[11 sept. Terminé] Un réveil à l'hôtel [RP sensible]
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[11 sept. Terminé] Un réveil à l'hôtel [RP sensible]
- Trigger Warning:
- Ce RP contient une scène de torture
Le cardinal se réveilla de fort mauvaise humeur. Les esclaves lui avaient échappé. Sa sœur les avait pris en affection et il ne savait que trop que c'était une lionne, toujours prête à mordre, à se battre pour ses petits. Il devrait s'y prendre autrement. Il prit ses papiers, accompagné d'un copieux petite déjeuné. La maître de la maison était honoré de sa présence, il l'avait bien vu. Seulement, Matthieu ne toucha qu'à une moitié du repas. Il aimait les belles choses, mais se savait pêcheur en ce sens. Alors il jeûnait, lorsqu'il le pouvait se détachait de son or... Ça ne suffisait pas. Dieu lui avait remis une mission. Le pape aussi. Il parcourut de nouveau rapidement la lettre de Sa Sainteté.
Éminence, je reporte votre départ pour Rome. Étant donné vos prouesses dans votre évêché lors votre chasse aux hérétiques, je vous octroie une nouvelle mission. Le roi de Monbrina est assurément un allié de la Foi, cependant, il lui manque selon moi un conseiller avisé. Je souhaite que vous approchiez le roi et sa cour et que vous traquiez les pratiques illicites en son sein. Des observateurs me rapportent des choses intolérables, ainsi qu'une fascination malsaine pour les invalides. Vous le savez mieux que personne, ces êtres possèdent en eux la germe du démon. Il nous faut protéger ces braves brebis de Satan. Je compte sur votre dévouement à Dieu et votre foi en la Sainte Église Catholique.
La paix soit avec vous, Éminence.
Matthieu resta un instant pensif. Il devait à Sa Sainteté son titre. Il avait toujours souhaité le servir au mieux. Il se rappelait d'ailleurs de leur première rencontre, il tremblait comme un enfant devant cet homme, l'héritier de Saint-Pierre. Il lui faisait confiance. Matthieu se leva, décidé. Il guiderait leur roi vers la foi et la lumière, selon les Écritures. Il ordonna à ses domestiques de ranger avant de descendre, sa large cape rouge flottant derrière lui. Il commanda ensuite une voiture. Peut importe ce stupide attachement de sa sœur à ces esclaves, il en aurait au moins un. Il irait ensuite chez le souverain, montrer l'aspect démoniaque qui dormait en ces créatures et l'en avertir. Il rentrerait alors à Rome, le cœur fier d'avoir rempli sa mission et d'avoir rendu le monde meilleur.
Re: [11 sept. Terminé] Un réveil à l'hôtel [RP sensible]
Matthieu n'avait pas souhaité regarder l'infirme qui roulait aux côtés de sa voiture. Il aurait trop désiré l'étrangler. Sa Sainteté ne se contenterait pas de savoir qu'un infirme avait dit un mot de travers. Ce serait sa faute. Déjà qu'il était la risée de ses confrères pour sa jeunesse... Il avait la chance de s'être vu confié une mission. Son opportunité était gâchée. Lorsqu'ils arrivèrent à l'hôtel, Matthieu descendit dans un silence de mort. Les domestiques eux-mêmes ne savaient pas quoi dire. Le cardinal finit par donner des ordres.
- Vous deux, allez ranger ma voiture. Toi, va chercher un dîner auprès de l'aubergiste. Quant à vous deux, montez-le en haut.
Il avait vaguement désigné Tristan mais il se fit comprendre. Il rentra rapidement. Les domestiques suivirent rapidement leur maître. L'aubergiste ne fut pas sans donner un regard curieux à cet attelage étrange. On déposa Tristan près de la porte de la chambre. Matthieu était déjà assis dans son fauteuil, le regard dans le vague. Il ne posa pas un seul regard sur l'esclave mais sa fureur se lisait dans ses yeux qui flamboyaient depuis qu'ils étaient partis.
Re: [11 sept. Terminé] Un réveil à l'hôtel [RP sensible]
Les joues livides et trempées de sueur, les cheveux humides sur son front, la tête lui tournait. Comme lors du voyage aller, la route prise à un rythme intense lui laissait les épaules quasi brisées. De violentes courbatures lui tiraient les bras. L'épuisement et la terreur lui ceinturaient la poitrine de telle sorte qu'il respirait à peine. Ses yeux remplis de larmes voyaient vaguement l'auberge, les hommes qui s'affairaient au service et les chevaux qu'on emmenait au repos. Avant qu'il eut pu récupérer un peu d'énergie, on le porta avec sa chariote à travers les escaliers pour l'enfermer dans la chambre où attendait le cardinal. Tristan inclina la tête. Il aurait voulu mourir. Son esprit déjà malmené par le trajet tentait de se raccrocher au souvenir de Lénius, d'Irène et Alexandre pour ne pas céder au plus profond désespoir. Le visage ployé, les mains serrées sur ses jambes, il attendit comme un corps vidé de toute sa substance, abandonné là à ce qui le guettait.
Re: [11 sept. Terminé] Un réveil à l'hôtel [RP sensible]
L'infirme n'avait pas l'air de résister. Finalement, son courage ne semblait pas durer. Matthieu se sentait déjà fatigué. Bien sûr qu'il voulait le punir. Il devait le punir. Mais assit là comme il était, il n'avait pas vraiment envie de bouger. Tout était de la faute de cette... créature. Mais elle était à lui. Il pouvait en faire ce qu'il voulait. Matthieu regarda le crucifix au-dessus du lit. Le Seigneur semblait le juger. Il avait mal fait son travail. Mais il ne le manquerait pas une seconde fois. Matthieu lança un regard indéchiffrable à Tristan, avec un signe de tête en direction du Christ.
- Sais-tu qui est-ce ?
Re: [11 sept. Terminé] Un réveil à l'hôtel [RP sensible]
La question posée d'une voix calme surprit Tristan. D'abord il eut deux secondes de sidération, craignant à nouveau de parler. Il se rattrapa vite cependant : il l'interrogeait, il devait répondre. D'une voix très douce et humble, il murmura :
-- Jésus le Christ, maître. Le fils de Dieu.
Ses yeux restaient baissés et ses mains jointes. Il sentait dans l'auberge les excellentes odeurs du repas qu'on préparait pour le cardinal.
-- Jésus le Christ, maître. Le fils de Dieu.
Ses yeux restaient baissés et ses mains jointes. Il sentait dans l'auberge les excellentes odeurs du repas qu'on préparait pour le cardinal.
Re: [11 sept. Terminé] Un réveil à l'hôtel [RP sensible]
Les deux soleils s'abîmaient dans la contemplation du Seigneur en croix. Quelle triste vision. Le garçon s'était toujours demandé pourquoi l'on retenait essentiellement de Jésus son supplice. Lui l'aimait pour l'homme qu'il avait été, qui avait bu, mangé, offert du vin, eu des amis, sûrement aimé... Sa souffrance ne représentait qu'une part de l'humaine présence. Oh certes non négligeable et qui avait débouché sur une vie recommencée. Une nouvelle question le tira de ses pensées. Son maître tournait autour de lui en oiseau de proie, dessinant des cercles se resserrant comme pour l"étouffer.
-- Vous êtes un d'ses émissaires, souffla sa petite voix, encore un ton plus bas. Une des mains de l'autorité d'son église.
Il tremblait de dire une bêtise, une vacuité due à son manque d'instruction. Ses réponses demeuraient toutes simples, nues dans leur honnêteté. Irène et Alexandre restaient dans son cœur comme bien meilleurs représentants de Jésus et il s'agrippa à leur image pour tenir bon.
-- Vous êtes un d'ses émissaires, souffla sa petite voix, encore un ton plus bas. Une des mains de l'autorité d'son église.
Il tremblait de dire une bêtise, une vacuité due à son manque d'instruction. Ses réponses demeuraient toutes simples, nues dans leur honnêteté. Irène et Alexandre restaient dans son cœur comme bien meilleurs représentants de Jésus et il s'agrippa à leur image pour tenir bon.
Re: [11 sept. Terminé] Un réveil à l'hôtel [RP sensible]
L'esclave semblait dévisager le Seigneur. Quelle insolence. Matthieu s'arrêta un instant en serrant les poings dans son dos. Il répondit alors. Le cardinal s'appuya alors sur les bord de ce qui était son moyen de transport. Sa voix semblait presque venir d'outre-tombe tant elle était sombre.
- C'est exact. Je suis comme un lieutenant dans une armée. Dieu m'a confié une mission lorsque je suis arrivée sur cette terre.
Il darda un instant son regard de flamme sur Tristan avant de reculer. Il conservait son air sombre et profondément en colère.
- Et toi... Toi, tu as réduit à néant mes espoirs et ceux du pape. Tu me prends pour un monstre n'est-ce pas ? Comme ma sœur, cette femme trop faible, trop gentille. Moi, je réagis, je ne protège pas les créatures comme toi. Je veux faire en sorte que ce monde soit meilleur. Seulement personne n'y entend rien. Pas même ce roi... Je ne suis pas naïf. Il s'est servi de tes dires pour me chasser. Il ne fera certainement rien pour son peuple. Il ne sait rien... toi non plus d'ailleurs petit idiot.
Il prit alors son fouet sur la table. Matthieu resta un instant à observer le crucifix.
- Seulement, je n'abandonnerai pas aussi facilement...
Re: [11 sept. Terminé] Un réveil à l'hôtel [RP sensible]
A la mine sèche du cardinal, l'esclave comprit qu'il n'aimait pas le voir regarder l'effigie de Jésus. Pourquoi ? Ce n'était qu'une effigie, et son attention sur elle n'était que de la déférence. Une humble admiration emprunte d'un fond de tristesse. Il s'inclina alors de nouveau et plongea ses pupilles remplies de larmes vers le sol. Du religieux, seule lui parvenait la voix claquante. Comparer à une armée sa fonction dans une foi censée prôner l'amour... Tristan ne comprenait pas. Son souffle se bloqua à la vue du fouet et aux paroles de Matthieu.
L'homme semblait vraiment sincère, persuadé de sauver le monde en agissant ainsi. Une seconde, le garçon ressentit un genre de mal-être pour lui, entre la peine et la désespérance. Et lui... lui à qui on avait dit sans cesse qu'il était l'erreur, il se l'entendait encore confirmer. S'il était effectivement ignorant ? Si l'ordre du monde et la hiérarchie entre les créatures représentait bel et bien la vérité ? Il paniqua, son esprit se perdait. Tristan serra les dents et voulut plutôt se remémorer en boucle les paroles d'Irène, qui lui avait dit l'exact opposé, la veille en l'arrachant de ce marché aux esclaves. Oui, il voulait y croire.
Un moment, l'esclave se sentit même fier d'avoir fourni au roi l'occasion habile de ne pas accepter la proposition du cardinal et du pape. Il allait prendre cher mais il pouvait être fier. L'infirme se retint de la moindre expression susceptible de le trahir, alors qu'il se disait que tout de même, ces théories du pape et de Matthieu devaient être bien faibles pour que les quatre mots d'un pauvre esclave les ébranlent devant le monarque. Il inspira un frêle filet d'air à ce constat pour se donner du courage quand le cardinal empoigna son fauteuil roulant, puis saisit le fouet.
Son regard paniqué évita de croiser la dure lanière. Toujours ployé, ses mains se serrèrent avec encore davantage de force, dans l'espoir de s'armer de vaillance et d'endiguer ses tremblements.
L'homme semblait vraiment sincère, persuadé de sauver le monde en agissant ainsi. Une seconde, le garçon ressentit un genre de mal-être pour lui, entre la peine et la désespérance. Et lui... lui à qui on avait dit sans cesse qu'il était l'erreur, il se l'entendait encore confirmer. S'il était effectivement ignorant ? Si l'ordre du monde et la hiérarchie entre les créatures représentait bel et bien la vérité ? Il paniqua, son esprit se perdait. Tristan serra les dents et voulut plutôt se remémorer en boucle les paroles d'Irène, qui lui avait dit l'exact opposé, la veille en l'arrachant de ce marché aux esclaves. Oui, il voulait y croire.
Un moment, l'esclave se sentit même fier d'avoir fourni au roi l'occasion habile de ne pas accepter la proposition du cardinal et du pape. Il allait prendre cher mais il pouvait être fier. L'infirme se retint de la moindre expression susceptible de le trahir, alors qu'il se disait que tout de même, ces théories du pape et de Matthieu devaient être bien faibles pour que les quatre mots d'un pauvre esclave les ébranlent devant le monarque. Il inspira un frêle filet d'air à ce constat pour se donner du courage quand le cardinal empoigna son fauteuil roulant, puis saisit le fouet.
Son regard paniqué évita de croiser la dure lanière. Toujours ployé, ses mains se serrèrent avec encore davantage de force, dans l'espoir de s'armer de vaillance et d'endiguer ses tremblements.
Re: [11 sept. Terminé] Un réveil à l'hôtel [RP sensible]
Matthieu vit Tristan flancher. Il n'en éprouva que plus de satisfaction. Il prenait son droit, tout simplement. La pauvre petite chose ploya. Mais ce maudit fauteuil bloquerait ses coups. Matthieu trouvait cela intolérable. Ses yeux se firent encore davantage coléreux alors que le fouet patientait dans sa main.
- Mets-toi à genoux, au sol, immédiatement.
Re: [11 sept. Terminé] Un réveil à l'hôtel [RP sensible]
Une vague d'horreur secoua les membres de Tristan à l'ordre de son maître. Il était blafard et des larmes coulèrent le long de ses joues. Après quelques secondes d'hébétude, il s'exécuta. Ses mains tremblantes attrapèrent les bords de son caisson de sorte à se faire glisser en avant, hors de l'assise. La manœuvre était complexe mais il en avait l'habitude. Il fallait arquer le dos, plier les jambes, ondoyer des épaules et du bassin dans ce qui d'ordinaire pouvait presque ressembler à une danse. Les gestes en l’occurrence se faisaient gauches et lourds. Enfin il s'écroula au sol. Son souffle résonnait au cœur de la pièce alors qu'il se redressait et se tenait à genoux, tête baissée et doigts croisés sur ses jambes.
Re: [11 sept. Terminé] Un réveil à l'hôtel [RP sensible]
Matthieu n'avait que faire de la mine accablée du jeune homme. C'était sa faute. Entièrement sa faute. Lorsqu'il parvint enfin au sol, un léger sourire sadique étira les lèvres du cardinal. Il se signa tout de même au préalable. Il ne réclamait que la justice. Dieu devait être aussi offensé que lui et il était l'une de ses mains. Sa Sainteté saurait elle aussi comprendre.
Matthieu étendit la main et commença à frapper. Il n'avait pas autant de force que ses frères aînés mais il savait où faire mal. Il regardait de façon mécanique la chemise de l'esclave peu à peu se déchirer. Des lames rouges apparaissaient lentement mais il savait qu'elles s'enfonçaient et qu'elles formeraient des marques bientôt. Matthieu s'arrêta, le regard vague et légèrement essoufflé. Il siffla.
- Peut-être bien que la cardinal Duccini a raison finalement. Je devrais peut-être te mettre sous un seau d'eau bénite et te laisser dans une cellule toute la nuit. Cela te passerait peut-être l'envie de recommencer à agiter ta langue.
Re: [11 sept. Terminé] Un réveil à l'hôtel [RP sensible]
Aux premiers coups, Tristan s'effondra et se recroquevilla, le front touchant terre et ses mains serrées juste au-dessus de sa tête. On eut dit un animal en boule, toujours à genoux et son buste ramassé sur ses cuisses. Il serrait les dents et parvint à rester pour l'instant silencieux, courageux, alors que la lanière commençait à lui entailler la peau. Des zébrures apparaissaient sur sa chair à nu après que sa vieille tunique fut partie en lambeaux. Le sang perlait en petites gouttes. Son souffle fiévreux entrecoupé de tremblements coulait de ses lèvres. Ses doigts se serraient comme en prière. La menace du cachot et de l'eau bénite l'effraya à peine. Il ne dit rien, ne réagit en aucune façon aux paroles de son maître qui continuait de frapper.
Re: [11 sept. Terminé] Un réveil à l'hôtel [RP sensible]
Matthieu constatait qu'il faisait de son mieux pour ne pas gémir. Tant mieux. Finalement, le dresser serait peut-être moins complexe qu'il l'avait cru. Après tout, peut-être que le cachot serait excessif. Il recommença à frapper, en espaçant davantage les coups. Il ignora le temps et le jour qui continuait à avancer et ne s'arrêtait que lorsque l'invalide semblait au bord du malaise.
Joseph avait annoncé sa réussite à ses hommes en rentrant. Les soldats avaient bu en son honneur. Il avait aussi pris quelques coupes. Peut-être un peu trop... Il rentra un peu aviné, mais prêt à travailler. Le vin l'aidait parfois à ranger, alors que lorsqu'il était sobre, il n'arrivait pas à s'y mettre. Il remonta à l'auberge, tanguant dans l'escalier. Cependant, dans la brume de son cerveau qui commençait à se dissiper, il entendit un son étrange. Était-ce... un fouet ? Il n'en avait pas entendu depuis qu'il était enfant. Il secoua la tête, restant au milieu du couloir, à écouter ce son étrange.
Re: [11 sept. Terminé] Un réveil à l'hôtel [RP sensible]
Les frappes s'espaçaient. Chacune d'elles rentrait un peu plus profondément dans la chair et cette fois-ci des lamelles de peau commençaient à se détacher. Tristan ne pouvait plus tenir. Son corps restait en boule et de premiers cris quittèrent sa boche. Ce furent bientôt des hurlements entrecoupés de sanglots, ou de mots incompréhensibles bredouillés comme une prière tremblante. Il en parvenait même plus à respirer. Il suffoquait et le fouet le faisant danser de gauche à droite sur le parquet.
Re: [11 sept. Terminé] Un réveil à l'hôtel [RP sensible]
Joseph plissa les yeux. Ce n'était plus qu'un fois qu'il entendait. On aurait dit un pauvre chat maltraité. Joseph toqua à la porte.
- Dites, qu'est-ce que vous faites là dedans ?
Matthieu se stoppa net. Il fronça les sourcils et ouvrit la porte. L'odeur qui le frappa au nez ne lui plut guère.
- Dieu, Joseph... dans quel état t'es-tu mis ?
Son frère aîné secoua la tête.
- Je tiens mieux l'alcool que toi petit frère et moi j'avais une victoire à fêter.
Matthieu se ferma immédiatement et faillit faire de même avec la porte si Joseph ne l'avait retenu avec son pied. Il désigna de la tête Tristan qui gisait au sol, en sang.
- Qui est-ce que tu tortures ? Qu'est-ce qu'il t'a fait ce pauvre bougre ?
- Mêle-toi de tes affaires, siffla Matthieu.
- Tu es mon frère. Ce que tu fais me concerne aussi.
Re: [11 sept. Terminé] Un réveil à l'hôtel [RP sensible]
Quand les coups s'arrêtèrent de le grignoter à petit feu, Tristan était tellement au bord du malaise qu'il mit quelques secondes à s'en apercevoir et attendait presque les suivants. Son corps tremblait encore, ses mains serrées au-dessus de sa tête s'arrachaient des cheveux. Les doigts hérissés telles les griffes d'un chat s'enfonçaient dans son crâne et ses sanglots résonnaient encore à travers la pièce.
Une voix. Sonnante et chantante dans sa puissance martiale. Il la reconnut : c'était le frère du cardinal, venu lui rendre visite. Il se souciait de son sort. Tristan releva très légèrement les yeux, étonné qu'un général se préoccupe du sort d'un esclave que son maître punissait. Il profita du répit pour reprendre son souffle et renifler quelques larmes. Des filets de sang serpentaient le long de son dos en bouillie.
Une voix. Sonnante et chantante dans sa puissance martiale. Il la reconnut : c'était le frère du cardinal, venu lui rendre visite. Il se souciait de son sort. Tristan releva très légèrement les yeux, étonné qu'un général se préoccupe du sort d'un esclave que son maître punissait. Il profita du répit pour reprendre son souffle et renifler quelques larmes. Des filets de sang serpentaient le long de son dos en bouillie.
Re: [11 sept. Terminé] Un réveil à l'hôtel [RP sensible]
Matthieu grinça des dents tout en serrant la lanière du fouet. Il fut forcé de laisser entrer son frère.
Joseph écarquilla les yeux en voyant plus en détail l'état de pauvre diable. Si son frère tapait encore un coup, il risquait bien de le tuer. Il secoua la tête. Il n'allait pas laisser faire ça.
- Tu me laisserai te l'emprunter ? questionna-t-il en désignant Tristan.
- Me le... mais tu n'est pas sérieux j'espère ?
- Oh si, je te connais et je t'ai vu au palais. C'est pas une raison pour le maltraiter comme ça.
- Tu sais...
- Oh, oui, je sais ! Le pape, l'Eglise ! Mais je serais mauvais chrétien en toi aussi si on laisse le petit se faire taper plus longtemps.
Joseph agitait les bras. L'alcool devait le pousser un peu aussi. Il alla jusqu'à Tristan, ses bottes claquant sur le parquet puis prit le petit entre ses bras puissants. Un poids plume face au géant. Matthieu tenta de protester.
- Ah non, ne commence pas ! Le gosse reste avec moi, dans la chambre d'en face. C'est pas la fin du monde !
Il sortit sans que Matthieu puisse seulement protester. Joseph alla à grand pas dans sa chambre et ferma la porte à clé. Matthieu tenta de frapper la porte mais renonça très vite. Il grommela, maudit son frère à mi-voix avant de rentrer dans sa chambre en claquant la porte.
Joseph posa Tristan sur son propre lit, puis alla se délasser de son armure et de sa cape, tout en jetant de temps en temps des coups d’œil à son invité.
Re: [11 sept. Terminé] Un réveil à l'hôtel [RP sensible]
Des enclumes dans son crâne et des cymbales à ses oreilles. Tout cognait beaucoup trop fort. La terre tremblant sous les bottes du massif soldat qui venait d'entrer. La voix puissante de celui-là. Et surtout son dos restait parcouru de violentes pulsations, comme si le fouet le battait encore, qui remontaient dans ses membres et lui secouaient les nerfs. Tristan ne parvint même pas à entendre les mots. Il sanglotait de pleurs à peine audibles tant elles étaient faibles.
Il se sentit soudain soulevé. Sa tête se renversa en arrière et le décor lui sembla s'écrouler autour de lui. Tristan flottait. Passait le linteau de la porte. La marée et contre-marée de son souffle frêle suivait la cadence de la marche du général. Une autre pièce. Le moelleux d'un lit sur lequel il le posa. Tristan, par réflexe, se remit en boule. Des larmes labouraient encore ses joues. Des gouttes de sang couleraient sur le drap. Il cligna plusieurs fois des yeux et ne pourra retrouver l'énergie d'une parole qu'après une bonne minute :
-- M... Merci M'sieur.
Sa voix était minuscule et gorgée de larmes.
Il se sentit soudain soulevé. Sa tête se renversa en arrière et le décor lui sembla s'écrouler autour de lui. Tristan flottait. Passait le linteau de la porte. La marée et contre-marée de son souffle frêle suivait la cadence de la marche du général. Une autre pièce. Le moelleux d'un lit sur lequel il le posa. Tristan, par réflexe, se remit en boule. Des larmes labouraient encore ses joues. Des gouttes de sang couleraient sur le drap. Il cligna plusieurs fois des yeux et ne pourra retrouver l'énergie d'une parole qu'après une bonne minute :
-- M... Merci M'sieur.
Sa voix était minuscule et gorgée de larmes.
Re: [11 sept. Terminé] Un réveil à l'hôtel [RP sensible]
Le général préféra laisse le petit se remettre un peu. Il le regarda, s'assurant qu'il n'avait besoin de rien avant d'entendre son remerciement.
- Tu n'as pas à me remercier, garçon. Évite seulement de le mettre en rogne la prochaine fois, il a tendance à s'emporter pour un rien et c'est comme depuis qu'il est tout petit. Mais ne t'inquiète pas, tu vas pouvoir te reposer un peu maintenant. Tu as un autre endroit que la chambre de mon frère où te poser ?
Re: [11 sept. Terminé] Un réveil à l'hôtel [RP sensible]
Tristan gémissait entre deux flux et reflux de douleur. Il n'arriva même pas à relever les yeux vers le général et dut se concentrer de toutes ses pauvres forces pour entendre ses mots. Pour les recoudre afin qu'ils forment un sens et pas seulement une mélodie en sourdine comme l'entendrait un noyé. Il s'apprêta à le remercier une fois encore mais se retint et hocha très faiblement la tête à son conseil. Tristan s'en rendait compte à présent : il avait été tellement stupide, tout à l'heure devant le roi... Qu'espérait-il que le monarque ferait de l'intervention d'un esclave ? Saisi par son erreur et le constat de l'état où l'avaient mené toutes les récentes mésaventures, dans lesquelles ses impulsions et mauvaises décisions n'étaient pas en reste, il fondit en larmes.
Les sanglots durèrent sans qu'il put les arrêter. Dans ces pleurs, son corps entier relâchait la souffrance accumulée trois jours durant. Cela s'éternisa. Les hoquets et soubresauts résonnaient dans la petite chambre, piteux. La dernière question du général lui fendit également le cœur malgré l'évidente bonne intention de celle-ci. Un endroit où se poser ? Il n'était plus rien et resterait en vie grâce à la charité de la dame Irène. Entièrement dépendant. Et loin de ses chers Alexandre et Lénius...
L'esclave ravala péniblement un lourd sanglot et murmura :
-- Chez... Chez D... Dame Irène, M'sieur...
A peine sortie que sa voix s'éteignit à nouveau, dévorée par les souffrances et les larmes. Le chagrin repartit et des centaines d'aiguilles lui semblaient piquer son dos. Les jambes serrées entre ses bras, le menton reposant contre ses genoux et chacune de ses vertèbres se laissant deviner le long de son dos en charpie, il gisait. Noyé dans ses fièvres.
Les sanglots durèrent sans qu'il put les arrêter. Dans ces pleurs, son corps entier relâchait la souffrance accumulée trois jours durant. Cela s'éternisa. Les hoquets et soubresauts résonnaient dans la petite chambre, piteux. La dernière question du général lui fendit également le cœur malgré l'évidente bonne intention de celle-ci. Un endroit où se poser ? Il n'était plus rien et resterait en vie grâce à la charité de la dame Irène. Entièrement dépendant. Et loin de ses chers Alexandre et Lénius...
L'esclave ravala péniblement un lourd sanglot et murmura :
-- Chez... Chez D... Dame Irène, M'sieur...
A peine sortie que sa voix s'éteignit à nouveau, dévorée par les souffrances et les larmes. Le chagrin repartit et des centaines d'aiguilles lui semblaient piquer son dos. Les jambes serrées entre ses bras, le menton reposant contre ses genoux et chacune de ses vertèbres se laissant deviner le long de son dos en charpie, il gisait. Noyé dans ses fièvres.
Re: [11 sept. Terminé] Un réveil à l'hôtel [RP sensible]
Joseph avait l'impression que le pauvre bougre peinait à répondre à ses questions. Il devait l'embêter. Le général lissa un peu sa moustache avant de se rapprocher du lit. Le petit se mit à pleurer. Joseph faillit bien lui tapoter sur l'épaule avant de se raviser. Quel idiot ! Ah lui et sa force brute... Il réfléchit un instant. Que ferait Pauline ? Elle, elle savait toujours consoler les enfants. Il essaya de faire de son mieux.
- Allons, allons, garçon, c'est fini maintenant.
Il ne savait pas vraiment si ça aller marcher mais la réponse du petit fusa alors dans son esprit? Un protégé de sa soeur ? Ah, mais voilà qu'il comprenait mieux ! Il hocha la tête d'un air pensif.
- Ah... je vois. J'm'en doutais bien...
Il se gratta la tête un instant. Connaissant Matthieu, il resterait toute la journée enfermé à ruminer son échec. Joseph pensa qu'il pourrait ramener le petit à Irène. Elle saurait bien le protéger. Seulement, il ne pouvait pas le lui rendre en un pareil état. Il posa une main douce sur la tête de Tristan. Il était chaud. Il risquait bien de tomber malade avec ce foutu traitement. Joseph se résolut rapidement à aller chercher un médecin. Il s'en alla dans le couloir en refermant doucement la porte à clé, sans trop de bruit puis consulta l'aubergiste. Pour quelques pièces, celui-ci accepta d'appeler quelqu'un et quelqu'un réputé compétant. Joseph remonta ensuite. Il revint s'assoir près du petit.
- T'en fais pas, on va te remettre sur pied, puis tu rentreras chez toi.
Re: [11 sept. Terminé] Un réveil à l'hôtel [RP sensible]
Ce ne fut qu'après plusieurs minutes que les larmes commencèrent à s'estomper. Après un reniflement, la pièce retrouva un peu plus de calme. Les paupières de l'esclave se rouvrirent et il put croiser la mine bienveillant du général. Il tenta de s'apaiser et finit par arrêter de pleurer une fois quelques ultimes sanglots poussés. Le garçon ne retint pas un léger sursaut quand la main du géant, si imposante qu'elle pourrait entièrement couvrir son visage, lui jaugea la température. Tristan ne s'était même pas rendu compte qu'il tremblait et brûlait depuis quelques instants. Alors, il s'entendit proposer des soins qui le remettraient en forme. Incrédule, il se demanda un instant pourquoi. Pourquoi voulait-il prendre autant soin d'un esclave qui lui appartenait même pas ? Pour sa sœur, probablement. Une fois encore, Tristan accueillit l'acte charitable par un faible :
-- Merci beaucoup.
Un peu plus tard dans la journée arriva le médecin mandé par l'aubergiste, et qui avait déjà empoché le prix de la consultation à venir. On lui indiqua la chambre concernée. L'homme frappa.
-- Messire. C'est le médecin.
Re: [11 sept. Terminé] Un réveil à l'hôtel [RP sensible]
[justify]
Joseph hocha la tête quand les pleurs s'arrêtèrent. Ah, quand il raconterait ça à Pauline ! Il sourit au remerciement du garçon.
- T'en fais donc pas petit, t'as pas à me remercier.
Le médecin arriva bien vite Joseph alla ouvrir la porte avec un large sourire :
- Eh ben, vous êtes un rapide vous ! Rentrez donc.
Il le laisser entrer dans la chambre et désigna le môme.
- C'est pour le garçon que j'ai appelé. Il s'est pris de méchants coups mais avec votre expertise, sûr que ça ira mieux.
Il se recula d'un pas pour laisser le professionnel faire tout en gardant un œil sur son protégé.
Joseph hocha la tête quand les pleurs s'arrêtèrent. Ah, quand il raconterait ça à Pauline ! Il sourit au remerciement du garçon.
- T'en fais donc pas petit, t'as pas à me remercier.
Le médecin arriva bien vite Joseph alla ouvrir la porte avec un large sourire :
- Eh ben, vous êtes un rapide vous ! Rentrez donc.
Il le laisser entrer dans la chambre et désigna le môme.
- C'est pour le garçon que j'ai appelé. Il s'est pris de méchants coups mais avec votre expertise, sûr que ça ira mieux.
Il se recula d'un pas pour laisser le professionnel faire tout en gardant un œil sur son protégé.
Re: [11 sept. Terminé] Un réveil à l'hôtel [RP sensible]
L'homme acquiesça avec un léger sourire puis s'approcha du patient. Son torse nu lui laissa immédiatement voir son dos méchamment labouré, dont il accueillit la vision d'une grimace. Puis il nota sa marque à l'épaule droite. Un esclave. Qu'avait donc fait ce malheureux pour être ainsi puni ? Le médecin eut aussitôt un regard plus sévère sur le garçon mais il n'avait pas à donner son point de vue ni à poser de question, simplement à soigner. L'homme s'assit près du lit et inspecta les plaies qui dégageaient une sale odeur. Son front se plissa, sa main farfouilla dans ses affaires. Il sortit un alcool désinfectant, puis des baumes composés de plantes diverses qui seraient à étaler sous le pansement.
-- Cela va piquer, prévint-il en versant un peu d'alcool sur un linge, avant de commencer à tamponner les blessures.
Tristan avait ouvert de grands yeux en découvrant qu'un docteur entrait dans la chambre. Le général avait donc payé une consultation pour lui. Il en conçut une vive émotion et beaucoup de reconnaissance et ses joues avaient rosi. Les pupilles dorées retombèrent humblement vers le matelas à l'entrée du praticien dont il n'osa pas croiser le regard. L'esclave resta immobile alors qu'on examinait les lacérations de son dos. Il serra les dents à l'avertissement quant à la douleur et poussa un faible râle au moment où l'alcool commença de lui être appliqué. Ses muscles se tendaient et ses mains tremblaient, cependant Tristan tenait bien. C'était là mal nécessaire. Il rentrerait chez Irène en meilleur état et devait se trouver très reconnaissant de ces soins. Pour tenter de détourner son esprit de la douleur, l'esclave se concentra sur les agréables odeurs dégagées par l'alcool et le baume posé près de lui. Il s'efforça de tendre un sourire au général.
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