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[3 Février 1598] Une odeur de confidences

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Message par Cassandre Velasquez Mer 6 Oct - 14:01

Dans le secret de sa chambre, pendant que Grâce s'amusait dans le salon, Cassandre terminait de lire son chapitre du jour. Cet après-midi-là, elle rit beaucoup et sa lecture se révéla étonnamment plus facile que les jours précédents, entrainée par le rythme de Gargantua qui décrivait les manières de se torcher le cul. Elle imaginait en même temps la tête de Sylvère si elle devait lui rapporter cette lecture. Son pauvre grand frère succomberait rapidement, étouffé par une crise foudroyante d'apoplexie. Par contre, la fillette n'était pas d'accord du tout avec les conclusions établies. se torcher le cul avec un oison non, ça c'était cruel ! Une écharpe ou un vêtement, oui, pourquoi pas ? Le tissu était assez doux et ça ne portait pas à de grandes conséquences. Au pire, on lavait le vêtement et on en parlait. Dans le commencement, Gargantua évoquait aussi la possibilité de se torcher le cul avec un chapeau. La fillette restait dubitative. Ce ne pouvait pas être agréable. Quoique... Elle n'avait jamais essayé non plus. Mais elle ne pouvait pas faire l'expérience. tant pis. Elle demanderait à Coldris si lui avait eu l'idée de vérifier cet enseignement. De toute façon, c'était lui qui avait conseillé cet ouvrage. Alors, qu'il s'assume les conséquences !

Sur cette pensée, Cassandre se redressa dans le lit. Il y avait une autre chose dans son esprit depuis leur conversation qui flottait mais dont elle n'arrivait pas à être certaine. Elle s'était bien sûr renseignée sur le sujet mais la fillette ne savait pas encore quoi en penser. Elle pouvait vraiment le faire ? Elle ? Elle n'était qu'une petite paysanne. Une petite esclave. Une enfant qui ne possédait qu'une instruction plus que sommaire. Or, les gantiers parfumeurs semblaient être des êtres hommes importants. Ils se moqueraient certainement d'un gamin, garçon ou fille, qui n'avait pas assez de connaissance. Coldris pouvait peut-être ouvrir la porte, mais ils ne la feraient peut-être pas entrer de bon gré. Il lui avait bien dit qu'elle devrait faire ses preuves.

Pourtant, d'un autre côté, elle avait envie d'apprendre plus sur ses capacités olfactives qui la détachaient une fois de plus de la norme et de faire quelque chose d'utile avec ça.

Elle se sentait perdue.


***

Après un long débat intérieur, Cassandre descendit vers la boutique après s'être assuré que tout le monde était à sa place. Les bébés dormaient, veillée par Ingrid, et Grâce jouait sagement dans le salon. Elle pouvait aller discuter sereinement avec Irène. Elle la découvrit dans le magasin, un peu en retrait, à coudre un vêtement. La fillette s'approcha timidement et l'observa un petit instant avant de prendre.

"Vous n'avez pas besoin d'aide ?"


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Message par Irène d'Aubeville Mer 6 Oct - 22:07



Ce matin-là, Irène était sereine. Les affaires marchaient bien, la boutique était confortable et elle venait d’apprendre que l’arrivée de son frère se précisait. Il ne lui avait pas répondu précisément mais il avait trouvé un château, en vente depuis des lustres près de la capitale qui attendait de trouver preneur. Il attendait simplement les évaluations pour remettre tout ça au goût du jour, Madeleine se plaignait que cette bâtisse soit sortie tout droit du siècle dernier.

Elle soupira en secouant la tête. Elle avait toujours les bons mots… Elle se demandait bien ce que ça donnerait quand elle discuterait avec Cassandre, ce serait sûrement bien animé.

Tiens, en parlant du loup… Elle vit Cassandre arriver alors qu’elle terminait une broderie. Elle lui sourit.

- Je viens de terminer alors je n’en ai pas besoin, je te remercie.

Elle l’observa et vit bien qu’elle n’était pas à son aise. Elle trouvait pourtant toujours quelque chose à faire mais elle semblait tourner comme un lion en cage. Irène fronça les sourcils, intriguée. Elle plia le vêtement avant de se tourner vers elle.

- Y a-t-il quelque chose dont tu voudrais me parler ?

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Message par Cassandre Velasquez Jeu 7 Oct - 11:35

Cassandre se tenait nerveusement devant Irène et attendait de trouver une bonne manière d'aborder la discussion. Ce n'était pas facile. En plus, elle ne pouvait pas tout raconter sur ce qu'elle voulait dire. Ses relations avec Coldris, elle devait impérativement en cacher la nature les services qu'elle lui rendait. D'abord, pour ne pas inquiéter Irène, mais aussi parce que le ministre détesterait apprendre que ses secrets étaient connus par une tierce personne. La fillette avait cependant eu le temps en descendant de réfléchir à une idée probable pour rapporter la scène.

Irène sentit son malaise et l'invita à parler. Cassandre opina doucement de la chaise et tira une chaise pour s'asseoir près d'elle.


"C'est... La semaine dernière, je suis allée rendre rendre visite à Alduis. pour voir s'il gérait bien l'approche de ses fiançailles. Puis, en discutant, alors que nous étions dans la salle d'armes, j'ai senti son père approcher. je lui ait dit que je ferais mieux de partir et il a eu l'air surpris que je puisse deviner ça alors qu'il n'entendait rien. Il a alors été ouvrir la porte et a vu son père au bout du couloir."

Elle marqua une courte pause afin de se donner un peu de temps pour enchainer la suite.

"Quand son père est arrivé, il a été intrigué de l'air perplexe de son fils. Et moi, j'ai expliqué que j'ai juste dit que vous arriviez. Il a eu aussi l'air surpris que je puisse percevoir son arrivée. j'ai expliqué alors que c'était son odeur. et il a été impressionné que je sache décrire son odeur. Et impressionner Coldris de Fromart, c'est pas un petit quelque chose !"

Cassandre s'interrompit à nouveau pour reprendre le fil de son idée et reprit.

"Il a été très intéressé de comprendre ce que je pouvais faire avec les odeurs. Comment je pouvais les décrypter aussi bien et si c'était inné ou venu avec le temps. Puis, il a dit que je devais fabriquer des parfums. Que les personnes avec des capacités olfactives aussi développées devenaient importantes. Il m'a dit qu'il me trouverait un apprentissage si ça m'intéressait."

Au moins, maintenant, elle en avait fini avec les mensonges. Elle serait à nouveau totalement honnête.

"Mais je ne suis pas sûre.. Je me suis renseignée.. ca a l'air intéressant, oui, mais je ne sais pas."
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Message par Irène d'Aubeville Ven 26 Nov - 22:20



Tout aussi nerveuse que sa pupille, plus qu’elle ne voulait bien l’avouer, Irène attendait fébrilement qu’elle lui dise ce qu’il se passait… la longueur qu’elle mit à commencer l’inquiéta encore davantage. Qu’allait-elle lui avouer encore ? Pourtant, les choses allaient mieux, alors rien ne pourrait arriver de trop grave, n’est-ce pas ? Elle prit une grande inspiration avant de la laisser dire ce qu’elle avait à dire.

Elle s’inquiéta déjà à la première partie. Pas de sa relation avec Alduis, ce garçon avait bon fond… Mais son père… c’était une tout autre histoire. Elle le connaissait bien de réputation et savait plus que quiconque grâce à son frère que c’était une personne à craindre. Elle fronça un peu les sourcils à son histoire. Avec ce genre de personne, mieux valait justement ne pas les intéresser, être invisible… Elle n’aimait déjà pas cela mais se força à respirer calmement… Elle se pinça les lèvres en voyant qu’elle semblait tout de même en retirer une fierté. Irène savait qu’elle aurait pour sa part été tétanisée. Dieu, qu’elle avait heureuse de rester à la maison le jour où Antoine avait dû se rendre au port pour rencontrer le terrible ministre. Elle se souvenait encore de tout ce qu’il lui avait raconté en rentrant, de la façon dont il avait été impressionné…

Irène se mordit la lèvre quand l’idée principale vint sur le tapis. Elle soupira. Les y voilà déjà alors…

- Cassandre… Tu sais que je veux que tu sois heureuse et le mieux qui soit pour toi… Mais je t’avoue que je ne sais pas non plus. Bien sûr, un apprentissage est une grande chance, c’est formidable et cela peut t’ouvrir plein de portes. Mais es-tu sûre que quelque chose venant de ce ministre est bon ? Être redevable à ce genre de personne est parfois une très mauvaise idée…

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Message par Cassandre Velasquez Sam 27 Nov - 10:56

Cassandre exposa avec appréhension sa requête tout en redoutant un peu ce qu'Irène en penserait. Naturellement, le nom de Coldris qui jaillissait dans la conversation, c'était un peu effrayant. Quelques semaines plus tôt, elle se serait méfiée. Elle aurait même approchée cet homme avec prudence. Pourtant... Lors de leur conversation de la semaine dernière, elle s'était sentie en confiance. Et puis... Devoir quelque chose au fameux ministre, c'était déjà fait. Il aurait pu l'envoyer à la prévôté le jour même de l'arrestation d'Hyriel. Au lieu de ça, il avait fait annuler le rappel à loi envoyé par le Premier Conseiller et supprimé la dénonciation de son dossier. Pas sans intérêt, bien sûr, mais elle li était donc déjà liée. Mais Irène n'avait pas besoin de savoir pour ses missions.

La fillette réfléchit un instant puis répondit calmement.


"Coldris est effrayant. Je ne vais pas le défendre sur ce point. Mais quand on prend le temps de le connaître, il peut avoir des conversations agréables. Et je l'ai vu au lupanar. De nombreuses fois. Il a beau être être un ministre au caractère sauvage, là-bas, j'ai vu que c'était un homme patient, calme et parfois attentionné. Il a beau être le plus grand débauché de Braktenn, c'est le seul client que j'ai vu se comporter aussi bien avec les filles. Et puis.. Et puis, il m'a prêté un livre !"

La fillette étouffa un rire naissant en pensant au chapitre qu'elle venait de terminer.

"Ca s'appelle Gargantua, écrit par François Rabelais, un français. J'ai lu que quelques chapitres, c'est un peu difficile, mais j'aime beaucoup. Puis, il m'avait expliqué l'histoire avec Panurge et ses moutons. Même qu'hier je l'ai raconté à Ingrid aussi !"

Cassandre songea à quel point la situation devenait sacrément ironique. Est-ce que c'était elle qui avait l'air de prendre la défense de Coldris ? C'était elle... qui faisait confiance ? Elle faisait même confiance à des nobles. Son esprit songea alors à Eléonore, Alduis, Kalisha, Gabriel, Leyria... Elle se rappelait deses préjugés sur les nobles tout en réalisant qu'ils n'étaient pas tous aussi mauvais. Certains étaient des pourritures, comme le comte de Monthoux. D'autres croyaient bien agir mais se montraient un peu naïfs, comme le Premier Conseiller. Mais d'autres savaient lui prêter une oreille attentive et comprendre ses problèmes.

La fillette observa Irène avec une lueur espiègle dans le regard et laissa échapper une légère insolence.

"Depuis quand, c'est moi qui fait confiance et que c'est vous qui anticipait déjà le pire ?"

Cassandre garda le silence quelques instants, puis reprit.

"Je.. Je veux lui faire confiance. Mais en revanche ,c'est de l'apprentissage en lui-même que j'ai plus peur. De ce qui va se passer. Et puis, et puis... est-ce que je suis vraiment assez âgée pour ça ? On va pas me dire que je suis qu'une enfant ?"
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Message par Irène d'Aubeville Lun 29 Nov - 22:03



Sentant que Cassandre savait quelque chose de plus, Irène se pinça la lèvre. Mijotait-elle encore quelque chose ? Elle n’aimait pas quand un secret s’installait entre elle, ça finissait toujours mal. Elle attendit sa réponse, espérant qu’elle reste le plus sincère possible. Elle haussa un sourcil. Agréable ? Tiens donc, elle avait entendu tout l’inverse…

- Vraiment ?

Elle restait sceptique. On ne savait jamais. Ces gens-là étaient d’un autre monde et il jouait avec d’autres règles. Des règles bien trop complexe pour qu’un amateur tente de jouer une partie contre eux. Elle frissonna en repensant à Antoine. L’orgueil était certainement le plus mortel de tous les péchés.

Elle pencha la tête quand elle parla de ce livre.

- Mais combien de temps as-tu passé exactement là-bas ? Pourquoi diable t’a-t-il donné un livre ?


Tout cela la rendait perplexe et elle était certaine qu’elle ne disait pas la vérité. La nature du livre lui fit écarquiller encore davantage les yeux.

- Je sais ce que c’est et je connais Rabelais. Madeleine a eu la gentillesse d’étendre mais culture littéraire française.

Elle se souvenait avoir rougi sur certains chapitres mais surtout bien ri. C’était très différent de ce qu’elle pouvait lire d’habitude. Elle soupira. Était-ce vraiment une lecture convenable pour une jeune fille ? Même si elle était presque une femme, bien qu’elle n’ait pas ses lunes, elle trouvait que c’était peut-être un peu… trop. En même temps, que pouvait-elle attendre d’autre d’un tel ministre ?

Elle soupira à sa question et se massa le front.

- Tu ne sais pas ce que je sais ou ce que j’ai vu. Tu n’avais même pas encore dix ans, quand…


Elle s’arrêta. Irène n’avait pas très envie d’en parler finalement. Elle éluda en se frottant les yeux.

- Rien, continue.


Irène se trouva un peu affectée qu’elle lui fasse confiance, alors qu’elle le connaissait à peine. Enfin alors qu’elle prétendait le connaitre à peine car elle sentait l’anguille sous la roche. Irène haussa les épaules.

- Tu es déjà presque une adulte et tu es mature pour ton âge, pour cela, ça ne pose pas de problème. Après, il est certain que c’est un cap à franchir. Cela nécessite d’être prêt à prendre une certaine indépendance, donc se débrouiller seule et c’est penser à entrer dans sa vie d’adulte. Cela demande réflexion…


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Message par Cassandre Velasquez Mar 30 Nov - 11:33

Cassandre perçut qu'Irène se trouvait être plus que sceptique à l'entendre s'expliquer sur Coldris et l'idée que ses conversations puissent être agréables. Cela n'était certainement pas le premier mot qui venait lorsqu'on songeait au ministre des affaires étrangères Elle-même avait conscience du danger que celui-ci pouvait représenter et que ses humeurs se modifiaient assez facilement. Néanmoins, Coldris possédait une chose que peu de personnes que la fillette avait pu rencontrer : une intelligence et une culture qui permettaient d'évaluer les sujets sur un autre point de vue que celui du sens commun. Avec lui, il devenait possible de converser en profondeur, sur d n'importe quel thème, sans que la sensibilité ou la morale ne le brusque.

"J'admets que le mot n'est pas le premier qu'on on pense quand on songe à Coldris de Fromart, mais discuter avec lui... C'est reposant. Je peux avec lui utiliser toute mon intelligence. La plupart du temps, c'est épuisant de discuter avec les gens, de ne pas pouvoir dire tout ce que je peux avoir en tête, car ils n'ont pas envie d'en parler, ou ils n'arrivent pas à comprendre. Coldris, lui, il a une intelligence semblable à la mienne, avec la culture en plus, et c'est agréable d'avoir enfin quelqu'un avec qui parler à armes égales."

Il lui avait dit qu'elle était trop intelligente pour son propre bien. Néanmoins, comme elle lui avait signalé, elle n'avait pas eu besoin de lui pour comprendre. Depuis toute petite, elle ne faisait que cela décrypter les conversations des gens et pointer du doigt les contradictions. Sauf que peu d'entre eux aimaient l'entendre. Ils préféraient dire qu'elle n'était qu'une gamine qui ne comprenait rien. C'était plus pratique. Plus confortable. A force, c'en devenait étouffant.

"Et lui, il ne me dit pas que je ne suis qu'une gamine et une esclave."

La phrase prononcée par l'oncle Matthieu lui revint dans sa bouche de manière un peu agacée. Sa douleur n'était pas encore passée. Cassandre avait beau avoir compris certaines choses à son sujet et envisagé d'écrire une lettre pour tenter d'éclaircir ses sentiments, la blessure restait à vif, comme celle ressenti longtemps à son épaule. Elle n'avait entendu si souvent cette phrase, mais l'entendre ce jour-là d'une personne supposée être de sa famille.

"Presque tout le monde me dit que je suis gamine, que je sais pas de quoi je parle... Lui, il m'écoute et me respecte. "

Cassandre se décida à lui révéler l'existence du bel ouvrage qui dormait dans le tiroir de sa commode. La mention du titre lui fit écarquiller les yeux alors qu'elle déclarait que tante Madeleine lui avait permis d'enrichir sa culture française. La fillette perçut un trouble, un trouble semblable quand elle discutaient de sexualité. Cassandre soupira, lasse.

"S'il y a des passages sexuels, je vous rappelle que j'ai passé les trois dernières années dans un un lupanar. Je doute que ce qui a été écrit soit pire d'observer les actes quotidiennement."

La fillette lui alors remarquer cocasse leur confiance et méfiance inversée. Elle grimaça fortement au rappel qu'elle ignorait ce qu'Irène avait pu voir alors qu'elle n'avait, elle pas dix ans. Un début de colère monta que Cassandre s'efforça de canaliser. elle ne put cependant retenir l'ironie qui s'échappa.

"C'est vrai, moi, à dix ans, je me suis seulement retrouvée sur l'estrade d'un marchand d'esclaves..."

Elle poussa un long soupir.

"Vous venez de confirmer une nouvelle fois mon jugement. Plutôt que de voir les choses sur un point de vue global, d'analyser une situation sur son ensemble, vous ne la considérer que de votre point de vue. Comme oncle Matthieu le fait. Comme j'ai déjà pu le faire aussi. Mais rien n'est jamais aussi simple que juste nos premières impressions veulent bien nous faire croire."

Finalement, elle se décida à revenir au sujet principal, celui de l'apprentissage, et confia ses doutes. Puis, elle entendit Irène énoncer que cela consistait un pas vers la vie d'adulte. Cette idée lui donnait le vertige. Elle était vraiment prête pour ça? Elle n'était qu'une enfant... Cassandre tiqua en revanche sur l'évocation de sa maturité et écarquilla les yeux.

"Hein ? je.. moi, mature ? vous.. vous êtes sûre ?"
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Message par Irène d'Aubeville Jeu 2 Déc - 23:18



Alors qu’elle l’observait, Irène sentait bien qu’elle ne la convaincrait pas aussi facilement. Elle soupira. De toute façon, est-ce qu’elle l’écouterait vraiment ? Sûrement pas… Alors qu’elle commençait à développer son argumentaire, Irène se sentit soudain piquée par la jalousie. Elle croisa les bras, son visage exprimant sa déception et la pique qu’elle venait de recevoir. Cela signifiait-il que sa conversation ne la satisfaisait pas ? Qu’elle ne la stimulait pas. Elle serra les bras. Bien sûr, elle avait su qu’elle ne pouvait rivaliser en intelligence avec tout le monde dès que Madeleine était entrée dans leur famille. Irène se rappelait un temps l’avoir jalousée pour sa conversation si vive et brillante, tant qu’elle attirait tous les esprits de la pièce telle une lumière. Elle avait fini par se laisser elle aussi prendre au jeu, considérant tout ce qu’elle pouvait lui apporter plutôt que tout ce qu’elle n’avait pas par rapport à sa belle-sœur.

Le « enfin » lui fit se mordre la langue et elle détourna le regard. Évidemment, si elle ne pouvait rivaliser avec une bourgeoise française, comment le pourrait-elle avec un noble de Monbrina ? Sa mère avait beau l’avoir bien éduquée, elle n’était pas à la hauteur, certainement pas assez pour leur arriver ne serait-ce qu’à la cheville. Et elle s’étonnait encore de voir Cassandre aller voir ailleurs ? Non, elle n’avait pas à chercher plus loin, il lui manquait des choses pour la satisfaire. Si elle avait été adoptée par une telle personnalité, peut-être serait-elle moins prompte à fuir…

La pique la fit encore resserrer les bras. Bien sûr, cela ne lui était pas directement adressé mais elle parlait de son frère. Son grand frère qui allait si mal, sans que personne ne puisse le voir… Qui avait dit cela uniquement pour cesser d’avoir mal, pour avoir la paix, une paix qu’on lui refusait depuis bien trop longtemps déjà. Elle ne dit rien. Ça ne servait à rien, ça ne servait jamais à rien avec elle.

Le reste ne fit qu’enfoncer le clou.

Lui, il m'écoute.

Lui, il me respecte.

Irène fut tentée de lui dire avec amertume d’aller le rejoindre dans son château s’il était si formidable et si elle était si incompétente. Elle soupira.

Irène leva les yeux au ciel à sa justification. Certes mais était-ce sa faute si elle la voyait encore comme une adolescente innocente ? Allait-elle invoquer ce vécu à chaque fois pour tout justifier ? Savait-elle qu’il existait encore des choses qu’il ignorait ou prétendrait-elle toujours tout savoir mieux que les autres. Même face à un chêne d’une centaine année, elle serait peut-être encore capable de dire qu’il ne savait rien par rapport à elle parce qu’il n’avait pas eu la bonne idée de vivre dans un lupanar.

Sa réplique ironique fut la remarque de trop et ce qu’il suivit ne fit qu’aggraver les choses.

- Bien sûr, tu sais tout, tu as tout vu, j’oubliais. Tu lis même certainement dans les pensées pour savoir ce que j’allais dire.

Elle alla s’asseoir sur une chaise en poussant un soupir agacé et lui lança un regard noir.

- Bien entendu. Mais oh, comme c’est étonnant ! C’est ce que la plupart des humains font, parce qu’un jugement global n’est pas à la portée des simples mortels, elle n’est qu’à celle de Dieu. Si tu veux penser l’inverse dans ton illustre intelligence, libre à toi. Ne viens pas te plaindre quand tu te brûlera les ailes.

Elle relâcha ses épaules en tentant d’apaiser son aigreur. Qu’ils la laissent vivre en paix ces êtres supérieurs, intelligents ! Était-ce si mal de vouloir une vie tranquille et confortable, dans la piété et la résilience ? En quoi était-ce si mal de ne pas vouloir la gloire, les honneurs, le sentiment d’être supérieur aux autres ? Ne pouvait-on pas être heureux avec ce qu’on avait, comme elle avait appris à le faire auprès de Madeleine ?

A sa dernière question, elle la laissa un moment dans le silence.

- Peut-être, lâcha-t-elle avec agacement sans la regarder.

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Message par Cassandre Velasquez Ven 3 Déc - 10:51

Face à Irène qui se tendait de plus en plus, Cassandre se sentait mal à l'aise. Elle n'avait pas du tout envisagé la tournure que prendrait cette conversation en la préparant dans sa chambre. Elle pensait n'évoquer que l'apprentissage et ses doutes sur le sujet, pas une énième discussion sur son intelligente qui la rendait si différente des autres. Elle n'avait pas, elle, demandé à naitre comme ça. N(était-ce pas assez douloureux depuis toute petite qu'elle ne comprenait rien quand elle venait rapporter aux paysans de son village natal les faits qu'elle était aller vérifier ? Sauf qu'eux, ils préféraient s'accrocher à leurs rumeurs bourrées de contradictions et la traiter de gamine. C'était épuisant de ne pas être compris, de se sentir en marge et d'éprouver cette sensation étouffante qu'on était une erreur dans ce monde. C'était logique de le penser. Si tout le monde se comportait de la même manière, à la rejeter, c'était normal de considérer que c'était elle le problème. Elle avait mis des années à réaliser que tout venait d'une intelligence supérieure à celles des gens ordinaires, sans pouvoir s'expliquer qu'une petite paysanne, sans instruction, puisse posséder de telles capacités. Il n'y avait que quand Coldris lui avait dit être son père qu'elle s'était sentie soudainement apaisée. Tout prenait enfin un sens et c'était plus facile pour enfin accepter cette intelligence qui la dépassait elle-même.

Cassandre baissa la tête en prononçant cette répartie ironique venue malgré elle. C'était plus fort qu'elle. Ce passage à lui rappeler qu''Irène avait vu des choses avant qu'elle n'ait, elle, dix ans, lui avait été insupportable. C'était blessait. oui, elles s'était sentie blessée de la comparaison. La fillette entendit l'ironie qui jaillit à son tour de la bouche d'Irène et soupira. Elle ne devait pas répondre tout de suite. Pas de front. Elle réfléchit et songea au terme de lire dans les pensées en songeant à sa conversation la veille avec Ingrid. lire dans les pensées... C'était exactement ça. Cassandre releva la tête et reprit tristement :

"Lire dans les pensées... Oui, c'est exactement ça. Hier, Ingrid est venue me parler. J'ai réussi à utiliser mon intelligence pur établir un dialogue afin qu'elle comprenne mes explications. Et j'ai su deviner son histoire, toute son histoire, à partir d'un seul mot qu'elle a lâché. C'est ça, mon intelligence, Irène. Je sais que c'est difficile à comprendre, moi-même j'ai eu beaucoup de mal à la comprendre et à l'accepter, mais je peux percevoir les situations à partir de quelques mots, qui paraissent ordinaires à tous les autres gens, ou par petits gestes. C'est comme ça."

Comme quand Coldris avait pu déduire qu'elle n'était qu'une esclave alors qu'elle lui avait servi une histoire parfaitement construite avant même qu'elle n'entre dans le château. Un seul mot, un seul, avait suffi à lui mettre la puce à l'oreille. N'importe qui se serait laissé pas berné devant le mensonge. Pas lui.

Elle tenta une nouvelle fois de s'expliquer mais Irène s'assit, agacée, et éclata de colère. Cassandre soupira. Ce n'était pas ce qu'elle voulait. Est-ce qu'Irène n'avait pas entendu son message. Elle ne voulait pas être supérieure aux autres, mais elle était née comme ça, avec des capacités peu communes. Que pouvait-elle y faire, à part de les accepter ? De toute manière, même en essayant de les nier, les informations se décrypteraient malgré tout. Cassandre soupira, lasse.


"J'adorerais être une gamine normale. j'adorerais pouvoir éteindre ce cerveau, arrêter de penser à tout sans arrêt, pouvoir une vie comme vous, sans avoir à me poser de questions... mais.. je ne peux pas ! Mon cerveau déborde d'informations ! Je ne peux pas être ce que je ne suis pas ! Est-ce qu'on demanderait à un cochon de meugler ? Bien sûr que non ! On ne change pas sa nature. Mon intelligence, c'est moi, elle fait partie de moi, il faut juste l'accepter, comme j'ai appris à le faire."

Cassandre ,e savait plus quoi faire devant le malaise croissant. Elle se décida, sans doute maladroitement, à revenir au sujet de l'apprentissage et resta un peu sceptique sur le sujet de sa maturité. Si elle était si mûre que ça, elle saurait quoi dire à Irène. elle saurait comment lui parler sans la blesser. la fillette la contempla se renfrogner, de mauvaise humeur. Que pouvait-elle dire encore ? A moins... A moins de vraiment tout expliquer ? Elle hésita. Mais Irène ne lui disait-elle d'être sincère et de lui parler plus ? De toute manière, au rythme om étaient les choses, qu'avait-elle encore à perdre ? Cassandre songea à sa discussion avec Coldris et leurs propos sur l'audace. De l'audace, toujours de l'audace... Quand on savait comment agir, le mieux, c'était malgré tout de faire quelque chose. Ne rien faire, attendre en espérait que les choses se régleraient seules, c'étaient pour les faibles. Pour ceux-là qui estimaient que Dieu s'occuperait de leurs problèmes simplement car il lui avait demandé. Ca avait drôlement fonctionné quand elle priait plusieurs fois par jour à la ferme dans l'espoir que leurs soucis d'argent se résoudraient enfin.

Elle se recula d'un pas et s'adossa au comptoir. Elle observa Irène, la mine grave.


"Coldris... Coldris, c'est mon père."

Cassandre observa Irène un court instant et reprit.

"Je ne le sais que depuis peu. En discutant la semaine dernière, en m'écoutant, Coldris a senti quelque chose. C'est inexplicable, mais moi, je comprends ce sentiment. Ce moment dans une conversation où les éléments jaillissent et aboutissent à une nouvelle compréhension. Il m'a interrogé sur ma date de naissance, puis sur ma famille, avant de me raconter qu'il avait couché avec ma mère neuf mois avant ma naissance. C'était... surprenant. Mais en mettant tout place, c'était enfin logique et apaisant. Il m'a dit que ma mère était triste quand il l'a connu. Profondément triste J'ai repensé alors que mes parents ont perdu deux de leurs fils l'hiver avant celui où je suis né. Papa... Papa, il m'a dit que ma naissance, c'était une nouvelle lumière, l'espoir qui était revenu. Il disait que maman était à nouveau heureuse au printemps, que c'était grâce à moi. Sauf que non. Si elle a été heureuse à nouveau, c'est grâce à Coldris, car il l'a écouté et comprise à un moment où elle se sentait profondément mal. Et moi, moi, je suis là grâce à leur rencontre. Et c'est pour ça que je possède cette intelligence qui dépasse celle du commun."


Cassandre observa Irène, nerveuse. Allait-elle enfin comprendre . ?
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Message par Irène d'Aubeville Sam 8 Jan - 23:01



Irène se sentait fébrile, mal à l’aise, presque tremblante. Elle tenta d’invoquer le doux visage de madeleine, la consolant le jour où elle lui avait avoué avoir une jalousie dévorante à son égard. Elle avait éclaté en sanglots, se traitant elle-même de tous les noms, pensant qu’elle était un monstre d’orgueil et de méchanceté. Madeleine l’avait écouté, avec patience et s’était à son tour excusée de ne pas s’être rendu compte de lui faire tant de mal sans le vouloir. Elle lui avait souri et elle avait séché ses larmes avec patience. Aujourd’hui, elle était une adulte, une personne responsable en face d’une enfant. Il fallait qu’elle réagisse en tant que tel. Elle prit une grande inspiration et regarda Cassandre répondre, avec dans ses prunelles cet étrange mélange de tristesse et de colère. Elle ne sut même pas quoi répondre en premier lieu, tout cela était si… ridicule, futile, enfin peu importe… Irène se contenta de soupirer, avec la furieuse envie de se mettre en boule dans un lit et d’y pleurer toute son incapacité à gérer la situation depuis qu’elle était arrivée en ville, plus encore depuis qu’elle avait accueillie Cassandre sous son toit.

Elle ne répondit pas à sa première réplique. Que répondre à cela ? Qu’elle ferait mieux de le cacher ? De se taire ? Quoi que, si elle était si intelligente et elle le pensait tout de même, un minimum, elle ne dirait rien à personne à ce propos. Se comprendre était une chose, s’en vanter dans toute la ville en était une autre et Irène espérait que cela n’irait pas jusque là.

La réponse suivante l’apaisa un peu plus même si elle avait toujours du mal à la regarder, se pinçant l’arrête du nez pour souffler et se calmer autant que possible. La vie était tout de même bien cruelle… les personnes intelligentes se rêvaient bêtes et naïves, les bêtes et naïfs intelligents… Pourquoi ne pouvait-on jamais se satisfaire de son sort ? Être déjà heureux d’être soi, en vie, bien portant, dans un monde qui tournait à peu près rond ? Non, bien sûr, il fallait que l’homme désire, toujours, toujours plus, jusqu’à ce perdre, jusqu’à perdre tout ce qu’il avait déjà pour ensuite compliquer le désastre et la perte en essayant d’atteindre un but plus élevé. Elle songea à Antoine, son pauvre Antoine qui s’était consumé jusqu’à mourir noyé pour assouvir ses désirs. Elle soupira, lasse, les yeux dans le vide.

- D’accord, j’ai compris. Je l’accepte.


Sa voix était sincère mais son esprit semblait ailleurs. Oui, elle comprenait mais ce n’était guère facile. Elle resta ainsi, un moment en errance, perdue, malheureuse, les pensées et les souvenirs s’entrechoquant dans son esprit. Elle avait du mal à discerner ce qu’elle voulait, ce qu’elle souhaitait. Au final, comment régler ce problème ? Elle ne le savait pas. Pour ça non plus, elle n’était pas assez intelligente et elle n’avait pas de baguette magique pour arrêter le cerveau de Cassandre.

Soudain, un nouveau coup de massue la réveilla et la tira de sa rêverie au point qu’elle faillit en tomber de sa chaise. Son cœur tambourina, cogna à n’en plus finir dans sa poitrine alors qu’elle enregistrait ce qu’elle venait de lui dire.

- Ton père… Mais… ce… Quoi ?


Elle l’écouta expliquer, vaguement mais son esprit faisait toujours en quelque sorte barrage. Ça ne pouvait pas être vrai. Pas elle… la bâtardise était l’une des pires conditions, même si cette petite n’avait plus de famille à faire imploser… Non, ce qui faisait surtout peur à Irène, c’était les rêves chimériques que cela pouvait lui mettre en tête. Elle ignorait si Cassandre était du genre à se mettre des rêves plein la tête mais elle craignait qu’elle ne soit soudain attiré par la noblesse, les titres, les palais…

Comme Antoine.

Et comme lui, elle risquait de sombrer.

Cependant, Irène se contint. Si elle tentait de lui expliquer, elle se fermerait de nouveau comme une huître. Elle, de son côté, finirait par se mettre en colère et elle avait bien vu que cela n’avait aucun effet positif, bien au contraire. Irène prit une grande inspiration, tranquille puis la regarda.

- D’accord, je comprends mieux. Autrement dit, tu aurais hérité de ton intelligence par ce biais. Mais… qu’est-ce que tu veux faire de tout ça, alors ?

Question qui restait neutre, elle avait les clefs en main maintenant. Irène ne demandait qu’à comprendre mais elle espérait surtout qu’elle fasse le bon choix.

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Message par Cassandre Velasquez Dim 9 Jan - 11:50

Cassandre s'efforçait de s'exprimer dans le souci de ne pas blesser plus Irène, mais elle se sentait bien maladroite. Sylvère aurait sûrement à sa place comment formuler de belles phrases qui ne risqueraient de causer de la peine. Elle baissa la tête en observant la tête de sa tutrice, visiblement mal en point, atteinte par ses mots. Elle ne souhaitait que discuter et recevoir de l'aide pour l'aider à dénouer tout ce chaos qui ravageait son esprit. Irène n'arrêtait pas depuis qu'elle était ici de l'encourager à lui parler de ses problèmes. Elle lui reprochait si souvent de se taire ou ne de rien dire pour ne pas l'inquiéter. Pour une fois, elle avait essayé d'appliquer ces conseils, mais ce 'était pas concluant. C'était de sa faute ? Est-ce qu'elle aurait û garder toutes ces choses en elle ? Peut-être ... Lorsque la fillette contemplait le visage défait d'Irène, Cassandre songeait avec amertume en être responsable. Elle ne maitrisait pas assez les mots pour être capable de tenir une conversation avec des personnes un peu trop sensibles.

Sa tête demeura baissée, honteuse, en entendant Irène murmure comprendre et accepter les paroles qu'elle venait maladroitement de formuler. Cassandre n'était pas certaine que ce soit entièrement sincère. Irène semblait trop mal. Cela sonnait plus comme un forfait. Comme lorsqu'Agathe, excédée, lui ordonnait de sortir. Elle ne le voulait pas réellement, mais c'était la seule chose qu'elle se sentait capable pour arrêter ses caprices. Est-ce qu'elle faisait encore des caprices ? Il ne lui semblait pas. Elle ne souhaitait que parler et et exposer ces idées qui bouillonnaient sous son crâne. C'était si mal que ça ? Pourquoi Irène l'encouragerait-elle constamment à venir dialoguer à elle si celle-ci n'était pas capable de l'entendre ? Ce ne serait pas logique. Sauf que le monde et les gens étaient rarement logique. C'en était même fatiguant pour essayer de comprendre.

Mal à l'aise, appuyée contre le comptoir, Cassandre contempla avec peine Irène et se décida à dévoiler son lien avec Coldris. Pas tout. Naturellement. Lui confier qu'elle lui servait d'informatrice, ça, c'était exclus. en revanche, évoquer leur filiation et montrer d'où elle tenait son intelligence pourrait aider Irène à mieux comprendre. De toute manière, elle ne perdait rien à le tenter. Cassandre narra avec lenteur le sujet en choisissant avec soin le moindre de ses mots. Elle ne souhaitait ni blesser un peu plus Irène, ni trop en dire sur sa relation avec Coldris. Il y avait de nombreuses choses entre aux qui resteraient secrets. Personne ne pourrait de toute façon les comprendre. Comme leur discussion autour du lupanar et de la sexualité ou de leur plaisir mutuel à blasphémer autant que possible. Ou les voix. Celles qu'Alduis et elle pouvaient entendre. C'était d'ailleurs sûrement ça qui avait permis à Coldris d'établir un lien entre eux. Tout ceci, elle ne pouvait l'évoquer avec une autre personne que le ministre. C'était trop dangereux. Même si Irène parviendrait à comprendre et à accepter, connaître ces choses la mettrait en porte-à faux.

Après ces confidences, Cassandre contempla Irène, nerveuse, et perçut son malaise que celle-ci tentait de dissimuler suite à ces révélations. La fillette soupira de sa question. Ce qu'elle voulait faire de ça ? Pourquoi elle était obligée de décider tout de suite ? c'était... compliqué. Et puis, pourquoi les adultes voulaient-ils toujours déterminer toutes ces choses compliqués ? Ne pas savoir, on avait pas le droit ? Cela lui rappela la toute première rencontre avec Coldris qui lui avait dit d'avoir de l'ambition. de l'ambition... Elle n'était pas certaine de le vouloir. Qu'est-ce que ça offrait l'ambition ? Elle ne savait pas. Elle ne savait vraiment pas. Comme elle ne savait toujours pas si cette histoire d'apprentissage était une bonne idée ou non. La fillette poussa un long soupir.


"J'en sais rien, moi. Ce que je veux.... Ce que je voudrais..."

Cassandre ferma un instant les yeux pour s'aider à réfléchir et se rappela de la leçon faite hier à Ingrid pour tenter de lui apprendre de nouveaux mots monbrinien. C'était amusant, ça, et excitant.

"Ce que je veux.... C'est apprendre. Apprendre de nouvelles choses. Et les apprendre ensuite aux autres."
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Message par Irène d'Aubeville Dim 16 Jan - 12:30



Pas très certaine d’être sincère non plus, Irène avait lâché ces mots du bout des lèvres. Elle n’était sans doute pas convaincante mais elle n’avait plus très envie de l’être. De toute façon, si elle était si formidable que ça, elle aurait déjà compris que quelque chose n’allait pas.

Sa révélation lui donna une fois de plus un coup. Cela devenait de plus en plus dangereux pour elle. Elle commença à croire qu’il n’y avait aucune garantie que ce soit vrai. Le ministre était réputé pour coucher avec de nombreuses femmes. Le pays était-il pourtant envahi de petits bâtards très intelligent ? Il ne lui semblait pas… C’était peut-être seulement un hasard. Elle songea un moment à lui dire qu’elle se racontait des histoires. Que cela lui porterait préjudice. Elle ne put s’y résoudre. Ce serait encore déclencher une dispute et elle se sentait déjà usée par dix minutes de conversation.

Irène la laissa surtout réfléchir. Sa réponse, même mal formuler l’intéressait. Elle voulait savoir si elle allait plonger dans les mêmes eaux que son Antoine ou choisir la sagesse. Elle haussa un sourcil. Apprendre ? S’il n’y avait que cela…

- Bien, je vois… Dans ce cas, l’apprentissage serait peut-être une bonne idée.

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Message par Cassandre Velasquez Lun 17 Jan - 13:12

Cassandre se tenait appuyé au comptoir, aculé, en contemplant Irène. Elle n'arrivait pas à comprendre à partir de quel moment elle avait mal agi. Elle... Elle ne souhaitait que discuter de cette éventualité de l'apprentissage et à recueillir des opinions sur le sujet. Irène n'arrêtait pas de lui répéter depuis qu'elle avait rejoint sa maison de venir se confier à elle. Qu'elle pouvait tout lui dire. Sa gorge se serra. Non, elle ne pouvait pas tout dire. Ou alors elle ne savait pas s'exprimer. Elle n'arrivait pas à communiquer. Elle aspirait à avoir une conversation calme et ouverte. Pas une dispute.

Elles n'avaient même pas évoqué l'apprentissage. Ou de manière succincte. Irène s'était bloquée dès l'instant où elle avait entendu prononcer le nom de Coldris. elle... Est-ce qu'elle aurait dû ne pas en parler ? Elle aspirait à être honnête et à ne rien lui cacher. Elle voulait lui montrer qu'elle lui accordait enfin sa confiance. Elle... Elle aurait dû mentir. Raconter une autre histoire. Qu'un parfumeur avait remarqué ses capacités olfactives par hasard, au gré d'une rencontre inopinée, et lui avait suggéré de réfléchir à cette possibilité. La fillette baissa la tête. ce n'était pas ça qu'Eldred lui avait enseigné. Il disait qu'on ne devait pas mentir aux gens de sa famille. Qu'on ne construisait pas une maison sur des fondations fragiles. Alors qu'était-elle censée faire ? Elle ne pouvait pas mentir à Irène mais elle ne pouvait pas non plus lui dire la vérité. C'était insoluble.

Lors de cette question, à savoir quoi faire de ces éléments, Cassandre ne sut pas répondre. Pourquoi Irène n'arrivait-elle pas à comprendre ? Pourquoi ne voyait-elle pas qu'elle était perdue et qu'elle ne savait pas quoi décider ? Elle était venue dans l'espoir d'apaiser les idées qui tournaient depuis plusieurs jours dans sa tête, mais en ressortait finalement avec de nouvelles blessures. Elle avait envie de pleurer, mais par réflexe ses larmes ne coulèrent pas. Irène la mettait au pied au mur. Elle ne l'aidait pas. Elle ne l'aidait pas du tout.

Son regard se tourna un bref instant vers la pendule. Son rendez-vous avec Nico approchait. Ce soir, elle allait retrouver Jérémie et surtout Hyriel au château de Monthoux. Ils s'allaient s'amuser à effrayer ce bête comte et sa stupide intendante. Un instant, les paroles d'Eléonore lui traversèrent l'esprit. Ce n'était pas bien de se faufiler dans les propriétés clandestinement. C'était courir le risque d'exposer les gardes à des sanctions, voire un renvoi et de causer le malheur de leur famille. Comme ce qui était arrivé à la sienne. Mais ce soir, ce n'était pas pareil. Grande sœur avait tout organisé. alors, c'était comme s'ils avaient la permission, non ? De toute manière, elle ne pouvait pas décevoir Jérémie et elle voulait trop revoir Hyriel.

Sur cette pensée, elle tourna la tête vers Irène, mal à l'aise.


"Je.. Je vais encore réfléchir. Et je vais sortir. Hier, Nico m'a dit que Sylvère avait inventé une soirée jeux et il voudrait que je vienne dormir dans la forêt pour y participer. Je rentrerai demain matin. Passez une bonne soirée."

Cassandre s'avança calmement vers la porte et sortit en essayant de pas laisser paraître que ce que c'était une fuite à cette discussion éprouvante. Eldred dirait que c'était mal de mentir. Elle l'entendait déjà. Mais... Mais elle ne pouvait pas dire la vérité à Irène, ni ne pas aller à la rencontre. Alors... Alors, elle y était obligée.
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