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[10 Décembre 1597] Une âme solitaire, troublée

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Message par Cassandre Velasquez Lun 8 Fév - 18:03

[10 Décembre 1597] Une âme solitaire, troublée Decor_10

Peu après son départ du château de Frenn et cette visite tumultueuse faite à Eldred, Cassandre était rapidement retournée en ville pour faire les courses. Elle traîna cependant pour rentrer. Les mains serrées autour de l'anse de son panier, elle marchait lentement, sans véritablement regarder devant elle. Son esprit entendait les leçons de morale de son ami zarkotien. De ses menaces. De ses avertissements. Il devait avoir raison. Il savait mieux la vie qu'elle. Pourtant, ses paroles la laissaient sceptique.

La fillette finit par s'installer sur une caisse, les jambes pendantes dans le vide, entre deux étals de boutiques. Les effluves des miches de la boulangère toute proches lu flattaient les narines. Devant elle, un apothicaire vantait ses produits et ses remèdes. Quelques enfants s'amusaient à se pourchasser, sans se soucier de bousculer les passants.

Son esprit à elle restait bloqué sur les mentions faites par Eldred sur le fait que ce maudit Alduis de Fromart lui ressemblerait. Ses épaules se haussèrent dans un geste d'agacement. Comme si elle avait le moindre rapport avec cette andouille moisie ! Elle le chassa de ses pensées mais les images d'Alexandre lui vinrent ensuite, plus exaspérantes encore. Pourquoi celui-là lui avait sauvé la vie l'autre jour ? C'était épouvantable de devoir sa vie à un ennemi ! Un sourire cruel se peignit sur son visage. Au moins, elle s'était un peu vengée un peu après en exposant à son amant cette histoire de tisonnier. Il n'avait absolument pas aimé. Elle se rappelait avec satisfaction du palissement de son visage à cette révélation. Comme c'était agréable de frapper un ennemi en lui portant un coup décisif ! Mais ça ne soulageait pas d tout. Et ça ne délivrait pas des doutes et des questions.

Sur ces pensées, Cassandre releva la tête vers le ciel dégagé et poussa un long soupir. Elle devrait rentrer. le soleil indiquait le début de l'après-midi et Irène allait finir par s'inquiéter. Mais elle n'avait pas envie. Si elle retournait de suite à la maison, elle devrait faire semblant que tout allait bien, ce qui la gênait. Alors, elle préférait attende encore un peu. Attendre que ces doutes passent.

S'ils passaient bien...



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Message par Irène d'Aubeville Lun 8 Fév - 23:00

[10 Décembre 1597] Une âme solitaire, troublée Cardin13
Cardinal Matthieu Cassin, 31 ans

Matthieu était resté, occupé à travailler, presque toute la matinée dans son office. Cependant, il s'était décidé à sortir, en partie car Cecilia trainait plus que de coutume pour sa promenade. Il l'avait attendu, avant de se dire qu'elle s'était peut-être perdue. Après tout, elle n'avait pas encore l'habitude de cette grande ville. Il avait aventuré le nez dehors, profitant de l'occasion pour prendre un peu de ce soleil qui lui manquait quelque peu ces derniers jours.

Il descendit vers le marché, considérant que, si elle était perdue, il fallait qu'il se rendre au centre de tout pour trouver sa piste. Il se faufila entre les caisses et les étals. Les gens se découvraient, les mères faisaient incliner leurs enfants sur son passage. Il bénissait deux trois badauds et adressaient des saluts polis au passage, soucieux de bien représenter l'image de Rome également auprès de la population. Après tout, il fallait bien se plier également à cet exercice.

Alors qu'il observait d'un regard vague des potirons sur un étal, sur regard se porta sur de petites jambes qui appartenait à une petite fille. Il s'interloqua en reconnaissant son visage.

- Cassandre ?

Il ne lui demanda pas pourquoi elle là, ç'aurait été stupide, avec son panier, c'était sans doute pour les courses. Aussi se contenta-t-il de cette brève interpellation interrogative.
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Message par Cassandre Velasquez Mar 9 Fév - 11:01

Cassandre fixait d'un regard vague l'échoppe de l'apothicaire devant elle et le commerçant qui discutait avec une femme sur les remèdes possibles contre l'insomnie. Elle ne perçut pas tout de suite l'approche de son oncle et tressaillit en entendant sa voix l'interpeler. Elle releva la tête et s'inclina poliment.

"Bonjour oncle Matthieu."

En apercevant sa silhouette pourpre, la fillette repensa aux avertissements d'Irène qui affirmait qu'elle ressemblerait à son frère, empli de colère. Elle ne comprenait pas pourquoi. Lors de son retour, la semaine dernière, son oncle avait été un peu sévère, sans doute à cause de sa fonction, mais elle n'avait senti de colère en lui. Au contraire, il s'était montré patient à lui expliquer des mots compliqués. La fillette eut une légère hésitation puis demanda franchement :

"Oncle Matthieu ? Pourquoi c'est mal d'être en colère ?"

Avant qu'il ne commence à répondre, elle ajouta rapidement :

"Irène, elle m'a dit plusieurs fois que je vous ressemblais à avoir des colères. Que c'était mal. Mais quand il y a des choses injustes, quand les gens sont méchants, c'est pas normal d'être en colère ? Si on est pas en colère, ça veut dire qu'on laisse passer les choses méchantes, non ?"
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Message par Irène d'Aubeville Lun 15 Fév - 18:00

[10 Décembre 1597] Une âme solitaire, troublée Cardin13
Cardinal Matthieu Cassin, 31 ans

Matthieu pencha la tête et laissa passer un sourire. La petite le saluait poliment. Il hésita mais lui tapota la tête.

- Bonjour à toi aussi. Comment vas-tu ?

Il se détendit, décontracté, oubliant son souhait premier d'aller retrouver son apprenti. Après tout, il pouvait bien se poser une minute pour dire bonjour à sa nièce dont il avait pu apprécier l'intelligence et la vivacité au cours du dîner qu'ils avaient partagé chez sa sœur. Alors qu'il pensait enchaîner sur des banalités, sa question le décontenança. Il cligna des yeux avant de froncer les sourcils, non par colère mais avec un air interloqué. Il ne put d'ailleurs pas demander de plus amples explications qu'elle commença à développer et crut donc à une nouvelle question purement théologique. Cependant sa première affirmation le perdit davantage. Lui ? En colère ? Pourquoi diable... ? D'où venait cette nouvelle idée saugrenue ? Il s'éclaircit la gorge.

- Je ne vois pas de quoi elle veut parler... si je suis en colère, éventuellement, c'est contre les ennemis de Dieu et cela, je pense que c'est normal. Et oui, il est parfois juste d'être en colère quand des gens font des choses méchantes.

Il eut soudain l'exemple parfait et hocha la tête.

- Vois-tu Jésus qui chasse les marchands du temple ? Il était en colère et avec raison, car ces gens agissaient mal.

Il leva cependant le doigt avec un air sérieux.

- Mais comme le Christ nous l'a enseigné, il est parfois nécessaire d'au contraire réprimer la violence et la colère est, après tout, l'un de sept péchés capitaux. Il faut donc apprendre à se raisonner et, parfois, la colère est mauvaise conseillère. Il vaut mieux répondre aux gens méchants par l'ignorance du mal qu'ils souhaitent nous faire. s'il voit que cela ne nous touche pas, ils nous laisseront tranquille. Et ce n'est pas forcément par colère qu'on punit les gens méchants. la loi est d'ailleurs là pour nous y aider et punir ceux qui sortent du cadre, sans qu'on ait à se mettre en colère.

Il observa sa jeune nièce, tentant de voir s'il avait réussit à répondre à ses interrogations.
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Message par Cassandre Velasquez Lun 15 Fév - 22:31

Cassandre inclina poliment la tête à la salutation de son oncle puis hésita sur la manière de répondre. Elle n'allait pas si bien que ça. mais que pouvait-elle en dire ?

"Je... Je vais bien."

Pour une fois, la fillette mentait mal et ça devait s'entendre. Elle cachait son trouble comme ça fut possible en posant cette fameuse question sur la colère. Son oncle parut surpris d'apprendre ce que sa sœur disait à son sujet. Il ne savait pas ? Elle se mordit les lèvres. Elle avait peut fait une bêtise, là. Quoique... Au point où semblait être leur relation, ça ferait pas une grade différence. Elle préféra écouter sa réponse et son visage s'illumina au souvenir de l'emportement de Jésus contre les marchands du temple.

"Ah... Oui, Jésus était en colère contre ceux qui vendaient des produits dans les églises."

Si Jésus ne voulait pas qu'on vende dans les églises, est-ce qu'il aimerait qu'on vende des gens ? Il penserait quoi de l'esclavage ? Elle ne souvenait pas d'avoir entendu dans les lectures faites des évangiles de passages où le Christ en parlait. Pourtant, ça la rendait curieuse. Elle l'écoutait poursuivre sa démonstration mais ses paroles étaient plus complexes et se teintaient de la doctrine religieuse. Les mots loi et justice la ramenèrent dans la conversation.

La loi...
La Justice...
Cassandre détestait ces mots. Ils lui avaient valu cette condamnation à l'asservissement. pour avoir volé une bête pomme. Pour avoir succombé au péché à cause de son sexe comme disait ce stupide prêtre au procès. Il avait prétendu qu'elle avait besoin d'un tuteur pour bien grandir et se corriger. Sauf qu'ils n'avaient rien fait pour elle. Ils l'avaient laissé être vendue à un lupanar où on l'avait exploité. où on l'avait laissé s'épuiser et avoir faim.

Elle releva la tête vers l'oncle Matthieu et murmura d'une petite voix :


"Et si c'est contre la justice et la loi qu'on est en colère ?"

Machinalement, elle remonta la manche de sa robe et posa le doigt sur cette marque infâme. Ce M qui zébrait sa peau et qui l'aigrissait un peu plus chaque jour. Qui lui tordait le ventre et lui donnait des envies violentes.

"Je vivais dans la rue depuis plus deux ans. Je ne faisais rien de mal. Je tentais de survivre et je n'avais encore jamais volé. Je me contentais de ce qu'on acceptait de me donner. Mais un jour je n'avais plus rien. Et j'avais faim. Vraiment faim. Alors..."

Ses yeux partirent dans le vide. Cassandre occultait la rue entière et la présence de son oncle. Elle se revoyait, à dix ans, affaiblie, les joues creuses, tremblantes, s'approcher de cet étal, tendre la main pour attraper au hasard un fruit et se faire prendre par un soldat sévère. Son corps tremblait au rappel de ces souvenirs atroces.

"J'ai pris la pomme. Mais Il m'a pris lui aussi. Et il m'a emmené. a la prévôté. Et puis... Au début, j'étais contente d'être là. J'étais dans une cellule mais un soldat est venu m'apporter un brouet de légumes. C'était trop bon. C'était le meilleur repas que j'ai mangé depuis longtemps ! Mais... après, il y a des hommes méchants. Avec des perruques. Et puis, un prêtre avec eux. Ils m'ont reproché d'avoir volé une pomme. J'ai dit que j'avais faim. Et il y a eu ensuite un prêtre. Un méchant lui aussi. Et il a dit... il a dit..."

Cassandre tremblait de plus en plus. Elle entendait distinctement les mots résonner dans sa tête mais ils sortaient difficilement de as bouche.

"Il a dit... que j'étais une fille d'Eve. Que le fait d'avoir volé cette pomme, le symbole même du péché de la femme, c'était la preuve que j'étais corrompue. Que j'avais besoin d'un tuteur pour être bien éduquée."

Elle sentait à présent la fureur revenir et planta son regard marron dans celui de son oncle.

"Vous trouvez que c'est la justice, vous, de décider qu'une gamine de dix ans, qui voulait juste manger devienne esclave ? Et si c'est pour l'éduquer, pour la corriger du péché, c'était normal de la laisser être vendue à un bordel, là où elle pouvait tout un tas d'autres péchés ? Si je voulais, je pourrais vous décrire au moins quinze positions que les couples ils peuvent quand ils couchent ensemble ! Alors, c'est normal tout ça ? C'est ça la justice et la loi ?"

Son regard continuait à fixer son oncle, sévère.

"Si c'est normal d'être en colère contre les méchants, alors c'est normal que ce soit en colère contre la justice et al loi ? parce que c'st eux les méchants !"
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Message par Irène d'Aubeville Sam 20 Fév - 23:28

[10 Décembre 1597] Une âme solitaire, troublée Cardin13
Cardinal Matthieu Cassin, 31 ans

Matthieu haussa un sourcil. Même lui, qui n'était pas très doué pour entendre quand ça n'allait pas, fut surpris de voir avec quelle aisance il devina que Cassandre mentait. Il fronça les sourcils.

- Que se passe-t-il ? Que t'arrive-t-il ?

Il resta sur son étonnement pour sa deuxième question mais acquiesça en voyant qu'elle situait l'exemple. Cependant, cela sembla soudain déclencher quelque chose en elle. Quelque chose de difficile. De violent. Il fut presque tenter de reculer tant elle dégageait tout à coup quelque chose de fort. Il ne put que cligner des yeux à son affirmation.

En colère... contre la loi ? Qu'est-ce que cela pouvait bien signifier ? Alors qu'il allait le lui demander, il la vit poser une main sur sa marque. Il fut intrigué. Il était vrai qu'il ne s'était jamais posé la question de la raison de son asservissement, surtout qu'elle n semblait pas étrangère ou criminelle. Quand il y réfléchissait, c'était même assez absurde et aucune explication rationnelle ne lui venait en tête.

Alors il l'écouta. Sa gorge se serra quand il entendit sa nièce et qu'il la vit partir dans ses souvenirs, comme happée par un mauvais sort ou un cauchemar. Il s'agenouilla pour lui prendre les épaules et les frotter doucement. C'était étrange, il s'était pourtant toujours cru incapable de faire ça. D'esquisser un simple geste de consolation... Pourtant avec cette petite fille, il se sentait plus patient. Plus paisible et posé.

Il serra les dents quand elle arriva à la partie sur le prêtre. Il s'offusqua aussitôt. Dire une chose pareille ? Une accusation aussi malhabile et vicieuse ? Quel culot ! Décidément, n'avait-il à la capitale que des ecclésiastiques parfaitement incompétents ?

Quand elle planta son regard dans le sien, il fut déstabilisé. il avait l'impression de revoir sa sœur, au même âge, lui hurlant à la figure les injustices et les contradictions invraisemblables de ce monde. Il déglutit. Elles ne partageaient pas une goutte de sang en commun, pourtant, il pouvait voir qu'elles se ressemblaient beaucoup. Cependant, lorsqu'elle eut laissé éclater sa colère, il s'employa à l'apaiser, en la rapprochant un peu de lui.

- En effet, ce n'est pas juste... Malheureusement, la justice et la loi ici bas, ce sont des hommes qui la font et les hommes sont imparfaits. C'est notre nature. Nous sommes à l'image de Dieu mais seulement à son image. Nous ne sommes que des sortes de... reflets, tu comprends ? Des reflets qui sont incomplets, qui n'ont pas toutes les idées et les qualités du modèle original. Ainsi, pour la justice, il faut s'en référer uniquement à notre Seigneur et à la Vierge Marie. Eux seuls, savent que qui est juste et bon. Leurs intermédiaires eux, peuvent commettre bien des erreurs.

Il rougit quelque peu ensuite en toussotant quand elle évoqua le bordel.

- Oui, je... je vois, inutile d'aller dans les précisions, veux-tu ?

Il prit une bonne inspiration pour la suite.

- Oui, je comprends, Cassandre. Malheureusement, je crains que nous ne puissions maintenant défaire ce qui a été fait. Tu as raison de pointer la justice et ses imperfections, mais je crains qu'il y en aie toujours. A notre échelle nous pouvons peut-être l'aider à s'améliorer, mais je ne suis pas sûre que la colère et la vengeance soit une bonne voie pour ça. Est-ce que tu comprends ?

Il esquissa un sourire un peu crispé mais sincère.

- Quant à cette historie de fille d'Eve... Je respecte la Bible, mais tu connais ma sœur et si tu avais connu notre mère, tu saurais que c'est plutôt discutable... Les femmes peuvent être des modèles de vertu, ça j'en ai la conviction. Eve a pris cette pomme pour une mauvaise raison, alors qu'elle avait tout ce qu'elle souhaitait, par puer curiosité et en écoutant un démon. Toi, tu as volé cette pomme parce que tu avais faim, que tu n'avais rien, que tu étaits seule et perdue. Permets-moi de te le dire, mais ce prêtre que tu as croisé devait être bien mauvais dans son exercice pour faire un amalgame aussi grossier.
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Message par Cassandre Velasquez Dim 21 Fév - 0:33

Cassandre avait libéré tous ces ombres du passé qui ne cessaient de la tourmenter et lui renvoyaient toutes ces angoisses et ces colères qui refusaient de la lâcher. Elle s'étonna de voir oncle Matthieu s'abaisser et la prendre dans ses bras. Elle l'observa, confuse. ce n'était pas la position d'un cardinal, ça. Les religieux, ils étaient sérieux, dignes... ils ne s'abaissaient pas à la hauteur des gens. elle ne savait pas si elle se sentait libérée ou non d'avoir évacué toutes ces pensées. Elle se sentait juste vide. Et un peu nauséeuse. Ressortir toutes idées la répugnaient. Surtout en se rappelant de ce stupide curé dont elle n'oublierait jamais le visage. Même s'il devait être mort depuis.

Elle écouta la réponse de son oncle. il parlait bien mais ses idées la laissaient encore confuse. Ils étaient tous à l'image de Dieu et du Seigneur, d'accord, mais bien des gens ne suivaient pas leur exemple. alors à quoi bon ?


"Mais... alors si nous sommes imparfaits, et vu que personne ne respecte les lois, à quoi ça sert d'être bon ? les gens bons, c'est eux qui meurent en premier..."

Son regard s'attrista et la fillette poussa un soupir.

"Comme Irène. Elle est si bonne, si gentille, mais elle va bientôt mourir quand le bébé va arriver. Et Grâce et Ludovic seront orphelins."

Sa poitrine se serra à se souvenir de la mort atroce de sa mère. Puis de la disparition de sa famille.

"Ma famille était chrétienne. Pieuse. Gentille. Nous ne faisions rien à personne. Mais ma mère est morte en couches quand j'avais trois ans. Puis, à un printemps, en moins d'une heure, la grêle a détruite nos vignes. Et on a commencé à avoir des dettes. Mes deux sœurs sont parties en ville chercher du travail. Mais nous avions toujours des difficultés. Mon père a essayé de me placer chez des tantes mas personne lui a répondu. Et ensuite... Un créancier est venu l'arrêter. Puis il m'a jeté dehors. Et après, en arrivant à Braktenn, j'ai appris que mes sœurs étaient tombées dans la prostitution. et elles sont mortes. C'est juste pour toi, oncle Matthieu ? C'est quoi ce monde où quand on est bon on meurt ? Alors que tous les méchants, ils gagnent !"

Elle baissa la tête, songeant à cette image du Christ et et de la Vierge. Elle se redressa et murmura plus calmement :

"Je suis croyante, oncle Matthieu. Je crois en Dieu, le Christ et sa mère Marie mais... Mais ils m'effraient un peu. Puis, la Sainte-Vierge... A quoi ça sert à quoi de la prier, elle ? Elle a laissé mourir son fils, sans rien faire. Tu crois, toi, qu'Irène elle laisserait mourir Grâce ou Ludovic sans rien tenter ? Et puis, pourquoi le Christ, il se laisse tuer ? En quoi c'est utile ? Moi je préfère prier les Saints. Eux, ils vivent une vie qu'on connaît. Ils sont souvent pauvres mais Dieu finit par reconnaître leur foi et leur permettre des miracles. Ou alors ils acceptent de sacrifier pour conserver leur foi. Comme Saint-Laurent ou Saint-Sébastien."

Elle garda un temps le silence, soucieuse de le laisser réfléchir, puis continua son histoire et rit en apercevant so oncle si gêné d'entendre mentionner les pratiques d'un bordel.

"Tu sais, oncle Matthieu, la sexualité, c'est normal. il y a rien de honteux. les hommes et les femmes ont juste besoin de comme ça. Presque autant que de manger ou de boire."

Cassandre l'écouta raisonner sur la colère ou la vengeance. Sur le fait qu'il y aurait toujours méchancetés. Elle soupira.

'"Alors, vraiment, ça sert à quoi alors d'être bon si tout les autres sont méchantes ? Moi, je veux pas être comme cet idiot d'Alexandre qui pardonne tout ce qu'on peut lui faire. Quand t'étais à Rome, je me suis amusée à l'embêter. En l'envoyant en courses chercher des choses inutiles ou qu'on avait déjà. Je lui disais, mauvaise, que j'étais la fille de la maison et lui juste un esclave et qu'il devait m'obéir. mais il disait rien cet idiot. Et il me grondait pas. A part à un moment le mois dernier où il a fini par parler à Irène. C'est ça d'être bon ? il faut pardonner à tout ? même aux choses méchantes ? Même quand on nous fait du mal ? je.. Je n'aime pas ! Je n'aime pas ça du tout !"

Il se mit ensuite à raisonner sur les délire du curé de son procès ridicule. Elle marmonna :

"Moi, je le sais que c'était stupide. mais lui... Il y en a plein en plus des curés pour embêter les gens avec ces idées. Et ces curés-là, tu les retrouves le soir au bordel. D'ailleurs cet idiot, je l'ai revu au lupanar. plusieurs fois. Si tu voulais, je pourrais te donner une belle liste de tous les curés que j'ai aperçu là-bas!"
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[10 Décembre 1597] Une âme solitaire, troublée Empty Re: [10 Décembre 1597] Une âme solitaire, troublée

Message par Irène d'Aubeville Lun 22 Fév - 17:35

[10 Décembre 1597] Une âme solitaire, troublée Cardin13
Cardinal Matthieu Cassin, 31 ans

Matthieu sentait que Cassandre était étonné mais cela ne le décida pas à la lâcher, bien au contraire. Elle semblait plutôt perdue dans ses pensées et dans ses sensations. Il grimaça un peu en voyant que tout ce qu'il disait ne lui semblait pas encore très clair. Il écarquilla à son affirmation. il la secoua aussitôt quand elle évoqua Irène.

- Quoi ? mais non ! Bien sûr que non ! Crois-moi, si tu avais vu Madeleine enceinte, tu ne t'en ferais pas du tout pour ma sœur ! Et c'est une Cassin de sang. Déjà que toutes les femmes qui s'unissent à notre famille sont protégées par la Vierge alors celle qui en est issue de pure souche... Je t'assure qu'elle n'a rien à craindre. Qui a donc pu te mettre une telle idée dans la tête ?

Il comprit un peu mieux à la suite. Il se pinça les lèvres. Que répondre à cela ? Le monde se montrait parfois cruel et injuste. Il soupira.

- Je ne pourrais pas te répondre... Il y a des moments où il faut avouer qu'on ne sait pas... Mais ce qu'il faut que tu comprennes, c'est qu'il n'y a pas que dans la vie d'un côté les bons et de l'autre les méchants. Il y a des hommes qui font des choix.

Il chercha comment lui expliquer cela et crut trouver.

- Regarde, par exemple : si un guerrier d'une peuplade lointaine abordait un pays étranger car sa famille a faim et a besoin d'argent. Il pillerait alors tous les habitants et les laisserait ainsi pauvres et miséreux. On le traiterait de méchant. Mais en rentrant dans sa famille, il apportait argent et nourriture, qu'il partagerait avec ses amis. Il serait alors un bienfaiteur. Aucun des deux avis n'aurait raison car le monde est nuance. On ne peut pas placer des gens dans des cases et ainsi les juger, c'est beaucoup plus complexe. Ainsi, ceux qui sont des méchants pour toi ont peut-être simplement fait des choix qui les ont davantage préservés alors que la malchance s'est abattu sur ta famille. Mais ça ne veut pas dire qu'être bon n'amène à rien. Car ceux que tu penses méchant et qui le sont en effet, Dieu les voit et Saint Pierre ne leur ouvrira jamais les portes du Paradis.

Il prit une inspiration avant de reprendre, le regard compréhensif, tout en lui frottant les bras.

- Et je suis sûr que ta mère t'y attend, de même que mes parents nous y attendent, mes frères, ma sœur et moi.

La suite l'interloqua mais il comprit que c'était là des doutes classiques qui traversaient tout chrétien. Il se redressa, plus sérieux.

- C'est légitime. Cela peut faire peur mais si Marie n'a rien fait, c'est parce qu'elle avait confiance. Confiance en Dieu et confiance en son fils. Elle a toujours eu confiance. Du moment où elle a accepté d'être la mère de Notre Sauveur ou encore aux Noces de Cana, elle a toujours su qu'il savait ce qu'il faisait. qu'il faisait cela pour racheter nos péchés, pour nous sauver. Si elle l'a laissé mourir, c'est parce qu'elle a compris, rien qu'en le regardant, qu'elle devait avoir la foi. Elle l'a eu et elle a été récompensée. Maintenant, elle trône parmi les anges et elle nous protège, nous entend. De tous les Saints que ma famille a prié au cours des siècles, c'est la seule qui a répondu. Elle a envoyé un ange à ma belle-sœur pour la sauver, elle et ses enfants lors de la délivrance. Alors tu peux la prier sans crainte. Elle t'écoute et sois sûre qu'elle te répondra.

Il lui sourit.

- Et si tu veux vraiment connaitre sa vie, demande donc à ta cousine Jeanne quand tu la verras. Elle traduit les textes et connait l'histoire de la Vierge par cœur. On ne la dit pas souvent à la messe, c'est pour ça que peu de gens la connaisse mais si tu veux mon avis, c'est bien dommage.

A la suite, il rougit encore davantage et toussota.

- Certes, certes... Mais je te rappelle que moi, je ne suis pas censé savoir.

Il secoua la tête à la suite.

- Tu sais, même si les méchants ont l'air de gagner, en réalité, ils font cela car ils sont malheureux. Ils seront malheureux toute leur vie. Personne ne veut être amis avec méchant. Ils sont craint et craignent tout le monde car ils ne peuvent faire confiance à personne. Les bons, eux, ont des amis, de la famille qui les aiment. Ils sont appréciés, reconnus et obtiennent des faveurs encore plus grandes dans l'au-delà. Toutes les fois où on les fait souffrir ici, Dieu leur réserve un bienfait dans son paradis.

Il soupira quand il parla d'Alexandre. Ce bavard toujours à être dans ses pattes... Il leva les yeux au ciel.

- Nous n'avons pas besoin de parler de lui... Quant au pardon... dans le meilleur des cas, nous devrions. Le pardon est l'une des plus grandes vertus, la plus difficile à atteindre. Même si je t'avoue que pour Alexandre, ça me semble parfois être un peu irréfléchi et excessif... Le pardon, on ne peut l'atteindre quand on fait abnégation totale de soi mais tu sais, c'est très difficile. Je...

Est-ce que lui-même avait réussi ? Est-ce qu'il avait pardonné les coups, les humiliations, les cris, la... Il secoua la tête. il ne savait pas et de toute façon, il aurait sans doute le temps d'y réfléchir plus tard.

- Bref, c'est compliqué ! Même pour moi... Et sache que personne ne te demande de le faire. La rancune est parfaitement normal, surtout quand le mal est encore récent. Il n'y a que des années après qu'on peut peut-être réussir à oublier la douleur et pardonner...

Il toussa ensuite et lui frotta les bras pour lui intimer de ne pas continuer.

- Oui, oui, je vois... Il faut vraiment que j'écrive cette lettre au pape... L'inaction de l'évêché est un véritable scandale !
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[10 Décembre 1597] Une âme solitaire, troublée Empty Re: [10 Décembre 1597] Une âme solitaire, troublée

Message par Cassandre Velasquez Lun 22 Fév - 23:52

Cassandre tremblait aux souvenirs terribles qui lui revenaient de sa chambre où elle attendait avec anxiété en entendant sa mère gémir de douleur et son père qui s'égosillait de toute sa rage contre un médecin. Elle ne voulait pas revivre ça. Et elle ne voulait pas que Grâce le vive non plus. D'ailleurs, quand la naissance approcherait, elle emmènerait sa petite sœur loin. Ou elle l'enverrait faire des courses. Oui, c'était ça. Elle trouverait un prétexte et l'expédierait à l'autre bout de la ville avec un objet improbable à ramener. En lui disant qu'elle ne pouvait absolument pas revenir sans. Que c'était indispensable pour sa maman. Et si à son retour, par malchance, Irène était morte, eh bien, au moins comme Grâce n'aurait pas assisté à ça. C'était mieux. Beaucoup mieux.

Grâce à cet exposé qu'elle se dressait dans la tête, Cassandre parvint à garder sa lucidité et réussit à écouter les paroles de son oncle. En plus, il continuait à parler d'une voix douce et était rassurant. En tous cas, il essayait de l'être. Elle lui sourit et soudain dans un élan vint se blottir contre lui.


"Oncle Matthieu..."

Elle baissa le regard, gênée de ce rapprochement, mais en même temps elle avait envie.. La fillette se mordit les lèvres, de plus en plus hésitante, puis finit par céder à l'élan de son coeur et déposa un rapide baiser sur la joue de son oncle.

"Je... Je t'aime, oncle Matthieu."

Elle enfouit son visage dans sa robe de cardinal, honteuse de cet aveu. De sa faiblesse. Ca ne se fait pas de laisser aller ses sentiments comme ça. Surtout en pleine rue. et il allait sûrement la gronder. Mais elle n'y pouvait rien. Elle avait eu vraiment besoin de le faire. La fillette resta dans cette position tout en continuant la suite du discours de son oncle avant de se décider à réagir sur cette question des bons et des méchants. Elle se redressa et s'écarta.

"Mais pourquoi il doit y avoir des pauvres et des riches, d'abord ? Si on s'arrangeait pour que tout le monde ait à manger, il y aurait déjà moins de méchants !"

C'était logique comme conclusion. Pourquoi les adultes ils avaient toujours besoin de tout compliquer ? Il suffit juste de nourrir les gens ou de trouver le moye qu'ils puissent manger.

'"Et puis, les pays, ils ont des armées pour aller la faire la guerre. Mais les armées, ça demande de l'argent. Il faut les nourrir eux. Alors pourquoi on arrête pas de faire la guerre et avec l'argent économisé on pourrait nourrir tous ceux qui ont faim ? Quand les gens ont pas faim, ils peuvent peser à faire de bonnes choses ! Tu trouves pas que ça serait une bonne idée ?"

Oncle Matthieu lui caressa gentiment le bras et évoqua leurs proches qui attendraient là haut au Paradis. elle leva, nerveuse, la tête vers le ciel.

"Dis... Ca te fait un peu peur, toi, oncle Matthieu ? Comment on est sûr de pouvoir les retrouver si tout le monde monde là-haut ? Depuis la création du monde, il y a beaucoup de naissances. Et surtout un tas et tas de petits d'enfants et de bébés. Comment il fait Saint-Pierre ? C'est lui qui réunit les familles ? Et comment ils s'entassent dans le ciel ? Il doit y avoir beaucoup, beaucoup, beaucoup d'âmes ! On doit se bousculer pire que sur la grande place !"

Cassandre écouta la suite des explications sur la Sainte-Vierge, sa résignation et le sacrifice consenti par Jésus. Elle trouvait ça encore un peu compliqué.

"Mais pourquoi Jésus il devait mourir d'abord ? Il a annoncé à la Cène qu'il allait mourir, que c'était son destin... Mais pourquoi ? C'était pour montrer la résurrection ? Mais alors pourquoi il s'est montré qu'à Marie-Madeleine ou à ses disciples ? Eux, ils étaient déjà convaincus de ses miracles. Pourquoi il est pas réapparu à Jérusalem, devant les soldats qui l'ont crucifié ? C'est eux qu'il fallait convaincre ! Hein, pourquoi oncle Matthieu ?"

Il lui parla de sa cousine, la religieuse, la sœur de Béryl, qu'elle connaissait mal. Elle étudiait des textes inconnus sur la Sainte-Vierge ? La fillette déchanta. ce devait être encore des écrits compliqués. Bien plus que les recettes de cuisines que Cassandre peinait à déchiffrer. Elle eut ensuite un éclat de rire en apercevant l'embarras de son oncle sur as réplique du Lupanar.

"Ah oui... Pourquoi au fait un prêtre ne peut pas se marier et fonder une famille ? les religieuses, je comprends. Elles choisissent de se retirer du monde. C'est logique. Mais les curés, ils vivent avec leurs fidèles, ils ont des relations, ils nouent des amitiés.. Alors comme ils ont vie presque normale, pourquoi ils peuvent pas avoir de famille, eux ?"

L'oncle Matthieu recommença à parler de cette différence entre les bons et les méchants, que les premiers seraient reconnus, auraient des amis et une vie digne après la mort. Cassandre resta sceptique. Quand même... Est-ce que ce n'était pas mieux d'être seul mais d'avoir une situation confortable, sans avoir peur de manquer ? Tout à l'heure, avec Eldred, elle avait peur de retourner à al solitude, de ne plus avoir tous ces gens qui l'aimaient... Elle hésitait. Elle n'était plus si sûre. Cassandre accueillit avec un réel plaisir de la grimace de son oncle fit à l'évocation de cet imbécile d'Alexandre. Oh oui ! Elle ne voulait pas parler de lui ! Mais elle ne pouvait pas s'empêcher d'y penser. Ce crétin lui avait sauvé la vie. Elle ne le comprenait toujours pas. Pourquoi avait-il arrêté le bras de son amant ? Il suffit de le laisser transpercer sa gorge et ils étaient débarrassés d'un témoin gênant. En plus, il la détestait. Il n'aurait aucun regret à la voir disparaître. alors pourquoi il l'avait protégé ? c'était pas du tout logique.

Elle releva la tête en entendant son oncle avouer que lui non plus ne pardonnait pas du tout.


"C'est vrai ? Toi non plus il y a des choses que tu ne pardonnes pas ? Comme quoi ?"

Cassandre le fixa, intriguée, curieuse de sa réponse.

Ils en vinrent peu après à reparler des cas du Lupanar, de ces curés qui disaient la morale à l'église mais qui ne la respectaient. Elle vit que ça embêtait son oncle et finit par se taire. Il paraissait vraiment gêné. Elle s'avança à nouveau et l'embrassa à nouveau sur al joue.


"Alors.. Tu vas les gronder tous les mauvais curés ? on aura après de bons curés ?"


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[10 Décembre 1597] Une âme solitaire, troublée Empty Re: [10 Décembre 1597] Une âme solitaire, troublée

Message par Irène d'Aubeville Mar 23 Fév - 16:19

[10 Décembre 1597] Une âme solitaire, troublée Cardin13
Cardinal Matthieu Cassin, 31 ans

Matthieu avait l'impression de voir la peur danser dans les yeux de sa nièce. Décidément, il était tout simplement très mauvais, c'était lamentable. A quoi servait d'avoir pourtant eu un certains nombre de neveux et nièces si c'était pour ne toujours pas savoir comme s'y prendre avec eux.

Cependant, ses pensées étaient visiblement erronées puisqu'elle se jeta dans ses bras. Il demeura un moment interdit, les bras en l'air, l'air éberlué. Il cligna des yeux avant de tapoter maladroitement dans son dos. Nouvelle surprise, elle lui donna un baiser. Là, il se trouva véritablement paralysé. Comme si son esprit avait brusquement cessée de fonctionner. Malheureusement pour lui, il mit un peu de temps à s'en remettre et dut secouer la tête alors qu'elle était dans ses bras pour se reprendre. Depuis combien de temps ne lui avait-on pas donné une marque de tendresse ? Depuis... depuis que Clarence l'avait emmené ? Non, il en avait reçu encore un peu... des paroles d'encouragements de sa mère qui l'enlaçait quand il revenait à la maison. Irène parfois, aussi... Puis, après ses douze ans, après ce maudit après-midi sur la plage... plus rien. Il ne savait même plus ce que ça voulait dire. Comment faire...

Il referma maladroitement ses bras autour d'elle pour une étreinte tout aussi brouillonne.

- Je... moi aussi, Cassandre...

C'était sorti tout seul... mais après tout, c'était vrai. Il l'aimait bien, cette petite. Elle était vive, intelligente, gentille... Et, disons-le, elle tenait un peu de sa sœur bien qu'elles ne soient pas du même sang. Peut-être était-ce le destin... lui qui avait manqué l'enfance de sa sœur, peut-être qu'on lui donnait une seconde chance avec cette petite. Il soupira en se laissant un peu aller. Après, tout, il en avait peut-être un peu le droit.

La suite fut plus conventionnelle. Elle s'écarta et reprit ses questions. il soupira.

- Ah, si je le savais... Mais de questions en questions, tu sais, nous allons revenir à la création du monde... Mais je suis d'accord avec toi, nous aurions sans doute moins de problème... Le monde marche comme ça, malheureuse. Et puis, sans guerre, ton oncle Joseph serait tout de même bien embêté... Même s'il pourrait sans doute continuer à se charger de la sécurité, peut-être. Pour ce qui est de ton idée, malheureusement je pense que ni toi ni moi ne pouvons aller jusqu'au palais avec nos petites jambes pour expliquer tout cela au roi...

D'ailleurs, bien malin qui pourrait se faire entendre de lui, il lui semblait si buté... Il pouvait encore espérer le faire changer d'avis sur les infirmes grâce au sorcier mais il lui faudrait certainement ramer.

La suite le fit rire, mais doucement, avec indulgence et gentiment. Il sourit. Encore une question pertinente.

- Bien sûr que non, je n'ai pas peur. Dis-toi que nous ne pouvons pas vraiment imaginer ce qu'il y a là-haut, c'est hors de notre entendement de simple humain. Cela doit donc être un royaume qui ne connait aucune limite. Et je suis sûr que si le Christ a choisi Saint Pierre, ce n'est pas pour rien, il doit savoir y faire. Et puis il ne doit pas être seul, les anges doivent certainement l'aider eux aussi !

Il hocha ensuite gravement la tête pour la suite, bien plus ancrée dans les connaissances qu'il avait.

- Il devait mourir pour racheter les péchés de l'humanité. Mais tu sais, c'est normal que tu ne comprends pas encore bien. Ce sont des choses qu'on ne peut véritablement entendre que lorsqu'on est grand et quand on y a bien réfléchi. Dieu nous a envoyé son Fils pour nous montrer la lumière, la vérité. Des personnes mauvaises l'ont rejetée et il est revenu pour leur montrer qu'ils avaient tort. C'est... comme une erreur dont nous devons apprendre. Et il s'est montré à ceux qui étaient prêts à l'accepter, à croire, à ceux qui pouvaient aller répandre sa parole. Tu imagines s'il avait dû apparaître à tout le monde, ça aurait été un peu long...

La suite l'alarma davantage. Il lui frotta les bras.

- Ça... c'est... Écoute Cassandre, ce sont... Enfin, c'est ainsi, nous n'y pouvons rien... Et... il faudrait que tu évites d'en parler à voix haute, ça pourrait être mal interprété.

Définitivement, Irène et elle s'étaient bien trouvées ! Et non, il ne devait pas même considérer ses questions... Il ne voulait pas qu'aucun d'entre eux se trouve accusé d'hérésie !

Ce qui arriva ensuite le déstabilisa un peu plus. Il baissa la tête comme honteux. Il... non, il ne pouvait pas formuler ça à voix haute, encore moins en pleine rue !

- Je... Je ne peux pas vraiment en parler... C'est... difficile, tu comprends ?

Il n'était surtout plus très sûr de s'en souvenir. Tout s'embrouillait dans son esprit. Heureusement, elle enchaina sur quelque chose de mieux. Il hocha la tête.

- En effet, c'est bien là mon intention ! Ne t'en fais pas, nous allons ramener un peu de morale dans cette cité.
Irène d'Aubeville
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[10 Décembre 1597] Une âme solitaire, troublée Empty Re: [10 Décembre 1597] Une âme solitaire, troublée

Message par Cassandre Velasquez Mar 23 Fév - 22:20

Cassandre se sentait tout embarrassée que l'oncle Matthieu par ce câlin. elle finit par baisser rapidement la tête et à éviter son regard. C'était quand même gênant. Surtout en pleine rue. Même elle n'y pouvait rien : elle l'aimait bien. Il était gentil.

La conversation fit par reprendre, plus sérieuse, moins émotionnelles et Cassandre écouta sa réponse sur les guerres et les invasions mais elles la décevaient. Il n'y pouvait rien. Il ne pouvait rien faire. C'était ce stupide souverain qui décidait tout et qui voulait diriger le monde. Quel idiot ! Plutôt que bien gérer son peuple, de le rendre heureux, il préférait coloniser d'autres pays et rendre des gens encore plus malheureux. Quel monstre ! Elle marmonna, mauvaise :


"C'est pas juste..."

Elle l'entendit, surprise, rire à ses nombreuses questions sur Le Paradis. C'était si amusant ce qu'elle avait pu dire ? Pourquoi ? Ou alors il se moquait d'elle ? Non, oncle Matthieu était gentil. Il ne ferait jamais ça ! Malgré ses explications, cassandre n'était toujours pas convaincue de vouloir croire à ce monde dans le ciel. Etre coincée pour l'éternité dans un même endroit, ça devrait être long. Elle préférait que son âme vole à travers le monde et continue à explorer. Comme elle sentait parfois celle de sa mère ou de Sainte-Zita. Elle hésita, puis reprit d'une petite voix :

"Mais dès fois, les âmes, elles descendent, non ? Dès fois, quand je travaillais au lupanar, je sentais parfois la présence de Sainte-Zita. Je sentais qu'elle veillait sur moi, qu'elle protégeait.. Elle descendait vraiment ? Ou elle agissait depuis le Paradis ?"

Les explications sur la mort et la résurrection la laissèrent plus sceptique. Elle n'était pas certaine de comprendre. Ni d'être d'accord. Mais c'était la base de la religion chrétienne. Alors elle ne pouvait pas trop le remettre en question. Mais quand même c'était une image dérangeante un homme qui choisissait de mourir pour racheter les péchés de l'humanité. C'était.. un suicide. Alors pourquoi l'Eglise condamnait le suicide ? Là aussi, ça manquait de logique. Si le Christ s'était suicidé, qu'on glorifiait sa mort, alors on devrait au contraire honorer tous les suicidés. Mais elle ne dit de ces réflexions. C'était trop dangereux. Surtout que l'oncle Matthieu paniquait maintenant à cause de ses questions sur le célibat des curés. Elle ne voyait pas pourquoi. C'était une question pour comprendre. Pourquoi les religieux ils ne voulaient jamais poser de questions ? Car ils croyaient ? Car ils avaient la foi ? C'était bizarre. Et puis, si on vivait sans jamais se poser de questions, c'était le moyen de faire des erreurs. De ne pas voir les possibles contradictions. Ils étaient quand même un peu bête les religieux à croire aveuglément. mais au moins oncle Matthieu était gentil, lui. alors il pouvait bien être un peu bête aussi.

Oncle Matthieu commença à être mal à l'aise. très mal à l'aise. Cassandre baissa la tête et songea que c'était peut-être temps d'arrêter. Elle s'avança pour lui prendre la main, doucement, et lui sourit
.

"Dis, oncle Matthieu, tu veux venir avec moi ? Il y a des saltimbanques dans la rue voisine ! Et puis, après, on pourrait aller manger des pâtisseries !"

Cassandre sortit d'un des pans de sa robe, sans cacher sa fierté, les pièces qu'elle avait réussi à conserver grâce à ses talents de négociatrices au marché.

"En faisant les courses, j'ai eu des rabais ! Alors, je peux t'offrir une religieuse si tu veux !"

Elle simula un petit air enfantin innocent. Intérieurement, elle riait de sa plaisanterie, imaginant l'oncle Matthieu, le cardinal, croquait dans une religieuse mais qui là, ça ne serait pas une pâtisserie.
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[10 Décembre 1597] Une âme solitaire, troublée Empty Re: [10 Décembre 1597] Une âme solitaire, troublée

Message par Irène d'Aubeville Mer 24 Fév - 15:09

[10 Décembre 1597] Une âme solitaire, troublée Cardin13
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Matthieu sentait que sa nièce était déçue mais au moins, il ne s'en tirait pas trop mal. Il soupira doucement, autant de soulagement que de déception, lui aussi.

- En effet, ce n'est pas juste...

Il réfléchit ensuite très sérieusement à la suite. Cela demandait un temps de réflexion...

- Eh bien, je suppose que oui. Les Saints, je présume qu'ils y ont droit, notamment pour répondre à nos demandes. Nos proches peut-être qu'on les y autorise aussi, si on en a vraiment besoin. Après tout, Madeleine a bien dit entendre sa mère pendant son accouchement. Ils doivent nous envoyer des signes ou revenir comme de bonnes âmes pour veiller sur nous.

Matthieu sourit ensuite, même s'il voyait qu'elle ne comprenait pas tout. Ce n'était pas grave. Ainsi qu'il l'avait dit, il fallait parfois des années pour le comprendre. Alors qu'il se perdait dans ses souvenirs, il sentit une main sur la sienne. Il se redressa alors puis se remit de bout en écoutant sa nièce. il sourit, ne pouvant vraiment résister à cette frimousse. Et après tout, il pourrait bien chercher son apprentie en même temps...

- C'est d'accord, je veux bien venir avec toi. j'avais un peu de temps alors autant le passer pour mieux nous connaitre.

Il vit ses pièces et secoua la tête.

- Ah oui, j'ai eu vent de tes fameux talents de négociatrice !

Il plissa les yeux en souffla ensuite avec amusement.

- Très drôle... Allez, allons-y plutôt que de dire des bêtises.

Il garda sa main dans la sienne et tous deux se dirigèrent vers une belle journée de complicité et d'amusement.
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