[11 sept. Terminé] Un réveil à l'hôtel [RP sensible]
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Re: [11 sept. Terminé] Un réveil à l'hôtel [RP sensible]
Lorsque le médecin commença son travail, Joseph se recula un peu. Il n'était pas très à l'aise avec ces choses-là. Seulement quand le médecin prévint que ça allait piquer, il se rapprocha un peu de Tristan. Il fallait encore lui tapoter sur l'épaule. Décidément, quelle gourde ! Il sa ravisa à temps. Le général sourit en retour à Tristan.
- t'en fais pas va. Je vais te ramener en forme. Irène sera doublement contente de nous voir.
Re: [11 sept. Terminé] Un réveil à l'hôtel [RP sensible]
Toucher ce malade, et à plus forte raison cet esclave, n'était clairement pas au goût du docteur : la rapidité de ses gestes et la dureté de son regard trahissaient sa hâte d'en finir. D'autant que d'ordinaire, le médecin ne faisait que poser des diagnostics, éventuellement palper, et des assistants se chargeaient du sale travail qui ne demandait pas grand chose d'intellectuel. En ce jour malheureusement, les commis étaient retenus par des courses urgentes et le praticien devait descendre de son piédestal. Avec des mouvements précis mais quelque peu brusques, il acheva d'appliquer les baumes tout le long des vilaines écorchures du garçon. Enfin, il sortit des chiffons et passa au bandage : remontant d'une main le patient en saisissant sa nuque, de l'autre il entoura les plumasseaux de son bassin jusqu'à ses épaules. L'esclave fut reposé une fois cela fait.
-- Prenez soin de changer et de laver les bandages une fois par jour jusqu'à la cicatrisation, conclut-il d'une voix très déférente à l'égard du général, tout en rassemblant déjà son matériel.
Il avait été payé à son arrivée et pourrait vite partir une fois les dernières politesses échangées avec le militaire, dont la gentillesse et les égards envers un esclave avaient de quoi intriguer le médecin.
De nouveau, le général eut un geste amical envers Tristan mais, ne connaissant pas sa force, il appuya un peu trop fort à l'épaule sur laquelle il avait été marqué au fer puis fouetté. Une grimace tordit les traits déjà tombants de fatigue du garçon. Pourtant, il voulut le remercier d'un regard doux et dans lequel une lumière se ralluma à la mention du retour chez Irène.
L'esclave serra les dents et empoigna le drap quand les compresses du médecin achevèrent de tamponner ses blessures. Il se sentit ensuite soulevé et bandé dans des gestes un peu rudes : le médecin devait être pressé. Tristan poussa de temps à autres un petit gémissement mais tint aussi courageusement que possible l'ensemble de l'opération. Quand le docteur lui saisit la nuque et les bras pour le rallonger complètement contre le matelas, il eut un frêle soupir de soulagement. Son dos entier était serré dans des plumasseaux sous lesquels reposaient les herbages censés l'aider à cicatriser. Cela piquait, mais il fallait en passer par là. L'esclave tiendrait le coup. En entendant le praticien prendre ses dispositions pour s'en retourner, il murmura :
-- Merci M'sieur.
Comme si, encore sous le choc, il ne savait plus guère dire que cela pour le moment. Tant de tortures s'étaient si vite enchaînées, aussitôt suivies d'actes charitables à son attention, que Tristan suivait des crescendos et redescentes émotionnelles rarement vécues. Ses mots s'étaient perdus en route.
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Joseph ne fut pas dupe aux gestes du médecin. Il fronça les sourcils. Au fond, qu'est-ce qui le dérangeait chez ce petit gars ? Mais bon, le médecin ne s'éternise pas assez pour que ça le dérange vraiment. Les vapeurs d'alcool l'apaisaient encore un peu. Il hocha simplement la tête quand le patricien fila et grommela un vague "Au revoir".
Un fois qu'il fut parti, Joseph soupira.
- Eh ben... Bon, repose-toi garçon, j'irai te ramener à ma sœur quand tu auras dormi. Faudra que tu me guides, sorti du champ de bataille je suis une boussole mal réglée.
Il éclata d'un grand rire à ce trait d'esprit.
Re: [11 sept. Terminé] Un réveil à l'hôtel [RP sensible]
Le claquement de la porte derrière le médecin fit sursauter Tristan, qui se ramassa sur lui-même au creux du lit. Il acquiesça à la demande du général et murmura :
-- Oui bien sûr. J'vous montrerai.
La voix épuisée ne devint plus qu'un soupir avant de se perdre dans le vide. L'esclave referma les yeux et cilla, comme si cela chasserait le mal de crâne et les piqûres envahissantes qui parcouraient son dos. Sous les bandages, les herbes le brûlaient et le garçon avait le sentiment de pouvoir compter chaque pulsation du cœur au creux de ses nerfs. Peu à peu, il ne fit qu'un avec la douleur et s'engourdit jusqu'à ne la plus sentir, pris par la fatigue. Il plongea dans un profond sommeil. Par moments, il crachotait des mots incompréhensibles, se tournait ici ou là, se tendait à l'approche d'un danger imaginaire : ses pensées malmenées et tout son corps travaillaient par assauts, avant que de retomber dans un lourd abandon.
Il se sera passé près de trois heures quand Tristan rouvrira l’œil. Ses mains moites tordirent les draps. Ses pupilles tâtonnèrent en tous sens jusqu'à ce qu'enfin, il raccorde les derniers événements : le roi, le cardinal Matthieu, son frère qui l'avait sauvé et fait soigner... Il était dans la chambre du général et allait bientôt rentrer vers Irène et Alexandre. Quand l'esclave s'étira, les cicatrices se rappelèrent cruellement à lui. Il retint des mouvements trop amples, pour se contenter d’agiter doigts et poignets, puis de rouler des épaules. Il soupira. Les jours suivants, il ne pourrait pas être d'une grande utilité, ni mener des circuits trop audacieux, encore moins danser ou faire les tours de magie promis à la petite Grâce. Ce fut donc en silence, mélancolique, que Tristan attendit les décisions de Joseph. Son fauteuil était resté chez le Cardinal...
Re: [11 sept. Terminé] Un réveil à l'hôtel [RP sensible]
Joseph sentait bien que le chaton était épuisé. Après un dernier sourire, il le laissa s'endormir. il déplaça sa chaise jusqu'à son bureau. Il aimait moins cette partie administrative du travail seulement, comme tout ce qu'il faisait, il l'effectuait consciencieusement. Le temps que Tristan dorme, il éplucha les rapports de ses lieutenants. Ils étaient aussi enthousiastes que lui sur les réserve en bois. Joseph avait hâte de retourner là-bas. Cette terre avait quelque chose qui lui plaisait. Peut-être même pourrait-il y emmener Pauline et les enfants. Il s'étira un moment, songeant déjà au jubilé. Pendant un instant il songea aussi à Irène. Il n'avait plus vu sa petite sœur depuis la naissance de Ludovic. Se sentait-elle bien ici ? Il pourrait poser quelques question à Tristan en route. le petiot devait avoir grandi et Grâce devait toujours être aussi espiègle. Il sourit. C'était un fameux hasard ! Dieu faisait décidément bien les choses.
Joseph entendit alors les draps remuer. Il se retourna, toujours avec un grand sourire.
- Alors, bien dormi ?
Il allait se lever quand il constata l'absence du fauteuil. Il leva les yeux au ciel. Quel écervelé...
- Attends-moi, j'arrive.
Il ouvrit grand la porte et déboula dans la chambre de Matthieu. Ce dernier, morose, lisait la Bible pour se remonter un peu le moral. Il ne comprit pas grand chose à ce qu'il se passait quand Joseph arriva et prit le fauteuil.
- Je passerai ton bonjour à Irène !
Lorsqu'il referma la porte avec fracas, Matthieu ne put que soupirer. Qu'avait-il fait au bon Dieu aujourd'hui ?
Joseph retourna près de Tristan.
- Allons garçon, si tu es prêt nous partons !
Joseph entendit alors les draps remuer. Il se retourna, toujours avec un grand sourire.
- Alors, bien dormi ?
Il allait se lever quand il constata l'absence du fauteuil. Il leva les yeux au ciel. Quel écervelé...
- Attends-moi, j'arrive.
Il ouvrit grand la porte et déboula dans la chambre de Matthieu. Ce dernier, morose, lisait la Bible pour se remonter un peu le moral. Il ne comprit pas grand chose à ce qu'il se passait quand Joseph arriva et prit le fauteuil.
- Je passerai ton bonjour à Irène !
Lorsqu'il referma la porte avec fracas, Matthieu ne put que soupirer. Qu'avait-il fait au bon Dieu aujourd'hui ?
Joseph retourna près de Tristan.
- Allons garçon, si tu es prêt nous partons !
Re: [11 sept. Terminé] Un réveil à l'hôtel [RP sensible]
-- Oh oui, bien, merci M'sieur !
Sur cette réponse, Tristan achevait ses étirements maladroits et finit par se redresser. Il voulut afficher une mine réjouie malgré ses muscles et tout son dos qui le lançaient. Alexandre, Irène, Lénius... il allait bientôt les revoir ! Pris sans ses pensées toutes tournées vers ses amis, il n'entendit pas le général aller récupérer son fauteuil et ne réagit que lorsque la chariote lui fut ramenée. L'esclave l'accueillit d'un grand sourire et se réinstalla. Ses gestes se faisaient moins véloces, moins agiles que d'ordinaire mais le félin blessé parvint néanmoins à reprendre place sur son assise. Quand Joseph lui demanda s'il était prêt à partir, les joues du garçon s’empourprèrent et il regarda son torse, nu, seulement serré dans les bandages sous lesquels apparaissaient les traînées de sang le long de son dos.
-- Vous... vous auriez de quoi... c'est que...
Il se sentit bête à ne pas savoir demander cela comme il le fallait. Tristan n'osait dire qu'il préférait ne pas paraître dans cet état devant Alexandre, ni même circuler ainsi dans la rue au risque de recevoir bien des lorgnades indiscrètes et peut-être même des questions. Seul son regard glissa vers sa tunique abandonnée au sol, toute déchirée par les coups de Matthieu. Si Joseph avait la gentillesse de lui prêter quelque chose, ils pourraient se mettre en route. Honteux et confus, l'esclave ne croisa pas les yeux du général.
Re: [11 sept. Terminé] Un réveil à l'hôtel [RP sensible]
Joseph fut bien satisfait de la réponse de Tristan. Il le laissa faire. Fichtre, ce garçon se débrouillait diablement bien sans aide ! Joseph se gratta la tête en songeant que même ses plus jeunes gars ne seraient pas capables d'être aussi débrouillards. Sans doute parce qu'ils n'avaient pas vécu aussi longtemps dans la rue... Pendant un moment Joseph se sentit un peu coupable, sans vraiment savoir de quoi. Il retourna cependant vite à la réalité en entendant le ton hésitant du garçon.
- Oh, mais quel idiot ! Oui bien sûr, on va pas te balader en ville comme ça ! Attends voir.
Il se dirigea rapidement vers son armoire et fouilla activement. Il finit par dénicher une vieille chemise, rapetissée par un mauvais lavage mais qu'il n'avait pas pris la peine de jeter. Pour un moment, il se loua de ne pas tout ranger. Il se promit de faire part de cette aventure à Pauline. il tendit la pièce de tissu à Tristan.
- Ce sera peut-être un peu grand... mais t'en fais pas, ça ira au moins pour rentrer. Sois sûr qu'Irène va te couvrir de linge en rentrant !
Il éclata encore en rire en songeant à la tête de sa petite soeur.
- Oh, mais quel idiot ! Oui bien sûr, on va pas te balader en ville comme ça ! Attends voir.
Il se dirigea rapidement vers son armoire et fouilla activement. Il finit par dénicher une vieille chemise, rapetissée par un mauvais lavage mais qu'il n'avait pas pris la peine de jeter. Pour un moment, il se loua de ne pas tout ranger. Il se promit de faire part de cette aventure à Pauline. il tendit la pièce de tissu à Tristan.
- Ce sera peut-être un peu grand... mais t'en fais pas, ça ira au moins pour rentrer. Sois sûr qu'Irène va te couvrir de linge en rentrant !
Il éclata encore en rire en songeant à la tête de sa petite soeur.
Re: [11 sept. Terminé] Un réveil à l'hôtel [RP sensible]
Tristan accueillit d'un rire presque complice la remarque du général quant à sa tenue peu prompte à une sortie dans les rues : cet homme avait tellement d'entrain, des gestes si déliés et une façon si franche de parler que l'esclave éprouvait une vraie sympathie envers lui. Pourtant, il ne le connaissait que depuis si peu... Et ce militaire faisait partie de ces Grands qui servaient le roi, lui ramenaient du bétail humain, menaient ses conquêtes. L'infirme secoua alors la tête : quel petit imbécile il faisait à penser de la sorte. Joseph n'avait sans doute pas bien le choix. Que se passerait-il si on s'opposait au monarque ? Même pour un personnage important... Au moins, le garçon venait d'expérimenter la bienveillance du Sieur Cassin, dans le secret de sa vie privée. Il valait par cela même infiniment plus que tous les autres.
Il lui adressa alors un grand et sincère sourire en recevant la chemise qu'il lui tendait. Tristan l'enfila. En effet le vêtement était très grand sur lui : il nageait dedans comme un enfant dans l'habit de son parent, ce qui donnait de lui une vision drôle, pathétique ou attendrissante - au choix.
D'un signe, il fit comprendre à Joseph qu'il était prêt à partir quand l'homme le souhaiterait. Tristan serait prêt à le guider pour revenir auprès d'Irène. Il avait tellement hâte ! La bonne humeur lui revenait déjà malgré les douleurs.
Re: [11 sept. Terminé] Un réveil à l'hôtel [RP sensible]
Tristan commençait à être à l'aise. Joseph sourit. Il arrivait toujours à mettre à l'aise, même ces petits gars qui débarquent de leurs château et qui n'ont jamais vu un champ de bataille. Pauline lui disait qu'on voyait qu'il aimait les gens. Irène l'avait souvent remarqué aussi. Joseph s'en trouvait bien heureux.
Bon, la chemise avait l'air d'aller, au moins pour traverser la ville. Le général hocha la tête. Il prit en main le fauteuil, pour que Tristan n'ait pas à trop bouger. il devait encore avoir mal. Grâce à sa force, il put aisément descendre, même des escaliers étroits. Une fois arrivés en bas, ils sortirent rapidement.
- Bon, ben maintenant je te suis ! Même si je suis derrière...
Il rit encore une fois, tellement fort que certaines personnes se retournèrent, sans doute assez impressionnées par ce duo atypique.
Bon, la chemise avait l'air d'aller, au moins pour traverser la ville. Le général hocha la tête. Il prit en main le fauteuil, pour que Tristan n'ait pas à trop bouger. il devait encore avoir mal. Grâce à sa force, il put aisément descendre, même des escaliers étroits. Une fois arrivés en bas, ils sortirent rapidement.
- Bon, ben maintenant je te suis ! Même si je suis derrière...
Il rit encore une fois, tellement fort que certaines personnes se retournèrent, sans doute assez impressionnées par ce duo atypique.
- Spoiler:
- Prenons -nous maintenant le chemin du retour ?
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