[5 décembre 1597] Deux filles et des complots [Terminé]

Leyria attendit dans un salon l'arrivée de la princesse de la forêt d'Aiguemort. Dans deux jours elle allait recevoir Alduis Fromart, et il fallait avouer qu'à part être fou ou suicidaire, il n'y avait aucun bien d'inviter de par soi-même un Fromart.
Mais elle ne savait encore que penser de lui, certes sa servante attitrée lui a donné son avis - peu flatteur d'ailleurs - mais elle avait besoin de plus d'informations... Et qui de mieux que cette jeune Cassandre qui sait fourrer son nez partout pour l'aider ?... Alors la jeune femme avait envoyé il y a quelques jours une lettre à la Roza Azul la demandant de venir à son domaine.

Leyria aimait beaucoup cette petite, elle appréciait particulièrement son tempérament de chipie qui se cachait sous ce visage d'ange et d'innocence. A la fois... La fillette était pour l'instant la seule à comprendre ses idées tordues et ses tendances à parler sans filtre... Elle avait le sentiment qu'elles pourront faire de belles choses ensemble...

Elle entendit la porte s'ouvrir et se leva pour l'accueillir, elle lui sourit :

- Bienvenue, Cassandre. - elle lui présenta une place - Je t'en prie, met-toi à l'aise.

Elle se rassit sur un des fauteuils en face d'elle, et voulut la mettre à l'aise. La pauvre ne devait être sûrement pas habitué à être invitée dans un château comme celui-ci et était très certainement impressionné par cet environnement.

- Tu veux un chocolat chaud ? Tu devrais en goûter, c'est exquis !

Hier après-midi un courrier leur était parvenu à la Roza Azul qui comportait une invitation à un goûter port Cassandre au domaine de Phietom qui émanait de de Leyria de Phietom. La fillette ne savait pas les raisons de ce gestes et s'interrogeait beaucoup depuis la réception du pli. Dame Irène avait beaucoup hésité sur la conduite à tenir puis jugé que ce ne pouvait être dangereux de laisser as filleule s'y rendre. La surprise de Cassandre, qui n'était absolument pas feinte, avait plaidé en al faveur que ce ne soit pas un complot. Cassandre s'était engagée à être prudente et à ne faire aucune bêtise.

Le jour venu, Cassandre se présenta devant le château et s'étonna de franchir la porte d'entrée sous le regard neutre des gardes qui al laissèrent passer sans émettre un jugement ou de réserves. Elle avait revêtu sa plus belle robe et mis le collier offert par sa cousine. Cela la gênait encore un peu. Elle n'était pas habituée à porter de bijoux. Elle avait pris le temps de coiffer ses longs cheveux en un beau chignon tiré vers l'arrière. Grâce, en partant, s'était exclamé qu'elle était très jolie.

Tout en arrivant dans la cour d'honneur, Cassandre étudia les nombreuses fenêtres ouvertes et songea, surprise, que cela lui faisait un étrange effet de se trouver dans une demeure de nobles au su et au vu de tous. D'ordinaire, elle les pénétrait dans la plus grande clandestinité et veillait à chaque pas de rien entendre qui aurait pu signifier que quelqu'un allait la surprendre. Un intendant vint la saluer, ce qui al troubla encore plus, et l'invita à la suivre dans plusieurs couloirs pour atteindre un salon. Tout au long de leur progression, la fillette enregistra la moindre information, les éventuelles cachettes ou ce qui pourrait être utiles un jour. On ne savait jamais. Un jour cela pourrait servir.

Quand elle entra dans le salon, Cassandre salua Leyria d'une révérence polie et inclina la tête.

"Bonjour, madame. Je vous remercie de votre invitation."

La jeune femme s'assit dans u des fauteuils et l'invita à faire de même. Cassandre obtempéra tout en observant son hôtesse. Elle lui proposait un chocolat chaud et accepta poliment d'un hochement de tête, sans savoir de quoi il s'agissait. Ce devait être un produit luxueux, que seuls les nobles pouvaient s'offrir. elle remarqua des pâtisseries sur la table basse. Serait-ce pour eux ? elle aurait voulu en goûter au moins une ? Elle n'avait pu jusque-là. Mais ce ne serait pas du tout poli. A la place, elle reporta son attention vers Leyria.

"Alors, cette invitation est en réponse à celle que je vous avait faite le mois dernier ?"

Elle contempla la pièce où elle se trouvait et remarqua un buste en marbre posé sur une commode et une armure de chevalier.il y avait aussi un long tapis qui recouvrait une partie du plancher. Cela devait être agréable de marcher dessus à cette saison.

"Un de vos ancêtres a porté ça ? Ou ce n'est que pour la décoration ? Et cette statue-là-bas.. que représente-t-elle ?"

Cassandre se sentait bête à poser ces questions mais elle était nerveuse dans cette situation, dans cet environnement inconnu. Elle avait ce besoin de parler pour maîtriser ses émotions.

Après que Leyria ai demandé - et non ordonné - à l'esclave d'aller leur chercher ce qu'elles souhaitaient, il partit laissant les deux jeunes filles seules dans le salon.

Elle se souvenait très bien de sa visite à la Roza Azul et d'ailleurs ce qui la fit rappeler qu'elle devrait plus tard leur rendre une seconde visite car elle avait "réussi" à déchirer un bout de sa robe brune acheté là-bas, en se promenant dans le jardin du domaine. Vu qu'elle ne faisait en général pas attention à sa garde robe, elle usait donc bien trop vite ses tenues... Bref...
Elle sourit à la petite, un sourire en coin :

- On peut dire cela.

Puis quand son invitée lui posa des questions sur son environnement, Leyria essaya de lui répondre "du mieux qu'elle pouvait" car franchement elle-même n'y faisait en réalité par grande attention :

- Cette armure ? C'est juste un objet de décoration en effet. Enfin, je pense... - elle tourna ensuite son regard vers le buste de marbre - Cette statue représente mon grand-père, il était un très grand ami avec le roi de son temps.

Elle ne put rajouter plus d'informations sur cet homme qui était son grand père... Non parce qu'elle voulait les garder personnellement mais tout simplement car elle n'en avait pas plus... Son père lui répétait parfois qu'il avait été un grand homme respectable à la cour et surtout le lui présentait comme une figure charismatique dont il fallait préserver l'honneur qu'elle avait acquis pendant sa vie.
Malheureusement elle comprit rapidement qu'elle ne pourrait pas complètement effectué cette tâche... Son simple sexe ne lui permettant pas...

Elle reprit le cours du temps quand l'esclave vint leur apporter les chocolats chauds en question. Leyria le remercia, prit sa tasse et attendit qu'il se refroidisse un peu. Elle reporta son regard vers Cassandre toujours souriante :

- Tu as des nouvelles croustillantes de ton côté ?

Elle l'écouta et quand elle eut finit, la jeune femme lui avoua d'une petite voix :

- Sinon... J'aurais un "petit" service à te demander... - elle fixa la jeune fille - Dans quelques jours je recevrais dans ce même salon, un invité disons... "spécial" et j'aurais grandement aimé que tu me donnes quelques "informations" sur cet individu en question...

Elle finit par cracher le morceau :

- Connais-tu Alduis de Fromart ?...

Cassandre continuait de contempler la pièce et les quelques décorations qui lui semblaient somme toue assez inutiles. Pourquoi mettre autant de bases sur cette cheminée qui se dressait dans le fond ? C'était trop chargé pour faire beau. Elle remarqua, discrètement, que Leyria prenait garde de ne pas commander l'esclave qui repartait chercher leurs boissons. La fillette adressa à cet un homme un sourit discret et compatissait à sa douceur. Il y avait pire comme situation mais rien que de perdre sa liberté", subir la servitude, c'était inhumain et douloureux. Elle sentait sa marque sur l'épaule en observant cet esclave se retirer et se retenait difficilement de la toucher.

A la sortie de l'sclave, elle écouta la réponse de Leyria sur la fameuse armure et constata que celle-ci semblait troublée par sa question. Elle n'en savait que peu sur les éléments de son propre château. Quelle curieuse chose ! Dans sa ferme, autrefois, tout le monde savait d'où venait tel objet. Ses trois poupées, par exemple, elle avait toujours su par quelles femmes de sa famille elles étaient passées pour lui parvenir. C'était peut-être parce que les paysans possédaient que peu d'affaires. Moins on avait, plus on prenaient soin de ses maigres possessions.

Elle garda le silence jusqu'au retour de l'esclave qui venait apporter un plateau avec les tasses fumantes de chocolat. Cela sentait bon. Discrètement, la fillette dégagea d'n pana de sa robe un pot de confiture et le glissa dans la poche de la tunique de l'esclave. Il aurait tout à l'heure une heureuse surprise ! Normalement, elle emportait de la nourriture en sortie au cas où elle croiserait une personne qui se mourrait de faim. Mais elle ne pouvait se laisser servir par un esclave sans lui verser une obole. Elle ne le supporterait pas.

Après son départ, le regard de Leyria changea et devint espiègle. Elle demanda des nouvelles croustillantes. Cassandre soupira.

"Pas vraiment. Vous avez dû voir les affiches en ville. Sylvère est recherché et son portrait a été refait. IL se cache, loin de sa chère forêt. Le pauvre en déprime."

Elle se rappela de sa visite de la veille et de cette vision triste qu'elle avait vu de le voir à la fenêtre, languissant.

"Il est en sécurité. Mais il va en mourir d'ennui et de désespoir."

Elle songea alors que Leyria ne devait sans doute pas connaitre la vraie version du poulet.

"D'ailleurs... Si vous aimez les nouvelles, voudriez-vous connaitre la vraie raison pour laquelle le Premier Conseiller le fait recherche ? C'est un homme sot, qui n'agit que parce que son ego a été blessé."

Peu après, Leyria reprit la parole et lui parut bien plus tendu. Elle tourna autour du pour pour évoquer un invité spécial qui se révéla être.... Alduis de Fromart ! Décidément, celui-là revenait souvent autour d'elle en ce moment. Prudence. elle ne devait pas révéler d'informations liées à leur révolte. Leyria n'était pas assez sûre pour connaitre ces détails. Elle ne pouvait cependant laisser affronter ce démon sans bons éléments.

"D'abord, il vous faudra être prête et anticiper ses réactions. L'animal est vif. Gardez de la distance et ayez prête à prendre une dague. Soyez prête à la dégainer à n'importe quel moment. Il vous faudra éviter les phrases longues. Que voulez-vous ? C'est un militaire. Alors son cerveau étroit ne comprend pas plus de dix mots à la fois. Ensuite..."

Elle hésita à révéler la fameuse information mais c'était bien trop tentant.

"Cette information-là, ne l'utilisez que si vous vous sentez en position de faiblesse. Si vous attaquez la première, il se sentira menacé et peut être dangereux. Par contre s'il a attaqué le premier, parlez-moi de ses visites dans les bordels où l'emmène son gentil papa ! Il a des habitudes très particulières. Comme de s'allonger sur la fille et de garder en permanence les yeux fermés. Et avant ça, il l'accompagne à al chambre, comme une vache qu'on mène à l'abattoir. "

Elle ne dit rien rien plus et laissa son interlocutrice déduire.

Elle eut un sourire. Elle se demandait toujours comment ce roi de la forêt avait réussit jusqu'ici à se sortir de toutes ces menaces d'emprisonnement et de mort. Surtout que celui-ci n'avait pas l'air d'être un guerrier, elle se souvenait qu'il ne l'avait même pas violemment abordé pour ces impôts. A croire qu'il ne ferait pas de mal à une mouche...

- Je vois, il tient beaucoup à sa forêt... Je commence à comprendre pourquoi il m'en voulait tant quand j'ai coupé quelques branches d'arbres sur mon chemin.

Elle ne connaissait pas personnellement le Premier Ministre, mais elle avait bien l'attention de le croiser. Qui sait... Elle pourrait peut-être avoir l'opportunité de lui parler de son envie d'intégrer la garde royale, en lui faisait ses preuves. Tout cela en espérant qu'il ne faisait pas partie de la catégorie des hommes qui lui répète ce qu'une bonne femme de son nom se doit de faire. En autre, rester sagement à sa place et d'obéir à la gente masculine sans contester... Une pure bêtise.

Elle commença à boire une première gorgée de chocolat chaud.

- Je n'ai encore que croisé le Premier Ministre mais je ne suis jamais venu lui parlé. Au moins je serais à quoi m'en tenir... - elle eut un sourire en coin - Dis moi tout.

Elle écouta ce que lui conseillait la jeune fille, la marquise héritière lui faisait pleinement confiance et savait qu'elle pouvait compter sur elle. Mais lorsqu'elle parla du fait qu'elle devrait avoir une dague sur elle, elle lui jeta un regard interrogateur :

- Une dague ? Je sais déjà que l'animal est féroce mais à ce point ?... - elle reprit - Mais tu as raison, mieux vaut être prudente.

Leyria resta bouche bée.
Non parce que l'individu en question allait au Lupanar, ce qui était assez courant pour les hommes - et cela en était bien dépitant d'ailleurs... - mais plutôt car il se sentait très mal à l'aise là-bas. Elle qui le voyait au contraire comme pouvait potentiellement être un pervers en manque de chair fraîche continuelle, elle ne pouvait que faire les yeux ronds.
A part que cette information était pour du moins "impressionnante", elle était aussi intéressant... Très intéressant. Leyria savait que cette petite saurait lui donner "l'artillerie lourde" qu'il lui fallait.

- Allons, Cassandre... Nous touchons à sa dignité là, et comme tout le monde le sait cela serait déloyale de combattre son ennemie en attaquant son point faible, même si c'est lui-même qui à déclarer la guerre. - elle fit un sourire espiègle - Sauf qu'à la guerre... Tous les coups sont permis...

Malgré la bonne volonté que Cassandre voulait essayer de montrer à son hôtesse, elle se sentait de plus en attirée par toutes pâtisseries qui recouvraient la table. Elles sentaient si bon. Elle en prit une doucement, comme pour faire croire qu'on ne la voyait pas, comme si ce geste pourrait la gronder. La fillette se rappelait de toutes ces années de servitude et que si on l'avait prise à toucher une miette de gâteau, elle aurait reçu une sacrée volée de bois vert.

Elle mangea timidement le gâteau au chocolat entre ses doigts et s'étonna qu'un goût pareil puisse exciter. C'était tout simplement divin. Les nobles en mangeaient tous les jours ? Quelle injustice ! Cassandre s'enhardit à reprendre un second, puis un troisième, tout en discutant.

"Sylvère est un amoureux de sa forêt de ses armes. Je me demande si elle ne l'aime pas plus que sa femme. ah oui, mon grand frère a une femme ! Eh, il est plutôt beau et gentil, non ? Alors il ne peut que plaire à une femme ? Je ne l'ai pas aimé au début mais elle est très gentille aussi grande sœur."

Cassandre but une gorgée de chocolat et passa la langue, instinctivement, pour lécher le bol de la tasse. Comme cette boisson était bonne elle aussi ! Elle reprit un quatrième gâteau quand Leyria répondit au sujet du fameux Dyonis. Un sourire d'insolence se peignit sur son visage.

"Alors... Vous avez entendu parler du fameux usurpateur qui se faisait passer pour le duc de Rottenberg ? Il s'était réfugié dans la forêt et Sylvère a réussi à le capturer. Avec des complices, déguisés, ils sont allés le livrer au Premier Conseiller. Malgré les affiches, personne ne les a reconnu ! Et ils ont empoché dix mille rilchs ! Voilà quel homme est notre Premier Conseiller : un homme qui se laisse abuser par quelques belles apparences !"

Tout au long du récit, Cassandre avait continué à manger d'autres gâteaux. A la fin, elle souriait, rayonnante, fière de porter quelques coups dans cette armure étincelante dont ce Dyonis aimait se parer. Cela lui apprendrait à envoyer cette méchante lettre à Dame Irène !

Leyria parut tomber des nues quand le vint le moment de parler que c'était mieux de posséder sur soi une dague. elle soupira. Décidément, ces nobles, ça ne savait rien de la vie.

"Il faut toujours être prêt à toute opportunité plutôt que de se laisser surprendre."

Elle sortit sa propre dague et la mania habilement.

"Si vous n'avez aucun scrupule, visez-le ventre. Directement. Par contre, si vous ne souhaitez que l'effrayer. Ou le torturer. Eh bien, c'es là qu'on frappe."

Elle mima avec sa dague l'acte d'enfoncer la dague dans les parties intimes masculines. Un sourire cruel lui venait.

"Simple mais efficace."

Cassandre rangea l'arme puis se resservit en gâteaux. Elle en mangea trois de plus et ut quelques gorgées de chocolat chaud. Ce goûter se révélait infiniment délicieux. Elle étudiait en même temps Leyria qui semblait hésiter là aussi à user de ces informations.

"Un bon ennemi est un ennemi mort ou neutralisé. Je n'ai jamais eu de scrupules à utiliser n'importe quelle failles. Quand nous naissons avec des faiblesses, que ce soit d'être pauvre, esclave ou une femme, toute arme est bonne à se saisir. D'ailleurs..."

Elle reprit un énième gâteau et ajouta d'un air complice :

"'ailleurs, si vous le voulez, je peux vous fournir quelques noms de nobles qui ont pu fréquenter le Lupanar."

Leyria sourit en voyant la petite se goinfrer de petits gâteaux, c'est qu'elle avait l'air de les adorer dis donc ! Si ils en restaient - ce qui était peu probable vu comment elle les avalait à la suite -, elle comptait bien les lui donner. De quoi tenir la route.  

- C'est vrai que Sylvère a un certain charme, je dirais... "forestier". En faite, sans indiscrétion... - ce qui est assez ironique à dire quand la petite était justement en train de vider son sac - Qui est donc la heureuse élue ?

Leyria fit les yeux ronds. Le Premier Ministre en personne qui se faisait berner si facilement par l'un des brigands les plus recherchés de Monbrina, en voilà une chose ! Elle esquissa un sourire d'amusement, ça c'était du ragot comme elle les aime ! Une jolie information qu'elle s'empressa de bien garder au fond de sa mémoire et qui pourrait servir si un jour elle venait à en avoir le besoin. Sur le coup, elle se laissa dans un jeu de devinette:

- Laisse moi deviner. Il s'est déguisé en... marchand ? En soldat ? Peut-être en chasseur ?

Lorsqu'elle lui demanda conseil précision sur le comment immobiliser la bête, la petite finit par sortir sa dague afin de carrément lui montrer la manière dont elle devrait s'y prendre. Un coup de dague dans les couilles. "Simple, efficace". En effet ! Il risquerait de perdre sa virilité en moins de deux.

- Faire passer le coq en chapon... C'est une technique radicale en effet mais loin d'être mauvaise.

La jeune fille lui proposa ensuite de lui donner le nom de nobles se rendant dans ce fameux Lupanar. Toutes informations étaient bonnes à prendre et cela pouvait toujours servir un moment où un autre. Alors elle eut un sourit en coin :

- Je ne dis jamais non à quelques informations en plus...

Puis par curiosité, elle finit par lui demander :

- Mais dis-moi... Comment tu fais pour fourrer ton nez dans autant d'affaires ? Je ne dis pas que cela me déplaît ! - elle eut un sourire en coin - Au contraire. - elle reprit - Mais tu t'es fait jamais prendre ?...

Même si cette petite jouait souvent avec le feu en fouillant dans les affaires qui ne la regardaient pas, elle maintenait prudence. Mieux valait pour elle de le garder pour longtemps, avec tout ce qu'elle savait les ennuis étaient si vites arrivés... Rien qu'en pensant à cela, Leyria ressentit une légère l'inquiétude pour Cassandre, bien qu'elle lui faisait confiance pour se défendre. Si les problèmes venaient à s'abattre sur elle, la jeune femme n'hésitera pas à utiliser son statut pour la protéger.

Cassandre reprenait un autre gâteau et le mangeait en s'efforçant de ne pas paraître trop empressée. Ce n'était pas poli disait-on. Elle se tendit cependant quand Leyria lui demanda qui était la femme de Sylvère. Elle ne pouvait révéler cette information. déjà, l'autre jour à Phaïde, elle 'était sentie piégée et obligée à le lui dire. Elle ne renouvellerait pas cette erreur.

"Vous ne la connaissez pas. Mais c'est une personne très bien."

La fillette s'empressa d'enchaîner vite et le sujet de la bonne farce jouée au baron Un parfait prétexte pour un changement de sujet ! Cassandre se laissa retomber dans le fauteuil, un large sourire sur le visage.

"Oh, on pourrait dire un marchand, oui. Un volailler à vrai dire. Voyez-vous cet usurpateur a été défié un duel par notre bien-aimé Premier Conseiller. Il a perdu. Mais s'est enfui. Alors qu'l se croyait à,l'abri, Sylvère l'a découvert et, sans qu'on sache bien pourquoi, il a tut dévoilé et surtout sa volonté de se venger de Dyonis. Il parlait même de dévaliser son château ! Mais Sylvère ne l'a pas entendu comme ça et l'a endormi puis, avec un ami, ils se sont déguisés en un couple de paysans pour livrer leur poulet garni ! Ils sont entrés et ressortis du château en toute impunité ! Personne n'a reconnu Sylvère !"

Cassandre riait de cette bonne histoire, heureuse d’entacher la réputation de ce diable qui avait osé porter un coup moral à Dame Irène. Elle reprit un gâteau puis se reconcentra pour développer un peu plus sur les meilleures méthodes afin de s protéger des hommes et de leurs attaques.

"Les méthodes les plus radicales sont les plus sûres."

Elle laissa échapper cette réplique d'un ton froid. Leyria s’intéressa à cette liste de noms. Un sourire cyique lui vint. La fillette fut ravie de livrer de nombreux noms de nobles et religieux qui étaient passés par le Lupanar. A l'époque, elle ne savait pas lire mais sa mémoire, elle, fonctionnait et elle s'obligeait à retenir la moindre information. Lors de la question de la jeune femme, Cassandre haussa les épaules.

"Le savoir donne de la force. Rassembler des enseignements, depuis que je suis esclave, c'est devenu mon objectif. Je peux les utiliser ensuite. pour aider Des amis ou des alliés. Ou me défendre. C'est un complément à ma dague."

Leyria vit le léger malaise qu'elle avait semé sans le vouloir chez Cassandre qui s'empressa de lui répondre vaguement et de passer au sujet suivant. Elle lâcha un rire en entendant cette histoire plus que loufoque. Elle enviait presque le courage surdimensionné - car oui il fallait être extrêmement courageux d'aller de par soi-même chez le Premier Ministre alors que celui ci organisait d'avance notre arrêt de mort - et surtout la chance du brigand. Si elle avait ces mêmes qualités, tout irait sûrement bien mieux pour elle...

Mais la conversation changea bien vite de ton et la jeune Cassandre finit par lâcher d'un ton froid et sec...

"Les méthodes les plus radicales sont les plus sûres."

A ce moment, la noble jeta son regard dans le sien et ne dit mot. Cette petite avait un joli caractère que la jeune femme appréciait tout particulièrement mais elle sentait qu'il y avait chez elle quelque chose de... plus obscur. Leyria se doutait très bien que l'enfant n'eut connu qu'une vie pleine d'embûches et avec de nombreux moments bien difficiles. Cassandre était une ancienne esclave au Lupanar après tout. Comment ne pas en ressortir sans avoir de sombres idées...
Leyria jeta vite cette idée dans un coin de sa tête et revint dans le présent.

Elle écouta attentivement la liste de toutes ces personnes s'étant rendu au Lupanar qu'elle lui citait, et un petit sourire se dessinait sur ses lèvres dès que un nom qu'elle reconnaissait un nom d'un noble ou même d'un prêtre. Toutes informations étaient bonnes à prendre, et pouvaient servir d'arme pour se défendre. Et vu sa situation, elle en avait plus que besoin...

Mais alors qu'elle allait lui répondre sur sa dernière réplique, la grande horloge dans le salon sonna. Ce bruit signifiait pour l'escrimeuse l'heure de s'entraînement quotidien. C'était un moment que Leyria tenait beaucoup à avoir car non seulement elle adorait voir que chaque jour qui passait, elle s'améliorait dans ce domaine et surtout parce que c'était un moyen pour elle de se défouler. La jeune femme sourit à l'enfant :

- Je suis navrée Cassandre, mais il est l'heure de me rendre à mon entraînement à l'épée habituelle et malheureusement de mettre fin à notre goûter. Ce fut un réelle plaisir de t'accueillir chez moi.

Elle lui fit un sourire en coin :

- Tu peux prendre le reste des gâteaux si tu le souhaites, vu que tu as l'air de les adorer. J'espère pour toi que tu as les poches vides.