[6 décembre 1597] Un nouveau soleil à l'horizon
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[6 décembre 1597] Un nouveau soleil à l'horizon
Juan n’avait pas dit grand-chose pendant le voyage. Qu’aurait-il pu dire de toute façon ? Si, il aurait pu lier connaissance… Oui, mais il pouvait faire cela avec une amie, une égale mais là, comment devait-il se comporter en présence d’une esclave ? Rah, cela commençait bien !
Heureusement pour lui, le voyage ne fut pas excessivement long. Il avait tâché de ne pas trop la regarder pendant le voyage, pour ne pas la mettre mal à l’aise. Lui demander si elle allait bien, il jugeait cela tout aussi stupide et inutile… Juan réfléchissait surtout à ce qu’il allait lui faire faire. Ménage ? C’était un peu dégradant… Alors quoi ? Il devrait peut-être lui demander… Mais oui, mon vieux, montre donc ton ignorance ! Mais quel idiot…
Il soupira presque de soulagement quand il aperçut enfin les grilles de son domaine. Juan sourit en se redressant. Il observa la jeune dame et lui montra le domaine.
- Voici votre nouvelle demeure. J’espère qu’elle vous plaira !
Il se retint d’ajouter qu’elle était ici chez elle. Peut-être serait-ce mal avisé, d’autant qu’elle devait encore être triste d’avoir quitté sa maîtresse. Alors qu’ils arrivaient à la porte, Juan se trouvait déjà impatient de sortir. Il fit un signe à Lysandro qui arrivait.
- ¡Buenas tardes, señor!
- ¡Hola Lysandro! Mademoiselle, permettez-moi de vous présenter Lysandro, mon page. C’est lui qui gère plus moins tout le domaine.
Lysandro inclina respectueusement la tête.
- Mademoisella… Yé suis désolé, yé pas bueno parler monbinieno.
- Ne vous inquiétez pas, je suis certain que vous arriverez à vous entendre !
Il descendit quand Lysandro ouvrit la porte. Il sauta au sol et tendit une main galante vers Phaïdée.
- Bienvenue au domaine de la Vega.
Re: [6 décembre 1597] Un nouveau soleil à l'horizon
C'était assez étrange de se voir adresser des paroles de bienvenue qui l'incitaient à croire qu'elle serait ici chez elle : "votre nouvelle demeure". C'était la sienne, pas celle de Phaïdée, qui même dans ses rêves les plus fous n'aurait jamais songé posséder pareil endroit. Et puis qui se souciait que sa maison plaise aux esclaves ? cet ambassadeur avait de bien étranges manières, dont n'allait pas se plaindre la jeune femme. Peut-être était-ce étrange d'être traitée comme une femme libre, mais ça n'était pas désagréable, et après tout, ç'aurait dû être dans l'ordre des choses. Elle lui sourit.
- C'est joli.
Moins grand, moins fastueux, moins ostentatoire que Monthoux aussi. Donc, moins de travail, moins de monde, moins d'esclaves. Il serait plus simple de s'y faire une place : même si la comtesse et sa belle-fille l'avaient prise à leur service là-bas, elle était également aux ordres de Marthe. Un entre-deux pas toujours confortable, mais assez utile parfois, quand il s'agissait de disparaître une heure ou deux. Evidemment, il manquait un atout essentiel à ce nouveau domaine : la présence de certain jardinier "blond"...
Un homme arriva près de la voiture que l'ambassadeur nomma Lysandro. Il avait un épouvantable accent espagnol qui massacrait proprement la langue monbrinienne. Phaïdée lui sourit de toute ses dents. Aucun doute, elle s'entendrait avec lui, d'une manière ou d'une autre, ne serait-ce que pour se moquer des fichues consonnes imprononçables de l'envahisseur.
- Bonjour Lysandro ! s'exclama-t-elle, ravie, en se redressant pour sortir du véhicule.
Elle hésita un instant avant de prendre la main du seigneur. N'était-ce pas réservé aux dames ? En croisant son regard, elle se décida. Puisque c'était ainsi, autant en profiter et jouer les grandes dames tant qu'on le lui permettait. Elle avait quitté Monthoux en reine, elle descendit le marchepied comme telle, soulevant délicatement un bout de robe. Pieds au sol, elle fit un clin d'œil amusé à Lysandro qui devait bien se demander à quoi elle jouait.
Devant elle se dressait un haut bâtiment en pierres claires, plus rustique que Monthoux, et de ce fait un peu plus chaleureux.
- Merci... monsieur.
Elle prononça ce titre avec une pointe d'hésitation. Comment devait-elle l'appeler lui ?
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Re: [6 décembre 1597] Un nouveau soleil à l'horizon
Au moins, Phaïdée était à l’aise, là était son unique souci. Il lui sourit pour accompagner ses paroles, afin de lui souligner qu’il était tout à fait sincère. Il ne voulait pas qu’elle se sente esclave ici. Il s’illumina à son commentaire.
- Je suis vraiment très heureux que cela vous plaise ! Vous pouvez aller où bon vous semble, dans le jardin, dans les pièces, excepté mon bureau. Je vous en donnerai l’autorisation si nécessaire.
Il ne faudrait pas qu’elle tombe sur sa correspondance avec la reine tout de même, il savait bien où les limites serait nécessaire. Elle semblait réfléchir mais il ne savait pas bien à quoi. Quoiqu’il en soit, elle ne semblait pour l’instant pas malheureuse. Lysandro semblait également l’apprécier. Tant mieux ! Une maison avec de la bonne humeur avait le don d’apporter le soleil là où il y en avait moins qu’en Espagne.
Lysandro était ravi que la charmante demoiselle ne le trouve pas trop incompréhensible. E voilà une avec qui il allait bien s’entendre ! Et puis cela lui ferait de la compagnie ! Il lui rendit son sourire en hochant la tête.
- ¡Encantado!
Juan vit bien son hésitation mais garda sa main vers elle, pour l’encourager. Son regard le fit encore davantage sourire. Lysandro pencha la tête, curieux à son clin d’œil. Etait-ce une façon monbrinienne de dire bonjour ? Bien étrange coutume mais le petit page essaya de le lui rendre, par politesse et souci de peut-être se faire une nouvelle amie.
Juan la guida vers la porte, toujours sa main dans la sienne puis sentit son hésitation. Il hocha la tête, comprenant son hésitation.
- Monsieur ou señor, comme vous le souhaitez. Dites-moi avec quoi vous vous sentez le plus à l’aise ! Et si vous avez d’autres questions, vous pouvez me le posez maintenant, avant que je vous montre votre chambre.
Re: [6 décembre 1597] Un nouveau soleil à l'horizon
Descendant du véhicule, elle salua Lysandro qui le lui rendit avec jovialité. Puis ce fut le moment de choisir entre monsieur et señor. Phaïdée eut vite fait son choix.
- Merci Señor de la Vega.
Elle comptait bien apprendre quelques mots d'espagnol avec Lysandro, ce qui lui permettrait à l'avenir de mettre le bon ton sur les bons mots, au bon moment. Ce serait sa manière à elle de témoigner sa reconnaissance à son nouveau maître pour la pseudo liberté qu'il lui offrait, en attendant la vraie. Elle avait abandonné ses faux airs de reine, il ne fallait pas exagérer tout de même, et elle profita de l'occasion offerte pour questionner l'ambassadeur :
- Je sais jardiner si vous voulez, alors je pourrais m'occuper du potager si vous le souhaitez. En plus des autres tâches ménagères. Mais si vous acceptez, pourrais-je aller au marché pour faire les achats nécessaires, ou bien me rendre en forêt pour prendre quelques boutures... je rapporterai des champignons, si vous les aimez !
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Re: [6 décembre 1597] Un nouveau soleil à l'horizon
Phaidée semblait heureuse et cela le réjouissait. Il tenait à ce qu’elle ne soit pas qu’une esclave ici, qu’elle puisse leur tenir compagnie et faire partie de leur petite famille. Il sourit en acquiesçant. Lysandro était tout aussi content d’avoir de la compagnie. Il les suivit avec enthousiasme, impatient de faire découvrir le domaine à leur nouvelle amie.
Juan salua sa prononciation et fut flatté qu’elle le nomme dans sa langue. C’était presque comme une marque d’affection et de confiance et cela le ravissait. Elle se fonderait ainsi un peu mieux dans le décor.
Alors qu’il la guidait dans l’entrée, il tourna la tête vers elle. Les yeux de Lysandro se mirent à pétiller.
- Vrai ?
Juan rit.
- On dirait bien ! Lysandro sera sans doute ravi de le faire avec vous !
- Grand plaisir, oui.
Il sourit surtout de son enthousiasme.
- Si cela vous agréé, alors c’est d’accord. Je sens que les repas vont devenir copieux !
Il la guida alors dans le hall, jusqu’à la grande salle à manger qui pouvait tout de même bien accueillir dix personnes. La table était en bois simple mais Lysandro montra à Phaïdée la belle argenterie rangée dans les commodes, avec des ornements de table offerts par la reine d’Espagne, afin d’offrir un prestige à la table de l’ambassadeur. Cela passait par des plateaux, des vases, des nappes. Ils passèrent ensuite dans deux salons, un rouge et un vert. L’un pour la réception d’invité, l’autre pour le thé. Vint ensuite la belle bibliothèque, empli de livres en espagnol ou en monbrinien. Ils passèrent finalement à l’étage. Tout au bout du couloir, il y avait la chambre de Juan, la plus grande, puis d’autres sur le côté, réservés aux invités potentiels. Dans un autre couloir, il y avait celle de Lysandro, plus modeste, ainsi que celle du cuisinier.
Juan se trouva alors embêté. Les quartiers des domestiques ne contenaient pas plus de chambres ou alors des pièces bien trop étroites. Il secoua la tête avant de retourner dans le couloir principal.
- Je vous laisse en choisir une, celle qui vous convient.
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Les pièces étaient vastes. Moins grandioses qu'à Monthoux, mais tout de même assez coquettes, d'autant que les accessoires offerts par la reine d'Espagne assuraient un cachet tout particulier à l'argenterie. Phaïdée s'en amusait intérieurement : après tout ce n'était que des fourchettes et des couteaux, quelques cuillères. Des outils. Leur seule différence étaient leur métal précieux. Une chose qu'elle ne négligeait pas, mais comme il n'était pas question de valeur monétaire ici, elle pouvait bien rire de l'importance accordée à des ornements aussi insignifiants. Bien sûr, elle ne fit pas part de ses réflexions à l'ambassadeur. Il était trop gentil pour mériter ses moqueries.
Ils passèrent ensuite dans une enfilade de pièces que Phaïdée découvrit avec intérêt. Notamment la bibliothèque. Ses connaissances rudimentaires ne lui permettraient pas d'en profiter, mais peut-être parviendrait-elle à lire quelques mots, ici ou là, à force de s'entraîner.
Elle s'arrêta devant la cote rouge vif d'un livre à sa hauteur, dont les grosses lettres dorées attirèrent son regard. Elle reconnut la lettre "B" au tout début du titre, mais ne sut comment y accorder les suivantes, et après avoir vaguement essayé de formuler un son silencieux avec ses lèvres, elle cligna des yeux et suivit son hôte et Lysandro à l'étage, où on lui proposa une chambre.
Et quelle chambre ! Pourquoi lui proposait-on ce genre de chambre ? N'était-ce pas un peu exagéré pour une esclave ? Lysandro avait-il le même genre de traitement ? Elle se tourna vers lui, mais ne découvrit aucun indice sur son visage.
Comment pouvait-elle deviner ce qu'il en était des quartiers des domestiques ?
- Vous êtes sûr ? demanda-t-elle en s'avançant vers la première porte, qu'elle ouvrit.
C'était véritablement une chambre dans laquelle elle n'aurait jamais penser dormir. Elle avança à l'intérieur. Elle ne pouvait pas faire la difficile. Et ce serait faire la difficile que d'aller inspecter les autres chambres pour prendre celle qui lui plaisait le plus.
- Je peux me mettre ici, et je me trouverai un autre endroit, lorsque vous recevrez.
La chambre était au milieu du couloir, en face de l'escalier. Un endroit très pratique pour une domestique esclave. Elle n'aurait pas trente-six couloirs à traverser pour descendre et faire son travail. C'était parfait.
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Re: [6 décembre 1597] Un nouveau soleil à l'horizon
Ravi qu’elle semble s’acclimater à l’idée de sa nouvelle vie, Juan fit tout pour lui rendre la visite agréable. Le château était modeste, certainement bien plus que celui des grands seigneurs de Monbrina mais c’était ce qu’il appréciait. Il lui semblait qu’ils gardaient ainsi une taille humaine appréciable et confortable. Elle s’arrêtait sur les décorations, sans que Juan sache ce qu’elle en pensait. C’était plutôt standard mais il s’en contentait bien.
Quand il se trouvé embêté pour cette historie de chambre, il espéra qu’ils trouveraient rapidement une solution. Lysandro pour sa part haussa les épaules quand elle se tourna vers lui. Sa chambre à lui convenait très bien, elle était au rez-de-chaussée, non loin de la porte arrière pour rapidement sortir le matin. Quant au cuisinier, il se contentait bien de la sienne aussi. Juan hocha la tête à sa question.
- Tout à fait sûr. Vous méritez un sommeil de qualité, vous aussi. Malheureusement, si je veux être honnête, je n’ai pas grand-chose d’autre à vous proposer, c’est la raison pour laquelle nous ne sommes que trois…
Il ne prévoyait pas de recevoir du monde ailleurs que dans les salons ou la salle à manger… Aussi, les chambres ne servaient la plupart de temps que de décoration, il les avait acceptés avec le château, en se disant qu’il pourrait pourquoi pas accueillir des amis.
Il la laissa observer puis choisir. Il hocha la tête, souriant à son choix.
- Très bien.
Il l’ouvrit et la laissa alors découvrir. Le lit était d’une belle couleur rouge, avec un léger baldaquin. Des meubles en bois habillaient la pièce, réhaussé d’un beau tapis au motifs qu’on pouvait identifier comme maures, héritages des merveilles de l’Alhambra.
- J’espère qu’elle vous convient…
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