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[6 janvier 1598] Pacte servilo-Alduisien

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Message par Le Cent-Visages Ven 12 Fév - 17:00

[6 janvier 1598] Pacte servilo-Alduisien Marcha10

M. Greeglocks - Marchand d'esclaves de la capitale

Assis à son bureau, Monsieur Greeglocks guettait l'arrivée des provisions qui renfloueraient d'ici peu son commerce. Il était encore tôt et la patrouille ne devait pas arriver avant au moins une heure avec son lot d'esclaves - mais savait-on jamais. Autant se montrer paré à recevoir les négociateurs même s'il leur prenait l'envie d'arriver très en avance. Autour de lui, le mobilier destiné à la réception des plus prestigieux acheteurs venait d'être nettoyé par ses hommes de main. Une noble clientèle défilerait ici : les élégants sièges de chêne vernis étaient de mise. Depuis toujours, le négociant savait placer toutes les chances de son côté pour que ces riches acheteurs recommandent sa maison. Greeglocks inspira et réajusta ses manchettes, fier de sa toilette spécialement commandée pour accueillir les clients qui allaient venir pour les prochaines fournées serviles. Habit cyan, boutons d'argent, petite cravate en mousseline.
D'ici à l'arrivée de la livraison, le patron travaillait à ses statistiques. Il refaisait scrupuleusement les comptes de ses ventes des dernières semaines. Tant dépensé à la paye des soldats qui acheminaient les esclaves... mais pour tant de bénéfice à la vente en plus-value de ces derniers; Peste ! Il fallait désormais compter aussi avec la nouvelle taxe imposée, depuis septembre, par ce croque-mort bigot de Dyonis Howksley de Frenn, fort de sa lubie de faire mieux traiter les esclaves lors de leur importation et de leur envoyer le médecin quand cela s'avérait nécessaire ! Quelle perte de bénéfices pour les trafiquants !

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Jérémie Torrès, esclave, 19 ans

Dissimilé au coin d'une rue la plus proche possible du marché de ce chien de Greeglocks, la grande ombre attendait. Ses yeux noirs guettaient l'arrivée de son allié, Alduis de Fromart. Lui qui avait accepté de faire imprimer - puis distribuer - son traité de destruction de tous les principes de légitimation de l'esclavage et de la supériorité de Monbrina. Lui qui aujourd'hui allait le rejoindre d'un moment à l'autre avec l'objectif commun de faire sa fête au trafiquant de chair humaine. L'esclave et le jeune noble s'étaient mis d'accord sur le fait de soutirer quelques informations au marchand, notamment pour Eldred : la localisation et le maître d'un de ses compagnons d'armes. Oh mais sans doute qu'une fois rentrés dans l'office de Greeglocks, cette petite visite allait leur permettre d'engranger encore plus de renseignements que cette simple information qui ne servait que de prétexte. Jérémie jetterait un œil discret sur les registres, les noms des captifs, les dates et lieux prévus pour les prochains arrivages. Il serait délicieux d'en saboter deux ou trois et de faire fuir les esclaves. Son excellente mémoire lui serait utile. Alduis aussi en disposait d'une redoutable. Ensemble, ils allaient en apprendre des choses !
Comme convenu, Jérémie avait pris soin de revêtir une tenue passe-partout. Sa peau cuivrée certes ne l'aiderait jamais à passer pour un homme de haut rang, mais au moins avait-il depuis le temps pris l'habitude de se faire passer pour un ressortissant du sud de Monbrina. Il veillerait à ce que rien dans son attitude ou son allure ne puisse un instant trahir l'esclave évadé. Et ce pauvre Greeglocks reconnaîtrait-il seulement, six années après, le pauvre gamin qu'il avait vendu à Prosper de Monthoux à l'âge de treize ans ? Certainement pas ! Ce serait amusant. Et édifiant.
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Message par Alduis de Fromart Mer 17 Fév - 14:20

Alduis n’avait pas encore remis les pieds à Fromart depuis qu’il avait quitté le château deux jours plus tôt. Les seules choses qui lui manquaient vraiment, c’était de voir sa soeur et Alexandre. Mais en fin de compte même les murs lourds du fantôme de sa mère ne lui manquait pas tant que cela.

Un évènement bienvenu allait pouvoir lui changer les idées, en tout cas ! Régler le compte de cette limace de Greeglocks. Et pour cela, il fallait déjà qu’il mette la main sur Jérémie. Ce n’était pas très difficile en soi. Il suffisait de chercher une grande ombre noire qui se fondait dans une ruelle.

Et il le repéra bien vite. Attendant déjà sa venue. C’était étrange de constater à quel point ils étaient différent. Les vêtements de Jérémie étaient aussi sombres que ceux d’Alduis étaient immaculés. Il était aussi brun qu’Alduis n’était blond. Et ses yeux étaient aussi noirs que les siens étaient bleus. Mais pouvait-on, sincèrement, parler d’ombre et de lumière ? La frontière était bien plus floue que cela. Lequel des deux était réellement un damné ? Lequel ressemblait le plus à un ange déchu ?

Jérémie avait le corps maigre de ceux qui sont forcés de jeûner. Mais Alduis était-il vraiment mieux ? À en croire Eldred, Bérénice, et Alexandre, pas vraiment. Il était de ceux qui ne mangeaient pas beaucoup, non par obligation, mais par manque d’appétit. Néanmoins, il avait mangé trois tartines avant de partir. C’était un peu comme de monter à la guerre. Il fallait être en forme pour parler à un esclavagiste dans le genre de Greeglocks.

Quand avait-il arrêté d’avoir faim ?
Voilà une des rares choses qui étaient arrivés si subrepticement que même sa mémoire exceptionnelle n’avait su recouper les indices. Les faits étaient là.

Il haussa des épaules pour lui-même, et rejoignit Jérémie. Ce dernier portaient des vêtements passe-partout. À l’opposé de Alduis qu’il était impossible de ne pas remarquer. Avait-il été discret un jour ? Arrivant à son niveau, il se contenta de hocher la tête pour le saluer. Effleurant sans s’en rendre compte les manches de ses dagues, dont il aurait été hors de question qu’il se sépare - rassurantes qu’elles étaient - il se tourna brièvement vers le marché de l’esclavagiste pour le juger d’un rapide coup d’oeil.

Il n’était, pour ainsi dire, que rarement venu ici. Les esclaves de Fromart se comptaient sur les doigts d’une main. Les détails étaient déjà prévus, et ni l’un ni l’autre ne les avaient oubliés. Inutile de s’y attarder de nouveau.

Il revint donc vers Jérémie, et déclara simplement :

— Allons trouver cette limace baveuse.
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Message par Le Cent-Visages Jeu 25 Fév - 12:30

[6 janvier 1598] Pacte servilo-Alduisien Jzorzo10

Jérémie Torrès, esclave, 19 ans

Alduis apparut dans ses habits blancs. Il n'était guère de ceux qui ne se remarquaient pas, quand il se déplaçait en ville - Jérméie pouvait le deviner. Le jeune seigneur traversait les rues. Il les habitait, de cette silhouette diaphane. L'esclave évadé et lui esquissaient d'une certaine façon deux faces du fantôme. L'un par sa blancheur accrochant les regards mais dont il semblait n'avoir cure, l'autre en se plaisant à être la nuit. Comme il le faisait alors en se tenant le long d'un mur ombreux jusqu'à ce qu'il puisse enfin en sortir, une fois rejoint par son complice.
Les salutations furent sobres. Un hochement de tête de part et d'autre comme lors de leur première rencontre. Empêtré dans ses carences en matière de relations sociales, Jérémie ne jugeait - sans doute à tort - utile de parler que pour fournir une élément constructif à quelque situation, à l'avancée de quelque pensée. Alduis, pour sa part, devait hériter cette rudesse de ses années militaires - et peut-être d'autres choses encore que le Torrès ignorait. Mais au moins pouvait-on presque dire qu'ils se comprenaient. Le fugitif toutefois esquissa un sourire au qualificatif que son complice venait de dégoter pour le sieur Greeglocks. Sa bave, le garçon de treize ans qu'il était n'en avait que trop goûté sur son estrade au moment de sa vente. Une pensée qui rappela à Jérémie son traité - leur traité, aux yeux de tous les lecteurs - désormais bel et bien en circulation. Premier pavé jeté dans la mare et dont il guetterait les effets avec une immense curiosité... tout en prenant bien garde à ce que jamais le lien ne soit fait entre Jérémie et "Achille" - ce nom avec lequel il se promenait quasiment partout. Pour l'heure, la fête du trafiquant les appelait, néanmoins la grande ombre ne manquerait pas, une fois cette affaire rondement menée, de demander au jeune noble l'avancée de leur affaire clandestine. Avait-il des nouvelles de comment se portait leur petit opuscule au sein de la noblesse ?

Jérémie emboîta le pas d'Alduis. Vêtu d'un habit passe-partout, il n'aurait qu'à apparaître comme un employé du jeune seigneur. Son attitude et ses vêtements ne pourraient qu'aller dans ce sens aux yeux du pourceau. Jamais il ne reconnaîtra son ancienne marchandise. Il était de ces gens qui ne prêtaient pas plus attention aux commis qu'à des meubles, ne se concentrant que sur le client qui affichait clairement son statut aristocrate. Il tardait au Torrès d'entendre Alduis à l'œuvre. Quant à lui, il tirerait sa dague ou ferait usage de sa force si nécessaire. Il aurait surtout tout le loisir d'enregistrer bien des renseignements pendant que son comparses intimiderait leur proie.

-- Je vous laisse user des bons mots. Pour l'heure, je serai votre suivant mais sortirai de mon rôle au besoin, suggéra-t-il à voix basse tout en avançant vers l'échoppe. Si vous vous arrangez pour l'occuper assez, et je ne doute pas qu'il sera par vos soins bien occupé, de mon côté je retiendrai dans ses cahiers tout ce que nous étions venus chercher.

Un simple coup d'œil de Jérémie sur les pages et, pourrait comprendre Alduis, il en aura tout retenu. Il trouvera l'ensemble des renseignements qu'ils s'étaient promis de venir chercher quant à ce camarade d'armes d'Eldred. Si Alduis fréquentait le Zakrotien, il les lui pourrait transmettre. Quant à Jérémie, il enregistrerait au maximum de ce que sa mémoire pourrait contenir en matière de futures dates de livraisons d'esclaves et d'itinéraires par lesquels ils étaient censés arriver. Cela, il le garda pour lui. Ils arrivèrent - Alduis devant, Jérémie derrière - à la porte du négociant dont le seuil fut aussitôt franchi.

[6 janvier 1598] Pacte servilo-Alduisien Marcha10

M. Greeglocks - Marchand d'esclaves de la capitale

Le visage comme tiré par un fil invisible alors que sonnait une cloche à l'entrée de tout nouveau client, Greeglocks se redressa immédiatement. Il se leva, grand sourire aux lèvres, puis offrit sa plus belle révérence à celui qu'il comprit aussitôt être un seigneur. Tout de blanc vêtu, distingué, distant ainsi que le voulait l'altesse de sa caste. Il prêta à peine attention à la sèche silhouette de celui qui devait être son serviteur. Le marchand se fit la réflexion que ce noble-là, il ne l'avait jamais vu en sa boutique. Intéressant ! Nouvel arrivant à Braktenn ? Ou individu simplement peu coutumier de venir se fournir chez lui en esclaves ? La bonne réputation de son négoce devait l'amener... peut-être après qu'un concurrent l'ait déçu.

-- Seigneur, bienvenue dans mon humble commerce. En quoi puis-je vous servir ?

Dans le dos d'Alduis, Jérémie serra la mâchoire aux baveuses paroles de l'asticot. Il se serait fait carpette devant ses riches clients s'il le pouvait et si cela lui rapportait le moindre rilch ou la moindre miette de réputation supplémentaires. La grande ombre se retint de darder sur lui un œil d'oracle menaçant : si Greeglocks savait ce qui l'attendait ! Et qui il avait en face de lui. Deux ennemis. Dont un à face découverte ! Qu'y avait-il de plus délicieux et ironique de se sentir masqué avec sa propre chair ? Un visage si insignifiant au regard du marchand d'hommes qu'il pouvait l'arborer sans crainte. Être lui sans être lui. S'effacer, se démultiplier, jouer avec soi-même, avec ses peaux et ses noms. Jérémie apprécia l'idée.
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Message par Alduis de Fromart Ven 5 Mar - 20:18

Le traité avait été imprimé. Alduis ne l'avait pas encore lu. Ces derniers jours avaient été chargés et il n'avait pas eu la tête à se plonger dans cette lecture. Il ne l'avait toujours pas, par ailleurs, et l'idée que son nom était apposé sur ce traité, que ce serait quand même bien de savoir ce qu'il s'y disait, Alduis ne s'en trouvait pas plus pressé. C'était imprimé, maintenant. Qu'il le lise aujourd'hui ou plus tard, qu'importe.

Pour le moment, les priorités étaient aux limaces baveuses et hypocrites du nom de Philibert Greeglocks. Alduis espérait que l'homme s'était levé de bon pied ce matin, parce que lui, oui. Malheureusement pour lui, l'avantage leur revenait avant même que la bataille ne débute. En général, Alduis n'aimait pas bien cela, mais pour une fois, il pouvait faire une entorse au règlement.

Jérémie était juste derrière lui. Le plan était simple : Alduis l'occupait, et il avait de quoi faire, pendant que Jérémie retenait. Avec leurs deux mémoires réunies, aucun détail de cette entrevue ne serait oublié. Ah ! Ça promettait d'être amusant. Alduis n'avait pas souvent eu l'occasion de faire sa fête à un marchand d'esclaves. Si ça revenait aux oreilles de son père, il serait furieux mais tant pis. Un peu plus ou un peu moins, ça ne changeait plus grand chose.

Sur ce, ils franchirent le seuil du commerce. En bon marchand, ce cher Philibert — ce qui rimait, fort justement, avec « ver de terre » — relevait déjà la tête pour le saluer. Tant de précipitation pour rentrer dans ses petits plats. Bien, eh bien, s'il voulait lui lécher les bottes, qu'il le fasse ! Alduis détestait cela mais il devait se rendre à l'évidence : elles avaient besoin d'un bon coup de cirage.

Alduis accepta la révérence d'un hochement de tête guindé. « Humble commerce »... Il fallait croire que chacun avait sa définition personnelle de ces termes. Il observa la boutique aux alentours, avec un air à demi-blasé, ce qu'il faisait sans avoir besoin de se forcer le moins du monde.

— Alduis de Fromart, déclara-t-il, sourire aux lèvres.

Parce qu'il ne doutait pas que son nom suffirait à faire effet en quelques secondes sur le marchand. Il y avait ses avantages, parfois, à être le fils du Ministre des Affaires étrangères. Et Monsieur Greeglocks, vendeur d'esclaves, devait très bien savoir à quoi se reporter son nom.

Une fois que les bases furent posées, Alduis posa ses mains sur les gardes de ses armes sans s'en rendre compte, de ce genre de geste aussi naturel que certains se passent la main dans les cheveux. Il reprit :

— J'aurai besoin d'un renseignement sur un esclave que vous avez vendu. Je pensais que vous pourriez certainement m'aider, je ne doute pas que vous devez assidûment tenir vos comptes, et autres paperasses, à jour.

Il fit une pause, lui adressa un sourire aussi affable que crispé :

— Il s'agirait d'un Zakrotien, un certain... Ingvar.

Hésitation mise ici à dessein, puisqu'il était bien évident qu'Alduis se souvenait de son nom aussi bien que du sien.

Sans lui laisser le temps de réfléchir, il ajouta — ou plus exactement, si l'on était pointilleux sur les mots, ordonna :

— Et j'apprécierai de m'asseoir, si vous le permettez, Philibert... Vous acceptez que je vous appelle ainsi, n'est-ce pas ?
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Message par Le Cent-Visages Dim 21 Mar - 23:48

[6 janvier 1598] Pacte servilo-Alduisien Marcha10

M. Greeglocks - Marchand d'esclaves de la capitale

Le jeune noble se présenta dans un sourire que le sieur Greeglocks interpréta comme signe plutôt positif : la conversation s'engageait bien. Alduis de Fromart, fils du Ministre des Affaires étrangères en personne ! Qu'il n'avait effectivement jamais vu dans son marché jusqu'à présent. L'aubaine était à saisir ! Le gros poisson à ferrer et, pour cela, à satisfaire.
Il s'étonna de sa main posée à la garde de son arme - comme une menace ? Ou simple geste réflexe ? Le commerçant tabla sur la seconde option, puisqu'il n'avait a priori aucune raison de décevoir le client et d'être par lui molesté. Arriva justement la demande : des renseignements. Avec des visiteurs plus banals, Greeglocks aurait demandé qu'ils soient payés. Rien n'était gratuit ! Ce jeune-homme là cependant descendait d'une lignée si importante et qu'il serait bon de compter parmi ses relations... qu'il devait faire un geste commercial de bon accueil.

-- Mais bien entendu, mon seigneur. Je tiens scrupuleusement les registres de mes ventes ainsi que vous pouvez le voir, sourit l'homme avec un petit coup de nez en direction des nombreux cahiers sur lesquels il travaillait justement.

Il allait entamer ses recherches quand Alduis reprit la parole pour demander à s'asseoir - ça, d'accord mais... en utilisant son prénom ? Voilà qui surprit le patron et l'agaça quelque peu. Ce Grands se croyaient vraiment au-dessus de tout et tous. Toutefois ils étaient son gagne pain et le client était roi. Vien évidemment, il sut donc ne rien montrer de sa brève contrariété et conserver sa façade courtoise. Si cela lui faisait plaisir. Ainsi, Greeglocks dut bien déclarer concernant la permission qu'il s'était déjà donné à l'appeler par son prénom :

-- Comme il plaît à mon seigneur. (Un temps. Lui désignant un siège à l'angle de sa table.) Je vous en prie. (Puis, essayant de faire la conversation et de flatter pendant qu'il commençait à consulter ses cahiers) C'est aujourd'hui la première fois que je vois un membre de la famille de Fromart venir en mon échoppe, et j'en suis honoré. Grâce à la politique étrangère de Sa Majesté notre roi et de Monsieur votre père, Monbrina est plus florissant que jamais et c'est un plaisir pour moi que de contribuer à répartir la main d'œuvre de l'Empire. En juste retour des choses, je vous servirai au mieux si vous souhaitiez à l'avenir vous fournir à mon enseigne.

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Jérémie Torrès, esclave, 19 ans

Jérémie écoutait à peine les bavasseries du négociant. Il les connaissait. Il avait repéré aussi son air tout heureux à voir Alduis sourire - mais bien sot était qui s'imaginait que ce sourire signifiait nécessairement courtoisie ou compliment. L'esclave avait cru comprendre que, comme le trait rouge d'une épée cinglant une face, ce sourire pouvait menacer dangereusement. Or le jeune seigneur venait surtout en ce jour chercher action et divertissement. Cela aussi, Jérémie l'entrevit dans la provocation servie par son complice lorsqu'il prit un malin plaisir à appeler Greeglocks par son prénom. Soit. Si le noble aimait cela - et ne venait surtout que se désennuyer par le conflit - mais que cela servait les intérêts de la révolte, le Torrès jugea cela bon à prendre. Il ne bouderait du reste pas son plaisir à la scène certainement croustillante qui allait suivre. Les flatteries, ce n'était pas pour Alduis. Et Philibert le comprendrait sans doute dans fort peu de temps.
Visage fermé, posture immobile, Jérémie commença donc mine de rien à promener son regard sur les documents qui traînaient sur la table du patron. Des itinéraires de futurs convois. Des dates de livraisons. Très intéressant. Pour son plus grand plaisir, cette larve ne faisait guère attention à lui - et la raideur naturelle de Jérémie savait en outre depuis longtemps faire oublier son corps. Parfois oublier par lui-même quand il s'égarait en pensées.
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Message par Alduis de Fromart Sam 27 Mar - 11:10

Alduis savait que Jérémie avait déjà commencé à regarder les documents pour en retenir le plus possible. Lui, il faisait face à cette larve de vendeur d’esclaves qui avait une fâcheuse tendance - fort détestable - à lécher les bottes de ses clients. Au moins tenait-il ses registres à jour - sans surprise, à vrai dire. Un marchand comme Philibert devait tenir tous ses comptes à jour, bien entendu.

Philibert. Un prénom qu’il se fit une joie d’utiliser. Si cela l’agaça, l’homme sut rester professionnel et n’en montra rien. C’était tout à son honneur, mais pas ce qui allait arrêter Alduis. Il n’avait qu’à pousser le bouchon plus loin, voir jusqu’à où sa conscience tiendrait le choc des affronts avant de se laisser aller et de faire une erreur. Il hocha la tête quand l’homme approuva sa demande. Il tira le siège et se vautra dessus comme il savait si bien le faire.

— Je vous remercie bien, Philibert.

Et il avait insisté sur son prénom, avec un sourire d’affable - qui n’avait d’affable que le nom. Alduis le regarda consulter ses registres… et l’écouta parler. Il ne fallut qu’une seule phrase pour le crisper aussi sûrement que la corde d’un arc que l’on tend. Il répliqua sèchement :

— Profitez bien de ce jour, dans ce cas, car je puis vous assurer que ça ne se reproduira pas de si tôt.

Mais il était bien connu que les flatteurs les plus coriaces s’arrêtaient rarement en si bon chemin. Philibert Greeglocks faisait partie de ce genre d’hommes. Ceux qui ne savaient pas reconnaître quand il fallait mieux garder le silence plutôt que de déblatérer toutes sortes de flatteries. Peut-être que cela fonctionnait sur des hommes comme Prosper de Monthoux, mais certainement pas sur la famille Fromart.

Alduis se redressa vivement sur le siège, déjà las d’écouter ses babillages et parla durement :

— Je ne vais pas y aller par quatre chemins. Je suis venu pour un renseignement et pour nulle autre chose. Si j’avais besoin que l’on me lèche les bottes, j’aurais été chez un cireur de chaussures, ils font cela mieux que vous. Soyez gentil, contentez-vous de me fournir cette information. À moins que vous ne préféreriez que je fasse part de mes mauvaises impressions au sujet de votre commerce répugnant. Je suis persuadé que de nombreux autres commerçants dans votre genre seront ravis de vous voler la vedette, dans cette ville.

Il se renfonça de nouveau dans le siège et croisa les jambes en dardant son regard bleu sur le marchand d’esclaves, d’un air qui disait : je ne vais pas attendre toute la journée.
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Message par Le Cent-Visages Mar 20 Avr - 10:20

[6 janvier 1598] Pacte servilo-Alduisien Marcha10

M. Greeglocks - Marchand d'esclaves de la capitale

Son prénom, une nouvelle fois. Bon. Ce petit seigneur était apparemment décidé à se jouer de lui mais le marchand saurait garder son phlegme. Ne pas rentrer en conflit avec la clientèle. Au contraire, Greeglocks tenta de faire l'éloge de sa famille mais à sa grande surprise, cela ne prit pas. Tiens donc ? Des conflits avec le paternel ? Des opinions sur lesquelles il différait ou une volonté de se séparer nettement de lui ? Le marchand se donna contenance en tapotant des pouces au-dessus des carnets qu'il parcourait toujours. Mince. Il avait donc commis une bévue et le jeune noble lui affirma que ce serait la première et dernière fois dans son échoppe. Tant pis. Rester neutre. Et calme.
Soudain, le sieur de Fromart se redressa net, mû d'un coup comme une arme chargée et prête à tirer. Visage neutre, doigts croisés, il l'écouta avec professionnalisme. Malgré tout, un de ses sourcils finit par s'arrondir et sa mâchoire se crispa, décontenancé par les propos qui lui étaient tenus. Très calme, il demanda :

-- Messire me dirait-il en quoi mon commerce est-il plus répugnant que celui d'un de mes confrères ? Concurrents, devait-il plutôt dire, mais ce n'était pas politiquement correct. Avec votre opinion, je me ferai fort de corriger le problème sur ce que vous pouvez avoir à redire de ce magasin-ci.

Mais oui ! Que faisait-il de moins bien que les autres vendeurs d'esclaves ? Il attendit avec intérêt la réponse - et tant pis pour les compliments et flatteries pour la suite : Philibert avait compris que cela ne marchait pas avec ce seigneur-ci. Dès que ce point serait éclairci, Monsieur Greeglocks donnerait au jeune noble les renseignements qu'il venait enfin de retrouver à la bonne page dans ses documents.

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Jérémie Torrès, esclave, 19 ans

Les yeux espions de Jérémie travaillaient toujours. Et sa mémoire à toute allure. Chiffres, itinéraires, distances, dates se gravaient sous son crâne. Bien. Très bien. Il se présentait là déjà au moins quatre livraisons de prisonniers à faire capoter. Détourner les convois par quelque attaque serait une piste intéressante. Ou bien s'arranger avec les complices de son réseau pour boucher une route, retarder la livraison, permettre ainsi une prise d'assaut des cages d'esclaves pendant qu'une diversion occuperait les gardes. Le plan commençait à s'orchestrer dans son esprit. Parmi les esclaves évadés qui se cachaient aux environs, le Torrès envisageait déjà ceux qu'il pourrait solliciter pour l'opération...
Mais la voix sèche d'Alduis - qui venait de se lever brutalement - le ramena à l'instant présent. Et quel instant présent ! Son complice remettait à sa place le lécheur de bottes et s'engageait maintenant sur le terrain très glissant du "commerce répugnant". Celui de Greeglocks spécifiquement. Et le commerce servile dans son ensemble. Bien entendu, le patron aura retenu la première option ainsi que le laissait entendre ses questions. La suite promettait de faire des étincelles. Alduis n'allait pas lâcher le morceau. Un petit sourire traversa les lèvres de l'évadé. Pour l'instant, il n'avait rien à dire. Il observait encore. Mais ne se priverait pas de mettre aussi son grain de sel selon la tournure de la situation. Ce qu'il tenta de faire comprendre à son acolyte d'une œillade égarée après avoir fait pas pour passer de derrière lui à juste à côté. Geste qui serait interprété par l'autre larve comme un mouvement naturel d'un serviteur auprès de son sieur - prêt à le seconder. Et menaçant pour qui lui cherchait noise.
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Message par Alduis de Fromart Mar 20 Avr - 11:14

Les mains croisées. Le regard neutre. Cette misérable limace avait décidé de lui taper sur les nerfs. Bingo ! Si Philibert le cherchait, il allait le trouver ! Et plus vite qu’il ne le pensait. Alduis n’avait jamais été connu pour sa patience légendaire. Ni pour sa capacité à respirer. Et ce cher marchand commençait sincèrement à les lui briser. Bien plus que le coup de pied de Leyria avait su le faire.

Qu’il lui donne ce renseignement. Et au plus vite. Il avait d’autres choses à faire. Il avait pourtant cru que son regard avait été éloquent et ne laissait pas place à une quelconque conversation sur les défauts de ce commerce. Visiblement pas assez. Il toisa Philibert qui parlait. Était-il sérieux ?

— Messire vous dira ceci, répondit-il d’une voix glaciale : Ne vous a-t-on appris à la fermer lorsque le moment est opportun ? Parce que voyez-vous...

Il se redressa beaucoup plus lentement que la première fois.

— … je commence à perdre patience.

Et sérieusement. Mais non. Rien à faire. Ce maudit escargot attendait la réponse avec attention. Il avait vraiment envie de se faire étriper. Alduis détendit ses doigts pendant quelques secondes sans lâcher le marchand des yeux. Jérémie se rapprocha imperceptiblement et apparut à côté de lui. Ce fut comme un signal pour Alduis.

— Je vous le répète une dernière fois. Donnez-moi ces renseignements ou je viens les chercher moi-même.

Tout à coup, sa dague fut dans sa main et la seconde d’après, elle était plantée bien en vue, sur la table, juste sous le nez de Greeglocks. Et Alduis était debout, comme quelques instants plus tôt. Et cette fois, il n’allait pas se rasseoir.

— La prochaine fois, c’est votre main, déclara-t-il d’une voix grinçante. Je n'hésiterais pas, faites-moi confiance.
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Message par Le Cent-Visages Mer 5 Mai - 20:19

[6 janvier 1598] Pacte servilo-Alduisien Marcha10

M. Greeglocks - Marchand d'esclaves de la capitale

Le regard du jeune Fromart devint orageux. Greeglocks en crispa la mâchoire. Il demeura immobile, mains croisées sur son bureau. Patient, il ne montra rien de la boule qui lui grossissait dans la gorge à mesure que le Sieur lui parlait comme à un de ses molosses ! Comment ? Il semblait pourtant mécontent et le marchand ne faisait que chercher à comprendre ce en quoi il avait pu faillir. Basique enquête de satisfaction. Mais le noble client ne brillait pas pour sa patiente et voulait simplement obtenir ses informations. S'il n'avait pas appartenu à une aussi importante famille, le négociant l'aurait volontiers envoyé paître ! L'homme poussa un long mais silencieux soupir, utile à conserver son calme pour la suite. Ne pas envenimer la situation. Ne pas risquer la précieuse réputation de son négoce.

-- Puisque Messire semble pressé, je...

Il ne put continuer : sursaut, vilaine fissure pratiquée dans le bois verni de son bureau par la pointe d'une dague. Greeglocks écarquilla les yeux. Ce merdeux venait-il de le menacer ? Il y avait certains jours où le marchand trouvait pesant de devoir s'aplatir au nom du sacro-saint "Client Roi". Pourtant, il s'était accoutumé à jouer le roseau, pourvu que des rilchs sonnants et trébuchants tombent dans ses poches. Cependant l'office se révélait plus ardu certains jours. Et le Fromart paraissait décidé à marquer d'une pierre blanche cette date comme l'un d'entre eux. Bigre. Son joli bureau qui serait à remplacer. Au moins, tenu par la peur qui montait, le patron n'aura même pas remué d'un pouce ses doigts toujours croisés - apparence de stoïcisme que cela lui donnerait peut-être ?

-- Bien, Messire. (abaissant les yeux sur ses chiffres et noms à la bonne page) L'esclave Ingvar, arrivé sur mon étal le 16 avril de l'an dernier parmi le lot de Zakrotiens rebelles, a été vendu au procureur Plessy-Trévaire. Ce sieur vit aux abords sud de Braktenn. Il a payé 9 000 rilchs pour cet individu certes affublé d'un doigt en moins à sa main droite, mais redevenu robuste depuis les soins ordonnés par le seigneur Howksley de Frenn. (Un temps) Vous faut-il autre chose ?

Non. Non. Non, pourvu qu'il ne lui faille pas autre chose. Pour le coup, sa voix aura été monocorde tout au long de sa réponse. Ses yeux étaient resté fixés à ses cahiers. Garder contenance. Ne pas regarder l'autre détraqué. Faire ce qu'il voulait et attendre qu'il fiche le camp.

[6 janvier 1598] Pacte servilo-Alduisien Jzorzo10

Jérémie Torrès, esclave, 19 ans

Jérémie s'occupait tranquillement à graver sous son crâne le maximum d'informations... mais il n'eut pas le loisir de continuer : la tension venait de monter d'un cran alors qu'Alduis menaçait l'autre paillasson. Il fallait dire que Greeglocks se révélait un spécimen de phasme écervelé particulièrement probant pour la science : des neurones manquaient à l'appel pour n'avoir pas saisi plus tôt l'impatience du jeune noble. Ou bien le trafiquant était-il à ce point engoncé dans ses protocoles commerciaux ? Persuadé que les mêmes baves et formules ronflantes fonctionneraient avec n'importe lequel de ses clients - comme si ceux-ci étaient aussi interchangeable en somme que les esclaves qu'il leur vendaient ? Dans sa petite logique : l'un et l'autre se ressemblaient en cela que l'un comme l'autre ne devaient exister que pour lui rapporter l'argent escompté. C'était savoureux : il y avait là presque matière à réunir le maître et le captif dans un cercle parfait de solidarité.
Ce qu'Alduis et lui faisaient en quelques sortes, en ce moment. Profiter de la situation. Un peu d'action pour l'un. Beaucoup de renseignements pour l'autre. Jérémie en outre demeura dans son rôle : voyant le jeune seigneur perdre patience, il aura abandonné ses mémorisations pour aller se poster juste devant la porte du bureau. Et la fermer. D'un double tour. Et rester devant en vigile improvisé au cas-où. Ainsi, son complice aurait tout le loisir de prendre son temps s'il désirait poursuivre encore un peu - objectif sur lequel le Torrès lui adressa tout son soutien complice d'un bref regard entendu. Lui, de son côté, n'avait qu'à gérer toute possible intrusion.
Greeglocks cracha enfin les renseignements. Le fugitif ne se priva pas de les retenir. Il envisageait déjà de prévenir Eldred qu'ils avaient retrouvé la trace de son camarade d'armes. Pour le soulagement du Zakrotien d'une part. Et d'autre part car un tel allié supplémentaire serait bon à prendre dans les plans qui se dessinaient. Mais pour l'heure, il fallait rester attentif à ce qui allait encore se passer - ou non - entre Alduis et le marchand d'hommes.
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[6 janvier 1598] Pacte servilo-Alduisien Empty Re: [6 janvier 1598] Pacte servilo-Alduisien

Message par Alduis de Fromart Sam 29 Mai - 11:40

S’il fallait menacer ce maudit marchand d’esclaves pour qu’il se mette à baver autre chose que des inepties, ce n’était pas cela qui allait faire peur à Alduis. Plus le temps passait, plus son sang bouillonnait dans ses veines. N’importe qui l’aurait senti, il était prêt à exploser. Jérémie, d’ailleurs, avait très bien compris les enjeux et c’était pour cela qu’il était allé se poster devant la porte. Afin de bloquer les issues.

La dague plantée dans le bois du bureau d’un geste sec eut raison des dernières paroles pathétiques. Enfin ! Ils purent passer aux choses sérieuses. Alduis laissa la dague en évidence en retenant soigneusement les informations que lui offrait le marchand sur un ton égal. S’il avait peur, il le cachait bien. Tant et si bien que s’il avait exercé un autre métier et qu’il n’avait pas autant mis à l’épreuve les nerfs d’Alduis quelques instants plus tôt, le jeune noble aurait pu lui accorder une once de respect pour cela au moins. Et inconsciemment, il le fit en se détendant imperceptiblement.

Les choses furent dites et retenues. Ingvar, 16 avril, vendu au procureur Plessy-Trévaire pour 9 000 rilchs. Alduis hocha la tête et récupéra sa dague pour la remettre à sa ceinture.

— Je savais bien qu’on allait finir par s’entendre, conclut-il d’un ton qui était redevenu beaucoup plus mesuré.

Oh bien sûr, lui planter effectivement la dague dans la main aurait été fort plaisant. Heureusement pour cette limace baveuse, une promesse était une promesse. Lorsque l’on jurait d’enfoncer une dague dans la main d’un homme si l’on obtenait pas ce que l’on était venu chercher, on jurait aussi de ne pas le faire dans le cas contraire. Et Alduis tenait bien plus à son honneur qu’à la jouissance que cela aurait pu procurer d’une quelconque manière.

Il espérait que Jérémie avait pu faire tout ce qu’il voulait car il était temps de partir. Alduis n’avait plus de raison de s’attarder ici et il n’en avait aucune envie. Après un signe de tête très sobre, manière de saluer néanmoins le sang-froid de l’individu, il tourna les talons et quitta le bureau. Une fois dehors, il se tourna vers son complice. Il supposait que désormais, il restait à faire le point sur les informations retenues. Alduis craqua ses doigts distraitement.

— Alors ?
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Message par Le Cent-Visages Mer 2 Juin - 21:31

[6 janvier 1598] Pacte servilo-Alduisien Marcha10

M. Greeglocks - Marchand d'esclaves de la capitale

Avec la dague qui quitta enfin le bois du bureau, dans un sinistre crissement, un poids s'ôta de la poitrine du marchand d'hommes. Son souffle reprit un rythme tranquille : au moins, il ne pouvait pas enlever à ce jeune seigneur qu'il tenait ses promesses. Il allait conserver sa main intacte. Il préféra ne pas tenter le diable et hocha seulement la tête à sa dernière remarque. S'entendre. S'il voulait et s'il l'entendait ainsi. Greeglocks se garda toutefois de la moindre remarque et regarda sortir l'individu, suivi de près par sa poutre de sûreté.
Bon débarras. Finalement, il n'était pas plus mal de ne pas avoir à traiter avec cette espèce-là. Le trafiquant regrettait seulement de n'avoir pas au moins pu livrer ses informations contre une somme rondelette. Il guettera le départ du Fromart loin, bien loin de sa boutique, avant de rappeler ses commis et de reprendre ses affaires.

[6 janvier 1598] Pacte servilo-Alduisien Jzorzo10

Jérémie Torrès, esclave, 19 ans

Jérémie avait pris les devants au cas où les choses dérapent : se poster devant la porte, la bloquer, fouiller de ses yeux chirurgicaux les environs à la recherche de la moindre complication en approche. Heureusement, Greeglocke décida enfin d'être raisonnable et livra les informations sans broncher. Il ne lécha pas davantage les pompes d'Alduis. Il avait bien mérité de conserver ses doigts, pour le coup.
Alduis, tendu comme un arc, se décrispa enfin et lui indiqua de sortir du négoce. La grande ombre baissa elle-même sa garde et quitta le sinistre endroit sans adresser le moindre regard à la limace encore tétanisée à son bureau. S'il pouvait retenir la leçon et apprendre à se montrer plus sobre, à l'avenir. Ainsi qu'à mieux jauger ses clients - sans faire de tous des bouts de viande indifférenciés juste bons à être rongée.
Une fois dans la rue, le craquement de doigts de son vis-à-vis n'échappa guère à Jérémie. Cela semblait toutefois davantage relever du getse distrait que d'une quelconque menace. Tomba sa question pour le moins simple et directe.

-- Ingvar pourra être retrouvé. Merci, dit-il d'abord avec sincérité : il avait bien conscience que l'opération aurait été bien plus ardue sans Alduis - et aurait maintenant de quoi aller dire à Eldred où était passé son ami.

Le reste, à côté, ne lui semblait que du supplément. L'essentiel était réalisé et Jérémie ressenti un certain contentement naïf à l'idée de pouvoir aller sous peu donner les indications au camarade zakrotien. La prochaine étape serait de savoir où le retrouver. Mais il ne douta pas que cette information pourrait s'obtenir de quelques déductions. Jérémie hantait suffisamment les rues et les bois, connaissait suffisamment d'alliés, de boutiques, de fréquentations de telle ou telle zone de Braktenn par tel ou tel serviteur de tel ou tel seigneur, pour parvenir à ses fins. Au pire, Cassandre avait ses entrées à Frenn et saurait opérer la mise en relation. Quant au reste de ce qu'il avait lu et mémorisé, il voulut être honnête avec son allié et répondit :

-- Il y avait des dates et itinéraires d'arrivages d'esclaves. Ainsi que les effectifs attendus.

Jérémie avait déjà fait le rapide calcul : une bonne vingtaine de personnes libérées si ces convois pouvaient être détournés. Quant à la partie plus idéologique de la mission des dissidents, un fond d'espièglerie le poussa à demander à Alduis dans un demi-sourire :

-- Au fait, qu'avez-vous pensé de notre livre ?

Il souriait, car ce n'était déjà pas courant que de signer un document sans même jeter au préalable le moindre coup d'œil à ce qu'il contenait. Depuis leur dernière rencontre, avait-il ouvert le traité ? Ou bien Alduis s'en contrefichait, ou bien il faisait toute confiance au fugitif pour y avoir développé les théories nécessaires - lui-même n'apportant que sa griffe et le soutien financier à l'impression.
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Message par Alduis de Fromart Jeu 3 Juin - 22:56

Une bonne chose de faite. Maintenant qu'il avait mis la frousse à cette limace et tenu ses promesses, il pouvait désormais se désengager. Ingvar pourrait être retrouvé, ils avaient des informations quant aux dates et transports d'esclaves.

Néanmoins, Alduis avait désormais assuré à son père qu'il se tiendrait tranquille. Il ne pourrait plus participer à ces activités dissidentes, quelles qu'elles soient. S'il s'était agi de son honneur d'imprimer ce traité et de venir donner une leçon au vendeur d'esclaves, il s'en agissait également maintenant, en se retirant.

Alduis suivait le chemin de son honneur, sans en déroger. Parce que c'était encore la seule à laquelle il croyait, à laquelle il pouvait se raccrocher.

— J'ai fait une promesse à mon père, déclara-t-il, sans transition ni filtre pour le faire. J'ai fait ma partie des choses. J'arrête ici.

Il ajouta néanmoins avec un hochement de tête assurée :

— Mais je ne dirai rien de ce que j'ai vu ou de ce que je sais.

Si son père voulait l'apprendre, il trouverait tout cela très vite. À vrai dire, plus il réfléchissait, plus il avait compris une chose : il allait devoir avouer à son père l'impression de ce traité, mais surtout, sa signature. Dès demain. En même temps que ses excuses. Il se ferait certainement assassiné sur place, mais il savait pertinemment que ce serait toujours moins catastrophique que de le laisser découvrir de lui-même.

Puis vint la question. Avec un sourire amusé. Jérémie connaissait-il déjà la réponse avant de poser la question ? Non, bien sûr, Alduis ne l'avait pas lu. Et il fut franc avec le jeune homme.

— Il est imprimé, maintenant. Que je le lise ou non ne changera plus rien.

Et d'ailleurs, il ne comptait pas le faire. Mais c'étaient donc sur ces entrefaits qu'ils se séparaient, comme si de rien. Complices d'une journée, Jérémie aussi noir que la nuit, Alduis aussi blanc que le jour, l'un esclave, l'autre noble… Alduis s'inclina sobrement pour signer la fin de cette rencontre, sans un mot.
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Message par Le Cent-Visages Ven 4 Juin - 17:29

[6 janvier 1598] Pacte servilo-Alduisien Jzorzo10

Jérémie Torrès, esclave, 19 ans

Alors qu'ils progressaient dans la rue où ils n'allaient pas tarder à se séparer, Alduis fit à Jérémie cette déclaration qui avait le mérite d'être honnête et directe. Le fugitif acquiesça, peu étonné - aussi son visage de pierre changea à peine d'expression. Il était lucide quant aux motivations qui avaient poussé le jeune seigneur à se livrer avec lui à ces actions-là : goût de la provocation, recherche d'action, et manque d'attrait pour les traites serviles qui était apparu au fil d'un de leurs échanges. Mais cela s'arrêtait là, Jérémie le savait, Alduis avait été clair. Ce n'était pas son combat. Or il sentait son acolyte d'un jour tenu par le devoir dû à sa famille. Un lien qui impliquait toutes sortes de promesses et d'honneurs. Un lien dont l'esclave évadé ne savait plus rien, depuis les massacres d'Iswyliz... Il y avait si longtemps... Détaché de tout ce qui avait trait de près ou de loin à l'affection filiale, Jérémie était ombre vivante et faisait sienne une lutte pour qu'un jour cela cesse : l'asservissement, l'écartèlement des familles, les fantômes - morts ou encore vivants - générés à la pelle par la botte de Monbrina sur ses voisins. Il comprit et respecta néanmoins pleinement les raisons d'Alduis - claires en peu de mots.

Son vis-à-vis promit de ne rien dire quant aux informations obtenues. Pour cela, Jérémie inclina légèrement le haut du buste en un remerciement sobre sincères. Ce jeune noble pourrait en effet avoir le loisir de tout rapporter à son père ou à quelque administration aux ordres de la famille. Toutefois, le fugitif savait qu'il n'en arriverait rien : il en avait assez vu d'Alduis pour comprendre que quand il énonçait une promesse, il la tenait. Ce qui lui valait sa gratitude et son respect. Lui, il n'était pas comme tant d'autres de sa caste. Pas l'esprit à la duplicité, au complot mesquin, à la trahison. Pour son honneur... et sans doute aussi pour son malheur en plus d'une circonstance.

Quant à la réponse à sa question, Jérémie haussa les sourcils et poussa un petit souffle de nez. Pragmatique. Il n'avait pas tort : dans les faits cela ne changerait rien. Libre à lui ensuite de clore complètement cette page ou, qui savait, de jeter tout de même un jour un coup d'œil sur le document... qui de toute manière finirait bien tôt ou tard dans les tuyaux de son environnement nobiliaire et familial.

-- Quod scripsi, scripsi*, confirma à sa manière Jérémie quant à l'impossible retour arrière - l'inchangeable de la chose par le fait qu'Alduis lise ou non. Advienne ce que voudra.

Quelque part, à présent ce texte ne leur appartenait plus ni à l'un ni à l'autre. Une fois imprimé et distribué, Jérémie avait la trouble sensation d'un processus irréversible. Qu'un écrit, à partir de ce moment, n'était que dépossession pour ses auteurs... et n'appartenait plus qu'au public, au destin, à la marche inconnue des choses dont les subtiles arcanes échapperaient aux signataires. Une bouteille à la mer, entre les mains du Fatum. Et le profond inconnu quant aux lecteurs qui s'en saisiraient ou non. Nul écrivain ne pouvait jamais prédire quelle répercussion, quel pouvoir, quel chemin précis aurait sa production. Nul écrivain ne connaissait personnellement chacun de ses destinataires. Dans ce paradoxal processus, d'un côté il affichait son nom en couverture et pourtant, de l'autre côté, l'objet qu'il signait n'était plus sien. Et l'auteur n'était plus qu'ombre. Ou quelques lettres sur un revêtement de cuir. Des lettres qui, par ailleurs, dans le cas de Jérémie ne représenteraient même pas l'entièreté de ce qu'il était... tant il lui fallait naviguer entre les différentes fausses identités. Le livre n'existait désormais plus que par qui - et comment - il serait lu. Quant à lui, son auteur : que le nom reste, son vrai nom - il y tenait. Mais qu'on ne trouve jamais sa personne. Oh. Pour lui, une fragmentation de plus ou de moins... Jérémie haussa les épaules.

Alduis s'inclina sobrement. Le fugitif lui rendit la pareille. Le blanc spectre reprit sa route, l'ombre noire la sienne. Le premier retournait aux attaches de sa famille. L'autre à la toile de plus en plus fourmillante des rues et des bois. Du reste, le capricieuse destinée ferait avec eux de même qu'avec le livre co-signé : ce qu'elle voulait. Et qu'ils ignoraient encore.
____________

* "Ce que j'ai écrit, je l'ai écrit." Ponce Pilate, Évangile de Jean, 19.22.
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