[8 Septembre 1597] Une requête [Terminé]
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[8 Septembre 1597] Une requête [Terminé]
8 Septembre 1597, début de soirée :
Dans l'entrée du château des Monthoux, les chandeliers venaient juste d'être allumés par l’esclave préposé à cette tâche. Thierry attendait debout, le visage impénétrable, le corps raide, près de la porte. Il profitait du peu de temps encore devant lui pour peaufiner sa stratégie.
Au cours de ces dernières heures, il avait longuement réfléchi au problème mais peu d'idées lui étaient venues. D'abord : inventer que la femme s'occupant du ménage de l'église se serait brisée une jambe et pas un paroissien ne voulait venir la remplacer. De ce fait, il se voyait obligé de leur demander la charité en les priant de lui prêter un esclave.
Cette première idée ne lui plaisait guère. Elle conservait trop d'incertitudes : et si on vérifiait les faits ? Sa femme de ménage ne souffrait d'aucune blessure. Cette idiote, il l'avait purement et simplement envoyée avant-hier en la surprenant maltraiter cette pauvre Claire. Une autre la remplaçait déjà. Non, cette piste, il la sentait n'était pas bonne.
La seconde idée, la meilleure, consisterait à invoquer son pouvoir : il avait entendu de la bouche du libraire Bellanger que leur esclave Jérémie avait tenu des propos hérétiques et il relevait de son devoir de savoir de quoi il en retournait et de rappeler à ce fauteur de troubles les règles en ce saint Royaume de Monbrina. Il opina légèrement de la tête. Oui, c'était la meilleure solution. En bon lâche qu'il était, dans ce souci agaçant de la noblesse de vouloir être toujours bien propre, l'homme lui livrera vite l'esclave fautif par peur du scandale.
Pour la suite des événements, Thierry s’inquiéta. Comment cet homme réagirait-il d'être accusé d'hérésie ? Et si par peur des supplices, il tentait de s'enfuir ? Cela n'arrangerait pas ses affaires. Il perdrait alors tout espoir de débattre enfin avec un égal.
Non, sa solution n'était pas idéale mais elle restait la seule en sa possession pouvant lui permettre d'arriver à ses fins. Il devait tenter. Qui ne risquait rien n'obtenait rien ! Alea jacta est !
Au cours de ces dernières heures, il avait longuement réfléchi au problème mais peu d'idées lui étaient venues. D'abord : inventer que la femme s'occupant du ménage de l'église se serait brisée une jambe et pas un paroissien ne voulait venir la remplacer. De ce fait, il se voyait obligé de leur demander la charité en les priant de lui prêter un esclave.
Cette première idée ne lui plaisait guère. Elle conservait trop d'incertitudes : et si on vérifiait les faits ? Sa femme de ménage ne souffrait d'aucune blessure. Cette idiote, il l'avait purement et simplement envoyée avant-hier en la surprenant maltraiter cette pauvre Claire. Une autre la remplaçait déjà. Non, cette piste, il la sentait n'était pas bonne.
La seconde idée, la meilleure, consisterait à invoquer son pouvoir : il avait entendu de la bouche du libraire Bellanger que leur esclave Jérémie avait tenu des propos hérétiques et il relevait de son devoir de savoir de quoi il en retournait et de rappeler à ce fauteur de troubles les règles en ce saint Royaume de Monbrina. Il opina légèrement de la tête. Oui, c'était la meilleure solution. En bon lâche qu'il était, dans ce souci agaçant de la noblesse de vouloir être toujours bien propre, l'homme lui livrera vite l'esclave fautif par peur du scandale.
Pour la suite des événements, Thierry s’inquiéta. Comment cet homme réagirait-il d'être accusé d'hérésie ? Et si par peur des supplices, il tentait de s'enfuir ? Cela n'arrangerait pas ses affaires. Il perdrait alors tout espoir de débattre enfin avec un égal.
Non, sa solution n'était pas idéale mais elle restait la seule en sa possession pouvant lui permettre d'arriver à ses fins. Il devait tenter. Qui ne risquait rien n'obtenait rien ! Alea jacta est !
Re: [8 Septembre 1597] Une requête [Terminé]
Le plancher grinça rapidement sous les pas énergiques de Marthe, qu'on avait prévenue de l'arrivée d'un visiteur. En ouvrant la double porte du vestibule, elle découvrit le prêtre déjà venu quelques jours plus tôt leur ramener Claire-Marie. Il s'était montré bien gentil avec l'esclave aveugle. Elle lui adressa une petite révérence.
-- Bonsoir, mon Père. Quelle affaire nous vaut le plaisir de votre visite ?
-- Bonsoir, mon Père. Quelle affaire nous vaut le plaisir de votre visite ?
Re: [8 Septembre 1597] Une requête [Terminé]
En apercevant cette mégère qui avait si mal accueillie la pauvre Claire et qui avait souvent dû lui causer des ennuis durant son service en ces lieux, Thierry serra les dents. Ne pas faire de vagues. Ne pas adresser de pique cynique. Il devait garder de bonnes relations avec les nobles, surtout cette famille-là. Il hocha ainsi légèrement de la tête puis prit la parole :
"Bonsoir, madame, je suis au regret de vous importuner dans votre service mais j'aimerais rencontrer votre maître pour une affaire urgente."
C'était un peu exagéré mais le prêtre n'avait pas envie de patienter longtemps dans cette demeure. Il s'angoisserait trop à imaginer les accrocs que son plan pourraient avoir.
"Bonsoir, madame, je suis au regret de vous importuner dans votre service mais j'aimerais rencontrer votre maître pour une affaire urgente."
C'était un peu exagéré mais le prêtre n'avait pas envie de patienter longtemps dans cette demeure. Il s'angoisserait trop à imaginer les accrocs que son plan pourraient avoir.
Re: [8 Septembre 1597] Une requête [Terminé]
-- Urgente ? Très bien, mon Père. Je vais demander Messire de ce pas.
Elle tourna les talons après un salut déférent et disparut dans le couloir.
Elle tourna les talons après un salut déférent et disparut dans le couloir.
Quelques minutes plus tard, les claquements d'une canne annoncèrent l'arrivée bedonnante du comte de Monthoux. Sa large silhouette se dessina enfin dans l'embrasure de la porte et il avança vers le prêtre.
-- Bonsoir, mon Père. En quoi pouvons-nous vous aider ?
-- Bonsoir, mon Père. En quoi pouvons-nous vous aider ?
Re: [8 Septembre 1597] Une requête [Terminé]
Le prêtre accueillit avec satisfaction la disparition de l’intendante. Il n'avait nullement envie de discuter davantage avec. Des idées de vengeance pourraient l'agiter mais il songeait en même temps que Claire le désapprouverait. Malgré les mauvais traitements de cette mégère, elle serait malgré tout inquiète pour elle. Une si belle âme, si vertueuse... Elle n'était vraiment pas ce monde, un ange tombé du Ciel !
Quelques minutes plus tard, le comte arriva et il s'obligea à lui adresser une révérence polie. Le prêtre s'exprime ensuite d'une voix neutre, dépourvue de toute émotions :
"Je vous prie de m'excuser de vous importuner chez vous, monseigneur, mais j'ai ouï au contact du libraire, un certain sieur Bellanger, qu'un de vos esclaves aurait tenu des propos hérétiques au sein de son établissement. Si cela est vrai, l'affaire est sérieuse et grave. Par conséquent, malgré le désagrément que cela risquera de causer à votre service, pourriez-vous me laisser emmener... Comment s'appelle t-il déjà ?
Il prit un bref laps de temps durant lequel ses yeux se fermèrent pour donner l'impression de s'aider à la réflexion. le prêtre poursuivit :
"Ah oui ! Un dénommé Jérémie. Cet esclave est bien à votre service, monseigneur, et vous l'avez d’ailleurs réprimandé quelques jours plus tôt pour cette même affaire. Me permettrez-vous de l'emmener ?"
Thierry garda le silence quelques instants puis ajouta :
"J'espère, en toute honnêteté, que notre affaire saura se régler ainsi. Si vous refusez, je devrais m'adresser directement à al prévôté, établir un rapport.. Ce serait gênant pour tout le monde."
A ce dernier argument, il réprima un sourire. Monthoux ne supporterait jamais de voir son nom mêlé à une affaire judiciaire. Il savait la partie gagnée : l'évêque avait porté une attaque fatale au Roi qui serait bientôt obligé d'annoncer Mat. Il ne restait plus qu'à attendre patienter pour récolter les lauriers de sa victoire.
Quelques minutes plus tard, le comte arriva et il s'obligea à lui adresser une révérence polie. Le prêtre s'exprime ensuite d'une voix neutre, dépourvue de toute émotions :
"Je vous prie de m'excuser de vous importuner chez vous, monseigneur, mais j'ai ouï au contact du libraire, un certain sieur Bellanger, qu'un de vos esclaves aurait tenu des propos hérétiques au sein de son établissement. Si cela est vrai, l'affaire est sérieuse et grave. Par conséquent, malgré le désagrément que cela risquera de causer à votre service, pourriez-vous me laisser emmener... Comment s'appelle t-il déjà ?
Il prit un bref laps de temps durant lequel ses yeux se fermèrent pour donner l'impression de s'aider à la réflexion. le prêtre poursuivit :
"Ah oui ! Un dénommé Jérémie. Cet esclave est bien à votre service, monseigneur, et vous l'avez d’ailleurs réprimandé quelques jours plus tôt pour cette même affaire. Me permettrez-vous de l'emmener ?"
Thierry garda le silence quelques instants puis ajouta :
"J'espère, en toute honnêteté, que notre affaire saura se régler ainsi. Si vous refusez, je devrais m'adresser directement à al prévôté, établir un rapport.. Ce serait gênant pour tout le monde."
A ce dernier argument, il réprima un sourire. Monthoux ne supporterait jamais de voir son nom mêlé à une affaire judiciaire. Il savait la partie gagnée : l'évêque avait porté une attaque fatale au Roi qui serait bientôt obligé d'annoncer Mat. Il ne restait plus qu'à attendre patienter pour récolter les lauriers de sa victoire.
Re: [8 Septembre 1597] Une requête [Terminé]
Le fat visage du noble se tendit dans une expression sévère. Le comportement de son esclave avait dont atteint les oreilles du clergé. Il serra le poing autour de sa canne et tut toute sa colère contre l'infâme. L'avoir puni en public n'avait pas suffi. Mais si l'Eglise se mêlait maintenant de cette affaire, il devrait se montrer entièrement du côté du droit et de la bonne Foi. Il serait intraitable avec l'esclave. Hors de question de voir le nom de sa famille souillé ou qu'il ne soit ne fut-ce qu'une seconde soupçonné d'avoir été indulgent avec un hérétique. Pour le moment cependant, le prêtre se proposait de s'occuper lui-même de l'interrogatoire de Jérémie. Ce qui n'était peut-être pas plus mal. Advienne ce que voudront le clergé et la justice ensuite.
De son ton le plus sérieux, il acquiesça :
-- J'entends. Il est bien normal que vos Sains Offices prennent en main de genre de déviances. J'ai en effet puni cet infâme, mais si vous estimez que le danger est plus grand et nécessite un interrogatoire poussé, je vous le laisserai le temps qu'il faudra.
Il ravala un soupir. Un esclave en moins durant quelques jours... Il y avait déjà eu le départ de l'aveugle -- d'ailleurs à remplacer dès que possible. Et maintenant, un autre esclave serait indisponible pendant un petit moment. En attendant d'en racheter d'autres, Prosper demanderait à Marthe de réviser les plannings pour distribuer aux autres serviteurs les tâches des absents.
Le noble fit quelque pas vers une cloche et sonna.
De son ton le plus sérieux, il acquiesça :
-- J'entends. Il est bien normal que vos Sains Offices prennent en main de genre de déviances. J'ai en effet puni cet infâme, mais si vous estimez que le danger est plus grand et nécessite un interrogatoire poussé, je vous le laisserai le temps qu'il faudra.
Il ravala un soupir. Un esclave en moins durant quelques jours... Il y avait déjà eu le départ de l'aveugle -- d'ailleurs à remplacer dès que possible. Et maintenant, un autre esclave serait indisponible pendant un petit moment. En attendant d'en racheter d'autres, Prosper demanderait à Marthe de réviser les plannings pour distribuer aux autres serviteurs les tâches des absents.
Le noble fit quelque pas vers une cloche et sonna.
Moins de deux minutes plus tard, l'esclave entra dans le vestibule. La mine basse, il suivit l'usage lui réclamant de poser genou à terre en présence du maître en attendant ses ordres. Ses mains étaient serrées devant lui. Jérémie avait noté au passage la présence d'un prêtre. Que se passait-il ? Il n'eut même pas le temps de commencer à y réfléchir que la voix coupante du maître lui dit :
-- Ecoute ce saint homme venu à ton sujet.
-- Ecoute ce saint homme venu à ton sujet.
Re: [8 Septembre 1597] Une requête [Terminé]
Thierry se délectait intérieurement de l'effet que son annonce occasionnait au comte. Il jubilait même de porter un tel coup à son honneur, là où celui-ci souffrait le plus. Son visage tiquait, grimaçait.. Il avait du mal à conserver une contenance. Ses maains s'agitaient à présent avec sa canne, la remuaient, la serraient contre lui... Quel plaisir grisant que ce pouvoir exercé sur les gens par sa seule fonction. Même un noble lui mangeait gentiment dans le creux de sa paume, comme s'il était devenu un mignon chevreau craintif.
Lorsqu'il eut annoncé le verdict, le prêtre dissimula son sourire de victoire, désireux d'un triomphe modeste, propre à sa fonction.
"Je vous remercie, monseigneur. Pour le moment, je désire m'entretenir en tête à tête avec l'esclave fautif, comprendre tout ce qu'il a pu dire et surtout qui a pu lui fourrer ces idées en tête.. Dans une maison si glorieuse, si digne, je n'aurai imaginé qu'il ait pu y subir de mauvaises influences. Il est cependant possible que vous ayez des ennemis qui l'auraient utilisé. Tranquillisez-vous : je vais faire lumière sur cette affaire et je tairai votre nom si une investigation officielle doit avoir lieu. Il y a certainement une raison que je pourrais trouver pour amener votre esclave à la justice sans risquer de vous incriminer."
Vers la fin de son discours, le dénommé Jérémie se présenta à eux et s'agenouilla devant son maître, scrupuleux de sa position. Thierry l’examina avec un grand soin, scrutant le moindre détail de sa personne. Il semblait... ordinaire. Rien ne le différenciait d'un autre esclave.
Soucieux de respecter sa mise en scène, le prêtre s'avança d'un pas décisif, sans une hésitation, puis dit d'une intonation sévère :
"Tu es bien l'esclave Jérémie, n'est-ce pas ? Lève-toi et suis-moi. Tu es apparemment lié à une sombre affaire hérétique et il est de mon devoir de te soumettre à la question."
Thierry n'avait pas originellement prévu cette légère subtilité dans sa déclaration mais la jugeait intéressante. Elle lui permettrait de juger l'esprit et le sang-froid de l'homme en l'entendant évoquer une situation qui pouvait désigner un interrogatoire ou de douloureux supplices.
"Ne perdons pas de temps !"
Il se décida à présent de tempérer son personnage en apportant une touche d'humanité, qu'il se souciait des sentiments des hommes, mêmes hérétiques. Les traits de son visage devinrent ainsi doux. Il posa en même temps la main sur la joue de Jérémie.
"N'aie pas peur. Si tu n'as rien fait de répréhensible, tu seras rendu à tes maîtres. Autrement.. Autrement, je promets de rester avec toi, nous prierons longuement ensemble pour que quand tu retournes à ton Créateur ton âme se soit lavé de toute noirceur de ta vie humaine et retrouve sa couleur virginale."
Lorsqu'il eut annoncé le verdict, le prêtre dissimula son sourire de victoire, désireux d'un triomphe modeste, propre à sa fonction.
"Je vous remercie, monseigneur. Pour le moment, je désire m'entretenir en tête à tête avec l'esclave fautif, comprendre tout ce qu'il a pu dire et surtout qui a pu lui fourrer ces idées en tête.. Dans une maison si glorieuse, si digne, je n'aurai imaginé qu'il ait pu y subir de mauvaises influences. Il est cependant possible que vous ayez des ennemis qui l'auraient utilisé. Tranquillisez-vous : je vais faire lumière sur cette affaire et je tairai votre nom si une investigation officielle doit avoir lieu. Il y a certainement une raison que je pourrais trouver pour amener votre esclave à la justice sans risquer de vous incriminer."
Vers la fin de son discours, le dénommé Jérémie se présenta à eux et s'agenouilla devant son maître, scrupuleux de sa position. Thierry l’examina avec un grand soin, scrutant le moindre détail de sa personne. Il semblait... ordinaire. Rien ne le différenciait d'un autre esclave.
Soucieux de respecter sa mise en scène, le prêtre s'avança d'un pas décisif, sans une hésitation, puis dit d'une intonation sévère :
"Tu es bien l'esclave Jérémie, n'est-ce pas ? Lève-toi et suis-moi. Tu es apparemment lié à une sombre affaire hérétique et il est de mon devoir de te soumettre à la question."
Thierry n'avait pas originellement prévu cette légère subtilité dans sa déclaration mais la jugeait intéressante. Elle lui permettrait de juger l'esprit et le sang-froid de l'homme en l'entendant évoquer une situation qui pouvait désigner un interrogatoire ou de douloureux supplices.
"Ne perdons pas de temps !"
Il se décida à présent de tempérer son personnage en apportant une touche d'humanité, qu'il se souciait des sentiments des hommes, mêmes hérétiques. Les traits de son visage devinrent ainsi doux. Il posa en même temps la main sur la joue de Jérémie.
"N'aie pas peur. Si tu n'as rien fait de répréhensible, tu seras rendu à tes maîtres. Autrement.. Autrement, je promets de rester avec toi, nous prierons longuement ensemble pour que quand tu retournes à ton Créateur ton âme se soit lavé de toute noirceur de ta vie humaine et retrouve sa couleur virginale."
Re: [8 Septembre 1597] Une requête [Terminé]
L'esclave avait reconnu ce curé qui était si gentiment venu ramener Claire-Marie l'avant-veille. Il gardait de lui une image plutôt positive et avec laquelle il tenta de se réconforter. Il écouta les précautions que ce prêtre assurait à son maître : la protection de sa réputation. Jérémie eut alors l'espoir que l'homme serait bienveillant également dans la mission qui devait le concerner. A moins qu'il ne cherche qu'à se mettre au mieux avec les familles aristocrates. Pourtant, un fond de bonté avait paru aux yeux e Jérémie lorsque ce prêtre s'était occupé d'éviter une punition à Claire. L'anxiété montait en lui mais il tenta de se donner de la force par le secours de ce souvenir.
Et son tour arriva. Il obéit, se leva. Tout son corps se raidit cependant lorsque le religieux annonça devoir le soumettre à la question. Jérémie pâlit. Aucun mot ne put sortir de sa bouche. La peur le sonna tellement qu'il sembla comme hors de son propre corps l'espace d'un instant, muet, immobile, le regard fixe et vitreux. Il put tenir cependant sur ses jambes et seul un léger tremblement de la lèvre dérangea sa figure de statue. Lui, hérétique ? Qu'avait-il fait ? S'agissait-il encore de cette inoffensive et brève petite discussion avec le jeune Bellanger ? On devait le supplicier pour si peu ? L'esclave s'efforça de maîtriser son souffle alors qu'une peur teintée de colère montait en lui. Rapporter la conversation à son maître pour qu'il soit battu n'avait pas suffi ? Le Bellanger était allé pleurer auprès du clergé. Était-ce le père ou bien le béquilleux qui l'avait dénoncé ?
Il sentit une pierre lui déchirer le ventre et un profond dégoût l'envahir lorsque le prêtre lui mit la main à la joue, comme à un pauvre animal digne de pitié. Jérémie n'écouta qu'à moitié ses mots qu'il voulait réconfortants. Il ne chercha bientôt même plus à se demander si ce prêtre ne faisait que son travail à contrecœur ou avait volontairement pris cette affaire en main. Ce religieux qui avait été si bon avec Claire...
Et son tour arriva. Il obéit, se leva. Tout son corps se raidit cependant lorsque le religieux annonça devoir le soumettre à la question. Jérémie pâlit. Aucun mot ne put sortir de sa bouche. La peur le sonna tellement qu'il sembla comme hors de son propre corps l'espace d'un instant, muet, immobile, le regard fixe et vitreux. Il put tenir cependant sur ses jambes et seul un léger tremblement de la lèvre dérangea sa figure de statue. Lui, hérétique ? Qu'avait-il fait ? S'agissait-il encore de cette inoffensive et brève petite discussion avec le jeune Bellanger ? On devait le supplicier pour si peu ? L'esclave s'efforça de maîtriser son souffle alors qu'une peur teintée de colère montait en lui. Rapporter la conversation à son maître pour qu'il soit battu n'avait pas suffi ? Le Bellanger était allé pleurer auprès du clergé. Était-ce le père ou bien le béquilleux qui l'avait dénoncé ?
Il sentit une pierre lui déchirer le ventre et un profond dégoût l'envahir lorsque le prêtre lui mit la main à la joue, comme à un pauvre animal digne de pitié. Jérémie n'écouta qu'à moitié ses mots qu'il voulait réconfortants. Il ne chercha bientôt même plus à se demander si ce prêtre ne faisait que son travail à contrecœur ou avait volontairement pris cette affaire en main. Ce religieux qui avait été si bon avec Claire...
-- Grand Merci, mon Père, pour ces précautions que vous me proposez. Je saurai vous en être reconnaissant. Faites votre devoir, même si je dois déjà envisager de remplacer cet esclave. Il ne m'aura de toutes manières causé que des ennuis, celui-ci.
Il avait parlé durement. Prosper adressa un dernier regard colérique contre Jérémie, puis salua le prêtre avec une grande distinction.
Il avait parlé durement. Prosper adressa un dernier regard colérique contre Jérémie, puis salua le prêtre avec une grande distinction.
Re: [8 Septembre 1597] Une requête [Terminé]
Thierry observa le visage de l'esclave qui le contemplait d'abord avec surprise mais semblait confiant. Il le vit se figer à son évocation de la question. Son esprit n'avait apparemment pas décodé la subtilité de la tournure. D'un autre côté, vu la terreur que le sujet représentait, sa terreur et sa réaction étaient légitime. Lui-même ne savait pas comment il se comporterait si on lui annonçait pareille nouvelle, surtout qu'il avait malheureusement quelques occasions d'assister de visu à certains supplices. Il sentait peu à peu son cerveau se reprendre. Au travers de ses yeux, il le voyait s'interroger, se questionner...
Brusquement, Thierry se rappela que Jérémie avait eu affaire à Alexandre et son ventre se noua. Et si Jérémie croyait que son fils l'avait dénoncé ? Il devrait rapidement le détromper, démontrer que c'était le libraire père ayant rapporté l'affaire. Autrement... Autrement, Alex....
Lors de son geste en apparence de compassion, le prêtre retint un sourire, satisfait d'apercevoir une lueur de dégoût dans ses pupilles. De la fierté, de l’orgueil.. Parfait ! Comme il l’espérait, ce serait un sujet intéressant.
Il se tourna ensuite vers le comte et écouta d'un air distrait son bavardage qui ne l'intéressait plus. Sa requête était satisfaite. Il répondit pour la forme en s'obligeant d'une révérence :
"Je vous remercie, monseigneur, de votre coopération, et vous souhaite une excellente soirée."
Sur ce, il tourna les talons, faisant signe à l'esclave de le suivre.
Brusquement, Thierry se rappela que Jérémie avait eu affaire à Alexandre et son ventre se noua. Et si Jérémie croyait que son fils l'avait dénoncé ? Il devrait rapidement le détromper, démontrer que c'était le libraire père ayant rapporté l'affaire. Autrement... Autrement, Alex....
Lors de son geste en apparence de compassion, le prêtre retint un sourire, satisfait d'apercevoir une lueur de dégoût dans ses pupilles. De la fierté, de l’orgueil.. Parfait ! Comme il l’espérait, ce serait un sujet intéressant.
Il se tourna ensuite vers le comte et écouta d'un air distrait son bavardage qui ne l'intéressait plus. Sa requête était satisfaite. Il répondit pour la forme en s'obligeant d'une révérence :
"Je vous remercie, monseigneur, de votre coopération, et vous souhaite une excellente soirée."
Sur ce, il tourna les talons, faisant signe à l'esclave de le suivre.
Re: [8 Septembre 1597] Une requête [Terminé]
Marthe l’avait pressé de préparé le thé et d’apporter le service auprès de son maître qui venait de faire quémander Jérémie. Marie-Anne avait loupé le jeune homme de peu dans les couloirs pour lui remettre son plateau, elle allait donc devoir servir ces messieurs elle-même.
Sous l’impulsion d’une Marthe surexcitée, la jeune femme se hâta de rejoindre le salon sans renverser son précieux plateau. Bien que Marie-Anne vu aussi rapide qu’elle le pu , elle n’eut pas le temps de franchir la porte menant au salon qu’elle tomba nez à nez avec Thierry d’Anjou qui s’apprêtait à prendre congé de son maître. Le fait que Jérémie semblait suivre le religieux perturba la jeune femme qui pendant quelques instants en resta bouche bée. Ce que les deux hommes remarquèrent sans pour autant émettre de commentaires.
- Bonsoir mon Père, se risqua-t-elle. Vous nous quittez déjà ? Je venais vous apporter du thé et des mignardises pour vous sustenter
Sous l’impulsion d’une Marthe surexcitée, la jeune femme se hâta de rejoindre le salon sans renverser son précieux plateau. Bien que Marie-Anne vu aussi rapide qu’elle le pu , elle n’eut pas le temps de franchir la porte menant au salon qu’elle tomba nez à nez avec Thierry d’Anjou qui s’apprêtait à prendre congé de son maître. Le fait que Jérémie semblait suivre le religieux perturba la jeune femme qui pendant quelques instants en resta bouche bée. Ce que les deux hommes remarquèrent sans pour autant émettre de commentaires.
- Bonsoir mon Père, se risqua-t-elle. Vous nous quittez déjà ? Je venais vous apporter du thé et des mignardises pour vous sustenter
Invité- Invité
Re: [8 Septembre 1597] Une requête [Terminé]
Alors qu'il s'apprêtait à repartir, accompagné de l'homme qu'il était habilement venu chercher, Thierry eut la surprise d'apercevoir la jeune Anne-Marie. Le plateau dans les mains, elle s'avançait pour servir une collation quand celle-ci s’immobilisant en l'apercevant. il frissonna un très bref instant, se rappelant en même temps de sa conversation de la matinée avec Claire. Claire... Claire était l'amie de Anne-Marie, elles avaient travaillé ensemble.. Si elle savait... S'il continuait de jouer avec la jeune femme, de vouloir l'utiliser pour blesser Monthoux, Claire... Il devait garder ses distances avec elle désormais, ne lui montrer qu'un aspect professionnel, bienveillant... Autrement, si elle revoyait Claire... Si Claire, au détour d'une conversation amicale, apprenait... Il se sentait gelé à cette pensée.
D'une voix calme, se voulant à la fois distante pour ne pas intriguer Monthoux, mais aussi avenante, afin de ne pas éveiller de ressentiment en Anne-Marie, il répondit :
"Je suis navré que vos efforts ont été en vain mais je ne peux effectivement pas rester céans longtemps. Je me dois d'enquêter sur le cas de cet esclave, de comprendre l'affaire dans laquelle il est mêlé. Veuillez m'excuser."
D'une voix calme, se voulant à la fois distante pour ne pas intriguer Monthoux, mais aussi avenante, afin de ne pas éveiller de ressentiment en Anne-Marie, il répondit :
"Je suis navré que vos efforts ont été en vain mais je ne peux effectivement pas rester céans longtemps. Je me dois d'enquêter sur le cas de cet esclave, de comprendre l'affaire dans laquelle il est mêlé. Veuillez m'excuser."
Re: [8 Septembre 1597] Une requête [Terminé]
Marie-Anne comprit rapidement qu'une scène importante se déroulait sous ses yeux, recherchant rapidement du regard Jérémie, elle ne put que garder l’événement en tête pour se renseigner dès que possible sur cette fameuse affaire.
- Loin de moi le souhait de vous retarder dans vos affaires mon père. Que la fin de jourée vous soit agréable.
Après avoir effectuée une courbette respectueuse elle se tourna vers le comte.
- Monsieur mon maître souhaite-t-il une tasse de thé ? ou dois-je faire repartir le plateau en cuisine ?
- Loin de moi le souhait de vous retarder dans vos affaires mon père. Que la fin de jourée vous soit agréable.
Après avoir effectuée une courbette respectueuse elle se tourna vers le comte.
- Monsieur mon maître souhaite-t-il une tasse de thé ? ou dois-je faire repartir le plateau en cuisine ?
Invité- Invité
Re: [8 Septembre 1597] Une requête [Terminé]
La mort dans l'âme, Jérémie inspira péniblement pour se donner le courage de faire le premier pas d'une sinistre route. Il se mit à suivre le prêtre quand Marie-Anne apparut. Il n'osa d'abord même pas la regarder, lui adresser un coup d’œil qui pourrait bien être un adieu... L'inquisition, la torture... On en ressortait rarement déjà en étant un homme libre, alors pour un esclave... Le jeune homme finalement releva, pour un court instant, ses pupilles sur sa camarade et lui sourit tant bien que mal.
Le comte salua le curé puis se retourne vers Marie-Anne, chargée de ses boissons et pâtisseries. Il répondit à sa demande :
-- Non pas, laisse-les nous. Je prendrai en effet volontiers un thé. Et ma femme et ma fille apprécieront sans doute ce petit en-cas.
-- Non pas, laisse-les nous. Je prendrai en effet volontiers un thé. Et ma femme et ma fille apprécieront sans doute ce petit en-cas.
Re: [8 Septembre 1597] Une requête [Terminé]
9 Septembre 1597, matin :
Après les bouleversements de l'aube, le prêtre s'était finalement ressaisit et endurci. Il se présenta ainsi au château des Monthoux, le visage plus que sévère, marquée toutefois par une contrariété évidente. Derrière lui attendait l'esclave qu'il ramenait. Il se préparait déjà au mensonge qu'il allait servir au fat propriétaire.
Après les bouleversements de l'aube, le prêtre s'était finalement ressaisit et endurci. Il se présenta ainsi au château des Monthoux, le visage plus que sévère, marquée toutefois par une contrariété évidente. Derrière lui attendait l'esclave qu'il ramenait. Il se préparait déjà au mensonge qu'il allait servir au fat propriétaire.
Re: [8 Septembre 1597] Une requête [Terminé]
Jérémie lui aussi s'était préparé à son rôle. Il entra en silence, le regard baissé et l'air épuisé dans le domaine de son maître. L'esclave évita de croiser son regard mais captera un court instant celui de Florentyna, qui arrivait avec son père. Ses pensées étaient encore occupées par l'étrange scène à laquelle il venait d'assister entre le frère et la sœur d'Anjou. Que deviendrait cette femme ?
Averti par Marthe, Prosper quitta le salon où il prenait son petit déjeuner en compagnie de sa fille. Il arriva dans le vestibule et salua poliment le père Thierry.
-- J'espère que mon esclave ne vous aura pas trop posé de problèmes. (un temps) Au fait, mon Père, je vous présente ma fille Florentyna.
-- J'espère que mon esclave ne vous aura pas trop posé de problèmes. (un temps) Au fait, mon Père, je vous présente ma fille Florentyna.
Florentyna s'était arrangée pour se trouver présente au retour de Jérémie. Elle avait eu peur pour lui toute la nuit et, le ventre noué, se tiendrait là pour entendre ce que dirait le prêtre. Dans la suite de son père, elle salua pieusement le religieux.
Re: [8 Septembre 1597] Une requête [Terminé]
Très raide, Thierry présenta ses hommages en accorda une brève révérence.
"Merci monseigneur, mais je connais votre charmante fille. Je suis au regret de vous importuner pour quelques broutilles. Hier après-midi, en sortant d'ici, j'ai conduit à l'église votre esclave pour un premier interrogatoire. Je voulais l’entretenir des évangiles, de sa place au sein de notre monde... Néanmoins, j'ai eu alors l’occasion..."
Il se tourna vers Jérémie et arbora un rictus méprisant.
"De constater, j'ai le regret de vous l'apprendre, que votre esclave était un être sans aucune intelligence. Mes prêches ont eu peu d'utilité sur lui. Je lui ait mentionné ladite conversation, exigé d'en savoir plus. J'ai finalement sur lui extraire, avec beaucoup de patience face à une telle bête, qu'il avait entendu ces paroles, sans les comprendre, et a cru que c'était le bon moment pour les replacer. Il croyait paraître intelligent. J'ai pris la liberté de le punir sévèrement : dix coups de fouet et une nuit de jeûne à prier avec moi pour le salut de son âme."
"Merci monseigneur, mais je connais votre charmante fille. Je suis au regret de vous importuner pour quelques broutilles. Hier après-midi, en sortant d'ici, j'ai conduit à l'église votre esclave pour un premier interrogatoire. Je voulais l’entretenir des évangiles, de sa place au sein de notre monde... Néanmoins, j'ai eu alors l’occasion..."
Il se tourna vers Jérémie et arbora un rictus méprisant.
"De constater, j'ai le regret de vous l'apprendre, que votre esclave était un être sans aucune intelligence. Mes prêches ont eu peu d'utilité sur lui. Je lui ait mentionné ladite conversation, exigé d'en savoir plus. J'ai finalement sur lui extraire, avec beaucoup de patience face à une telle bête, qu'il avait entendu ces paroles, sans les comprendre, et a cru que c'était le bon moment pour les replacer. Il croyait paraître intelligent. J'ai pris la liberté de le punir sévèrement : dix coups de fouet et une nuit de jeûne à prier avec moi pour le salut de son âme."
Re: [8 Septembre 1597] Une requête [Terminé]
Le corps servile demeura immobile, de marbre face aux imprécations du prêtre mais dont heureusement Thierry l'avait averti. Il joua son jeu et rentra honteusement la tête dans les épaules.
Le noble acquiesça. Il eut un sourire flou aux paroles de l'homme d'église et darda lui aussi un regard méprisant contre son serviteur.
-- Je vous remercie pour vos saines interventions, mon père. Je connais les penchants sournois de ce serviteur et veille sur lui de près. Mais j'ignorait que sa stupidité soit si profonde. Je saurai retenir ces informations et la punition que vous lui avez infligée saura j'espère le faire se tenir mieux à l'avenir... faute de comprendre complètement qui sont ses supérieurs.
-- Je vous remercie pour vos saines interventions, mon père. Je connais les penchants sournois de ce serviteur et veille sur lui de près. Mais j'ignorait que sa stupidité soit si profonde. Je saurai retenir ces informations et la punition que vous lui avez infligée saura j'espère le faire se tenir mieux à l'avenir... faute de comprendre complètement qui sont ses supérieurs.
La jeune femme déglutit quand le père d'Anjou mentionna les coups de fouet et le jeûne imposé à l'esclave qu'elle aimait. Aussitôt cependant, elle soupçonna le prêtre d'avoir inventé cela. En effet, pour toutes les conversations intellectuelles clandestines qu'elle passait avec Jérémie, Florentyna savait qu'il était tout sauf idiot ! Elle ne put qu'en déduire deux choses : ou bien l'esclave s'était fait passer pour un imbécile pour éviter les pires tourments, ou bien le prêtre lui-même avait protégé le jeune homme. Mais pourquoi donc ? La jeune comtesse demeura neutre pour donner le change.
Re: [8 Septembre 1597] Une requête [Terminé]
Thierry jeta un regard de travers à Jérémie puis revint vers Monthoux.
"Je vous exhorte à ne pas vous montrer trop sévère. La dureté ne fonctionne pas chez les esprits simples. Soyez un peu plus léger, ne durcissez pas trop votre politique ou cela pourrait contribuer à renforcer ses envies à s'affranchir de vos décisions et jugements. La clémence est le premier devoir que le Seigneur nous commande et cela particulièrement envers le plus faibles et les plus limités."
"Je vous exhorte à ne pas vous montrer trop sévère. La dureté ne fonctionne pas chez les esprits simples. Soyez un peu plus léger, ne durcissez pas trop votre politique ou cela pourrait contribuer à renforcer ses envies à s'affranchir de vos décisions et jugements. La clémence est le premier devoir que le Seigneur nous commande et cela particulièrement envers le plus faibles et les plus limités."
Re: [8 Septembre 1597] Une requête [Terminé]
-- Vous avez raison, mon Père, répondit le noble. Je fais de mon mieux pour être stricte mais juste avec mes esclaves. J'avoue qu'il n'est pas toujours facile de se montrer indulgent quand ceux-ci nous déçoivent, mais je saurai méditer vos sages paroles et tenter de me faire bon chrétien.
Il ne fut pas bien difficile pour Florentyna de comprendre, derrière les paroles du prêtre, qu'il cherchait effectivement à protéger Jérémie. Elle se retint de sourire mais un discret éclat logé dans ses yeux approuva la précaution de Thierry. Elle adressa un regard rapide à Jérémie. Regard qui lui soufflait tout son soulagement et, malgré elle, la profonde affection qu'elle lui portait.
Re: [8 Septembre 1597] Une requête [Terminé]
Le prêtre courba la tête face au noble, s'obligeant à cette politesse qui lui faisait horreur face à un homme qui ne le méritait. Si famille n'avait pas été ruinée, s'il n'avait été vendu, ce serait à lui de s'incliner et de le respecter.
"Je suis ravi d'avoir pu vous éclairer, mon fils."
Sur cette brève déclaration, suffisante pour cet homme fat, il se retourna, s'apprêta à donner congé, quand son regard remarqua celui de Florentyna. Dans ses yeux, malgré toute sa prudence, il réussit à distinguer l'éclat de compréhension qui scintillait derrière les pupilles. Il y lisait aussi de l’inquiétude. Elle se maitrisait, gardait une bonne contenance et la prestance qui seyait à sa position mais elle scrutait malgré tout l'esclave qu'il venait de ramener à sa famille. Il avait d’ailleurs surpris une lueur d'ennui à l'évocation du jeûne qu'il aurait fait subir à Jérémie pour le punir de sa bêtise. Une intuition lui vint : cette jeune femme s'était éprise de l'esclave de son père. Ce n'était pas une situation anormale. Lui-même enfant, avant que son père ne prenne la décision de vendre les trois esclaves qui servaient à leur château, il s'était beaucoup attaché à eux. Il se rappelait particulièrement d'une femme, très âgée dans son souvenir, qui le traitait avec une douceur maternelle et lui accordait des câlins quand ils arrivaient à se trouver seuls. Il se remémora alors du chagrin terrible survenu suite à la séparation.
Reportant son attention vers Jérémie, Thierry se demanda si ce dernier avait conscience des sentiments de sa maitresse à son égard ? Les utilisait-il en sa faveur ? Ce serait immoral. Même lui n'avait jamais pu manipuler une fille amoureuse. Il pouvait la forcer, c'était là un acte que tout homme pouvait s'adonner. Les femmes étaient disposés au plaisir masculin. Néanmoins, jouer avec leurs sentiments, non, ce serait trop pervers. Il ne s'y abaisserait jamais et pria pour que Jérémie n'y pas recours lui non plus. Il valait mieux que cela.
Le prêtre s'avança vers Florentyna et lui saisit avec délicatesse la main pour un baisemain, d'un sourire courtois :
"Pour la seconde fois, je vous rencontre dans des circonstances extraordinaires, madame. Un jour, j'aimerai vous voir pour discuter de manière plus tranquille et apprendre à mieux vous connaitre."
"Je suis ravi d'avoir pu vous éclairer, mon fils."
Sur cette brève déclaration, suffisante pour cet homme fat, il se retourna, s'apprêta à donner congé, quand son regard remarqua celui de Florentyna. Dans ses yeux, malgré toute sa prudence, il réussit à distinguer l'éclat de compréhension qui scintillait derrière les pupilles. Il y lisait aussi de l’inquiétude. Elle se maitrisait, gardait une bonne contenance et la prestance qui seyait à sa position mais elle scrutait malgré tout l'esclave qu'il venait de ramener à sa famille. Il avait d’ailleurs surpris une lueur d'ennui à l'évocation du jeûne qu'il aurait fait subir à Jérémie pour le punir de sa bêtise. Une intuition lui vint : cette jeune femme s'était éprise de l'esclave de son père. Ce n'était pas une situation anormale. Lui-même enfant, avant que son père ne prenne la décision de vendre les trois esclaves qui servaient à leur château, il s'était beaucoup attaché à eux. Il se rappelait particulièrement d'une femme, très âgée dans son souvenir, qui le traitait avec une douceur maternelle et lui accordait des câlins quand ils arrivaient à se trouver seuls. Il se remémora alors du chagrin terrible survenu suite à la séparation.
Reportant son attention vers Jérémie, Thierry se demanda si ce dernier avait conscience des sentiments de sa maitresse à son égard ? Les utilisait-il en sa faveur ? Ce serait immoral. Même lui n'avait jamais pu manipuler une fille amoureuse. Il pouvait la forcer, c'était là un acte que tout homme pouvait s'adonner. Les femmes étaient disposés au plaisir masculin. Néanmoins, jouer avec leurs sentiments, non, ce serait trop pervers. Il ne s'y abaisserait jamais et pria pour que Jérémie n'y pas recours lui non plus. Il valait mieux que cela.
Le prêtre s'avança vers Florentyna et lui saisit avec délicatesse la main pour un baisemain, d'un sourire courtois :
"Pour la seconde fois, je vous rencontre dans des circonstances extraordinaires, madame. Un jour, j'aimerai vous voir pour discuter de manière plus tranquille et apprendre à mieux vous connaitre."
Re: [8 Septembre 1597] Une requête [Terminé]
Jérémie suivit d'une attention scrupuleuse le regard de Thierry. Il comprit que le prêtre avait compris... au sujet des sentiments de la maîtresse à son égard. L'esclave quant à lui s'efforça de ne rien montrer et écouta avec satisfaction le dernier échange entre Florentyna et le prêtre. La demoiselle était intelligente, aimait lire et réfléchir à la théologie. Cela donnerait lieu à de bonnes conversations entre eux trois.
-- Ce sera avec un grand plaisir, mon père. Je suis toujours prompte à accroître aussi bien ma foi que ma raison, car je le crois conciliables. Je ne manquerai pas en outre de revenir ouïr quelques-unes de vos messes.
-- Encore merci pour votre intervention auprès de mon esclave. Puis-je vous offrir un digestif avant que de vous raccompagner ?
Re: [8 Septembre 1597] Une requête [Terminé]
"Je serai ravie de vous y revoir, ma fille."
Il se tourna ensuite vers Monthoux et jaugea l'invitation. Pourquoi pas ? un peu d'alcool l'aiderait à digérer la nouvelle apprise dans l'heure précédente, le tout alimenté d'une conversation avec cette dame cultivée.
"Oui, j'accepte avec plaisir l'invitation, monseigneur. Il est encore tôt... Mes paroissiens ne viennent pas de si bonne heure."
Il se tourna ensuite vers Monthoux et jaugea l'invitation. Pourquoi pas ? un peu d'alcool l'aiderait à digérer la nouvelle apprise dans l'heure précédente, le tout alimenté d'une conversation avec cette dame cultivée.
"Oui, j'accepte avec plaisir l'invitation, monseigneur. Il est encore tôt... Mes paroissiens ne viennent pas de si bonne heure."
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