[12 septembre] A la Rose Azùl [Terminé]
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Re: [12 septembre] A la Rose Azùl [Terminé]
Au départ de Joseph, Tristan a un moment de crainte. La peur de se retrouver de nouveau seul devant son maître, sans la protection du massif général. L'esclave inspire et se rassure : Irène et Thierry sont là. Il n'est pas non plus mécontent de voir déguerpir le client, malgré sa peine pour la commerçante qui vient de perdre une bonne semaine de paie... Tristan rentra la tête dans ses épaules, confus à cette pensée.
Il n'osait toujours pas parler en présence du Cardinal et n se rappelait que trop le le résultat de ses dernières interventions. Ses yeux s'en gonflèrent de pleurs et cherchèrent ceux d'Alexandre. Quêter un peu de baume. Son timide sourire cependant accueillera l'entrée de Juan, cet homme déjà venu il y a deux jours aider Irène à s'installer. Entraîné par Grâce, il avance vers le sieur et baisse la tête en guise de salut.
-- Bonjour, M'sieur.
Derrière les mots hypocrites du père Thierry, Tristan comprit bien qu'il ne cherchait qu'à faire bonne figure face au Cardinal. Au moins, le baptême de Ludovic allait être un beau moment pour eux tous.
Re: [12 septembre] A la Rose Azùl [Terminé]
Le cardinal garda les sourcils froncés, même avec ses explications. Il haussa les épaules, gardant tout de même son air supérieur.
- Soit. Faites ainsi que vous l'entendez, tant que vous respectez les Saintes Écritures et notre Seigneur. Ces brebis ont besoin d'un berger qui sache les mener.
Irène se sentit soudain soulagée lorsque le père Thierry parla du baptême. Elle sourit.
- Merci... Il est enfin temps.
Grâce quitta alors les bras de Juan pour aller vers ceux du père Thierry.
- Alors c'est vrai, on y va ? Et mon petit frère va devenir un baptisé ? Oh mais mère, je n'ai pas mis ma belle robe !
Irène prit les épaules de sa fille.
- Alors va te préparer, vite, nous t'attendons.
- Vous aussi Doña Irena. Allez, nous vous attendrons.
Irène hésita un instant, surtout à laisser les garçons avec le cardinal. Cependant, la présence de Juan apaiserait sans doute les tensions. Et puis, elle voulait attendre Joseph. Grâce tirait tant sur sa main qu'Irène ne résista pas bien longtemps. Elle monta, laissant les gens en bas. Juan s'intéressa alors.
- Holà ! se tournant vers Alexandre également. C'est donc vous les chats qu'Irène a recueilli. J'aurais attendu de vrais animaux en connaissant Grâce.
Re: [12 septembre] A la Rose Azùl [Terminé]
La réponse du cardinal était sèche, comme son attitude, mais il ne cherchait pas au moins à creuser le débat. Il le laissait même libre de ses décisions sur comment diriger ses paroissiens. Thierry répondit d'un bref signe de tête puis se tourna vers Irène.
"Eh oui, nous allons pouvoir enfin procéder. Je suis encore navré pour ces contrariétés."
Il lui adressa un sourire timide, légèrement maladroit, ne sachant jamais avec elle comment se comporter. Elle était si.... surprenante. Grace vint alors à lui lui poser aussi la question. il lui sourit d'un air doux et posa sa main tendrement dans ses cheveux.
"Mais oui, ton petit frère va être baptisé aujourd'hui. Allez, va passer ta robe et être la plus jolie !"
La mère et la fille montèrent ensuite se préparer. Thierry observa alors Juan s'intéresser à Alexandre. Une brève inquiétude le saisit. En l'examinant, l’homme pourrait-il déceler une ressemblance ? La signalerait ? Avec ce maudit cardinal dans la pièce, s'il apprenait que son petit Alex était fils de prêtre, il serait persuadé alors que sa place serait au milieu d'un bûcher. Sa main se porta à son crucifix. Que le Seigneur les protège.
"Eh oui, nous allons pouvoir enfin procéder. Je suis encore navré pour ces contrariétés."
Il lui adressa un sourire timide, légèrement maladroit, ne sachant jamais avec elle comment se comporter. Elle était si.... surprenante. Grace vint alors à lui lui poser aussi la question. il lui sourit d'un air doux et posa sa main tendrement dans ses cheveux.
"Mais oui, ton petit frère va être baptisé aujourd'hui. Allez, va passer ta robe et être la plus jolie !"
La mère et la fille montèrent ensuite se préparer. Thierry observa alors Juan s'intéresser à Alexandre. Une brève inquiétude le saisit. En l'examinant, l’homme pourrait-il déceler une ressemblance ? La signalerait ? Avec ce maudit cardinal dans la pièce, s'il apprenait que son petit Alex était fils de prêtre, il serait persuadé alors que sa place serait au milieu d'un bûcher. Sa main se porta à son crucifix. Que le Seigneur les protège.
Re: [12 septembre] A la Rose Azùl [Terminé]
L'échange entre son père et son maître se déroulait de manière correcte, sans anicroche. Alexandre se d"tendit et suivit les conversations. Il s'apprêta à retourner à ses dessins en attendant que l'on annonce le départ lorsque le troisième homme, Juan, l'interpela. Gêné de l'apostrophe, il bredouilla :
"Euh.. ben oui.. enfin, elle m'a trouvé sur le pas de sa porte puis ça s'est enchainé."
"Euh.. ben oui.. enfin, elle m'a trouvé sur le pas de sa porte puis ça s'est enchainé."
Re: [12 septembre] A la Rose Azùl [Terminé]
Retrouvant sourire et bonne humeur, Tristan encouragea lui aussi Grâce à ses préparatifs :
-- Mais oui, tu vas êt' toute belle en l'honneur de ton p'tit frère et de Dieu.
Il lui sourit avant de la voir filer mettre ses beaux habits, suivie de sa mère. Une fois seul avec son amant, le cardinal et le nouvel arrivant, Tristan se rapprocha de ce dernier et de corps et de regard. Il laissa tinter un rire complice à la remarque de Juan.
-- Héhé, j'vois que not' réputation féline est faite. Oui, c'est ma foi bien nous. (Plus sérieux, et la voix émue toute pleine de reconnaissance) Et on a vraiment eu d'la chance d'avoir Madame Irène pour s'occuper de nous.
Il préféra ne pas se soucier pour l'heure de l'arrangement qui avait pu permettre la libération momentanée du père Thierry. Profiter du bon moment en famille ne serait pas du luxe. Les ennuis auraient tôt fait de revenir ensuite. Tristan roula jusqu'à Alexandre, pour le simple plaisir rassurant de sa compagnie. Ils s'étaient retrouvés. Ensemble, ils seraient plus forts.
Re: [12 septembre] A la Rose Azùl [Terminé]
Irène secoua encore la tête face au père Thierry, pour bien lui dire de ne pas s'en faire. Puis elle monta, avec sa fille qui serait bientôt fière de se présenter comme une princesse à sa famille.
Matthieu sembla soudain se rembrunir. Juan prenait toujours beaucoup de place, même s’il ne le connaissait que de loin. Il jeta un œil à ses esclaves auquel le noble espagnol s’intéressait. Il leva les yeux au ciel, soucieux d’apporter des précisions
-En réalité ses esclaves sont à moi Don Juan. Je les donne généreusement à Irène, afin qu’elle puisse gérer son magasin malgré sa situation.
Juan haussa un sourcil. Certes, Irène avait deux enfants, mais elle savait diriger sa maison. Il préféra sourire à Tristan et à Alexandre.
-Ah, cela ne me surprend pas. Doña Irena est infiniment généreuse.
Son regard fut alors attiré par les bijoux de Tristan. Il avait déjà vu certains de ses gens avec de tel bijoux, artisanaux, mais pas de cette sorte, avec un style aussi marqué.
-Est-ce toi qui a fait ces bijoux ?
Matthieu sembla soudain se rembrunir. Juan prenait toujours beaucoup de place, même s’il ne le connaissait que de loin. Il jeta un œil à ses esclaves auquel le noble espagnol s’intéressait. Il leva les yeux au ciel, soucieux d’apporter des précisions
-En réalité ses esclaves sont à moi Don Juan. Je les donne généreusement à Irène, afin qu’elle puisse gérer son magasin malgré sa situation.
Juan haussa un sourcil. Certes, Irène avait deux enfants, mais elle savait diriger sa maison. Il préféra sourire à Tristan et à Alexandre.
-Ah, cela ne me surprend pas. Doña Irena est infiniment généreuse.
Son regard fut alors attiré par les bijoux de Tristan. Il avait déjà vu certains de ses gens avec de tel bijoux, artisanaux, mais pas de cette sorte, avec un style aussi marqué.
-Est-ce toi qui a fait ces bijoux ?
Re: [12 septembre] A la Rose Azùl [Terminé]
Tristan baissa les yeux de honte au brutal rappel de la situation servile qu'était celle qu'Alexandre et lui occupaient désormais. Puis ce qui dans la bouche de Don Juan était sans doute un compliment glaça l'esclave : ses bijoux... Le baron de Frenn avait gardé les parures qu'il avait toujours portées, pour les exhiber au procès, et la veille, il avait pris tellement de plaisir à apprendre à Grâce la confection de colliers qu'il s'en était fabriqué un nouveau. Tristan avait oublié de l'enlever à l'entrée si soudaine de l'affreux cardinal. Qu'en penserait cet homme ? Allait-il encore le battre, cette fois-ci pour impiété ? D'une toute petite voix, et le regard n'ayant toujours pas pu quitter le sol, Tristan répondit :
-- Oui Messire, y sont d'moi.
Re: [12 septembre] A la Rose Azùl [Terminé]
Thierry demeurait en retrait, désireux de ne plus attirer l'attention sur lui, en particulier devant un personnage tel que le cardinal Cassain. La vie de son fils dépendait de ses humeurs. Il s'écarta et s’adossa à un mur, le temps que la mère et la fille ne redescendent. Il eut soudain un tressautement quand Juan s'intéressa aux bijoux de Tristan. Les bijoux ! Ces maudits bijoux ! Ce petit imbécile n’avait-il donc pas encore compris sa leçon ? Par sa stupide - ou son inconscience - ou les deux, il exposait Alex au danger. Son regard se porta vers le cardinal à l'autre bout de la pièce. Comment réagirait-il en apercevant ces breloques aux airs païens ? Il devait agir avant lui. Ce serait préférable. pour Alex.
Se redressant, le prêtre revint vers le petit infirme et Juan. Il jeta un regard vers les bijoux désignés, comme s'il les découvrait pour la première fois. il poussa alors un soupir.
"Ah ces choses... Na t'ai-je pourtant pas répété cent fois que ces bijoux n'avaient rien de très chrétien ? Tu n'écoutes décidément jamais rien. Une sacrée tête de mule, celui-là !"
Il tourna la tête vers le cardinal, lui décochant un regard agacé, puis posa la main sur la tête de son fils et lui ébouriffa les cheveux.
"Heureusement, celui-là est un bon garçon, qui écoute ce qu'on lui essaie de lui apprendre et qui le retient ! Il donne toujours une grande satisfaction !"
Se redressant, le prêtre revint vers le petit infirme et Juan. Il jeta un regard vers les bijoux désignés, comme s'il les découvrait pour la première fois. il poussa alors un soupir.
"Ah ces choses... Na t'ai-je pourtant pas répété cent fois que ces bijoux n'avaient rien de très chrétien ? Tu n'écoutes décidément jamais rien. Une sacrée tête de mule, celui-là !"
Il tourna la tête vers le cardinal, lui décochant un regard agacé, puis posa la main sur la tête de son fils et lui ébouriffa les cheveux.
"Heureusement, celui-là est un bon garçon, qui écoute ce qu'on lui essaie de lui apprendre et qui le retient ! Il donne toujours une grande satisfaction !"
Re: [12 septembre] A la Rose Azùl [Terminé]
Alexandre trembla lorsque Juan s’intéressa de plus près aux bijoux que portaient son amant. Il n'osa regarder leur maître. Qu'en penserait-il ? Au vu de son caractère et de ce qu'il avait récemment sorti au mystérieux client venu acheter des fanfreluches pour ses jeunes maitresses, Alexandre devinait une réaction violente. Le seigneur de Frenn méprisait ces bijoux et lui était tolérant... Il se remémorait encore de sa colère, tout à l'heure au château, lorsqu'il lui avait rapporté les paroles du cardinal sur les infirmes. Si seulement il pouvait les racheter lui et Tristan... leur situation serait moins incertaine, il en était sûr.
Brusquement, le père Thierry se leva et vint ajouter son grain de sel. Il chargeait Tristan et l'accusait de mauvaise volonté, d'entretenir des reliques qu'il lui avait déjà suggéré de retenir.. Alexandre réprima un soupir. Cela était prévisible. Son père souhaitait pointer Tristan comme un très mauvais élément pour ensuite argumenter que lui en était un excellent. et cela allait fonctionner. Il était trop lâche pour défendre son amant face à un personnage sinistre comme le cardinal, surtout après tous ces mauvaises fortunes subies. Lorsque le prêtre posa sa main sur ses cheveux, il murmura, penaud, du bout des lèvres :
"je... J'essaie juste d'être un bon chrétien."
Honteux, il évita de croiser les yeux de son amant, ni même de le regarder.
Brusquement, le père Thierry se leva et vint ajouter son grain de sel. Il chargeait Tristan et l'accusait de mauvaise volonté, d'entretenir des reliques qu'il lui avait déjà suggéré de retenir.. Alexandre réprima un soupir. Cela était prévisible. Son père souhaitait pointer Tristan comme un très mauvais élément pour ensuite argumenter que lui en était un excellent. et cela allait fonctionner. Il était trop lâche pour défendre son amant face à un personnage sinistre comme le cardinal, surtout après tous ces mauvaises fortunes subies. Lorsque le prêtre posa sa main sur ses cheveux, il murmura, penaud, du bout des lèvres :
"je... J'essaie juste d'être un bon chrétien."
Honteux, il évita de croiser les yeux de son amant, ni même de le regarder.
Re: [12 septembre] A la Rose Azùl [Terminé]
Juan sourit mais le cardinal vira aussitôt au vert.
- Tu as osé ! Par le ciel, as-tu perdu la tête insensé, tu as déjà failli te faire pendre pour ces maudits bijoux païens !
Malgré sa colère, le cardial accueillit mal la remarque de Thierry. Encore pour mousser son petit protégé... Qu'avait-il donc de particulier celui là ? Il fronça les sourcils, affichant clairement son désaccord avec cette attitude.
- Suffit ! Ces esclaves m'appartiennent, c'est à moi d'en décider ! Aussi vous prierais-je de vous taire !
Juan vint alors se placer entre eux.
- Allons, allons. Cardinal Cassin, je vous trouve un peu rude avec ce jeune homme. Moi ce qui je vois c'est qu'il est très doué s'il a fait cela de ses mains.
Matthieu sentit une bouffée d'air chaud lui monter aux joues.
- Juan mais... moi qui vous pensait dévoué à Dieu...
- Je le suis ! Regardez donc plus attentivement cardinal ; je porte aussi des bijoux, d'or et d'argent, tout comme notre père, cela fait-il de nous des païens ? Et regardez donc plus attentivement, ne voyez-vous pas une croix au cou de ce garçon ?
Le cardinal fut bien forcé de tourner la tête pour regarder l'esclave. Une croix... Seigneur, voilà qui le mettait dans une fâcheuse position. Il fronça les sourcils, éludant simplement cela d'un geste dédaigneux de la main.
- Tu as osé ! Par le ciel, as-tu perdu la tête insensé, tu as déjà failli te faire pendre pour ces maudits bijoux païens !
Malgré sa colère, le cardial accueillit mal la remarque de Thierry. Encore pour mousser son petit protégé... Qu'avait-il donc de particulier celui là ? Il fronça les sourcils, affichant clairement son désaccord avec cette attitude.
- Suffit ! Ces esclaves m'appartiennent, c'est à moi d'en décider ! Aussi vous prierais-je de vous taire !
Juan vint alors se placer entre eux.
- Allons, allons. Cardinal Cassin, je vous trouve un peu rude avec ce jeune homme. Moi ce qui je vois c'est qu'il est très doué s'il a fait cela de ses mains.
Matthieu sentit une bouffée d'air chaud lui monter aux joues.
- Juan mais... moi qui vous pensait dévoué à Dieu...
- Je le suis ! Regardez donc plus attentivement cardinal ; je porte aussi des bijoux, d'or et d'argent, tout comme notre père, cela fait-il de nous des païens ? Et regardez donc plus attentivement, ne voyez-vous pas une croix au cou de ce garçon ?
Le cardinal fut bien forcé de tourner la tête pour regarder l'esclave. Une croix... Seigneur, voilà qui le mettait dans une fâcheuse position. Il fronça les sourcils, éludant simplement cela d'un geste dédaigneux de la main.
Re: [12 septembre] A la Rose Azùl [Terminé]
Sidération. La tournure des événements souleva le cœur de Tristan. Il n'écouta même pas la jactance du Cardinal, profondément blessé qu'il était par la lâcheté de son amant et de Thierry. Jusqu'à quand paierait-il ainsi de la main du père pour protéger le fils ? Il finirait par en crever à ce train-là. L'esclave se serait presque moqué du comportement du prêtre si Alexandre avait au moins tenté quelque chose pour lui. Rien de sa part. L'aimait-il vraiment ? Tristan commençait à en douter. Des larmes prêtes à couler baignaient ses yeux et il ne se sentit même pas la force d'un regard de colère à jeter à Thierry ou à son compagnon. Il restait pantelant, bras dans le vide. Son visage virait au cramoisi alors qu'il mordait sa lèvre avec toute la détermination nécessaire à retenir ses pleurs.
Le courage lui manqua pour se défendre. Heureusement, Juan le faisait pour lui - et fort bien : tellement de messieurs nobles et de religieux en portaient, des bijoux. Et ils avaient tant fait plaisir à Grâce, la veille. Le garçon ne baissera pas les yeux. Il ne se laissera pas faire. Un sourire discret au coin de ses lèvres tremblantes remercia Don Juan. Il porta les doigts à sa petite croix. Elle évoquait pour lui bien d'autres choses que ce que son maître y placerait, mais si ce simple symbole pouvait lui sauver la mise...
Re: [12 septembre] A la Rose Azùl [Terminé]
Au milieu de cette situation malaisante, Alexandre préféra discrètement se retirer. Il se déroba de la main réconfortante de son père et se rendit jusqu'à l'endroit où il dessinait un peu plus tôt. Son regard n'osa regarder pas une fois Tristan. la honte ne le tenaillait que trop. Mais que pouvait-il faire ? il était esclave. Soit rien du tout. Et le cardinal, leur maitre, représentait pour eux Dieu sur terre. Il le craignait trop pour être capable de s'interposer.
Néanmoins, avant de se retirer, Alexandre se rappela de la lettre écrite hier avant sa première visite. Dans le cas où le seigneur de Frenn l'aurait aidé, lui aurait permis de voir son père, il avait rapidement rédigé ses intentions afin que le père Thierry soit informé de la meilleure conduite à tenir. Au moins, il pouvait quand même aider quelqu'un ! Discrètement, avant de se soustraire, Alexandre sortit subtilement la feuille pliée en quatre et la glissa dans la poche de la soutane du père Thierry.
De retour à son coin, Alexandre revint à son occupation favorite, oubliant ce monde extérieur oppressant. Sa main s'arma du fusain quand l'image inquiétante de l'homme blond lui traversa la tête. Elle le hantait. Que voulait-il ? Quelles étaient ses intentions ? Son regard de tout à l'heure fixé sur lui alors que tous les autres passants se découvraient et observaient le soldat aux armes du seigneur de Frenn. Il était plus que louche. Et cette insistance à exiger qu'on lui porte ses affaires et à proposer d'emmener Tristan... Quelque chose n'allait pas. Quelque chose se préparait. Nerveux, il commença alors à esquisser les traits de l'indidividu avec une étonnante précision. Si quelque se passait réellement, il pourrait conserver une trace de cette rencontre.
Ainsi, coupé du monde, Alexandre oublia la scène devant lui, fuyant la colère du cardinal, les manigances de son père, l'enjouement de Juan, sa culpabilité vis-à-vis de son amant... Seul le dessin comptait et l'emportait.
Néanmoins, avant de se retirer, Alexandre se rappela de la lettre écrite hier avant sa première visite. Dans le cas où le seigneur de Frenn l'aurait aidé, lui aurait permis de voir son père, il avait rapidement rédigé ses intentions afin que le père Thierry soit informé de la meilleure conduite à tenir. Au moins, il pouvait quand même aider quelqu'un ! Discrètement, avant de se soustraire, Alexandre sortit subtilement la feuille pliée en quatre et la glissa dans la poche de la soutane du père Thierry.
De retour à son coin, Alexandre revint à son occupation favorite, oubliant ce monde extérieur oppressant. Sa main s'arma du fusain quand l'image inquiétante de l'homme blond lui traversa la tête. Elle le hantait. Que voulait-il ? Quelles étaient ses intentions ? Son regard de tout à l'heure fixé sur lui alors que tous les autres passants se découvraient et observaient le soldat aux armes du seigneur de Frenn. Il était plus que louche. Et cette insistance à exiger qu'on lui porte ses affaires et à proposer d'emmener Tristan... Quelque chose n'allait pas. Quelque chose se préparait. Nerveux, il commença alors à esquisser les traits de l'indidividu avec une étonnante précision. Si quelque se passait réellement, il pourrait conserver une trace de cette rencontre.
Ainsi, coupé du monde, Alexandre oublia la scène devant lui, fuyant la colère du cardinal, les manigances de son père, l'enjouement de Juan, sa culpabilité vis-à-vis de son amant... Seul le dessin comptait et l'emportait.
Re: [12 septembre] A la Rose Azùl [Terminé]
La colère du cardinal ennuya Thierry et l’inquiéta. Sa tentative avait peut-être été malvenue. L'homme n'aimait apparemment pas les flatteries contrairement à bon nombre de sa race. Il murmura une vague excuse puis baissa le regard et remarquer Tristan qui se tassait dans son fauteuil, meurtri par cette énième mortification de sa part. La culpabilité vint cette fois le saisir. Pourquoi souffrait-il d'une pareille lâcheté ? Pourquoi ce besoin de sacrifier un tiers pour se protéger soi-même ou son fils ? Sans doute l'héritage familial. Sa mère, son grand frère, son père.. Ces trois-là lui avaient enseigné l'importance des intérêts, de ménager un nom. Une haine s'éveilla. Ces gens ne méritaient pas qu'il suive ces leçons. ils l'avaient abandonné, jugé indigne de leur lignée soi-disante prestigieuse.
Le cœur aigri par les souvenirs amers de son enfance, Thierry se décida à leur tourner leur dos. Se diriger vers de meilleurs cheminement. Si son âme en était capable. Il prit sa main et joua avec la bague que lui avait offerte le révérend père lors de son ordination fin de le féliciter d'avoir embrassé la voie de la raison. L'anneau glissa de l'annuaire et tomba au sol. le prêtre posa un genou au sol, donnant l'impression d'un pénitent face à Tristan, et chercha son bien. Ce n'était cependant pas une comédie dans son esprit. il souhaitait par cette position transmettre ses excuses au petit infirme.
Alors que sa main ramassait la bague, Thierry releva la tête vers Tristan et murmura :
"Pardon. Je ne suis qu'un lâche, un imbécile, un égoïste. Tu mériteras un bien meilleur sort. il aurait mieux fallu que tu ne me connaisses pas, que tu n'ai jamais connu Alex."
Sur cet aveu, Thierry posa la main sur la jambe de Tristan, donnant l'impression de s'en servir pour se relever, et imprima une légère caresse. il remit ensuite cette maudite bague et alla s'adosser au comptoir. Son regard se tourna vers le coin où s'affairait Alexandre. Que faisait-il ? Il dessinait ? il savait dessiner ? Le père ignorait, navré, ce détail, sur le fils. Quelles autres choses ne savait-il pas à son sujet ? Il l'observait, intéressé,. le garçon semblait extérieur au monde, plongé dans le sien. Thierry tourna un instant la tête vers Tristan et décela une lueur étrange dans son regard. Un reproche vis-à-vis d'Alexandre. Il en voulait à un ami de ne pas le défendre. Le cœur du père eut mal pour son fils. Mais la lueur dans l'oeil de Tristan indiquait autre chose. Non, ce n'était pas que l'amitié. Sa mémoire se souvint alors du procès, des accusations portées par Dyonis pour sodomites. Et si... ? Son regard se tourna vers Alexandre qui continuait à dessiner. Son fils serait alors infirme, homosexuel et esclave ? Sa main se porta au crucifix à son cou. Dieu avait manifestement décidé de s'acharner sur le dernier bourgeon de la lignée d'Anjou
Le cœur aigri par les souvenirs amers de son enfance, Thierry se décida à leur tourner leur dos. Se diriger vers de meilleurs cheminement. Si son âme en était capable. Il prit sa main et joua avec la bague que lui avait offerte le révérend père lors de son ordination fin de le féliciter d'avoir embrassé la voie de la raison. L'anneau glissa de l'annuaire et tomba au sol. le prêtre posa un genou au sol, donnant l'impression d'un pénitent face à Tristan, et chercha son bien. Ce n'était cependant pas une comédie dans son esprit. il souhaitait par cette position transmettre ses excuses au petit infirme.
Alors que sa main ramassait la bague, Thierry releva la tête vers Tristan et murmura :
"Pardon. Je ne suis qu'un lâche, un imbécile, un égoïste. Tu mériteras un bien meilleur sort. il aurait mieux fallu que tu ne me connaisses pas, que tu n'ai jamais connu Alex."
Sur cet aveu, Thierry posa la main sur la jambe de Tristan, donnant l'impression de s'en servir pour se relever, et imprima une légère caresse. il remit ensuite cette maudite bague et alla s'adosser au comptoir. Son regard se tourna vers le coin où s'affairait Alexandre. Que faisait-il ? Il dessinait ? il savait dessiner ? Le père ignorait, navré, ce détail, sur le fils. Quelles autres choses ne savait-il pas à son sujet ? Il l'observait, intéressé,. le garçon semblait extérieur au monde, plongé dans le sien. Thierry tourna un instant la tête vers Tristan et décela une lueur étrange dans son regard. Un reproche vis-à-vis d'Alexandre. Il en voulait à un ami de ne pas le défendre. Le cœur du père eut mal pour son fils. Mais la lueur dans l'oeil de Tristan indiquait autre chose. Non, ce n'était pas que l'amitié. Sa mémoire se souvint alors du procès, des accusations portées par Dyonis pour sodomites. Et si... ? Son regard se tourna vers Alexandre qui continuait à dessiner. Son fils serait alors infirme, homosexuel et esclave ? Sa main se porta au crucifix à son cou. Dieu avait manifestement décidé de s'acharner sur le dernier bourgeon de la lignée d'Anjou
Re: [12 septembre] A la Rose Azùl [Terminé]
Il ne voulut même pas suivre du coin de l’œil les déplacements d'Alexandre qui se retirait de la scène, ni s'intéresser à son dessin. Le rôle que jouait à présent Thierry ne lui échappa guère mais le laissa mitigé. Bouche entrouverte et pupilles fixes, il l'écouta. Ses jambes ne bougèrent pas tandis que le prêtre y déposait un maladroit geste d'affection. Voilà que l'homme présentait ses excuses, reconnaissait sa lâcheté et semblait lui promettre sa bonne foi. Un serment fait seulement à lui néanmoins, dans le secret. Pratique afin de ne pas se mouiller. Les narines de Tristan poussèrent un sifflement court mais sec. D'un petit haussement de menton, affirmé, il pointa le cardinal. Votre bonne foi et vos regrets, prouvez-les.
Vigilent, l'esclave continuait d'observer l'affrontement silencieux, drapé dans ses atours les plus courtois, que se jouaient le Cardinal et Don Juan.
Re: [12 septembre] A la Rose Azùl [Terminé]
A la réaction de Tristan, Thierry comprit aisément que ce dernier ne pardonnerait pas si facilement. En même temps, il avait accumulé à son égard assez de griefs pour une vie entière. Il fixait le cardinal, comme pour lui proposer un défi, une manière de se racheter. Le prêtre déglutit. Il n'aurait jamais ce courage d'affronter le religieux après son coup de colère.
Adossé au comptoir, le regard perdu dans le vague, Thierry déprimait, écœuré par cette exaspérante lâcheté. Comment pourrait-il faire ? Les idées ne lui venaient pas. Il tourna la tête, pour s’aérer l'esprit, et remarqua le coin cuisine. Peut-être... Finalement, il pourrait peut-être faire quelque chose. Il se redressa et s'avança :
"N'avez-vous pas faim ? Personnellement, mon estomac me tiraille quelque peu. Monseigneur, pourrais-je utiliser un de vos esclaves pour m'assister ? Celui-là ! L'autre, le béquilleux.. il n'est guère manuel et serait capable de laisser échapper les couteaux !"
Thierry jeta un regard rapide vers Alexandre affairé toujours à son dessin. Son plan fonctionnerait-il ? Au moins, à l'écart, il pourrait parler avec Tristan.
Adossé au comptoir, le regard perdu dans le vague, Thierry déprimait, écœuré par cette exaspérante lâcheté. Comment pourrait-il faire ? Les idées ne lui venaient pas. Il tourna la tête, pour s’aérer l'esprit, et remarqua le coin cuisine. Peut-être... Finalement, il pourrait peut-être faire quelque chose. Il se redressa et s'avança :
"N'avez-vous pas faim ? Personnellement, mon estomac me tiraille quelque peu. Monseigneur, pourrais-je utiliser un de vos esclaves pour m'assister ? Celui-là ! L'autre, le béquilleux.. il n'est guère manuel et serait capable de laisser échapper les couteaux !"
Thierry jeta un regard rapide vers Alexandre affairé toujours à son dessin. Son plan fonctionnerait-il ? Au moins, à l'écart, il pourrait parler avec Tristan.
Re: [12 septembre] A la Rose Azùl [Terminé]
- Spoiler:
- Pour la dernière fois, y a pas de cuisine xD
Juan et Matthieu remarquèrent à peine le manège des trois hommes, trop occupés à se chamailler. Néanmoins, l'attention de Matthieu s'attache de nouveau au prêtre quand il l'appela.
- Quoi encore ? demanda-t-il, passablement agacé.
Matthieu le regarda avec sidération. Il souffla avec dédain.
- Sachez que se contenter de nourriture terrestre est vil. Je ne m'abaisse pas à ce genre de chose de si bon matin.
Matthieu trouva surtout suspect ce revirement. Qu'est-ce qui lui prenait de soudain rabaisser celui qu'il venait d'encenser ? Matthieu fronça les sourcils. Pourquoi restait-il ici d'ailleurs... Quelle perte de temps. Alors qu'il ferait mieux de...
- Aurais-je manqué quelque chose ?
Matthieu et Juan ne dirent rien. Irène était superbe dans sa robe bleue, la seule qu'elle avait gardé de ses années avec Antoine, tout comme les boucles d'oreille de leur mariage qu'elle portait en ce moment. Elle portait Ludovic, fin prêt avec son vêtement blanc. Grâce la précédait de quelque pas, faisant tourner sa belle robe d'un rose pâle. Elle se précipita vers Tristan, tout en arborant le bijou qu'elle avait fabriqué avec lui hier.
- Tu as vu ? Dis, tu me trouves jolie ?
Matthieu faillit bien s'étouffer et s'apprêtait à dire quelque chose mais sa soeur haussa les sourcils pour bien lui indiquer de se taire. Contre toute attente, il se contenta de maugréer. Irène sourit à Juan qui manqua de pouffer avant de remarquer l'ambiance pesante. Alex était encore retranché à dessiner. Matthieu lui aussi le vit alors et cette fois, ne se priva pas de faire une remarque.
- Dis donc toi, qui t'a permis de te retirer ? Viens là immédiatement !
- Quoi encore ? demanda-t-il, passablement agacé.
Matthieu le regarda avec sidération. Il souffla avec dédain.
- Sachez que se contenter de nourriture terrestre est vil. Je ne m'abaisse pas à ce genre de chose de si bon matin.
Matthieu trouva surtout suspect ce revirement. Qu'est-ce qui lui prenait de soudain rabaisser celui qu'il venait d'encenser ? Matthieu fronça les sourcils. Pourquoi restait-il ici d'ailleurs... Quelle perte de temps. Alors qu'il ferait mieux de...
- Aurais-je manqué quelque chose ?
Matthieu et Juan ne dirent rien. Irène était superbe dans sa robe bleue, la seule qu'elle avait gardé de ses années avec Antoine, tout comme les boucles d'oreille de leur mariage qu'elle portait en ce moment. Elle portait Ludovic, fin prêt avec son vêtement blanc. Grâce la précédait de quelque pas, faisant tourner sa belle robe d'un rose pâle. Elle se précipita vers Tristan, tout en arborant le bijou qu'elle avait fabriqué avec lui hier.
- Tu as vu ? Dis, tu me trouves jolie ?
Matthieu faillit bien s'étouffer et s'apprêtait à dire quelque chose mais sa soeur haussa les sourcils pour bien lui indiquer de se taire. Contre toute attente, il se contenta de maugréer. Irène sourit à Juan qui manqua de pouffer avant de remarquer l'ambiance pesante. Alex était encore retranché à dessiner. Matthieu lui aussi le vit alors et cette fois, ne se priva pas de faire une remarque.
- Dis donc toi, qui t'a permis de te retirer ? Viens là immédiatement !
Re: [12 septembre] A la Rose Azùl [Terminé]
- Spoiler:
- Quand je dis que tu devrais nous dessiner le plan des lieux
La réplique glaciale du cardinal, dépourvue de toute émotion, claqua telle une claque sur le visage. Absolument aucune empathie. Zéro. Une colère tout aussi froide s'éveilla au sein de l'âme de Thierry. Cet homme face à lui représentait tout ce qui clochait dans le catholicisme, tout ce qui l'avait si longtemps écarté de la foi véritable et avait fini par la rejeter, à la considérer comme un mythe. Il lui répondit d'une voix sifflante, tout aussi glaciale que la sienne :
"Il suffit ! Cette fois, la coupe est pleine ! J'en ai soupé de vos excès, de vos lubies ! Ah, vraiment, la nourriture terrestre serait vil ? Eh bien, que diriez-vous de jeûner entièrement à partir d'aujourd'hui ? Sait-on jamais ? Peut-être que Dieu vous nourrira et prouvera ainsi votre théorie. En tous les cas, si cela est vrai, tous les mendiants de la ville doivent être des saints."
L'ironie lui remplissait la bouche et les paroles. il ne pouvait plus endurer ce personnage. il poursuivit, hargneux :
"Votre attitude est tout ce qui ne va plus au sein de notre religion. Cette intransigeante, cette rigueur.. Les fidèles n'en peuvent plus et c'est justement ce qui les pousse à nous déserter, à se perdre et à embrasser la Réforme. Vous pensez contrer ce mouvement en vous montrant de plus en plus dur ? Cela ne fonctionnera pas. La plèbe n'est pas assez endurante pour l'endurer. Plus vous resserrerez l'étau, plus de gens se détourneront de vos idées. c'est aussi simple que cela. Mais vous n'êtes probablement pas assez intelligent pour le comprendre ! Votre frère Joseph et votre sœur Irène... ils sont si bons, si généreux, si raisonnable... je comprends leur honte. A leur place, j'aurai moi-même honte d'avoir un frère aussi borné et si peu lucide."
A cet instant descendirent justement Irène et sa fille. Un rictus narquois se dessina sur son visage. il s'approcha de la porte et posa la main sur la poignée.
"D'ailleurs, je crains que vous devriez vous trouver un autre prêtre, ma chère Irène, pour le baptême. Si votre frère reste ici ou nous rejoint ensuite à l'église, je ne célébrerai pas le baptême de Ludovic. Je refuse de le voir associer à un si bel événement. il mérite mieux."
Sa main ouvrit légèrement la porte. Derrière attendaient les soldats, guettant son retour. Thierry se tourna vers le cardinal, sévère.
"Si je sors, je demande aux soldats de me ramener en cellule et je doute qu'un autre prêtre soit disponible aujourd'hui.
L’œil insolent, il défia ouvertement le cardinal et ajouta :
"Que décidez-vous donc, monseigneur ? Lequel de nous sortira le premier ?"
Re: [12 septembre] A la Rose Azùl [Terminé]
Pris dans son mode, Alexandre continuait à dessiner sans s’intéresser toujours aux scènes se jouant non loin de lui. Brusquement, la voix sinistre du cardinal le rappela à l'ordre. Effrayé, il se redressa et reprit vite ses béquilles lorsque son père le surprit. Incrédule, il l’écouta oser se mettre en colère contre le cardinal et même le défier. Que lui était-il arrivé ? Il prenait position contre un supérieur ? Confus, Alexandre ne savait qu'en penser et observa sans comprendre.
Re: [12 septembre] A la Rose Azùl [Terminé]
Le retour de Grâce et de sa mère posa un sourire sur le visage de Tristan. Il s'émerveilla de la robe d'un bleu radieux que portait Irène et applaudit discrètement cette si élégante mise. La fillette approcha alors de l'esclave pour tourbillonner dans sa tenue, ornée du collier fabriqué hier en sa compagnie.
-- T'es magnifique, Grâce !
L'échange entre Thierry et le Cardinal prit alors un tour auquel Tristan ne s'attendait guère. Après la maladroite tentative du père d'Anjou pour permettre au petit invalide de prouver sa valeur - mais dont le revirement si soudain dans le fait de critiquer son protégé serait suspect aux yeux du maître - vint une nouvelle preuve de l'abjection de cet homme à qui ils appartenaient. Celui-ci n'avait jamais dû avoir faim ! Jamais eu à mendier son pain, à piquer dans les réserves des restaurent, à sentir son estomac noué des jours durant. Aussi Tristan ne put-il qu'apprécier la saillie du père Thierry. La suite cependant l'inquiéta. L'esclave souhaitait voir le prêtre prendre un peu son courage à deux mains, cependant il n'en attendait pas autant et redoutait de voir éclater maintenant la colère du Cardinal contre eux tous. Au fond de lui, à côté de cette crainte, Tristan savourait néanmoins les quatre vérités jetées à la face de cet odieux représentant d'une foi censée être d'amour et de lumière.
Par réflexe, l'esclave recula contre le mur le plus proche et s'accrocha à la vision d'Irène et de Don Juan. Qu'allait-il se passer pour le baptême ? Ces incidents entre Thierry et le Cardinal n'allaient-ils pas compromettre encore la cérémonie en l'honneur de Ludovic. Pauvre Irène qui n'avait rien demandé... Grâce risquait également les secousses de la peur devant la scène qui allait suivre. Par anticipation, Tristan lui prit la main et fit avec la sienne une petite balançoire, espérant amuser la fillette et faire diversion.
Re: [12 septembre] A la Rose Azùl [Terminé]
Matthieu arrondit les yeux de surprise. Comment osait-il ?
- Vous ne savez vraiment rien impertinent ! Savez-vous à qui vous parlez ? A l'envoyée de Sa Sainteté ! Il m'a demandé de ramener un peu d'ordre ici et j'entends bien le faire, peut-être à commencer par vous !
Il vira au rouge lorsque Thierry parla de la Réforme. Cette maudite épine dans leur pied... Ces gens qui se croyaient assez malins pour lire la Bible en prétendant mieux la comprendre. Matthieu serra ses mains en fixant le prêtre d'un air mauvais.
- Méfiez-vous, vos paroles pourraient vous conduire devant l'Inquisition.
Irène observa tour à tour son frère et Thierry. Ce dernier ne devra pas le provoquer ainsi, Matthieu ne proférait jamais de menaces en l'air. Cependant, ce fut Thierry qui le premier réagit. Irène resta interloquée tout comme Don Juan. Matthieu ouvrit la bouche.
- Vous osez faire du chantage à ma soeur ? Mais quel genre de prêtre êtes-vous dont ? C'est à se demander comment on vous a intronisé !
Grâce se recula avec Tristan. Elle garda sa mien dans la sienne, plutôt intimidée. Sa mère lui a toujours dit que Matthieu pouvait avoir des colères terribles. Cependant, elle fronça les sourcils.
- Mais c'est pas juste ! Pourquoi c'est à mère de décider entre vous deux ?
Irène était en partie d'accord avec sa fille. Matthieu était insupportable, mais il restait son grand frère. Elle regarda Ludovic dans ses bras. Pouvait-elle vraiment sacrifier cette journée. Elle observa Juan. Il lui accorda un sourire doux, signe qu'il la suivrait quoi qu'il décida. Elle soupira. Matthieu lui lança un regard moins en colère qu'implorant.
- Irène...
- Matthieu, s'il te plait, ne rend pas les choses plus compliquées...
Le cardinal serra les poings mais finit par tourner les talons. Il se retourna cependant vers Thierry avec un regard noir.
-Veillez au moins à bien faire votre travail.
Il partit sans se retourner, en claquant la porte.
- Vous ne savez vraiment rien impertinent ! Savez-vous à qui vous parlez ? A l'envoyée de Sa Sainteté ! Il m'a demandé de ramener un peu d'ordre ici et j'entends bien le faire, peut-être à commencer par vous !
Il vira au rouge lorsque Thierry parla de la Réforme. Cette maudite épine dans leur pied... Ces gens qui se croyaient assez malins pour lire la Bible en prétendant mieux la comprendre. Matthieu serra ses mains en fixant le prêtre d'un air mauvais.
- Méfiez-vous, vos paroles pourraient vous conduire devant l'Inquisition.
Irène observa tour à tour son frère et Thierry. Ce dernier ne devra pas le provoquer ainsi, Matthieu ne proférait jamais de menaces en l'air. Cependant, ce fut Thierry qui le premier réagit. Irène resta interloquée tout comme Don Juan. Matthieu ouvrit la bouche.
- Vous osez faire du chantage à ma soeur ? Mais quel genre de prêtre êtes-vous dont ? C'est à se demander comment on vous a intronisé !
Grâce se recula avec Tristan. Elle garda sa mien dans la sienne, plutôt intimidée. Sa mère lui a toujours dit que Matthieu pouvait avoir des colères terribles. Cependant, elle fronça les sourcils.
- Mais c'est pas juste ! Pourquoi c'est à mère de décider entre vous deux ?
Irène était en partie d'accord avec sa fille. Matthieu était insupportable, mais il restait son grand frère. Elle regarda Ludovic dans ses bras. Pouvait-elle vraiment sacrifier cette journée. Elle observa Juan. Il lui accorda un sourire doux, signe qu'il la suivrait quoi qu'il décida. Elle soupira. Matthieu lui lança un regard moins en colère qu'implorant.
- Irène...
- Matthieu, s'il te plait, ne rend pas les choses plus compliquées...
Le cardinal serra les poings mais finit par tourner les talons. Il se retourna cependant vers Thierry avec un regard noir.
-Veillez au moins à bien faire votre travail.
Il partit sans se retourner, en claquant la porte.
Re: [12 septembre] A la Rose Azùl [Terminé]
Thierry fixait le cardinal avec une intrépidité qui ne lui ressemblait pas. Son ancienne âme, celle de son enfance, avant les tragédies, semblait ressuscitée. Son regard continuait de le défier, ignorant les risques. Son esprit n'y songeait pas. Il ne vivait que l'instant présent et se grisait de tenir tête à cet homme méprisable. Sa colère, ses menaces... Rien qui sortait de sa bouche ne lui faisait peur.
Lorsque le cardinal évoqua son ordination, Thierry esquissa un rictus sarcastique et lâcha :
"Comment m'a t-on intronisé ? laissez-moi donc répondre : à grands coups de fouets pour m'obliger à embrasser à la prêtrise. Ensuite, voyant que je ne pliais pas, on m'a expliqué que je serai jeté à la rue, que je finirai misérable mendiant qui serait tôt pu tard condamné à l'asservissement. Comment imaginez-vous qu'un garçon de quinze ans réagisse à cela ?
Les ombres du passé s'éveillaient en son âme. Il se rappela du révérend père si sévère, si dur, si intransigeant.. Il n'était pas si loin de se confondre avec Matthieu Cassain. Cette confrontation avec lui, c'était peut-être ce maudit révérend ayant détruit sa vie, avec son père, qu'il visait.
Autour d'eux se focalisaient les attentons et les cris. Irène était désemparée mais pour une fois Thierry n'éprouva rien pour elle. Sa colère, sa haine et sa révolte envahissaient tout. il continuait à fixer le cardinal, indifférent, et esquissa un sourire de triomphe à son départ.
Durant les quelques instants qui suivirent, une félicité douce s'empara de Thierry, satisfait et heureux de cette victoire sur un ennemi qui le terrifiait depuis si longtemps. il avait finalement vaincu sa lâcheté. Brusquement, en apercevant les regards de Irène, Trista, Juan et alexandre, les sens lui revinrent. Il prit conscience de l'acte qu'il venait de commettre et devint livide. Il se laissa tomber, défait, sur la première chaise venue et se prit la tête entre les mains.
"Mon dieu, qu'ais-je fait ? Je.. Je n'ai pas fait ça ! J'ai osé... Ce n'est pas faire preuve de courage mais de stupidité. Mon dieu, mon dieu, mon dieu ! "
Il releva la tête, penaud, et croisa un bref instant le regard de Irène puis murmura, honteux :
"pardon, Irène. Pardon. je ne sais... Je ne sais pas ce qui m'a pris. Quand votre frère a fait cette remarque sur la nourriture, j'ai vu rouge et le reste... le reste est venu seul. Oh mon dieu ! Mon dieu !"
Lorsque le cardinal évoqua son ordination, Thierry esquissa un rictus sarcastique et lâcha :
"Comment m'a t-on intronisé ? laissez-moi donc répondre : à grands coups de fouets pour m'obliger à embrasser à la prêtrise. Ensuite, voyant que je ne pliais pas, on m'a expliqué que je serai jeté à la rue, que je finirai misérable mendiant qui serait tôt pu tard condamné à l'asservissement. Comment imaginez-vous qu'un garçon de quinze ans réagisse à cela ?
Les ombres du passé s'éveillaient en son âme. Il se rappela du révérend père si sévère, si dur, si intransigeant.. Il n'était pas si loin de se confondre avec Matthieu Cassain. Cette confrontation avec lui, c'était peut-être ce maudit révérend ayant détruit sa vie, avec son père, qu'il visait.
Autour d'eux se focalisaient les attentons et les cris. Irène était désemparée mais pour une fois Thierry n'éprouva rien pour elle. Sa colère, sa haine et sa révolte envahissaient tout. il continuait à fixer le cardinal, indifférent, et esquissa un sourire de triomphe à son départ.
Durant les quelques instants qui suivirent, une félicité douce s'empara de Thierry, satisfait et heureux de cette victoire sur un ennemi qui le terrifiait depuis si longtemps. il avait finalement vaincu sa lâcheté. Brusquement, en apercevant les regards de Irène, Trista, Juan et alexandre, les sens lui revinrent. Il prit conscience de l'acte qu'il venait de commettre et devint livide. Il se laissa tomber, défait, sur la première chaise venue et se prit la tête entre les mains.
"Mon dieu, qu'ais-je fait ? Je.. Je n'ai pas fait ça ! J'ai osé... Ce n'est pas faire preuve de courage mais de stupidité. Mon dieu, mon dieu, mon dieu ! "
Il releva la tête, penaud, et croisa un bref instant le regard de Irène puis murmura, honteux :
"pardon, Irène. Pardon. je ne sais... Je ne sais pas ce qui m'a pris. Quand votre frère a fait cette remarque sur la nourriture, j'ai vu rouge et le reste... le reste est venu seul. Oh mon dieu ! Mon dieu !"
Re: [12 septembre] A la Rose Azùl [Terminé]
Lors de cette scène terrible et singulière, le père Thierry avait repris ses vieux démons, utilisant le verbe pour cingler autrui, mais aujourd'hui il tenait tête à un homme qui était en tout point supérieur et capable de lui attirer de gros ennuis. Le cardinal ne se priva pas de lui faire remarquer. Alexandre s'étonna de cette conduite nouvelle. Pourquoi son père bravait-il ainsi un tel danger ? pour quels intérêts ? Il avait forcement une raison. Il ne faisait rien sans raison.
Malgré les conséquences qui découleraient à n'en pas douter de cet événement, Alexandre fut enchanté du départ du cardinal. il vit alos son père se transformer puis s'abandonner sur une chaise défait, réalisant avec effroi sa bêtise. Ému, le garçon avança jusqu'à lui, oubliant la présence de Juan et le prit entre ses bras.
"Finalement mon impulsivité, je la tiens de toi, on dirait !"
Malgré les conséquences qui découleraient à n'en pas douter de cet événement, Alexandre fut enchanté du départ du cardinal. il vit alos son père se transformer puis s'abandonner sur une chaise défait, réalisant avec effroi sa bêtise. Ému, le garçon avança jusqu'à lui, oubliant la présence de Juan et le prit entre ses bras.
"Finalement mon impulsivité, je la tiens de toi, on dirait !"
Re: [12 septembre] A la Rose Azùl [Terminé]
L'éruption redoutée ne manqua pas de se produire. Ses mains fourrées dans les poches de sa vieille tunique, Tristan voulut dissimuler les tremblements qui le prenaient, sous les foudres de Matthieu. Cette fois-ci, Thierry venait de se faire un redoutable ennemi et le petit esclave voyait déjà se dessiner, pour eux tous, les ombres des crocs, les morsures des barreaux noirs sur leur peau, les silhouettes des inquisiteurs. Qu'avait-il fait ? Tristan avait incité cela. Des cendres dans la gorge, il ne respirait presque plus.
Au départ du Cardinal, la pression se desserra quelque peu. Il faillit pousser un "Bon débarras" mais se retint à tant. Le spectre du maître cependant continuerait de planer. La porte venait de se refermer sur lui, mais il ne les lâcherait pas. Le garçon eut envie de pleurer.
Il ne s'en retint que grâce à la chaleureuse menotte de la fillette encore logée dans la sienne. Tristan devait faire bonne figure pour elle et pour sa mère, en ce jour qui devait être celui des réjouissances. Irène avait déjà eu bien assez d'ennuis comme cela. L'heure était à la fête pour Ludovic.
Fort de cette consigne, l'esclave ne ferait pas non plus montre de ses restes de colère à l'encontre d'Alexandre - toujours la queue entre les jambes à ne pas faire grand chose - et contre Thierry. Grâce et Irène n'avaient guère besoin d'une mauvaise humeur supplémentaire. Tristan choisit la neutralité, le masque d'un petit sourire indéchiffrable semblable à ceux des poupées, et eut un regard navré pour la mère de famille ainsi que pour le père d'Anjou, qui se mordait les doigts. Se voulant rassurant, il suggéra :
"C'qui est fait est fait... On va bien voir. Et 'toutes façons, on est ensemble quoi qu'il arrive." (sur une note plus enjouée, il ajouta) "Si on y allait à ce baptême ? Dieu et Ludovic ont que trop attendu."
Re: [12 septembre] A la Rose Azùl [Terminé]
L’étreinte spontanée de son fils rendit un sourire à Thierry qui ouvrit à son tour pour l'enlacer. Il entendit alors la voix de Tristan essayer de remettre un peu de baume dans les cœurs et de rappeler l'événement joyeux de la journée. Il remarqua alors son regard toujours dur pour Alexandre. Son cœur se serra. L'histoire se répétait. Son fils répétait ses erreurs. En choisissant lui aussi la lâcheté, en refusant de le défendre, il perdrait tout. Au moins, il n'y aurait pas d'enfant pour essuyer les conséquences. Maigre consolation. Ou pas. C'était l'existence de son fils qui l'avait aidé à tenir, à ne pas vaciller complètement.
Désireux d'aider ces deux âmes et à rattraper ses multiples erreurs envers l'une des deux, Thierry se releva, la mine toujours défaite et s'avança vers Tristan. Sa main se posa sur son épaule et il approuva la voix faible :
"Oui, oui, tu as raison. Nous n'avons perdu que trop de temps. Déjà, par ma faute..."
Il murmura ensuite à l'intention seulement de Tristan :
"Je comprends ton aigreur. Mais ce n'est pas non plus facile pour Alex. Combattre la lâcheté... Ca m'a demandé vingt-cinq ans. Il a besoin de toi. Si tu le laisses... Si tu le laisses, il deviendra comme moi après que j'ai commis la sottise de lâcher sa mère."
Désireux d'aider ces deux âmes et à rattraper ses multiples erreurs envers l'une des deux, Thierry se releva, la mine toujours défaite et s'avança vers Tristan. Sa main se posa sur son épaule et il approuva la voix faible :
"Oui, oui, tu as raison. Nous n'avons perdu que trop de temps. Déjà, par ma faute..."
Il murmura ensuite à l'intention seulement de Tristan :
"Je comprends ton aigreur. Mais ce n'est pas non plus facile pour Alex. Combattre la lâcheté... Ca m'a demandé vingt-cinq ans. Il a besoin de toi. Si tu le laisses... Si tu le laisses, il deviendra comme moi après que j'ai commis la sottise de lâcher sa mère."
Re: [12 septembre] A la Rose Azùl [Terminé]
Irène secoua la tête une fois Matthieu parti. Juan lui offrit une main réconfortante. Elle détourna le regard de Thierry. Grâce sentit la détresse de sa mère et se rendit près d'elle.
- Tristan a raison, nous devrions y aller mère.
Juan sourit. Il vit alors, non sans surprise que Thierry et Alexandre... Enfin bon, il était au courant. Il se contenta de se racler la gorge avant de reprendre en direction d'Irène.
- Oui, peut-être que Joseph est déjà à l'église et nous attend, nous ne devrions pas trop tarder.
Il présenta son bras à Irène qui le prit. Grâce retourna auprès de Tristan qu'elle sentait un peu triste. Elle regarda le père Thierry, interloquée. Qu'est-ce qu'il venait de lui dire ? Enfin bon, ce n'était pas ses affaires. Elle prit la main du petit infirme avec un sourire.
- Tu viens avec moi dis ? On peut aller devant ?
- Tristan a raison, nous devrions y aller mère.
Juan sourit. Il vit alors, non sans surprise que Thierry et Alexandre... Enfin bon, il était au courant. Il se contenta de se racler la gorge avant de reprendre en direction d'Irène.
- Oui, peut-être que Joseph est déjà à l'église et nous attend, nous ne devrions pas trop tarder.
Il présenta son bras à Irène qui le prit. Grâce retourna auprès de Tristan qu'elle sentait un peu triste. Elle regarda le père Thierry, interloquée. Qu'est-ce qu'il venait de lui dire ? Enfin bon, ce n'était pas ses affaires. Elle prit la main du petit infirme avec un sourire.
- Tu viens avec moi dis ? On peut aller devant ?
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