[15 sept 1597] De la couche à la souillarde (ft. Phaïdée) [Terminé]
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[15 sept 1597] De la couche à la souillarde (ft. Phaïdée) [Terminé]
Comte Prosper de Monthoux et Marthe, intendante du domaine
Le haut portail sculpté se referma derrière ceux qu'il venait d'avaler : Prosper de Montboux bien assis dans son attelage qui avait traversé Braktenn au pas ; quelques gardes à pied dans sa suite, lesquels encadraient @Phaïdée. Le noble n'était pas mécontent d'avoir remporté cette manche d'enchères contre Cherchevin. Quelle honte, s'il avait perdu publiquement la face contre ce grossier personnage, bien peu au fait des bonnes manières aristocrates ! Et l'esclave en valait la peine. Elle ferait un présent tout à fait convenable, entre autres biens de luxe, pour l'ambassadeur d'Espagne qui viendrait en décembre.
À peine le noble était-il sorti de sa voiture qu'un cortège de palefreniers accourut. Les domestiques tirèrent l'attelage jusqu'au cheptel mort, où s'alignaient à l'abri tous les équipages, des petites calèches aux carrosses d'apparat. Sans un mot pour ses subordonnés, le comte approcha de sa nouvelle acquisition. Il fallait rapidement la remettre à l'intendante du domaine, car déjà beaucoup d'autres affaires attendaient Prosper de Monthoux. Quelques audiences, la préparation d'une belle partie de chasse avec ses amis pour dans deux jours, diverses formalités enfin pour faire venir de Djerdan le khôl et divers autres produits que désirait son épouse Kalisha.
Autour de Phaïdée se déployait un incroyable château difficilement imaginable pour d'humble paysans des colonies : gigantesque monstre carré tout de briques sombres et rougeâtres, affublé de plusieurs ailes, véritables excroissances qui le dévoraient. Des dizaines de lumières animaient autant de fenêtres aux sculptures d'une complexité hypnotique, luisant comme d'orgueilleux regards. Le luxe de l'édifice s'étirait vers le ciel. Si la base la plus datée de la demeure, austère et martiale, semblait ne pas plaire outre mesure au comte à en croire l'entretien a minima, les attrayants ajouts apportés aux flancs plus récents avaient de quoi ravir. Assortis aux balustrades, aux frontons et linteaux de portes, colonnes élancées et vastes fenêtres reflétaient la vie paisible, festive et opulente que menait la maisonnée. Des plantes grimpantes achevaient d'orner cette vitrine du pouvoir ; des balcons en marbre rougi écrasaient les visiteurs du poids de leur ombre.
Sur un signe autoritaire d'un des gardes auprès du comte, Phaïdée dût le suivre pour traversa la cour pavée et de longues allées menant au versant utilitaire du domaine. On parvint au "jardin de commodités", celui où se déroulaient diverses cultures et travaux d'entretien, contrairement aux "jardins de plaisance" bien plus en vue et qui recevaient des activités de pur loisir. Le groupe que composaient Prosper, ses gardes et l'esclave arrêta sa marche sur un signe du seigneur. Aussitôt, les employés qui s'affairaient les uns au potager, les autres au bassin, au puits ou à la pompe, cessèrent leur activité pour s'incliner devant l'aristocrate. Puis certains ne se privèrent pas de détailler avec curiosité la nouvelle venue. Prosper interpella la femme de charge, une longue silhouette qui restait effilée et énergique - pour ne pas dire nerveuse - malgré son âge déjà mûr. Un strict petit bonnet carré encadrait son visage pincé.
– Marthe, veuillez vous occuper de celle-ci, ordonna le seigneur. Je viens d'en faire l'acquisition. Elle se nomme Phaïdée. Je la destine à l'ambassadeur d'Espagne comme présent, en décembre. D'ici-là, trouvez-lui de l'ouvrage. Mais que jamais elle ne soit abîmée.
– Entendu, Messire.
– Esclave, tu es sous ses ordres, précisa maintenant Prosper en pointant la représentante intermédiaire de son autorité. Tu te verras dorénavant dirigé par elle, ou par les commis de niveau inférieur, ou très exceptionnellement par moi-même ou un membre de ma famille.
Re: [15 sept 1597] De la couche à la souillarde (ft. Phaïdée) [Terminé]
Phaïdée sentait qu'elle disait définitivement adieu au lupanar. Quoiqu'il arrive à présent elle n'y remettrai pas les pieds. Du moins pas en tant que prostituée. Son nouveau maître, assis confortablement dans sa voiture, devant elle, ferait d'elle un cadeau, elle l'avait bien entendu. Elle appartiendrait donc bientôt à quelqu'un d'autre encore...
JE m'appartiens.
Les gardes qui l'entouraient ne pouvaient pas l'empêcher de faire siennes les images que ses yeux embrassaient : les rues de Braktenn, cette ville presque inconnue qu'en trois ans elle avait à peine vue, cette ville honnie car elle était celle de son asservissement, et aimée parce qu'elle était le lieu de quelques bonnes rencontres. Les gardes ne pouvaient pas l'empêcher de penser : étaient-ils seulement assez intelligents eux-mêmes pour songer qu'elle pouvait penser ? Elle leur jeta un regard moqueur, sourire en coin.
Vous êtes plus bêtes que moi, hommes "libres".
Son sourire disparut pour laisser place à l'ébahissement. Le portail se fermait sur elle, comme la porte d'une geôle sur une cellule. Mais quelle merveilleuse cellule ! Phaïdée savait que les seigneurs vivaient dans des demeures qui méritaient parfois plus que cette simple dénomination. Demeure... Château. Palais. Alcazar, plutôt ! La jeune femme avait rêvé parfois de ces belles maisons dorées, mais ce qu'elle voyait dépassait son imagination restreinte. Un morceau de cette pierre veineuse et rouge, dont étaient composés les balcons, aurait sans doute suffi à racheter sa liberté.
Mais on la poussa en avant et elle n'eut pas le loisir de contempler à son aise les beautés du lieu. Après une progression dans des jardins exquis, elle arriva dans ce qui lui sembla être le potager.
Belle terre, bon entretien. Assurément, les produits de la table ne manquent pas et remplissent bien la panse de messire...
Encore une pensée effrontée qu'elle se garda bien de dire à haute voix. Quelques regards croisèrent le sien. Elle plissa les yeux, fixant chaque curieux avec intensité. Certains détournèrent bien vite les yeux.
Qu'on ne vienne pas me chercher des noises.
A l'appel de Monthoux, une femme austère vint vers eux. Phaïdée plissa le nez, sentant les ennuis venir, mais elle ne dit rien, laissant son nouveau maître lui donner ses instructions. Ainsi elle serait sous les ordres de Marthe. Et elle ne devait pas être abîmée. Cela excluait les travaux les plus pénibles, et par conséquent l'extérieur en grande partie. Dommage. Phaïdée aurait aimé pouvoir sortir après toute ces années passées dans l'atmosphère languide de la maison de passe.
Une fois que Monthoux se fut éloigné, Phaïdée ne se priva pas de détailler Marthe de la tête aux pieds. De quel bois serait faite celle-ci ? trop dur pour le plier ? assez souple pour le faire ployer ? ou bien tendre, pour le trancher ?
- Mon nom est Phaïdée, tenta-t-elle.
JE m'appartiens.
Les gardes qui l'entouraient ne pouvaient pas l'empêcher de faire siennes les images que ses yeux embrassaient : les rues de Braktenn, cette ville presque inconnue qu'en trois ans elle avait à peine vue, cette ville honnie car elle était celle de son asservissement, et aimée parce qu'elle était le lieu de quelques bonnes rencontres. Les gardes ne pouvaient pas l'empêcher de penser : étaient-ils seulement assez intelligents eux-mêmes pour songer qu'elle pouvait penser ? Elle leur jeta un regard moqueur, sourire en coin.
Vous êtes plus bêtes que moi, hommes "libres".
Son sourire disparut pour laisser place à l'ébahissement. Le portail se fermait sur elle, comme la porte d'une geôle sur une cellule. Mais quelle merveilleuse cellule ! Phaïdée savait que les seigneurs vivaient dans des demeures qui méritaient parfois plus que cette simple dénomination. Demeure... Château. Palais. Alcazar, plutôt ! La jeune femme avait rêvé parfois de ces belles maisons dorées, mais ce qu'elle voyait dépassait son imagination restreinte. Un morceau de cette pierre veineuse et rouge, dont étaient composés les balcons, aurait sans doute suffi à racheter sa liberté.
Mais on la poussa en avant et elle n'eut pas le loisir de contempler à son aise les beautés du lieu. Après une progression dans des jardins exquis, elle arriva dans ce qui lui sembla être le potager.
Belle terre, bon entretien. Assurément, les produits de la table ne manquent pas et remplissent bien la panse de messire...
Encore une pensée effrontée qu'elle se garda bien de dire à haute voix. Quelques regards croisèrent le sien. Elle plissa les yeux, fixant chaque curieux avec intensité. Certains détournèrent bien vite les yeux.
Qu'on ne vienne pas me chercher des noises.
A l'appel de Monthoux, une femme austère vint vers eux. Phaïdée plissa le nez, sentant les ennuis venir, mais elle ne dit rien, laissant son nouveau maître lui donner ses instructions. Ainsi elle serait sous les ordres de Marthe. Et elle ne devait pas être abîmée. Cela excluait les travaux les plus pénibles, et par conséquent l'extérieur en grande partie. Dommage. Phaïdée aurait aimé pouvoir sortir après toute ces années passées dans l'atmosphère languide de la maison de passe.
Une fois que Monthoux se fut éloigné, Phaïdée ne se priva pas de détailler Marthe de la tête aux pieds. De quel bois serait faite celle-ci ? trop dur pour le plier ? assez souple pour le faire ployer ? ou bien tendre, pour le trancher ?
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Re: [15 sept 1597] De la couche à la souillarde (ft. Phaïdée) [Terminé]
Comte Prosper de Monthoux et Marthe, intendante du domaine
La soldatesque avait bien saisi au vol certains regards mutins de l'esclave qu'ils cernaient. Ils avaient cependant choisi de ne pas interrompre pour si peu le trajet du comte en l'interpellant : sans doute aurait-il été contrarié d'avoir à faire halte. Ils s'étaient encore plus retenus de corriger la fille sans la moindre permission. Passait donc pour cette fois. Mais la chance de cette servante ne durerait sans doute pas.
La traversée du domaine laissa l'esclave mutique et figée dans ses expressions. La demeure avait en effet de quoi effarer n'importe lequel des manants qui y entrait pour la première fois. On ne la laissa pas le temps de contempler - ni de se sentir oppressée - outre mesure : elle se trouva bien rapidement en face de la contremaître, entourée de quelques employés qui s'étaient interrompus à l'arrivée du comte pour s'incliner. La formalité faite, ils reprirent leur travail, non sans un petit temps de suspend chez certains : la nouvelle venue les regardait sans retenue et semblait même déjà chercher à faire passer un message... à tenter d'installer son caractère qui promettait bien trempé. Si les uns ne réagirent pas outre mesure, n'allant pas au-delà d'une curiosité de circonstances, d'autres lui renvoyèrent des regards chargés de tension - il lui allait falloir respecter sa place - ou au contraire, pour deux ou trois du lot : de compassion. Des genres de "désolé" mêlés aux "bienvenue" - si l'on pouvait le dire ainsi.
Marthe laissa le comte s'éloigner après avoir acquiescé à ses instructions. Elle prit ensuite le temps de jauger cette nouvelle arrivante. Jolie, à n'en pas douter. Forte d'un tempérament coriace... à n'en pas douter non plus à en croire les secs plissements aux coins du nez de cette fille. La contremaître comprenait bien qu'elle était en ce moment jaugée. Autant qu'elle-même évaluait l'esclave. Ainsi se trouvaient-elles là comme deux animaux se tournant l'un face à l'autre, dos rond, à se mesurer avant que ne sortent les griffes.
Alors elle prit la parole. Pour réaffirmer son prénom, que Prosper avait déjà énoncé avant que de se retirer. Le front de la Marthe se froissa de ridules sévères. Aucune colère - ce serait faire trop plaisir à l'esclave - mais la froide maîtrise d'une sévérité qu'elle devait appliquer. Le nez aquilin de la teigne en ressortit, autant que son regard à la fixité de roc. Elle croisa les bras, serrant un de ses poings en guise de premier, et si possible dernier, avertissement. Sa voix-couperet sonna :
-- Ma fille, je ne suis pas sourde et tu n'as pas été invitée à parler.
Et sans même attendre la moindre réaction, elle enchaîna comme les choses devaient s'enchaîner d'elles-mêmes en ordonnant d'un sec signe de tête à Phaïdée de la suivre. Marthe emprunta le chemin qui les mènerait aux portes du bâtiment le plus utilitaire du château. Là où se déployaient les cuisines, la souillarde, la laverie, ainsi que l'unique salle qui servait de dortoirs - ou plutôt de ramassis à paillasses - à l'ensemble des esclaves. Pour l'heure, le grand air profitait encore cependant aux deux femmes. En s'engageant sur le trajet, la contremaître décida :
-- Tu participeras à plier et trier du linge, ainsi qu'à l'étendre.
Un peu plus loin, dans le jardin de commodités, apparaissaient les longues installations de cordages où s'étalaient des empans de draps, de tentures, de chemises et robes. L'esclave ne rougirait ni ne craquellerait pas ses mains dans les lessives bouillantes. Or dans un domaine comme celui-ci, entre ses nobles résidents et ses dizaines de dizaines d'employés, jamais les tas de linge à traiter ne désemplissaient un seul jour. Déjà, Marthe évaluait mentalement à quoi elle allait partiellement ré-affecter la personne qui gérait alors les tâches données à Phaïdée, puisque cette nouvelle paire de bras arrivait.
Re: [15 sept 1597] De la couche à la souillarde (ft. Phaïdée) [Terminé]
Marthe lui faisait penser à un oiseau de proie. Un petit oiseau de proie. Tout noir. Comme un corbeau. Mais c'était l'appellation "la chouette" qui lui venait à l'esprit en premier pour désigner cette scrutatrice sans indulgence. Elle n'avait pas le croassement strident du corbeau, mais seulement le hululement froid qui coupe les nuits, et qui fait courir les frissons comme un fouet claque.
Phaïdée se souvenait d'une intendante qui ressemblait à Marthe. Une buse au nez d'aigle qui voyait tous les défaut du travail mal fait et se repaissait de voir les cordes d'une potence ou le cuir d'une cravache mordre les peau indociles. Le contexte était alors différent, le lieux aussi, loin de tout. La Marthe était probablement trop guindée pour soupçonner qu'on pouvait résister. Surtout après qu'elle ait fait montre de sa sévérité.
Phaïdée la laissa croire à son ascendance. Même si le terme "fille" avait dressé les poils de sa nuque. Elle savait que leurs prêtres, à ces gens civilisés, employaient les mots de fils et filles - si elle avait fini par en comprendre le sens - elle ne voyait pas en quoi cette femme superbe dans sa bassesse s'octroyait un droit que les ecclésiastiques possédaient dans la logique de leur foi. Se prenait-elle donc pour une prêtresse du logis ?
Elle lui emboîta le pas, sans se priver du plaisir de lever les yeux au ciel. Il y avait cela de bien avec les gens qui possédaient des esclaves, qu'ils les faisaient souvent suivre, et non pas précéder, du moins, rarement. Quelques expressions faciales bien senties pouvaient alors grandement soulager...
- Tu participeras à plier et trier du linge, ainsi qu'à l'étendre.
Plier. Trier. Etendre. Pas nécessairement dans cet ordre au demeurant. Phaïdée savait faire. Ce serait... facile.
- Je peux aussi coudre, vous savez. On apprend beaucoup de choses dans les bordels.
Un coup d’œil aux alentours, curieuse. Une réflexion qui sort innocemment... :
- J'en sais d'ailleurs probablement plus que vous sur certaines pratiques domestiques...
Phaïdée se souvenait d'une intendante qui ressemblait à Marthe. Une buse au nez d'aigle qui voyait tous les défaut du travail mal fait et se repaissait de voir les cordes d'une potence ou le cuir d'une cravache mordre les peau indociles. Le contexte était alors différent, le lieux aussi, loin de tout. La Marthe était probablement trop guindée pour soupçonner qu'on pouvait résister. Surtout après qu'elle ait fait montre de sa sévérité.
Phaïdée la laissa croire à son ascendance. Même si le terme "fille" avait dressé les poils de sa nuque. Elle savait que leurs prêtres, à ces gens civilisés, employaient les mots de fils et filles - si elle avait fini par en comprendre le sens - elle ne voyait pas en quoi cette femme superbe dans sa bassesse s'octroyait un droit que les ecclésiastiques possédaient dans la logique de leur foi. Se prenait-elle donc pour une prêtresse du logis ?
Elle lui emboîta le pas, sans se priver du plaisir de lever les yeux au ciel. Il y avait cela de bien avec les gens qui possédaient des esclaves, qu'ils les faisaient souvent suivre, et non pas précéder, du moins, rarement. Quelques expressions faciales bien senties pouvaient alors grandement soulager...
- Tu participeras à plier et trier du linge, ainsi qu'à l'étendre.
Plier. Trier. Etendre. Pas nécessairement dans cet ordre au demeurant. Phaïdée savait faire. Ce serait... facile.
- Je peux aussi coudre, vous savez. On apprend beaucoup de choses dans les bordels.
Un coup d’œil aux alentours, curieuse. Une réflexion qui sort innocemment... :
- J'en sais d'ailleurs probablement plus que vous sur certaines pratiques domestiques...
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Re: [15 sept 1597] De la couche à la souillarde (ft. Phaïdée) [Terminé]
Kalisha descendait les allées ordonnées des jardins en compagnie de Florentyna. C'était toujours un réel plaisir de partager un moment en sa compagnie. L'un des rares instants qui réchauffait son triste cœur.
Plus les mois passés, plus elle se faisait une raison: Prosper de Monthoux ne serait jamais le mari qu'elle avait espéré, quand bien même elle y mettait toute sa dévotion... Mais le pire c'était bien que malgré tous ses efforts, elle demeurait encore sans le moindre enfant.
Il n'y avait pas un seul instant où elle n'y pensait pas. C'était devenue une obsession. Partout, elle trouvait de quoi lui rappeler que la nature se jouait d'elle: du bourgeon de fleur au petit rejet qui poussait au pied d'une jolie fleur, en passant par la chienne du Comte qui venait de mettre bas.
Les instants en compagnie de son amie avait le don de lui faire oublier momentanément ses mornes pensées. Elle était justement en train de rire lorsqu'elles croisèrent le Comte qui les informa du présent qu'il venait de rapporter.
Comment pouvait-on offrir un être humain en guise de cadeau? Cela la dépassait complètement et vraiment elle n'avait jamais pu concevoir une telle chose.
Elle tira sa belle-fille par le coude et lui indiqua ce vieux chacal enragé et aigri de Marthe qui emmenait la nouvelle venue vers les dépendances.
Elles pressèrent le pas sous son impulsion afin de la rattraper, arrivant tout juste au moment où elle lui indiquait son affectation. Les esclaves présents s'inclinèrent immédiatement, stoppant leur tâche.
Comment résister à user de sa supériorité pour contrecarrer les plans de celle qui aurait pu ramper jusqu'à la grille du palais si cela avait pu faire plaisir à son époux? Elle afficha un large sourire et demanda aussitôt avant qu'elle n'ait pu formuler la moindre réponse :
- Et parmi tous vos talents, seriez-vous capable de poser du Khôl convenablement et de réaliser une coiffure à l'orientale ?
Oui, Kalisha vouvoyait ses esclaves. C'était comme ça et toutes les remontrances et regards noirs n'y avaient jamais rien fait. Elle entendait par là leur rendre le peu d'humanité dont elle pouvait leur faire don.
Elle jaugea l'esclave qui n'avait en rien l'air monbrinienne. Et rien que pour cela, elle aurait souhaité l'avoir à son service. Il y avait aussi sa référence au lupanar. Peut-être que... Peut-être qu'elle pourrait l'aider et lui apprendre deux ou trois choses de ses expériences ? Des choses qui l'aideraient à tomber enceinte ? Peut-être qu'elle s'y prenait mal après tout.
Plus les mois passés, plus elle se faisait une raison: Prosper de Monthoux ne serait jamais le mari qu'elle avait espéré, quand bien même elle y mettait toute sa dévotion... Mais le pire c'était bien que malgré tous ses efforts, elle demeurait encore sans le moindre enfant.
Il n'y avait pas un seul instant où elle n'y pensait pas. C'était devenue une obsession. Partout, elle trouvait de quoi lui rappeler que la nature se jouait d'elle: du bourgeon de fleur au petit rejet qui poussait au pied d'une jolie fleur, en passant par la chienne du Comte qui venait de mettre bas.
Les instants en compagnie de son amie avait le don de lui faire oublier momentanément ses mornes pensées. Elle était justement en train de rire lorsqu'elles croisèrent le Comte qui les informa du présent qu'il venait de rapporter.
Une charmante du lupanar
Comment pouvait-on offrir un être humain en guise de cadeau? Cela la dépassait complètement et vraiment elle n'avait jamais pu concevoir une telle chose.
Elle tira sa belle-fille par le coude et lui indiqua ce vieux chacal enragé et aigri de Marthe qui emmenait la nouvelle venue vers les dépendances.
Elles pressèrent le pas sous son impulsion afin de la rattraper, arrivant tout juste au moment où elle lui indiquait son affectation. Les esclaves présents s'inclinèrent immédiatement, stoppant leur tâche.
Comment résister à user de sa supériorité pour contrecarrer les plans de celle qui aurait pu ramper jusqu'à la grille du palais si cela avait pu faire plaisir à son époux? Elle afficha un large sourire et demanda aussitôt avant qu'elle n'ait pu formuler la moindre réponse :
- Et parmi tous vos talents, seriez-vous capable de poser du Khôl convenablement et de réaliser une coiffure à l'orientale ?
Oui, Kalisha vouvoyait ses esclaves. C'était comme ça et toutes les remontrances et regards noirs n'y avaient jamais rien fait. Elle entendait par là leur rendre le peu d'humanité dont elle pouvait leur faire don.
Elle jaugea l'esclave qui n'avait en rien l'air monbrinienne. Et rien que pour cela, elle aurait souhaité l'avoir à son service. Il y avait aussi sa référence au lupanar. Peut-être que... Peut-être qu'elle pourrait l'aider et lui apprendre deux ou trois choses de ses expériences ? Des choses qui l'aideraient à tomber enceinte ? Peut-être qu'elle s'y prenait mal après tout.
Re: [15 sept 1597] De la couche à la souillarde (ft. Phaïdée) [Terminé]
Florentyna de Monthoux, 18 ans, et Marthe, intendante du domaine
Marthe n'entendit pas de réplique. Pas tout de suite, du moins. Elle estima donc le message entendu et l'obéissance toute acquise, tandis qu'elle continuait de cheminer avec la nouvelle esclave dans sa suite. Son pas nerveux et décidé fut soudain interrompu par une nouvelle prise de parole intempestive. Décidément. Coudre ? Oui, cela était une information pas inutile à noter, elle dut bien l'admettre. Mais ce qui suivit lui fit bouillonner les humeurs. Cette fois-ci, elle faillit se retourner et en décocher une à Phaïdée, non sans ajouter qu'elle se doutait bien du "genre de choses" que l'on pouvait apprendre dans un bordel et sur lesquelles cette ribaude était à n'en point douter infiniment plus compétente qu'elle, mais que le domaine se passerait bien de ses "talents" en la matière.
Mais ce fut le moment que choisirent la Comtesse et Mademoiselle Florentyna pour faire leur apparition. La jeune Monthoux appréciait cette promenade en compagnie de la Princesse. Elle voyait que son cœur était triste. Que son époux la décevait... et il y avait de quoi comprendre cela ! C'était bien pour cette raison que sa défunte mère désertait autant le domicile, pour s'épanouir dans les salons précieux, les bibliothèques, les concerts et tous les opéras qui se donnaient à la capitale. Salvateur divertissement... S'empêcher ainsi de penser à l'immensité de son malheur. Une soupape qui permettait de supporter son devoir de femme. Ainsi, Florentyna faisait-elle tout pour "divertir" également sa belle-mère... qui avait bien plus l'âge d'être une amie ! Elle avait manqué de sa première mère. Celle-ci, elle ne la perdrait pas ! La demoiselle l'aiderait à trouver, malgré sa situation, quelques contentements à Monthoux. En l'occurrence, tout en parcourant les allées des jardins, les deux femmes conversaient musique. Floentyna donnait son avis sur le dernier opéra, auquel elle avait évidemment convié Kalisha. Cette dernière en retour ne manquait pas de décrire à la curieuse jeune fille, toujours pleine de questions quant à la culture d'origine de la Princesse, les raffinements de Djerdan en matière de musique.
Soudain, la conversation s'interrompit quand la Princesse désigna à sa belle-fille, au loin, la contremaître en compagnie de la nouvelle esclave dont avait parlé Prosper. Florentyna comprit aussitôt le message : il fallait intervenir. Elle savait en effet la propension de Marthe à chercher d'entrée de jeu des histoires aux serviteurs. Ou plus tôt, à les tester, à tenter de les tordre et plier. Sans hésitation, la demoiselle suivit Kalisha vers le duo.
Comme cette nouvelle arrivante était belle ! La pâlotte et menue jeune femme arrêta son attention sur cette silhouette, cette peau cuivrée, les yeux de pierre noire de l'esclave. Elle ressemblait quelque peu à sa belle-mère par certains de ces aspects et Florentyna sur tout de suite que cette dernière voudrait prendre l'esclave sous son aile. Comment s'appelait-t-elle d'ailleurs ? Son père ne l'avait pas dit. Il s'était contenté de mentionner un futur présent pour l'ambassadeur d'Espagne. Curieux... La jeune Monthoux trouvait cela d'un goût douteux, quand bien même l'Empire d'Espagne était lui aussi réputé pour tous les esclaves qu'il ponctionnait au Nouveau Monde... et aussi de plus en plus en Afrique, vendus parfois par les Maures ou par des Africains eux-mêmes. Et puis, cette esclave avait travaillé en lupanar. La pieuse Florentyna eut une légère grimace. Comment l'ambassadeur interpréterait-il un cadeau de cette nature ? Elle prierait pour que son père ne commette pas là un malheureux incident diplomatique. En attendant, cela signifiait aussi que cette esclave ne serait là que temporairement. Qu'elle passerait encore d'un propriétaire à l'autre et que Kalisha serait triste lorsqu'il faudrait se séparer de sa protégée.
Retenant sa main, Marthe dut s'adoucir aussitôt puis faire pour ces Dames le petit sourire - toujours pincé - et la révérence qui s’imposaient.
-- Mesdames, susurra-t-elle pour les accueillir.
Florentyna répondit d'un petit hochement de tête distingué, puis elle adressa le même à la nouvelle esclave en guise de salut. Le sourire de la demoiselle envers Phaïdée était quelque peu distant mais sans malice, sans trace de supériorité ostensiblement jetée à la face. Elle laissa Kalisha poser sa question et l'appuya aussitôt d'un hochement de tête. Cela faisait ainsi deux contre une et la contremaître aurait difficilement à contester. Mais en l'occurrence, c'était à l'esclave de répondre.
Re: [15 sept 1597] De la couche à la souillarde (ft. Phaïdée) [Terminé]
Assurément, la chouette avait entendu une évocation par trop obscène dans l'intervention de Phaïdée. Cette dernière l'avait fait exprès bien entendu. Le mot "choses" est trop équivoque pour être précis. Si elle en avait eu l'occasion, Phaïdée se serait récriée : elle ne voulait pas parler des passes, mais du balayage quotidien de l'arrière-cours et du lessivage de la cuisine... !
Mais cette occasion fut manquée pour Marthe et pour elle de se crêper le chignon.
- Et parmi tous vos talents, seriez-vous capable de poser du Khôl convenablement et de réaliser une coiffure à l'orientale ?
Phaïdée n'attendit pas d'ordre pour se retourner vers les arrivantes. Deux belles femmes, bien mises, riches de toute évidence, et devant lesquelles Marthe ne fit pas la fine bouche. Il n'en fallait pas plus à Phaïdée, qui arbora son air sûr de soi.
- Du khôl ! Je sais faire cela, bien sûr. Et les coiffures à l'orientale n'ont aucun secret pour moi.
Elle jeta un regard narquois à Marthe et ajouta :
- C'est tout à fait le genre de choses auxquelles je suis experte...
Elle reporta ensuite son attention sur l'autre jeune femme et lui rendit son salut par un sourire.
- Madame souhaite aussi se maquiller ?
Mais cette occasion fut manquée pour Marthe et pour elle de se crêper le chignon.
- Et parmi tous vos talents, seriez-vous capable de poser du Khôl convenablement et de réaliser une coiffure à l'orientale ?
Phaïdée n'attendit pas d'ordre pour se retourner vers les arrivantes. Deux belles femmes, bien mises, riches de toute évidence, et devant lesquelles Marthe ne fit pas la fine bouche. Il n'en fallait pas plus à Phaïdée, qui arbora son air sûr de soi.
- Du khôl ! Je sais faire cela, bien sûr. Et les coiffures à l'orientale n'ont aucun secret pour moi.
Elle jeta un regard narquois à Marthe et ajouta :
- C'est tout à fait le genre de choses auxquelles je suis experte...
Elle reporta ensuite son attention sur l'autre jeune femme et lui rendit son salut par un sourire.
- Madame souhaite aussi se maquiller ?
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Re: [15 sept 1597] De la couche à la souillarde (ft. Phaïdée) [Terminé]
A peine arrivée, la Marthe (à ne pas confondre avec la martre, petit animal mignon des bois) avait tourné du vinaigre au miel (oui, dans ce sens) pour les accueillir.
Après un rapide signe de la tête en guise de salutations, elle reporta son attention vers l'esclave à la peau dorée et aux cheveux aussi sombres que les siens. Prosper avait indiqué qu'elle serait offerte à l'ambassadeur d'Espagne. Compte-tenu de sa "provenance", il y avait fort à parier que l'on attendait d'elle plus qu'un simple pliage de linge.
Sans doute mue par une certaine forme de solidarité face à ses traits orientaux, elle lui demanda ce qu'elle savait du maquillage et des coiffures de son pays. Ici, personne ne savait poser convenablement le khôl et elle se retrouvait bien souvent à devoir le faire elle-même sous peine de finir avec des yeux charbonneux.
Elle opina à son affirmation et laissa Florentyna répondre avant de reprendre la parole.
- Cette jeune personne a bien trop de talents pour qu'ils ne soient gâchés à plier du linge et cela fait des semaines que je réclame une femme de chambre pouvant s'atteler à cette tâche. Faut-il donc tout faire soi-même dans ce château ? Vous l'affecterez à mes services ainsi qu'à ceux de Mademoiselle Florentyna lorsqu'il lui siéra.
Kalisha feignait à merveilles l'agacement latent qu'aurait dû susciter un tel manquement. A vrai dire, se maquiller seule n'était pas si gênant mais il serait toujours bon d'avoir quelqu'un à qui parler -surtourt si cela faisait enrager le vieux fennec qui n'avait d'yeux que pour son mari-. Elle se tourna enfin vers la jeune esclave pour conclure :
- Vous y découvrirez ainsi les rudiments de la vie au château puisqu'il semblerait que vous deviez nous quitter prochainement pour une nouvelle affectation.
Après un rapide signe de la tête en guise de salutations, elle reporta son attention vers l'esclave à la peau dorée et aux cheveux aussi sombres que les siens. Prosper avait indiqué qu'elle serait offerte à l'ambassadeur d'Espagne. Compte-tenu de sa "provenance", il y avait fort à parier que l'on attendait d'elle plus qu'un simple pliage de linge.
Sans doute mue par une certaine forme de solidarité face à ses traits orientaux, elle lui demanda ce qu'elle savait du maquillage et des coiffures de son pays. Ici, personne ne savait poser convenablement le khôl et elle se retrouvait bien souvent à devoir le faire elle-même sous peine de finir avec des yeux charbonneux.
Elle opina à son affirmation et laissa Florentyna répondre avant de reprendre la parole.
- Cette jeune personne a bien trop de talents pour qu'ils ne soient gâchés à plier du linge et cela fait des semaines que je réclame une femme de chambre pouvant s'atteler à cette tâche. Faut-il donc tout faire soi-même dans ce château ? Vous l'affecterez à mes services ainsi qu'à ceux de Mademoiselle Florentyna lorsqu'il lui siéra.
Kalisha feignait à merveilles l'agacement latent qu'aurait dû susciter un tel manquement. A vrai dire, se maquiller seule n'était pas si gênant mais il serait toujours bon d'avoir quelqu'un à qui parler -surtourt si cela faisait enrager le vieux fennec qui n'avait d'yeux que pour son mari-. Elle se tourna enfin vers la jeune esclave pour conclure :
- Vous y découvrirez ainsi les rudiments de la vie au château puisqu'il semblerait que vous deviez nous quitter prochainement pour une nouvelle affectation.
Re: [15 sept 1597] De la couche à la souillarde (ft. Phaïdée) [Terminé]
Florentyna de Monthoux, 18 ans, et Marthe, intendante du domaine
Devant Madame la comtesse et sa belle-fille, la Marthe n'avait guère d'autre choix que de demeurer en retrait puisque ces dernières avaient pris les commandes de la conversation et interrogeaient elles-mêmes l'esclave. L'intendante devait s'effacer, attendre les décisions de ces dames, arborer son sourire doucereux. Elle laissa Phaïdée s'entretenir directement avec Kalisha et Florentyna, mais ne manqua pas de saisir au vol ses sous-entendus et ses lorgnades narquoises. Elle ne perdait rien pour attendre, celle-là ! Madame la comtesse et sa fille auraient beau la demander de temps à autres pour diverses occupations, Marthe restait sa supérieure et la majeure partie du temps de cette fille serait tout de même dévoué aux tâches domestiques qu'elle avait décidées. Et cette esclave n'aurait pas à faire la maline. Mesdames étaient peut-être bien trop bonnes avec ces inférieures... avec elle cependant cela ne prenait pas. Aussi Marthe se fera-t-elle patiente. Mielleuse et attentive pour l'heure, soumise à son tour à l'attente des ordres qui viendraient de plus haut qu'elle.
L'air assuré de la nouvelle venue, le verbe haut avec lequel elle affirmait ses compétences et sa gestuelle déliée frappèrent Florentyna. Cette femme n'avait rien des esclaves timides et craintives qu'elle croisait la plupart du temps et qui, s'ils n'arrivaient pas déjà brisés, cassaient rapidement au contact de l'intendante, de certains gardes ou parfois de son père. La demoiselle, tandis qu'elle écoutait, se demandait quel avait pu être le passé de cette esclave. Son caractère lui avait-il valu quelques mauvaises expériences ou avait-il trouvé à s'exprimer précédemment ? On disait qu'elle venait d'un lupanar. Univers à des années-lumière des préoccupations de Florentyna et dont elle avait bien du mal à imaginer le fonctionnement, les rapports de force, les dessous choc. Mais pour en revenir à la nouvelle arrivante, tant qu'elle ne causait nul trouble ni ne fainéantait, la jeune Monthoux était prête à admettre sa langue bien pendue et son tempérament. Peut-être même aurait-elle des choses intéressantes à raconter ?
Marthe et Florentyna entendirent alors les ordres de Kalisha. Qui furent pour déplaire à l'intendante - elle qui prévoyait de garder malgré tout, aussi souvent que possible, la main sur cette petite effrontée. Elle dut cependant plier, et même ravaler son aigreur quand la comtesse exprima son mécontentement quant au travail de la contremaître. Marthe serra les dents. Elle avait pourtant transmis à Monsieur le Comte la demande de son épouse quant à son besoin d'une nouvelle camériste ! Ah, celui-là ! Il ne voyait jamais rien de comment tournait son propre château. Marthe pouvait presque se vanter d'en savoir infiniment plus, en réalité, que le maître des lieux lui-même sur les rouages de son domaine. Elle était l'horlogère. Mais à ce titre, il lui revenait de prendre les coups en cas de dysfonctionnement : elle ne pouvait décemment pas incriminer Messire de Monthoux. Prise entre deux étaux. Comme cela la faisait couiner et comme elle œuvrait à ce que cela arrive le moins possible.
-- Je vous présente mes excuses, Madame la comtesse, pour ce dysfonctionnement. Et puissé-je donc y remédier en vous cédant cette esclave aussi souvent que vous le voudrez pour vous parer et maquiller.
Florentyna approuva ces décisions d'un sec hochement de tête, plein d'autorité et de satisfaction à voir Kalisha obéie sans histoire. Elle savait quel jeu jouait l'intendante... et savait aussi les défaillances évidentes de son père, qui ferait dérailler par son indolence la meilleure administration à son service... Quand l'esclave lui demanda à son tour si elle souhaitait ses services pour se maquiller, la demoiselle hocha d'abord la tête. Elle avait déjà une excellente camériste. Mais si c'était pour soutenir Kalisha dans sa tentative de soustraire le plus souvent possible la nouvelle venue aux rudesses de l'intendante, alors elle rentra dans le jeu et répondit dans un sourire :
-- Mais volontiers. Autant découvrir aussi un grand talent.
Sa camériste risquait de moyennement apprécier, songea alors la jeune femme. Bon. Elle aviserait plus tard... Florentyna ignorait toujours le nom de cette esclave. Le moment était venu d'y remédier en engageant les présentations. Son ton fut sans mépris, calme et lisse comme elle souhaitait - ou plutôt comme elle devait - l'être en bien des circonstances :
-- Voici Madame Kalisha de Monthoux, princesse de Djerdan. (Elle savait sa belle-mère attachée à ce que ses origines ne soient pas enterrées.) Je suis Florentyna, fille aînée du comte. Comment t'appelles-tu ?
Re: [15 sept 1597] De la couche à la souillarde (ft. Phaïdée) [Terminé]
Phaïdée sentait parfaitement que la situation tournait en sa faveur, et se faisait une joie de voir la crispation de l'intendante. C'était la première fois qu'elle avait plus d'importance qu'une supérieure aux yeux d'autrui, et cela la satisfaisait au plus haut point. Assister aux plates excuses de l'oiseau de mauvais augure fut un instant délicieux, surtout que les choses avaient l'air bien engagées pour qu'elle serve de femme de chambre/coiffeuse/maquilleuse aux dames de la maison, adieu marthe, veau, vache, cochon... et basse-cour. Peut-être que la dame aux traits orientaux pourrait lui rendre sa liberté ? Peut-être même que sa compagne qui ne semblait pas réticente à profiter aussi de ses services, soutiendrait sa cause ?
Un vague espoir utopique traversa Phaïdée, puis disparut aussitôt. Non. Madame Kalisha de Monthoux (l'épouse du sire tonneau, donc) bien que princesse et même si elle le voulait, ne pourrait pas la libérer, car d'une part c'était son mari qui avait les papiers de propriété, et d'autre part, elle était un cadeau en transit. On venait de lui rappeler. Elle ne resterait pas. Ce n'était pas dans cette demeure qu'elle devait chercher sa libération.
Mais c'était certes une bonne occasion de découvrir la vie de château, pour faire bonne impression à son futur propriétaire. Maître. Pour le moment, elle se contenta de satisfaire la curiosité de la noblesse féminine :
- Je m'appelle Phaïdée, mesdames, à votre service, dit-elle avec une courte révérence, et saisissant au passage une vague curiosité, elle ajouta : je suis Iswylane.
Un petit coup d'œil en coin à Marthe, et une petite voix dans sa tête lui souffla de ne pas trop jouer avec le feu, en voyant l'intendante en retrait.
Un vague espoir utopique traversa Phaïdée, puis disparut aussitôt. Non. Madame Kalisha de Monthoux (l'épouse du sire tonneau, donc) bien que princesse et même si elle le voulait, ne pourrait pas la libérer, car d'une part c'était son mari qui avait les papiers de propriété, et d'autre part, elle était un cadeau en transit. On venait de lui rappeler. Elle ne resterait pas. Ce n'était pas dans cette demeure qu'elle devait chercher sa libération.
Mais c'était certes une bonne occasion de découvrir la vie de château, pour faire bonne impression à son futur propriétaire. Maître. Pour le moment, elle se contenta de satisfaire la curiosité de la noblesse féminine :
- Je m'appelle Phaïdée, mesdames, à votre service, dit-elle avec une courte révérence, et saisissant au passage une vague curiosité, elle ajouta : je suis Iswylane.
Un petit coup d'œil en coin à Marthe, et une petite voix dans sa tête lui souffla de ne pas trop jouer avec le feu, en voyant l'intendante en retrait.
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Re: [15 sept 1597] De la couche à la souillarde (ft. Phaïdée) [Terminé]
Marthe n’était pas des plus ravies face aux remontrances que lui faisait la princesse. Et bien tant mieux ! Elle méprisait ce vilain petit fennec aigri qui passait son temps à houspiller les esclaves et à faire les yeux doux à son mari !
C’était dans ses moments là qu’elle appréciait tout particulièrement être la maîtresse du domaine. Une chose que Marthe avait tendance à omettre tant elle avait pris l’habitude d’être seule capitaine à bord.
Florentyna l’appuya et elle lui offrit en retour un large sourire de reconnaissance. Il n’était pas question de laisser cette pauvre esclave aux mains de l’intendante surtout si elle devait les quitter prochainement.
- C’est un plaisir de vous rencontrer Phaidée. J’espère que vous pourrez me parler de votre pays pendant que vous me coifferez répondit-elle parce qu’elle savait combien se retrouvait loin de chez soi pouvait être pesant.
Elle marqua une pause laissant à Florentyna le temps de s'adresser à elle si elle le souhaitait. Dans son esprit, les idées s’assemblaient. Son mari lui avait dit qu’elle venait de lupanar. Cela voulait dire qu'elle devait avoir un certain talent dans toutes ces choses qu’elle-même ignorait. Ses joues commencèrent à se teinter de rose alors qu’elle n’avait pas encore commencé à ouvrir la bouche. Elle regarda ses pieds puis l'esclave, oubliant même que Marthe était là et demanda d'une voix mal assurée
- Est-ce que vous… accepteriez… De … me donner quelques uns de vos secrets… pour… enfin… vous savez…
A chaque nouveau mot, elle avait pris une teinte de rose supplémentaire jusqu’à finir aussi rouge que sa robe. Elle n’avait même pas réussi à terminer sa phrase tant sa gêne était grande. Ces simples mots évoqués des images qui la mettait mal à l’aise. Peut-être qu'elle ne tombait pas enceinte parce qu'elle ne savait pas comment faire vraiment… A part… A part attendre que ça se passe.
C’était dans ses moments là qu’elle appréciait tout particulièrement être la maîtresse du domaine. Une chose que Marthe avait tendance à omettre tant elle avait pris l’habitude d’être seule capitaine à bord.
Florentyna l’appuya et elle lui offrit en retour un large sourire de reconnaissance. Il n’était pas question de laisser cette pauvre esclave aux mains de l’intendante surtout si elle devait les quitter prochainement.
- C’est un plaisir de vous rencontrer Phaidée. J’espère que vous pourrez me parler de votre pays pendant que vous me coifferez répondit-elle parce qu’elle savait combien se retrouvait loin de chez soi pouvait être pesant.
Elle marqua une pause laissant à Florentyna le temps de s'adresser à elle si elle le souhaitait. Dans son esprit, les idées s’assemblaient. Son mari lui avait dit qu’elle venait de lupanar. Cela voulait dire qu'elle devait avoir un certain talent dans toutes ces choses qu’elle-même ignorait. Ses joues commencèrent à se teinter de rose alors qu’elle n’avait pas encore commencé à ouvrir la bouche. Elle regarda ses pieds puis l'esclave, oubliant même que Marthe était là et demanda d'une voix mal assurée
- Est-ce que vous… accepteriez… De … me donner quelques uns de vos secrets… pour… enfin… vous savez…
A chaque nouveau mot, elle avait pris une teinte de rose supplémentaire jusqu’à finir aussi rouge que sa robe. Elle n’avait même pas réussi à terminer sa phrase tant sa gêne était grande. Ces simples mots évoqués des images qui la mettait mal à l’aise. Peut-être qu'elle ne tombait pas enceinte parce qu'elle ne savait pas comment faire vraiment… A part… A part attendre que ça se passe.
Re: [15 sept 1597] De la couche à la souillarde (ft. Phaïdée) [Terminé]
Florentyna de Monthoux, 18 ans, et Marthe, intendante du domaine
Florentyna acquiesça, avec aux lèvres un très léger sourire, quand l'esclave se présenta. Phaïdée. D'Iswyliz. A la mention de cette contrée, une fine cassure apparut à l'arrête de son nez. C'était de là que venait aussi Jérémie... Jérémie qu'elle avait aimé de tout son cœur bien en vain - trop occupé qu'il était à ses sciences et à sa philosophie - puis qui avait disparu dans la nature. Oh ! Le Ciel veille sur lui ! Pourvu qu'il ne lui soit jamais arrivé rien de grave et qu'il renoue avec la liberté tant recherchée.
La mine radieuse et complice de Kalisha lui permit de laisser là le spectre de l'esclave érudit, de revenir hic et nunc. Discrètement, elle lui rendit une œillade entendue. Voilà qui sortait quelque peu de l'attitude si placide, si lisse qu'affichait en tout la demoiselle. Ne rien laisser transparaître de ses émotions. Ne laisser aucune prise à qui souhaiterait la saisir. De ces règles qui astreignaient les femmes, Florentyna tentait de faire une force. Un bouclier. Autant bien la manier que d'en être esclave.
-- J'en serais heureuse moi aussi, ponctua-t-elle sobrement, quand la Princesse parla d'écouter Phaïdée décrire sa contrée. Si... du moins, cela ne t'est pas déplaisant.
Elle savait que certains captifs préféraient ne pas raviver une plaie de souvenirs. Que d'autres au contraire aimaient y revenir puiser, comme à une source d'énergie pour continuer de vivre et d'espérer. Elle souhaitait que cette jeune femme se sente au moins ce choix-là.
Soudain, Kalisha rosit et aborda à mots décousus un sujet... un sujet que la fille de Monthoux devina derechef. Phaïdée en effet était prostituée avant d'arriver céans. Et le retard à l'arrivée d'un bébé tracassait la Djerdanne. Mais tout de même ! Là, comme ça, en plein jardin et devant l'intendante ! Florentyna elle aussi se sentit rosir et n'avait pu se retenir d'écarquiller les yeux. Elle lâcha un petit :
-- Oh Kalisha !
Ce n'était pas tant le sujet qui la heurtait... que la circonstance de son évocation. Marthe d'ailleurs en fut tout autant surprise et une drôle de grimace vint traverser son visage pincé pour en témoigner. Elle en resta deux secondes décontenancée, à se racler la gorge avant de décide de s'éclipser. De toute façon, elle n'avait pour le moment plus rien à dire : ces dames avaient ordonné de récupérer l'esclave et, malheureusement, la drôlesse marquait un point. Aussi l'intendante s'appliqua-t-elle en une petite révérence et dit-elle :
-- Puisque ces dames désirent prendre le relai et avoir cette servante sous leurs ordres, m'autorisent-elle à retourner à d'autres affaires ?
Son regard évita quelque peu la Djerdanne. Quelle mouche la piquait à aborder ces questions intimes aussi frontalement ? Et pourvu que ce ne soit pas en perversions de putains qu'elle se fasse former ! Se faire engrosser n'était tout de même pas compliqué sans avoir recours à divers... méthodes et artifices.
Re: [15 sept 1597] De la couche à la souillarde (ft. Phaïdée) [Terminé]
Parler de son pays était un petit plaisir que Phaïdée partageait rarement. Elle avait refoulé ses souvenirs au fond de sa mémoire, les conservant jalousement. A l'occasion, cela lui arrivait d'en évoquer certains, mais c'était chose peu fréquente, car elle n'avait pas les moyens de retrouver cette terre chérie d'Iswyliz. L'esclave hocha toutefois la tête, car il n'était pas question de contrarier la Djerdanne si celle-ci pouvait lui rendre la vie plus simple, et si sa compagne le souhaitait également, elle ferait un effort. Elle trouverait bien un moyen de les faire parler de leur propre pays avant de donner des détails sur le sien...
La comtesse-princesse enchaina par un discours décousu mais néanmoins éloquent, qui la mettait visiblement mal à l'aise. Un sentiment partagé par la demoiselle et l'intendante, alors que Phaïdée s'en amusait un peu sans le montrer. Cela eut le mérite de hâter le départ de Marthe, départ qui emplit Phaïdée d'une grande satisfaction, et l'ancienne du Lupanar ne put s'empêcher de jeter un petit regard triomphant à l'intendante qui s'éloignait. Pour le moment, elle était débarrassée de cet oiseau de malheur, au plumage désagréable.
Elle reporta cependant très vite son attention sur la Djerdanne avec un léger sourire.
- Vous voulez connaître des manières de rendre vos nuits et celles de votre époux plus agréables ? dit-elle malicieusement.
La gêne de ses deux interlocutrices était tellement évidente qu'elle ne pouvait que s'en amuser. Après cinq ans dans une maison de passes, Phaïdée ne pouvait plus rougir de beaucoup de choses. Elle ne doutait pas qu'il devait être difficile d'avoir pour compagnon de lit un homme aussi gros que le comte de Monthoux. Rien qu'en termes de balistique, ça ne devait pas être aisé de passer à l'action.
L'esclave se permit d'approcher un peu plus sa nouvelle maîtresse, pour lui assurer avec un sourire et un air entendu :
- Je vous confierai tous les secrets que vous voudrez pour mettre un peu de piment à vos ébats, ma dame.
La comtesse-princesse enchaina par un discours décousu mais néanmoins éloquent, qui la mettait visiblement mal à l'aise. Un sentiment partagé par la demoiselle et l'intendante, alors que Phaïdée s'en amusait un peu sans le montrer. Cela eut le mérite de hâter le départ de Marthe, départ qui emplit Phaïdée d'une grande satisfaction, et l'ancienne du Lupanar ne put s'empêcher de jeter un petit regard triomphant à l'intendante qui s'éloignait. Pour le moment, elle était débarrassée de cet oiseau de malheur, au plumage désagréable.
Elle reporta cependant très vite son attention sur la Djerdanne avec un léger sourire.
- Vous voulez connaître des manières de rendre vos nuits et celles de votre époux plus agréables ? dit-elle malicieusement.
La gêne de ses deux interlocutrices était tellement évidente qu'elle ne pouvait que s'en amuser. Après cinq ans dans une maison de passes, Phaïdée ne pouvait plus rougir de beaucoup de choses. Elle ne doutait pas qu'il devait être difficile d'avoir pour compagnon de lit un homme aussi gros que le comte de Monthoux. Rien qu'en termes de balistique, ça ne devait pas être aisé de passer à l'action.
L'esclave se permit d'approcher un peu plus sa nouvelle maîtresse, pour lui assurer avec un sourire et un air entendu :
- Je vous confierai tous les secrets que vous voudrez pour mettre un peu de piment à vos ébats, ma dame.
Phaïdée- Esclave domestique
- Fiche perso : Phaïdée aux mains liées
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Re: [15 sept 1597] De la couche à la souillarde (ft. Phaïdée) [Terminé]
Sa demande avait laissé un silence horriblement gênant s’installer. Florentyna était aussi rose qu’elle-même quant à Marthe… Elle n’osa pas regarder le vieux fennec de peur d’y croiser son air réprobateur.
Mais en même temps… Il fallait bien commencer quelque part non ? Kalisha baissa les yeux, rouges pivoines et avala péniblement sa salive.
C’était dans ces moments-là qu’elle se disait qu’elle aurait mieux de se taire et qu’elle rêverait de pouvoir remonter le temps à l’aide d’un sablier magique comme dans les contes de son enfance. Mais malheureusement, dans le monde réel, il fallait assumer les conséquences de ses actes. Elle pouvait sentir une vague de sueur froide se répandre ? L’intendante prit congé et Kalisha l’autorisa à disposer d’un signe de la tête avant de se tourner vers Phaïdée qui aborda le sujet sans sourciller. Mais comment faisait-elle ? Elle songea à tout ce qu’elle avait du endurer là-bas dans la maison close et frissonna de plus belle.
- Oui… S’il vous plait. Si cela ne vous dérange pas. Je comprendrai sinon... répondit-elle gênée.
Elle prit une large inspiration et soupira avant de déclamer d’une traite :
- Vous aussi Florentyna vous devez savoir. Votre père finira par vous marier un jour ou l’autre. Je…
La fin de sa phrase mourut entre ses lèvres. Comment lui dire qu’elle pensait encore parfois à sa nuit de noces ? Elle ne pouvait décemment pas lui laisser subir cela. On l’avait gardée dans l’ignorance la plus complète mais Florentyna pourrait peut-être avoir la chance d'y aller armée.
Mais en même temps… Il fallait bien commencer quelque part non ? Kalisha baissa les yeux, rouges pivoines et avala péniblement sa salive.
C’était dans ces moments-là qu’elle se disait qu’elle aurait mieux de se taire et qu’elle rêverait de pouvoir remonter le temps à l’aide d’un sablier magique comme dans les contes de son enfance. Mais malheureusement, dans le monde réel, il fallait assumer les conséquences de ses actes. Elle pouvait sentir une vague de sueur froide se répandre ? L’intendante prit congé et Kalisha l’autorisa à disposer d’un signe de la tête avant de se tourner vers Phaïdée qui aborda le sujet sans sourciller. Mais comment faisait-elle ? Elle songea à tout ce qu’elle avait du endurer là-bas dans la maison close et frissonna de plus belle.
- Oui… S’il vous plait. Si cela ne vous dérange pas. Je comprendrai sinon... répondit-elle gênée.
Elle prit une large inspiration et soupira avant de déclamer d’une traite :
- Vous aussi Florentyna vous devez savoir. Votre père finira par vous marier un jour ou l’autre. Je…
… Ne peux vous laisser dans l’ignorance. Si vous saviez Florentyna, vous me supplieriez de vous parler sans la moindre gêne.
La fin de sa phrase mourut entre ses lèvres. Comment lui dire qu’elle pensait encore parfois à sa nuit de noces ? Elle ne pouvait décemment pas lui laisser subir cela. On l’avait gardée dans l’ignorance la plus complète mais Florentyna pourrait peut-être avoir la chance d'y aller armée.
Re: [15 sept 1597] De la couche à la souillarde (ft. Phaïdée) [Terminé]
Florentyna de Monthoux, 18 ans, et Marthe, intendante du domaine
Marthe ne se sera pas faite prier pour disparaître, rongeant son frein. La pauvre femme de Monsieur le comte avait-elle perdu l'esprit à aborder si ouvertement des choses aussi impudiques ? Avait-ce bien été une bonne idée de la part du sieur de Monthoux, que de s'encombrer d'une catin qui risquerait par ailleurs de ne pas faire la plus vertueuse des impressions auprès de son ambassadeur d'Espagne...
D'abord toute confuse d'entendre les sujets intimes arriver sur la table de la conversation, Florentyna céda ensuite à l'amusement de voir la sèche intendante détaler sans demander son reste. Elle se mordit la joue pour retenir le petit rire qui la démangeait, alors qu'elle voyait Phaïdée décocher un petit regard de triomphe que la contremaître qui s'éloignait. Seule une petite lueur joueuse s'allumera dans son regard dirigé vers l'Iswylanne.
La demoiselle s'amusa des paroles malicieuses de Phaïdée... Elle savait cependant à qui Kalisha désirait réserver ses efforts en matière d'ébats - et cette pensée était moins réjouissante. Le comte - et il était évident que la princesse désirait apprendre de quoi faire au mieux passer la pilule.
Le jeu fut donc de courte durée. Une atmosphère bien plus pesante s'installa lorsque Kalisha sembla regretter sa demande aussi vite qu'elle l'avait prononcée. La voir les yeux baissés et les joues rouges de honte attrista sa belle-fille, qui passa doucement la bras autour du sien comme les deux amies qu'elles étaient devenues. Une fois passé le moment de surprise et de gêne, Florentyna n'avait pas détesté l'intervention de Kalisha : il avait au moins donné quelques secondes réjouissantes devant le spectacle du fennec outré à en prendre la poudre d'escampette.
-- Vous avez bien fait. Après tout... ces choses sont... naturelles. (Ce que prononça ensuite la princesse donna un coup de massue à la jeune fille. Elle le savait bien, pourtant. Oh oui, il était certain que tôt ou tard, elle aussi connaîtrait le même destin que la princesse et se verrait attribuer un époux. Cependant, il y pensait le moins possible, toute dévouée à ses activités artistiques, à ses sorties culturelles, à ses œuvres de charité et de mécénat auprès des artistes qu'elle aimait tant. Florentyna déglutit. Elle devina douloureusement à quel point la nuit de noces de Kalisha avait dû la blesser pour qu'elle en vienne à prononcer pareil avertissement.) Oui, je sais. Je vous remercie de cette pensée.
Elle cilla pour chasser quelques larmes qui lui montaient malgré elle. Pleurs de compassion pour la princesse - et d'inquiétude pour elle-même : sur quel genre d'homme tomberait-elle, le moment venu ? Il ne fallait pas se morfondre ! Florentyna se donna cet ordre d'un coup aussi sec que celui dans lequel elle se redressa pour afficher sa mine la plus avenante.
--Rentrons donc ! Phaïdée, nous allons te présenter nos salles de toilette ainsi que les chambrettes attenantes à nos appartements. Je pense qu'il serait bien que tu t'installes dans l'une d'entre elles si tu officies désormais davantage comme camériste que comme lingère.
Ainsi, l'Iswylanne échapperait à l'austère dortoir des esclaves - sous la non moins austère surveillance de quelques gardes er de l'intendante. Comme pour chasser bien loin la honte de Kalisha ainsi que ses tristes souvenirs, la fille de Monthoux prit l'initiative de la marche, invitant d'un sourire les deux femmes à la suivre.
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