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[5 décembre 1597, après-midi] Du mariage au pêché, il n'y a qu'une forêt [Terminé]

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Message par Kalisha Howksley de Frenn Sam 8 Aoû - 21:51

Elle aurait définitivement préféré passer cette journée de la même façon qu'elle avait commencé: la tête posée sur le torse nu d'Ysengrin bien au chaud sous l'épée édredon de duvet. Il fallait pourtant se rendre à l'évidence c'était là chose impossible. Non seulement, ils venaient de rajouter un nouveau chef d'inculpation sur la longue liste de Sylvère mais en plus c'était bien trop dangereux. Elle ne put néanmoins s'empêcher de sourire en se rappelant ce qu'elle avait pensé, là-bas dans la forêt, lors des premières minutes de leur rencontre.


Un bâtard avec le Roi de la Forêt.

Si cette idée l'avait effrayée à cette époque qui lui semblait dater d'une autre vie, elle trouvait maintenant l'idée fort réjouissante, bien que terrifiante à sa façon et dans les questions qu'elle entrainait...

En cet après-midi de décembre, la pluie glaciale, tombait dru et Kalisha regretta les quelques degrés manquants pour qu'elle ne puisse se transformer en neige virevoltante. Elle voulait tant voir cela, la neige tomber du ciel! Il n'y avait pas de neige à Djerdan. Du moins pas dans le palais où elle avait résidé. Elle n'arrêtait pas de harceler son Roi pour savoir quand il neigerait enfin, mais il n'avait guère d'autre réponse que Bientôt ma belle Reine, soyez patiente.

En attendant c'est trempée et ruisselante qu'elle passa la porte de la Prévôté. Les quelques pas qui l'avait séparé de l'entrée avait suffit à inonder son manteau de laine. Elle pouvait sentir la glacial humidité tenter d'atteindre sa peau sous la doublure de fourrure.
Si elle se trouvait ici c'était pour une raison bien précise: elle avait besoin d'obtenir la localisation du Père de Cassandre afin de pouvoir lui rendre visite. Un rendez-vous qu'elle attendait depuis quelques jours et dont elle ressortit quelques minutes plus tard sans guère mieux que sa date de détention et le nom de la prison où il se trouvait. Ce qui ne l'avançait pas à grand chose. L'homme s'était montré tout bonnement antipathique et aucun de ses arguments n'avaient réussi à faire mouche. Elle poussa un long soupir. Comment allait-elle réussir à convaincre le Premier Conseiller si elle n'arrivait pas à obtenir une simple information telle que celle-ci?! Elle grommela en silence, déçue de revenir les mains vides. Elle n'avait pas eu d'autres choix, elle avait vu au regard de l'homme qu'il commençait à trouver une solution. Ysengrin allait être si triste... Elle baissa le regard et soupira à nouveau lorsqu'elle entendit les pas cadencés caractéristiques des hommes d'armes.

Mécaniquement, elle leva la tête afin de voir de quoi il retournait. Un religieux se trouvait au milieu. Elle quitta son refuge pour s'approcher et découvrir...

- Père Thierry? C'est bien vous? demanda-t-elle surprise de le voir ici, entouré de soldats.

Elle ne lui avait pas réellement reparlé depuis son mariage si ce n'était les banalités d'usages lors des messes. Elle ne savait que trop penser de cet homme. Si elle n'avait pas franchement apprécié son comportement avec son enfant de choeur, il n'en demeurait pas moins qu'il était différent des autres hommes d'Eglise et cela avait quelque chose de réconfortant, pour elle qui n'avait pas tout à fait la piété qu'elle levait comme un bouclier pour se protéger...
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Message par Thierry d'Anjou Dim 9 Aoû - 0:15

Enfin, il rentrait à la capitale !
Enfin !
Thierry n'en pouvait plus de ce temps perdu à gérer la construction d'une caserne. Pourquoi demander à prêtre un tel ouvrage ? Il n'était ni militaire ni architecte. D'ailleurs, l'état manquerait à ce point d'hommes d'expérience pour entreprendre ces travaux ? Ils avaient donc besoin de déporter un curé innocent pour cette tâche qui ne le concernait pas ? Quelle stupidité ! Il n'était certes pas si innocent que cela mais l'idée de savoir que que ce bâtiment servirait à déporter des malheureux l’horrifiait. Tout le long du séjour, il s'était arrangé pour ne jamais croiser le chemin d'un de ces convois inhumains. Un soldat avait dit une fois que Monbrina avait besoin de main d’œuvre. Quelle bêtise ! Les rues de Braktenn grouillaient de bras qui ne réclamaient que cela du travail mais que l'on laissait mendier dans les rues. Tout ceci n'était qu’un orchestration politique pour soumettre les populations conquises, à la manière de l'Empire Romain qui brassait ainsi le nombreux flux méditerranéens.

Depuis sa monture,Thierry redécouvrait avec joie les silhouettes de la ville. D'abord le clocher des églises, puis les trois des habitations. Il n'en pouvait plus de suivre bêtement ces soldats. Quand le lâcheraient-ils ? il se remémora aussitôt que leur surveillance allait durer un temps. Quelle plaie ! Il aurait eu bien envie de s'arrêter dans la première taverne trouvée, boire quelques verres et surtout charmer quelques femmes, histoire de ne plus passer la nuit seul. Deux mois de solitude nocturne c'était long. Beaucoup trop long.

Le trajet se poursuivit jusqu'à la prévôté. Allait-on le laisser là ? pourvu que oui Il ne les supportait plus ces foutus gardes ! Devant l'entrée, il descendit le premier de cheval et râla :


Pas trop tôt ! J'en avais assez de ce maudit canasson ! Eh bien, messieurs, au revoir. Je ne vous remercie du voyage car il fut des plu déplaisant et votre compagnie s'est révélée à peu près aussi agréable que de s'asseoir sur des tessons de verre. Je suis é-pui-sé"

Il simula un long bâillement puis ajouta :

"Je m'en vais dormir. Bonne soirée à vous."

Il avait eu un vague espoir. En vain. Un soldat murmurait à l'oreille d'un autre qui s'apprêtait à le filer. Quelle plaie ! Ils ne pouvaient pas lui accorder une nuit de liberté, ces ânes ? Il se décida à obtempérer, du moins en apparence, en songeant qu'il y aurait bien moyen de ressortir en catimini pour rejoindre une taverne accueillante.

Soudain, une voix l'interpela. Féminine. Il tourna la tête et reconnut la malheureuse princesse Kalisha qui avait été dû épouser ce porc de Monhoux. Que faisait-elle en ces lieux ? Aurait-elle des ennuis ? A moins que le compte n'ait eu des choses à ses reprocher ? Un plan se profila rapidement dans sa tête. L'opportunité était trop belle. Il dissimula son sourire et vint la comtesse.


"Madame la comtesse, je suis ravie de vous revoir. J'ai bien reçu vos lettres et j'étais à la fois contrit et attendri de constater à quel point vous me témoigner une pareille fidélité en ne souhaitant pas un autre confesseur que moi. C'est même me faire trop d'horreur, madame. Je ne suis, après tout, qu'un petit curé. Un petit curé qui a de prrime beaucoup fauté."

L'introduction s'avérait correcte et convaincante. Il se tourna vers le garde qui allait le suivre, puis son supérieur.

"Je vous prie de nous laisser seuls. Je comprends votre devoir que vous deviez me surveiller mais cette femme est en grand besoin de se confesser. Pour elle, ayez pitié. "

D'un air humble, le prêtre s'inclina et les exhorta d'un geste fraternel à accepter l'idée.


Lancer de dés : Quelle sera la réaction des gardes ?

1 : Ils jugent cela louche et refusent de laisser Thierry seul tant qu'il n'est pas dans une église.
2 - 3 : Ils acceptent, convaincus du besoin de confession de Kalisha.
4 - 5 : Ils sont réticents mais l'intervention de Kalisha les persuadera
6 : Ils autorisent Thierry à partir mais le chef, roublard, fait suivre le prêtre quand ils seront éloignés

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Message par Fatum Dim 9 Aoû - 0:15

Le membre 'Thierry d'Anjou' a effectué l'action suivante : Lancer de dés


'Dé à 6 faces' :
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Message par Thierry d'Anjou Dim 9 Aoû - 0:23

Les soldats consultèrent leur chef du regard. Ils observaient aussi le visage de la comtesse qui semblait effectivement s'être déplacée pour guetter l'arrivée de son confesseur qui revenait à ma capitale. Aucun ne songea à interroger leurs collègues postés un peu plus loin.

Sans laisser apparaitre son impatience, Thierry les observa toujours d'un regard humble, jouant la parfaite comédie du bon et gentil curé débonnaire. Il retint un sourire quand le chef prit la parole.


"Nous comprenons. Le devoir de confession, c'est important, oui. Allez-y."

Le prêtre le remercia puis se tourna vers la comtesse et lui proposa son bras, en toute politesse et courtoisie.

"Je suis tout à fait disponible, madame, à vous entendre. Allons-nous à mon église ? Ou préféreriez-vous une toute proche ? Votre âme ne saura peut-être plus se contenir pour déverser tous ces affreux péchés."

Discrètement, en s'approchant pour lui prendre le bras, il murmura :

"Merci beaucoup, madame, de m'accorder une nuit de liberté. Il semblerait que je vais avoir une dette envers vous."
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Message par Kalisha Howksley de Frenn Dim 9 Aoû - 1:17

Le prêtre s'approcha d'elle, prétextant être son confesseur  attitré. Elle cacha tant bien que mal son étonnement - ce qui passa sans doute pour n'être rien d'autre qu'une surprise passagère dû à une rencontre inespérée-. Il ne lui fallut que quelques secondes pour comprendre qu'il tentait de fausser compagnie à son escorte. Après tout, n'avait-elle pas fait de même, sur la Grand'Place quelques temps auparavant ? Elle décida de rentrer dans son jeu, sans bien trop savoir pourquoi.

- Père Thierry ! Cela fait des jours que je vous attends! Je n'osais plus espérer vous voir avant la fin de la semaine! Je dois dire que ce curé que vous m'avez laissé durant votre absence était parfaitement épouvantable ! Il ronflait pendant mes confessions! Il ronflait! Vous vous rendez compte ?! Elle ponctua sa tirade en se signant d'un air offusqué.

Mais j'ai surtout rencontré le plus beau tous les curés !

Fort heureusement, les gardes semblèrent convaincus et laissèrent l'homme partir en sa compagnie sans tenter d'intervenir. Alors qu'elle passait sa main autour de son bras, elle lâcha un imperceptible soupir.

Apres vous avoir attendu si longtemps, je pourrais sans doute faire quelques pas de plus si vous l'estimez nécessaire.

Et puis maintenant que la pluie s'était calmée c'était tout de même bien plus agréable. Quoi que marchait sans les ruelles boueuses et humides n'étaient pas particulièrement une partie de plaisir. Elle préférait de loin les enchevêtrement de ronces, de racines et de tronc de sa forêt.

Malgré les quelques secondes qui s'étaient écoulées, la fin de sa phrase l'avait percuté comme un chariot au galop. Ces affreux péchés... Il ne croyait pas si bien dire. Elle les accumulées un peu plus chaque seconde qu'elle passait avec Ysengrin mais qu'importe car le paradis était là où il était et nulle part ailleurs, elle en était convaincue. Sans parler du fait qu'en matière de péchés, on ne pouvait pas dire qu'il avait été un homme particulièrement exemplaire si l'on en croyait le procès condamanant sa débauche. Une chose était certaine ce n'était pas lui qui pourrait la condamner. Alors peut-être qu'il n'avait pas tort après tout et que se libérer de ses péchés pourraient s'avérer salvateur d'une façon ou d'une autre.

- Et bien cela tombe bien, car j'ai une faveur à vous demander.  Je recherche un prisonnier et la Prévôté a refusé de fournir les indications nécessaires, peut-être que vous pourriez m'aider en ce sens? répondit-elle dans un murmure à peine audible.

Elle n'oubliait pas la raison principale de sa venue qui restait le père de Cassandre. Il fallait absolument qu'elle sache où il était enfermée. Elle serait si heureuse de le revoir !

- Mais vous avez raisons, j'ai de nombreux péchés à confesser. Tant et si bien que je ne saurais par où commencer.

Ils arrivèrent enfin à l'église et entrèrent à l'intérieur. Jusqu'où irait son silence? Pouvait-elle vraiment lui faire confiance ? Et en même temps... Elle avait besoin de son regard neuf, qui, elle l'espérait, ne la jugera pas.
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Message par Thierry d'Anjou Dim 9 Aoû - 10:46

Thierry retint un sourire en découvrant que la belle princesse jouait parfaitement son jeu. Il avait redouté ce paramètre hasardeux, que la jeune femme préfère le dénoncer ouvertement et ainsi dévoiler toute l'étendue de sa fourberie. Par bonheur, il n'en était rien. Sans doute, grâce à son charisme qui séduisait si aisément la gente féminine. Il lui répondit en mimant un air étonné :

"Pardon ? Le père René ne vous a... Comment, il dormait ? Il dormait ? Seigneur, que la vieillesse peut-être un naufrage. C'était un si bon prêtre autrefois mais avec l'âge il se relâche. Il se fatigue vite, il semble. Je suis navré, madame. Pardonnez-moi de vous avoir laissé dans une pareille situation."

Le jeu était parfait Aucun de ces soldats ne pourrait nourrir de soupçon. Au contraire, grâce à la fausse dévotion de Kalisha, ils rapporteraient l'image d'un bon curé, soucieux du salut des fidèles.

Ils quittèrent assez vite la prévôté puis la grande place pour s'aventurer dans les rues. Thierry les retrouvait avec plaisir. Il y avait si longtemps que ses pieds n'avaient foulé ces pavés. En raison de la pluie qui avait apparemment longtemps tombé, peu de monde circulait. Cela s'avérait agréable de marcher sans à avoir à attendre le passage d'un badaud ou ou de sentir une bousculade, même involontaire. Il entendit soudain la jeune femme s'ouvrir à lui. Elle évoquait un service à lui rendre au sujet d'un prisonnier. Sa curiosité s'ouvrait déjà.


"Je serai bien aise d'en savoir davantage sur cette histoire et surtout sur ce que devrait être mon rôle."

Ils approchaient de son église. Thierry la retrouvai, elle, sans grande émotion. Ce n'était là qu'une prison. Il aurait pus de joie à entrer dans une taverne où il avait ses habitudes et ses habituées. Kalisha insistait pour confesser ses péchés. Il retint un sourire et pressa le pas.

"Eh bien, entrons prestement, ma fille."

Derrière les lourdes portes les attendait un bâtiment austère et silencieux. Peu de personnes avaient dû y venir en silence. Parfait ! Ils seraient entièrement libres de discuter de n'importe quel sujet. Thierry lâcha le bras de Kalisha et passa devant le confessionnal sans s'y arrêter pour rejoindre son bureau. Dans un geste de prudence, le prêtre examina la serrure et nota que les deux sécurités qu'il avait installé étaient toujours en place. Il souri, satisfait. Personne n'avait essayé de pénétrer son intimité t surtout de connaitre ses secrets interdits. Il sortit une clé et ouvrit.

"Venez donc là, princesse !"

Dans ces circonstances, seuls qu'ils étaient, il n'arriverait pas à la nommer comtesse comme son titre l'aurait demandé. L'associer à ce rustre qui lui servait de mari l’écœurait. Comment elle le vivait-elle au quotidien ? Il passa le seuil et et redécouvrit cette fois fois avec plaisir son bureau. Tel un enfant espiègle, le prêtre se percha sur le secrétaire, les jambes balançant dans le vide, et attendit l'arrivée de Kalisha.

"Refermez derrière vous et installez-vous où vous voulez. Nous pourrons ici parler très librement."
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Message par Kalisha Howksley de Frenn Dim 9 Aoû - 12:00

Le prêtre renchérit sur ce mensonge et Kalisha inclina doucement la tête, signe qu’elle acceptait ses fausses excuses. Elle lui emboita aussitôt le pas, quittant l’austère Prévôté pour les rues désertes de Braktenn. La pluie avait fait son œuvre et tout un chacun préférait restait chez eux au coin d’un bon feu plutôt que de risquait d’attraper la mort ou Dieu savait quelle maladie…  Sur le trajet, elle profita pour lui faire part de sa requête et de son récent besoin de se confesser. C’était un fait. Cette nuit, une ligne venait d’être franchie, il ne s’agissait plus d’un simple amour courtois. Pour autant, elle n’avait pas le moindre regret. Bien au contraire.

Ils arrivèrent rapidement devant l’écrasant bâtiment qui ne respirait en rien la miséricorde divine. L’église était pour ainsi dire déserte. La princesse suivit silencieusement le père Thierry, écoutant de temps à autres le son de leur pas sur les dalles de pierre. Elle leva un instant les yeux vers la nef. Tout était fait, pour que vous vous sentiez le plus petit possible… A son étonnement, ils passèrent devant le confessionnal sans s’y arrêter. Elle ne put que retenir un sourire en revoyant Ysengrin déguisé en curé derrière la fine grille qui les avait séparés. Ils arrivèrent devant son bureau, elle ne remarqua pas l’attention qu’il portait aux serrures, occupée qu’elle était à observer une icône non loin. Elle entendit le cliquetis caractéristique de la serrure et se retourna à cet instant.

Venez donc là, princesse !

Princesse.

Elle sourit. Personne ne l’avait appelé ainsi depuis un long moment. Comtesse, oui. Reine également. Madame, fréquemment. Mais Princesse ? Non personne. Elle avait perdu son titre en franchissant la frontière et en se mariant. Les rares fois où elle l’avait entendu, ce n’était malheureusement que pour y laisser une pointe de sarcasmes et lui rappeler qu’elle n’était qu’une pièce rapportée par l’échiquier diplomatique sur lequel jouait les grands. Mais dans la bouche de cet homme, elle n’y entrevoyait qu’une pointe de respect pour celle qu’elle avait été lorsqu’il l’avait brièvement connu, la veille de son union avec le Comte de Monthoux. Elle le considéra avec stupéfaction lorsqu’il s’installa sur son secrétaire. Ses jambes se balançaient dans le vide comme celle de son Roi lorsqu’il se perchait sur une branche. Il n’était décidément pas comme les autres.

Elle se détourna enfin pour refermer la porte et tira une chaise afin de s’installer face à lui, mains sur les genoux. Ses yeux parcourent un instant la pièce avant qu’elle ne prenne la parole.


- Je vais commencer par le service que je souhaiterai vous demander : je recherche un prisonnier du nom de Velasquez, c’est un vigneron qui a été enfermé pour défaut de paiement. La prévôté n’a pas donné suite à ma requête mais peut-être que vous pourriez disposer de quelques informations qui me seraient utiles ? Voire même… D’un accès à la prison ?


Elle lui adressa un sourire. Une information sur un détenu contre une nuit de liberté, c’était plutôt un échange correct ?

Une fois que ce point fut réglé, elle passa au suivant, non sans un long soupir. Si quelques rares personnes avaient connaissance de leur relation interdite, c’était la première fois qu’elle osait en parler à quelqu’un de complètement extérieur. Craignait-elle la justice divine ? Pas vraiment. Elle préférait profiter d’une vie heureuse ici-bas que d’un hypothétique paradis. Alors pourquoi ? Parce que plus que la religion, le poids du secret et de la société l’écrasait. En parlait, lui permettrait de s’alléger l’esprit, qui plus est le père Thierry n’était pas le plus exemplaire dans le domaine et cela la mettait en confiance. Elle regarda distraitement le sol tout en commençant.

- Je ne sais pas vraiment par où commencer mes confessions, mon Père. La vérité, c’est que je n’ai aucun regret. Alors ce n’est pas vraiment une confession au fond, non ? Elle leva vers lui ses yeux, un sourire un brin mélancolique coin des lèvres. Vous devez savoir que le pacte a été rompu, j’imagine ? Je sais ce que l’on dit : que le Roi est mécontent car ils ont envoyé une pêcheresse pour sceller l’alliance. Ses yeux commençaient à s’embuer de larmes. Mais c’est faux. Ce n’est pas parce que j’ai pêché que ce mariage est resté stérile. J’ai fait tout mon possible pour qu’il m’apprécie. Mais je n’ai jamais été guère plus qu’un ornement exotique à son bras.

Elle ne put retenir une larme qui roula le long de sa joue et s’écrasa sur sa robe bleu cobalt. Ce n’était ni une larme de tristesse, ni une larme de culpabilité, simplement une larme qui s’écoulait suite au trop plein de pression accumulée. Elle aurait eu tant à dire et à commenter, mais elle ne souhaitait pas l’ennuyer outre mesure quand il venait tout juste de rentrer des colonies.


- J’ai péché parce qu’aucun de mes efforts ne portait leur fruit. Mais je n’ai aucun regret parce qu’il m’a ressuscité.
Elle ferma un court instant ses paupières avant de les rouvrir. Je l’aime vraiment vous savez ? Dites-moi mon Père, pourquoi Dieu est-il si cruel ? Que lui ai-je fait pour ne point pouvoir vivre librement avec celui que j’aime ?

Une deuxième larme roula à son tour, de tristesse cette fois-ci. Oh oui, elle l’aimait terriblement, follement… Il était comme son reflet : si semblable et si inaccessible. Quoi qu’ils fassent pour se retrouver, il y avait toujours une barrière infranchissable entre eux. Ils pouvaient bien la briser de toutes leurs forces, elle finissait toujours par se reformer...
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Message par Thierry d'Anjou Dim 9 Aoû - 13:00

Thierry s'amusait de l'étonnement qu'il apercevait sur le visage de son interlocutrice à le voir perché sur le bureau, comme s'il n'était vraiment qu'un enfant facétieux. Son sourire s'étira, légèrement moqueur.

"Eh bien, auriez-vu une céleste apparition ? A moins que des cornes ne me soient subitement poussé ? Me vont-elle-elles ? A quoi ressemblent-elles ? J'ai une préférence pour celles de bouc; savez-vous."

Il rit, de plus en plus amusé par ce blasphème que le prêtre pouvait enfin se permettre. Comme il était bon de rire à nouveau et de se moquer ! Il attendait avec impatience sa réaction tout en l'observant prendre place sur une chaise. Son regard se promenait autour de la pièce, allant du grand crucifix à ses ouvrages théologiques sages exposés sur les étagères sur le mur d'en face. Elle cherchait le bon moyen d'introduire sa requête. Que pouvait-elle chercher ? Il l'entendit ensuite exposer son désir : rencontrer un homme, vigneron, retenu pour dettes. La curiosité s'accentua. Pourquoi une comtesse souhaitait-elle connaitre un tel homme ?

"Cela me serait effectivement une tâche facile. Autant pour les informations, et même pour vous y emmener. Mais pourquoi une femme comme vous aurait le besoin de rencontrer un vigneron ? Qui est-il ? A moins... serait-il votre amant ?"

Un sourire grivois accompagna la plaisanterie. Elle allait rougir. C'était certain. Il aimait tant cela embarrasser ses interlocuteurs, homme comme femme. Son regard se baissa vers le sols. Elle se perdait à nouveau dans ses pensées. Que se passait-il en elle ? il l'entendit alors évoquer une confession puis une absence de regrets. Aurait-il tapé juste ? Il était décidément un excellent observateur. Son sourire décrut en constatant à quel point Kalisha souffrait de son mariage infécond et que de cette alliance entre leurs deux pays elle n'avait été qu'un ornement. Joli, certes, mais inutile.

"Il ne faut pas vous contrarier avec ceci, princesse. La politique, l'alliance... Je suis presque certain que le Roi avait anticipé de trahir le traité au moment de le signer, qu'il cherchait depuis longtemps un moyen de le briser... Quant à votre mariage stérile, quoique la médecine puisse penser je ne pense pas que ce soit la faute d'une femme quand il n'y a pas d'enfant. On l'oublie un peu trop mais un accouplement se fait à deux, avec un homme et une femme. Or, votre époux est un individu âgé, porté sur la chair, les excès même... Il est plus que probable que ce sont ses dérèglements à lui qui cause la stérilité de votre union et que si vous couchiez avec un homme jeune et en bonne santé, vous seriez enceinte en moins d'un mois !"

Il conclut sa démonstration dans un battement de mains enthousiaste. En son for intérieur, Thierry n'était ps persuadé de ses explications mais avait dedans toutes ses capacités pour la convaincre. Si elle pouvait s'apaiser de ses doutes, ce serait pour le mieux.

Elle confessa à présent son secret : elle aimait un homme. Véritablement. Thierry eut un bref sourire et repensa à la lâcheté de sa jeunesse, à sa fuite. Il l'entendit se questionner sur la cruauté de Dieu et tourna le regard vers le crucifix un instant.


"Souvent, j'aime à dire que Dieu es une pue, princesse, mais ici Il n(est pas en cause. Ce ne sont que les hommes et leurs règles qui génèrent ces drames inutiles. Puis-je vous donner un conseil ? Ne renoncez pas. Même si vous voulez revenir à la morale, par peur, par souci de l'autre, ne fuyez. Votre existence n'en sera que triste."

Son regard et son visage étaient voilés, hantés par les souvenirs et regrets.

"J'ai aimé autrefois une femme. Avant de la rejeter froidement quand elle m'a annoncé être enceinte. de moi. Par peur. Par terreur. Des conséquences. Mais depuis, il n'y a pas un jour où je regrette."

Ses pensées rebondirent naturellement à Alexandre.


"Vous vous souvenez de cet enfant de chœur que j'ai amené pour votre mariage ? Vous avez dû entendre parler du procès. Il est mon fils. le fils que j'ai abandonné avant sa naissance. J’essaie depuis de me corriger. Mais cela n'enlève rien au fait qu'à cause de moi il a grandi sous la férule d'un homme violent qui n'a eu de cesse de l'humilier pour se venger du fait qu'il était l'enfant né de l'adultère de son épouse. Alex... Vous comprenez, princesse, ce que j'essaie Ne faites pas mes erreurs. ou votre vie deviendra une vie maudite."
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Message par Kalisha Howksley de Frenn Dim 9 Aoû - 15:10

Le prêtre s’amusait de son étonnement allant jusqu’à la taquiner comme l’aurait fait Sylvère à sa place. Elle rit de concert avec lui face à ce blasphème avant de se reprendre

- Etes- vous réellement un homme de Dieu, mon Père ?
Je vous en prie, dites-moi que non. Dites-mois que ce n’est qu’une supercherie, cela annulerait mon mariage.


- Vous me rappelez simplement quelqu’un… Le plus beau curé de Monbrina, pour être tout à fait exact
répondit-elle avec malice

Elle prit finalement place sur une chaise et laissa son regard vagabonder : il n’y avait rien là de très exceptionnel, un banal bureau d’ecclésiastique. Enfin, elle déposa sa requête concernant le père Velasquez, elle pouvait voir son regard s’agrandir sous l’effet de la curiosité qui le piquait. Ses épaules se relâchèrent lorsqu’il annonça qu’il pouvait parfaitement accéder à sa demande mais à la fin de son intervention, elle se recrispa subitement en écarquillant les yeux tandis que ses joues rosissaient.

Son amant ?! Il disait cela parfaitement naturellement.

- Non, non… Vous faites erreur ! Je connais simplement sa fille. C’est bientôt son anniversaire… Elle ne l’a pas revu depuis des années. J’aimerai lui faire ce cadeau. Et même payer sa dette afin de le libérer si cela est possible…

Que valait un collier contre la liberté d’un père ? Elle était au moins rassurée de savoir qu’elle ne rentrait pas à Monthoux accompagnée d’une mauvaise nouvelle. Puis Kalisha baissa le regard sur le sol, cherchant à rassembler ses pensées avant de se confesser. Elle avait toujours l’amertume de la lettre reçue le matin-même en provenance de Djerdanne et qu’elle avait lu en compagnie de son Roi. Une lettre qui n’avait fait que lui rappeler à quel point sa liberté avait été sacrifiée pour… Rien. Elle écouta avec attention les paroles réconfortantes du prêtre. C’était l’un des rares à penser ainsi. Tout comme Florentyna.


Il est plus que probable que ce sont ses dérèglements à lui qui cause la stérilité de votre union et que si vous couchiez avec un homme jeune et en bonne santé, vous seriez enceinte en moins d'un mois !


A nouveau ses yeux s’ouvrir comme deux grandes perles d’obsidienne. Enceinte en moins d’un moins ? Son cœur se mit à battre. Ses joues à rougir. Elle n’avait pas pensé que ça pourrait être si rapide après avoir tant attendu. Ses dents se serrèrent à l’idée. Surtout à l’idée que le Comte devrait absolument croire qu’il en était le père. Elle ravala sa salive, tentant de reprendre contenance avant de lui avouer la suite, son amour pour son beau Roi. Avait-elle vraiment aperçu un sourire? A quoi pensait-il ? Que ce n’était là qu’un amour de jeunesse qui fonderait comme neige au soleil ?

Souvent, j'aime à dire que Dieu est une pute

Elle arqua un sourcil sous l’effet du blasphème sortant de la bouche du prêtre. Avant que ses pensées ne la rattrapent et complètent avec acidité sa phrase


Une pute qui se fait payer en prières…

Ce ne sont que les hommes et leurs règles qui génèrent ces drames inutiles

C’était le même genre de paroles qu’Ysengrin aurait pu prononcer. La société, les convenances, c’était eux l’origine de tous leurs problèmes. Si seulement il lui suffisait de fuir dans la forêt pour vivre paisiblement, loin des hommes et de leurs règles. Mais même là-bas la civilisation les rattrapait. Elle ne fuirait pas, non. Elle était morte une fois, c’était suffisant. Désormais elle chérissait sa nouvelle naissance. La plus belle de toutes.
Elle vit bien à son regard qui s’était assombri que ce n’était que le début de ce qu’il avait lui aussi a avoué, alors lui laissa tout le loisir de le faire. Après tout, les prêtres écoutaient tout le monde se confier mais qui les écouter eux ?

Elle fut toucher par son récit, si triste. Un geste terrible mais dont elle ne pouvait que trop bien comprendre l’origine. Elle se leva, pour s’approcher de lui et poser une main pleine de compassion sur son épaule.

- Les regrets ne servent qu’à nous entraver mon père. Remuer le passé ne permettra jamais de l’arranger. Mais vous avez encore le temps de changer les choses.


L’avait-il revu depuis tout ce temps ? S’était-il excusé ? Tant de questions mais déjà, il reprenait le court de ses pensées. Si elle se souvenait de son enfant de chœur, Alexandre ? Bien sûr, il avait été si charmant avec lui. Elle opina tout en écoutant la suite. Il était son fils ?

- Pourquoi l’avoir montré spectacle s’il est votre fils ? Il n’a pas besoin de cela, il est si gentil et cultivé. C’était terrible. Dit-elle en baissant la tête momentanément.

Pauvre Alexandre, il avait dû vivre de tels horreurs. Elle songea un instant à ce qu’il se passerait si le Comte découvrait un jour qu’il n’était pas le père de son enfant. Devrait-elle, elle aussi subir cela ? Un frisson remonta le long de son échine tandis que ses lèvres se pincèrent. Elle s’y refusait. Elle ne laisserait jamais quiconque lui faire le moindre mal.


- Je ne les ferai pas
lui annonça-t-elle avec détermination.
Je l’aime bien trop pour cela. J’abandonnerai mon monde avant de l’abandonner lui.


- Ma vie a déjà été maudite. J’ai vécu mes dix-huit premières années enfermées dans un palais sans jamais voir personne, on m’a déraciné pour me marier un Comte qui n’en a rien à faire de moi pour sceller une alliance qui n’a de pacte que le nom. Vous pensez vraiment que cela pourrait -être  pire ?!

On peut toujours faire pire, prononça une petite voix dans son esprit qu’elle envoya valdinguer aussitôt.


- Je vis réellement pour la première fois de ma vie et je ne laisserai personne me retirait ça. Ni mon mari, ni la prévoté, ni même le roi lui-même. Vous savez parfois je rêve que le Comte s’étouffe pendant un de ces repas. Et parfois j’ai moi-même envie de le tuer pour être enfin libre.


Il y avait une forme de colère dans sa voix. Une colère envers ceux qui l’avaient enfermé durant toute sa vie et qui semblait bien décidé à continuer de lui pourrir l’existence jusqu’au bout. Mais il n’en serait rien. Elle ne les laisserait pas faire. Est-ce qu’elle venait plus ou moins son désir de meurtre ? Oui. Sans vraiment s’en rendre compte.
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Message par Thierry d'Anjou Dim 9 Aoû - 16:15

Kalisha riait de son blasphème et cela lui faisait plaisir. Les gens qui se permettaient de rire de la religion, sans s'offusquer, montraient leur supériorité par rapport à tous ces moutons qui croyaient sans chercher à remettre les dogmes en question. Pas même le temps d'une plaisanterie. Il s’attrista de sa question qui suivit.

"Je viens de passer deux longs mois affreux à cause des instances religieuses. Il semblerait effectivement que je sois bien homme de Dieu. Malheureusement."

Son regard s'assombrit à se souvenir des conditions de son recrutement.

"Comme vous, princesse, je n'ai pas eu le choix de mon destin. J'étais même plus jeune que vous quand mon père m'a vendu à un monastère où il a ensuite décidé que je serai prêtre. Je n'avais aucune attirance pour la vie religieuse. Je voulais être alors solda. Je rêvais de gloire sur les champs de bataille et de redorer le blason de ma famille déchu. Dieu en apparemment voulu autrement."

Il eut une surprise quand Kalisha le compara à un curé en prétendant que ce serait le plus de Monbrina. Joueur, Thierry mit la tête en arrière et répliqua :


"Vraiment ? Qui est-ce donc ? Je croyais que le plus beau ciré de Monbrina, c'est moi, voyons ! Allons, allons, dites-moi tout ! Qui est mon rival ? Nous nous affronterons demain sur la grande place armé chacun d'un long cierge !"

Pris dans le délire qui lui venait, il sauta du bureau et fit un geste de duelliste, comme s'il cherchait à pourfendre un adversaire.

"Il ne peut y avoir qu'un seul beau curé ici-bas ! Ah ah ah !"

Le prêtre se calma eu à peu et remonta s'asseoir sur le bureau, sans éprouver la moindre honte pour ce coup de sang. Leur conversation reprit sur des bases plus correcte et il l'entendit développer sa relation avec ce prisonnier. Elle semblait ainsi endetté envers la fille de cet homme et souhaitait se racheter en lui offrant la liberté de son père.

"Je vois. Cette jeune fille a su trouver en vous un bon soutien. J'irai me renseigner demain à la prévôté et je viendrai vous rendre visite pour rapporter les infirmations obtenues, cela vous irait ? Disons... Demain après-midi ? D'ailleurs... le dragon servile sévit toujours sur vos terres ?"

Il faisait référence à cette pitoyable Marthe qui ronronnait presque en sa présence out celle de toute personne un peu importante mais qui pouvait ensuite être odieuse avec un esclave. Sa fille Claire lui avait conté une histoire horrible avec Tristan qui ne cherchait qu'à prendre de ses nouvelles. Tristan... Décidément, ce pauvre bougre semblait voué à ne croiser la route que de salopards.

Il la laissa ensuite le temps qu'elle s'imprègne des arguments de ses explications et accepte enfin qu'elle ne pouvait rien maitriser de la situation. Il la plaignait. Sincèrement. Les confidences sur le drame de sa vie lui étaient venues spontanément. Naturellement. Sans doute car leurs existences se ressemblaient. Il espérait cependant que celle de la jeune fille serait moins triste. Son corps se raidit quand Kalisha le toucha, peu habitué à un tel contact. Il eut un sourire maladroit suite à ses paroles.

"Je ne suis pas sûre de pouvoir l'arranger. Rosina... la femme que j'aimais, j'ai enfin eu le courage de la mettre à l'abri de son mari, loin d'ici. Elle va vivre recluse dans un couvent. Est-ce vraiment... bien ? Elle assure que oui, qu'elle est heureuse, mais elle est douée pour mentir et prétendre aller bien. Et Alex... Alex est devenu esclave à cause de cet enfoiré de baron au crochet !"

Au souvenir de la scène terrible survenu quelques mois plus tôt dans ce château, son poing se serra et claqua sur le bureau.

"Avez-vous entendu parler de l'incendie de mon presbytère ? C'est une sorcière la coupable. Le baron au croche disait se charger de la retrouver. Sauf que lors d'une visite chez lui, Alex a découvert cette fameuse sorcière installée là-bas. Nous ne savons ce qu'ils ont fait mais sans doute rien de bon. Alex... Pour être entré chez lui sans permission, le baron l'a fait condamné à l'asservissement. Cela aurait pu être pire. Il avait réclamé la corde. Mais grâce au Roi, il a eu une clémence. Quel sale rat ! Il joue au gentil noble bien propre sur lui alors qu'à l'abri des regards il ùagouille des choses louches. Salopard ! Enfoiré ! Connard !"

A chaque nouvelle insulte proférée, il frappa le bureau de son poing et cracha au sol. Sa haine pour cet individu qui avait volé la liberté de son fils avait pris des proportions terribles. Il se calma en entendant Kalisha évoquer à nouveau le mariage et l'utilisation de son fils.

"Je ne souhaitais que provoquer ouvertement le comte qui avait eu un regard sale pour Alex, le forcer à lui imposer sa présence... C'était lui que je visais. Alex... Il a vécu pire que ce moment-là."

Brusquement, Kalisha s'enflamma et révéla toute la profondeur de ses sentiments pour cet amant qui l'animait à présent. Thierry l'écouta avec émotion et songea à quel point que les femmes étaient véritablement bien plus fortes que les hommes. Ses propos le faisaient sourire, surtout quand elle évoqua le comte.

"Cela ne manquera pas d'arriver, vous savez. Avec ses excès alimentaires, il serait étrange de ne pas l'enterrer prochainement. D'ailleurs... Je connais un excellent guérisseur qui a eu un différent avec votre mari et qui serait certainement ravi de vous aider dans votre démarche ?"

Le prêtre ne se rappelait que trop cette rencontre avec Hyriel et aimerait tant avoir le moyen de le revoir. Kalisha pourrait peut-être l'y aider ? Il avait une idée.

"Il vit cependant dans la forêt. Pensez-vous pouvoir vous y rendre ? S vous acceptez, je vous confierai une lettre de ma part. Avec ses soldats qui me collent au cul, je ne pourrais plus le visiter alors que j'aimerais poursuivre nos conversations. Pensez-vous que vous pourriez-nous aider à nous rencontrer librement ?"
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Message par Kalisha Howksley de Frenn Dim 9 Aoû - 17:16

Elle n’avait pas pensé réveiller en lui de tels souvenirs. Elle fut émue par son histoire qui faisait écho à la sienne. Tous deux n’avaient pas choisi leur vie. Leur famille et les petits ou grands arrangements avaient fait le reste. Quel était ce Dieu qui prenait un malin plaisir à ruiner les espoirs des jeunes gens plein de rêves ?

- Je suis désolée… Je l’ignorais. J’espère que je ne vous ai pas blesser ? demanda-t-elle sincèrement.

Elle s’en serait terriblement voulu pour ses paroles maladroites qui ne cachaient au fond que l’espoir de pouvoir se sortir de la situation inextricable dans laquelle était. Pour se rattraper, elle évoqua sur un ton plus léger, le plus beau curé de Monbrina. Son beau Roi.  Le Père Thierry s’emporta devant la concurrence et Kalisha riait aux éclats de ses facéties. Qui aurait cru qu’un homme en soutane pouvait faire preuve d’autant d’auto-dérision ? Elle en avait les larmes aux yeux, face au spectacle de ce prêtre qui se comportait comme un jeune enfant. Loin de se moquer, elle trouvait cela tellement amusant.


- Venez… Venez à Monthoux réussit-elle à prononcer en essayant de calmer ce fou rire qui s’était emparée d’elle. Venez au château, je vous le présenterai. Quelque chose me dit que vous l’apprécierez.


Elle avait tellement hâte de le présenter à Sylvère ! Et encore plus de lui raconter comment son Roi s’était fait passer pour un curé en utilisant une de ses soutanes empruntées par leur petite sœur ! Mais une chose était certaine : il n’y avait qu’une seule place pour le titre de plus beau et Ysengrin l’emportait haut la main. Elle n’était pas objective ? Qu’importe ! Lorsqu’enfin chacun d’entre eux eut réussi à retrouver son calme, elle put enfin développer l’entièreté de sa requête. Elle joignit ses mains avec joie quand il accepta de trouver pour elle, ces informations.


- Oh oui ! Ce serait parfait ! Et puis vous pourrez rencontrer votre rival ainsi ! Malheureusement, oui. Elle est toujours là. Je souhaiterai la renvoyer mais mon mari se refuse a abandonné ce vieux fennec enragé.


Elle évitait autant que possible cette vieille mégère antipathique au possible. Elle ne l’appréciait pas, pas plus ses paroles mielleuses avec le Comte que le venin qu’elle pouvait lâcher sur leurs esclaves. Elle passa ensuite aux aveux. On ne savait plus bien qui se confessait à qui en réalité. Mais c’était en même temps cela qui rendait cet échange si agréable. Il n’essayait pas de la juger ou de la sermonner de même qu’elle ne le faisait pas. Et comment aurait-elle pu ? Elle inclina la tête à ses paroles. C’était si triste. Elle plaignait le Père Thierry pour la culpabilité qu’il portait, Rosina pour les épreuves qui avait martelé toute sa vie et Alexandre pour avoir traversé la tempête. Elle s’estima soudainement heureuse de sa vie. Elle avait au moins eu la chance de rencontrer Sylvère. Elle ne finirait pas dans un couvent. Il en était hors de question. Plutôt mourir.

- Peut-être pourrez-vous la revoir lorsque son mari ne sera plus ?

La suite de ses paroles la fit tressaillir. Alexandre esclave à cause du… Baron de Frenn ? Elle garda le silence, hochant simplement la tête au sujet de l’incendie. Une sorcière chez Dyonis ? C’était à peine croyable. Lui qui était si droit, si pieu, si attaché aux traditions. C’était forcément un malentendu. Il n’avait pas pu faire une chose pareille. C’était impensable. Dans tous les cas, Alexandre avait fait quelque chose de répréhensible et il en payait les conséquences. Que faisait Alexandre chez le baron, sans sa permission ? Kalisha resta muette. Puis le prêtre s’emporta et elle sursauta à chaque nouveau poing qui heurtait la table. Devant tant de violence, elle avait tendance à se recroqueviller. Elle se sentait toujours terriblement mal à l’aise face aux démonstrations de fureur et elle préféra se faire petite en attendant que le calme revienne.
Lorsque enfin il se calma, elle évoqua son mariage et l’utilisation de son fils.


- Le Comte est stupide. Il ne changera jamais. Ce n’est pas parce qu’il a vécu pire que c’est bien.


Non, décidément, elle avait beaucoup à admettre ce comportement. Elle s’était senti si mal face à ce spectacle, l’obliger à réciter des vers… Ce n’était rien d’autre qu’un singe savant. Et puis de fil en aiguille se fut à son tour de laisser sa colère s’exprimait et d’avouer à quel point elle rêvait de l’enterrer. Sa remarque l’étonna à nouveau : venait-il réellement de l’inciter à assassiner son mari. Elle bougea légèrement la tête, confuse alors qu’il parlait d’un guérisseur.


Il vit cependant dans la forêt.

Hyriel…

- C’est Hyriel, ce guérisseur dont vous parlez n’est-ce pas ? Je le connais. Je suis allée à le voir pour m’aider à faire à face à mon infertilité. C’est là que je l’ai rencontré.

Sa phrase était pour le moins ambiguë mais dans son esprit, c’était bien à Sylvère qu’elle pensait à ce moment là.

- Je peux parfaitement organiser cela. Il est chez moi en ce moment-même. A l’abri. Depuis que les portraits ont été redessinés, la maréchaussée fouille de fond en comble la forêt à leur recherche.  Je crois que le baron n’a pas tellement apprécié de se faire livrer l’usurpateur par un brigand et un sorcier…
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Message par Thierry d'Anjou Dim 9 Aoû - 17:54

Le pâlissement de Kaliha suite à son aveu sur sa propre jeunesse perdue rappela à Thierry qu'il avait été trop loin dans ses confessions. Il eut un sourire un peu forcé.

"Je n'ai pas besoin de vous pour y songer chaque jour. Chaque fois que je dis la messe. Chaque fois que je fais un geste rituel. Je suis un blessé en permanence. Un écorché."

Au moins, son petit délire suite au beau curé eut le mérite de lui faire oublier sa tristesse. Son rire cristallin résonnait dans la pièce. Elle était infiniment plus belle à rire ainsi, enfin apaisée de ses tourments. Elle l'invitait à Monthoux pour rencontrer son rival. Il sourit.

"J'ai hâte de rencontrer ce rival. Oh oui ! Je suis certain que cette visite sera des plus divertissantes."

Il grimaça quand elle évoqua que Marthe était naturellement toujours en poste. Elle était trop servile pour risquer de perdre sa bonne place. Kalisha partageait ses convictions à son sujet le surnom dont elle l'affublait l'amusa beaucoup. Ils en revinrent cependant au sujet douloureux et Thierry secoua gravement la tête. Il ne se rappelait que trop leurs dernières conversations. Rosina et lui n'étaient plus rien et surtout pas des amants. Au mieux, ils resteraient des parents unis pour leur fils.

"Non. Rosina... Elle ne pardonnera pas ma lâcheté. Nos lins sont cassés. Seul notre amour mutuel pour Alex nous unit encore un peu. Lors de ces dernières semaines, en la visitant, nous ne parlions que lui. Ou sinon nous étions silencieux. Dans un silence gênant. Plus que gênant même."

Quand l'amour passait, il s'effaçait et revenait jamais. C'était ainsi. Il fallait le préserver avec douceur, tel un jardinier soignerait ses belles fleurs, et non l'agresser. Kalisha ne répliqua pas sur cet emportement au sujet de l'enfoiré de baron qui avait injustement ravi sa liberté à Alexandre. En revanche, elle l'attaqua à nouveau sur l'incident du mariage. Le prêtre eut un geste d'agacement.


"Eh bien, tant pis ! Ce qui est fait est fait. Passons."

D'ailleurs, la suite s’avérait bien plus intéressante que cet incident sans importance. Il écarquilla les yeux en apprenant que son interlocutrice connaissait déjà Hyriel. Elle se serait rendue seule en forêt pour remédier à son infertilité et y avait rencontré l'amour. on intonation changeante ne laissait pas place au doute. Alors... Alors.. Il éclata de rire.

"Ah ah ! Hyriel et donc mon rival ? parfait ! Dans ce cas, demain, nous nous affronterons : lui avec ses béquilles et moi, pour équilibrer, je prendrai un cierge et un goupillon. Ce sera du plus bel effet !"

Kalisha reprenait son histoire pour apprendre que des portraits avaient été refait et que le baron avait détesté l’histoire de l'usurpateur livré par un couple de faux paysans. Le voilà bien susceptible celui-là ! Le principal n'était-il pas de livrer le criminel ? Ilse rappela alors des affiches aperçues un peu plus plus tôt, sans trop s'y attarder puis un détail lui revint.

"Les affiches... oui, j'ai vu Hyriel, je me souviens. D'ailleurs... ce dessin... ce dessin, ce sont les traits fins et particulier de mon fils. Alex a été réquisitionné par la prévôté ? il n'est plus au service du cardinal Cassain ?"



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Message par Kalisha Howksley de Frenn Dim 9 Aoû - 20:34

Cela devait être bien difficile de vivre en permanence avec son propre tourment. C'était comme si son mari se décidait à venir faire son devoir conjugal chaque jour. Heureusement, elle avait encore une fois invoqué la religion pour espacer le plus possible ces désagréments. Et pour une fois ces stupides règles lui arrangeait bien la vie. Pas les mercredi, vendredi et dimanche. Pas les jours de fête de religieuses. Pas les jours de fêtes de certains saints. Évidemment pas lors de ses menstrues. Au final il restait peu de jour dans une semaine et il devenait assez facile de s'y soustraire d'une façon ou une autre. Elle devait être pieuse pour tomber enceinte et bien soit. Depuis le message délivré par Cassandre elle était devenue extrêmement pieuse. Un modèle de piété. La religion était décidément  le meilleur des boucliers dans cette société.

Ces paroles sérieuses furent suivies par d'autres beaucoup plus légère qui entraînèrent Kalisha dans un fou rire inarrêtable, imaginant le père Thierry et Sylvère s'affrontant à coup de cierges géants dans un duel fantasque.  Oh oui cette rencontre serait divertissante et puis elle égayerait un peu le quotidien de son Roi -même si celui-ci ferait de prime abord la moue en découvrant l'identité de leur invité-.


Elle n'imaginait que trop bien le silence génant entre les deux amants. Elle acquiesça silencieusement. Le temps avait fait son oeuvre et les blessures faites ne pourraient sans doute jamais être refermées. Quelle dommage ! De quoi lui donnait encore plus envie de profiter de chaque instant.

Les confessions se poursuivaient et la jeune princesse n'avait pu résister à l'idée d'enfoncer le clou sur son comportement lors de son mariage, ce qui ne lui plu pas le monde. Et bien tant pis! Au moins les choses étaient dites! Mais il avait raison, il s'agissait désormais du passé .

La suite éveilla l'intérêt de Kalisha. Non seulement il lui suggérait d'empoisonner son mari mais en plus il connaissait Hyriel. Ça alors! Qui l'aurait cru!? Comment avait-il fait sa connaissance et pour quelles raisons c'était un mystère, mais elle était prête à organiser cette rencontre... Chez elle du coup. Les conclusions pour le moins cocasse qu'il en tira eurent pour effet de la faire à nouveau rire aux éclats. Hyriel le plus beau curé ?! Oh ce qu'elle aurait donné pour voir sa tête demain face à cette déclaration ! Cela aurait si amusant ! Tellement qu'elle hésita à faire durer le qui proco jusqu'au lendemain pour assister à cette scène qui s'annoncerait mémorable. Mais elle aimait trop son Roi pour mentir. Alors, lorsqu'en ses côtes arrêtèrent de se secouer, elle reprit:

- Vous faites erreur mon père. Ce n'est pas lui, le plus beau curé de Monbrina. Elle eut un large sourire pour accompagner ses yeux pétillants C'est le Roi de la Forêt, Sylvère d'Aiguemorte. D'ailleurs, vous ne devriez plus m'appeler Princesse Mais [i]Votre Majesté[/i]
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Message par Thierry d'Anjou Dim 9 Aoû - 22:50

Thierry sourit de voir que se délires sur le duel amusaient toujours autant Kalisha. Les femmes étaient bien plus à apparaitre aussi naturelles, libres, que soumises par les obligations que la religion et la société leur imposaient. Néanmoins, la suite de son histoire tragique avec Rosina la ramena à la mélancolie. il lui sourit.

"Je suis certain que votre histoire ne finira pas la même manière."

Il n'en savait rien mais il ne souhaitait pas continuer à la voir triste. Elle lui faisait trop mal au cœur. Le moment se dissipa peu à peu dans la conversation et ils en vinrent à évoques Hyriel, ce fameux guérisseur infirme. Le monde était incroyablement petit en définitive. Kalisha le détrompa sur l'identité de son amant et lui apprit qu'il 'agissait de celui qu'on disait le roi des brigands.

"Celui qu'on dit un assassin impitoyable et un violeur sans foi ni loi ? Eh bien, je vois que nos concitoyens n'ont toujours pas appris l'histoire des trois passoires de Socrate."

Il sauta du bureau et fit la révérence.

"Eh bien, mes félicitations, votre altesse."

Il saisit avec délicatesse et l’effleura pour réaliser un baisemain élégant. Une idée lui vint ensuite à l'esprit

"Sinon, votre majesté, que penseriez-vous si je célébrais un jour votre véritable mariage ? J'ai toujours ému d'unir de vrais couples, qui s'aiment sincèrement."

Néanmoins, malgré cette pensée heureuse, une idée revenait l'assaillir et le torturait.

"Mais je reviens sur ces affiches... Je suis persuadé qu'elles ont été dessinés par Alex. Ce trait... Il peut être que de lui. Comment a t-il pu les dessiner ? Il ne connait pas... Par le Diable ! Lors du premier jour jour de notre voyage vers Ischwizz, le lendemain du triomphe, Alex a dit... il a dit avour rencontré là-bas un homme en béquilles, doté d'attelle, avec son épouse. Hyriel... Hyriel s'était déguisé en paysan avec soi-disant une femme muette pour livrer le faux duc au baron. Un couple de paysans très amoureux, ce que répétait Alex transporté de joie, qui rêvait de connaître lui aussi un amour comme celui-là... Alex... Il aurait fini par reconnaitre Hyriel et Sylvère. Alors... Alex a..."

La révélation l'effrayait et il n'osait poursuivr plus loin le raisonnement.
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Message par Kalisha Howksley de Frenn Dim 9 Aoû - 23:26

Le père Thierry faisait tout pour la rassurer et l'empêcher de céder à la tristesse et pour cela, elle lui en était reconnaissance. Elle avait également trouvé en lui une oreille attentive et cela était vraiment agréable de partager avec lui ses pensées -y compris les plus impures-. Elle en arriva même à lui confier l'identité de son précieux amour si secret. Mais lorsqu'il évoqua les rumeurs elle se leva en plaçant ses mains sur ses hanches.

- Il n'est rien de tout cela! Pourquoi ne le laisse-t-on pas en paix dans sa forêt ? Sylvère ne ferait pas de mal à une mouche. Alors violer et assassiner quelqu'un vous vous rendez-compte?!  Tout cela parce qu'il a fait le choix de vivre en marge de cette société qui l'emprisonne...

Et sans doute un peu aussi à cause de la collecte des impôts. Et de ses petits tours en ville.
Mais toujours était-il qu'il n'avait jamais blessé personne. Même l'usurpateur était arrivé entier ! C'était dire!

Mais il ne fallut guère plus de temps pour que le prêtre sauté de son bureau pour lui présenter ses hommages en bonne et dû forme ce qui la fit sourire instantanément. Non pas par quelconque fierté mais simplement car il se prêtait au jeu.

Ses paroles suivantes la laissèrent un moment sans voix. Célébrer son véritable mariage? Il voulait bien dire... Son mariage... Avec Ysengrin ? Ses yeux s'illuminèrent soudainement.

- Vous feriez ça... Vraiment ?

Et sans même attendre sa réponse, elle lui sauta au cou tout en l'inondant de merci. Ce n'était pas vraiment une attitude digne d'une femme de son rang, pas plus que son comportement n'était acceptable envers un homme de Dieu mais en soi.... Le Père Thierry faisait figure d'exception et cela expliquait son emportement soudain. Kalisha était comme ça : quand elle était heureuse, elle débordait de joie. Et là, il venait de lui offrir un cadeau inespéré. Faire d'Ysengrin son mari. Son vrai mari. Elle n'aurait plus a appelé Prosper de Monthoux son mari, non... Il ne serait plus que le Comte. Elle serait la femme d'Ysengrin Zellers dit Sylvère d'Aiguemorte, Roi de la forêt d'Aiguemorte. Jusqu'à ce que plus rien ne les sépare. Car rien ne les séparerait.

Ni la mort.
Ni le paradis.
Ni l'enfer.

Elle prit alors conscience que c'était sans doute terriblement gênant pour lui et elle se recula subitement en s'excusant...

Elle avait tellement hâte d'annoncer cela à Sylvère ! Elle ne revenait pas avec une mais deux bonnes nouvelles !

La suite lui ramena néanmoins les pieds sur terre. Alexandre avait dessiné les portraits. Et il avait dénoncé son fiancé et ses amis... Le père Thierry semblait autant perdu qu'effrayé...

-Je... Je suis désolée. J'ignore pourquoi il a agit ainsi. Il y a peut-être été poussé ?

Mais elle savait au fond d'elle-même que ce n'était pas le cas.
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Message par Thierry d'Anjou Lun 10 Aoû - 11:56

Face à la colère soudaine de Kalisha, Thierry ne put réprimer le léger rire qi lui vint. Les femmes possédaient décidément bien plus de force et de courage que les hommes n'en auraient jamais. Quand le sujet se révélait capital elles n'hésitaient pas à attaquer et à défendre leurs positions alors que bien des hommes - lui le premier - auraient attendu un moment favorable. Il fallait cependant la calmer maintenant cette femme amoureuse. Après tout, ce n'était pas lui l'ennemi.

"Je sais. Les rumeurs que les gens lancent s'amplifient et se changent en Léviathan terrifiant. on ne peut rien contre la nature humaine. les premiers faits de votre amant ont servi à nourrir l'alimentation populaire qui s'est généralisée pendant les veillées. Je suis certain que les parents doivent aimer cette vision qui s'est formée et l'utilisent à présent pour effrayer leurs enfants et les décourager de sortir la nuit. Puis, dans leurs jeux, ces mêmes enfants amplifient le phénomène. Un parfait cercle vicieux."

Son visage s'assombrit au souvenir que lui-même aimait parfois influencer certaines rumeurs ou faire croire à une femme qui s'accusait d'un simple péché de gourmandise que son âme en était absolument noire. La crédulité des gens était divertissante même si le jeu finissait par devenir à force lassant.

La conversation redevint plus heureuse quand il lui proposa de les marier secrètement, elle et son amant, ce fameux roi, et la réaction de la jeune femme le prit de court. Elle se jeta à son cou et l'enlaça avec une spontanéité avec laquelle il n'était pas habituée. Cette fougue puissante, digne d'une tornade, lui rappela Beckie et cette pensée lui serra le cœur. Beckie... Bientôt trois mois que sa sœur, sa chère petite sœur, était décédée. Lui qui avait juré de la protéger en toutes circonstances depuis leur toute petite enfance. Il n'avait réussi à rien. Il n'avait pas décelé lors de leur ultime tête à tête ses idées suicidaires. Quel grand frère horrible il avait pu être ! Kalisha se retira, soudain gênée de son élan. Il sourit difficilement.


"Non, ce n'est rien. Ce n'est pas votre qui.. Je pensais à autre chose. Cela ne vous concerne pas. oui, je vous marierai. véritablement. je le répète : j’aime unir les couples sincèrement épris. Mais ça peut être si rare. Les nobles, les commerçants, les artisans, parfois même les paysans... Pour beaucoup, le mariage est une manière de s’élever dans la société, de conclure une alliance favorable qui enrichira les familles."

Son regard sombre se posa sur le grand crucifix et ce Christ qui souffrait.

"Aimez-vous les uns les autres... Il serait bien triste de revenir et de découvrir que le monde qu'il a laissé est resté le même que lors de sa première visite. même ceux censés le représenter ne songent finalement qu'à leur intérêt qu'au sens véritable de son message."

Il abandonna là la théologie pour revenir au sujet de son fils qui semblait avoir eu encore le chic pour se glisser dans de nouveaux ennuis. Il soupira.

"J'aurai dû l'enfermer lui aussi dans un couvent. Il souhaitait être prêtre autrefois, il n'aurait pas été difficile de le persuader de se consacrer à Dieu.. . Alex... Il est très influençable. Ces derniers mois, il avait suivi, en toute naïveté, une sorcière et aidé à causer 'incendie de mon presbytère. Quand il était jeune, les autres enfants de chœur se servaient de lui sans arrêt. Ils arrivaient constamment à l'amener là où ils venaient de faire une bêtise pour le faire attendre jusqu'à mon arrivée. Le petit idiot ! Je n'ai jamais cru, moi, qu'il était coupable. Il était... si mignon, si touchant, à pleurnicher et dire que c'était pas lui, qu'il ne comprenait rien... Ainsi, dans cette histoire, Alex aura dû être persuadé qu'il dessinait ces portraits pour de bonnes intentions. Ce garçon a le cœur trop pur et est incapable de mauvaises pensées."
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Message par Kalisha Howksley de Frenn Lun 10 Aoû - 15:10

Le Père Thierry était un drôle de personnage : tantôt facétieux, tantôt vulgaire, tantôt colérique, tantôt émouvant et tantôt éclairé. Elle écouta avec une grande attention son explication sur la Génèse. La Génèse des rumeurs. Son esprit était en ébullition. Il suffisait parfois d’un mot ou d’une expression pour déclencher une suite d’idées qui se mettaient à rebondir et s’agglomérer avec d’autres pour en former une toute nouvelle, généralement aussi folle que géniale. Son regard devait sans doute se perdre quelque peu dans le décor dans ces moments-là jusqu’à ce qu’il s’illumine soudainement une fois la conclusion atteinte. Cette fois- ci ne fit guère exception et tout cela avait amené à la réflexion suivante : s’il était si facile de créer des rumeurs, il devait sans doute être possible d’en créer d’autres qui contrerait les premières ? Le seul point sur lequel elle butait était celui concernant la nature humaine qui avait une nette préférence pour les calomnies plutôt que les apologies. Alors comment faire ?

Les malandrins se trouvent dans les rues.
Les héros dans les romans.

Son sourire s’agrandit. Voilà ce qu’il lui fallait : quelqu’un qui puisse raconter son histoire. La véritable histoire du Roi de la Forêt.
Enfin ça c’était pour la partie simple car il restait encore de nombreux points à régler avant que cet embryon d’idée ne devienne officiellement un nouveau projet fou.

- Vous ne voulez pas devenir réellement mon Confesseur attitré ? Nos discussions sont nettement plus intéressantes que celles de ces vieux rabat-joie aigris en robe de bure qui m’oblige à inventer des péchés que je n’ai pas commis pour satisfaire à leurs exigences…
« Allons ma fille, cherchez bien vous avez sans doute un péché à confesser, seul l’agneau qui vient de naître est blanc comme neige… Pensez au salut de votre âme »
dit-elle en imitant le ton condescendant des prêtres. Je pourrais dire la vérité c’est vrai, mais je me fiche bien d’aller au Paradis si c’est pour vivre une vie d’ennuie… Vous avez dû en entendre des secrets et des absurdités depuis tout ce temps…

Quant à la suite… Ce fut la plus belle surprise de sa journée. Indubitablement. Se voir offrir la possibilité d’être marié à Ysengrin. C’était une chose qu’elle n’avait même pas imaginé tant cela paraissait inconcevable. Fou. C’était sans doute cela qu’elle appréciait chez le Père Thierry, lui aussi était un peu fou. Et c’était certainement parce qu’il avait réussi à instaurer cette confiance et cette proximité, qu’elle lui sauta au cou spontanément pour le remercier. Lorsqu’elle prit conscience de son geste et se recula, elle s’excusa aussitôt de son emportement qui l’avait visiblement mis mal à l’aise. A quoi avait-il pensé ? Question muette qui resterait sans réponse. Elle savait qu’il ne dirait rien de plus sur ce sujet. Les mariages n’étaient que politques ou économiques. Combien se marier réellement par amour ? Très peu. Elle eut un sourire triste en songeant à ceux qui affirmait que l’amour naissait après le mariage. De son expérience personnelle, elle avait du mal à y croire.

-Quelque chose me dit que ce sera la mariage le plus original que vous aurez à célébrer dans toute votre vie. Vous savez, il n’est pas vraiment un modèle de piété. Encore moins que moi. Il croit en la nature, pas en un vieil homme revenu des morts qui dicterait notre vie…

Revenu des morts…

Cela lui rappela cette idée qu’elle avait suggéré à Ysengrin : celle de simuler sa mort. Peut-être que le Père Thierry accepterait de prendre part à la supercherie ? Après tout, il fallait bien un prêtre pour reconnaitre le décès ?
Elle n’eut cependant pas le loisir de lui en faire part car la discussion dériva sur les portraits et le concours d’Alexandre dans leur réalisation. Elle était désolée pour lui. Alexandre avait l’air d’un gentil garçon et il devait surement avoir raison lorsqu’il disait qu’il était manipulable facilement. Certaines personnes étaient expertes dans l’art de trouver les faiblesses et de les utiliser.

– Il a sans doute pensé que c’était là son devoir de citoyen. Et… Et peut-être qu’il espérait se racheter auprès du Baron ? Il est toujours fort dommage de constater que les individus voient la gentillesse et la bienveillance comme une forme de faiblesse…

Une phrase qu’elle avait prononcé à moitié pour elle, perdue dans ses propres pensées. Sa rencontre avec son Roi avait bouleversé sa vie entière. Pas seulement amoureuse : ses croyances, sa perception de la société, de la vie… Tout avait été remis en perspective. Elle voyait désormais les choses avec un regard différent, un regard neuf. Encore une chose pour laquelle, elle lui serait éternellement reconnaissante.
Elle se décida alors à lui faire part de cette idée qui pourrait libérer Sylvère du joug de la justice si elle ne parvenait à aucun compromis avec Dyonis.

– Il faut que je vous parle d’une idée que j’ai eu pour sauver Sylvère… Si les choses tournaient males… Tous les détails ne sont pas encore fixés et c’est un peu fou, mais… nous comptons simuler sa mort pour que la justice le laisse en paix. Un mort ne pas être condamné n’est-ce pas ? Hyriel va nous faire un poison qui le placera en catatonie, le temps d’être déclaré mort. Je sais que c’est beaucoup vous demander mais… Accepteriez-vous de participer au subterfuge en constatant son décès ? Je serai au moins certaine que son corps sera entre de bonnes mains durant cet instant.  
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Message par Thierry d'Anjou Lun 10 Aoû - 16:50

Kalisha écoutait avec attention ses explications sur la nature humaine. Depuis son mariage, elle avait dû avoir les temps d'apercevoir les vilenies de leur race et de découvrir à quel point tous, à quelques exceptions près, pouvaient être bas. Il fut soudain touché quand elle lui proposa de devenir son confesseur attitré. Ce serait en plus à son avantage une excellente place et le moyen d'avoir une fidèle intelligente. un grand luxe !

"Ce serait un honneur, votre majesté. Oui, je connais la moralité extrêmes que les confesseurs souhaitent prescrire, notamment pour les femmes de la noblesse. Le salut de l'âme.. Quelle belle bêtise ! Je pense pareillement que vous. Je préfère m'amuser ici bas plutôt qu'espérer un mieux qui n'arriverait peut-être plus tard. Et puis, le flammes de la Géhenne, je suis certain que celles-ci seraient amusantes. D'ailleurs, vivre pour l'éternité dans les nuages, cul nu, vous trouvez que c'est ça le Paradis ? Si encore c'était une grande bibliothèque aux savoirs illimitées, je pourrais consentir à des efforts. Mais la promesse actuelle vendue est décidément bien peu alléchante."

Si le cardinal Matthieu l'entendait, il s'étoufferait. Grand bien lui fasse, tiens ! Cela soulagerait Alex et Tristan d'un lourd poids. Mieux fallait repasser par le marché rapidement que de subir des années un maître aussi stupide que fanatique. Il eut un rire jaune aux dernières paroles.


"Des absurdités, oh oui, ça j'en entends régulièrement. Des idiotes qui pensent être en péché absolue pour avoir jalousé la naissance du fils dune voisine alors qu'elle n'avait que des filles, une autre pour être incapable de trop manger, une qui trouvait avoir trop de pensées impures... Parfois, je confesse m'amuser. Par exemple, celle qui s'accusait de penser de façon impure, je lui ait demandé de s'arrêter de penser et que si elle n'arrivait pas, elle devait se gifler devant la porte de sa maison la jambe gauche levée. Et vous savez quoi ? Elle l'a fait ! Elle l'a fait presque trois semaines avant de comprendre que tout le quartier se moquait d'elle !"

Il rit ouvertement, à gorge déployée, de se rappeler de la colère de la paroissienne qui l'avait accusé de s'être payé de sa têt. il n'avait pas nié. Elle en avait été encore plus irrité et lui s'était ensuit chargé de lui remémorer qui possédait le pouvoir entre lui et elle. Elle en était rapidement ressortie, humiliée.

Il la laissa poursuivre la conversation et elle était aux anges suite à sa proposition. Ses paroles sur son amant titillèrent sa curiosité.

"Vraiment ? Un culte de la nature ? C'est intéressant ? Mes études du sujet remontent un peu mais il me semble que les Celtes avaient une pratique similaire. D'ailleurs, saviez-vous que la religion chrétienne a repris beaucoup d'us païens ? Rien que la naissance de Jésus, elle correspond à l'ancienne fête des lupercales qui marquait l'arrivée de l'hiver et la réapparition progressive de la lumière. Les Saints eux-mêmes sont des reliquats de ces anciennes pratiques. Les gens d'avant n'avaient pas pour habitude de s'adresser aux dieux majeurs et l’Église a réutilisé ces croyances pour développer ses dogmes et construire la foi en ce Dieu unique. Pour ma part, je suis... partagé. Je crois. Mais je ne suis pas certain de la forme de cette entité qui gouvernerait ce monde et de ses intentions. C'est un mystère à la fois passionnant et frustrant."

Le religieux eu soudain conscience de partir trop loin et que ses théories risquaient de lasser son interlocutrice. Ce n'était pas Jérémie en face de lui. Le visage de l'esclave noiraud flotta dans son esprit.

"Excusez-moi de ces discours savants. Je pars loin quand il est question de théologie. D'ailleurs... J'avais eu l'occasion il y a quelques mois de rencontrer un esclave de votre domaine. Jérémie Torrès. D'une érudition rare. Pensez-vous que vous pourriez nous permettre de nous rencontrer à nouveau sans que j'ai à faire état de mes fonctions religieuses ?"

Il lui tardait d'avoir de nouvelles conversations intérressantes avec lui. La discussion revint finalement sur Alexandre Thierry hocha de la tête avec tristesse.

"oui. Alex... il est dévoué envers la loi et la justice. pour tout vous dire, il a même blanchi cette enflure de baron de toutes les accusations lors de son procès. Je voulais mettre en lumière qu'il abritait chez lui une sorcière mais Alex l'a lavé de toute accusation possible. Ce garçon est facilement manipulable avec son cour pur. heureusement sa sœur, elle a plus de raison."

Kalisha abordait à présent un moyen de sauver le fameux roi si leur position devait être découverte. Thierry l'écouta avec attention et rit.

"Mais ça serait là un merveilleux tour auquel je me plierai avec joie. Et puis, faire disparaitre Sylvère d'Aiguemorte avant son procès, l'homme que veut un certain baron, voilà de quoi me motiver encore plus !"

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Message par Kalisha Howksley de Frenn Lun 10 Aoû - 22:43

Le père Thierry accepta sa proposition de devenir son confesseur attitré et elle en fut ravie ! Fini les pénibles séances de confessions obligatoires ! Au moins, elle pourrait avec lui parler librement de ce qu’elle avait envie sans se soucier du salut de son âme. Elle était certaine que leurs séances d’échanges seraient fortement enrichissantes. Elle inclina donc la tête en guise de remerciement tandis qu’il donnait son avis sur la question de l’après mort.


Et puis, le flammes de la Géhenne, je suis certain que celles-ci seraient amusantes. D'ailleurs, vivre pour l'éternité dans les nuages, cul nu, vous trouvez que c'est ça le Paradis ?

L’image l’amusa au plus au point. Mais franchement vivre nue au milieu d’autres personnes la mettrait terriblement mal à l’aise. Elle avait déjà du vaincre sa pudeur face à Sylvère alors devant le reste du monde? Parce que soyons honnête : depuis le temps, il devait sans doute y avoir plus d’âmes que de cloportes dans tous les arbres de leur forêt !

- Un paradis sans arbres ? C’est terriblement prétentieux. Qui a décrété que vivre dans les nuages rendait heureux ? Et il y a vraiment des personnes que cela fait rêver ? J’aime encore mieux finir en enfer avec Sylvère.

Mais le meilleur s’avéra être la suite : les confessions sur les confessions. Une multitude d’expression traversait le visage de Kalisha au fur et à mesure. Etonnement, curiosité, incompréhension mais surtout beaucoup d’amusement. Se moquer de cette femme n’était pas très gentil mais… La situation était terriblement drôle. Et dire qu’il y avait vraiment des fidèles assez aveugle pour faire ça ! Son rire fut communicatif et extrêmement contagieux.

-  Elle n’a pas du beaucoup apprécié lorsqu’elle s’est rendue compte de vos facéties. Pourtant elle aurait dû vous remercier de lui avoir enseigné à garder un esprit critique en toutes circonstances... Je vous préviens, je refuse de marcher sur les mains pour expier mes péchés mon Père ! répondit-elle avec malice

Lorsqu’elle évoqua la foi de Sylvère, elle sentit immédiatement son intérêt pour la chose. Elle avait entendu parler des Celtes, vaguement. Et le reste de la discussion la perdit. Son manque de connaissance ne lui permettait pas réellement d’apporter un avis sur ce sujet. Cela faisait finalement peu de temps qu’elle était devenue chrétienne…

-  Vous savez, j’ai été converti pour mon mariage. Mieux vaut ne pas trop gratter l’épaisse couche de vernis pieux dont je suis recouverte… - Elle étouffa un petit rire avant de reprendre - Sylvère sera très heureux de partager son point de vue avec vous, j’en suis certaine. Quant à moi et bien… Je ne sais pas ce que vous connaissez de Djerdan mais nous avons deux religions qui cohabitent. La plus ancienne est un panthéon de divinités qui ne sont en fait que des facettes d’une même divinité qui représente, hmmm… Comment vous expliquer ? L’univers, la globalité ou la vie… Quelque chose qui est présent partout, dans chaque chose. Qui est à la foi l’ordre et le chaos en même temps. Tout réside dans l’équilibre des forces qui s’opposent, c’est ainsi que va la vie.
Il n’y a pas de bien ou de mal. L’un est nécessaire à l’autre pour exister.
Il n’y a pas de paradis ou d’enfer, les âmes se réincarnent pour s’améliorer sans cesse jusqu’à pouvoir atteindre la délivrance.
Il n’y a pas de textes directifs comme la Bible juste des éléments structurants. On peut adhérer à cette religion sans en vénérer les idoles.
C’est bien pour cela qu’elle cohabite toujours si bien avec la nouvelle religion que vous connaissez sans doute. C’est là une partie de mes croyances même si je n’adhère pas tout. Mais entre nous, je trouve cela très prétentieux que d’affirmer qu’il n’y a qu’un Dieu qui se gausse de nous sur son petit nuage. Et puis sincèrement… Entre les musulmans et les chrétiens… Vous ne vous êtes jamais dit que le prophète n’était qu’un plaisantin qui s’était déguisé pour faire une bonne blague ? Parce que c’est quand même étrangement similaire sur bien des points …


Quant à Jérémie… Oui elle le connaissait, un jeune homme discret à qui elle n’avait pas vraiment parler. C’était à cette période de sa vie où elle n’était ni totalement morte, ni vraiment vivante. Pourtant elle n’ignorait rien de son histoire. Son visage se ferma et elle annonça la nouvelle non sans un certain mépris mêlé d’une certaine colère.

-  Le Comte en a eu assez et l’a laissé à la Prévôté. Il a ensuite séjourné chez l’usurpateur avant de réussir à fuir dans la forêt de mon Roi. Il s’y trouvait jusque à notre départ. Je n’ai pas prévu d’y retourner avant un certain temps mais je ferai mon possible pour au moins lui transmettre votre message.

Lorsque la conversation passa au sujet d’Alexandre, elle hocha lentement la tête, même si elle lui en voulait toujours d’avoir vendu Sylvère, Hyriel et Cassandre. Elle partagea ensuite avec lui son idée folle qui l’enthousiasma au plus haut point. Un large sourire s’étira sur son doux visage tandis qu’elle le remerciait chaleureusement de son aide précieuse. Petit à petit, elle constatait que les rouages de son plan se mettaient en place et tout cela était terriblement réjouissant et excitant à la fois.

Il était désormais temps de prendre congés.

-  Je ne vous remercierai jamais assez pour tout ce que vous faites pour nous, mon Père. Ce fut un plaisir de vous avoir arraché aux griffes de vos gardes pour profiter de ce moment en votre compagnie. J’attends avec impatience votre visite à Monthoux.

Elle effectua une gracieuse révérence et se retira. Elle n’aimait pas les regrets. Cela ne servait rien.
Mais quand même.
Elle regrettait de ne pas lui avoir parlé plutôt lors de son arrivée. Le temps serait sans doute passé plus vite.
Elle avait si hâte de rentrer pour raconter tout cela à Ysengrin ! Les informations sur le père de Cassandre, son concours dans sa fausse mort, sa connaissance d’Hyriel, son envie d’en apprendre plus sur ses croyances et surtout… Leur mariage. Ses yeux en brillaient toujours de milles étincelles.

Elle allait devenir sa vraie femme. Sa vraie Reine.
Même si elle l’était déjà un peu.
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Message par Thierry d'Anjou Mar 11 Aoû - 11:27

Kalisha souriait de ses réflexions sur le devenir de l'âme après la mort puis développa un premier avis qui plut à Thierry. Cette jeune femme serait intéressante à suivre dans leurs prétendues confessions. Il ri à son tour en l'entendant s'agacer de l'idée que l'on faisait généralement du Paradis.

"Je ne me souviens plus de quand est venue cette thèse et des auteurs qui l'ont évoqué. Je suppose que ce soit avoir un rapport avec le mont Sinaï, là où Moïse reçut les fameuses Tables de la Loi. Ou avec l'Olympe, l'ancienne demeure du panthéon grec. Depuis longtemps, l'humanité associe le sommet des montagnes avec le divin. De ce fait, c'est devenu une tradition,. la religion chrétienne n'a rien inventé : elle reprend beaucoup des peuples qu'elle qualifie de païens."

Kalisha rit aussi de son histoire et il confirma d'un signe de tête qu'elle ne se trompait pas sur la colère de cette femme puis rit de son idée.

"Elle s'est énervée, oui, mais n'a pas évolué. Elle a juste changé de confesseur en prenant un qui la conforte dans sa vision du péché. Les humains sont stupides, que voulez-vous ? Vous faire marcher sur les mains ? Non, non, pas vous. Vous êtes intelligente, vous. Par contre, je retiens l'idée. Ce pourrait être une pénitence amusante. Je rirai bien de voir plusieurs de mes fidèles se mettre à marcher sur les mains !"

Il l'écouta avec beaucoup d’intérêt développer la religion de son peuple natal et regretta de ne jamais avoir fait de recherches à leur sujet. Ces croyances décrites le fascinaient au plus haut point et lors de leurs entretiens futurs il ne manquerait pas de presser longuement la jeune femme de question afin que celle-ci l'instruise. Quel amusant retournement de situation : la fidèle qui ferait la leçon au confesseur !

Thierry s'horrifia ensuite des nouvelles sur Jérémie. Quitter le domaine du comte n'était pas une mauvaise nouvelle en soi. Par contre, tomber dans les mains du vil usurpateur, là, ce n'était pas de chance. Ce malheureux garçon semblait avoir la poisse de son fils. Quoique... Il avait réussi. Par quel miracle ? Au moins, à présent, il vivait sain et sauf en forêt. Enfin libre !


"Décidément, cette forêt m'a l'air plus peuplé que notre ville !"

Peu après, cette visite toucha à son terme. Elle devait naturellement rentrer dans son domaine et ensuite raconter ce entretien à son amant. Il la salua poliment en songeant que lui aussi avait d'autres projets. Une soirée entière à célébrer Bacchus, par exemple !
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