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[ 1522-1571] - Quien no se aventura, no pasa la mar.

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Message par Cassandre Velasquez Dim 20 Fév - 13:37

Quien no se aventura, no pasa la mar.
~~  Qui ne veut se risquer ne prendra pas la mer ~~

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10 Mai 1522

[ 1522-1571] -   Quien no se aventura, no pasa la mar. Lucio_10
Lucio Velasquez, 8 ans

Depuis les hauteurs des falaises de l’île, le jeune garçon contemplait la mer et devinait les rivages proches où les guerriers espagnols se battaient contre les populations locales. Selon le père Forgès, le vicaire chargé de son éducation, ces batailles étaient nécessaires pour christianiser les païens sauvages qui osaient nier l’existence du Christ. Lucio n’était pas certain de savoir quoi en penser. Dans les évangiles, Jésus était gentil et il ne voulait jamais de mal à ceux qu’il rencontrait. Il était sans doute encore trop petit pour comprendre. Si tous les adultes tombaient d’accord sur un sujet, alors ils ne pouvaient pas avoir tort. Le regard de Lucio fixa l’océan et son esprit s’interrogea sur sa destinée. Le traverserait-il un jour ou resterait-il toute sa vie à Hispaniola ? Qu’est-ce que son père prévoyait pour son avenir ? L’enfant haussa les épaules. Cela ne servait à rien de se tourmenter inutilement. Peu importait ce que son père opterait, ce serait pour son bien.

En songeant à son père, Lucio se rappela de leur rencontre qui approchait et se dépêcha de reprendre sa route. Le gouverneur Diego Velasquez de Cuellar était un homme fort occupé, qui devait gérer tous les problèmes qui survenaient à Hispaniola et surveillait aussi les expéditions militaires  qui se produisaient sur les terres d’en face. C’étaient tant de responsabilités. A côté de tout ceci, c’était normal de pas trouver beaucoup de temps pour recevoir un petit garçon. Lucio le comprenait en éprouvait une joie d’autant plus folle quand il recevait une convocation de son père qui lui demandait de venir à son domaine.

[ 1522-1571] -   Quien no se aventura, no pasa la mar. Diego_10
Diego Velasquez, 57 ans

Dans le petit salon de la belle demeure qui surplombe la mer attendait un vieil homme, installé dans un fauteuil, un livre sur les genoux. Lucio lui sourit lorsqu’un domestique l’introduisit dans la pièce et le salua bien poliment. Son père se leva et le gratifia d’une douce caresse affectueuse dans les cheveux. Le jeune garçon oublia aussitôt ses manières, trop heureux pour se contenir, et vint se blottir contre lui. Son père ne lui dit rien et le laissa se reprendre après ces quelques effusions.

“Tu  as grandi, Lucio.”

“J’ai huit ans aujourd'hui, père !"

L’enfant révéla l’information, tout fier de son âge. Il devenait presque adulte maintenant. Le gouverneur retourna s’asseoir, les yeux fixés vers son fils.

“Huit ans, oui. Tu es en âge désormais de connaître les difficultés de ta naissance, mon garçon. Ta mère… Sais-tu ce qu’est ta mère ?”

“Elle est esclave. Et elle vous appartient.”

Lucio se garda cependant d’ajouter qu’il l’aimait. Cela, c’était une évidence. Sinon il ne serait jamais venu au monde.

“Je constate une fois de plus son intelligence et sa sagesse à t’avoir exposé sa situation. Un enfant né d’une mère d’esclave devient automatiquement un esclave. Par bonheur, tu es né blanc et tu me ressembles un peu. J’ai pu t’offrir mon nom, mais tu ne dois pas croire que cela te donne des droits, Lucio.”

L’enfant écoutait avec appréhension ces paroles. Est-ce aujourd'hui, le jour de son anniversaire, que son destin avait été décidé ? Qu’est-ce qui l’attendait ? Il répondit calmement.

“Je sais, père.”

“Tu es mon fils, Lucio, je t’ai reconnu, mais tu n’es pas légitime pour autant. Comprends-tu ce que cela veut dire ? Cela signifie que tu ne peux rien hériter de moi. Le jour où Dieu me rappellera à Lui, tu ne pourras compter que sur toi-même.”

Lucio baissa la tête en reniflant.

“Vous.. Vous n’allez pas mourir, père.”

Le gouverneur esquissa un sourire, ému par le désir naïf de l’enfant.

“Tout ce qui naît doit mourir, mon fils. Ce sont les lois immuables de Dieu. J’espère pour toi que ce sera le plus tard possible. Dans quelques années, quand j’aimerais te voir aller en Espagne étudier. Tu as d’excellentes dispositions et avec du travail, tu as les moyens de d’ouvrir une belle carrière.”

“Une carrière ? Vous voulez que je taille les pierres, père ?”

Le vieil homme éclata de rire devant le mot du petit garçon.

“Non, non, pas ce genre de carrière, Lucio. Une carrière, c’est un métier. Si tu étudies le droit, tu pourras être avocat ou juge. Si tu étudies la médecine, tu seras médecin. Bref, si tu étudies avec assiduité, tu seras un homme important, respecté de tous.”

“Et qu’est-ce que je dois étudier, père ? Quel métier je dois faire ?”

“Cela, nous en discuterons plus tard, quand tu auras douze ans. Nous aurons assez de matière pour savoir dans quels domaines tu as le plus de prédilections."

Sur ces paroles, le gouverneur se leva et posa la main sur l’épaule de son fils.

“Et si nous allions inspecter l’île à cheval, mon garçon ?”

La proposition fut immédiatement accueillie d’un puissant cri de joie.

***

26 Juin 1524

[ 1522-1571] -   Quien no se aventura, no pasa la mar. Luna_m10[ 1522-1571] -   Quien no se aventura, no pasa la mar. Curzo_10
Luna, 37 ans, esclave
Ferdinand Forgès, 39 ans, vicaire

Dans la petite église située en contrebas du village, Luna frottait une statuette de la Vierge tout en songeant tristement au décès qui venait de frapper toute l’île d'Hispaniola. Quel destin allait-il leur arriver ? Légalement, elle appartenait au gouverneur Vélasquez et celui qui prendrait sa succession pouvait décider de la revendre ou de l’envoyer cultiver les champs. Son ancien amant l’avait confié au vicaire pour veiller sur leur fils. Elle ne sortait jamais, soucieuse de ne surtout pas se faire remarquer. Lucio s’occupait des courses. Les gens le croyaient orphelin. Personne ne soupçonnait la vérité. Elle releva les yeux vers la mère du Christ et la remercia avec émotion de lui avoir permis de donner naissance à un enfant blanc. Grâce à cette bénédiction du Ciel, il ne serait jamais esclave. Il vivrait libre et aurait sans nul doute de grandes possibilités. Il serait heureux. Oui, ce serait un homme heureux et comblé.

Esclave… Le mot la ramena en un seul instant aux côtes africaines, où elle jouait autrefois paisiblement avec les enfants de  son village. Ils ne savaient rien des Blancs. Puis, un jour, des hommes effrayants à la couleur du lait les avaient découverts. Luna était une femme mariée, mère de deux enfants. Qu’étaient-ils devenus ? Son esprit préférait les ignorer. Ils se reverraient ailleurs, dans le Ciel, grâce à la bienveillance du Seigneur. Sa main toucha la petite croix pendue à son cou. Luna se rappelait de ce prêtre sur le vaisseau négrier, qui la déportait loin de ses terres natales, qui leur parlait de Jésus. Ses paroles l’avaient touché et elle lui avait demandé timidement comment devenir une chrétienne. Le religieux avait aimé ses paroles et l’avait sorti des cales immondes en instituant auprès du capitaine que son exemple aiderait les autres sauvages à se convertir. Luna avait méprisé ce discours, mais elle s’était tue. Ses anciens amis la considéraient depuis comme une traîtresse. Tant pis. Elle avait préféré survivre et ne le regrettait pas.

En arrivant sur l’île d'Hispaniola, le prêtre avait insisté pour la conserver, désireux de préserver son bel exemple dans sa réussite à convertir des âmes perdues. Elle avait été servante trois longues années avant que le gouverneur Velasquez ne l’aperçoive un jour à l’église, intrigué de la voir sincèrement prier. De là était née leur liaison. Son amant avait usé de son autorité pour être certain de la voir quand il en aurait l’envie et non à dépendre des volontés de son maître. Puis était venue la naissance de Lucio. En le découvrant blanc, Velasquez avait choisi de les éloigner pour plus de prudence et ils vivaient depuis en paix dans cette église tranquille.

Jusqu’à aujourd’hui.

Qu’est-ce que Lucio allait devenir ?

Soudain, le père Forgès arriva vers elle, l’air contrarié.

“Où est Lucio ? Je ne le trouve nulle part.”

“Il étudiait dans sa chambre, mon père. Alors… Il est peut-être sorti.”

“Non.. Il va apprendre que le gouverneur vient de mourir.. Seigneur. Je pense que je vais l’envoyer en Espagne dans un monastère. Devenir moine, voilà le mieux pour lui.”

Luna en eut envie de pleurer à l’idée d’imaginer son fils si libre, si épris de la nature, enfermé toute sa vie dans un monastère. Que pouvait-elle y faire ? Elle n’était qu(‘une esclave. Elle n’avait aucun droit. Pas même sur son fils. Luna courba la tête, soumise.

“Je comprends, mon père.”

[ 1522-1571] -   Quien no se aventura, no pasa la mar. Lucio_11
Lucio Velasquez, 10 ans

Depuis deux jours, sa mère et le père Forgès agissaient de manière étrange. Ils cachaient un secret. Un peu comme quand ils complotaient à l’approche de son anniversaire ou de Noël pour lui préparer une surprise. Le garçon venait semblait de découvrir quand ils lui offraient un beau présent, mais il avait percé le mystère depuis un petit moment. Mais ça leur faisait si plaisir… Alors ce ne serait pas gentil de les priver de cette joie. Néanmoins, là, ils avaient l’air tristes. Qu’est-ce qu’ils pouvaient lui cacher ? Cela méritait d’enquêter. Discrètement, l’enfant s’était caché dans l’église pour attendre le moment où ils discuteraient en le croyant sorti. Cela n’avait pas manqué. Lucio avait cependant failli crier en entendant que son père était mort. Son père…. Son père était mort. Il peinait à y croire lorsque les paroles du vicaire le glacèrent d’effroi. L’envoyer dans un monastère ? En Espagne ? Non ! Ce n’était pas ce que son père attendait de lui. Bouillant de colère, Lucio se découvrit et fixa le religieux.

“Vous comptiez m’apprendre quand que mon père était mort ?”

Luna accourut aussitôt pour l'étreindre.

“Après l’enterrement, mon chéri. Nous voulions que tu n’y ailles pas. Ta position… Tu ne dois pas attirer l’attention sur toi, tu te souviens ?”

Lucio opina d’un léger hochement de tête. Oui, cela, son père l’aurait voulu. Il ne souhaitait pas le mêler à sa vie publique. Mais la suite… Son regard dur fixa le vicaire.

“Et pour cette idée de m’envoyer dans un monastère. Je refuse. Mon père n‘a jamais cessé de m’encourager à étudier et aspirait à ce que j’entre un jour dans un collège en Espagne. Je ne veux pas trahir sa volonté. Je ne trahirai pas mon père!”

Le vicaire soupira.

[color=#131bbd“Comment penses-tu entrer dans une telle école, Lucio ? Tu n’as plus de soutien.”[/color]

“Je travaillerai. Même si c’est dur, je trouverai un moyen. Mais je ne trahirai pas, père !”

L’homme d'Église le contempla, pensif, et réfléchit quelques instants.

“Bien, bien. Je suppose que ce n’est pas une mauvaise chose d’aspirer à étudier. Nous en rediscuter dans quelques années si tu es toujours aussi résolu dans tes idées;”

Lucio sourit, ravi d’avoir su le convaincre. Dans son dos, sa mère le gardait toujours entre ses bras et pleurait en silence. L’enfant se retourna et l’embrassa.

“Maman… Est-ce que je peux sortir ? J’aimerais me recueillir sur la falaise, là où je passais souvent du temps avec père.”.

C’était un mensonge. Il y avait une chose importante que Lucio devait faire, mais sa mère et le vicaire le priveraient de sortie s’ils leur demandaient la permission. tant pis. Demain, il irait se confesser et le père Forgès soupirerait, puis lui donnerait l’absolution.

***

Après son départ de l’église, Lucio se rendit réellement à la falaise et se recueillit longuement pour demander au Seigneur de laisser l’âme de son père le rejoindre. Il se dirigea ensuite vers la propriété du gouverneur et rencontra l’intendant à la porte d’entrée. L’homme fronça les sourcils.

“Lucio… Tu ne dois plus venir.”

“Je sais. Mais… Je veux dire au revoir à père. Je vous en prie, monsieur.”

L’intendant remarqua les fleurs mauves entre les mains du garçon.

“C’est… pour le gouverneur ?”

“Je… Je sais que je ne peux pas venir à l’enterrement. Mais je voulais déposer ces fleurs sur lui. Pour qu’il emporte quelque chose de moi. Je.. Je ne peux vraiment pas ?”

Le domestique hésita devant le visage presque larmoyant de l’enfant et se sentit incapable de le renvoyer. II l’introduisit discrètement dans la demeure et le conduisit à la chambre. Alors que l’homme resta sur le seuil, Lucio s’approcha timidement du lit. la silhouette couchée lui broyait le cœur. L’enfant toucha le visage froid et pleura.

“Père… papa… Je… j’aurais voulu que vous restiez plus longtemps;”

Sa main resta appuyée un temps sur la joue. C’était leur dernier instant ensemble et Lucio entendait bien profiter pour se remplir de la présence forte de son père. Il emporterait cette image pour le reste de sa vie et la transmettrait un jour à ses enfants. Lucio déposa ensuite les fleurs dans les paumes et les referma. Il déposa ensuite un baiser sur le front du vieil homme endormi à jamais.

“Au revoir, père.”

Alors qu’il s’apprêtait à repartir, l’intendant lui posa la main sur l’épaule.

“Ton père peut être fier du fils que tu es, Lucio, et de l’homme que tu vas devenir.”

***
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Message par Cassandre Velasquez Dim 20 Fév - 13:45

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Septembre 1527

[ 1522-1571] -   Quien no se aventura, no pasa la mar. Lucio_12
Lucio Velasquez, 13 ans

Dans trois semaines, Lucio aurait treize ans et il ne ressemblait plus rien à un enfant chétif. L’homme commençait à percer, autant dans le physique que dans ses raisonnements. Depuis le décès du gouverneur Velasquez, l’enfant avait obéi scrupuleusement aux exigences paternelles et n’avait plus fait qu’étudier. Bien vite, le vicaire se sentit dépassé par l’intelligence et les capacités de son élève et le laissa travailler seul. Il en vint à comprendre que l’enfermer dans un monastère serait assurément la pire idée qui soit et que l’enfant s’épanouirait mieux dans une carrière où ses talents pourraient éclater. Le père Forgès rédigea plusieurs lettres à des contacts restés en Espagne et réussit à ouvrir les portes à Lucio les portes d’un collège réputé à Séville.

Le jour du départ était arrivé. Sur le port, Lucio ne pleurait pas, s’efforçant de refouler son  chagrin, alors que sa mère s’accrochait à lui, en larmes. Sa mémoire se rappelait de la stature fière de son père. Il aspirait à ce que celui-ci soit fier depuis le Ciel. Plus digne, le vicaire le salua et lui souhaita bonne chance.

Son destin commençait.

***

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Septembre 1537

[ 1522-1571] -   Quien no se aventura, no pasa la mar. Lucio_13
Lucio Velasquez, 23 ans

Tel Ulysse ayant erré dix ans avant d’échouer sur la plage de son île natale, Lucio avait parcouru dix longues années l’océan avant de se faire rejeter sur ce sable humide.
Où se trouvait-il ? Sur quelles terres hostiles avait-il pu débarquer ? Le jeune homme releva la tête et distingua une ville de belle taille proche. Au moins, il n’était pas seul. La civilisation lui tendait les bras.

Tout en se mettant en route, son esprit retraça ses infortunes. Alors qu’il voyageait, plein d’espoir, vers l’Espagne, le navire avait été attaqué par des pirates et ces chiens l’avaient enlevé pour lui imposer les tâches plus dégradantes. Quatre ans s’étaient écoulés dans cet enfer avant qu’un vaisseau corsaire ne l’en arrache. Néanmoins, cela n’avait pas été en sa faveur. Le capitaine, persuadé que tout l’équipage était entièrement composé de mécréants, avait décidé de pendre les survivants. Lucio s’était enfui lors de la nuit qui précédait son exécution dans un canot de sauvetage. Des marchands l’avaient recueilli, à moitié mort de faim. Il avait travaillé pour eux pour faire cap vers le Nouveau Monde. Pendant cinq ans, le garçon avait œuvré à la traité négrière, intérieurement révulsé, en songeant plus d’une fois à sa pauvre mère. Finalement, un jour, en découvrant un contremaître mettre à un mort un esclave qui n’avait fait que demander de l’eau, il s’était emporté et avait poussé le bourreau dans le seul désir de sauver sa victime. C’était un crime. Un meurtre même. Lucio s’était rendu de lui-même tout en connaissait le sort qui l’attendait. On l’avait ensuite mis aux fers dans l’attente de toucher le port de Nantes et de le remettre aux autorités qui s’empresseraient de le pendre haut et court. Pendant ces longues semaines de réclusion, Lucio avait beaucoup prié pour s’excuser auprès du Seigneur de son péché effroyable. Et le Seigneur le lui avait pardonné ! Une nuit, la tempête se leva et fit couler le vaisseau. Dans le choc des collisions répétées, ses fers se brisèrent et il sut s’échapper. La mer le transporta au hasard. Loin. Lors de son réveil, il se trouvait dans un lit sur un navire marchand. Le hasard s’était cependant répété. Quelques semaines plus tard, une nouvelle tempête soufflait le vaisseau qui l’avait recueilli et il se retrouvait désormais sur cette terre inconnue.

En arrivant en ville, Lucio expliqua être un naufragé et que tout l’équipage de son navire sembla avoir péri. On lui conseilla de se rendre à Braktenn, la capitale, et de s’enregistrer comme immigré officiel. Le jeune homme suivit docilement les soldats qui se proposèrent de l’escorter et il déposa aux autorités toutes son histoire. Le fonctionnaire resta perplexe face à la série d’événements improbables.

“Vous avez vécu tout ceci en une seule vie ?”

Lucio soupira.

“Je le crains, oui. Navré, mais je n’ai pas assez d’imagination pour inventer tout ceci.”

A compter de cette date, en l’an de grâce, le 29 Septembre 1537, Lucio Velasquez fut comptabilisé dans les citoyens du royaume de Monbrina;

***
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Message par Cassandre Velasquez Dim 20 Fév - 13:50

Juin 1550

[ 1522-1571] -   Quien no se aventura, no pasa la mar. Lucio_14[ 1522-1571] -   Quien no se aventura, no pasa la mar. Threse10
Lucio Velasquez, 36 ans
Thérèse Velasquez, 32 ans

Rien n’aurait pu laisser prédire à Lucio que celui-ci terminerait son existence dans une campagne, à faire prospérer un vignoble, sur un continent lointain. Parfois, son esprit songeait à son père qui l’observait depuis le Ciel. Se montrait-il déçu par les tournants pris par sa vie ? Lui n’en concevait aucun regret. Il avait essayé de se conforter aux volontés paternelles, mais le Seigneur avait choisi une autre voie. Il l’acceptait humblement, telle que sa mère avait toujours su accepter son statut d’esclave.

Depuis douze ans, Lucio avait appris à aimer les vignes auprès d’un vieil homme qui se désespérait d’avoir un jour un héritier pour son domaine, faute de fils. Il lui avait proposé de la reprendre en échange de la main de sa plus jeune fille, celle qui n’était heureusement pas mariée à pourtant vingt-deux ans. En échange, il avait même réussi à négocier que le domaine porterait désormais le nom de Velasquez, ultime hommage à un homme que l’Histoire ne retiendrait que pour être le gouverneur de l’île d'Hispaniola, mais qui resterait à jamais pour lui son père. Fernard, son beau-père, était décédé en 1540, quelques semaines après la naissance d’Aristide, comblé de joie de savoir que sa terre aurait un héritier.

[ 1522-1571] -   Quien no se aventura, no pasa la mar. Aristi10
Aristide Velasquez, 10 ans

Chaque jour, Aristide accompagnait avec fierté son père et répétait avec émerveillement les mêmes gestes que lui. Lucio le contemplait avec douceur et songeait à son propre enfance quand lui-même fixait son père avec un regard identique. Au milieu du travail, il s’interrompait pour embrasser le garçon.

“Je t’aime, fils.”

L’enfant se jetait alors dans ses bras et le père l’enlaçait avec bonheur.

***

Décembre 1571

[ 1522-1571] -   Quien no se aventura, no pasa la mar. Lucio_15
Lucio Velasquez, 54 ans

Le crépuscule de sa vie allait bientôt expirer. Lucio attendait sans grande impatience la mort qui viendrait le chercher, mais il ne la redoutait pas non plus. C’était une amie qui l’avait souvent frôler et qui le ramènerait vers ses proches disparus. Son père, sa mère, le vicaire Forgès, son épouse Thérèse décédée une dizaine d’années plus tôt.. Ils seraient enfin réunis pour l’éternité, en paix. Pour le moment, il profitait d’une vie de famille sereine. Ses douze filles étaient mariées, installées dans des villages aux alentours du leur, son fils Aristide œuvrait à leur magnifique vignoble et sa belle-fille Gabrielle prenait soin de lui comme s’il était véritablement son père. Elle lui avait offert une superbe petite-fille, nommée Agathe, qui fêterait prochainement son premier anniversaire, et donnerait naissance le mois suivant à un nouvel enfant. Tout allait bien, dans le meilleur des mondes.

Sur ces pensées heureuses, Lucio ferma les yeux, le sourire aux lèvres.

FIN
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