[27 novembre 1597]Parce que tu le vaux bien (terminé)

par **Phaïdée** Sam 26 Déc - 12:35

Teindre des cheveux était une tâche que Phaïdée avait plusieurs fois effectué au lupanar. Les couleurs et la manière de les reproduire n'avaient pas beaucoup de secrets pour elle à présent. Mais au lupanar, elle avait tous les ingrédients et n'avait pas besoin d'aller les chercher pour les préparer. A Monthoux c'était une autre paire de manche.

De jour en jour, la coloration de "Louis" se dégradait. Il pouvait porter un couvre-chef pour le cacher, mais il fallait quelque chose de plus efficace, et Phaïdée comptait bien s'en charger.

Un matin, elle se leva plus tôt que d'ordinaire et se rendit aux écuries avec l'espoir d'y trouver l'ingrédient clé de la teinture qu'elle devrait lui appliquer. De la paille d'avoine. Elle en prendrait juste assez, après tout, les cheveux d'Hyriel n'étaient pas non plus immensément long. Ce ne serait rien en comparaison des chevelures des filles du bordel. Elle trouva facilement ce qu'elle cherchait.

Il lui aurait aussi fallu des fleurs de genêts, mais à cette saison, il était impensable d'en trouver. A moins de passer par dame Kalisha, qui pourrait éventuellement, aller en acheter exprès. Mais ce genre de dépense devait coûter une petite fortune. Et comme elle comptait déjà lui emprunter discrètement un savon, ainsi que faire un rapt en cuisine pour d'autres ingrédients, Phaïdée se disait que ça n'était pas forcément une excellente idée que de demander à la dame de dépenser de l'argent pour des fleurs.

En quelques jours, elle put rassembler tous ce dont elle avait besoin, et préparer les mixtures au prix d'une grande discrétion. L'esclave comptait d'abord décolorer les cheveux du jardinier avant de les reteindre en blond. Et quel meilleur endroit pour les différents lavages de cheveux que la serre, où le bassin aux nénuphars feraient tout à fait l'affaire ? Phaïdée sourit. Elle avait encore le baiser d'Hyriel sur les lèvres. Il ne l'avait pas repoussée. Au contraire.

C'était la fin d'après-midi, ce jeudi 27 novembre. Elle se dirigea vers la serre, mine de rien, avec un panier de linge qui dissimulait savons, teinture et peigne. Elle n'avait plus qu'à mettre la main sur son herboriste préféré. Mais peut-être serait-il déjà dans la serre, après tout, c'était son royaume, non ?

par **Hyriel Radgery** Sam 26 Déc - 14:33

Assis à son petit bureau afin de travailler à la composition de la serre avec Guillaume pendant qu’Eugène et Florentin déracinaient les mauvaises herbes, Hyriel commençait à s’habituer à cette nouvelle vie, plus légale, pour autant que peut l’être celle d’un sorcier, de son apprenti et de leurs deux compagnons, cachés des autorités. Le fait qu’il ait retrouvé sa chère amie Phaïdée, quelques jours plus tôt, et qu’ils se soient enfin ouvert leur cœur l’un à l’autre devait sans doute aider à son épanouissement rapide, surtout qu’il travaillait dans cette même serre qu’il avait découverte grâce à son amie. Il ne voyait plus l’innocent bassin aux nénuphars de la même manière depuis…

Absorbé dans ses rêveries et dans ses dessins, il n’entendit pas qu’on entrait dans la serre et il fallut que Guillaume lui tapote l’épaule pour qu’il lève enfin le nez de ses papiers. Il suivit le regard malicieux de son apprenti et s’illumina en voyant qui venait. Il se mit aussitôt debout sur ses béquilles et inclina la tête en souriant, radieux.

« Ma chère Phaïdée, c’est un plaisir de te voir ! Que puis-je faire pour toi ? »

Guillaume, lui, salua Phaïdée d’un discret signe de tête avant de se replonger dans les papiers en se retenant de trop sourire, de même que les deux autres qui disparurent mystérieusement de l’autre côté de la serre, là où la végétation était encore assez dense.

par **Phaïdée** Mar 29 Déc - 16:14

Phaïdée entra dans la serre qui commençait déjà à ressembler à quelque chose de plus... discipliné. Les acolytes de "Louis" étaient présents, au travail. Ainsi qu'Hyriel. Elle n'aurait donc pas à courir par tout le domaine pour le chercher. C'était appréciable. Elle se dirigea tout droit vers lui alors que, par un accord tacite, ses compagnons sortaient de la serre. Seul Guillaume resta et Phaïdée décela sans peine la lueur amusée qui brillait dans son regard.

- Bonjour Hyriel, moi aussi je suis contente de te voir. Tu as déjà commencé à aménager cet endroit. Je l'aimais bien sauvage.

Mais après tout, elle ne savait pas de quelle nouvelle disposition il avait décidé pour les pots de fleurs. Mais bien qu'elle aurait beaucoup apprécié discuter plantes et cultures, elle était là pour tout autre chose. Elle posa son panier de linge sur un établi.

- J'ai ce qu'il nous faut. Pour cette ...

Elle lui ébouriffa les cheveux.

- ... cette déplorable chevelure d'un blond terne. Mais il va falloir ôter cette chemise, elle risquerait d'être toute tâchée et de nous trahir. Je sais qu'il fait froid, mais je serais aussi rapide que possible. J'ai simplement besoin d'eau.

Elle jeta un œil entendu au baquet de nénuphars. L'eau était claire, on ne pouvait pas en dire autant des autres bassins présents sur le domaine.

par **Hyriel Radgery** Mer 30 Déc - 23:47

Hyriel remarqua également le regard de Guillaume. Enfin, c’était de son âge… Il préféra sourire à Phaïdée, amusé.

« Je t’avoue sans peine que je préfère également laisser libre la Nature mais il faut bien que nous justifiions notre engagement ici… Mais tu verras, quand nous aurons fini, elle sera magnifique, encore plus quand viendra le printemps ! »

Il clopina pour se rapprocher d’elle – et s’éloigner de Guillaume –, avant de rire à son geste, sans manquer d’en profiter avec plaisir. Son regard se teinta de malice à la suite et il inclina la tête, ravi.

« Je te fais confiance ! Je connais un endroit pas loin, avec de l’eau, un étang fort sympathique ! »

Il lui adressa un regard entendu avant de plier légèrement son bras, pour le lui offrir et béquiller à ses côtés vers le bassin. Il s’assit au bord et déposa ses béquilles à côté de lui. Il jeta un coup d’œil sur le côté et vit que Guillaume avait mystérieusement disparu. Voilà qui était parfait… Il commença donc sereinement à déboutonner le haut de sa chemise.

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par **Phaïdée** Jeu 31 Déc - 18:27

Phaïdée n'avait aucun doute sur les projets d'Hyriel. Cet endroit était déjà presque magique, sous les mains du jeune homme, il deviendrait fabuleux. Tandis que du coin de l'oeil, elle voyait Guillaume disparaître subitement entraîné par son frère, elle sortit les savons qu'elle avait fabriqué.

- Je vais commencer par te les décolorer et ensuite te les recolorer en blond.

Elle posa les mixtures sur l'établi, déplia une serviette destinée à sécher les cheveux d'Hyriel à la fin. Puis elle lui jeta un coup d'oeil. Il était de dos, et à ses mouvements, elle comprit qu'il enlevait sa chemise. Avec un sourire un peu malicieux, elle le rejoignit, et écarta ses mains.

- Laisse-moi t'aider, beau jardinier.

Elle prit son temps. Du moins, elle ne se pressa pas, sans pour autant trop traîner non plus, après tout, il faisait froid. Au fur et à mesure que les boutons étaient défaits, le torse musclé d'Hyriel apparaissait. Phaïdée ne pouvait qu'apprécier le spectacle de ses muscles bien dessinés. Elle finit par faire glisser la chemise et la jeter sur la table. Elle posa sa main à plat sur son sternum, son cœur battait sous sa paume, et fit reculer le jeune homme jusqu'au banc près du bassin.

- Assieds-toi et penche la tête en arrière, lui intima-t-elle.

Phaïdée relâcha son attention sur Hyriel, pour chercher du regard un récipient qui lui permettrait de lui mouiller les cheveux.

par **Hyriel Radgery** Ven 1 Jan - 9:04

Hyriel écouta les explications de Phaïdée et sourit. Ce serait effectivement plus efficace que son tartinage grossier à la va-vite...

« Ce me semble une excellente marche à suivre. Je te fais totalement confiance. »

Il s'attaqua alors à ses boutons avant de la voir revenir. Il lui rendit son regard malicieux en écartant les mains et caressa la joue de son amie tout en sentant son cœur s'accélérer. Quand elle posa ses mains sur sa peau, il frissonna, non seulement à cause du froid qu'elles apportaient en écartant sa chemise mais surtout car c'était bien la première fois depuis des années qu'on le touchait avec autant de douceur. Entièrement détendu, il se laissa guider sans résister et se plaça comme demandé avant de tourner un regard et un sourire malicieux vers Phaïdée.

« Je suis tout à toi... »

par **Phaïdée** Mar 12 Jan - 22:11

Trois ans passés dans un bordel lui avait appris bien plus qu'à simplement se coucher sur le dos. Dans ses mains, le mélange destiné à rendre les cheveux d'Hyriel plus pâles, était comme un ingrédient familier, que les doigts savent manier sans que l'esprit ait besoin de s'en préoccuper. D'ailleurs Phaïdée était bien trop concentrée sur le regard d'Hyriel pour même se rappeler à quel moment elle avait tendu le bras pour attraper la mixture.

Elle l'appliqua sur ses cheveux, ses doigts parcourant sa tête. Elle connaissait les hommes, leurs regards, leurs envies. Elle se connaissait bien aussi, mais avec Hyriel c'était différent. Son "Je suis tout à toi" l'avait machinalement fait sourire de façon aguichante. Par habitude. Alors que son cœur avait loupé un battement et ses joues s'étaient enflammées. Jamais personne n'avait provoqué ça. Encore moins ses clients que d'autres.

Ses lèvres picotaient d'une furieuse envie de l'embrasser, et la proximité de leurs corps, qu'elle était obligée de maintenir pour lui appliquer le mélange, ne l'aidait pas à se concentrer. Elle n'avait rien dit vraiment, et c'était sans doute là qu'elle avait pris le mélange.

En même temps qu'elle l'appliquait, elle en profita pour prodiguer à Hyriel un léger massage. Elle en avait envie, et ça lui donnait le temps de se reprendre. Même si ce temps ne lui fut d'aucun secours en ce sens. Chaque instant passé si proche lui était insupportablement délicieux et accroissait son désir. Elle se rendit compte qu'elle avait terminé. Il n'y avait plus qu'à rincer le tout à l'eau. Avec une inspiration, elle plongea résolument une main dans le bassin, et fut aussitôt saisi par le froid.

- Ouh ! ça ne va pas être très agréable.

Elle prit une espèce de casserole et entreprit de nettoyer la chevelure d'Hyriel, repassant sans cesse ses doigts frissonnants et rougis de froid entre ses mèches qui perdaient peu à peu de leur couleur. A la fin, on aurait dit qu'il avait passé une année entière exposé au soleil le plus brûlant, tant la couleur s'était ternie.

- Voilà pour la première étape.

Elle s'écarta de lui pour prendre l'avoine bouillie. Ce ne fut qu'un instant, mais cela lui suffit pour prendre conscience de la chaleur que son corps dégageait. Elle revint en songeant à quel point il avait été un réconfort ces dernières années. A quel moment ce qu'elle ressentait à présent pour lui s'était-il ancré si profondément en elle ?

- Dis Hyriel... au lupanar... tu n'as jamais songé à... à demander une passe avec moi ?

C'était une question qui la taraudait. Elle remélangea la bouillie, pour lui rendre son aspect homogène avant d'en recouvrir ses cheveux.

par **Hyriel Radgery** Ven 15 Jan - 20:54

Le rougissement de son amie n’échappa pas à Hyriel et le fit doucement sourire. Cela lui allait si bien… Il continua de la regarder, pendant qu’elle préparait le mélange, et ferma les yeux quand ses doigts glissèrent dans ses cheveux. C’était si agréable comme sensation, ce massage qu’elle lui prodiguait… Il sentait la peau de son crâne parcourue par de multiples frissons de bonheur qui, loin de le tendre comme ceux de froid, le détendaient au contraire. Il aurait pu en profiter toujours, il le sentait, et il le souhaitait.

Les yeux ainsi fermés, il ne voyait pas le corps de Phaïdée, si proche du sien, mais le sentait, sentait sa chaleur sur sa peau. Il aurait bien voulu l’enlacer, qu’ils soient plus proches encore, mais il savait que ce n’était pas le moment, qu’il risquait de la déconcentrer. Peut-être après, quand elle aura les mains libres… En attendant, il rouvrit les yeux pour lui sourire.

Il sentit une des douces mains de son amie quitter ses cheveux avec regret et serra la mâchoire en entendant sa réaction avant de lui adresser un regard amusé.

« J’affronterai cette eau glacée avec courage, ne t’inquiète pas ! »

Ce fut un frisson tout autre que ceux d’avant, si doux, qui le saisit quand il sentit l’eau sur sa tête mais il s’en accommoda, surtout que les doigts de son amie revenaient dans ses cheveux. Il les sentait toutefois frissonner avec lui et se promit de les serrer bien fort contre lui pour les réchauffer dès qu’il le pourrait.

Il frissonna de nouveau quand la chaleur de son amie s’éloigna de lui, le temps qu’elle prenne la teinture, et se détendit quand elle revint. Il se mordit la lèvre à sa question, sentant sa gêne, et baissa un instant les yeux, le temps de chercher ses mots.

« Non… Enfin… il y a bien eu des moments où j’en aurais eu envie mais pas… pas comme ça… D’une part parce que nous étions amis et que je n’aurais pas voulu briser cela en devenant… ton client… ou quelque chose dans ce goût-là, et, d’autre part, parce que… »
Il prit une grande inspiration et releva sa main pour caresser, avec autant de douceur qu’il le pouvait, la joue de son amie.
« … parce que je ne veux pas que tu te sentes obligée envers moi. Si, à un moment où à un autre, nous couchons ensemble, je veux que tu sois d’accord en toi-même, pas d’accord pour respecter un contrat. Je pense qu’il est plus que légitime que tu aies ce privilège, pour en avoir trop longtemps été privée. Et, tant qu’on y est… ne te sens pas obligée pour moi, en quoi que ce soit, si tu ne le souhaites pas. Tu as aussi le droit de te reposer par rapport à ton ancienne condition. »

Il continua de lui caresser la joue avec tendresse, entièrement détendu et en paix avec celle qu’il aimait.

par **Phaïdée** Mar 19 Jan - 19:58

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Les yeux dans les yeux, à l'écouter, elle avait l'impression que le monde s'effaçait tout autour d'eux. Les nuances de vert et de brun des plantes de la serre s'estompaient en vague décor forestier, tandis qu'il n'y avait que cette main qui comptait, chaude et rassurante contre sa joue, et ces yeux bleus dont le regard était plongé dans le sien. Ces yeux qui lui disaient bien plus que les mots, ce qu'elle avait besoin d'entendre.

Qu'avait-elle espéré comme réponse exactement ? quelque chose à mi-chemin entre oui et non. C'était ce qu'il lui disait. Il y avait eu un temps, avant Hyriel, au lupanar. Les filles lui avaient raconté. Elles avaient toujours eu besoin d'un médecin, ce n'était pas toujours le même et certains exigeaient de bons prix pour ce qu'ils faisaient... payer en nature était le genre de la maison.

Il était arrivé que certains clients s'entichent d'une fille et inversement. C'était rare. Phaïdée aurait compris l'intérêt d'Hyriel, mais l'aurait-elle aimé comme elle l'aimait aujourd'hui ? Dieu était témoin qu'elle n'avait jamais, à aucun moment, joué de ses charmes avec lui pour l'attirer à l'étage de la maison close. Elle aussi en avait eu envie, mais le lieu aurait mis entre eux un gouffre de doute sur la sincérité du moment partagé.

- Quand on parlait là-bas, la vie me semblait normale et simple. Pas assez simple pour qu'on puisse être ensemble, constata-t-elle tout haut. Mais j'en eu envie aussi. J'en ai envie, encore. Je ne me sentirai jamais obligée avec toi, Hyriel.

Elle se pencha en avant pour embrasser ses lèvres qui venaient de lui dire des choses si gentilles et vraies. C'était un baiser qui lui rappelait leur premier, quasiment au même endroit. En s'écartant, elle échangea un nouveau regard avec lui. C'était plus puissant que tout le reste, ce désir qui la poussait vers lui. Elle se mordit les lèvres pour se réveiller un peu et s'empara du mélange. Plongeant deux doigts dans le récipient elle reprit sa position précédente pour s'occuper des cheveux désormais délavés d'Hyriel. Le froid figeait les mèches claires sous ses doigts, ôtant toute la souplesse qu'une eau chaude aurait pu apporter.

En silence, elle acheva son travail.

Cela faisait deux mois qu'aucun homme ne l'avait touchée pour coucher avec elle. Se reposer, comme disait Hyriel, était vraiment un bienfait. Plus de fatigue, de douleurs, d'humiliation ou de dégoût. Elle n'avait plus l'impression d'être salie. Quoiqu'elle fût toujours esclave, le travail que lui imposait Marthe et celui qu'elle effectuait d'assez bon cœur pour ses maîtresse avait un goût d'honnêteté délectable.

Et pourtant, Hyriel, à ce moment précis semblait posséder un magnétisme tout à fait exceptionnel.

par **Hyriel Radgery** Jeu 21 Jan - 14:20

Immobile comme il était, Hyriel pouvait sans difficulté continuer de se perdre dans les yeux de son amie, d’oublier le reste, d’écouter ce que lui disait son regard. Il la sentait comme… soulagée, soulagée et réjouie. Il écouta sa réponse en continuant de caresser sa joue et son sourire s’étira en l’entendant, soulagé lui aussi.

Il lui répondit en lui rendant son baiser avec sincérité et amour, beaucoup plus assuré qu’à leur premier. Il lui rendit son regard en libérant ses lèvres, complétement détendu, même s’il avait encore cette envie de la serrer contre lui plus longuement. Il savoura à la place, avec tout autant de plaisir, le retour de la sensation des doux doigts de son amante dans ses cheveux, si agréable, et ferma les yeux avec un sourire de bienheureux presque enfantin.

Quand elle eut fini, il se redressa et la contempla un instant avant de reprendre sa joue au creux de sa main pour la caresser avec tendresse.

« Je te dois beaucoup, ma chère Phaïdée, et pas seulement pour m’aider à me cacher par cette teinture. »
Il approcha son visage du sien, jusqu’à ce que leurs nez et leurs fronts se touchent.
« Je crois que je n’ai jamais été aussi heureux qu’avec toi. »

Il croyait... Il en était même sûr et certain.

par **Phaïdée** Jeu 11 Fév - 17:44

La teinture était faite. Le silence ouaté de la serre vide enveloppait leurs mots d'un cocon confortable. Phaïdée se laissa glisser contre lui, goûta chacun de ses gestes et de ses mots avec un sentiment d'apaisement et de plénitude. Alors que leurs visages étaient si proches l'un de l'autre, elle tendit ses doigts vers les siens, prit sa main et la serra. Il n'avait jamais été aussi heureux ?

- Et moi donc ! sourit-elle. Je t'aime, je suis avec toi, et nous sommes seuls. Que pourrais-je demander de plus ?

Sinon la liberté. Mais cette liberté était bien loin de lui occuper l'esprit à ce moment-là. Ce n'était pas Hyriel, malheureusement, qui pourrait la lui offrir. Pas légalement. Pas comme elle la désirait plus que tout. Mais il pouvait la lui faire sentir cette liberté, elle savait que si aujourd'hui, ils avaient pu décider de partir ensemble quelque part, loin de tout, elle aurait pu être libre avec lui.

Elle ferma les yeux. Front contre front, ils étaient bien.

Phaïdée, malgré elle, caressa de sa main l'avant-bras du jeune homme, sous ses doigts la peau était tiède, malgré la chair de poule. C'est vrai qu'il n'avait plus sa chemise contrairement à elle. La jeune femme ouvrit les yeux, se redressa un peu et arbora un sourire malicieux.

- Tu sais quoi, je trouve que ce serait plus équitable si j'avais un peu froid moi aussi. Qu'en dis-tu, mon blondinet ?

Un rayon de soleil tomba sur la tignasse délavée et encore humide d'Hyriel, et Phaïdée leva les yeux vers le toit de la serre. L'astre diurne sortait d'un duvet de nuages, et le ciel se dévoilait avec lui. Elle sourit encore plus largement.

- On ne risque plus d'avoir froid.

Et comme elle partirait bientôt de Monthoux, autant profiter de chaque instant qui se présentait. De plus en plus malicieuse, elle se leva, attrapa la serviette qu'elle lui lança.

- Sèche-toi les cheveux avec ça, je ne voudrais pas trop me mouiller quand je viendrais examiner de plus près tes muscles d'athlète grec.

Elle commença à délacer sa robe, accompagnant son premier geste d'un clin d'œil équivoque.

par **Hyriel Radgery** Jeu 11 Fév - 20:50

Sa proximité, son contact le réjouissait, plus qu’il ne l’avait jamais été. Il serra sa main en retour, entrelaça ses doigts dans les siens et sourit encore plus à ses mots si agréables à son oreille. Pour toute réponse, il ne put que laisser son sourire s’étirer avant de lui voler un baiser fugace. Il ferma à son tour les yeux pour profiter des autres douces sensations que lui renvoyaient ses doigts, son nez et ses oreilles. Un spasme de sourire de plaisir agita le coin de ses lèvres tendis que la main de son amie remontait sur son bras, si douce…

Il se redressa à son tour et ouvrit les yeux, répondant à son regard par autant de malice qu’elle, surtout en entendant sa proposition qui fit s’étirer son sourire.

« J’en dit que je serais alors ravi de te réchauffer, ma beauté. »

Il sentit alors la douce chaleur du soleil l’envelopper et la savoura, d’autant plus en voyant s’étirer un certain sourire. Il la laissa se lever – un peu à regret, tout de même – et rattrapa la serviette avant de souffler de rire en s’exécutant aussitôt. Mieux valait ne pas non plus jouer avec la Fortune… Il émergea rapidement de la serviette et capta aussitôt le clin d’œil et le mouvement. Il ne lui en fallut pas plus pour déposer – d’aucuns diraient « jeter » – la serviette à côté de lui et s’éloigner avec ses mains du bassin, pour éviter tout accident et se rapprocher de sa Phaïdée, fort malicieux à son tour.

« C’est donc ainsi que se délace un corsage ? Pourrais-tu te rapprocher un peu, s’il te plaît ? Je ne vois pas très bien comment on fait, d’ici… »

Ce disant, il ne manqua pas re remonter sa main contre la robe de son amie, jusqu’à sa taille – ou, plutôt, un peu plus bas vu qu’il ne pouvait pas aller très haut –, comme s’il aurait souhaité l’attirer de nouveau à lui.

par **Phaïdée** Sam 20 Fév - 12:38

Hyriel semblait très intéressé par ce qu'elle lui proposait. Il n'y avait plus qu'à espérer que toutes ces plantes autour d'eux formaient un feuillage assez dense pour que personne ne les aperçoive. Marthe était certainement à mille lieues de s'imaginer ce qui pouvait bien se passer dans cette serre... Phaïdée

« C’est donc ainsi que se délace un corsage ? Pourrais-tu te rapprocher un peu, s’il te plaît ? Je ne vois pas très bien comment on fait, d’ici… »

Elle interrompit son geste, haussa un sourcil mi-étonné, mi-interrogateur. Et à l'invite caressante de sa main sur sa hanche, se rapprocha de lui. Elle se sentait des papillons dans le ventre et la terrible envie de le taquiner. Elle posa un genou sur l'espèce de banquette en pierre sur laquelle il était assis, près du bassin. Elle se retrouva ainsi très proche de lui.

- Ne me dis pas que tu ne sais pas comment t'y prendre... Regarde. Elle prit délicatement sa main, la porta à ses lèvres et déposa un baiser sur chaque phalange, avant de lui glisser un bout du lacet juste entre le pouce et l'index. Maintenant, tu tires... vers toi. Le mouvement défit la boucle du corsage. Et après tu n'as plus qu'à continuer. Jusqu'à ce qu'il n'y ait plus rien qui nous sépare.

Elle le laissa faire comme il l'entendait. Sur son épaule, il lui semblait que son "M" la brûlait. Elle tâcha de l'oublier en se concentrant sur Hyriel seul. Ses yeux, son visage. Elle y lisait le même désir que le sien, réprimé depuis longtemps. Elle se mordit la lèvre, avança la main vers lui et fit courir ses doigts sur son torse. Son cœur battait la chamade.

par **Hyriel Radgery** Dim 21 Fév - 13:21

Le sourire d’Hyriel s’étira quand il vit le haussement de sourcil. Oh, bien sûr qu’il savait défaire un corsage mais c’était plus amusant ainsi… Il la laissa se rapprocher en glissant son bras autour de sa taille, prêt à recevoir ses enseignements. Son sourire trembla, euphorique, en sentant les lèvres de son amante sur chacun de ses doigts. Il les referma sur le lacet et se laissa guider avant de tirer par lui-même, le cœur battant.

« Avec grand plaisir… »

Il acheva de défaire le corsage et laissa descendre ses mains le long des épaules de Phaïdée, savourant ce contact si agréable. Il sentait sous ses doigts les marques de son asservissement mais il ne s’y arrêtait pas. Il voulait qu’elle les oublie, l’espace d’un instant, qu’elle oublie sa situation et que rien ne vienne empoisonner ce moment dans son esprit. Qu’ils oublient un moment la vie autour d’eux pour ne plus se concentrer que sur l’autre et sur cet instant qui leur était offert. Ses yeux, un peu plus baladeurs que ne le voudraient la morale, revinrent à son visage, animés de joie, douceur et bonheur.

« Tu es vraiment une femme magnifique autant que merveilleuse… »

Les battements de son cœur s’accélérèrent tandis qu’il laissait couler ses bras autour d’elle pour que leurs peaux et leurs lèvres se touchent, plus longuement et avec plus de passion et de désir qu’auparavant.

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