[1er novembre 1597] Festin de Roi [Terminé]

Cassandre fronçait le nez, peu satisfaite d’avoir dû faire cette maudite promesse. Et Sylvère qui jubilait d'avoir réussi son coup. Ah, il pouvait rire et triompher ! Elle se forçait à ne paraitre agacée mais c’était bien difficile. Au moins cette humiliation ne dura pas longtemps. Une fois le serment juré, Sylvère reprit l'histoire pour son plus grand plaisir t Cassandre retrouva son beau sourire. Elle battait même des mains joyeusement, toute excitée.

Au travers des mots de Sylvère, elle imagina l'idiot qui dormait comme béat pendant que Sylvère et Hyriel préparait leurs déguisements. ils devaient avoir eu de belles conversations et s'est longtemps moqués l'un de l'autre.

"Dis, tu me montres les tenues ? tu les as encore ?"

Elle eut soudain un sursaut quand Sylvère évoqua la fameuse brioche et bégaya :

"Tu... C'était... le jour où on s'est rencontrés la première fois ?"


Elle l'écouta poursuivre le récit et ressortit al pierre rouge quand Sylvère mentionna le moment où il avait plumé l'usurpateur de ses trésors. Dire que les nobles en possédaient plein de ces choses-là ! Elle se demandait ce qu'elle pourrait en faire ? La garder comme souvenir ? Ou au cas où elle auarit besoin d'argent ? Ou l'offrir à une famille dans le besoin ? Elle restait hésitante. Sylvère poursuivit l'histoire et ramenait un autre personnage, sans doute un allié temporaire. Ou alors un des trois amis de Hyriel ! Elle rit du commentaire sur les nobles.

"Ils sont vraiment bête les nobles !"

Elle eut un fou rire sur le commentaire d'en pas toucher une dame.

"Oh mon dieu, oui ! On ne touche pas une femme ! Alors que c'est tellement bien une robe pour cacher plein de choses !"

Le dialogue rapporté entre le baron et Hyriel la fit mourir de rire. Des larmes de joie coulaient sur les joues de la fillette qui avait roulé au sol et se tordait en deux tant la scène devenait absolument cocasse. Elle en avait ma aux côtes et commençait à avoir du mal du respirer.

"Il.. est... bête."

Sylvère avait fini l'histoire depuis quelques minutes déjà et Cassadre riait toujours.

Sylvère venait de terminer l'histoire, et cela depuis plusieurs minutes. Pourtant, Cassandre riait toujours aux éclats comme s'il s'agissait là de l'histoire la plus drôle du siècle. Elle riait tellement qu'elle s'en était même roulée sur le sol de la grotte en se tenant les côtes. Ce qui avait fait sourire Sylvère : elle avait le rire communicatif et il fallait dire que raconter cet épisode-là l'avait beaucoup amusé. Mais s'il avait cru être capable de la faire rire autant !

Quand elle se fut quelque peu calmée, il sourit et remarqua :

- Viens, je vais te montrer les tenues puisque tu veux les voir.

Il farfouilla parmi tous les vêtements, une véritable montagne entassée dans un coin de la grotte, avant de remettre la main dessus. Il les ressortit avec un air triomphant. Il les étala soigneusement par terre, comme s'il s'agissait là de vêtements fort chers et de haute couture, qu'il ne fallait pas abîmer.

- Madame la princesse, voici sous vos yeux les vêtements de nos honnêtes livreurs de poulets. Qu'en dit sa Majesté des Bois ?

Il fit une pause et ajouta ensuite :

- Et oui. Nous avons livré le poulet le jour où je t'ai vue la première fois. Si tu veux tout savoir, j'ai même partagé la brioche avec Hyriel.

Il se tut, pour la laisser observer les tenues comme elle voulait. Pendant ce temps, il escalada la paroi de la grotte pour sortir. De la même occasion, il constata que le soleil était déjà haut dans le ciel. Cassandre était avec lui depuis l'aube de la veille, soit plus d'une journée et toute une nuit. Là-bas, on devait s'inquiéter pour elle et son absence pouvait provoquer du remue-ménage. C'était affolant comme le temps passait vite quand on racontait une histoire !

Il s'accroupit au bord du trou pour interpeller Cassandre. Il était temps qu'elle pense à rentrer si elle ne voulait pas s'attirer de soucis.

- Cassandre, il n'est pas loin de midi. On doit se demander ce que tu fais, là-bas.

Lorsque Cassandre cessa de rire, elle était épuisée mais cela fait quand même du bien. Sylvère l'appela et lui montra sa belle collection de costumes. La fillette ouvrit les yeux, émerveillée, et se pencha pour les examiner pendant que son grand frère cherchait celui utilisé pour duper le baron aux crochets idiots.

"Au fait, tu sais que moi aussi j'ai rencontré le baron ? Il était le poulet d'ailleurs !"

Alors que Cassandre se rappelait de ce moment pénible ua marché, elle poussa un cri de joie en découvrant un costume de bergère. Il était trop mignon ! Elle en oublia ses paroles précédentes et se changea rapidement pour enfiler cette robe qui lui plaisait beaucoup. Elle posa ensuite sur sa tête une coiffe blanche qui enveloppa ses cheveux.

"Regarde ! Je suis jolie ? Je suis jolie ?"

Au même moment, Sylvère vint justement lui apporter les fameux costumes et elle se mit à tourner sur elle-même pour faire tourbillonner sa robe.

"Ils sont bien. Mais pas aussi beaux que ma robe !"

Elle l'entendit confier que Sylvère avait partagé sa brioche avec Hyriel et sourit.

"Ah oui ? Et Hyriel, il l'a aimé ?"

Alors que Sylvère s'en allait pour remonter à la surface, Cassandre retourna à l'exploration de toute cette masse de costumes. Il y en avait peut-être un encore plus beaux, qui pouvait savoir ? Elle fouilla minutieusement et les examina un à un puis les replia avec soin, soucieuse de n'abimer aucun vêtement. Brusquement, Sylvère l'interrompit pour rappeler que le soleil indiquait déjà midi. Elle leva la tête, interloquée.

"Mais... Mais c'est pas possible ! On vient de se lever !"

Cassandre baissa la tête et s'assombrit en posant le regard vers les costumes. Elle n'avait pas envie de rentrer. Elle s'amusait beaucoup trop dans cette grotte.

Cassandre finit par cesser de rire, après un certain temps, certainement épuisée par son fou rire. Il ne l'avait encore jamais vu rire à tel point et cela faisait plaisir. Il était heureux – et fier – d'être celui qui y était parvenu.

Et désormais qu'elle se trouvait au dessus du tas de vêtements, elle farfouillait dedans, les yeux brillants. Il y avait là de tout et n'importe quoi. De quoi pouvoir se déguiser en beaucoup de choses différentes. Il l'écouta évoquer sa rencontre avec le baron et allait demander des précisions, intrigué, quand elle poussa soudainement un cri de joie. Elle sortit du tas, émerveillée et toute excitée, une tenue de bergère.

Elle se changea aussitôt, visiblement ravie. Puis, elle posa une coiffe blanche sur sa tête. Sylvère la regardait faire, amusé. Elle se mit à tourner sur elle-même pour faire tournoyer les volants de la robe.

- La plus jolie de toutes, lui répondit-il alors avec un air attendri.

Parce que c'était vrai qu'elle était mignonne dans cette robe, avec cette coiffe sur la tête. Le verdict de la fillette tomba alors :

- Ils sont bien. Mais pas aussi beaux que ma robe !

- Il est vrai que rien ne pourra être plus beau que ta robe, ma princesse, répondit-il en s'amusant. Et je crois pouvoir avancer qu'Hyriel a beaucoup aimé la brioche, lui aussi !

Mais qu'importe à quel points ils s'amusaient. Il fallait qu'elle pense à rentrer. Si on la cherchait, cela pourrait attirer des intrus dans sa forêt. Un peu plus dangereux que les quelques voyageurs de passage qu'il taxait. Elle était retournée à l'exploration des tenues, qu'elle regardait avec grand soin, quand il l'appela. Aussiôt, elle releva la tête et s'offusqua. Sylvère lui adressa un sourire, avec un petit haussement d'épaules navré.

- Je sais bien, mais tu es restée longtemps...

Elle s'assombrit aussitôt, en baissant les yeux sur les costumes. Elle attrista Sylvère qui sauta de nouveau dans la grotte. Il s'accroupit devant elle et prit ses épaules dans ses mains :

- Oh, allez, ma Cassy, ce n'est pas si grave... Tu reviendras, non ? Et puis, on s'est bien amusés tu ne crois pas ? Tu pourras essayer tous les costumes la prochaine fois que tu viens, je te le promet.

Il eut un sourire pleine de sollicitude et demanda :

- Tu veux que je te raccompagne jusqu'à la lisière ?

Cassandre s'amusait beaucoup à faire tourbillonner la jolie robe de bergère et riait gaiement quand Sylvère affirmait que personne n'était plus belle qu'elle. Elle n'y croyait pas vraiment, il disait ça pour lui faire plaisir, elle le savait, mais ça faisait quand même plaisir. La fillette continuait à s'amuser à rechercher de nouvelles tenues lorsque Sylvère rappela qu'elle était restée dans la forêt bien trop longtemps.

"Il... il est quelle heure ?"

Lentement, pleine de regrets, Cassandre retira le costume de bergère et le plia avec soin puis remit sa robe à elle. Sylvère vint alors la rejoindre et lui assura qu'elle reviendra. c'était vrai. Elle était al princesse d'Aiguemorte ! Elle devait revenir sur ses terres. Elle sourit.

"Oui, t'as raison !"

Sur ce, elle grimpa ensuite pour rejoindre Sylvère et observa la course du soleil. Il était haut dans le ciel et indiquait au moins midi.

"Il est drôlement tard, oui. J'avais dit à Dame Irène que j'avais du chemin et que je dormirai sûrement en chemin. Mais là... Elle va encore s’inquiéter Puis Grace aussi doit être triste et s demander où je suis...."

Cassandre sentit son cœur se serrer d'imaginer sa petite sœur malheureuse par sa faute. Elle devait rentrer et la rassurer. Puis, lui faire des câlins et jouer avec elle. Elle n'entendit pas Sylvère la rejoindre et lui proposer de la raccompagner. Elle secoua la tête.

"Non, ça va, t'inquiète ! Je commence à bien connaitre les lieux. Et puis, c'est mon royaume, hein ! Alors comment je pourrais me perdre dans mon propre royaume ?"

la fillette rit puis fit un gros ^câlin à son grand frère pour lui dire au revoir et commença à s'éloigner, à la fois triste de le quitter et malgré tout impatiente de revoir sa petite sœur.