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Message par Dyonis Howksley de Frenn Lun 3 Aoû - 15:45

Vers la fin de la journée, un coursier aux armes de la prévôté se présente à la boutique de la Roz Azùl et y fait déposer un pli scellé à l'attention de Dame Irène d'Aubeville. L'homme ne s'attarde pas, ignorant les voisins qui se seront mis parfois aux fenêtres, intrigués par la venue d'un tel légat dans la rue tranquille. La tenancière du commerce, ouvrant le courrier, pourra découvrir les lignes suivantes, que Dyonis s'est empressé de faire rédiger par la prévôté après le passage d'Alexandre (où bien sûr, comme promis, rien ne mentionnera que c'est le petit esclave qui a été le délateur) :



De la Prévôté de Braktenn,
à Madame Irène d'Aubeville,

Madame,
Il est parvenu à nos informateurs que l'esclave Cassandre, anciennement servante au Lupanar de notre bonne ville, a des agissements qui ne sauraient être tolérés davantage, aussi bien en raison de son âge que de son statut. Elle a déjà été vue plusieurs fois seule dans la forêt d'Aiguemorte. Elle déambule dans les rues de la cité. Elle a été repérée dans les bois en compagnie d'individus douteux. Certains propos que tiendrait du reste l'incriminée laissent à penser qu'elle abuse, sur des semblables, du leste qui lui est octroyé au quotidien.
C'est par considération du jeune âge de cette esclave que nous préférons, dans un premier temps, procéder à ce simple rappel à la loi auprès de vous, sa nouvelle propriétaire. Dans l'espoir que vous sachiez la ramener à la raison, lui rappeler la place qui est la sienne et tout mettre en oeuvre pour que ces débordements ne nous soient pas de nouveau signalés.
Il est de notre devoir de vous rappeler qu'au terme des articles 567 et 567.2 de notre Législation, tout esclave signalé à plusieurs reprises pour tendance à la rébellion et fréquentations inconnues de son maître, encourt une exposition au pilori après sectionnement de la lèvre. L'article 567.3 précise qu'en cas de récidive, l'esclave subit une flagellation et la Cour peut décider de le retirer à son maître si ce dernier s'avère trop laxiste et donc partiellement responsable des débordements.
Ceci est le premier et dernier avertissement. Les prochains signalements au sujet de l'esclave Cassandre feront objet des punitions mentionnées ci-dessus.

Bien cordialement

Ce 25 novembre 1597,
Du service d'ordre de la capitale,
Pour faire valoir ce que de droit.



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Message par Cassandre Velasquez Sam 15 Aoû - 14:41

Après les émotions de la matinée, la journée s'était déroulée de manière relativement calme. Cet imbécile d'Alexandre avait emmené les enfants sur son âne et ne pas supporter sa présence répugnante arrangeait Cassandre. Depuis son retour hier, elle redoutait de le recroiser, hanté par la pensée que ce misérable avait osé les dénoncer. Par bonheur, hier il avait eu le bon goût de découcher. Par culpabilité ? Aurait-il honte de son action et de la rencontrer à nouveau ? Par peur d'une vengeance ? Cela se pouvait.

Peu après le départ de ses enfants, Dame Irène était remontée se reposer. La culpabilité revenait l'assaillir. Pourquoi n'avait-elle pas t-elle pas su museler ses sentiments ? Ce n'était pas si important que ça. Elle était si gentille. Elle ne méritait pas sa colère et ces mots. Mais ce qui était fait était fait. Elle devait l'accepter et vivre avec. Elle parlait tout à l'heure d'une discussion. De quoi s'agirait-il ? Reviendrait-elle sur l'incident ? Elle commençait à avoir un peu peur.

Pendant la journée, la boutique ne désemplit pas aujourd'hui et plusieurs clients ne cessaient de passer la porte. Cassandre les salua poliment puis écouta leurs demandes. Certains souhaitaient connaitre l'avancement de leur commande et la fillette partait observait la progression puis assurait que celle-ci serait prête. elle enjolivait joliment les choses et s'arrangeait pour ajouter une flatterie discrète qui plaisait à l'homme ou la femme qui se tenait devant elle. Quand il s'agissait de clients qui cherchaient sans précisions, elle les orientait dans leur choix et suggérait les articles plus onéreux en prenant soin de dissimuler le prix. Elle ne se résolvait à le dire qu'au moment où le client devenait intérressé. En tous les cas, les affaires marchaient bien et Dame Irène serait satisfaite des fruits de cette journée.

Puis vint ce moment quand l'après-midi commença à toucher à sa fin où un légat se présenta et déposa une lettre à l'intention de Dame Irène. Cassandre le reçut avec humilité sans rien laisser paraitre de ses réelles humeurs. De toute manière, cette visite n'était pas une surprise. Eldred lui avait dit que cet idiot de baron ferait parvenir un rappel de loi en qui prétendraient que des gens l'avaient aperçu en forêt. Comme si ça pouvait être vrai. Elle avait toujours été discrète. Mais ce mensonge devait protéger le délateur. Dommage. Il s'était exposé tout seul, comme le grand imbécile qu'il était, devant son complice. Elle retint un sourire narquois devant l'officiel mais ne put s'empêcher que leur réseau, encore un peu faible, se révélait malgré tout très solide. Grâce à Eldred, ils pouvaient tout connaitre à l’avance et anticiper. Si ce Dyonis savait.. Finalement, il était même encore bien plus dit qu'Alexandre en laissant sans aucune crainte un entretien se dérouler devant des esclaves. Les esclaves étaient des meubles, selon la loi, mais des meubles avec une conscience. Cette insouciance coûterait tôt ou tard cher à ce maudit royaume.

Lorsque le légat repartit, Cassandre hésita puis estima que ce serait mieux de prévenir Dame Irène. De toute manière, elle le saurait tôt ou tard. Autant gagner du temps. Elle se dirigea vers les escaliers et appela :


"Il y a un message pour vous."

Elle poursuivit d'un ton sec et dur.


"De la prévôté."
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Message par Irène d'Aubeville Dim 16 Aoû - 13:30

Irène n'avait pas vraiment réussi à dormir. Elle avait pourtant essayé d'occulter Cassandre, Alexandre, toutes ces histoires de disputes... Mais rien à faire. Surtout que l'enfant s'agitait beaucoup à son goût. Sentait-il la tension ambiante ? Les bébés étaient sensibles... Et celui-ci ne pouvait être réconforté que par sa voix, il ne connaîtrait jamais celle de son père. Elle s'était recroquevillé à cette pensée. Antoine... Il lui manquait tellement. Même ses colères, ses mauvaises humeurs du matin lui manquait. Leur maison, sur le port, où elle était certaine qu'ils verraient grandir leurs enfants... Pourquoi avait-il fallu que cette tempête vienne tout détruire ?

Le sommeil l'avait pourtant gagné et elle avait somnolé quelques temps. Cependant, alors qu'elle allait enfin sombrer dans les bras de Morphée, on avait frappé à la porte. Irène avait soupiré pour repousser les couvertures. Elle entendit alors la voix de Cassandre. Un message ? elle se massa doucement les tempes et descendit lentement, une main sur son ventre. Cet escalier lui faisait de plus en plus peur... Les marches n'étaient pas faites pour une femme enceinte. Elle craignait chaque fois de tomber. Elle arriva enfin en bas et le ton de Cassandre ne lui plut pas. Il se passait quelque chose. Elle fronça les sourcils et alla lire la lettre vers son bureau. Bien lui en prit puisqu'elle dut s'y appuyer. Elle finit même par s'asseoir, les larmes aux yeux. Est-ce que tout ça ne suffisait pas ? Est-ce qu'il fallait en plus qu'on la menace de lui enlever Cassandre et qu'elle mette sa vie en danger. Irène tenta de tenir mais ne résista pas longtemps. Elle finit par laisser échapper un sanglot puis des larmes, qu'elle tenta de cacher en posant une main sur ses yeux.

Cette fois, c'en était trop... Qu'est-ce qu'elle avait bien pu faire pour que ces aléas lui tombent dessus, les uns après les autres ? Qu'était la prochaine étape ? Qu'elle meure en couche comme le craignait Cassandre ? Que ses enfants se trouvent à la rue, sans personne pour les aimer ? Irène sentit ses pleurs redoubler. Elle n'en pouvait plus, elle ne comprenait plus pourquoi, comment... Elle ne savait plus...
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Message par Cassandre Velasquez Dim 16 Aoû - 15:59

La lente descente de Dame Irène ressemblait à un supplice. Comme un avant-goût de ce qui l'attendait en bas. Cassandre en avait mal au cœur. Elle aurait dû voler la lettre, la détruire et prétendre que cette visite était une erreur, que l'homme se rendait dans une autre boutique si elle en aurait entendu parler. Cela aurait mieux voulu. Dans son état, avec la grossesse, les paroles méchantes de ce matin, c'était tout simplement horrible à vivre.

Cassandre la contempla avec tristesse, laissant ses sentiments apparaitre sur son visage, Dame Irène découvrir le contenu de cette missive atroce. Elle n'avait pas besoin que celle-ci lise à haute voix. Elle retraçait les idées de ce stupide Dyonis de laisser croire que des gens l'avaient vu en forêt pour ne pas renseigner que c'était le rat le véritable coupable de cette délation indigne. Quant à lui suite, encore plus effroyable, ce n'était que la description habituelle des sévices que ce pays aimait à employer sur les esclaves qui refusaient de se plier à leurs règles. Elle les connaissait par cœur mais comprenait avec douleur que Dame Irène les découvrait pour la première fois.

Malgré sa promesse de contenir ses sentiments, Cassandre s'avança et prit un court instant la main de al mère de famille.


"C'est une lettre affreuse, n'est-ce pas ?"

Elle relâcha la main et soupira.

"Mais ce n'est pas ça qui me fera renoncer. Ils ne savent rien, qui plus est. J'en sais même beaucoup plus que la prévôté que les origines de cette lettre. Voyez-vous, il vit ici un sale rat, répugnant, qui s'est rendu il y a trois jours au château du baron au crochet. Il m'a dénoncé. Disant que je me rendais souvent en forêt sans en comprendre les raisons. Il a eu peur ensuite qu'on sache que ça vienne de lui. Alors, ce Dyonis a promis que son nom ne serait pas mentionné, que le rappel à loi indiquerait uniquement que des gens m'avaient vu aller en forêt. Le mensonge était bien pensé. sauf que ce Dyonis est un idiot. Je n'ai même pas envie d'en rire. la situation est juste... pitoyable. Elle illustre à quel point les esclaves perdent toute âme aux yeux des nobles. Nous ne sommes que des meubles qui se déplacent, sans conscience. Dyonis a laissé l'entretien se passer dans un bureau où travaillait deux de ses esclaves. dont un qui est un de mes amis et membre de notre réseau. Vous devinez comme ça à quel point c'est facile d'avoir eu tous les renseignements ?"

Cassandre s'exprimait d'une voix calme, détachée de ses colères. Au fond, tout ceci était inhabituel. Les maîtres ne faisaient pas attentions à leurs esclaves. C'était comme ça.

"Dyonis et le rat pensent que je subis de mauvaises influences. ils ont tort. c'est moi qui influencent les choses. Quand j'ai rencontré par hasard un esclave en fuite, j'ai eu cette intuition de l'aider, par solidarité, comme c'est le devoir pour tout esclave d'en aider un autre s'il le peut. je pense que vous comprenez de qui il s'agit. C'est, bien sûr, Achille. Je lui ait offert cette identité pour masquer la sienne. Nous avons parlé et nos désirs se sont croisés. il a alors évoqué un homme, esclave lui aussi, qui travaillait au château de Frenn. Mes idées se sont... amplifiés. En le rencontrant, oui, l'idée de notre révolte est vraiment née. Si je devais décrire notre réseau, je dirai que l'homme de Frenn et moi sont les meneurs, lui par ses capacités de chef, moi par le fait que je lie tout le monde, Achille est le cerveau qui planifie les actions.. Il y a encre d'autres, tous aussi animés par ce même désir de changer cette société injuste. A part Sylvère. Sylvère... C'est aussi moi qui l'ait recruté mais je suis certaine qu'il ne prend pas tout ça au sérieux. Comme toujours."

Elle laissa le temps à digérer ce gros morceau de l'histoire. c'est consistant et indigeste. et puis, il lui fallait des arguments pour la persuader de la laisser poursuivre. Cela paraissait impossible mais mener une rébellion semblait impossible. Qui n'essayait n'obtenait rien.

"Je sais que vous inquiéter pour moi. oui, je peux mourir. Oui, je peux subir des châtiments terrible. Et je n'ai pas peur. Je suis préparée à ça, Irène. Je sais, depuis des années, ce qui arrive aux esclaves désobéissants. Mais je ne veux plus baisser al tête. Je ne veux plus ramper. Aujourd’hui, je suis bien. Mais dehors, combien d’esclaves souffrent-ils ? Combien d'enfants se retrouvent-ils à la rue car il n'y a plus personne pour prendre soin d'eux après la mort de leurs parents ? Et puis.. Avez-vous entendu parler de l'Hôpital Général ? Officiellement, c 'est un lieu où accueille les infirmes et les mendiants, où ils seraient bien soignés, apprendraient un bon métier... Dans la réalité, c'est un enfer. les pensionnaires sont soumis à un travail pénible à un rythme pas possible, sans pause, pour le salaire misérable d'un sou par jour. Vous appelez ça une vie, vous ?"

La colère bouillonnait en elle et revenait la posséder. Songer à toutes les irrégularités de ce royaumes la mettait hors d'elle.

"De toute façon, qui y a t-il à espérer d'un royaume qui ne tient pas ses engagements ? Que pensez-vous de cette alliance rompue avec Djerhan ? Vous y croyez, vous, à ces fameux traitres qui auraient dénoncé l'accord de paix ? Qui pourrait être assez stupide pour fâcher un Empire aussi puissant que celui de Monbrina ? Non, tout ça, c'est une manipulation du Roi pour attaquer un nouveau territoire, l'annexer et déporter de nouveaux esclaves. Il ne s'arrêtera jamais. Et Kalisha, elle croit, que c'est sa faute, car elle n'est pas tombée enceinte... Bien sûr. Tout est de la faute des filles d'Eve, n'est-ce pas ?"

Songer à la situation de sa grande sœur soumises au pouvoir des hommes de la noblesse lui fit penser aussitôt à ce maudit prêtre qui avait osé prononcer ces paroles honteuses à son procès. Le ventre de Cassandre se tordait d'aigreur.

"Irène... vous savez pourquoi je suis devenue esclave ? Je vivais dans les rues. Au début, tout allait bien. Nous avions un grand frère pour nous amener à manger. puis, il a été arrêté et exécuté. Nous avons dû apprendre à nous débrouiller. Ce jour-là, j'avais faim. Faim comme vous n'avez jamais connu ça. j'étais faible. Ma tête tournait. Mon corps était lourde. je sentais que si je me laissais tomber, je ne saurai plus me relever. Je ne voyais plus. ou mal. j'avais... comme des visions. Et là, j'ai pris une pomme sur un étal. Un soldat m'a vu et arrêté. J'ai été jugé et il y a eu un prêtre qui a intervenu. Voici ses mots."

Cassandre adopta une voix rocailleuse et glaciale, proche d'une intonation masculine.

"Cet fille d'Eve nous prouve que le péché originel se grave à elle dès le plus jeune âge. Comme la Eve originelle, elle est fautive. Il lui faut un tuteur pour se redresser enfin."

Elle avait envie de vomir à réciter ses mots qui s'étaient gravés en elle. Sa voix redevint normale.

"C'est stupide, n'est-ce pas ? C'est encore plus stupide quand on réalise que j'ai ensuite été vendue à un lupanar. Une fille d'Eve qui porte en elle le péché originel vendue à un lieu de prostitution ? Ils ont même pas de suite dans leurs idées absurdes. Nous, les femmes sommes soumises à leurs lois et leur morale répugnantes. je suis sûre, Irène, que vous avez déjà entendu ces réflexions horribles que les voisins peuvent dire. Que vous devriez pas vivre seule, que vous devriez vous remarier, que vous donnez un modèle épouvantable à vos filles.. Quand je les entends, j'ai mal au cœur pour vous. Les choses doivent changer. Personne ne devrait pouvoir décider de la vie d'une autre personne, qui elle puisse être."

Cassandre se rappela à cet instant des explications que Achille lui avait fourni le mois dernier lors de cette réunion.

"Vous saviez qu'il y a deux ou trois siècles, je me rappelle plus, la date exacte, pardonnez-moi, mais une femme pouvait tenir librement un commerce et disposer de leurs économies ? Elles pouvaient parfaitement être veuves et ne pas avoir avoir à se remarier, sans autorité aucune d'un homme sur elles. Les choses sont devenues stupides à cause de la loi... euh Sadique. C'est un code bête qui s'inspirent des idées de l'Antiquité Romaine. Là dessus, je ne connais pas grand chose mais de ce que je peux avoir entendu parler, ils étaient fous ces Romains ! Vous comprenez, Irène ? C'est pour ça qu'on ne doit pas perdre espoir. Les femmes ont eu du pouvoir à un moment donné et on peut le reprendre. Il suffit d'y croire et de se battre."

Que pouvait-elle ajouter de plus pour convaincre ? Cassandre hésita puis repensa à ces Romains. il y avait là un bon angle.

"En parlant des Romains, Irène, vous souvenez des Saints que l'on apprend à l'église ? Songez à Saint Laurent qui subit un long supplice pendant trois jours en train de rôtir comme un poulet. Songez à Saint-Sébastien qui a été transpercé de flèches ? Songez à Sainte-Cécile qui fut décapitée et endura une agonie de trois jours car le bourreau l'avait raté ? Irène, ne comprenez-vous pas ? A ce moment de l'histoire, ces gens n'étaient pas des Saints mais des rebelles. Ils sont morts pour changer les choses. Comme nous serions prêts à le faire. Je ne veux pas mourir, Irène. Mais je ne veux pas vivre no plus, Irène, dans un monde injuste sans rien faire pour le changer."

Malgré la passion qui lui venait, Cassandre s'exprimait d'une voix calme et tentait de se modérer. Elle savait que Dame Irène allait être effrayée. Mais cette fois, elle avait décidé d'être sincère. Entièrement sincère.

"Je vous aime, Irène. Vous, et les enfants. les trois. Je suis bien ici. Mais je ne veux pas qu'il puisse vous arriver quelque chose. Alors... Alors vous estimez que ça soit trop dangereux, je veux bien partir. j'irai vivre dans la forêt. Sylvère et Hyriel ne sont plus là, à cause du rat, mais Sylvère m'a montré pas mal de cachette. Et il y a un autre membre du réseau et Achille. Et puis l'homme de Frenn passerait aussi. Je ne suis pas seule."

Elle n'était plus seule, corrigea-t-elle en pensée.

Anxieuse, Cassandre observa Dame Irène et attendait de connaitre sa réaction. De ses mots se décideraient la poursuite de sa vie.
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Message par Irène d'Aubeville Lun 17 Aoû - 23:06

Irène met un moment à retrouver un souffle qui ne se change pas en sanglot. Elle est fatiguée, si fatiguée... Elle ne pensait pas avoir de telles épreuves à essuyer en arrivant à la capitale. Elle souffle en songeant que tout cela a un sens. Ça a forcément un sens. Dieu a un plan et tout ce qui arrive maintenant ne prévoit que de futurs bonheurs. Elle l'espère en tous cas... Et s'il faut tenir, elle tiendra, comme le navire dans la tempête.

Cassandre commença alors à parler. Irène se tourna vers elle et la regarda. Elle fronça les sourcils quand elle parla d'un dénonciateur. Les pièces du puzzle commencèrent à se mettre en place. Cassandre ne parlait ainsi que d'un seule personne.

- Alexandre... C'est Alexandre qui est allé vous dénoncer ?

Elle porta une main à sa bouche, horrifiée. Mais ça... Ça expliquait tout. Non, pas tout... Ca ne faisait que trois jours, pourquoi le détestait-elle d'avance ? Elle aurait voulu lui poser la question, puisqu'elles étaient lancées sur le sujet mais la fillette ne s'arrêta pas en si bon chemin. La suite la terrifia. Ces mots n'étaient pas ceux d'une enfant de son âge, ils allaient beaucoup trop loin, visaient beaucoup trop haut.

- Cassandre...

Les mots restèrent bloqués dans sa gorge. Quelle folie... Irène ne comprenait plus rien et sa migraine ne l'aidait pas. Était-ce parce qu'elle n'avait pas connu la morsure des fers ? Mais elle voulait en libérer Cassandre... Sa petite fille. Elle voulait la voir libre de faire ses propres choix et heureuse. Mais cette maudite marque à son épaule la brûlait manifestement bien trop pour un jour la laisser en paix.

Elle s'effraya définitivement en l'entendant dire qu'elle n'avait pas peur de mourir. Non, pas ça ! Elle était trop jeune, trop innocente. Elle secoua la tête. Elle ne voulait pas en entendre davantage. ce n'était pas la vie qu'elle voulait pour elle. Elle voulait la maintenir hors de tout danger, lui faire retrouver son enfance perdu. mais lui semblait définitivement impossible.

C'était trop tard... Le constat brûla les lèvres d'Irène et fit souffrir sa tête. Elle écouta à peine son monologue sur Drejdan. Tout cela était loin, si loin d'eux, même si Kalisha était un peu rentrée dans leur famille étendue... Mais qu'y pouvaient-ils, eux, pauvres gens du commun ?

La tristesse l'envahit davantage à son discours sur les filles d'Eve. Oui, bien sûr qu'elle savait. Elle aussi était femme et aux yeux de l'Eglise, coupable, plus pécheresse que tout les autres, alors même qu'elle portait à bout de bras une maison, des enfants. Et elle en avait assez d'entendre ce discours oui. Mais pas comme ça... Pas ainsi... Elle observa Cassandre avec pitié en prenant connaissance de son histoire. Elle aurait voulu effacer toute cette souffrance, mais n'avait pas le pouvoir de revenir dans le passé.

Elle soupira en l'entendant égrainer des exemples historiques. Oui, elle savait que ces femmes étaient libres, bien plus libres qu'elles. Mais on ne pouvait pas savoir le lieu où l'époque dans lesquelles on venait au monde. Elle secoua violemment la tête à sa conclusion et posa ses mains sur ses épaules.

- Cassandre... Sainte vierge, mais tu t'entends ? Certes, je te l'accorde, tout cela ressemble bien à une bataille mais les femmes ne sont pas totalement démunies. Regarde-moi, la mère Suzanne, la Reine Alma ! Crois-tu que nous soyons soumises et complètement impuissantes ? Nous sommes capables de grandes choses aussi et nous les faisons. je sais que ça a l'air difficile mais nous ne sommes pas aussi pieds et poings liés que tu le dis. Il y aurait des améliorations à faire, je te l'accorde, mais sûrement pas comme ça. Ce qu'il faut que nous gagnons, c'est le respect d'autrui. C'est ainsi que nous encouragerons de jeunes femmes à devenir indépendantes et de jeunes hommes à les considérer en égales. Mais enfin... Nous n'avons pas besoin de prendre les armes. Nous n'avons rien perdu, au contraire, nous continuons à gagner tous les jours. Et dans plusieurs générations, peut-être même que des femmes seules à la tête d’État ou de commerce seront monnaie courante. Je sais que ça semble injuste que nous ne puissions pas en profiter mais nous préparons le terrain pour nos filles et nous affirmons également notre liberté, un peu plus chaque fois.

Elle l'agrippa un peu plus quand elle parla des Saints.

- Nous ne parlons pas de la même chose, Cassandre ! Il s'agissait de foi, ici, c'est de la politique. Ce n'est pas du tout la même chose. les Saints étaient des bienheureux, assurés de l'amour de Dieu. Vous, vous êtes des personnes en colère, une colère que je comprends, je t'assure mais qui n'amènera rien de bon. Toi qui parles sans cesse des Romains, tu n'as pas aussi entendu comment ils ont fini ? Les révoltes d'un bout à l'autre de l'Empire qui ont fini par le disloquer et plonger ses habitants dans la terreur et l'incertitude ? On ne résout pas la violence par la violence. Si vous renverser tout ça, tous les gens que vous vouliez aider se trouveront démunis, certains deviendront sans doute beaucoup trop violents, voudront mener des massacre, pour leur propre justice et écraseront vos idéaux. Ce sera le chaos, Cassandre et je refuse que mes enfants puissent vivre ça.

Elle posa ensuite une main sur sa joue et s'agenouilla près d'elle pour la suite.

- Moi aussi, je t'aime. C'est ce que j'ai voulu te dire de façon très maladroite ce matin, je te prie de me pardonner... C'est pour ça que je ne veux pas que tu fasses ça. Pense à Grâce, que dira-t-elle si elle sait que sa grande soeur risque sa vie ? Qu'est-ce que je devrais lui dire si tout cela est vain ? Ou si, comme je te l'ai dit, cela n'amène rien d'autre que le malheur ?

Elle baissa la tête en repensant à ses sombres pensées du matin. Elle lâcha Cassandre et détourna le regard.

- C'est moi qui te laisse libre de partir. En te prenant avec moi, je voulait te rendre ta liberté, que tu ne sois plus contrainte et qu'un jour même peut-être, on te retire ton statut d'esclave.

Elle soupira.

- Mais j'ai échoué et je vois bien que tu n'es pas heureuse ici. Alors si tu préfères t'en aller, le choix t'appartient. Je ne te retiendrais pas, surtout que je sais que t'enfermer ne servira à rien.

Les larmes lui revirent aux yeux. Pardonnez-moi, Mère bienheureuse de notre Seigneur, je n'aurais pas pu être aussi forte que vous...
Irène d'Aubeville
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Message par Cassandre Velasquez Mar 18 Aoû - 11:15

Dame Irène se retenait difficilement de ne pas pleurer. Cassandre le sentait et en avait de la peine. Elle ne méritait pas ces souffrances. Dès le début de ses explications, elle comprit l'identité du rat. Elle secoua la tête.

"Ouais... J'aurai pas dû jouer avec lui comme ça. Mais il est tellement bête, tellement servile... Je ne pouvais déjà pas l'aimer depuis la fois où il a crié en pleine taverne après Achille que celui-ci était esclave. Non mais, c'est pas une langue qu'a cette vermine de troll, c'est un moulin à paroles ! Mais s'il était juste bavard... Mais un esclave qui dénonce d'autres esclaves... ça c'est impardonnable."

Il y avait autre chose d'encore plus impardonnable. Une chose qui lui brûlait la gorge.

"Et si y avait que ça.. mais ce rat, ce rat répugnant a aussi dénoncé Hyriel. Hyriel qui est infirme comme lui.. Hyriel qui est si gentil, qui aide les autres... Ils n'ont rien à lui reprocher, juste des rumeurs idiotes. Hyriel..."

Elle avait une dette de vie envers le guérisseur. Sans lui, comme sans Louise, elle n'existerait. Tôt ou tard, elle devrait trouver moyen de le rembourser.

Au fil de son exposé, Dame Irène encaissait plus ou moins le coup de ces révélations. Comprenait-elle ? Sans doute. Elle était intelligente. Mais l'accepter.. Elle avait une vision optimiste de l'existence, elle ne connaissait rien des noirceurs de ce monde. La fillette eut un soupir quand elle l'entendit citer la mère Suzanne ou la reine d'Espagne en exemple, comme pour contredire ces arguments.

"Ces femmes ont du pouvoir, oui, mais elles ne représentent qu'un très faible échantillon. Combien de femmes ont atteint leur niveau de compétence ? Dans la noblesse, elles font figure d'exception, non ? Et dans le peuple... Dans le peuple, il y a si souvent des femmes qui se retrouvent dans des conditions difficiles. Songez à la mère du rat. Et si une femme ne peut ou ne veut se marier, elle arrive difficilement à vivre. Surtout si elle a un enfant. Les bordels que comptent cette ville sont remplis de femmes de bonne volonté mais qui n'ont aucune chance, qui n'ont eu que cette porte de sortie pour continuer à vivre. La prostitution ou le cimetière. on ne laisse aucun choix aux femmes. L’Église blâme les prostituées, elle les renie... Mais elle n'a qu'à mieux traiter les femmes aussi. Et encore, en ville, pas mal de femmes arrivent à avoir un peu d'instruction et à être indépendante. Parlons maintenant des campagnes. Là, aucune femme n'est instruite. Les hommes le sont assez peu eux aussi. En résultat, les paysans ne savent rien de leurs droits, se laissent voler, abuser..."

Cassandre songea aux idées d'Achille, soutenues par Sylvère et Eldred. Elle ne comprenait pas bien lors de la réunion. Maintenant si. Sans doute parce que Sylvère lui avait montré l'importance de la lecture.

'"On a besoin d'instruction. Pour tout le monde. Achille... Achille prépare la rédaction d'un écrit, quelque chose pour éveiller les consciences, qu'on distribuera en premier dans les villages de campagnes. On n'a pas prévu de mouvement violent. On n'est pas taillé pour ça."

En tous cas pas avant un bon moment. Mais on aurait le temps d'y revenir. Ou pas. Mais Dame Irène n'avait pas besoin de le savoir. Elle s'insurgea soudain sur son exemple des Saints. Cassandre se mordit un instant les lèvres. C'était peut-être pas un bon exemple. mais c'était trop tard maintenant.

"Il leur fallait quand même du courage pour y arriver. Les Saints... La colère.. A part moi, il n'y a personne n colère dans notre groupe. L'homme de Frenn est... raisonné. Et Achille, lui, il ne fait jamais rien sans avoir calculé au minimum trois l'angle de son cosinus. et puis, Sylvère... J'ai vraiment besoin de développer là ? Vous trouvez, vous, que Sylvère est un homme en colère ? En plus, cet idiot, je suis sûre qu'il n'en veut même pas au rat, lui, de l'avoir dénoncé."

Ils n'avaient pas eu le temps d'en parler mais Cassandre en était à peu près certaine. Il avait une confiance un peu trop prononcée sur la nature humaine.

Cassandre sentit l'émotion l'étrangler quand Dame Irène s'agenouilla pour poser les mains sur les épaules. Elle baissa la tête, penaude.


"Je sais. Je ne voulais pas dire ça tout à l'heure. Mais.. c'est juste... Ma maman, c'est ma maman. je ne peux pas considérer quelqu'un comme ma mère. Vous.. Vous, je vous verrai plutôt comme une tante ou une marraine."

Elle garda la tête baissé à la suite de ces questions embarrassantes. Que répondre ? Elle ne voulait pas peiner Dame. mais elle ne voulait pas mentir non plus.

"Je... Je ne veux pas renoncer. Et les autres... ils ont besoin de moi. Achille a besoin que je lui apporte de la nourriture et des informations. Et il a besoin de moi pour porter des messages entre lui et l'homme de Frenn. C’est moi qui ait commencé. je ne peux pas les abandonner. Les gens qui renoncent à leurs responsabilités... Ces gens-là sont des gens et je ne veux pas être lâche !"

Dame Irène la lâcha et détourna le regard pour lui avouer quelles avaient été ses intentions en la recueillant. Elle poussa un soupir las.

"Perdre mon statut d'esclave... c'est impossible, ça. Une fois qu'on devient esclave, c'est à vie. Il n'y a aucun affranchissement possible. a moins d'un service exceptionnel rendu à la Couronne. Toutes ces lois sur l'esclavage, je les connais par cœur. Il n'y a nul part un vice de forme."

Elle poussa un autre soupir.

"'Ils sont décidément bêtes. s'ils nous mettaient des conditions d'affranchissements possibles, ça nous rendrait certainement plus dociles et volontaires. mais si on retire tout espoir, qu'il ne reste rien..."

Brusquement, Cassandre eut un sursaut quand Dame Irène prétendit qu'elle ne serait pas heureuse ici. Elle se mit à crier, oubliant sa promesse de ne plus laïusser éclater ses sentiments :


"C'est pas vrai que je suis pas heureuse ici ! Je.. J'aime bien être ici. c'est.. agréable. j'aime jouer avec avec Grâce et m'occuper de Ludovic. j'aime bien m'occuper de la boutique, trouver le moyen de vendre le plus de trucs possibles à un clients.. J'aime bien faire la cuisine et le servir le soir quand on mange ensemble... J'aime bien...   Je n'ai pas envie de partir. Mais c'est juste... Juste j'ai aussi d'autres choses que je veux faire. Je ne veux pas être qu'une petite fille."
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Message par Irène d'Aubeville Mar 18 Aoû - 23:20

Irène écouta attentivement lorsqu'elle détailla son dégoût à propos d'Alexandre. Elle réfléchit à toute vitesse. Mais oui... Comment avait-elle pu passer à côté de cela. Ils étaient simplement trop différents tous les deux... Des caractères opposés, l'un résiliant, l'autre révolté. Bien sûr que son inaction et sa passivité face aux événements devaient la révolter. Irène se sentit idiote. C'était pourtant parfaitement logique, pourquoi avait-elle été incapable de le voir ? Serait-elle en train de devenir aveugle, à force d'avoir trop de choses à fixer dans le même temps. Elle soupira mais refusa de s'abandonner au désespoir. Elle allait redoubler de vigilance et elle parviendrait à faire leur bonheur, à tous.

Irène se passa une main sur le visage quand elle lui apprit ses dénonciations. Mais à quoi pensait-il ? Cette fascination pour le seigneur de Frenn finirait par le perdre. Elle se mordit la lèvre en commençant à se ranger aux idées de Cassandre. Il ne lui avait pas tout dit... Elle aurait peut-être à nouveau une discussion avec lui lorsqu'il rentrerait. Lui qui mettait tant en avant le pardon et la gentillesse, pourquoi faire une chose pareille ? Si c'était pour se faire mousser, c'était un coup bas. Elle fronça cependant les sourcils puis le haussa à l'évocation de la vermine de... Peu importe, elle lui fit comprendre par un regard qu'elle ne voulait pas de ça dans sa maison. Autre chose l'arrêta.

- Hyriel ? Qui est Hyriel ?

Elle sentit une légère nausée lui venir aux lèvres et secoua la tête.

- Cassandre... je comprends un peu mieux... mais s'il te plait, appelle Alexandre par son prénom. Je peux comprendre que tu sois en colère... mais il reste un être humain. Et tu te bats pour qu'on respecte les esclaves, tout comme moi, alors reconnais-le aussi comme un de tes semblables. Je sais que c'est difficile et l'une des choses les plus difficiles qu'on puisse demander mais il faut aussi savoir pardonner.

Elle soupira de nouveau quand elle affirma que les femmes n'avaient pas encore assez.

- Mais c'est un début, Cassandre, il ne faut pas le voir comme un échec... Pour nos mères, cela n'aurait pas été possible. Pour nos filles, ça le devient, c'est ça qui est extraordinaire et nous permet d'aller de l'avant. Et il n'y a pas que dans la noblesse, j'ai connu aussi des femmes qui comme moi menait de front leur vie de famille, parfois seules. Et la mère d'Alexandre est un cas parmi d'autres. Toutes les femmes ne sont pas battues, comme toutes les femmes ne sont pas heureuses comme mon amie Marie. Nous avons toutes des histoires différentes et particulières.

Elle ne put que hocher la tête quand elle parla de l'instruction.

- Pour ça, je suis d'accord... Malheureusement pour cela, il faudrait plus d'argent dans ce domaine...

Elle se passa une main sur le visage. Combien de fois le père Jacques lui avait-il dit qu'il aimerait tant ouvrir une école paroissiale pour que de petits enfants défavorisés puissent apprendre à lire, avec la Bible. C'aurait sans doute été une magnifique initiative. Mais il manquait toujours d'argent... Elle soupira lorsqu'elle affirma ne pas vouloir de mouvement violent.

- Cassandre, je ne suis pas idiote. Je sais que tu es capable de me mentir, parce que tu es très intelligente pour ton âge. C'est pour je te supplie juste, chaque fois que tu voudras faire quelque chose de penser à nous et à la vie de tous ces gens que tu peux bouleverser si quelque chose se passe mal. je ne veux pas te priver de ta liberté, pas maintenant et j'espère pouvoir te faire confiance, comme je pourrais le faire avec un adulte.

Elle baissa la tête à l'évocation de la colère. Oui, maintenant, elle s'en rendait vraiment compte. Et elle ne pouvait rien contre. il faudrait qu'elle l'extériorise, peu importe comment. Cependant, elle retrouva un peu le sourire quand Cassandre et elle s'expliquèrent sur les évènements du matin. Elle posa une main sur sa joue.

- Va pour marraine dans ce cas...

Sa voix tremblait d'émotion et continua avec la suite.

- Cassandre... les gens avec toi ont l'air d'être des adultes... Et je pense qu'ils peuvent comprendre qu'une jeune fille a aussi des choses à vivre, de son côté, surtout si on lui a volé son enfance. Tu es encore jeune pour avoir un poids pareil sur les épaules.

Elle eut un léger sourire à l'évocation de son statut d'esclave.

- Rien n'est impossible, surtout pas pour moi. Tu ne me connais pas encore assez pour savoir que je suis affreusement têtue. Et je te rappelle que j'ai un frère général et un autre cardinal alors j'ai aussi des alliés de poids, sans doute autant que moi.

Elle lui concéda son point suivant d'un hochement de tête. En effet, carotte valait mieux que bâton dans de nombreux cas même si c'était aussi un grand outil de manipulation. L'Etat préférait sans doute tenir bien sagement en laisse les insurgés pour le moment, sans qu'ils aient la possibilité de sortir la tête de l'eau.

Elle sursauta elle aussi au cri de Cassandre et porta une main à son ventre par réflexe. Elle papillonna alors des paupières pour ne pas laisser échapper de nouvelles larmes.

- Je... Cassandre, c'est la plus merveilleuse chose que tu pouvais me dire...

Elle secoua la tête à la suite et laissa échapper une larme. Elle avait déjà entendu ça quelque part...

Je ne veux pas être qu'un honnête commerçant comme les autres, je veux mettre le monde à tes pieds, aux pieds de nos enfants. Un jour, je te le promets, nous verrons plus grand, mon amour.

- C'est vraiment dommage que tu n'aies pas connu Antoine... Vous vous seriez sans doute très bien entendus...
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Message par Cassandre Velasquez Mer 19 Aoû - 11:47

Dame Irène était décontenancée par la dénonciation dont s'était rendu coupable Alexandre. A juste titre. Cassandre remarqua brusquement le froncement de sourcils dès l'instant où la fillette avait prononcé le gros mot et elle baissa aussitôt le regard. Avec son grand frère, c'était amusant d'en dire. Il faisait toujours une tête si comique. Au contraire, Dame Irène... Il existait une telle force désapprobatrice dans ses yeux que Cassandre perdait face à elle toute espièglerie. L’incident disparut heureusement vite, remplacée par la question sur Hyriel. Un sourire illumina aussitôt le visage de l’enfant.

"Hyriel... Hyriel, c'est le meilleur guérisseur au monde. Et c'est une personne si gentille, si généreuse.. En début d'année, il m'a sauvé la vie. j'étais malade, j’aurai dû mourir. Ils m'auraient laissé mourir au Lupanar. mais Louise m'a porté chez Hyriel en forêt. Il m'a soigné et m'a gardé une semaine chez lui. Et il a jamais voulu qu'on paie les soins. Il a même pas voulu que je fasse le ménage. Il voulait juste que je me repose. Il aide plein de gens en ville, il soigne des malades, il donne des remèdes... Il sait tout faire !"

Cassandre rayonnait de détailler longuement les nombreuses qualités de son ami pis elle s'assombrit e songeait ce qu'il risquait.

"Mais comme il est infirme, qu'il a des béquilles, des attèles aussi, les gens pensent que c'est un méchant sorcier. Dyonis.. cet idiot le fait rechercher. Il est vraiment bête ! Alors que lui aussi est infirme ! Tout ça parce que ce rat a confirmé l'avoir vu en compagnie de Sylvère."

Dame Irène la sermonna à cet instant pour lui demander d'appeler Alexandre par son prénom. Ses arguments étaient justes. mais elle n'avait aucune envie d'être correcte avec et imbécile. Elle marmonna, renfrognée.

"C'est pas après l'esclave que j'en ai mais après sa personne, à ce qu'il est, ce qu'il dégage.. C'est juste une petite merde ! Si vous saviez tout ce qu'il a dit au château de Frenn ! Il a osé dire plein de choses horribles sr les zarkotiens ! Je lui pardonnerai jamais ! Et j'espère que cette petite merde mourra dans des souffrances atroces !"

La fillette garda la tête, de méchante humeur, et devina que Dame Irène allait al gronder pour son langage et ses manières. Mais elle n'avait aucune envie d'être polie envers l'autre imbécile.

Leur conversation se poursuivit et Dame Irène reprit pour citer des cas de femmes. Il y en avait des instruites, il y avait qui s'en sortaient.. Mais aux yeux de Cassandre, ce n'était pas assez Elle ne répondit cependant rien. Elle ne voyait pas quoi ajouter. L'enfant laissa le flot se poursuivre puis se raidit quand Dame Irène insinua qu'elle pourrait mentir.


"Je ne mens pas là ! Je ne sais vraiment pas ce qu'on va faire par la suite. Nous n'avons que le plan de l’impression de tracts pour le moment, c'est tout. Mais je suis prudente. Oui, je pense à vous. Vous attirer des ennuis c'est bien la dernière chose que je veux faire. "

Sa voix se baissa net quand elle entendit que Dame Irène lui ferait confiance comme à une adulte. C'était rare, ça. D’ordinaire, à part Eldred, tout le monde la traitait comme une gamine.

Les explications sur l'incident de ce matin s’enchainèrent et Cassandre fut soulagée que Dame Irène les accepte et pariasse plus détendue. Elle avait eu peur de sa réaction. Elles retournèrent sur leur groupe et sur son jeune âge. elle soupira.


"C'est marrant, Sylvère dit la même chose. Mais moi j'ai pas envie de les abandonner. Et puis Achille, l'autre personne.. Ils sont seuls en forêt, ils n'ont pas forcément le moyen de bien manger.. Je dois leur apporter de la nourriture. Je ne peux pas les laisser avoir faim. Est-ce que vous savez que c'est avoir faim ? je veux dire vraiment faim ? De sentir votre estomac vous faire mal. d'avoir la tête lourde. d'avoir les yeux qui voient à peine. je ne veux pas laisser des gens avoir faim. Je ne veux pas."

Ils en vinrent à évoquer cette idée folle de lui retirer son statut d'esclave. Dame Irène avait beau prétendre avoir des frères hauts placés, cela lui paraissait utopique. Elle haussa les épaules.

"Moi, je suis Saint-Thomas : je crois les choses que je peux toucher. Je préfère me raccrocher aux choses que je peux faire et avoir plutôt que d'espérer ce qui pourraient ne pas arriver."

Elle eut un sourire ému de voir Dame Irène suite à sa déclaration. pour une fois, elle lui causait pas d’inquiétude... La fillette eut ensuite un regard étonné sur les paroles qui vinrent après.


"Antoine... C'était votre mari, c'est ça ? Le papa de Grâce ? Il.. il me ressemblait ? Pourquoi vous dites ça ?"
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Message par Irène d'Aubeville Ven 21 Aoû - 22:01

Irène fut ravie qu'elle entende qu'un gros mot n'avait pas sa place sous son toit. Elle se détendit un peu en entendant son récit à propos d'Hyriel.

- Je vois... C'est donc un guérisseur. S'il t'a sauvé la vie, je ne peux qu'approuver et l'en remercier.

Mais pourquoi Alexandre avait-il fait une chose pareille ? Elle ne saisissait toujours pas. Pourtant, cela ne l'aiderait en rien et il n'y avait aucun intérêt. Alors quoi, c'était sa morale ? Sa volonté de servir Dyonis au point qu'il en devenait aveugle aux conséquences que cela avait sur les autres ? Elle avait vraiment du mal à comprendre. Il lui manquait des pièces et elle comptait bien les obtenir.

Irène soupira au constat de Cassandre sur les infirmes.

- Tout ce qui est étrange, tout ce qui échappe à la compréhension des gens leur fait peur... Et automatiquement, ils pensent que la personne en question est du côté du Diable, ce qui est souvent faux. Et tu sais, Ysengrin et Hyriel habitent la forêt et les gens qui habitent ainsi aux marges ne plaisent pas aux gens de pouvoir comme le Premier Conseiller.

Elle soupira. ne pouvait-on pas pourtant laisser les gens comme ils le voulaient ? Quel mal y avait-il à vivre dans un forêt, surtout qu'Ysengrin en parlait avec passion, comme s'il vivait au Paradis ? Elle secoua la tête. il y avait peut-être aussi ces histoires de brigantages et d'autres chose qu'elle ne connaissait peut-être pas encore sur son ami. Le vol était malheureusement puni et elle se doutait que Dyonis voulait mettre la main sur ces gens, quand bien même ils ne faisaient plus rien de mal.

La suite la fit grimacer. Comment lui faire entendre que se mettre ainsi en colère ne changeait rien.

- Je peux entendre ce que tu dis, mais s'il te plait, essaie de modérer ton langage. T'énerver ainsi ne le fera pas changer du jour au lendemain, tu le sais. Et surtout, rien ne sert de lui souhaiter du mal. Mon frère Matthieu se laisse consumer par cet état d'esprit et regarde-le maintenant ; il est aigri et surtout seul. Ce n'est pas ce que je veux pour toi. Je sais que ce n'est pas facile de vivre avec des gens que l'on apprécie pas, mais souvent on n'a pas le choix et autant que tu t'y habitues dès maintenant.

Irène soupira en regardant ailleurs par la suite. Elle poursuivit avec beaucoup de sérieux et une pointe de tristesse dans la voix.

- Je tâche de m'y préparer. je ne suis pas idiote tu sais, j'ai eu ton âge et j'ai aussi cacher des choses à mes parents mais là, nous parlons de quelque chose qui pourrait avoir de plus grandes conséquences.

Elle la regarda un peu plus tendrement.

- Mais je sais que tu feras aussi tout pour nous épargner.

Elle secoua la tête lorsqu'elle parla de nouveau de son action. Bien sûr qu'elle savait qu'elle ne renoncerait pas aussi facilement... mais elle aurait voulu qu'elle puisse aussi vivre simplement. Elle resta un moment silencieuse à sa question sur la faim.

- Non. Mais j'ai connu des gens pour qui c'était le cas. Quand j'allais aider le père Jacques le dimanche, je voyais des malheureux qu'on devait parfois porter et traîner pour qu'ils puissent franchir le seuil de l'Eglise. Je sais bien que tu dois te dire que j'ai toujours vécu dans l'opulence et les belles choses mais je ne me suis pas enfermée dans une tour d'ivoire.Jje voulais voir et savoir ce qu'il se passait en bas, ce qui arrivait à ceux qui ne pouvaient pas se nourrir, aux femmes qui devaient abandoner leurs bébés parce qu'elles ne pouvaient même plus les nourrir avec leur propre lait. Je peux comprendre aussi que tu ne souhaites pas les abandonner sur ce plan-là. Il est difficile de vivre avec le ventre vide.

Elle sourit à l'évocation de Saint-Thomas. Elle se rappelait l'infirme qu'elle avait connu qui était bien loin de son saint patron, au contraire de Cassandre. Quelque part, c'était amusant. Elle devint plus pensive lorsqu'elle évoqua Antoine. Elle mit encore un moment à répondre.

- Antoine était mon époux, oui. le père de Grâce et Ludovic, et de lui aussi.

Elle posa une main sur son ventre. Son petit miracle... Son dernier enfant... Elle souffla un peu pour chasser les larmes qui venaient à ses yeux.

- Il voyait toujours plus loin, toujours plus haut... Comme toi... Il pensait à tout, à changer le monde, alors que moi, j'étais satisfaite dès lors que nous et nos enfants étions heureux. Et comme disait mon père, il avait un feu sacré, un peu comme toi.

Elle ajouta avec un sourire et un air malicieux.

- Et un sacré caractère, surtout quand il se mettait en colère.
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Message par Cassandre Velasquez Sam 22 Aoû - 16:39

Dame Irène écoutait le récit conté sur Hyriel et semblait ne pas avoir de préjugés sur son compte. Tant mieux. Et puis, rien de plus normal. On ne devait pas se méfier d'un guérisseur aussi incroyable. Si elle, si méfiante normalement, affirmait qu'il était gentil, c'était qu'il était gentil. Non mais !

Dame Irène garda un temps le silence. a quoi pouvait réfléchir ? Cassandre avait peur. Elle n'aimait pas ça quand les adultes restaient sans parler et qu'elle ne savait pas ce qu'ils pensaient. Elle ne pouvait pas s'adapter et réfléchir au prochain tour. Finalement, Dame Irène confia son ressenti sur le sort réservé aux exclus, à tous ceux qui ne rentraient pas dans les cases. La fille ne pouvait faire autre chose qu'opiner.


"Sylvère... Je peux comprendre. les rumeurs ont gonflé ses actes et crée un sentiment d'insécurité; Mais Hyriel... Hyriel es un être si bon, dévoué aux autres... Il ne mérite ces calomnies."

Cassandre se décida à laisser ce sujet de côté. Elles ne pourraient pas changer les choses par une seule discussion. La fillette écouta au début le sermon que Dame Irène lui faisait sur al colère d'un air impassible. Ce discours était cliché. Oui, il ne fallait pas s'énerver. Il fallait être gentil. Il ne fallait pas faire de vagues. Elle eut un bref sursaut en l'entendant ensuite évoquer son frère le cardinal, le maître du rat. oncle Matthieu. Il était.. consumé par la haine ? Elle essayait de se rappeler de l'image laissée par l'homme sur la grande place, le jour où Isabelle l'avait confié à cette famille mais ça ne suffisait pas à se faire une bonne représentation.

"Oncle Matthieu... Il est en colère ? Mais c'est un cardinal ! Un religieux ! Or, les religieux, ils doivent respecter les commandements bibliques. et la colère, al colère, c'est un péché capital. Comment il pourrait se laisser consumer par la colère ?"

Il y avait une contradiction qui vrillait son esprit logique. Les religieux appliquaient bêtement les écrits bibliques, à la lettre, sans se poser de questions. Mais si un d'eux, censé pourtant être austère, les enfreignait, c'était que quelque chose n'allait pas. Elle savait que des prêtres se permettaient des libertés. Notamment sexuelles. Elles en avaient vu et entendu parler au Lupanar. Mais c'était pas pareil. La tentation de la chair, les hommes ne pouvaient pas lutter. Plusieurs des filles de l'établissement lui avaient expliqué que leur métier était utile à la société car ça évitait de mauvaises conduites ailleurs. Mais la colère, c'était un sentiment que l'on pouvait contrôler. Alors pourquoi un cardinal se laisserait dominer par ça ?

"C'est pas logique. Pas logique du tout."

Dame Irène revenait sur les conséquences que pourraient avoir leurs idées de révoltes puis lui adressait un sourire en affirmant avoir confiance en elle. Cassandre éprouva une forte forte gêne et ne sut répondre. Comment le pourrait-elle ? elle savait à peine penser en cet instant, déstabilisée par la gentillesse de cette mère de famille.

Encore confuse par cette confiance qui lui était témoignée, Cassandre demeura silencieuse alors que Dame Irène décrivait
quelques unes des actions entreprises pour aider les plus nécessiteux. Si seulement d'autres gens, plus nombreux pouvaient le faire. Si seulement ceux qui possédaient un bien plus grand pouvoir avaient une idée de ce qui se passait en bas. Mais eux ils avalaient des dizaine de plat en un seul repas. Comment ils pourraient soupçonner qu'on ne mangeait pas à sa faim ? elle se rappela avoir surpris lors d'une de visites à Monthoux la préparation du souper. Il y aurait eu de quoi nourrir vingt familles !

Leur conversation se poursuivit à évoquer le mari défunt de Dame Irène. Antoine... Cassandre l'écoutait en parler et sentait à quel point sa perte lui faisait mal. L'amour, ça rendait idiot, et ça faisait mal quand l'autre disparaissait. Elle retint un soupir. Les sentiments, c'étaient d'un pénible ! Elle n'osait pas poser de question. dame Irène avait peut-être seulement envie de parler. Que devrait-elle répondre ? La fillette se sentait perdue par ce tournant prise par la discussion.
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Message par Irène d'Aubeville Dim 23 Aoû - 22:00

Irène posa une main sur l'épaule de Cassandre quand elle la vit triste.

- Je comprends, Cassandre. S'il est si gentil que tu le dis, j'espère que Dieu le tiendra en Sa Sainte Protection pour qu'il ne lui arrive rien. Mais je suis certaine qu'il a pris également toutes les précautions pour se mettre à l'abri.

Elle vit bien qu'elle n'entendait rien à son discours sur la colère. Elle soupira. Ça viendrait... Elle s'assagirait avec le temps et comprendrait, un jour. Elle pencha la tête quand elle prit une mine étonnée et comprit à ses questions. Elle secoua la tête.

- Il n'en a pas conscience... mais je pense que sans se l'avouer, il en veut à beaucoup de gens, aux personnes malfaisantes qu'il a pu croiser et lui ont donné cette vision si noire de la vie, à notre grand-oncle qui l'a enlevé trop tôt à notre famille... Et surtout... je pense qu'il s'en veut à lui-même, de ne pas avoir su refuser cette vie dont il ne voulait pas vraiment. Seulement, maintenant qu'il y est, il se laisse consumer par cette colère qu'il ne comprend pas et la reporte dans ce qu'il pense être un combat pour le Bien.

Elle repensa à ce fameux jour, dont elle ne se souvenait pas mais que Joseph lui avait raconté, quand leur grand-oncle avait pris Matthieu sous le bras, avec la ferme intention de l'"éduquer". Il n'en parlait jamais mais Irène était certaine que cela cachait quelque chose. Et ces regards qu'il lançait souvent à Pauline, la façon dont il l'avait regardé, dès la première fois où leur père l'avait présenté à la famille comme la fiancée de Joseph. Elle soupira à la remarque de Cassandre.

- L'être humain n'est parfois pas très logique... C'est ce qui le rend si complexe.

Elle soupira. Si seulement ce monde pouvait avoir un peu plus de logique. Tout ne serait pas si compliqué. Elle ne serait peut-être pas ici, à discuter avec Cassandre de sa relation avec Alex, qui elle aussi manquait de logique sur les bords.

Elle sembla gênée par son affirmation de sa confiance. Elle lui caressa un peu le dos pour lui confirmer qu'elle était sincère.

Quand elles passèrent à Antoine, Irène vit bien la lueur de gêne dans les yeux de Cassandre. Elle avait remarqué la même parfois chez Sylvère et plus encore chez les membres de sa famille lorsqu'elle évoquait son mari. Tout le monde esquivait le sujet. Pourquoi ? Pensait-on que ça lui ferait du mal ? Au tout début sans doute mais... maintenant... elle avait envie... non, elle avait besoin d'en parler. Elle prit une grande inspiration et regarda Cassandre avec beaucoup de douceur.

- Cassandre, si tu veux me poser des questions, tu le peux. Je pense tous les jours à Antoine et il restera certainement l'amour de ma vie mais... maintenant que le choc est passé et que cela fait plusieurs mois... Je suis disposée à en parler. Surtout si c'est avec toi. Tu fais partie de cette famille aussi, c'est légitime que tu connaisses son histoire.
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Message par Cassandre Velasquez Lun 24 Aoû - 11:26

Cassandre eut un petit sourire, soulagée que Dame Irène ne fasse aucune remarque sur Hyriel. Elle aurait détesté que l'on dise du mal de lui. Elle préféra ne rien dire sur la localisation actuelle. Moins il y avait de gens informés, mieux ça valait. Et puis, elle avait promis de l’épargner, non ? Alors c'était mieux de ne rien lui apprendre. On ne pouvait dire ce qu'on ne connaissait pas.

Elle l'entendait rapporter ces faits sur votre frère et ces révélations lui amenaient de nouvelles questions.


"Mais... Pourquoi il ne pouvait pas dire non à cette vie ? C'était pas un esclave, lui ! Et pourquoi votre père l'a laissé être emmené par un homme méchant ? Il ne voulait plus de lui ?"

Elle n'aimait pas ça ne pas comprendre et déceler des contradictions. Pourquoi l'être humain devait-il être contradictoire ? C'était quand même plus simple quand on respectait la logique et qu'on savait à quoi s'attendre.

Leur conversation passa ensuite sur le mari défunt de Dame Irène et Cassandre, toujours gênée, ne savait pas quoi dire devant les souvenirs qui semblaient remonter. Elle entendit cette femme lui demander de poser de questions. Elle souhaitait en parler. Mais que pouvait-elle demander ? Elle n'était très assurée.

"Ben.. Je ne sais pas trop. Euh.. Il était comment Antoine ? Il était grand ? Il ressemblait à Grâce ? Il faisait quoi comme métier ? Vous viviez où ? Et vous vous êtes rencontrés comment ? Vous vous êtes mariés quand ? Il y a longtemps ? Et.. Quand il est mort, c'était.. comment ? De maladie ?"

Passés les premières questions, Cassandre devenait peu à peu plus franche et en posait de plus en plus personnelles et précises. Elle marchiat encore ur des oeufs cependant, craignant de rouvrir une faille émotionnelle.
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Message par Irène d'Aubeville Lun 24 Aoû - 20:09

Irène soupira aux questions de Cassandre. Si seulement il avait su dire non à temps... Mais les choses n'étaient malheureusement pas si simples.

- On est parfois esclave sans le savoir. La chaîne ou la marque ne fait pas tout, tu sais... Parfois, les maîtres sont même encore plus enchaînés que les esclaves... On porte tous une chaine à notre façon. Nous avons tous des entraves, des contraintes qui nous empêchent de vivre comme nous l'entendons. Il est même impossible de les voir pour certains. Comme pour son frère.

Elle soupira de nouveau.

- On avait tracé ce destin pour lui, j'imagine qu'il ne voulait pas décevoir nos parents... Après tout, il était le troisième et après marc qui allait reprendre le commerce de notre père et Joseph qui allait prendre les armes, ne restait que l'Église pour lui. Notre grand-oncle avait surtout remarqué qu'il avait une bonne mémoire, notamment des Saintes Écritures et qu'il savait utiliser son talent oratoire. Au fond, il n'était pas méchant, non... Juste ambitieux et lorsqu'il a vu Matthieu, il a vu une opportunité de placer quelqu'un de notre famille dans les plus hautes sphères de l'Église. Il avait tellement de rêves qu'on vite partagé mes parents que Matthieu n'osait rien dire, pour ne pas les décevoir. Il a fait ce qu'on lui a dit de faire.

C'était triste et elle savait bien que c'était pour ça qu'il ne voulait plus parler à Paul. Lui était le quatrième, celui qui avait eu le droit de faire ce qu'il voulait. Pas étonnant que la rupture entre eux ait été nette. Cela attristait pourtant Irène, elle qui savait qu'ils s'entendaient très bien auparavant. Mais tout n'était peut-être pas perdu avec la future naissance de son enfant.

Lorsqu'elles revinrent à Antoine, Irène sourit en voyant que Cassandre se déridait et posait plein de questions. Oui, ça lui faisait vraiment du bien de se souvenir. Elle poussa un soupir en souriant, cherchant les réponses les plus précises.

- Il était beau et... eh bien, il avait une taille plutôt normale, il était moins grand que Joseph mais plus que Matthieu. Oui, Grâce lui ressemble beaucoup, elle a ses yeux surtout, ceux d'Antoine étaient tout aussi bleus.

Elle ferma un peu les yeux pour se rappeler un peu mieux. Les embruns, leur maison près du port...

- Il était armateur et commerçant. Il possédait cinq bateaux et aimait embarquer à leur bord pour faire des voyages et lier de nouveaux contacts à l'étranger. Nous habitions près du port, dans une grande maison blanche et bleue. De notre balcon, nous pouvions voir la mer. J'y allais souvent quand j'étais enceinte de Grâce. J'aimais aussi aller dans un salon qu'Antoine m'avait laissé. je pouvais l'aménager comme je voulais et j'y recevais souvent des amis.

Elle rit un peu quand vint le sujet de la rencontre.

- Il était le principal prétendant auquel mon père me destinait. Cependant, avant de conclure les fiançailles, il a voulu que nous puissions nous rencontrer, pour que nous voyons si nous pourrions bien nous entendre. J'étais encore chez mes parents et j'attendais dans le salon. J'étais nerveuse, parce que je n'avais que quinze ans alors que lui en avait déjà dix-neuf. Ma mère m'avait autorisé à porter une de ses robes et quelques bijoux. J'avais même pu me poudrer. Puis il est entré et toutes mes craintes se sont évanouies. Je le trouvais charmant et il a tout fait pour me mettre à l'aise. J'ai alors su que je serais très bien avec lui, que nous aurions un bon avenir et des enfants choyés. Nous nous sommes mariés deux ans plus tard, après d'autres entretiens. J'avais une belle robe bleue, avec une longue traine en dentelle. Je suis tombée enceinte de Grâce six ans après.

La question suivante la fit baisser la tête. Elle prit une grande inspiration.

- Non, il... Il est mort en mer. Il avait eu des promesses d'un contrat alléchant et il y a vu une chance pour nous, pour monter dans l'échelle sociale. Il est parti dès qu'il a pu en me promettant de revenir vite et riche. Seulement... Il n'est jamais revenu. On m'a apporté la nouvelle du naufrage quelques mois après. Je me suis sentie complètement vide pendant plusieurs semaines. J'ai beaucoup pleuré et j'espérais encore un miracle et le voir revenir... Mais j'ai dû me résoudre à abandonner cet espoir, pour penser à l'avenir et aux enfants. Nous avons dû vendre presque tous nos biens pour rembourser les coûts perdus. Il a fallu quitter notre maison et nous rendre chez mon frère aîné, Marc. Il nous a accueilli mais je savais bien que ce ne serait que temporaire. Je me suis reprise et j'ai décidé de venir ici, pour ouvrir un commerce, avec l'aide de Juan, le parrain de Ludovic.
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Message par Cassandre Velasquez Lun 24 Aoû - 23:26

Cassandre écoutait les réflexions sur les personnes qui pourraient être esclaves sans s'en rendre compte. Elle n'arrivait pas à comprendre. Comment on pourrait l'être sans le savoir ? Ne pas avoir de liberté, être dépendant... On s'en rendait forcément compte. Ou alors on était idiot. Elle n'osa pas cependant développer as conclusion. Le cardinal Matthieu Cassin restait son frère et Dame Irène n'aimerait pas entendre que celui-ci était un idiot.

Même si c'était la vérité.
Mais la plupart des gens n'aimaient qu'on dise la vérité.

Cassandre écouta la suite sur les parents qui avaient organisé la position de leur second cadet sans prêter véritablement attention si cela lui plaisait. Elle songea aussitôt à son père qui la formait au métier de vigneron, parce qu'elle aimait ça, parce qu'elle disait vouloir reprendre la ferme.


"Mais pourquoi vos parents ont pas demandé son avis à oncle Matthieu ? C'est pas bien de laisser son enfant..."

Sa phrase resta en suspens. Elle songea à une certaine chose. Son frère. Elle voulait l'oublier mais elle ne pouvait pourtant omettre qu'elle en avait eu un de frère. C'était lui l'héritier de la ferme. Celui à qui son père enseignait avant.

"Non.. Les parents, ils décident de tout pour l'avenir de leurs enfants. Mais... c'est pas bien. Mon frère... j'ai eu un frère avant. De dix ans mon aîné. C'est lui qui devait reprendre al ferme. Papa lui apprenait. Mais il détestait ça. il cherchait toujours une excuse pour ne pas l’accompagner. Et il découchait. Il y avait toujours des rumeurs sur lui au village. On disait qu'il avait une vie de débauché. Agathe était toujours agacée. Et c'est moi qui prenait après ses mauvaises humeurs... Puis... Une nuit, mon frère est parti. Avec une partie des économies de papa. C'est depuis ce jour que papa a commencé à m'apprendre son métier."

Cassandre baissa la tête. Ça faisait mal de prendre un autre point de vue sur la situation.

Peu après, Cassandre écouta ainsi Dame Irène décrire ce mystérieux Antoine puis leur maison sur un port lointain. Elle en arriva presque à l'imaginer et à sentir les embruns de la mer. La fillette fronça les sourcils en entendant que leur première rencontre avait été organisée. Elle trouvait que ça manquait de naturel.

"Alors, c'était une rencontre au hasard ? moi, je trouve ça pas romantique. c'est quand même mignon quand on s'attend pas à tomber amoureux. Comme grand frère et grande sœur ! Ils sont trop mignons !"

Elle eut soudain une mine offusquée et posa la main contre sa bouche.

"Euh.. Vous direz pas ça à Sylvère, hein ? Il doit pas savoir que je les trouve mignons ! Moi, je suis la petite sœur. Mon rôle c'est de les embêter !"

Elle garda le silence puis écarquilla les yeux en entendant quand était née Grâce.

"Mais c'est un peu tard six ans après le mariage ? Il était absent Antoine ? ou alors il était puceau ? il savait comment vous faire un bébé ?"

Elle gloussa à cette pensée, sans comprendre la gêne qui allait découlait pour la mère de famille.

Le récit se poursuivit ensuite et en vint à évoquer la mort d'Antoine et de ses conséquences. Cassandre ne sut pas quoi dire. Elle entrevoyait que la vie avait bousculé à cet instant et n'avait pas été facile mais la fillette ne savait quoi ajouter. Elle songea alors à sa maman puis se décida à parler.


"Moi, je suis sûre qu'il est parti quelque part. Comme maman. Les âmes des morts, ils errent ici et ailleurs mais ils finissent par revenir vers les personnes qu'ils ont aimé. Surtout si celles-ci pensent à elle. Moi, je sens maman. je sais que dès fois elle est là. Comme Zita ! Zita est morte depuis longtemps mais comme je la prie elle vient de temps en temps m'accompagner. Les âmes de ceux qu'on aime, elles peuvent pas nous quitter. "
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Message par Irène d'Aubeville Mar 25 Aoû - 23:16

Irène voyait bien que son discours provoquait beaucoup de questions. C'était normal, Cassandre n'avait pas encore eu l'occasion de voir et de réfléchir l'être humain comme elle avait pu le faire. Elle s'y était surtout penchée bien plus qu'elle lors de ses salons si passionnants qui lui manquaient beaucoup. Elle réfléchit ensuite à sa question et pencha la tête.

- je pense qu'ils croyaient sincèrement qu'ils seraient heureux. Matthieu était certainement le plus fervent catholique de la maison. Et il connaissait de nombreux passages de la Bible par coeur. Aux yeux de tout le monde, il avait le profil parfait... mais les choses ne sont pas si simples. En réalité, je pense que s'il avait pu avoir une famille et sa situation actuelle, il serait plus heureux et moins désespérément lancé dans ses projets démesurés pour l'Eglise.

Elle ne put qu'hausser les épaules à la suite.

- Malheureusement oui... Mes parents m'ont bien choisi un mari, même si mon père a pris soin de me laisser aussi voir si cela me convenait réellement. Si j'avais dit non à Antoine, je pense qu'il l'aurait accepté.

Elle écouta ensuite le récit du frère de Cassandre. Elle lui accorda un sourire compatissant et posa une main sur son épaule.

- Je comprends. Ca n'a pas dû être facile pour vous deux. Ca a dû être aussi difficile pour toi de devoir tout reprendre alors que ça non plus, tu ne l'avais pas forcément choisi.

Elle hésita un moment avant d'ajouter.

- Tu sais, un jour, uniquement si tu en as le besoin et l'envie bien sûr, j'aimerai que tu me parles un peu plus de ta famille.

Elle se laissa ensuite emporter par son récit, regardant de temps en temps les réactions de Cassandre. Elle semblait envoûté par les décors et les couleurs qu'Irène tentait de lui retranscrire. Elle sourit en haussant les épaules à sa remarque sur leur rencontre.

- On ne peut pas faire aussi romanesque que ton frère de toute façon... Et puis, d'une certaine façon, c'était aussi un peu du hasard. Quel pourcentage avions-nous de vraiment nous plaire ?

Elle pouffa ensuite et secoua la tête en mimant un geste de silence.

- Oh, ne t'inquiètes pas pour cela, je ne dirais rien.

Elle ne put se retenir d'éclater de rire ensuite. seigneur, cette petite avait bien trop de franchise quand elle le voulait. Elle rit encore plus en espérant que ce pauvre Sylvère n'en ait pas trop fait les frais, même si elle se doutait qu'elle n'hésitait pas à le charrier aussi souvent que possible. Elle retrouva un peu se contenance en soufflant, pour lui répondre.

- Tu sais Cassandre, ces choses-là prennent parfois du temps, on ne commande pas à la Nature un bébé en claquant des doigts... Et non, Antoine s'y connaissait très bien... Il avait été dépucelé bien avant de me connaître. C'était moi qui n'était pas du tout expérimentée... c'est pour cela que nous avons pris le temps de nous connaitre dans l'intimité avant... avant d'essayer de faire les bébés comme tu dis. Et oui, il était parfois absent... Souvent des mois, pour son travail. Ca a été même un an, une fois. C'est justement après ça, qu'un mois après, j'ai été enceinte.

Les souvenirs affluaient, stimulés par son récit. Elle sourit puis soupira un peu. Cela lui semblait très proche mais si lointain dans le même temps. Comme si elle avait vécu cela des millénaires auparavant. Ainsi était la mémoire... Elle observa Cassandre exposer sa théorie sur la mort. Son regard se fit lointain, avec un vague hochement de tête.

- J'ai le sentiment aussi qu'Antoine est parfois près de moi, qu'il m'encourage, qu'il me soutient... Il veille sur nous, d'où qu'il soit, j'espère du Paradis... Avec mes parents.

Elle sourit à Cassandre en posant une main sur son épaule.

- Et nous continuons à les faire vivre, par notre mémoire que nous transmettons.
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Message par Cassandre Velasquez Mer 26 Aoû - 11:21

Cassandre écouta la réponse fournie sur la décision qui avait motivé ses parents quant à l'avenir de leur fils. Elle releva la tête, pensive, quand celle-ci songea que l'oncle Matthieu aurait été plus heureux s'il avait eu une famille.

"Dites, pourquoi les curés, ils peuvent pas se marier ? On dit qu'ils sont mariés à Dieu. Mais c'est.. bizarre. Comment on peut se marier avec un être qu'on voit pas ? C'est quand même... une vie solitaire. Et pis, ça marche pas ! Il y a plein de curés qui fréquentent les bordels !"

Sur ces paroles, elle arbora une mine sérieuse pour prononcer une réflexion importante, comme une grande penseuse qui aurait déjà longtemps analysé la vie.

"Les hommes, ils ont besoin de sexe. C'est comme ça. Et l'église, elle est bête de pas le comprendre !"

Dame Irène revenait sur ses confidences sur sa famille et elle secoua la tête quand elle la plaignait, elle.

"Non, moi, j'aimais ça cultiver, m'occuper des vignes... Ou préparer le vin. Bien plus qu'entretenir la maison comme Agathe me demandait. Oh, mais je peux en parler. j'aime bien ça me rappeler du passé. Je suis née dans un petit village à quelques kilomètres de Braktenn, dans une ferme un peu isolée. C'est mon grand-père qui l'a construit et a fait pousser les premières vignes. Puis, un jour, il s'est mariée avec ma grand-mère. Ils ont eu treize enfants. Un fils puis que des filles. Les filles, elles se sont mariées et sont parties dans des villages différents. Moi, je les connais pas. Puis, mon papa a repris l'exploitation. Puis, il s'est mariée avec maman. Ils ont eu assez vite Agathe, puis Sophia. Ce sont mes deux sœurs aînées. Agathe... Elle était sévère, toujours à me reprendre sur ce qu'il fallait faire ou pas faire. Sophia était... gentille. C'est elle qui m'a appris à coudre. Et puis un peu après, il y a eu mon frère. Il y a eu deux garçons après lui mais j'en sais pas beaucoup sur eux. Ils sont morts quand ils étaient petits. Puis après y a eu moi. Et puis après..."

Sa phrase resta un moment en suspens.

"Après... Maman est morte. Papa était triste. et en colère. il disait que c'était à cause du médecin. Agathe est devenue après ça comme maman elle disait. Puis, il y a eu mon frère qui est parti un jour, en pleine nuit en emportant une partie des économies. Papa et mon grand-père étaient prudents. Ils avaient toujours des réserves. Pour au cas où. Et il y a la grêle. La grêle qui a détruit nos ceps. Et papa qui avait des emprunts pour renouveler du matériel en tablant sur une bonne récolte... On avait un tas de dettes et peu pour vivre. Alors mes deux sœurs ont quitté la ferme pour aller en ville chercher un travail. Je suis restée à al ferme seule avec papa. Le créancier il venait tous les jours réclamer son argent. Papa, il s'est mis à écrire des lettres à ses sœurs. Il voulait qu'une vienne me chercher. Mais personne n'est venu. Puis le créancier... Un jour, la justice est venu et papa a été emmené en prison. Et puis, le créancier a pris al ferme. Et il m'a jeté dehors."

Cassandre baissa la tête se remémora avec mauvaise humeur de cet homme autoritaire puis de sa longue route sur les chemins perdus de la campagne jusqu'à son arrivée dans la capitale où tout la rendait confuse. Elle se força à sourire.

"C'est pas très joyeux, hein !"

La conversation se poursuivit ensuite sur le récit de l'ancienne vie de Dame Irène quand celle-ci était mariée et celle-ci semblait réellement apprécier de parler de toutes ces choses. Cassandre comprenait. Elle aussi aimait bien évoquer sa famille disparue ou ses amis des rues. Dame Irène pouffa ensuite sur sa remarque sur le fait que son mari ait pu être puceau lors de leur mariage puis lui expliqua longuement le phénomène. La fillette, sourit, satisfaite. Elle était quand même bien moins coincée que Sylvère ! Celui-là, si elle disait un truc comme ça devant lui, il se cacherait dans un buisson ou derrière un rideau ! Quelle petite nature quand même ! En plus, c'était pas un gros mot, juste une chose naturelle.

"Alors, une femme n'a pas de bébé dès qu'elle couche avec un homme ? Je croyais, moi. Au lupanar, Hyriel venait aider les filles en leur donnant des potions qui faisaient passer le bébé ou qui empêchaient de le concevoir. Du coup, je croyais qu'une femme tombait enceinte à chaque fois qu'elle couchait avec un homme."

Une autre idée lui vint, qui la gênait beaucoup plus.

"Mais pourquoi les femmes elles doivent pas avoir d'expérience avant le mariage ? Alors que les hommes, ils peuvent baiser librement, on leur dit rien ! Oui, je sais : pour éviter qu'elles aient un enfant hors mariage. Mais si on utilisait les bonnes potions, comme celle que Hyriel fabrique, y aurait pas risque. Alors pourquoi on laisse les femmes ignorantes jusqu'au mariage en vrai ?

Ses interrogations sur le sujet lui faisaient oublier les réflexions sur la mort et le souvenir que l'on devait aux défunts. Elle ne comprenait pas cette différence de traitement entre les hommes et les femmes. Ce n'était pas logique. Elle se rappelait des explication d'Achille, sur le mythe de Pandore, semblable à l'histoire d'Eve, mais ça l'agaçait encore plus qu'on invente des fables pour justifier ces bêtises.



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Message par Irène d'Aubeville Mer 26 Aoû - 21:52

Irène ne put d'empêcher de sourire à la remarque de Cassandre. Elle se demanda un instant si elle pouvait exprimer ses idées mais trouva rapidement la réponse.

- Cassandre, ne va surtout pas le répéter, encore moins à ton oncle, mais je me le demande aussi... Que les prêtres aient une famille ne me semble pas si absurde. On peut se consacrer à Dieu en ayant une famille. C'est au fond, un métier comme un autre et je trouve ça cruel qu'ils doivent marier et baptiser, sachant que tout cela leur est à jamais interdit.

Elle grimaça quand elle évoqua la débauche de certains prêtres. Oh oui et Matthieu faisait bien figure d'exception sur ce plan, même s'il pensait tout le contraire. Elle soupira avant de secouer la tête, l'air vaguement amusé à sa remarque.

- Oh, je dirais plutôt qu'ils ont besoin de tendresse, c'est bien différent. Tu sais, tout ce que tu as vu au Lupanar ne reflète pas forcément toutes les situations et les individus.

Elle grimaça légèrement toutefois en songeant qu'Antoine y était passé, elle en était quasiment certaine.

Elle écouta ensuite l'histoire de Cassandre avec attention elle sourit en tâchant d'imaginer sa petite maison et sa famille. Elle posa une main sur son épaule lorsqu'elle lui apprit la mort de ses frères puis leur lente déchéance.

- Je comprends. C'est triste pour une petite fille comme toi de perdre ses parents si jeune et d'une façon si horrible.

Elle soupira. Les malheurs frappaient malheureusement parfois les familles les plus innocentes. C'était si triste... Elle et ses enfants avaient eu la chance d'être relativement préservée, au moins.

- Je suis désolée de tout ce qui est arrivé. Mais maintenant, je veux que tu saches que je ferai tout pour que cela n'arrive pas encore.

Pour commencer, elle devrait peut-être se décider à écrire ses fameuses lettres à ses frères, même si elle ne souhaitait pas y penser... Elle ne voulait pas songer abandonner ses enfants alors qu'ils avaient tant besoin d'elle et qu'ils étaient tous si jeunes. Ce serait bien trop cruel. Elle pria intérieurement pour que cela n'arrive pas.

Heureusement, même si le sujet était bien intime, elles passèrent à quelque chose qui sembla dérider un peu Cassandre. En même temps, c'était une situation étrange que la sienne. Si jeune mais qui savait déjà tant de choses bien que ce ne soit pas les meilleures et les plus communes... Elle secoua négativement la tête à sa question.

- Eh non. C'est assez complexe en réalité...

Elle réfléchit un moment à la manière d'en parler mais après tout, Cassandre avait bientôt treize ans, il était peut-être temps pour elle d'évoquer ces sujets-là.

- Je ne sais pas si tu as déjà eu tes lunes... Le nom qu'on donne au sang que nous perdons tous les mois. Eh bien, un peu avant cette période, on dit qu'on entre dans la période de fertilité, c'est-à-dire là où nous les femmes, avons le plus de chance de concevoir et porter un enfant. En dehors et même pendant ces périodes, on ne peut pas savoir si ça va marcher. Et malheureusement, il arrive que pour certaines d'entre nous, ce soit compliqué... Voire impossible.

Elle grinça une peu des dents en pensant à certaines de ses amies qui se désolaient de ne pas avoir d'enfants.

- Mais naturellement, c'est souvent nous qu'on blâme... Alors que c'est parfois simplement une question de temps... Voire que c'est de l'homme que vient le problème. Mais ça, bien sûr, ce n'est pas envisageable pour ces messieurs...

Elle souffla légèrement avec agacement. Pourquoi d'ailleurs ? Pourquoi un homme ne pourrait-il pas avoir des problèmes, des faiblesses ? Pourquoi était-ce toujours à la femme d'endosser cette image ? La suite du discours de Cassandre la confirma d'ailleurs dans cette désagréable idée qu'elles étaient bien trop souvent dans cette position.

Elle grimaça un peu à la remarque de Cassandre sur les potions.

- Concernant les potions... C'est parce que c'est interdit.. L'Eglise le refuse, on ne peut enlever une vie qui n'est pas encore venue au monde.

Mais dans quelles conditions venaient parfois cette vie ? Elle considérait toute venue au monde comme une bénédiction, comme tout le monde mais un enfant, dans un bordel... Il n'y avait qu'à voir Cassandre pour se dire que c'était une bien mauvaise idée. Mais elle reverrait plus tard ces considérations.

- Mais pour le reste, je sais... Je sais... C'est injuste. Mais tu sais, ma mère m'a tout de même éduqué sur ce plan, en m'expliquant ce qui allait arriver, ce qu'il fallait faire. Cela m'a permis d'être plus sereine pour ce fameux soir et de ne pas avoir de mauvaises surprises.

Elle hésita un moment avant d'ajouter.

- C'est ce que je ferai aussi avec toi, si tu le veux, un jour, quand tu souhaiteras peut-être te marier.

Elle savait bien que pour l'instant, la jeune fille était réticente et elle pouvait comprendre. quelque soit son choix, de toute façon, elle la laisserait libre.
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Message par Cassandre Velasquez Jeu 27 Aoû - 13:23

Cassandre opina discrètement de la tête aux réflexions que soumettaient Dame Irène et qui abondaient dans son sens. Les curés devraient être mariés et avoir une famille. Ils diraient peut-être moins bêtises. Elle entendit ensuite cette explication sur un besoin de tendresse et eut une moue dubitative. Des choses aperçues au lupanar, elle ne se rappelait avoir remarqué qu'il s'agissait vraiment de tendre. Après, elle ne regardait que rarement ce qui se passait dans les chambres, uniquement quand elle arrivait à trouver un petit créneau durant le service en salle qui permettait de s'accorder un léger repos et d'espionner. La fillette eut une expression mitigée quand Dame Irène essayait expliquer que l'établissement ne reflétait pas la vie et les individus. Elle n'était pas d'accord. Au contraire, là-bas, elle avait beaucoup appris sur la nature humaine.

Peu après, Dame Irène l'écouta raconter toute l'histoire de sa famille puis s'émouvoir sur leur sort. Cassandre eut un haussement des épaules fataliste.


"C'est comme ça. Il y en a plein des familles comme la mienne. Un de mes amis, lui, avait choisi de vivre dans la rue pour aider sa famille. Ils étaient très pauvres, avec beaucoup d'enfants. Alors, un jour, à huit ans, il a décidé de es quitter pour laisser une chance à ses frères et sœurs pus jeunes que ses parents aient une part de plus à leur donner."

Cassandre ne put s'empêcher de songer à Benoit, son aîné de trois ans, celui qui l'avait découverte peu après son entrée dans la capitale et compris à quel point elle était perdue. Il s lui avait appris quelques trucs puis s'était attaché à elle, au point de lui proposer de rentrer dans sa petite bande. Son cœur se serra. Leur petite bande. Qu'en restait-il à présent, Simon, leur aîné, leur mort, était mort. Et les deux autres ? Renaud, avec sa jambe claudicante, que pouvait-il devenir ? Et Benoit ? Et s'ils étaient morts eux aussi ?

Un silence mutuel s’installait entre elles. A quoi pensait Dame Irène ? Elle semblait perdue dans ses réflexions et ce n'était apparemment pas fait. En même temps, la conversation entière ne l'était pas. Le sujet sur la sexualité eut le mérite d'alléger l'ambiance et Cassandre écouta avec intérêt les explications. C'était si rare qu'un adulte lui donne autant de détails, surtout sur un sujet comme ça. Elle sourit et comprit vite ce qu'elle disait sur les lunes.


"Je connais, oui. Au Lupanar, les filles quand elles en avaient, elles se mettaient à l'écart. J'ai eu du mal à comprendre. Puis, Hyriel, il y a quelques mois m'a expliqué. Mais lui il nomme ça des menstrues. Il sait tellement de choses, Hyriel ! Surtout en médecine... Ce doit être parce qu'il est infirme. Avec ses jambes mal formées, ces attelles qu'il doit porter en permanence, je suppose qu'il a dû chercher à comprendre ses problèmes et des remèdes. Mais sinon, pour moi, j'ai pas encore perdu de sang."

Elle baissa la tête, brusquement tremblante. Elle ne voulait pas atteindre cette période de développement. Une fois que son corps perdrait du sang chaque mous, ça voudrait dire qu'elle était femme. Qu'elle pourrait avoir des enfants. Que des hommes pourraient... Elle savait ce que certains pouvaient faire. Elle frissonna, terrifiée à l'idée de se retrouver coincée sous le corps répugnant d'un homme, que ce soit volontairement ou non. Elle finit par relever al tête, encore pâle, quand Dame Irène évoqua les potions et leur interdiction par l'église. Elle s’énerva :

"Eh bien, c'est stupide ! En quoi c'est pire de tuer une vie qui n'est jamais né plutôt que de la laisser vivre pour ne connaitre que la misère ? Il y a plein d'enfants dans la ville qui n'auraient jamais dû. Au bout du compte, ils meurent de faim, sont abandonnés ou confiés à des orphelinats !"

Sa colère passa cependant dès l'instant où Dame Irène revint sur la sexualité et l'évocation de al nuit de noces. Les paroles la mettaient mal à l'aise et Cassandre se remit à trembler. Elle s'imagina un instant allongée sur un lit à attendre qu'un homme la prenne. Elle trembla. Non, décidément, elle ne se marierait jamais. pas question qu'un homme al touche. Cette intimité lui faisait beaucoup trop peur. Et puis, elle ne voulait pas d’enfant, elle.


"Je me marierai pas. Jamais !"
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Message par Irène d'Aubeville Ven 28 Aoû - 16:22

Irène voyait bien que Cassandre était dubitative sur certaines choses. Enfin... Ce serait à elle de juger, quand elle aurait pris de l'âge et qu'elle aurait fait les différentes expériences de la vie. Elle soupira quand elle lui raconta son expérience dans la rue. Pauvres enfants... Livrés à eux-même, sans personne pour les aimer. Si elle avait pu, elle les aurait tous pris sous son toit, pour qu'ils puissent vivre comme Cassandre, une enfance à peu près normale après toutes ces misères. Dans un monde idéal, ce serait possible... Mais ils n'étaient pas dans un tel monde. Il fallait faire avec le leur. Elle soupira. Ca ne les empêchait pas de tenter de le rendre meilleur, ce qu'elle se promit de faire avec Cassandre.

- Sans doute mais tout cela est malheureux...

Elle fut ravie qu'elle passe à un autre sujet même s'il était délicat. Cependant, sa mère lui avait appris qu'être pudique n'était pas nécessaire entre femmes et surtout par entre une mère et sa fille. Enfin... entre marraine et filleule. Quand elle y repensait, cela ne lui déplaisait vraiment pas. Elle hocha la tête.

- C'est normal que tu ne le comprennes pas totalement si tu ne les as pas encore eu.

Elle s'amusa de son admiration pour son ami.

- Il a l'air très savant, en effet.

Elle comprenait mieux pourquoi on le recherchait ceux qui savaient n'étaient pas bien vu. Elle soupira. C'était bien dommage pourtant. Elle se souvenait des personnes qu'elle recevait, parfois des gens qu'elle n'avait jamais revu car en fuite à cause de leurs idées, de leurs théories. Souvent des médecins. Elle secoua la tête. Quelle idiotie, cette discipline aura pourtant bien besoin de progresser...

Elle remarqua alors l'air inquiet de Cassandre. Elle ne sut comme l'interpréter. Qu'est-ce qui tournait dans sa petite tête ? Peut-être ne souhaitait-elle pas en parler. Irène souhaita tout de même lui laisser une ouverture. Elle posa une main sur l'épaule de la jeune fille en lui souriant.

- Je comprends que cela puisse t'inquiéter. si tu veux m'en parler, sache que je suis là. Il n'est pas facile pour une femme de découvrir son corps seule.

Elle mesurait bien sa chance d'avoir une mère qui l'avait préparé à cela, aux hommes, ainsi qu'à la chose. Cela lui avait évité bien des désagréments.

Elle se tut pour la suite, quand Cassandre s'agaça. Elle ne savait quoi en penser. Cassandre marquait un point mais toute vie était précieuse. Alors quoi ? Fallait-il les sélectionner ? Juger qui était digne ou apte à vivre ? Cela lui semblait terrifiant. Mais pouvait-elle vraiment blâmer les femmes du Lupanar ? Non, elle ne pensait pas. Il fallait sans doute juger au cas par cas. Et éviter d'évoquer ce sujet avec son frère...

Les tremblements de Cassandre s'intensifièrent lorsqu'elles parlèrent de mariage. Dès qu'elle exprima son désir, Irène leva aussitôt les mains avec un léger sourire rassurant.

- Très bien. Ne t'inquiètes pas, tu seras libre de faire comme tu l'entends.
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Message par Cassandre Velasquez Sam 29 Aoû - 12:56

Dame Irène compatissait sur le sort des enfants perdus qui erraient dans la vie et devait regretter de ne pouvoir les les recueillir tous sous son toit. Un léger sourire d'insolence passa furtivement sur son visage à l'idée de rassembler tous les malheureux que comptaient Braktenn. Cette pensée la ramena ensuite à La Bible. au passage de Noé. Comment les gens pouvaient croire en cette histoire-là ? Un couple d'animaux de chaque espèce, plus quelques humains dans une seule arche ? C'était impossible de tous les faire tenir. En plus, tous ces bêtes auraient du se dévorer entre elles. Et puis, bouffer les humains assez idiots pour les accueillir. Elle soupira. Les gens étaient décidément bien stupides pour répéter siècles après siècle cette fable sans logique et sans vraisemblance.

Elle laissa passer ensuite la discussion sur les menstrues, pu désireuse de s'attarder sur le sujet, et rebondit sur le fait que son ami Hyriel soit savant.


"Bien sûr qu'il s'est savant ! C'est le plus grand guérisseur au monde ! Au monde j'ai dit ! Alors il faut qu'il soit très savant pour ça ! Il n'y a personne qui soit plus doué que Hyriel ! Et en plus d'être savant, il est gentil ! Et intelligent ! et drôle ! C'est la meilleure personne au monde, Hyriel !"

Mais après cette démonstration triomphale, le sujet strictement revenait et avec lui les ombres tapies dans son esprit. Cassandre secoua la tête, nerveuse, et se força à dissimuler son malaise.

"Non, ça va."

Mais son corps ne lui obéissait pas aussi bien que la fillette l'aurait voulu. Ses tremblements la trahissaient. Elle essaya pourtant de garder un visage neutre. Il aurait fallu parler d'autre choses. Comment détourner l'attention ? Peut-être.. Et si le rat servait pour une fois ?

"Dites... Comment on va faire pour Alexandre alors ? On lui dit quoi ? S'il sait... Il va encore tout balancer à son baron chéri."

Elle se rappela à ce moment des accusations sodomites lancés au procès du jeune homme.


"A croire que ce baron soit son amant pourq u'il le couvre sans cesse comme ça !"
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Message par Irène d'Aubeville Mar 1 Sep - 21:16

Irène remarqua sans mal que Cassandre évitait avec soin le sujet plus approfondi des lunes. Cela lui faisait sans doute peur. Elle pouvait comprendre. Elle aussi avait été effrayé la première fois que sa mère en avait parlé et il y avait certainement de quoi. Découvrir que ses draps étaient souillés de sang au matin devait être terrifiant. En ce sens, elle remerciait sa mère d'avoir été franche et sincère avec elle. Ainsi, elle avait été bien plus sereine ce matin-là et avait simplement été chercher sa mère qui l'avait rassuré et aidé pour prendre quelques calmants à la douleur. Elle sourit ensuite, lorsqu'elle évoqua Hyriel.

- Eh bien ! Il a l'air d'être extraordinaire, en effet, si tu es à ce point élogieuse. Je serai curieuse de le rencontrer un jour.

Elle dit ensuite qu'elle allait bien mais Irène entendait bien sa voix trembler. Elle se décida à laisser le sujet de côté. Elles y reviendraient peut-être un jour mais elle ne l'y forcerait pas, jamais. Elle la voulait libre et heureuse et ferait tout pour assurer son bonheur. Si cela passait par le non-mariage, elle l'accepterait. Après tout, elle pensait sincèrement qu'on pouvait être heureuse sans mari, quoiqu'en dise leur société même si cela serait mal vu. Un jour, peut-être, les femmes seraient libres de faire chacune selon ce qu'elles avaient envie.

Elle changea de sujet et Irène la laissa faire. Elle devint pensive.

- Je n'en sais rien. J'essayerai de lui parler dans les prochains jours, nous verrons bien ce qu'il en dit.

Pour la suite, elle leva les yeux au ciel.

- Ne tirons pas de conclusions hâtives, je pense qu'Alexandre est simplement un peu trop naïf et qu'il prend bien souvent au pied de la lettre ce qu'on lui dit, surtout si ça vient d'une personne qui a de l'autorité. J'espère que cela ne lui jouera pas trop de tour... Et je refuse de croire des accusations sans preuve.
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Message par Cassandre Velasquez Mar 1 Sep - 21:49

Cassandre arbora une mine triomphante à l'évocation de Hyriel.

"Je le répète : c'est le meilleur guérisseur au monde. Tout le monde devrait le rencontrer."

Si seulement les gens étaient aussi faciles à en persuader que Dame Irène... Mais ils préféraient se laisser porter par leurs préjugés. Les idiots !

Cassandre fut intérieurement reconnaissante que Dame Irène n'insiste pas sur la discussion sur les menstrues et l’intimité. C'était trop.. malaisant. Elle n'avait vraiment pas envie d'en parler. Elles revinrent ainsi à évoquer le fameux rat qui avait bavé ses bêtises à Dyonis. La fillette sourit au regard qu'eut sa tutrice au moment où elle leva les yeux suite à sa plaisanterie. C'était pourtant drôle d'imaginer Alexandre en position plus que servile face au baron ! Elle eut alors l'idée de raconter toute la scène qui s'était passée au château, rapportée par Eldred.


"Si vous souhaitez lui parler et avoir des preuves de ses actes, je peux raconter sa visite au château de Frenn. C'était l'après-midi du 22, quand il a dit sortir se promener. Une belle promenade, vraiment ! Il a salué le baron de façon bien servile puis a parlé de moi, de ce que je lui faisais, puis a montré des portraits de moi et surtout d'Achille en fournissant son véritable prénom. Et là, le baron, il lui a demandé de dessiné des gens qu'il voulait attraper. Sylvère et Hyriel. Parce que tous deux se sont un peu moqués de lui en livrant l'esclave qui se faisait passer pour le duc de Rottenberg. Vous vous rappelez de cette histoire, hein ? C'est bête ! Sylvère et Hyriel ont livré un gars qui a tué plein de gens ! Il pourrait laisser passer.. mais non, il préfère défendre son ego !"

Elle marqua une pause puis ajouta, agacée :

"Et après avoir fait leurs portrait, cet idiot... Il a tourné la tête et reconnut un esclave qui travaillait dans la pièce comme un zarkotien ! Et il a dit des horreurs ! Que c'est un barbare et un sauvage, comme cet esclave Martin qui avait massacré tous ces pauvres gens ! Vous vous rendez compte ? Le baron l'a grondé et il a semblé comprendre. Et là, il a pleuré et s'est excusé à Eldred ! Il a même arraché sa tunique pour lui demander de le corriger avec un tisonnier ! Un tisonnier, vous vous rendez compte ? Quel idiot ! Dyonis a voulu le punir mais l'a fait corrigé de cinq coups de trique."

Cassandre termina son récit, en colère, et releva la tête vers Dame Irène.

"Alors, vous en dites qui ?"
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