[3 janvier 1598] - Le guérisseur au fond du jardin [Terminé]
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[3 janvier 1598] - Le guérisseur au fond du jardin [Terminé]
Cela faisait une éternité qu’elle n’était pas venue au manoir… C’était étrange de passer ces grilles en réalisant que la bâtisse appartenait désormais à son père et qu’elle ne venait pas pour discuter avec Tante Solange qui… n’était plus là depuis plusieurs années.
Aujourd’hui ce n’était pas vers la demeure principale qu’elle se rendait, mais dans les profondeurs d’un parc que le jardinier peinait visiblement à entretenir dans sa globalité. Elle songerait à envoyer quelqu’un ou plutôt quelques-uns au printemps afin de remettre un peu d’ordre dans les allées de buis pleines d’épis. En même temps, puisque sa maison était occupée par un guérisseur fugitif, il ne risquait pas de sortir son sectateur.
C’était d’ailleurs les bras chargés (et accompagnée par Matthias qui portait le reste de la commande) que Bérénice se dirigeait vers la petite chaumière fumante. Ils avaient pu trouver la quasi-intégralité de la liste fournie à l’exception de la gaulthérie, trop chère en ces temps d’hiver du fait de la demande et des difficultés d’approvisionnement. Cela pourrait sans doute évoluer dans les jours à venir, qui pouvait dire ? Elle portait également un livre de botanique vénitien qu’elle avait pris plaisir à feuilleter durant le trajet quand bien même cela demeurait un domaine obscur à ses yeux. Elle pouvait néanmoins reconnaitre la qualité des représentations des différentes plantes ainsi que la finesse du trait. Assurément un bel ouvrage ne serait-ce que pour son art.
Elle était tout de même curieuse de pouvoir rencontrer cet homme qui avait promis à Adéis d’aider son mari. Bérénice ne l’avait que brièvement aperçu durant son arrestation et n’avait pas vraiment eu le loisir de faire sa connaissance, les conditions étant… ce qu’elles étaient alors. Il lui avait toutefois fait bonne impression et même touchée. D’autre part si son père l’aidait c’est qu’outre son utilité, il devait avoir une certaine confiance en lui. Encore plus s’il la laissait venir ici, seule. Bon elle avait bien ses cinq habituelles dagues dissimulées mais aucun garde à ses trousses.
La marquise frappa quelques petits coups brefs sur la porte en bois. Elle entra en soulevant tant bien mal ses jupons pour enjamber le seuil les mains encombrées d’un paquet dont elle se déchargea aussi vite que possible en le déposant sur la table. Matthias en fit de même puis elle le congédia après l’avoir remercié de son aide.
— Bonjour Monsieur Hyriel, déclara-t-elle finalement en inclinant légèrement la tête.
— Comme vous pouvez le constater mon père vous fait porter ce que vous avez demandé. Il ne manque que la gaulthérie. Cependant il n’est pas impossible que cela change d’ici quelques jours.
Re: [3 janvier 1598] - Le guérisseur au fond du jardin [Terminé]
Les deux derniers jours s’étaient passés dans le calme. Plus de gardes, plus de chaînes, de bons repas. Même si ses douleurs le travaillaient toujours, Hyriel avait l’impression de revivre peu à peu, de se réparer de l’intérieur. Et puis il aurait sans doute sous peu accès aux remèdes qu’il avait demandé, ce qui lui permettrait de réparer l’extérieur également.
On frappa justement quand il était à s’occuper de la cheminée. Il autorisa à entrer, tout en gardant le tisonnier à portée, l’air de rien, mais se rassura en voyant qui entrait. Il n’eut aucun mal à reconnaître la mère du petit Adéis, à côté du majordome. Il aurait bien voulu aider la marquise avec sa robe et son paquet mais ne pouvait pas encore se mettre debout. Il salua le majordome d’un signe de tête respectueux avant de s’incliner vers la jeune femme avec déférence. Venait-elle par rapport à son époux ?
La salutation le surprit. « Monsieur Hyriel », ce n’était pas tous les jours qu’il y avait droit ! Il répondit avec humilité.
« Madame la Marquise, c’est un honneur de vous recevoir dans cette humble chaumière. »
Il releva ensuite la tête vers les paquets et un sourire éclaira son visage. Tout était là ! Si vite, c’était mieux que ses espérances ! Ses yeux repérèrent même un magnifique ouvrage, sans doute celui promis. Quelle chance ! La joie de pouvoir enfin s’occuper de ses plaies ne le fit toutefois pas manquer d’incliner la tête.
« C’est vraiment merveilleux. Quant à la gaulthérie, je pense que je pourrai m’en passer dans l’immédiat de toute manière. Je suis extrêmement touché que vous et votre père vous soyez donné ce mal pour me les trouver, et encore plus que ce soit vous en personne qui veniez me les apporter. »
Il se serait attendu au majordome seul, certainement pas à la propre fille du ministre !
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Re: [3 janvier 1598] - Le guérisseur au fond du jardin [Terminé]
A son entrée, Hyriel s’inclina profondément. Elle lui fit signe de ne pas en faire autant. En plus, il avait certainement encore de nombreuses contusions qui devaient le faire souffrir, alors vraiment ce n’était pas la peine de se plier littéralement en deux pour elle.
Elle sourit de le voir s’illuminer à la vision des paquets – nombreux – qui étaient déposés sur la table et un peu où cela était possible. Il repéra aussitôt l’ouvrage déposé par-dessus et à en voir son regard étincelant, il trépignait de l’ouvrir. Elle le récupéra donc et lui tendit pour qu’il puisse le feuilleter sans attendre. Bérénice inclina la tête à ses remerciements.
— C’est la moindre des choses. Mon père m’a appris combien vous teniez à vous acquitter de la promesse faite à mon fils, et ce alors même que vous pensiez encore devoir monter sur le bucher. C’est tout à votre honneur et cela me touche énormément déclara-t-elle tout en déballant les diverses choses apportées. D’autant plus que vous lui avez renouvelé votre serment lors de sa visite.
Le pauvre avait encore sa chemise de condamné et une vieille couverture mitée sur le dos pour le protéger de la froidure de janvier…
— J’imagine que vous devez être impatient de vous changer et… de vous soigner… Comment vous sentez-vous ? Puis-je faire quelque chose pour vous aider ?
Après tout, ce ne serait jamais pire que la visite des hospices de lépreux qu’elle effectuait parfois en compagnie de Démétrius et elle se doutait qu’il aurait certainement du mal à accomplir de cette tâche seul…
Re: [3 janvier 1598] - Le guérisseur au fond du jardin [Terminé]
Hyriel se redressa au signe de la marquise et son dos n’en fut pas fâché, même s’il avait moins hurlé qu’il ne l’aurait fait quelques jours plus tôt. Il put ainsi observer les nombreux paquets, peinant à en croire ses yeux, surtout à la vue du bel ouvrage. Il en était tellement absorbé qu’il sursauta quand il s’anima. En en comprenant la raison, il rosit et inclina la tête en soufflant remerciement. Ses mains saisirent l’objet avec délicatesse, comme si elles craignaient qu’il ne tombe en poussière à leur contact, et le ramenèrent sur ses jambes. Il en caressa un instant la couverture avant de relever la tête vers la marquise. Même s’il trépignait de le lire, la politesse le ferait attendre.
Son sourire ne le quitta pas en écoutant la marquise et en repensant à ce petit garçon qu’il avait croisé. Il inclina humblement la tête à la fin.
« Et je le renouvelle devant vous. Pour moi, une promesse est une promesse, qu’importe l’âge de la personne à qui on l’a faite, et si je peux redonner le sourire à deux personnes, je le ferai avec plaisir. »
La vie était bien trop fragile et les regrets arrivaient bien trop vite. Il baissa timidement le regard vers ses hardes à la suite.
« Effectivement… Mais je me remets peu à peu et je vais déjà beaucoup mieux que lors de la visite de votre père. Et… c’est très gentil de proposer votre aide mais je ne voudrais pas… je veux dire… ce n’est pas à vous de le faire… »
Il trouverait un moyen d’appliquer les onguents dans son dos mais le faire faire par une marquise, il n’oserait jamais demander.
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Re: [3 janvier 1598] - Le guérisseur au fond du jardin [Terminé]
Cela faisait plaisir à voir ce pétillement au fond de ses yeux. On sentait d’ici toute la passion qui l’animait. Bérénice était vraiment curieuse d’en apprendre davantage sur lui et ce qu’il connaissait. Quelque chose lui disait qu’il devait être ce genre de personne que l’on pourrait écouter parler de ses centres d’intérêt durant des heures sans jamais se lasser.
Elle effectua une légère révérence lorsqu’il renouvela sa promesse et esquissa un sourire rosissant à sa conclusion.
— Peut-être même trois, corrigea-t-elle timidement.
Avant qu’il ne puisse s’acquitter de sa promesse, il devrait néanmoins se remettre en état. Elle ignorait ce qu’il avait subi exactement au cours de son procès, mais son imagination suffisait amplement à compléter les nombreux passages ombreux de ses connaissances. Elle était d’ailleurs étonnée de cette résilience dont il faisait preuve : on aurait peine à croire en le voyant qu’il sortait d’une affaire de sorcellerie où la torture était la norme. Rien que pour cela, elle avait déjà énormément de respect pour lui.
Ce fut donc tout naturellement qu’elle se proposa de l’aider et qu’il déclina sans surprise. Un sourire bienveillant se peignit sur ses lèvres avant qu’elle ne s’approche de lui pour s’asseoir à ses côtés.
— On dit qu’il faut laisser le temps au temps. Parfois pourtant, cela ne suffit pas à panser ses plaies…
Elle savait de quoi elle parlait. C’est ce qu’on lui avait dit, qu’il fallait lui laisser le temps et elle lui avait laissé et le lui laissait encore. Jusque quand ? Rien ne semblait s’améliorer, bien au contraire. Bérénice baissa également le regard vers le sol.
— Peut-être ne suis-je pas assez patiente, me direz-vous ?
Elle releva sa tête pour croiser son regard :
— Ne vous inquiétez, cela me fait plaisir de vous aider. Vous l’ignorez, mais j’avais l’habitude d’accompagner mon mari lors de ses visites aux hospices avant… Enfin… J’ai continué… seulement ce n’est plus pareil…
Détournant le regard, elle se leva finalement pour se rapprocher de la table où se trouvaient les différents paquets. Pas question de se laisser envahir par tous ses sentiments contradictoires. Ce n'était pas pour cela qu'elle était là...
— Alors vous voyez, vous ne serez pas mon premier patient, vous n’avez pas à être gêné pour si peu.
Re: [3 janvier 1598] - Le guérisseur au fond du jardin [Terminé]
Voir une marquise lui adresser une révérence laissa Hyriel pantois, sans même qu’il ait assez de lucidité pour au moins sourire. Cette femme lui rappelait Dame Kalisha et Dame Florentyna, elle semblait comme elles de celles qu’il considérait comme de véritables nobles : de condition comme de cœur. Il se reprit quand elle parla et ce fut à son tour d’être ému.
« Rien ne me ferait plus plaisir. »
Elle lui proposa ensuite de l’aider avec ses bandages mais il refusa, interdit, et le fut encore plus quand elle s’assit à ses côtés. Ce n’était décidément pas une marquise comme les autres. Sa réflexion sur le temps le fit baisser un instant les yeux. Il en convenait parfaitement, et pas seulement du point de vue médical, et il comprit sans problème à quoi elle faisait référence.
« De vous à moi, la patience est quelque chose de bien illusoire quand il est question d’un être cher. »
La suite l’étonna. Ça lui semblait rare, mais en même temps… plus il discutait avec elle, moins ça l’étonnait. Il n’insista pas à propos du changement, bien que signifiant d’un signe de tête qu’il comprenait ce qu’elle voulait dire, et baissa les yeux, toujours un peu gêné par principe.
« Je vois… Dans ce cas, j’imagine que ce serait de la fierté de médecin mal placée que de refuser une aide dont il me faut bien reconnaître avoir besoin si je ne veux pas me compliquer inutilement la tâche. »
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Re: [3 janvier 1598] - Le guérisseur au fond du jardin [Terminé]
Alors c’était une illusion ? Au fond, elle s’en doutait déjà. Ce qu’elle ignorait c’était si elle devait être rassurée ou au contraire démoralisée à cette idée. Elle ne put retenir le voile de mélancolie qui traversa son visage. Qu’était-elle censée faire si attendre ne servait à rien ? Elle resta figée pensivement quelques secondes avant de reprendre le fil de leur discussion espérant ainsi faire passer sa gêne due sans doute à leur différence de classe et peut-être aussi de genre. Sa remarque lui fit étouffer un petit rire de sa main.
— Oh vous savez, j’ai l’habitude de gérer la fierté mal placée ! Ce n’est pas cela qui m’arrêtera, autant donc vous montrer coopératif comme patient quand bien même il paraîtrait que les médecins fassent les pires patients qui soient sourit-elle avec malice.
— Dites-moi simplement comment je puis vous aider et je le ferai. Je fais une aide-soignante décente pour peu que l’on me guide. Et ne vous sentez pas embarrassé de quoi que ce soit, entendu ? Vous pouvez m’appeler Bérénice d’ailleurs, si vous préférez.
Re: [3 janvier 1598] - Le guérisseur au fond du jardin [Terminé]
En voyant la tristesse qui s’installa dans le regard de la marquise, Hyriel se mordit la lèvre, désolé de ne rien pouvoir y faire et assez peu sûr de savoir quoi faire de toute manière. Il la laissa avec elle-même et la conversation reprit. Il retrouva le sourire à sa réponse, et rit même à la fin.
« Et si j’en juge par mon propre cas, je ne peux qu’être d’accord avec ce proverbe ! Mais j’essayerai d’être conciliant, c’est promis ! »
Il hocha la tête à la suite et écarquilla les yeux.
« Êtes-vous certaine ? »
Qu’il l’appelle par son prénom ? Qu’une noble le lui autorise lui parut irréel. Quant à la suite, il se redressa donc et désigna les bandages propres ainsi que l’eau, l’alcool et les plantes.
« Il faudrait simplement m’aider à enlever mes bandages, nettoyer et désinfecter mes plaies avant d’y appliquer les cataplasmes que je vais preparer, puis remettre des bandages propres. »
Il l’interrogea du regard, pour voir si ça irait, même s’il n’en doutait aucunement.
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Re: [3 janvier 1598] - Le guérisseur au fond du jardin [Terminé]
La mélancolie envolée, elle décida de s’occuper de son patient du jour. Il en avait très certainement besoin après les dernières semaines éprouvantes qu’il avait traversées, alors oui, mieux valait qu’il se montre conciliant pour son propre bien. Ce n’était pas vraiment l’idée de mourir maintenant que l’on venait de le sauver du bûcher !
Elle réaffirma son offre. Cela ne la dérangeait pas plus maintenant qu’il y a deux minutes. Après tout, cela ne faisait pas de différences avec ses précédents patients. Si ce n’est que celui-ci était sous la bonne garde de son père et qu’il pourrait peut-être aider Démétrius à relativiser. Peut-être. Quant à son prénom, cela ne faisait pas de différence.
— Vous ne me manquerez pas de respect simplement en usant de mon prénom lorsque nous sommes en privé, alors si cela vous met plus à votre aise, soyez libre d’en user.
Hyriel lui donna ses instructions et Bérénice acquiesça avant de rapporter ce qu’il fallait pour la fabrication du cataplasme. À peine avait-elle eu le dos tourné que le guérisseur avait tenté de retirer sa chemise au prix de torsions improbables et de grimaces de douleurs. On aurait dit son père quand il s’était luxé le coude en Italie. Bérénice souffla, mains sur les hanches :
— Vous n’êtes vraiment pas possible ! Laissez-moi donc vous aider, vous allez finir par vous blesser encore plus et votre guérison n’en sera que retardée. Vous êtes bien placé pour le savoir, non ? sermonna-t-elle gentiment.
Elle tira doucement sur ses manches puis passa la chemise par-dessus sa tête dévoilant de larges bandes souillées ça et là, laissant présager tout ce qu’il pouvait s’y trouver dessous.
— Il faudra que l’on m’explique un jour pourquoi les hommes se sentent toujours obligés de tout faire tout seul. Au fond, peut-être que plus que de ne pas pouvoir marcher c’est cela qui le peine profondément, exposa-t-elle pensivement. J’ai peur que certains tissus ne se soient pris dans vos plaies. Cela risque d’être douloureux à retirer…
Re: [3 janvier 1598] - Le guérisseur au fond du jardin [Terminé]
La marquise réaffirma son autorisation et Hyriel dut bien capituler. Il inclina tout de même la tête en signe de respect.
« Dans ce cas, merci pour votre cordialité… Bérénice. »
C’était toujours si étrange… Mais il s’y ferait sans doute. Alors qu’elle allait chercher des cataplasmes, il entreprit d’ôter sa chemise. Le début allait encore mais dès qu’il en arriva aux manches, sa taille et son dos lui firent savoir qu’ils ne l’entendaient pas de cette oreille. Il persista toutefois avant de s’arrêter en plein geste aux réprimandes. Il se sentit rosir en souriant comme un enfant pris en faute.
« Oui, madame Bérénice… »
Il garda la face avec un sourire malicieux en la laissant faire, car il fallait bien reconnaître qu’elle avait raison. Il la laissa faire et la remercia d’un signe de tête avant de l’écouter réfléchir, touché. Il haussa les épaules pour toute réponse. Il ne savait pas vraiment à vrai dire mais son hypothèse se tenait, il devait bien le reconnaître. La suite le fit toutefois grimacer.
« C’est bien ce que je craignais. Enfin, ce sera toujours moins pire que ce qui les a causées en premier lieu ! »
Il prit une grande inspiration et se mis en position pour la laisser faire et serrer les dents.
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Re: [3 janvier 1598] - Le guérisseur au fond du jardin [Terminé]
Son patient dû finalement se résigner à montrer un minimum d’humilité : enlever seul sa tunique n’avait rien de raisonnable. Et ce qu’elle découvrait n’avait rien d’encourageant non plus. Les bandelettes s’étaient prises dans les chairs. Elle sourit à sa remarque, sans avoir la moindre envie d’imaginer ce qu’il pouvait se passer dans les sordides cellules de la Prévôté dédiées à la question.
— Vous êtes un vrai modèle de résilience dites-moi !
Elle se retourna pour prendre d’autres bandes et en profita pour sortir en toute discrétion l’un de ses poignards dissimulés. Puisqu’il fallait y allait… Elle prit une profonde inspiration et trancha en plusieurs endroits ses bandages afin de le libérer. Elle posa le poignard sur la table un peu plus loin et commença à retirer une à une chacune des couches de tissus. La plupart, servant seulement de maintien, se détachèrent facilement. Puis vinrent les autres. Elle tira avec douceur, appuyant d’une main sur sa peau saine pour en dégager les fibres. Elle serra malgré elle les dents : comment pouvait-on faire subir une telle chose ? Il y avait là des carrés entiers d’épiderme arrachés. Un haut-le-cœur la prit plus aux images qui s’invitaient contre son gré dans son esprit qu’à la vue ou à l’odeur des plaies.
— Que comptez-vous faire une fois entièrement libre ? J’ai entendu dire que vous ne serez ici que pour un petit mois le temps que vos cendres se dissipent dans l’air. Disposez-vous d’une quelconque famille ? entama-t-elle pour se focaliser sur autre chose.
Elle acheva ainsi de mettre à l’air libre les sévices subis puis se recula vers la table où elle rangea son poignard. Ni Alduis ni Démétrius n’étaient jamais revenus de la guerre dans un tel état. Aucun des deux n’était parfaitement indemne de cicatrices et elle n’avait jamais manqué de faire l’inventaire de celles de son mari à chacune de ses permissions. Et pourtant, elle n'avait jamais rien vu qui ne soit comparable. Comment un homme pouvait-il infliger cela à un autre, quelle qu’en soit la raison ? C’était… odieux et les qualificatifs lui manquaient. Elle préféra s’abstenir de tout commentaire sur le sujet et lui apporta de quoi préparer le cataplasme.
Re: [3 janvier 1598] - Le guérisseur au fond du jardin [Terminé]
Le compliment sur sa résilience fit sourire Hyriel.
« J’aurais préféré ne pas avoir à en faire l’expérience mais il faut croire que oui… »
Il la laissa faire en observant ses gestes, presque par réflexe, pour autant qu’il pouvait les voir quand elle travaillait dans son dos. Il sentit qu’elle coupait ses bandages et la laissa les enlever en grimaçant dès qu’elle eut atteint les plus profonds, fondus avec ses chairs. Il s’efforça d’ignorer l’odeur mais même s’il y était habitué, elle restait désagréable.
Il esquissa un sourire en l’entendant changer de sujet. Une technique que Lif lui conseillait également pour détendre le patient et se détendre lui-même, s’il y avait besoin. Il baissa toutefois les yeux à la question.
« Je n’ai plus de famille, non, seulement quelques amis. Quant à vous répondre… je ne sais pas encore très bien. Peut-être reprendre mon travail d’écrivain public. »
Et de guérisseur en sous-main aussi, sans doute, s’il parvenait à être assez discret.
Il la remercia pour les ingrédients et se chargea de préparer le cataplasme avant de le lui rendre pour qu’elle le lui applique. Pendant ce temps, il continua la conversation.
« Et vous, puis-je vous demander comment se porte votre fils ? Je ne vous cache pas qu’il m’a fait forte impression quand nous nous sommes rencontrés. »
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Re: [3 janvier 1598] - Le guérisseur au fond du jardin [Terminé]
Bérénice se pinça les lèvres. Certes il aurait préféré ne pas en faire l’expérience. Elle n’avait même pas besoin de se l’entendre dire et lui adressa un regard navré de sa remarque. Et découvrir l’étendue de ses blessures n’avait rien pour la rassurer. Certes ses jours n’étaient pas en danger, mais on ne l’avait pas ménagé. Tout cela pour quoi au final ? Encore la faute de l’un de ces maudits prêtres !
Tant bien que mal, elle parvint néanmoins à le mettre à nu afin de pouvoir pratiquer les soins nécessaires. Elle changea discrètement de sujet pour le mettre à l’aise, mais c’était raté ! Ah ! Décidément ! Elle inclina respectueusement la tête à la mention de sa famille disparue.
— Si je peux faire quoi que ce soit pour vous aider en ce sens, n’hésitez pas. J’ignore si vous pourrez reprendre vos activités d’écrivains. Ne craignez-vous pas d’être reconnus avec vos particularités ? Cela ferait tout de même de sacrées coïncidences… songea-t-elle à haute voix.
Elle lui apporta en suivant les ingrédients afin qu’il puisse exécuter sa préparation du cataplasme, tout en souriant à la mention de son petit polisson.
— Aussi bien qu’il puisse aller, je vous remercie. Il se languit de son père, mais je ne peux malheureusement rien y faire de plus. Néanmoins, je gage que changer d’air ait pu lui faire du bien, car il a retrouvé toute son espièglerie lorsqu’il était des plus effacés à Aussevielle ces dernières semaines.
Tandis que la préparation se poursuivait puis qu’elle le lui appliquait suivant ses directives, elle lui raconta quelques-unes dernières aventures d’Adéis hautes en couleur. A bien y réfléchir, elle avait l’impression qu’il venait de nouveau de grandir d’un seul coup. Elle craignait que son mari ne soit étonné du changement. Il en serait certainement heureux, mais elle ne voulait surtout pas qu’il puisse culpabiliser à ce sujet. Finalement, Bérénice se chargea de replace les longues bandelettes de lin autour de son corps puis l’aida de nouveau à passer sa tunique.
— Je vais devoir vous laisser, mais je repasserai d’ici quelques jours. En attendant, n’hésitez pas à vous tourner vers Matthias en cas de besoin. Bien que les conditions soient… ce qu’elles sont vous êtes ici bien plus un invité qu’un prisonnier.
Elle s’inclina et lui souhaita une bonne journée avant de prendre congé.
Re: [3 janvier 1598] - Le guérisseur au fond du jardin [Terminé]
Quand ils en vinrent à mentionner sa famille, Hyriel esquissa un sourire pour rassurer Bérénice à ce sujet, avant d’incliner à son tour la tête, reconnaissant.
« C’est très gentil à vous. Quant à mon métier, en effet, c’est le souci… mais que pourrais-je faire d’autre au fond, en tout cas publiquement ? »
Il haussa douloureusement les épaules, équivalent d’un « j’y réfléchirai ». Il s’occupa ensuite du cataplasme tout en changeant de sujet. La réponse le fit sourire.
« Tant mieux alors. Je suis certain qu’il ira bien mieux dans les jours à venir. »
Il continua sa préparation tout en écoutant et ponctuant de quelques rires les exploits d’Adéis. Ce petit ne manquait pas de créativité. Il finit par lui redonner le remède et la laissa refaire les bandages avant de le rhabiller. Ses mots le rassurèrent et il s’inclina également – au passage étonné qu’on s’incline pour lui.
« Je vous en remercie infiniment et j’y penserai. Bon retour et bonne journée à vous. »
Quand elle fut partie, il regarda autour de lui et reprit un livre, le sourire aux lèvres. Tout n’était finalement pas mauvais dans sa situation.
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