-20%
Le deal à ne pas rater :
Ecran PC GIGABYTE 28″ LED M28U 4K ( IPS, 1 ms, 144 Hz, FreeSync ...
399 € 499 €
Voir le deal

[RP solo][13 Janvier 1598] Et le fils tuera le père...

Aller en bas

[RP solo][13 Janvier 1598] Et le fils tuera le père... Empty [RP solo][13 Janvier 1598] Et le fils tuera le père...

Message par Alexandre Jeu 25 Fév - 18:46

Deux jours étaient passés depuis l'interpellation du père Thierry et Alexandre éprouvait une satisfaction de le savoir hors d'état de nuire. Peu importaient leurs liens, il ne pouvait cautionner ses agissements.  Désormais, la justice déciderait et le jeune homme plaçait en elle toute sa conscience. Les lois étaient les garantes de la sécurité et de la paix d'un pays. Il se sentait fier d'avoir su se libérer de l'influence de son père, mais Alexandre songeait maintenant à cet autre père, bien plus tyrannique et bien moins aimant que le curé de Saint-Eustache, qui avait fait de son enfance un enfer et rendu la vie de sa mère misérable. Au point de l'avoir forcé à partir dans les colonies et de vivre recluse dans un couvent.

Eldred disait qu'un homme chercherait à tuer le mari de sa mère et à venger ainsi les honneurs bafoués. Sauf qu'ils ne vivaient dans un royaume tribal. Le meurtre ne serait jamais une bonne réponse. Sans même songer à la question morale, Alexandre s'y refusait pour le simple fait de ne pas ressembler à cet homme vulgaire qui usait de violence pour se faire obéir. Les rouages de l'esprit se révélaient bien plus malignes pour vaincre un ennemi et l'humiliation seraient plus douloureuses que la mort. Il ne connaissait que trop le goût pédant du libraire Bellanger pour bien paraître en société. Il savait même tout de ses faiblesses et il était prêt à les retourner contre lui.

Cette semaine, Coldris s'était absenté mais Alexandre devinait qu'à son retour ce dernier serait sans nul doute intéressé de l'entendre comment il avait obtenu vengeance par la seule grâce des mots bien choisis.  

Sur cette pensée, il poussa la porte de la librairie, laissant résonner le carillon familier.


[RP solo][13 Janvier 1598] Et le fils tuera le père... Romain10
Romain Bellanger, libraire, 54 ans

Romain Bellanger se tenait au centre de la librairie, un balai à la main, et pestait de devoir s'abaisser à des tâches indignes de sa conditions. Il aurait dû avoir un apprenti ou une servante pour accomplir les basses besognes pendant que lui s'exerçait au noble art de as profession. Comme de réparer certains livres abimés, tenir les comptes, classes les documents... Il envisageait de chercher un jeune garçon pour le former au métier, en espérant que celui-ci serait moins scandaleux que le gamin qu'il avait eu la générosité de recueillir sous son toit, mais les quelques enfants rencontrés à différents orphelinats ne lui convenaient jamais. Tous souffraient d'un grave défaut : ils ne savaient pas lire ! Et il perdrait pas un temps précieux à instruire un bête individu avec un savoir qui s'acquérait avant l'âge de raison.

Le carillon qui retentit le fit se redresser et tourner la tête, prêt à accueillir le client, le visage enjôleur. Il ne cacha pas sa déception en découvrant un garçon infirme qui refermait la porte, une béquille posée contre le mur. Même de dos, le libraire reconnut cette silhouette familière et il ne le laisserait pas souiller plus longtemps les lieux. Il marcha d'un pas rapide et asséna une claque au garçon.

Alexandre se doutait que son père adoptif userait de violence. Cela faisait partie de ses habitudes face à ceux contre qui il se sentait puissant. Comme sa mère. Ou comme cette malheureuse esclave au marché qui lui avait permis de rencontrer Alduis. Il sentit la claque le frapper au visage, le dos tourné, mais ne réagit pas. La main était vigoureuse mais il avait connu bien pire. Le jeune homme resta calme et fit face, lentement au libraire avant de prendre la parole d'une voix polie et détachée :


"Bonjour sieur Bellanger, est-ce ainsi que vous accueillez vos clients ? Le traitement me parait bien plus sauvage. Bien plus encore que ceux de Zarkos."

Eldred détesterait la comparaison mais elle parerait à son père adoptif. Il le fixait dans les yeux. Sans peur. Iln'avait rien à redouter. Il n'était plus ce enfant craintif qui tremblait de ses colères et qui pensait en être le responsable.

"Tu sors ! Tu es esclave ! Tu n'as rien à faire à faire là !"

"Vraiment ?"

Un léger sourire fissura le masque d'impassibilité qu'Alexandre s'était construit avant d'entrer.

"Je suis effectivement un esclave, sieur Bellanger. De Coldris de Fromart. Le ministre des affaires étrangères, si vous auriez besoin d'une quelconque précision."

Le libraire se recula, décontenancé, en entendant le nom évoqué. Il se rappelait à présent avoir appris que ce maudit garçon avait été racheté par ce fameux ministre quand il avait voulu se renseigner sur la date du bûcher. Son teint pâlit. Allait-il le lui répéter ? Peu importait. Ce n'était qu'un esclave et les esclaves n'avaient aucun droit à la parole.

Tout en contemplant la déconfiture de son père adoptif, Alexandre recomposa son masque d'impassibilité, puis il se décida à reprendre :


"Mon maître m'a nommé responsable de sa bibliothèque en raison de les compétences et chargé d'acheter les pièces qui y manqueraient. Je me suis souvenu que vous possédiez de superbes ouvrages que son Excellence serait ravi de posséder."

Romain Bellanger se détendit un peu suite à cette information, confiant en cette bonne opportunité. Alexandre se souvenait de belles pièces dans son commerce et souhaitait montrer au travers de celles-ci ses talents pour plaire à son maitre. Ce serait à son avantage. Il pourrait sans doute les vendre cher. Très cher. Il grimaça en apercevant l'infirme s'éloigner en premier et se diriger vers l'arrière-boutique.

Alexandre frissonna malgré lui de remettre les pieds dans cette pièce où son père, sous couvert d'une bêtise qui serait terrible, lui a avait souvent infligé des corrections sévères. La maudite boucle de sa ceinture avait marqué à jamais son dos et il en éprouvait une honte bien plus terrible que la lettre gravée à son épaule droite. Il chassa les images qui lui revenaient et s'avança pour pointer une dizaine d'ouvrages du bout de sa béquille. Le libraire obéissait diligemment, trop heureux de l'excellente vente qui s'annonçait pour oser manifester un mouvement d'humeur d'être commandé par cet avorton qu'il haïssait.

Onze ouvrages reposaient à présent sur la table, tous aux couvertures sublimes, aux lettres du titre en or, chacun écrit par de grands noms. Des illustrations magnifiques se trouvaient entre les pages. Alexandre songea un instant à son maître qui les adorerait, et plus encore quand il apprendrait l'histoire derrière et surtout le prix. Ils se tenaient à nouveau dans la librairie. Il pouvait voir parfaitement la rue. un détail important.


"Comme tu sais, ces ouvrages sont inestimables, mais je me sens prêt à faire un geste commercial pour le ministre. Pour l'ensemble, 145 000 rilchs."

Alexandre connaissait la valeur de ces livres et celle-ci montait effectivement un peu plus haut. Mais il ne comptait pas les acheter aussi haut. Son père adoptif l'ignorait mais dès son entrée il avait commis une faute terrible. Une faute qu'il avait anticipé et qui allait le clouer sur place. le jeune homme tourna machinalement la tête vers les fenêtres du magasin et sourit à un individu solide qui semblait attendre. Il reporta son attention vers le libraire et dit :

"Savez-vous, sieur Bellanger, que toute violence envers un esclave, à moins d'en être le propriétaire, est interdite ? Pour cette infraction, le code servile énonce que tout individu se rendant coupable de coup infligés à un esclave qui ne lui appartient pas se voit sanctionner par une amende de 8000 rilchs. Or, quand j'ai pénétré ces lieux, j'ai reçu de votre part une claque pour le moins conséquente."

Le jeune homme aima découvrir le palissement du libraire à l'évocation de ce manquement à al loi. Il tenta cependant :


"TU n'as aucun témoin ! Et tu es esclave ! Un esclave n'est rien ! Sa parole n'a aucune valeur !"

"Certes, certes. Mais voyez-vous cet homme qui attend devant votre librairie ? Il se nomme Frédéric Moulard et un garde au service de Coldris de Fromart. Je lui ait demandé de m'accompagner pour aujourd'hui au cas où certaines choses se produiraient. Il semblerait que l'intuition soit été d'une grande inspiration, n'est-il pas ?"

Alexandre se retint difficilement d'éclater de rire devant l'assemblage des éléments mis e place pour écraser cet être qui autrefois le terrorisait. Cet être qui avait broyé sa mère. Cela se révélait encore plus drôle quand on se souvenait que son père adoptif ne cessait autrefois de le tourmenter pour qu'il sache à brûle-pourpoint l'ensemble des codes de Monbrina.

Le libraire se tétanisa, la tête tournée vers l'extérieur, fixant cet homme, auquel il n'avait pas prêté attention le monde, et remarquait que celui-ci fixait étrangement l'intérieurement de sa boutique. Ce diable d'avorton le tenait. Il l'avait piégé.

"Tu..."

Ses poings cognèrent contre la table, à défaut de ne pouvoir les écraser contre le visage de son tourmenteur. Alexandre réprima un sourire, posant la main sur un livre, et reprit :

"Mon maître se trouve être extrêmement procédurier. Néanmoins, un arrangement peut-être possible. L'amende pour votre faute s'élève à 8000 rilchs. A cela s'ajoute les frais de justice qui sont à la charge de l'accusé, le saviez-vous ? Et.., bien sûr, il y a le préjudice moral non négligeable de l'affaire. Par conséquent, en comptant bien, si vous concédiez à un rabais de 16 000 rilchs, mon maître, ravi de ces merveilles, consentirait à oublier ce qui n'est somme tout qu'une bête gifle.

Le libraire calculait la grosse baisse que ce décompte lui faisait et enrageait. Néanmoins, sa réputation valait bien plus encore. Or, être trainé en justice par le ministre des affaires étrangères, il risquait de perdre de nombreux clients après une pareille affaire. Cela ne méritait pas d'argumenter contre.

"Soit. Dans ce cas, convenons de... 129 000 rilchs. Cela ira ?"

Le prix le faisait grimacer. Alexandre en éprouvait une joie sauvage intérieure de mettre cet homme enfin sous son influence. Sous son autorité. Sans autre chose que le langage. Et cela ne se finirait pas de sitôt.

"Cela ira, sieur Bellanger. Sauf que vous êtes coupable de l'agression d'une esclave, dénommée Skatilis, qui appartient elle aussi à son Excellence. Vous souvenez-vous ? Cela se passait au marché, il y a deux mois. Elle vous aurait bousculé et vous, en véritable bête furieuse, l'avait passé à tabac. Plusieurs témoins le confirment. Pour une agression aussi violente, qui a lourdement blessé l'esclave, le code servile prescrit un emprisonnement d'un mois, assorti à une amende 45 000 rilchs. A cela s'ajoutent les pertes représentés par les jours auxquels l'esclave n'aura pu œuvrer."

Le libraire devint livide au rappel de ce coup de sang au marché. Sa main se cacha dans le dos, comme pour cacher l'événement, avec ce pouce qui lui avait été tranché.

"Je... Nous... Nous pouvons peut-être avoir un autre arrangement ?"

"Je suppose, oui. Dans ce cas, décomptons le coût de l'amende et les jours ratés de travail. L'esclave Skatilis a été deux semaines dans l'impossibilité de travailler. Or, le code servile prescrit 2000 rilchs par jour d'incapacité. Sachant que les Dimanches sont des jours chômés, cela nous fait douze jours.  Sa perte de rentabilité se chiffre ainsi à 24 000. Avec l'amende, cela vous reviendrait en tout à 65 000 rilchs."

Le jeune homme laissa l'information produire son effet, puis se décida à laisser échapper le mensonge qu'il avait préparé en vu de ce moment.

"Il faut aussi que je mentionne que l'esclave Skatilis est devenue sourde et boutuse du fait de vos coups. Or, selon le code servile, si les violences exercés contre un esclave ont entrainé une perte de sa valeur, le contrevenant se doit de rembourser les dommages. En l'occurrence, une jambe boiteuse se chiffre à un moment de 35 000 rilchs et la surdité, même partielle, à 30 000 rilchs. Par conséquent, si nous déduisons tout ceci du prix de ces ouvrages...

Alexandre laissa transparaitre un sourire cruel, la main toujours posée sur deux des livres, fixant le libraire qui se reculait.  Le jeune homme reprit d'une voix sévère :

"Je pense pouvoir affirmer que tous ces magnifiques ouvrages appartiennent d'ors et déjà au vicomte de Fromart. A moins que vous ne préfériez que ce dernier passe par la voie de la justice ?"

Romain Bellanger secoua la tête, plus livide que jamais, ulcéré intérieurement de se faire posséder par cet avorton.

"Pouvez-vous à présent établir une facture qui attesterait que ces dits sont bien acquittés en bonne et due forme ?"

Tout le temps que cela dura, Alexandre ne le quitta pas du regard. Il se plut à contempler sa nuque se penchant à écrire les chiffres et les lettres, la main tremblante, la bouche rageuse. Il payait pour ses crimes. Pour tous ses crimes. Sa mère n'était pas encore libérée de son influence mais elle trouvait aujourd'hui une revanche pour ces longues années d'humiliations à supporter le quotidien d'un tyran pitoyable.

Lorsque la facture fut finalisée, Alexandre la lut avec attention et valida d'un hochement de tête. Pas la moindre irrégularité. Le document enregistrait les ouvrages au nom de Coldris de Fromart et que le règlement était déjà effectué. En rentrant, il le ferait lire à Léonilde qui confirmerait la validation et cette vengeance serait déjà de l'histoire ancienne.


"Je vous remercie, sieur Bellanger, de votre bonne coopération."

Alexandre s'amusa de prendre ainsi congé en fixant le libraire d'un sourire insolent. Derrière le comptoir, l'homme tempêtait, regardait vers la fenêtre, et se contenait. Le jeune homme prit tout son temps pour quitter la boutique, savourant son triomphe, puis une fois à l'extérieur demanda au garde d'aller chercher les ouvrages.  Ils repartiraient ensuite au domaine, là où Alexandre avait bien l'intention de raconter toute l'histoire à Léonilde, désireux de la préparer au mieux avant de la redire quand son maître serait finalement de retour.
Alexandre
Alexandre
Esclave domestique

Fiche perso : www.
Liens et RPs : www.
Bonus Dé : 5
Multi-comptes ? : Thierry d'Anjou / Cassandre Velasquez / William Wagner
Messages : 1741
Date d'inscription : 14/10/2018
Age : 22
Localisation : Braktenn

Feuille de personnage
Inventaire et / ou réputation:

Revenir en haut Aller en bas

Revenir en haut

- Sujets similaires

 
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum