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[14 Mars 1598] Obligation de vérité

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Message par Cassandre Velasquez Dim 30 Oct - 15:02

[14 Mars 1598] Obligation de vérité Biblio11

[14 Mars 1598] Obligation de vérité Szobas10
Sébastien Monnier, 12 ans

Pourquoi une si bonne journée devait-elle s'achever sur une corvée ?

En remontant la pente qui la ramenait au château, Cassandre n'avait cessé de ruminer cette phrase. Dire la vérité à Sébastien et lui faire comprendre que non Saint-Coldris n'existait pas s'annonçait comme la pire des épreuves. Si c'était une nouvelle manière d'expier pour avoir insulté, elle préférait encore retourner voir l'évêque. Certes, il l'avait eu à lui promettre de repartir libre de toute pénitence pour se rétracter ensuite, cela restait dans les suites d'une négociation. Dans sa situation, elle aurait agi de même Et la confession avait été moins pénible qu'elle ne l'imaginait. Ses genoux, en revanche, avaient soufferts, eux. Ils n'avaient pas du tout aimé cette récitation forcée d'une centaine de prières. En plus, le religieux l'avait surveillé tout long et forcé à reprendre depuis le début quand il percevait un mot qui avait été mal prononcé. Finalement, non, elle préférait parler à Sébastien. Au moins, son intelligence s'animerait.

De retour au château, Cassandre se dirigea sans envie vers la bibliothèque, là où le jeune garçon passait ses journées. Avant de pousser la porte, la fillette se mordit les lèvres. Ils ne s'étaient vus que peu dernièrement. Après ses déductions stupides, Cassandre avait voulu confirmer sa théorie en la soumettant un soir à Kalisha. Le fou rire qui l'avait rapidement gagné en l'entendant exposer que le fils aîné du baron avait eu une liaison avec la mère de Sébastien pour ensuite les abandonner n'avait pas été de bon augure. sa maîtresse lui avait demandé de poursuivre, les larmes aux yeux, et elle avait ajouté, moins convaincue quand le baron avait connu l'existence de son petit-fils, il avait décidé de le prendre en charge. Kalisha avait ri encore un long moment avant de lui dévoiler la vérité. Il n'existait aucun lien entre le baronet l'enfant, hormis la grande bonté du premier. Sébastien était l'un des innombrables batards du stupide curé de Saint-Eustache auquel Alexandre s'était attaché. Il avait été recueilli un temps par le vicomte de Fromart, avec son père, avant que le baron n'accepte de le récupérer quand le pénible hôte était tombé en disgrâce. Après cet incident, Cassandre s'était sentie bien bête pendant plusieurs. Surtout que la rumeur, répétée par la camériste, avait couru dans tout le domaine comme une traînée de poudre. La fillette s'était excusée, honteuse, au baron, mais celui-ci ne l'avait heureusement pas pris mal.

Sur cette pensée, Cassandre ouvrit la porte pour fuir les souvenirs qui les ramenaient à toutes ces moqueries essuyées. Sébastien releva la tête et lui sourit en la voyant approcher pour la saluer joyeusement. Elle s'avança et nota que sur ses feuilles, ses exercices se limitaient à ne recopier que des mots courts ou des syllabes. Il lui avait dit avoir appris l'alphabet il y avait maintenant deux mois. Il ne progressait pas vite. Elle, après deux mois de pratique, elle savait déchiffrer des phrases. Sa mémoire se rappela que Coldris semblait déçu qu'elle n'ait pas fini Gargantua. Sans doute, était-elle en retard elle aussi. La fillette tira une chaise pour s'asseoir. Elle n'était pas pas là pour une leçon de lecture.

"Je reviens d'une visite à Fromart, où j'ai vu le vicomte."

Le visage de Sébastien s'éclaira aussitôt.

"Oh la, quelle chance ! Et il t'a raconté des histoires de quand ils combattaient lui et le baron dans leur jeunesse ? Raconte-moi ! Raconte-moi ! Et tu sais, s'ils ont vu des dragons aussi ?"

Cassandre soupira devant l'enthousiasme trop débordant du garçon. La tâche s'annonçait difficile. Elle s'accorda un instant de réflexion et le fixa avec sévérité.

"Le vicomte n'était pas content."

"Pourquoi ? C'est à cause de mon père ? Il a encore fait des bêtises ?"

"Non, ça, il s'en moque."

"Ah oui ? Même s'il dit encore des bêtises sur sa réputation ?"

"Si vraiment ça arrivait, il l'enverrait à la potence et passerait aussitôt à autre chose."

"C'est quoi la potence ?"

La question naïve de l'enfant troubla Cassandre avant que celle-ci ne se souvienne qu'il n'avait que peu sorti de son ancienne maison. Il avait végété des années dans une chambre misérable, sans personne pour se soucier de son éducation. Depuis, monsieur Wagner l'emmenait en ville lorsqu'Eldred lui suggérait de manière plus ou moins innocente, pour que l'intendant daigne prendre un peu de repos, mais la fillette doutait qu'il ne l'amène sur la grande place un jour d'exécution. Elle réfléchit afin de trouver comment expliquer au mieux.

"Alors, quand les gens sont méchants, comme voler ou tuer, ou qu'ils embêtent beaucoup d'autres gens, la justice décide de les tuer. oui, c'est triste, je sais, mais ils sont méchants et on ne peut rien pour eux. C'est comme ça. Alors, ils sont menés sur la grande place et on leur passe une corde au cou. C'est ça la potence : on les pend à une poutre."

Sébastien l'écoutait, concentré, analysant chacune de ses paroles.

"Mais ça ne leur fait pas mal au moins ?"

"C'est une mort très rapide."

Elle n'allait tout de même pas lui raconter qu'un condamné pouvait se balancer entre vingt et trente minutes dans le vide avant qu'il ne rende enfin son dernier souffle. Cassandre eut une pensée pour Simon et se rappela de la longue agonie que celui-ci avait connu. Les larmes aux, elle avait prié pour le voir cesser de bouger, mais la danse s'était poursuivie si longtemps que la fillette avait cru qu'elle avait duré une heure.

"Et mon père, alors, il sera pendu lui aussi ?"

"S'il fait encore une bêtise, oui."

Sébastien haussa les épaules et reprit d'un air détaché.

"Alors, il sera pendu avant l'été."

Cassandre pouffa aussitôt de sa remarque.

"Je vois que tu as bien compris qui c'était !"

"Ben oui, c'est un idiot qui ne sait faire que parler et qui veut dormir tout le temps. moi, je pense qu'à l'hospice où il travaille, on va le retrouver à dormir pendant son service. Et comme c'est une décision de justice, ben, c'est une bêtise, donc il va être pendu."

Cassandre sourit, satisfaite de constater l'intelligence du jeune garçon. Sa tâche ne serait finalement peut-être pas si difficile qu'elle le prévoyait.

"Sébastien, le vicomte était fâché, et c'était à cause de toi."

"Moi ? mais j'ai rien fait rien !"

"Il et fâché que tu répètes à tout le monde que c'est un chevalier."

"Mais c'est un chevalier !"

"Non, il n'est pas chevalier et il ne l'a jamais été. Il n'a même jamais mis un pied sur un champ de bataille. Le vicomte de Fromart, c'est le ministres des affaires étrangères et uniquement le ministre des affaires étrangères."

Le jeune garçon l'observa, perplexe, puis secoua la tête.

"Je te crois pas !"

"Mais je le connais quand même plus que toi !"

"Peut-être, mais tu pensais aussi que j'étais le petit-fils du baron. Moi, je crois que tu aimes inventer des histoires. Tu es comme le garçon qui criait au loup dans la fable d'Esope !"

Cassandre ouvrit la bouche pour protester, mais aucun son n'en sortit tant la stupeur la saisissait. Elle n'avait pas menti depuis un bon moment. Depuis l'affaire du procès, à vrai dire. Et pourtant, on continuait à l'accuser de ne pas dire la vérité. Elle referma ses lèvres, vaincue. Il était impossible de convaincre une personne qui ne souhaitait pas entendre. Elle ne le savait que trop. Devant sa tête baissée, Sébastien redressait la sienne.

"Tu vois, tu le sais que tu as menti. Et c'est pas bien de mentir."

"Je te jure que le vicomte n'est pas un chevalier."

La fillette répondait d'une voix atone face à Sébastien qui répliquait sèchement.

"Menteuse !"

"Non..."

Elle ne réussirait pas à le persuader.
Elle ne savait pas convaincre.
Elle n'avait qu'à se taire.
Autrement, elle se montrerait encore insultante.

"Je te jure que je dis la vérité, Sébastien."

"Si tu mens comme ça, sous serment, tu vas aller en Enfer !"

"Si c'est vrai, que ses flammes m'emportent tout de suite, si seulement..."

"Et puis, tu vas être pendue, toi aussi."

"Tu es une gamine mal élevée."
"Je ne me suis pas énervée pourtant..."
"Tu es une gamine mal élevée."
"Mais avec Irène non plus, je ne m'étais pas énervée..."
"Tu es une gamine mal élevée."
"Je ne sais sûrement pas juste parler aux gens."

Cassandre se recula lentement, la mine basse, face à Sébastien qui la jugeait avec toujours autant de sévérité. Elle buta dans le mur dans son dos et bredouilla d'une voix faible.

"Pardon de t'embêter..."
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Message par William Wagner Dim 30 Oct - 17:02

Une magnifique journée venait de s'achever.

William remontait les couloirs du château en poursuivant son inspection routinière afin de débusquer certains employés qui faisaient preuve de bien trop de zèle. Il revenait de la buanderie et avait dû réprimander les lavandières, qui imaginaient devoir finir de laver leur drap avant de remonter à leur dortoir. Quelle idée ! Elles avaient assuré leurs nombres d'heures et il importait pour elles de prendre du repos. Il s'apprêtait à présent à se diriger vers le bureau de la comptabilité pour en chasser Lucinde. Ce serait là plus difficile, mais elle aussi devait appliquer les règles. Par ailleurs, avec le jour qui déclinait, ses yeux se fatigueraient. Qu'il serait criminel que de la laisser se détruire un organe aussi essentiel.

"Menteuse !"

La voix étonnamment véhémente du jeune Sébastien, qui portait jusqu'à l'entrée de ce couloir, immobilisa l'intendant. Que se passait-il pour qu'un garçon aussi adorable fasse preuve d'une telle colère ? Il ne pouvait s'agir qu'une chose terrible et qui réclamait son intervention immédiate.

Après une course rapide, William poussa la porte, légèrement essoufflé, de la bibliothèque et surprit une scène pour le moins étrange. La jeune Cassandre était acculée au mur, le regard misérable, et fixait les lames cirées du parquet. Elle tremblait même. Sébastien se dressait face à la demoiselle dans son fauteuil et l'accusait de maux pour le moins terribles. L'intendant n'aurait jamais pu l'imaginer menacer quelqu'un des feux de l'Enfer. Il s'empressa d'approcher et le fixa sévèrement.

"Puis-je savoir quelle est cette attitude bien mauvaise, jeune homme ?"

"C'est elle !"

"De mon observation, il me semblerait que c'est vous qui l'agressez. Avez-vous une histoire crédible pour justifier votre point de vue ?"

"Elle m'a dit des mensonges ! Et que le vicomte était fâché après moi !"

William tourna un instant la tête vers Cassandre et nota que celle-ci restait encore pâle. Elle restait appuyée au mur, les bras croisés contre la poitrine, entièrement refermée sur elle-même. Cette histoire était bien plus complexe qu'une dispute.

"Sébastien, sortez-vous calmer et réfléchissez à l'histoire que vous donnerez."

Il observa le jeune garçon se retirer et ordonna ensuite à la fillette de s'asseoir devant la table. L'intonation sèche lui coûta, mais il ne pouvait marquer de différence entre eux. Elle obéit docilement en l'épiant d'un regard anxieux. William demeura debout, de l'autre côté, soucieux, de respecter une distance nécessaire dans cette affaire et lui demanda de donner sa version des faits.

"Je revenais de ma visite à Fromart, où pendant la discussion, j'ai laissé échapper que Sébastien racontait à tout le monde qu'il prenait encore le vicomte pour un chevalier. Il n'en était pas content. Il m'a demandé de rétablir la vérité et que Sébastien cesse de raconter cette histoire."

William réprima un sourire en songeant à ces naïves histoires que Sébastien s'inventait et il n'avait jamais cru à mal de le laisser poursuivre. Il estimait qu'en grandissant, l'enfant comprendrait seul ou se lasserait. Il était cependant certain aussi que cette réputation ne pouvait plaindre au ministre que l'on affirmait si facilement irritable.

"En rentrant, je suis donc directement allé faire ça, mais les choses n'ont pas été faciles. Sébastien ne m'a pas cru. Il m'a dit que je mentais. Puis, il a ajouté que j'inventais des histoires, comme celle qu'il était le petit-fils du baron. J'ai arrêté de lui parler. ce n'était pas utile. les gens qui ne veulent pas entendre, ils n'entendent rien."

Cassandre terminait son histoire d'une voix apathique, comme si elle se détachait de ses émotions. William ne put résister à lui témoigner un sourire bienveillant devant la souffrance qui sortait de ses mots. Elle avait manifestement déjà essuyé de tels revers. Il s'approcha et entoura un instant ses épaules. Instinctivement, la fillette se raidit et évita son bras. Elle s'excusa d'une petite voix, mais son regard devenu subitement acéré dévoilait que celle-ci ne lui accordait aucune confiance. Cette enfant était comme un animal dont la patte se serait prise dans un piège. Il se recula de plusieurs pas.

"Il est pas souvent facile de persuader les gens de notre bonne foi."

"Pour moi, c'est impossible."

"'C'est difficile pour tout le monde, jeune fille. Moi-même, combien de fois, est-ce que j'ai essayé de persuader Eldred de mettre une veste ? Il ne m'écoute toujours pas."

"Mais c'est parce qu'il n'a pas froid !"

"C'est certain, oui, mais pour moi, c'est un échec."

"Mais ça, monsieur, ce sont des interprétations, des ressentis. Dans un cas comme avec Sébastien, comment on fait ? Il y a une vérité établie, qu'on peut vérifier. Comment je peux le persuader alors ?"

"Il faut tenter de lui expliquer avec patience son erreur."

Cassandre lui jeta un regard sceptique et William se décida à faire revenir Sébastien. Le jeune garçon s'était un peu calmé, mais il expliqua sa version de manière plus agitée que la fillette.

"Elle est venue me voir pour me parler de sa visite au vicomte de Fromart et m'a dit qu'il était fâché contre moi ! Et qu'il n'était pas un chevalier ! Mais moi, je pense que ce sont des mensonges ! Comme quand Matthias m'a fait croire qu'il me faisait donner un bain pour avoir de la nourriture propre !

"Je n'ai pas menti."

Cassandre répéta cette phrase en roulant des yeux, exaspérée. William lui jeta un regard réprobateur et celle-ci se corrigea tout en faisant la mauvaise tête.

"Sébastien, que dites-vous à ces paroles ?"

"Ben, qu'elle ment !"

"Cassandre, que pouvez-vous lui répondre ?"

Il encouragea silencieusement la fillette à réfléchir et l'observa prendre son temps. Dans son fauteuil, Sébastien s'impatientait et frappait l'accotoir de ses doigts.

"J'ai passé quinze jours enfermée dans une cellule à la prévôté et deux journées entières attachée au pilori, la tête et les mains liées à une planche en bois, exposée aux insultes des gens qui passaient devant moi. Tout ça parce que j'ai fait une bêtise qui a déplu au vicomte de Fromart. Alors, est-ce que tu penses que je dirai un mensonge sur lui ?"

Sébastien pâlit à la description du supplice que la fillette avait subi quelques semaines plus tôt. Il cesse de marteler l'accotoir et se rongea un ongle.

"C'est vrai ?"

Cassandre ferma les yeux et reprit d'une voix détachée.

"J'ai eu pendant deux journées la tête attachée dans cette planche. J'avais froid. très froid. Mo corps s'engourdissait J'étais debout tout le temps, sans pouvoir bouger, et ma nuque avait de plus en plus mal à force de frotter contre le bois. Et les gens me jetaient tous des regards mauvais. On m'a jeté des cailloux aussi. On m'a giflé aussi.

"Et tu avais fait quoi pour être punie comme ça ?"

"J'ai insulté la fille du vicomte de Fromart."

Sébastien poussa immédiatement un cri de stupéfaction.

"Et il ne t'as pas fait pendre ?"

"On ne pend pas les enfants !"

William jeta en même temps un regard impérieux à Cassandre afin de la dissuader de ne pas poursuivre sur cette question. Elle lui répondit d'un faible haussement des épaules. Elle avait sûrement assisté à des exécutions à un âge plus jeune encore que Sébastien, mais ce n'était pas une raison pour le laisser imaginer de telles scènes aussi épouvantables.

"Alors, tu penses toujours que j'ai la moindre envie de mentir au sujet du vicomte de Fromart ?"

Sébastien secoua lentement la tête et gémit.

"Alors... Alors, ce n'est pas un chevalier."

William s'approcha pour toucher son épaule.

"Je regrette, mon garçon, de ne vous avoir informé plus tôt. Je croyais que ces histoires ne porteraient à aucune conséquence. Veuillez m'en excuser."

Cela lui prit un long moment pour réconforter l'enfant avant de décider de l'envoyer à Claire-Marie. La jeune femme saurait assurément lui rendre le sourire. Peu après son départ, l'intendant se tourna vers Cassandre.

"Finalement, vous savez persuader, vous voyez."

"Vous m'avez aidé."

Son visage était impassible mais l'intendant perçut une note d'agacement dans sa voix.

"Vous n'êtes pas heureuse de mon intervention ?"

"J'aime me débrouiller seul, pas mes propres moyens."

"Malheureusement, jeune fille, il est souvent difficile de se passer des autres. surtout quand l'on affronte un problème."

Aucune réponse ne vint. Elle demeura là, assise devant la table, à le juger. Il n'en tirerait rien de plus ce soir

"Descendez donc souper, Cassandre, et vous retournerez voir madame la baronne. Bonne soirée à vous."

La fillette se leva dans le calme et rangea soigneusement sa chaise avant de marcher vers la porte. sur le seuil, elle s'immobilisa et son visage fut marqué par l'hésitation.

"Monsieur Wagner ?"

"Oui, Cassandre ?"

"Je crois que, peut-être, pour certaines choses, j'aimerais vous ressembler."

"Je suis heureux de l'entendre, Cassandre."

William l'observa d'un sourire bienheureux quitter la pièce, satisfait que sa leçon ait porté, lorsque la fillette revint. Elle avait perdu tout air gêné pour reprendre son expression joyeuse qui la caractérisait.

"Auriez-vous oublié, Cassandre ?"

"Oui, monsieur Wagner."

"Dites-moi donc."

"Tous les matins, je sors aux écuries, sans mettre de veste, voir Eldred !"

Sur cette répartie insolente, fière de son coup d'éclat, la fillette détala au pas de course en laissant échapper un formidable éclat de rire. William soupira pour la forme en sortant à son tour de la bibliothèque et sourit en entendant la petite esclave descendre les escaliers. Il préférait la savoir cet état d'esprit, libérée de ces démons que Sébastien avait involontairement introduit en elle. De toute manière, même le baron ne l'écoutait que d'une oreille discrète lorsqu'il lui conseillait d'emporter un vêtement chaud.

FIN
William Wagner
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