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[RP solo] nuit du 27 au 28 Janvier 1598 - Le père accouchera du fils

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Message par Alexandre Mar 21 Sep - 22:19

La journée avait été horriblement longue et épuisante, mais le travail physique dans les latrines n'avait su endormir les relents de la culpabilité et le dégoût qui rendaient l'âme d'Alexandre morose depuis la fin de la matinée. La colère lui était passée et son esprit songeait à peine à son renégat de père. Qu'il aille rôtir en Enfer ! Qu'on lui passe la corde au cou ! Il se fichait bien désormais de ce qu'il li arriverait. C'était bien de cette manière qu'il vivait en niant l'existence des nombreux enfants que ses folies lubriques  avaient conçu et qui couraient dans les rues de Braktenn. Il se reprochait son attitude envers Alduis et sa lâcheté à ne pas avoir ouvertement la véritable raison de sa demande. Non, ce n'était pas directement pour Sébastien, mais pour apprivoiser l'andouille qui devait prendre soin de Sébastien.

Tu es une pute. Comme ton père."

La phrase de Coldris se répétait inlassablement dans son esprit, de sa voix féroce et réprobatrice. Alexandre en aurait pleuré de rage de l'avoir déçu et compromis sûrement leur relation. Il avait été lâche. comme son père. Il avait préféré ne pas affronter la tension avec Alduis  et s'était contenté d'un arrangement. Il avait agi comme son père.

En pénétrant dans la chambre d'Alduis, Alexandre sentit sa gorge en la découvrant déserte. Son amant ne l'attendait pas allongé sur le lit. il devait sûrement être réfugié auprès de Courage dans l'écurie. Il aurait aimé le rejoindre mais il n'avait ce soit ni la force physique et mentale de s'y rendre. Alduis lui pardonnerait-il cette duplicité ? Etsi cela sonnait la fin de leur relation ? Il aurait à nouveau tout gâché. D'abord, avec Tristan, avec cette dénonciation miséreuse et irréfléchie, puis avec Alduis en cédant à l'impulsivité  en n'évaluant que les besoins de son petit frère, sans mesurer toutes les conséquences.

Tu es une pute. Comme ton père."

Coldris avait bien raison. Il s'était comporté de manière stupide, égoïste et lâche.  Exactement comme son père agissait depuis toujours. Il aspirait pourtant à s'en détacher et à adopter une attitude digne. Parviendrait-il véritablement à devenir un homme admirable, semble au marquis d'Aussevieille qui l'avait tant fait rêvé dans sa jeunesse ? Ou ne serait-il qu'une pute toute sa vie durant qui faisait souffrir son entourage à cause de ses caprices ?

Alexandre se résolut à abandonner les méditations sombres de son esprit tourmenté pour s'installer au bureau et poursuivre ses études. Son maître lui avait demandé une synthèse sur la visite japonaise au Vatican de l'ambassade Tenshô qui avait lieu quelques années plus tôt afin de réunir suffisamment d'informations au vu de la délégation qui serait prochainement accueillie à Monbrina. Il ne décevra pas une nouvelle fois son maître. Sa main s'empara prestement d'une plume et commença à rédiger les informations relevées de ses dernières notes sur le sujet. IL ne décevrait pas Coldris. Il ne le décevrait plus.


Tu es une pute. Comme ton père."

Non, il lui prouverait qu'il valait mieux que son père. Cent fois mieux. Mille fois mieux.
Sa plume se leva pour tremper dans l'encrier.
Il reconquerrait l'estime de Coldris.


***

Alexandre se déplaçait dans une salle immense, aux multiples coloris, sans avoir besoin de ses béquilles. Des centaines d'individus à la peau jaune, les cheveux tressés, affublés d'une robe étrange, créa une invasion, mais celle-ci se canalisa vite. La troupe s'avança vers le jeune homme et s'agenouilla à ses pieds, la tête posée sur le sol.

"Ô seigneur Alexandre, nous sommes à votre écoute !"
"Ô Seigneur Alexandre, quel avenir pour Monbrina ?"
"Ô ministre Alexandre, que déciderez-vous pour notre ambassade ?"


Alexandre se mit à crier en essayant de reculer.

"Arrêtez  Je ne suis qu'un esclave !:"

"Mais non ! Le grand prêtre Thierry a affirmé que vous étiez le seul maitre de Monbrina !"

Les japonais répétèrent en chœur :

"Le grand prêtre Thierry l'a dit ! Le grand prêtre Thierry l'a dit !"

***

Alexandre se réveilla brusquement au beau milieu de la nuit en sueur, les mains tremblantes. Il mit un moment pour se calmer et sentir sa respiration revenir à un rythme plus calme. Un rêve. Ce n'était qu'un mauvais rêve. Il n'était dû qu'à cause des absurdités rapportées par Coldris sur les délires malsains de son père face à un étranger et au rapport qu'il avait terminé avant de se coucher quelques minutes après minuit. Ou plutôt le rapport qu'il avait corrigé après avoir déçu une fois de plus son maître durant la même journée. Un long soupir s'échappa sa gorge. Coldris avait dû s'agacer de son échec. Cela ne se produirait plus. il travaillerait encore plus dur et satisferait ses exigences la prochaine fois. Il n'échouera pas. Il n'échouerait plus. Sur cette pensée, il se tourna instinctivement pour chercher son amant, désireux d'un peu de réconfort; mais ne découvrit qu'une place vide. Les aiguilles de la culpabilité revinrent lui percer le coeur.  Alduis... Il avait blessé par sa lâcheté. Alexandre s'écroula sur l'oreiller en larmes. Peu à peu, la fatigue l'emporta sur le chagrin et le sommeil le happa à nouveau.

***

Dans une église austère, Alexandre progressait le long des statues qui prenaient la forme du marquis d'Aussievieille, les traits sévères, qui bougeaient pour indiquer le confessionnal. Il pressa le pas en dépit du profond malaise ressenti et de la nausée qui s'installait peu à peu en lui. Le jeune homme frappa à la porte qui s'ouvrit pour révéler sa mère qui sortit, décoiffée, les jupons relevés. dans son dos, son père restait dans l'ombre et tentait de s'effacer. Elle sourit et le prit dans ses bras.

"Mon chéri, tu es le soleil que nous avons pu concevoir !"

"Maman..."

"Dans ton sang coule la puissance d'une des plus grandes familles de Monbrina ! Tu... "

Alexandre tonna de colère :

"Une famille ruinée ! Une famille stupide!"

"Elle a beaucoup compté dans notre royaume. Sans elle, Monbrina..."

"Le passé est le passé ! Oublions-moi ! Tous les deux ! Et surtout lui !"

Sans attendre la réplique suivante, Alexandre tourna les talons et s'éloigna d'un pas rapide. Sur son passage, l'une des statues du marquis l'interpela.

"Vous avez bien agi, jeune homme. L'orgueil et la suffisance sont les pires conseillères."

"Je vous remercie, messire."

"Il y a cependant, je regrette, une autre personne qui souhaite vous rencontrer."

Alexandre hocha de la tête d'un air grave.

"J'affronterai cet écueil, messire, tranquillisez-vous. Je ne serai pas un lâche comme mon père qui s'enferme dans un bureau ou une voiture."

Une statue de Coldris se matérialisa à cet instant, sévère, et le fixa avec mépris.

"Tu n'es qu'une pute. Comme lui."

"Coldris... Ce n'est qu'une enfant."

"Un gosse de vingt ans, Virgil !"

Alexandre contempla la statue du ministre, résolu à regagner sa faveur, et se tourna pour s'avancer vers le lieu de la prochaine rencontre. Une silhouette féminine se dressa face à lui, le port fier, et transpirait la suffisance. Il l'observa et reconnut sa tante. La sœur de son père. Elle se rua vers lui et le secoua.

"Où est-il ? Où est le médaillon de nos ancêtres ?"

Il lui jeta un regard sévère et répondit une voix glaciale.

"Là où est sa place, voyons, comme celle de votre frère d'ailleurs : je l'ai enterré dans les latrines."

Blanche se figea, interdite.

"Tu n'as pas fait cela ? Pauvre fou  ! Et ton héritage ?"

"Quel héritage ? Vous êtes une famille déchue, morte ! Votre désir de plaire ou le goût du jeu ont eu raison de votre fortune, puis de votre réputation. Vous vous êtes enfermés dans une prétention, aveuglés par une gloire passée. Ouvre un peu les yeux au monde et acceptez la réalité !"

"Nous avons fait la gloire du royaume."

"Avant ! Maintenant, vous n'être que la médiocrité. Puis-je vous rappeler votre arrière-arrière--grand-mère Isabelle qui, peu après le décès de son époux, massacra tous ses enfants infirmes ? Par ailleurs, ce mari, Auguste d'Anjou, crut faire de bons investissements et contribua à achever la fortune familiale. Qu'en dites-vous de cela ? Le dernier de vos ancêtres qui se soit distingué, ce fut Alexandre d'Anjou, en 1271, en participant à la croisade avec Saint-Louis. Ne pensez-vous pas que cet exploit date un peu ? Vous n'êtes rien ! Votre famille n'est rien ! Retournez au néant !"

Blanche se recula, défaite.

"Nous pouvons renaître. Grâce à vous."

Alexandre répliqua, glacial :

"Je n'ai rien à voir avec vous. Je refuse d'être lâche. Vous êtes si lâche que devant les ennuis vous vous cachez ou vous préférez la mort infâmante du suicide. Quel est cet honneur ? Vous pensez sincèrement qu'une famille honorable comme vous estimez être si brave en choisissant de mourir dans l'ombre ?"

Blanche continua de reculer, blafarde

"Je ne suis pas votre héritier. J'ai peut de votre sang en vous, mais je refuse de marcher dans vos pas."

Une main se posa alors sur son épaule.

"Non, c'est dans les miens que tu avances, fils."

Alexandre se retourna et hurla en découvrant le visage du libraire Bellanger face au sien."

***

Alexandre se redressa en sueur, les mains serrés autour des draps, à la fois stupéfait et apeuré de la vision qu'il venait d'avoir. Le libraire Bellanger... Son père adoptif... Cette phrase le hantait. il marchait dans ses pas. Non, ce n'était pas possible. Ils ne se ressemblaient pas. Lui était violent, agressif, méprisant, rempli de préjugés... Il s'arrêta et sentit sa respiration s'accélérer à nouveau. Il était également orgueilleux, soucieux de plaire.. Non, ils ne ressemblaient pas. Ils ne se ressemblaient pas le moins du monde.

Le doute venait d'entrer dans son esprit et refusait d'en partir.

Ressemblait-il réellement à son père adoptif ? Non... Si... Il ne savait plus. Alexandre se laissa retomber sur le lit et plongea dans ses souvenirs. Pour une fois, le jeune homme délaissa les moments de violence et se remémora de ceux dans la librairie où son père adoptif lui apprenait patiemment les ficelles de son métier. Vers ses huit ans, il lui avait enseigné à réaliser des maquettes pour s'entrainer pour dans quelques années passer aux reliures précieuses des livres. Il se rappela alors de sa patience lors de ses explications et de souci à ce que l'activité soit ludique. Son ventre se serra. Il partageait plus qu'il ne l'aurait désiré avec son père adoptif.

Son orgueil ne venait pas du sang hérité de son père.
Depuis toujours, par le regard de son père adoptif, il avait pris l'habitude de regarder les nobles et les affaires importantes.
Depuis toujours, il aimait la littérature grâce à tous ces livres merveilleux que son père adoptif le laissait lire.
Parfois, il pouvait mépriser certaines personnes, comme son père adoptif.

Alexandre poussa un long soupir, résigné à la conclusion qui s'imposait de cette révélation.
Il était bien le fils de son père.


FIN
Alexandre
Alexandre
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