu'elle ne recommencerai pas. Où en trouvait-elle la force ? Ne regrettait-elle pas d'avoir été sauvée, comme il en voulait — inconsciemment — à tous ceux qui étaient intervenus ? Visiblement non. Pourtant, elle aurait eu le droit. Alduis l'aurait compris. Et puis, comment était-il censé lui en vouloir d'avoir cherché à soulager son esprit, lui qui avait autant de cadavres dans la mémoire et qui était incapable de les oublier ?

Sa mère blanche, dans un lit blanc.
Soffrey, empalé, troué, percé.
Camille, écrabouillé.
Mathurin, disloqué, le crâne fendu sous l'impact de la chute.
Et Ariste… rongé par le typhus.

— Tu n'avais peut-être pas envie d'être sauvée, répondit-il, en avalant sa salive.

Quant à la lettre d'Antoine de Kergemont… Il secoua la tête. Avait-elle seulement conscience de quelles conséquences il y aurait sur Eldred, si son départ s'avérait réel ? Eldred savait se défendre, et il se serait senti blessé d'apprendre que Lavinia ne l'en pensait pas capable, Alduis en était sûr.

Lui-même n'en doutait pas une seconde. Il avait une foi aveugle en le Zakrotien. Parce qu'il était le seul à savoir ramener son esprit dans son corps quand il dérivait un peu trop loin de ses points d'ancrage. Elle lui colla soudainement la lettre sur le torse, larmoyante, ce qui le fit sursauter.

Oui, il était soldat, et toute sa vie se résumait à la guerre. Il était on ne peut mieux placé pour savoir que les champs de bataille azimutaient à tel point les sens que tout homme perdait la notion de raison. C'était ainsi. Être violent quand on était à la guerre, c'était normal, c'était même le premier réflexe de survie quand on sentait une arme qui s'apprêtait à vous décapiter.

Antoine de Kergemont était redoutable. Et elle avait raison de s'inquiéter. Mais elle se leurrait sur un point… Personne ne le prenait à la légère. Ni lui-même, ni Eldred. Il ne répondit rien. A vrai dire, il voulut, mais elle ne lui laissa pas le temps de trouver ses mots pour renchérir :

— Je ne suis pas grand-chose pour lui, on ne se connaît pas depuis longtemps.

— Eh bien tu te trompes, rétorqua-t-il, cette fois sans la moindre once d’hésitation. Tu te trompes parce que tu comptes beaucoup pour lui. Et il ne s’en remettra jamais, de cela je peux te l’assurer. Il ne s’en remettra jamais, parce que plus jamais il ne voudra croire à l’amour. Il a ses blessures comme les autres, et elles se rouvriront de plus belle si tu imagines un seul instant que le moindre mal qu’il te sera fait ne lui importe pas.

Il soupira et se tordit les mains, mal à l’aise. Il s’imaginait bien quelles images hantaient son esprit à l’heure actuelle.

— Je n’ai pas le choix… Je dois retourner auprès de mon époux… Je dois...

Alduis secoua la tête. Tout à coup, il se sentait idiot… Il ne sut pourquoi, il murmura simplement pour toute réponse :

— Tu pourrais rester là, si tu veux...
Alduis de Fromart
Alduis de Fromart
Aristocratie

Fiche perso : Fiche.
Liens et RPs : Chronologie.
Bonus Dé : 5
Multi-comptes ? : Sylvère d'Aiguemorte / Victor Millard
Messages : 777
Date d'inscription : 05/05/2020

Revenir en haut Aller en bas

[11 Janvier 1598] Ne pas oublier le bien que l'on fait |Terminé] Empty Re: [11 Janvier 1598] Ne pas oublier le bien que l'on fait |Terminé]

Message par Lavinia de Kergemont Sam 6 Mar - 6:58

Cette phrase résonna dans un esprit d’une manière désagréable, dérangeante, inavouable.

Tu n’avais peut-être pas envie d’être sauvée

Quand elle avait vu Eldred dans cette tempête de neige, elle avait hésité. Puis, elle avait fuit, malgré ses appels, elle s’était obstinée à le décourager dans ses tentatives de lui venir en aide. Voulait-elle être sauvée ? Elle avait la réponse, mais l’accepter était une autre paire de manche.

Non…chuchota-t-elle, dans un murmure. Il a insisté et.. avais-je le choix ? J’ai simplement fait ce qu’il voulait, on m’a appris à ne pas être égoïste et ne pas se concentrer sur mes propres désirs. Précepte que j’avais honteusement oublié lorsque… je me suis enfuie.

Alduis resta muet à ses avertissements sur Antoine. Pourquoi personne ne le voyait comme elle ? C’était à se demander si son comportement était vraiment si désavouable que cela. Finalement, plus le temps passait, plus elle voyait son unique échappatoire se dessiner. Elle devait reprendre sa place d’épouse, faire ce qu’on attendait d’elle en arrêtant de se plaindre.

Les aveux d’Alduis la détourna de ses pensées de plus en plus sombre. Elle comptait beaucoup pour Eldred. Elle.. une femme aussi niaise et inintéressante ? Au point de ne jamais s’en remettre ? C’était tout bonnement impossible…

Mais… comment ? Je … après ce qui s’est passé, j’ai peur de le revoir. Il ne sait pas pour moi… pour Antoine.

Lavinia avait peur de ce qu’il pourrait penser d’elle. Comment se justifier ? Lui avouer la vérité et lire le dégoût dans son regard ? Jouer la pauvre cruche qu’elle était en prétextant une crise d'hystérie ? La panique la gagna de nouveau quand des scènes cauchemardesques assaillirent son esprit. Comment se sortir de cet enfer ?
Une nouvelle fois, les paroles d’Alduis la ramenèrent à la raison.

Tu pourrais rester là, si tu veux…

Rester à Fromart ? Elle devait vraiment paraître désespérée et inspirée de la pitié pour lui proposer l’hospitalité. D’un autre côté, temps qu’elle se sentirait menacé par son époux, il vaudrait mieux ne pas loger là où il irait la chercher en premier.
Timidement, elle enserra de nouveau Alduis pour poser sa tête sur son torse.

Merci.

Ce moment d’apaisement lui fit revenir en mémoire un détail important qu’elle avait bien failli oublier.
 
Au fait, j’étais chargée de te trouver un cadeau pour te remercier. J’ai eu une idée, mais j’espère qu’elle ne te déplaira pas. Cela t’apportera une responsabilité peut-être malvenue… Il est dans le couloir.  
Lavinia de Kergemont
Lavinia de Kergemont

Fiche perso : Fiche
Liens et RPs : Journal
Bonus Dé : 3
Multi-comptes ? : Rose-Abelle
Messages : 225
Date d'inscription : 22/11/2020
Age : 30
Localisation : Braktenn

Revenir en haut Aller en bas

[11 Janvier 1598] Ne pas oublier le bien que l'on fait |Terminé] Empty Re: [11 Janvier 1598] Ne pas oublier le bien que l'on fait |Terminé]

Message par Alduis de Fromart Ven 19 Mar - 23:51

C'était un poids supplémentaire sur ses épaules que de savoir qu'il avait sauvé une personne qui n'avait aucune envie de l'être. Il avait fait, précisément, ce qu'il reprochait aux autres. Il avait privé une femme d'un repos qu'il continuait d'espérer absurdement.

Si Lavinia était égoïste, alors il l'était aussi. Et peut-être davantage, parce qu'il avait essayé une fois, deux fois, trois fois... Quatorze fois. Il aurait certainement dû abandonner, comprendre qu'il n'y arriverait pas, mais il n'y parvenait pas. À croire qu'il s'agissait désormais d'une guerre entre la mort et lui. La vie s'accrochait à lui, comme le liseron s'infiltre partout, et il s'était mis en tête de l'éradiquer. Mais il fallait croire qu'il y avait plus sournois que les mauvaises herbes.

Alduis ne répondit pas. Il ne savait pas quoi dire de plus. Il n'était pas adroit avec les mots, voilà tout. Alors s'en servir pour consoler, c'était tâche impossible.

Lavinia se trompait : il ne sous-estimait pas Antoine. Il la croyait, et mesurait le danger qu'elle présentait en l'incarnation du mari. Mais elle aurait dû faire confiance à Eldred, elle aurait dû accorder plus de foi à ses paroles. Et comme il le lui disait, la jeune femme s'étonnait.

— Eldred est la personne la plus stable que je connaisse, c'est le seul qui arrive vraiment à me ramener quand... je ne sais plus vraiment où je suis.

Et quoi qu'elle en dise, son meilleur ami restait plus important à ses yeux. S'il avait dû choisir, il n'aurait pas hésité une seconde à choisir Eldred plutôt que la jeune femme. Parce qu'il se demandait, ce qu'il aurait fait sans lui ces derniers temps. Aurait-il risqué de se perdre éternellement dans les méandres de son esprit ? Peut-être.

— S'il ne le sait pas, alors il suffit de lui dire, répondit sinplement Alduis, avec son manque de subtilité habituelle.

Il fit une pause. Avant d'ajouter après quelques secondes de réflexion :

— Tu veux que je te dise ce qui le blesserait le plus ? C'est que tu t'imagines être la seule capable de résoudre ce problème. Que tu envisages de rentrer.

Elle ne pouvait pas se débrouiller seule. Non parce qu'elle était une femme, bien au contraire, mais parce qu'il avait essayé toutes ces années. Cela n'avait fait qu'une seule et unique chose : préparer sa tombe. Avec le recul, Alduis regrettait de ne pas avoir accepté l'aide d'autrui. De Bérénice, et de tous les autres. Il n'avait jamais été vraiment seul. Il avait simplement refusé d'ouvrir les yeux, à cause de la peur de ne rencontrer que le vide. Il n'y avait rien de pire que le vide, que l'incertitude, qui l'avait rongé des années durant.

Il ne sut vraiment pourquoi, mais il lui proposa de rester. Il ne s'était pas attendu à une telle réaction. Elle le serra de nouveau dans ses bras. Alduis en fut déstabilisé. Il supposait que... cela voulait dire... « oui » ?

Il lui tapotait le dos avec un peu de gêne quand elle recula. La suite le surprit encore que l'étreinte. Un cadeau ? En plus de l'invitation ? Pour lui, véritablement ? Alduis se tordit les mains nerveusement. Il n'y avait pourtant pas de raison.

Des remerciements n'étaient pas suffisants ? Il fallait en plus ajouter les présents. Des responsabilités. C'était pourtant suffisamment compliqué sans en rajouter mais... mais... mais un cadeau ne se refusait pas. Il y aurait eu là faute digne d'un blasphème. Alors il hocha la tête. Il se dirigea vers la porte pour l'ouvrir, mais s'arrêta la main sur la poignée. Un cadeau... Il n'en revenait pas. Il ne savait pas vraiment comment réagir.

Il se ravisa et laissa passer Lavinia en première. Cela le rassurait. Comme si ce cadeau derrière cette porte, dans le couloir, avait risqué de lui bondir au visage. C'était idiot, absurde, stupide. Qu'aurait-il pu lui arriver dans son propre château ? Néanmoins, l'idée d'être remercié — et de risquer de commettre un impair — le rendait terriblement nerveux.

— Tu peux passer la première,

Quelle allure il avait, le lieutenant, de ne pas avoir peur des cadavres — du moins pas vraiment — mais de craindre un petite cadeau. Il secoua la tête.
Alduis de Fromart
Alduis de Fromart
Aristocratie

Fiche perso : Fiche.
Liens et RPs : Chronologie.
Bonus Dé : 5
Multi-comptes ? : Sylvère d'Aiguemorte / Victor Millard
Messages : 777
Date d'inscription : 05/05/2020

Revenir en haut Aller en bas

[11 Janvier 1598] Ne pas oublier le bien que l'on fait |Terminé] Empty Re: [11 Janvier 1598] Ne pas oublier le bien que l'on fait |Terminé]

Message par Lavinia de Kergemont Ven 30 Avr - 11:07

Alduis connaissait à la fois Eldred et Antoine, si elle devait suivre les conseils de quelqu’un c’était bien de lui. Si son ami certifiait que Eldred pouvait comprendre et supporter ses blessures, alors elle se rangerait à ses côtés. Elle ne voulait plus blesser qui que ce soit, sa famille, les personnes chères à son cœur. Alduis avait raison, elle ne pouvait plus se morfondre seule et pensait qu’elle pouvait tout régler sans l’aide de qui que ce soit. Ces derniers jours l’avaient prouvé ! Ses décisions causaient plus de bien que de mal, elle n’avait plus l’esprit clair… elle avait besoin d’aide.

Sa décision était prise, jamais elle ne retournerait auprès d’Antoine, du moins pas seule. Elle allait tout avouer à Eldred au risque de le perdre, mais au moins son secret trop lourd à porter sera enfin révélé. La seule chose qui l’inquiétait était sa faible volonté, elle était tellement fatiguée qu’elle craignait de céder de nouveau à ses vieux démons.  

Je ne veux plus blesser qui que ce soit à cause de mes faiblesses. Je vais travailler sur ce point, je ne veux plus être un poids pour ceux que j’aime.

L’invitation d’Alduis était comme un gilet de sauvetage qui lui permettrait de maintenir la tête hors de l’eau. Un changement d’environnement lui ferait le plus grand bien, pour réfléchir, se reconstruire, redevenir la femme forte qu’elle était autre fois. Elle espérait que cette invitation ne dérangerait pas Bérénice et encore moins Monsieur de Fromart à qui elle n’avait pas fait bonne impression.

Alduis lui indiqua la porte à l’annonce du petit cadeau surprise. Elle croisa les doigts pour ne pas avoir encore commis un impair, mais elle espérait que le jeune homme s'amouracherait de son présent à sa simple vue.

Une sourire sincère naquit sur le visage de Lavinia qui s’empressa de relever ses jupons et de s'engouffrer dans le couloir à la manière d’une enfant surexcitée. Elle se place devant un petit panier d’osier posé à même le sol et fit en sorte que sa toilette cache le tout tandis que Alduis apparaissait à sa suite.
Elle comprit que le jeune homme s'interrogeait sur la nature de son cadeau quand son regard scanna les environs à la recherche du fameux présent qu’il n’arrivait pas à repérer. Elle ne fit pas durer le suspense plus longtemps et, après avoir racler légèrement de la gorge, fit un pas de côté pour dévoiler le panier.

On entendait clairement quelque chose bouger à l’intérieur, mais pour le moment aucun son ne parvenait à leurs oreilles. C’était parfait ! Elle invita Alduis à venir regarder ce qui se cachait ainsi. Le jeune homme s’approcha à pas mesuré et entrouvrit délicatement le dessus du panier.


Cadeau surprise:
Lavinia de Kergemont
Lavinia de Kergemont

Fiche perso : Fiche
Liens et RPs : Journal
Bonus Dé : 3
Multi-comptes ? : Rose-Abelle
Messages : 225
Date d'inscription : 22/11/2020
Age : 30
Localisation : Braktenn

Revenir en haut Aller en bas

[11 Janvier 1598] Ne pas oublier le bien que l'on fait |Terminé] Empty Re: [11 Janvier 1598] Ne pas oublier le bien que l'on fait |Terminé]

Message par Alduis de Fromart Lun 24 Mai - 14:53

Ce n'était pas une question de blesser son entourage... Ni même d'être un poids... Pourtant, il comprenait ses doutes. Parfois, il les ressentait aussi. Mais sans parvenir à mettre des mots lui-même sur ce qu'il ressentait, il préféra conserver le silence et ramener le sujet vers ce cadeau. Le seul problème, c'est qu'il avait peut-être aussi peur de recevoir un cadeau que de se pencher sur les questions précédentes. Pourquoi un cadeau ? ...

Lavinia passa la première. Elle semblait impatiente. Alduis la suivit et se frotta les mains distraitement, en passant la porte à son tour. Il ne savait pas à quoi s'attendre. Comment était-on censé réagir quand on recevait un cadeau ? Il ne savait plus vraiment, il craignait de faire un impair et...

Le couloir se révéla. Lavinia était là, debout, mais il n'y avait pas de cadeau en vue. D'un regard, il jugea les alentours, à la recherche de quelque chose qui pourrait expliquer la situation. Peut-être qu'il avait mal compris ? L'attente fut néanmoins de courte durée. La jeune femme se décala enfin et les plis de sa robe révélèrent un panier. Alduis guetta son regard pour savoir comment réagir. Est-ce qu'il voyait bel et bien le panier... bouger ?

Lavinia l'invita à s'approcher. Alduis hésita quelques secondes puis il s'approcha, prudemment, après s'être dit que c'était ridicule d'avoir peur d'un panier. Ce n'était qu'un cadeau. Qu'y avait-il à craindre ? Lorsqu'il ne restait qu'un pas ou deux, la jeune femme souleva le bord du panier pour en dévoiler l'intérieur. En y distinguant la petite boule de poils qui se trouvait là, il marqua un temps d'arrêt. C'était vivant, c'était mouvant. Un animal. Un chat.

Un chaton, même.

Alduis releva la tête vers Lavinia, regarda de nouveau la petite créature ronronnante. Refit un aller-retour entre les deux, puis un troisième. C'était vraiment pour lui ? Il ne savait pas vraiment quoi dire, comme d'habitude, à vrai dire. Il s'accroupit d'un coup, pour se mettre au niveau du panier et tendit la main, peut-être un peu vite. Le chat eut un mouvement de recul alors il ralentit et approcha les doigts plus lentement. Il avait un petit museau humide, et il était si petit qu'il aurait pu loger dans ses mains en coupe.

— Il a un nom ?

Puis, il se souvint qu'il n'avait pas remercié et que pour un cadeau, c'était la moindre des choses. Il releva la tête et dit avec un hochement de tête :

— Merci... Lavinia.
Alduis de Fromart
Alduis de Fromart
Aristocratie

Fiche perso : Fiche.
Liens et RPs : Chronologie.
Bonus Dé : 5
Multi-comptes ? : Sylvère d'Aiguemorte / Victor Millard
Messages : 777
Date d'inscription : 05/05/2020

Revenir en haut Aller en bas

[11 Janvier 1598] Ne pas oublier le bien que l'on fait |Terminé] Empty Re: [11 Janvier 1598] Ne pas oublier le bien que l'on fait |Terminé]

Message par Lavinia de Kergemont Mer 14 Juil - 11:12

L’espace d’un moment Alduis parut perplexe en découvrant le chaton. Ses yeux ne cessaient de faire des aller-retours sans pour autant vouloir se poser  véritablement sur son présent. Lavinia ne savait pas pourquoi, mais quand elle avait croisé le regard de ce petit être, elle avait de suite pensé au jeune homme. Cependant, à voir Alduis quelque peu perdu, elle se demandait si son idée avait été la bonne. Après tout, un animal demandait de l’attention et de donner de sa personne et cela pendant de longues années.

Lavinia commença à paniquer. Et si son présent était vu comme une contrainte ? Et si Alduis se trouvait pris au piège avec cette responsabilité forcée ? La jeune femme se mordit la lèvre de nervosité tandis que ses mains jointent se serrèrent. Elle devait s’assurer de ne pas avoir commis une erreur monumentale.

J’ai conscience que cela implique une responsabilité peut-être mal venue. Néanmoins, si ce poids est trop lourd à porter je pourrais tout à fait essayer de trouver un cadeau plus approprié.

Contre toute attente, et malgré son laïus désespérant, Lavinia regagna espoir quand son ami esquissa un mouvement de rapprochement. Un premier certes brusque, qui était du Alduis tout craché, mais le contact se fit. Un petit moment suspendu dans le temps. Lavinia sursauta même à la question du jeune homme, trop concentré sur cet instant à en couper le souffle.

Il n’a pas encore de nom. C’est à son compagnon de route de lui en offrir un !

Son ami la remercia et il n’avait pas besoin de le faire, c’est elle qui était venue le remercier après tout.

C’est moi, rectifia-t-elle. Bien évidemment, si tu as besoin d’aide pour quoique ce soit concernant cette charmante boule de poils, je serais là. Un peu comme un marraine
Lavinia de Kergemont
Lavinia de Kergemont

Fiche perso : Fiche
Liens et RPs : Journal
Bonus Dé : 3
Multi-comptes ? : Rose-Abelle
Messages : 225
Date d'inscription : 22/11/2020
Age : 30
Localisation : Braktenn

Revenir en haut Aller en bas

[11 Janvier 1598] Ne pas oublier le bien que l'on fait |Terminé] Empty Re: [11 Janvier 1598] Ne pas oublier le bien que l'on fait |Terminé]

Message par Alduis de Fromart Lun 9 Aoû - 14:52

Un chaton. S’il s’était attendu à un cadeau pareil ! Il ne savait plus vraiment ce qu’il devait dire, ce qu’il devait faire… Et Lavinia se sentit obligée de se justifier. Il secoua la tête à son attention. Non, non, c’était très bien. Il n’avait jamais eu à s’occuper de d’autres animaux que de chevaux, mais il supposait que ce ne serait pas vraiment plus dur. Après tout, les chats ne parlaient pas et ils n’attendaient aucun comportement spécifique. Ça irait très bien.

Il se décida enfin à s’accroupir. Trop rapidement dans un premier temps mais il ralentit. Il ne fallait pas être brusque. Tout comme avec les chevaux. Jusque là, il n’était pas vraiment dépaysé. Mais avait-il un prénom ? La question lui vint naturellement, alors que le silence s’étirait depuis quelques instants. Il sentit même la jeune femme sursauter.

La réponse ne le surprit pas vraiment. Il observa l’animal dans le panier, le gratouilla entre les deux oreilles puis hocha la tête. Très bien, il allait lui en donner un dans ce cas.

— Alors ce sera Honneur.

Il n’avait pas eu besoin de réfléchir longtemps. Honneur et Courage, c’étaient précisément les deux valeurs qu’il estimait le plus. Il se redressa alors que Lavinia rappelait que c’était à elle de le remercier. Il ne répondit pas. Il n’avait pas envie de se lancer dans ce genre de débat : il n’en sortirait rien de plus que les autres fois. Mais il lui adressa néanmoins un sourire et hocha la tête, afin de lui signifier qu’il se rappelerait de sa proposition d’aide, à l’avenir.
Alduis de Fromart
Alduis de Fromart
Aristocratie

Fiche perso : Fiche.
Liens et RPs : Chronologie.
Bonus Dé : 5
Multi-comptes ? : Sylvère d'Aiguemorte / Victor Millard
Messages : 777
Date d'inscription : 05/05/2020

Revenir en haut Aller en bas

[11 Janvier 1598] Ne pas oublier le bien que l'on fait |Terminé] Empty Re: [11 Janvier 1598] Ne pas oublier le bien que l'on fait |Terminé]

Message par Contenu sponsorisé


Contenu sponsorisé


Revenir en haut Aller en bas

Revenir en haut

- Sujets similaires

 
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum