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[RP Solo] Une vocation contrariée [Terminé]

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Message par Alexandre Sam 16 Nov - 16:35

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[RP Solo] Une vocation contrariée [Terminé] Alex_e12[RP Solo] Une vocation contrariée [Terminé] August21
Alexandre Bellanger, 10 ans, apprenti libraire
Romain Bellanger, 44 ans, libraire

Alexandre revenait de l'église avec un mélange d'excitation et d'appréhension. Cette fois, il en parlerait à son père. Sa vocation ne pouvait plus être cachée. Après des semaines de réflexions, malgré sa peur et ses doutes sur le prêtre de sa paroisse, l'enfant s'était ouvert au père Thierry. Au départ, l'annonce l'avait laissé froid. Alexandre se remémorait avec effroi de son silence glacial. Il lui avait ensuite ordonné de se rendre dans son bureau pour le questionner longtemps sur sa foi et son désir d'entrer en religion. Au terme de l'entretien, il n'avait pas su tout de suite l'opinion du prêtre qui lui avait intimé de rentrer. Dans les semaines qui avaient suivi leur discussion, Alexandre guettait un signe qui semblait ne pas venir jusqu'au jour où le père Thierry avait déclaré lui apporter son soutien dans sa vocation. Cette longue attente ne servait qu'à tester ses capacités et à déterminer s'il serait réellement apte à embrasser une carrière comme celle à laquelle il aspirait.

Au sein de sa librairie, Romain Bellanger se tenait au comptoir et étudiait avec passion son livre de recettes. Le commerce avait été florissant aujourd'hui ! Quel bonheur ! Il en était de si bonne humeur que l'homme accueillit son fils Alexandre qui passait la porte d'un large sourire bienheureux.


"Ta sortie a été bonne, fils ?"

Alexandre répondit d'un petit hochement et se sentit confiant pour la discussion à venir. Si son père était si bien disposé, la nouvelle serait plus facile à accepter. L'enfant s'avança difficilement avec ses béquilles jusqu'au comptoir et rassembla ses pensées avant de savoir comment aborder le sujet.

"Papa... J'ai passé la journée à l'église avec le père Thierry."

Le Bellanger avait du mal à comprendre cette passion étrange de cet enfant pour toute ces choses religieuses. Lui ne croyait pas. Ces histoires de Dieu, de Saints ou autres choses saugrenues lui passaient par la tête. Il se rendait aux offices dominicaux par souci pur souci des formes. Pour la santé du commerce. Il jugea bon de hocher de la tête d'un air distrait.

"Je... J'ai décidé de devenir prêtre, papa. Le père Thierry me soutient et affirme qu'il m'aidera."

Les yeux du Bellanger s'écarquillèrent. Il dévisagea avec stupeur le garçon qui lui annonçait joyeusement refuser son héritage pour devenir un stupide curé. La colère s'empara de son être. Il tapa le comptoir de ses deux poings et fit sursauter Alexandre. l'enfant baissa la tête. Il se doutait que cela ne passerait pas bien.

"Je suis désolé, papa. J'ai entendu un appel. Je dois être prêtre. Je dois."

Alexandre était stoïque et fixait son père avec une détermination inébranlable. Le Bellanger fut un instant troublé par le regard si intense d'un enfant si jeune. Il se ressaisit vite.


"N'as-tu pas encore compris où était ton vrai devoir ? J'ai reçu cette librairie de mon père, qui l'a reçu du sien, qui l'a lui-même reçu du sien, qui l'a aussi reçu du sien ! C'est ton arrière-arrière-grand-père qui a ouvert cette librairie ! Tu fais honte à la mémoire de nos ancêtres en refusant cet héritage ! Tu me dégoûtes, fils ingrat ! Je t'ai tout donné et toi tu rejettes tout !"


Alexandre baissa la tête, comprenant la peine de son père de ne pouvoir transmettre lui aussi ce précieux héritage. Il lui devait tant, oui. Il l'avait gardé, lui, un infirme. Sa décision, même inspirée de Dieu lui-même, n'en restait pas moins cruelle.


"Pardon, papa. Mais je ne peux pas faire autrement. Je suis désolé."

Le Bellanger vit rouge. L'obstination ridicule de ce garçon le rendait fou. Il quitta son comptoir d'un bond et saisit Alexandre par les cheveux pour le tirer vers l'arrière-boutique sans le moindre ménagement. Saisi, le garçon en lâcha ses béquilles mais fut incapable de se débattre. Le Bellanger le jeta au sol. Alexandre se redressa, à genoux, le regard humide.


"Papa..."

Il frissonna en apercevant son père défaire son ceinturon. D'instinct, son corps se raidit et ses mains protégèrent sa tête. Se dispensant d'une explication, le Bellanger fit claquer le ceinturon sur la joue du garçon qui gémit de douleur et de peur.

"Renies-tu ta vocation ?"

Alexandre déglutit. Serait-ce un nouveau test ? Il avait réussi tous ceux auxquels l'avait plus ou moins indirectement soumis le père Thierry. Il devait avoir confiance et affirmer sa résolution. Sa vocation était solide. il releva la tête, malgré ses tremblements, et répliqua avec fermeté :

"Je serai prêtre, papa."

La répétition de l'affront indigna le Bellanger et causa un déferlement de sa violence. Les coups pleuvaient. Alexandre, terrifié, se jeta au sol, les mains plaquées à l'arrière de son crâne. Le ceinturon lui meurtrissait le dos. Sa belle tunique, dont sa mère était si fière, n'était plus que haillons. Le jeune garçon pleurait, tétanisé. Allait-il mourir pour sa foi ? Il pria de toutes ses forces, implorant le Christ de lui porter secours. Ses prières semblèrent trouver réponse : au bout d'un certain laps de temps, le Bellanger s'arrêta. Alexandre demeura inerte, redoutant une prochaine salve.

"Renies-tu cette vocation ?"


La voix sifflante du Bellanger posait encore cette même question qui fit couler des larmes à Alexandre. Oui, il allait bien mourir pour sa foi. A moins que son épreuve soit de trouver un moyen de s'extraire seul ? Il tenta de raisonner. Le sang pulsait à ses tempes. La panique l'agitait. Quels arguments calmeraient son père ? La loi ! Il avait une peur terrible de la justice.

"Si tu me tues, tu vas être arrêté ! Tu seras pendu !"

Le Bellanger ricana et fit claquer à nouveau le ceinturon sur l'épaule du garçon.

"Un gamin infirme qui fait une chute dans l'escalier ? Personne n'irait enquêter là-dessus !"

La réponse toute trouvée glaça Alexandre d'horreur. Cela lui remémora un moment partagé avec le père Thierry qui avait voulu l'emmener à une veillée d'un jeune enfant décédé dans un accident qu'aucun membre de la famille ne voulait expliquer. Sur le chemin du retour, Alexandre avait confié son étonnement et le père Thierry lui avait accordé un sourire maladroit puis dit que s'il souhaitait être prêtre, il lui faudrait s'habituer aux versions abrégées ou raccommodées dites dans le seul but de permettre un enterrement chrétien. Le garçon ne comprenait pas ces paroles et le père Thierry refusait de les lui expliquer. Il comprenait aujourd'hui. Ces accidents particuliers, qu'on ne savait pas bien expliquer, c'étaient des meurtres.  

Le ventre noué par une angoisse qui allait crescendo, Alexandre releva la tête et fixa la silhouette menaçante de son père, l'arme toujours dans sa poigne. Un meurtre. Il allait être victime d'un meurtre et personne ne chercherait la vérité. Personne ne lui rendrait justice. Sa main glissa sous son vêtement pour attraper le chapelet et sa médaille de la Vierge. Ces douces icônes réconfortantes lui arrachèrent des larmes. Devait-il mourir au nom du Christ ? Ce serait l'acte ultime de sa foi. Son désir profond de ne pas le renier. Lors des premiers temps du christianisme, des hommes et des femmes, devenus depuis Saints, avaient offert leur vie contre les païens incapables d'accepter leu foi. Aucun d'eux n'aurait eu le cœur à abandonner Dieu. Ils l'avaient rejoint et depuis Il leur avait accordé des pouvoirs pour veiller sur les croyants vertueux.

Sa main serra avec force le chapelet. Il ne pouvait renier le Christ. Il ne pouvait lui dire non. A quoi bon vivre si c'était au prix du parjure ? Ce serait alors une vie indigne. Sans mérite. Son sort était décidé. il devait l'accepter. il ne renierait pas sa foi. il ne renierait pas sa vocation. Il mourrait pour elle et monterait au Ciel.

La détermination lui revenait. Il devait la maintenir avant d'être à nouveau repris par la peur. Alexandre se redressa et fixa avec fierté son père.


"Si tu ne souhaites pas me voir prêtre, tue-moi de ta main. Va. Je suis prêt."

Le Bellanger dévisagea avec étonnement le jeune garçon qui le toisait avec défi et insolence. Quelle force saurait animer un esprit au point de lui faire préférer la mort à un commerce florissant ? Une hésitation le parcourut. Il n'était pas assuré par ce qu'il était en train de faire. Il pensait effrayer le gamin par cette démonstration virile qui aurait dû le terroriser et le ramener à la maison. Mais le tuer réellement... Il y avait un pas que le Bellanger ne se sentait pas capable de franchir. Il se décida à un ultime essai encore. Si Alexandre persistait, il se soumettrait à sa décision. Il ne pourrait être admiratif envers un garçon si jeune capable d'endurer une pareille épreuve.

Lorsque claquèrent les nouveaux coups, Alexandre voulut rester droit et fier mais son corps plongea, par réflexe, et se roula en boule. La médaille de la Vierge tomba au même moment sur le plancher et attira son attention. L'image de sa mère lui traversa l'esprit. Si tendre, si aimante. La mort de son unique fils la briserait. Sa gorge se serra. il ne pouvait l’abandonner. Il ne pouvait lui causer une telle tristesse. Lors de son calvaire, le christ avait eu la force d’abandonner la malheureuse Marie à une détresse effroyable. Lui ne le pourrait pas. Il n'était pas le Christ, juste un enfant de Dieu.

Brisé par cette révélation, Alexandre se redressa en larmes :


"Je... Je renonce. Je reprendrai la librairie."

Le Bellanger cessa aussitôt ses coups et remit son ceinturon, soulagé de cette conclusion satisfaisante. Les choses revenaient à une bonne position. Son fils renonçait à cette idée absurde et reprendrait la succession. Il avait eu gain de cause par la vertu de ses méthodes éducatives. Néanmoins, cette scène laissait en lui un arrière-gout amer et il se retira, désireux d'oublier. Il s'en alla vers une taverne proche noyer cet accès de culpabilité qui commençait à l’assaillir.

Dans la solitude de la réserve, vidé, Alexandre s'écroula et sanglota toutes les larmes de son corps. Il avait sauvé sa mère pour se perdre lui-même.


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Alexandre
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