[12 Décembre 1597] Quand les angoisses se croisent
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[12 Décembre 1597] Quand les angoisses se croisent
La maisonnée dormait depuis deux bonnes heures mais Cassandre n'avait toujours pas fermé les yeux. Pas une fois. Allongée dans l'obscurité, elle réentendait la voix de Nicolas. En boucle.
Sa poitrine lui brûlait.
Chaque fois que ces mots revenaient, une nouvelle douleur semblait essayer de lui déchirer les poumons. Elle étouffait. Tout le long de la journée, Cassandre avait réussi à simuler, à garder l'air normal avec Irène ou Grâce. Elle avait su donner le change. Mais en cette nuit silencieuse, les ombres la pourchassaient et voulaient l'emporter. Allait-elle rejoindre son père ? Sa respiration devenait de plus en plus difficile. Elle serra les poings, le long de son corps. Pas question de pleurer. Ca, c'était pour les faibles. Pour les petits enfants. Pour les bébés.
Mais sa poitrine lui brûlait toujours autant.
La douleur s'accentuait même.
Dans un instinct de survie, Cassandre se leva, d'abord prudemment, puis une fois dans les rues marcha avec bien moins de précaution. La lune brillait dans le ciel et éclairait ses pas. Suffisait-elle pour éloigner les ténèbres ? Pour lui éviter d'être emmenée elle aussi ? Elle se mit à courir. Par réflexe. Et durant ce mouvement, la douleur cessa. le corps, soumis à des besoins physiques, oubliait les maux de l'esprit. Elle s'arrêta finalement pour se retrouver perdue dans une ruelle déserte.
La main sur sa poitrine, Cassandre se laissa tomber contre un mur en briques et se recroquevilla sur elle-même. Son corps entier tremblait. Elle ne savait plus quoi faire. Ni comment agir. Pourtant, c'était clair : elle ne pouvait parler de la mort de son père à Irène et Grâce. Elles se rappelaient de la mort d'Antoine. Et puis, elle ne voulait pas les embêter avec ses problèmes. Elles aavient assez de choses à s'occuper.
Sa tête se releva vers la lune silencieuse, complètement perdue.
"Ton papa... Il est mort."
"Ton papa... Il est mort."
"Ton papa... Il est mort."
"Ton papa... Il est mort."
"Ton papa... Il est mort."
"Ton papa... Il est mort."
"Ton papa... Il est mort."
"Ton papa... Il est mort."
"Ton papa... Il est mort."
Sa poitrine lui brûlait.
Chaque fois que ces mots revenaient, une nouvelle douleur semblait essayer de lui déchirer les poumons. Elle étouffait. Tout le long de la journée, Cassandre avait réussi à simuler, à garder l'air normal avec Irène ou Grâce. Elle avait su donner le change. Mais en cette nuit silencieuse, les ombres la pourchassaient et voulaient l'emporter. Allait-elle rejoindre son père ? Sa respiration devenait de plus en plus difficile. Elle serra les poings, le long de son corps. Pas question de pleurer. Ca, c'était pour les faibles. Pour les petits enfants. Pour les bébés.
Mais sa poitrine lui brûlait toujours autant.
La douleur s'accentuait même.
Dans un instinct de survie, Cassandre se leva, d'abord prudemment, puis une fois dans les rues marcha avec bien moins de précaution. La lune brillait dans le ciel et éclairait ses pas. Suffisait-elle pour éloigner les ténèbres ? Pour lui éviter d'être emmenée elle aussi ? Elle se mit à courir. Par réflexe. Et durant ce mouvement, la douleur cessa. le corps, soumis à des besoins physiques, oubliait les maux de l'esprit. Elle s'arrêta finalement pour se retrouver perdue dans une ruelle déserte.
La main sur sa poitrine, Cassandre se laissa tomber contre un mur en briques et se recroquevilla sur elle-même. Son corps entier tremblait. Elle ne savait plus quoi faire. Ni comment agir. Pourtant, c'était clair : elle ne pouvait parler de la mort de son père à Irène et Grâce. Elles se rappelaient de la mort d'Antoine. Et puis, elle ne voulait pas les embêter avec ses problèmes. Elles aavient assez de choses à s'occuper.
Sa tête se releva vers la lune silencieuse, complètement perdue.
Re: [12 Décembre 1597] Quand les angoisses se croisent
Nehalan avait perdu la notion du temps et de l’espace. Il avançait dans les ruelles sombres, hagard. Dans sa tête, défilaient en boucle les images de ce qu’il avait vu par cette fenêtre, associées à ces mots au goût amer de la trahison, prononcés par le Fourbe avant qu’il ne lui tourne le dos. « Prendre l’air », « me dégourdir les jambes », ce ton sec, ces yeux qui ne se donnaient même pas la peine de mentir correctement. Il était trop stupide pour comprendre de toute façon.
Il aurait voulu hurler sa haine aux étoiles. Pourtant il se taisait. Expulser sa déception sur les murs de la ville. Il resta muet. Inonder les rues de sa tristesse. Le silence.
Il ne savait où poser son regard, se contentant de fixer le ciel obscur, la bouche grande ouverte, les yeux presque révulsés. Il ne savait plus pourquoi il pleurait, pourquoi ces flots salés dévalaient ses joues presque sans interruption. Était-ce à cause du froid, de la tromperie paternelle ou de ce qu’il venait de réaliser sur sa propre situation pathétique ? Son nom lui conférait richesse et pouvoir, mais il se sentait aussi misérable qu’un mendiant édenté.
Un bruit de pas précipité le sorti de sa torpeur. Juste en face de lui, une ombre enfantine traversait un carrefour à toute vitesse. Il s’arrêta dans sa marche sans but, les bras ballants. Que faisait un enfant dans les rues à cette heure-ci ? Et lui, que faisait-il encore ici ? Sans qu’il sache vraiment pourquoi, ses larmes s’arrêtèrent un instant de couler. Cette nouvelle question venait de s’immiscer entre les nuages. Elle y fit doucement son lit, puis se mit à grandir, grandir, tellement grandir, que les nuages se retrouvèrent réduits à une minuscule noisette de ténèbres. Il ne pensait plus à rien, si ce n’est à cette silhouette solitaire. Il avança jusqu’au carrefour, puis se tourna vers la direction qu’elle avait empruntée. Comme une marionnette, il suivit le chemin qu’elle avait pris quelques minutes plus tôt, et finit par retrouver la seule créature vivante qu’il ait croisée jusque-là, tremblotante contre un mur de briques. Le visage tourné vers le ciel, il s’agissait vraisemblablement d’une fillette. N’était-elle pas consciente de ce qu’elle risquait, seule dans les rues où n’importe quel être malfaisant aurait pu se dissimuler, prêt à la surprendre.
« Tu ne devrais pas rester ici fillette. »
Il fut surpris par sa voix éraillée. Il avait peut-être attrapé froid. Peu lui importait. Il savait ce qu’il risquait à être malade, certains souvenirs resteraient à jamais gravés dans sa mémoire, mais perdu au milieu de la nuit, il préférait se concentrer sur cette rencontre inattendue que sur les raisons de sa présence à l’extérieur, et de ce qu’il encourrait à son retour chez lui.
Il aurait voulu hurler sa haine aux étoiles. Pourtant il se taisait. Expulser sa déception sur les murs de la ville. Il resta muet. Inonder les rues de sa tristesse. Le silence.
Il ne savait où poser son regard, se contentant de fixer le ciel obscur, la bouche grande ouverte, les yeux presque révulsés. Il ne savait plus pourquoi il pleurait, pourquoi ces flots salés dévalaient ses joues presque sans interruption. Était-ce à cause du froid, de la tromperie paternelle ou de ce qu’il venait de réaliser sur sa propre situation pathétique ? Son nom lui conférait richesse et pouvoir, mais il se sentait aussi misérable qu’un mendiant édenté.
Un bruit de pas précipité le sorti de sa torpeur. Juste en face de lui, une ombre enfantine traversait un carrefour à toute vitesse. Il s’arrêta dans sa marche sans but, les bras ballants. Que faisait un enfant dans les rues à cette heure-ci ? Et lui, que faisait-il encore ici ? Sans qu’il sache vraiment pourquoi, ses larmes s’arrêtèrent un instant de couler. Cette nouvelle question venait de s’immiscer entre les nuages. Elle y fit doucement son lit, puis se mit à grandir, grandir, tellement grandir, que les nuages se retrouvèrent réduits à une minuscule noisette de ténèbres. Il ne pensait plus à rien, si ce n’est à cette silhouette solitaire. Il avança jusqu’au carrefour, puis se tourna vers la direction qu’elle avait empruntée. Comme une marionnette, il suivit le chemin qu’elle avait pris quelques minutes plus tôt, et finit par retrouver la seule créature vivante qu’il ait croisée jusque-là, tremblotante contre un mur de briques. Le visage tourné vers le ciel, il s’agissait vraisemblablement d’une fillette. N’était-elle pas consciente de ce qu’elle risquait, seule dans les rues où n’importe quel être malfaisant aurait pu se dissimuler, prêt à la surprendre.
« Tu ne devrais pas rester ici fillette. »
Il fut surpris par sa voix éraillée. Il avait peut-être attrapé froid. Peu lui importait. Il savait ce qu’il risquait à être malade, certains souvenirs resteraient à jamais gravés dans sa mémoire, mais perdu au milieu de la nuit, il préférait se concentrer sur cette rencontre inattendue que sur les raisons de sa présence à l’extérieur, et de ce qu’il encourrait à son retour chez lui.
Nehalan De Torienel- Aristocratie
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Re: [12 Décembre 1597] Quand les angoisses se croisent
Cassandre tremblait mais ce n'était pas à cause du froid glaciale de la nuit. Elle avait fini par échouer contre ce mur, dans cette ruelle sans savoir comment. Le hasard seul avait guidé ses pas et elle avait fini par s'arrêter, épuisée, contre ce mur. La douleur qui rongeait sa poitrine n'avait pas disparue. Elle la consumait. Pourquoi ne disparaissait-elle pas ? Pourquoi continuait à brûler ? C'était horrible. C'était difficile à respirer. Ses côtes brûlaient. Vraiment.
Soudain, des pas lui firent relever la tête. Un danger ? Instinctivement, Cassandre se redressa et saisit discrètement la dague cachée dans un pan de sa robe. Pas question de se faire égorgée ou saignée. Celui ou celle qui tenterait de la blesser il le payerait bien sûr ! Et tant pis si ça devait la conduire à la potence ! Plutôt la corde que la mort anonyme, abattue dans une ruelle, sans le moindre sens. Au moins, elle aurait le réconfort que sa mort aurait du sens à être pendue pour avoir voulu se défendre. C'était une chose que tous se souviendraient : une enfant avait eu le courage de se dresser contre son agresseur. Alors que si on retrouvait son corps mutilé sur les pavés, personne ne la pleurait. On la jetterait rapidement dans une fosse commune, comme un vulgaire déchet, et elle serait aussitôt oubliée. Sa main serra avec force la garde de la dague. Au premier mouvement suspect, elle abattrait sa cible.
Mais elle distingua finalement une silhouette chétive. Timorée même. C'était un garçon pas beaucoup plus âgé qu'elle. Il avait l'air paniqué. Comme s'il fuyait quelque chose. Elle remarqua ses beaux vêtements, bien cousus. Il venait d'une famille. Elle laissa échapper un petit rire moqueur quand il prit la parole pour lui conseiller de ne pas rester là. La rue serait dangereuse ? Quelle nouvelle ! Où croyait-il qu'elle ait pas grandi pendant toutes ces années alors que lui dormait confortablement dans un lit bien chaud, avec des couvertures ? Que pensait-il ce qu'elle avait mangé alors que lui dévorait des plats sûrement très riches, sans une pensée pour ceux qui peinaient à trouver un peu de pain ? La brûlure dans sa poitrine s'effaçait, remplacée par la colère. Cassandre haïssait ce garçon. Pour être bien né. Pour ne pas avoir perdu son père.
"Et toi, tu fais quoi là ? Les gentils petits garçons sont au lit à cette heure ?"
La fillette parlait d'une voix glaciale et menaçante. Sa main serrait sa dague et elle leva pour la faire étinceler à la lueur de la nuit.
"Ici, mon p'tit gars, tu es sur mon territoire. Mon fief comme les nobles disent. T'as déjà entendu parler des barrière d'octroi ?"
Cassandre le fixa d'un sourire inquiétant, continuant à jouer avec sa dague, l'amenant près de sa gorge.
"T'as quelque chose de valeur pour justifier un droit de passage, p'tit gars ?"
Cassandre aimait ce sentiment de puissance qui montait en elle et lui faisait oublier l'angoisse. Les paroles de son père revinrent un instant. Voler les gens, c'était mal. Mais en restant honnête, que gagnait-on ? On mourrait comme un chien, seul, dans une cellule miteuse. Elle pensa à son grand frère qui volait les nobles et les commerçants qui s'aventuraient dans sa forêt. Finalement, il n'avait pas tort. Ils ne connaissaient rien à la vie ces idiots ! Alors, qu'ils apprennent un peu ! Et puis, Sylvère acceptait de mourir. elle aussi. Ca leur faisait un point commun de plus.
Son regard joueur fixa le garçon, la lame près de son visage, et elle reprit, moqueuse :
"Alors, p'tit gars ?"
Soudain, des pas lui firent relever la tête. Un danger ? Instinctivement, Cassandre se redressa et saisit discrètement la dague cachée dans un pan de sa robe. Pas question de se faire égorgée ou saignée. Celui ou celle qui tenterait de la blesser il le payerait bien sûr ! Et tant pis si ça devait la conduire à la potence ! Plutôt la corde que la mort anonyme, abattue dans une ruelle, sans le moindre sens. Au moins, elle aurait le réconfort que sa mort aurait du sens à être pendue pour avoir voulu se défendre. C'était une chose que tous se souviendraient : une enfant avait eu le courage de se dresser contre son agresseur. Alors que si on retrouvait son corps mutilé sur les pavés, personne ne la pleurait. On la jetterait rapidement dans une fosse commune, comme un vulgaire déchet, et elle serait aussitôt oubliée. Sa main serra avec force la garde de la dague. Au premier mouvement suspect, elle abattrait sa cible.
Mais elle distingua finalement une silhouette chétive. Timorée même. C'était un garçon pas beaucoup plus âgé qu'elle. Il avait l'air paniqué. Comme s'il fuyait quelque chose. Elle remarqua ses beaux vêtements, bien cousus. Il venait d'une famille. Elle laissa échapper un petit rire moqueur quand il prit la parole pour lui conseiller de ne pas rester là. La rue serait dangereuse ? Quelle nouvelle ! Où croyait-il qu'elle ait pas grandi pendant toutes ces années alors que lui dormait confortablement dans un lit bien chaud, avec des couvertures ? Que pensait-il ce qu'elle avait mangé alors que lui dévorait des plats sûrement très riches, sans une pensée pour ceux qui peinaient à trouver un peu de pain ? La brûlure dans sa poitrine s'effaçait, remplacée par la colère. Cassandre haïssait ce garçon. Pour être bien né. Pour ne pas avoir perdu son père.
"Et toi, tu fais quoi là ? Les gentils petits garçons sont au lit à cette heure ?"
La fillette parlait d'une voix glaciale et menaçante. Sa main serrait sa dague et elle leva pour la faire étinceler à la lueur de la nuit.
"Ici, mon p'tit gars, tu es sur mon territoire. Mon fief comme les nobles disent. T'as déjà entendu parler des barrière d'octroi ?"
Cassandre le fixa d'un sourire inquiétant, continuant à jouer avec sa dague, l'amenant près de sa gorge.
"T'as quelque chose de valeur pour justifier un droit de passage, p'tit gars ?"
Cassandre aimait ce sentiment de puissance qui montait en elle et lui faisait oublier l'angoisse. Les paroles de son père revinrent un instant. Voler les gens, c'était mal. Mais en restant honnête, que gagnait-on ? On mourrait comme un chien, seul, dans une cellule miteuse. Elle pensa à son grand frère qui volait les nobles et les commerçants qui s'aventuraient dans sa forêt. Finalement, il n'avait pas tort. Ils ne connaissaient rien à la vie ces idiots ! Alors, qu'ils apprennent un peu ! Et puis, Sylvère acceptait de mourir. elle aussi. Ca leur faisait un point commun de plus.
Son regard joueur fixa le garçon, la lame près de son visage, et elle reprit, moqueuse :
"Alors, p'tit gars ?"
Re: [12 Décembre 1597] Quand les angoisses se croisent
A son arrivée, l’enfant s’était redressée, sur la défensive. Malgré sa petite taille, ainsi pliée sur ces jambes, ses cheveux sombres se fondant dans la nuit, la fillette avait tout l’air d’une effrayante créature de conte.
« Et toi, tu fais quoi là ? Les gentils petits garçons sont au lit à cette heure ? »
Pourquoi faisait-il l’objet de cette haine, qui brillait dans son regard ? Lui avait-il causé du tort ? Et cette remarque sur les gentils petits garçons… il aurait dû être au lit en effet. Il n’avait aucunement le droit d’être dans ces rues. Son père le pensait sûrement sagement endormi sous un édredon pendant… pendant qu’il pêchait lâchement, au lieu de donner son amour à Madame votre Mère. La noix venait de doubler de volume. Il sentait ses lèvres se mettre à trembler, ses yeux lui piquaient. Il ne devait pas. Il n’allait sûrement pas se montrer plus faible qu’il ne l’était déjà face à cette fillette, armée, contrairement à lui.
Il vit son poignard étinceler devant ses yeux. S’il avait été plus grand, plus musclé, s’il avait été l’un de ses frères, cette dague l’aurait fait doucement rire. Mais il était toujours un ridicule petit nobliau maladroit. Et la demande de payement, prononcée d’une voix tranchante, le conforta dans cette idée. Il l’avait vue, de loin, assise contre le mur. Dès qu’elle avait compris à qui elle avait affaire, son attitude avait changé, il l’avait vue se hérisser, sortir ses griffes, elle était sur son territoire, dans son élément. Et lui, il n’était qu’un intru, une tâche dans son paysage. Les dernières paroles de la fillette furent comme une centaine de pointes de métal qui le transpercèrent de part en part. Une gamine, alors que lui-même n’était qu’un gamin, une gamine qui avait, à vue d’œil, presque la moitié de son âge, était plus menaçante que lui.
Insolente, elle semblait jouer avec son arme, l’apposant contre sa gorge, ou la faisant glisser lascivement sur sa joue. Ce regard déterminé, menaçant, lui fit comprendre une chose : il ne pouvait pas fuir, et n’était même pas en position de négocier. Il allait obéir, et sans discuter. Peut-être cela apaiserait-il la situation ? Il commença à farfouiller dans ses poches, cherchant désespérément quelque objet de valeur. Mais il dût vite se rendre à l’évidence, ses poches étaient vides, et il n’avait pas de bourse. La seule chose un tant soit peu de valeur qu’il possédait, semblait scintiller à la lumière de la lune. Les quelques boutons dorés de la veste qu’il avait passée avant de partir. Peut-être qu’en les lui donnant, elle serait satisfaite.
« Je… je suis navré de vous avoir importunée, mademoiselle… je n’ai malheureusement rien de valeur sur moi, à part ces quelques boutons que vous voyez là… si cela vous satisfait, je peux vous les donner...»
Il inspira un grand coup, avant d’ajouter, presque certain que cela signait son arrêt de mort :
« Si cela ne vous dérange pas… je… j’aimerais bien m’assoir… là. Il désigna le sol, à côté du mur, avant d’ajouter en voyant le regard noir de la fillette. S’il vous plaît ? Je suis certain que… vous n’avez pas mauvais fond et… et si vous avez faim, je peux même vous emmener dans notre demeure, vous pourrez être au chaud, et manger ce que vous souhaitez ! »
Il avait parlé trop vite. Non seulement il ne savait pas comment rentrer, mais la fille allait sans doute partir d’un grand rire sadique avant de lui taillader la gorge, de le dépouiller de toutes ses possessions pour le laisser nu comme un vers au milieu de cette rue. Pourtant, face à cette image cauchemardesque, il repensa à cette ombre qui semblait courir avec l’énergie du désespoir, à cette silhouette recroquevillée et tremblante qu’il avait interpelée quelques instants plus tôt. Cette fille qui le menaçait restait une enfant, seule dans la nuit, sûrement grelottante de froid, peut-être terrorisée aussi, même si ce n’était pas l’image qu’elle lui transmettait actuellement. Il était un inconnu dans la pénombre, dans une ruelle sombre, et bien que loin d’être en position de force, si leurs rôles avaient été inversés, il aurait été terrifié. Il se surpris à continuer d’une voix soudainement plus calme, posée.
« J’aurais dû être dans le lit que j’aie la chance d’avoir alors que toi tu n’en as pas. J’aurais dû obéir à mon père, il butta sur le mot, et rester sagement à la maison. Au lieu de cela, je me retrouve perdu face à une gamine plus menaçante que moi, à me faire détrousser. Et toi tu es là, seule au milieu des rues, depuis combien de temps ? Comment se fait-il que ce soit moi qui aie eu droit à l’édredon de plumes et pas toi ? Pourquoi ma veste a-t-elle des boutons dorés, et pas la tienne ? Pourquoi portes-tu une robe et moi une culotte ? Tout aurait pu être différent. Tu aurais pu naître dans un château, et moi dans une prison. Il reprit son souffle, les yeux brillants. Le hasard en a décidé ainsi. C’est le hasard qui m’a donné mes boutons à moi et pas à toi. C’est injuste. Profondément injuste. Mais qu’y pouvons-nous ? Es-tu destinée à détrousser les gens toute ta vie, et moi à donner mes boutons dès que j’aperçois la pointe d’une dague ? Je n’espère pas. On ne choisit pas sa naissance, on ne choisit pas son nom, on ne choisit pas si l’on porte une robe ou une culotte. Mais c’est à nous de choisir ce que l’on en fera. C’est à toi de choisir, si tu veux te battre pour avoir ce que tu veux, ou si tu veux laisser les autres décider à ta place. »
Le jeune homme fit une pause, la regardant droit dans les yeux. Il avait l’impression de se parler à lui-même. Un coup de vent souleva leurs vêtements et leurs cheveux, chatouilla sa nuque. Il avala sa salive, puis repris.
« Je ne suis rien. Oh, certes, j’ai un nom prestigieux, je vis dans un château et je peux manger ce que je veux, chaque repas de la journée, chaque soir de la semaine. Pourtant je suis voué à suivre les pas de mon père comme un vulgaire chien, j’ai des parents si hauts-placés qu’ils n’ont pas le temps de voir leurs enfants, que je connais à peine. Si je me retrouvais livré à moi-même, je… je ne serais pas capable de survivre une journée, avoua-t-il honteusement. Je parie que toi, haute comme trois pommes avec ta dague et tes yeux qui lancent des éclairs, tu en sais mille fois plus que moi sur la vie, sur le monde. Je parie que si tu le voulais, je serais déjà mort. Je suis sûr que tu cours plus vite qu’un lapin, et que tu peux faire preuve d’une agilité hors du commun. Tu sais peut-être même cuisiner, ou faire le ménage, tu dois savoir quels sont les fruits bons à manger et connaître par cœur ce dédale de ruelles. Je suis à ta merci. Tu as le choix de ma vie, ou de ma mort. Alors de nous deux, qui est le plus riche ? Moi avec mes piécettes qui brillent et ne m’appartiennent même pas encore ou toi, que les épreuves ont forgée et rendue aussi forte ? C’est injuste. J’ai eu le confort et l’amour toute mon enfance, j’ai été choyé, alors que je devine que ce n’est pas ton cas. Tu ne peux changer le passé, mais tu peux décider de devenir une personne meilleure. Tu peux repartir avec mes boutons, ou m’égorger sur place, ou bien tu peux essayer de trouver un travail, te tourner vers tes amis, utiliser toutes ces choses que je suis certain, tu maîtrises, pour devenir une jeune femme brillante, pour devenir celle que tu as envie d’être. Tu n’as peut-être aucune famille, et c’est une grande tristesse, mais tu es libre, comme un oiseau. Tu veux partir ? Pars. Tu veux rester ici ? Alors reste. Tu veux me détrousser ? Vas-y. Qui t’en empêchera ? Tu fais ce que tu veux. Parce que ta pauvreté ta rendue libre et indépendante. Fais de tes faiblesses des forces, ne les laisse pas transformer tes forces en faiblesses. »
Nehalan s’arrêta. Pourquoi diable avait-il dit tout ça ? Il ne savait rien de sa vie, ne pouvait en deviner qu’une partie en regardant ses vêtements et sa posture. Pourtant il avait parlé avec son cœur. Il l’avait senti battre là, dans sa poitrine, tout le long de son discours. Il avait chaud, ses yeux brillaient et pour la première fois qu’il avait quitté la maison en début de soirée, il souriait. C’était la première fois qu’il parlait autant. Il s’était laissé glisser au fil de ses mots, avec une force nouvelle qui avait envahi chacun de ses membres. Il ne savait plus si c’était à cette inconnue dans la rue qu’il avait parlé, ou à lui-même. Il se sentait, empli d’une énergie nouvelle, réparatrice. Revenant à la fillette, il lui sourit.
« Tu peux aussi accepter mon aide, seulement si tu veux. »
Dans un geste de paix, il lui tendit la main, sans un regard pour la dague qui brillait toujours au-dessus de lui, comme une épée de Damoclès.
« Et toi, tu fais quoi là ? Les gentils petits garçons sont au lit à cette heure ? »
Pourquoi faisait-il l’objet de cette haine, qui brillait dans son regard ? Lui avait-il causé du tort ? Et cette remarque sur les gentils petits garçons… il aurait dû être au lit en effet. Il n’avait aucunement le droit d’être dans ces rues. Son père le pensait sûrement sagement endormi sous un édredon pendant… pendant qu’il pêchait lâchement, au lieu de donner son amour à Madame votre Mère. La noix venait de doubler de volume. Il sentait ses lèvres se mettre à trembler, ses yeux lui piquaient. Il ne devait pas. Il n’allait sûrement pas se montrer plus faible qu’il ne l’était déjà face à cette fillette, armée, contrairement à lui.
Il vit son poignard étinceler devant ses yeux. S’il avait été plus grand, plus musclé, s’il avait été l’un de ses frères, cette dague l’aurait fait doucement rire. Mais il était toujours un ridicule petit nobliau maladroit. Et la demande de payement, prononcée d’une voix tranchante, le conforta dans cette idée. Il l’avait vue, de loin, assise contre le mur. Dès qu’elle avait compris à qui elle avait affaire, son attitude avait changé, il l’avait vue se hérisser, sortir ses griffes, elle était sur son territoire, dans son élément. Et lui, il n’était qu’un intru, une tâche dans son paysage. Les dernières paroles de la fillette furent comme une centaine de pointes de métal qui le transpercèrent de part en part. Une gamine, alors que lui-même n’était qu’un gamin, une gamine qui avait, à vue d’œil, presque la moitié de son âge, était plus menaçante que lui.
Insolente, elle semblait jouer avec son arme, l’apposant contre sa gorge, ou la faisant glisser lascivement sur sa joue. Ce regard déterminé, menaçant, lui fit comprendre une chose : il ne pouvait pas fuir, et n’était même pas en position de négocier. Il allait obéir, et sans discuter. Peut-être cela apaiserait-il la situation ? Il commença à farfouiller dans ses poches, cherchant désespérément quelque objet de valeur. Mais il dût vite se rendre à l’évidence, ses poches étaient vides, et il n’avait pas de bourse. La seule chose un tant soit peu de valeur qu’il possédait, semblait scintiller à la lumière de la lune. Les quelques boutons dorés de la veste qu’il avait passée avant de partir. Peut-être qu’en les lui donnant, elle serait satisfaite.
« Je… je suis navré de vous avoir importunée, mademoiselle… je n’ai malheureusement rien de valeur sur moi, à part ces quelques boutons que vous voyez là… si cela vous satisfait, je peux vous les donner...»
Il inspira un grand coup, avant d’ajouter, presque certain que cela signait son arrêt de mort :
« Si cela ne vous dérange pas… je… j’aimerais bien m’assoir… là. Il désigna le sol, à côté du mur, avant d’ajouter en voyant le regard noir de la fillette. S’il vous plaît ? Je suis certain que… vous n’avez pas mauvais fond et… et si vous avez faim, je peux même vous emmener dans notre demeure, vous pourrez être au chaud, et manger ce que vous souhaitez ! »
Il avait parlé trop vite. Non seulement il ne savait pas comment rentrer, mais la fille allait sans doute partir d’un grand rire sadique avant de lui taillader la gorge, de le dépouiller de toutes ses possessions pour le laisser nu comme un vers au milieu de cette rue. Pourtant, face à cette image cauchemardesque, il repensa à cette ombre qui semblait courir avec l’énergie du désespoir, à cette silhouette recroquevillée et tremblante qu’il avait interpelée quelques instants plus tôt. Cette fille qui le menaçait restait une enfant, seule dans la nuit, sûrement grelottante de froid, peut-être terrorisée aussi, même si ce n’était pas l’image qu’elle lui transmettait actuellement. Il était un inconnu dans la pénombre, dans une ruelle sombre, et bien que loin d’être en position de force, si leurs rôles avaient été inversés, il aurait été terrifié. Il se surpris à continuer d’une voix soudainement plus calme, posée.
« J’aurais dû être dans le lit que j’aie la chance d’avoir alors que toi tu n’en as pas. J’aurais dû obéir à mon père, il butta sur le mot, et rester sagement à la maison. Au lieu de cela, je me retrouve perdu face à une gamine plus menaçante que moi, à me faire détrousser. Et toi tu es là, seule au milieu des rues, depuis combien de temps ? Comment se fait-il que ce soit moi qui aie eu droit à l’édredon de plumes et pas toi ? Pourquoi ma veste a-t-elle des boutons dorés, et pas la tienne ? Pourquoi portes-tu une robe et moi une culotte ? Tout aurait pu être différent. Tu aurais pu naître dans un château, et moi dans une prison. Il reprit son souffle, les yeux brillants. Le hasard en a décidé ainsi. C’est le hasard qui m’a donné mes boutons à moi et pas à toi. C’est injuste. Profondément injuste. Mais qu’y pouvons-nous ? Es-tu destinée à détrousser les gens toute ta vie, et moi à donner mes boutons dès que j’aperçois la pointe d’une dague ? Je n’espère pas. On ne choisit pas sa naissance, on ne choisit pas son nom, on ne choisit pas si l’on porte une robe ou une culotte. Mais c’est à nous de choisir ce que l’on en fera. C’est à toi de choisir, si tu veux te battre pour avoir ce que tu veux, ou si tu veux laisser les autres décider à ta place. »
Le jeune homme fit une pause, la regardant droit dans les yeux. Il avait l’impression de se parler à lui-même. Un coup de vent souleva leurs vêtements et leurs cheveux, chatouilla sa nuque. Il avala sa salive, puis repris.
« Je ne suis rien. Oh, certes, j’ai un nom prestigieux, je vis dans un château et je peux manger ce que je veux, chaque repas de la journée, chaque soir de la semaine. Pourtant je suis voué à suivre les pas de mon père comme un vulgaire chien, j’ai des parents si hauts-placés qu’ils n’ont pas le temps de voir leurs enfants, que je connais à peine. Si je me retrouvais livré à moi-même, je… je ne serais pas capable de survivre une journée, avoua-t-il honteusement. Je parie que toi, haute comme trois pommes avec ta dague et tes yeux qui lancent des éclairs, tu en sais mille fois plus que moi sur la vie, sur le monde. Je parie que si tu le voulais, je serais déjà mort. Je suis sûr que tu cours plus vite qu’un lapin, et que tu peux faire preuve d’une agilité hors du commun. Tu sais peut-être même cuisiner, ou faire le ménage, tu dois savoir quels sont les fruits bons à manger et connaître par cœur ce dédale de ruelles. Je suis à ta merci. Tu as le choix de ma vie, ou de ma mort. Alors de nous deux, qui est le plus riche ? Moi avec mes piécettes qui brillent et ne m’appartiennent même pas encore ou toi, que les épreuves ont forgée et rendue aussi forte ? C’est injuste. J’ai eu le confort et l’amour toute mon enfance, j’ai été choyé, alors que je devine que ce n’est pas ton cas. Tu ne peux changer le passé, mais tu peux décider de devenir une personne meilleure. Tu peux repartir avec mes boutons, ou m’égorger sur place, ou bien tu peux essayer de trouver un travail, te tourner vers tes amis, utiliser toutes ces choses que je suis certain, tu maîtrises, pour devenir une jeune femme brillante, pour devenir celle que tu as envie d’être. Tu n’as peut-être aucune famille, et c’est une grande tristesse, mais tu es libre, comme un oiseau. Tu veux partir ? Pars. Tu veux rester ici ? Alors reste. Tu veux me détrousser ? Vas-y. Qui t’en empêchera ? Tu fais ce que tu veux. Parce que ta pauvreté ta rendue libre et indépendante. Fais de tes faiblesses des forces, ne les laisse pas transformer tes forces en faiblesses. »
Nehalan s’arrêta. Pourquoi diable avait-il dit tout ça ? Il ne savait rien de sa vie, ne pouvait en deviner qu’une partie en regardant ses vêtements et sa posture. Pourtant il avait parlé avec son cœur. Il l’avait senti battre là, dans sa poitrine, tout le long de son discours. Il avait chaud, ses yeux brillaient et pour la première fois qu’il avait quitté la maison en début de soirée, il souriait. C’était la première fois qu’il parlait autant. Il s’était laissé glisser au fil de ses mots, avec une force nouvelle qui avait envahi chacun de ses membres. Il ne savait plus si c’était à cette inconnue dans la rue qu’il avait parlé, ou à lui-même. Il se sentait, empli d’une énergie nouvelle, réparatrice. Revenant à la fillette, il lui sourit.
« Tu peux aussi accepter mon aide, seulement si tu veux. »
Dans un geste de paix, il lui tendit la main, sans un regard pour la dague qui brillait toujours au-dessus de lui, comme une épée de Damoclès.
Nehalan De Torienel- Aristocratie
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Re: [12 Décembre 1597] Quand les angoisses se croisent
Cassandre s'amusait toujours à presser la lame contre sa joue, sans se soucier si ça risquait ou non de l'entailler. Le garçon en face d'elle blêmissait et craignait pour sa vie. Il fouillait ses poches, désespéré à trouver des pièces ou un objet de valeur à lui donner. Que c'était facile à menacer les petits bourgeois. Trop facile même. Il pâlissait de nez rien avoir. Quel idiot ! Il sortait sans rien sur lui, sans penser que peut-être il pourrait avoir un quelconque empêchement. L'argent, c'était important. Vital. Il permettait de régler tant de choses.
Elle éclata de rire en le voyant proposer ses boutons. Mais quel idiot ! Que ferait-elle de choses comme ça ? Mais elle adorait ce regard terrifié et son intonation apeuré. Il avait peur d'elle. Lui, bien né, tremblait devant une misérable. Quelle bonne blague ! Elle s'immobilisa, surprise, quand il proposa de l'inviter pour lui proposer de la nourrir. C'était.. gentil. Mais inutile. Elle haussa les épaules.
"Gaspille pas ta nourriture pour moi, p'tit gars. Je mange bien depuis quelques mois. Et j'ai une maison. Si t'as envie de recueillir un pauvre, va chercher chez les mendiants près des églises."
Elle ne prendrait jamais de la nourriture sans la mériter. Jamais. Bien d'autres gens en avaient plus besoin.
Puis, contre toute attente, le garçon commença à parler. A parler beaucoup pour ne rien dire. Pour dire des évidences. Il évoquait sa situation de riche et la comparait avec elle qui vivrait démunie dans les rues. Quel ennui ! La fillette soupira et se mit à bailler. I allait peut-être l'aider à s'endormir. Elle tourna la tête et fixa une brique qui se détachait dans le mur de la maison d'en face. Ses habitants en étaient-ils informés ? Ce point faible pourrait causer un début d'affaissement ? Elle soupira. L'autre parlait encore. Quand l'autre comptait au juste s'arrêter de causer ? Elle opina d'un air vague. Oui, la vie était injuste. Et alors ? Maintenant qu'i le disait, à quoi ça servit de développer davantage ? Il s'interrompit enfin. Il avait fini ? C'était pas trop tôt ! Elle poussa un long soupir en l'entendant reprendre et raconter sa belle petite vie de privilégié. Des parents absents ? Qui le voyaient peu ? Quel malheur ! Mais ils étaient quand même envie il pouvait les voir. Quel idiot ! Cassandre se décida à fermer son esprit. Le flux de ces bêtises lui tapaient au nerf et elle affirma les paupières, simulant de s'être endormie.
Soudain elle perçut un mouvement et ouvrit aussitôt les yeux. Il s'avança et tendit sa main. Elle le regarda et soupira.
"Ah, tu as enfin de bavasser ?"
Elle haussa les épaules, posant la tête contre les briques du mur.
"J'ai pas besoin d'aire. Pour le moment, j'ai un toit et des repas."
La seule chose qui aurait pu l'aider, c'est de remonter le temps. Pour organiser un plan et amener une remède Hyriel à son père. Mais ça, ça c'était impossible. Alors, elle n'avait plus besoin de rien.
"Et l'argent.. L'argent, je m'en fiche."
Elle éclata de rire en le voyant proposer ses boutons. Mais quel idiot ! Que ferait-elle de choses comme ça ? Mais elle adorait ce regard terrifié et son intonation apeuré. Il avait peur d'elle. Lui, bien né, tremblait devant une misérable. Quelle bonne blague ! Elle s'immobilisa, surprise, quand il proposa de l'inviter pour lui proposer de la nourrir. C'était.. gentil. Mais inutile. Elle haussa les épaules.
"Gaspille pas ta nourriture pour moi, p'tit gars. Je mange bien depuis quelques mois. Et j'ai une maison. Si t'as envie de recueillir un pauvre, va chercher chez les mendiants près des églises."
Elle ne prendrait jamais de la nourriture sans la mériter. Jamais. Bien d'autres gens en avaient plus besoin.
Puis, contre toute attente, le garçon commença à parler. A parler beaucoup pour ne rien dire. Pour dire des évidences. Il évoquait sa situation de riche et la comparait avec elle qui vivrait démunie dans les rues. Quel ennui ! La fillette soupira et se mit à bailler. I allait peut-être l'aider à s'endormir. Elle tourna la tête et fixa une brique qui se détachait dans le mur de la maison d'en face. Ses habitants en étaient-ils informés ? Ce point faible pourrait causer un début d'affaissement ? Elle soupira. L'autre parlait encore. Quand l'autre comptait au juste s'arrêter de causer ? Elle opina d'un air vague. Oui, la vie était injuste. Et alors ? Maintenant qu'i le disait, à quoi ça servit de développer davantage ? Il s'interrompit enfin. Il avait fini ? C'était pas trop tôt ! Elle poussa un long soupir en l'entendant reprendre et raconter sa belle petite vie de privilégié. Des parents absents ? Qui le voyaient peu ? Quel malheur ! Mais ils étaient quand même envie il pouvait les voir. Quel idiot ! Cassandre se décida à fermer son esprit. Le flux de ces bêtises lui tapaient au nerf et elle affirma les paupières, simulant de s'être endormie.
Soudain elle perçut un mouvement et ouvrit aussitôt les yeux. Il s'avança et tendit sa main. Elle le regarda et soupira.
"Ah, tu as enfin de bavasser ?"
Elle haussa les épaules, posant la tête contre les briques du mur.
"J'ai pas besoin d'aire. Pour le moment, j'ai un toit et des repas."
La seule chose qui aurait pu l'aider, c'est de remonter le temps. Pour organiser un plan et amener une remède Hyriel à son père. Mais ça, ça c'était impossible. Alors, elle n'avait plus besoin de rien.
"Et l'argent.. L'argent, je m'en fiche."
Re: [12 Décembre 1597] Quand les angoisses se croisent
Quand il s’arrêta, Nehalan se sentait libéré d’un poids. Il n’avait à aucun moment évoqué la scène qu’il avait pu contempler avec effarement plus tôt dans la soirée, mais il avait pu laisser filer ce qui alourdissait son cœur depuis son arrivée en ville. C’était la première fois qu’il en parlait à quelqu’un.
Ce quelqu’un qui n’en avait visiblement rien à faire de ce qu’il venait de lui dire. Elle avait un toit, elle avait à manger. Tant mieux pour elle. Sa remarque méprisante l’atteint droit au cœur. Son visage se ferma, et il pinça les lèvres. Ne serait-ce que trop demander qu’on lui témoigne un peu de respect ? Pas en raison de son nom ou de son titre, simplement parce que lui respectait les gens qu’il croisait. Personne ici n’avait acquis cette notion-là visiblement… Des enfants aux prêtres, aucun ne semblait vouloir le considérer à sa juste valeur. « P’tit gars ». Il allait lui en donner du p’tit gars ! Ce n’était pas sa faute s’il était de faible constitution !
Sa dernière phrase le ramena dans le présent. Il soupira. Cette fillette ne semblait pas au mieux de sa forme. Il s’assit contre le mur de la ruelle, sans se soucier de l’état qu’aurait sa culotte.
« Désolé. Je parle trop. »
Il ne savait pas trop quoi dire d’autre, sans la pousser à se fermer davantage. Il se rappela alors qu’elle tremblait quand il était arrivé. Il dégrafa sa pélerine avant de la lui tendre.
« Tu as froid ? »
Il allait ajouter quelque chose, quand il se rappela son air excédé. Il ne devait pas s’attirer ses foudres, ni oublier qu’elle restait armée.
Ce quelqu’un qui n’en avait visiblement rien à faire de ce qu’il venait de lui dire. Elle avait un toit, elle avait à manger. Tant mieux pour elle. Sa remarque méprisante l’atteint droit au cœur. Son visage se ferma, et il pinça les lèvres. Ne serait-ce que trop demander qu’on lui témoigne un peu de respect ? Pas en raison de son nom ou de son titre, simplement parce que lui respectait les gens qu’il croisait. Personne ici n’avait acquis cette notion-là visiblement… Des enfants aux prêtres, aucun ne semblait vouloir le considérer à sa juste valeur. « P’tit gars ». Il allait lui en donner du p’tit gars ! Ce n’était pas sa faute s’il était de faible constitution !
Sa dernière phrase le ramena dans le présent. Il soupira. Cette fillette ne semblait pas au mieux de sa forme. Il s’assit contre le mur de la ruelle, sans se soucier de l’état qu’aurait sa culotte.
« Désolé. Je parle trop. »
Il ne savait pas trop quoi dire d’autre, sans la pousser à se fermer davantage. Il se rappela alors qu’elle tremblait quand il était arrivé. Il dégrafa sa pélerine avant de la lui tendre.
« Tu as froid ? »
Il allait ajouter quelque chose, quand il se rappela son air excédé. Il ne devait pas s’attirer ses foudres, ni oublier qu’elle restait armée.
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Re: [12 Décembre 1597] Quand les angoisses se croisent
Il n'était dangereux ce garçon. Il n'avait aucune expérience de la vie et Cassandre devinait qu'elle saurait sans mal lui échapper s'il lui prenait l'envie de l'attaquer. Mais elle ne sentait aucune animosité de lui. Il n'avait aucune violence. Aucune colère. Elle le soupçonnait même de n'avoir jamais s'être battu. Elle le laissa s'asseoir contre le mur et rangea sa dague. Elle ne lui servait plus. Autant ne pas risquer de la perdre. Il tendit sa pèlerine mais elle la refusa.
"Garde-la , p'tit gars. le froid ne m'a jamais dérangé."
Elle tourna la tête vers lui et le fixa, ressentant une envie de parler.
"J'avais une famille autrefois. Nous avions une ferme. Nous vivions bien. Mais mon couillon de frère est un jour parti avec une partie des économies de nos pères. Et le printemps suivant, quand la grêle est venue, elle a détruit nos vignes. Et mon père n'a pas pu rembourser ses investissements. Mes deux sœurs sont parties en ville pour chercher un emploi. Dans l'espoir de gagner de l'argent. Elles sont devenues prostituées. Mais ça je l'ai su plus tard. Comme j'ai su plus tard qu'elles sont mortes de maladie. Et ça n'a n'a pas suffi. Le créancier est venu un jour. Il a fait arrêter mon père. Et il m'a chassé. J'ai erré longtemps pour arriver en ville. Puis, j'ai eu des amis. d'autres enfants des rues. Mais un jour j'ai e faim. trop faim. J'ai fait ce que je ne voulais pas faire : voler sur uné tal. Et un soldat m'a pris."
Elle releva la manche de sa robe pour poser la main sur la marque infâme. Son regard crachait sa haine.
"Je suis devenue esclave pour avoir voulu une pomme. Pour avoir eu faim. Tu connais le lupanar ?C'est là où on m'a vendu. Vendre une enfant de dix ans là-bas... quelle idée merveilleuse ! J'ai servi deux ans et demi comme servante. Je passais mes nuits à servir les clients. Puis, la journée, je dormais peu. je devais faire les ménage. Les courses. Les esclaves dans ce pays, c'est des outils. Tu en as chez toi ? Comment les regardes-tu ? Parles-tu avec eux ? Que sais-tu d'eux ?"
Elle poussa un soupir.
"Un esclave, c'est un meuble. Un meule mobile. Qu'on nourrit. mais ça reste un meuble. Et s'il embêtant, on le revend ou on demande son exécution."
"Garde-la , p'tit gars. le froid ne m'a jamais dérangé."
Elle tourna la tête vers lui et le fixa, ressentant une envie de parler.
"J'avais une famille autrefois. Nous avions une ferme. Nous vivions bien. Mais mon couillon de frère est un jour parti avec une partie des économies de nos pères. Et le printemps suivant, quand la grêle est venue, elle a détruit nos vignes. Et mon père n'a pas pu rembourser ses investissements. Mes deux sœurs sont parties en ville pour chercher un emploi. Dans l'espoir de gagner de l'argent. Elles sont devenues prostituées. Mais ça je l'ai su plus tard. Comme j'ai su plus tard qu'elles sont mortes de maladie. Et ça n'a n'a pas suffi. Le créancier est venu un jour. Il a fait arrêter mon père. Et il m'a chassé. J'ai erré longtemps pour arriver en ville. Puis, j'ai eu des amis. d'autres enfants des rues. Mais un jour j'ai e faim. trop faim. J'ai fait ce que je ne voulais pas faire : voler sur uné tal. Et un soldat m'a pris."
Elle releva la manche de sa robe pour poser la main sur la marque infâme. Son regard crachait sa haine.
"Je suis devenue esclave pour avoir voulu une pomme. Pour avoir eu faim. Tu connais le lupanar ?C'est là où on m'a vendu. Vendre une enfant de dix ans là-bas... quelle idée merveilleuse ! J'ai servi deux ans et demi comme servante. Je passais mes nuits à servir les clients. Puis, la journée, je dormais peu. je devais faire les ménage. Les courses. Les esclaves dans ce pays, c'est des outils. Tu en as chez toi ? Comment les regardes-tu ? Parles-tu avec eux ? Que sais-tu d'eux ?"
Elle poussa un soupir.
"Un esclave, c'est un meuble. Un meule mobile. Qu'on nourrit. mais ça reste un meuble. Et s'il embêtant, on le revend ou on demande son exécution."
Re: [12 Décembre 1597] Quand les angoisses se croisent
La fillette tremblait quand il était arrivé. Soit elle avait froid, soit elle n’allait pas bien, et c’était sans doute un savant mélange des deux. Il ne la reverrait peut-être jamais, mais il se sentait responsable d’elle. Elle avait besoin de chaleur. Le jeune homme voulu lui tendre sa pélerine, mais elle la refusa. Il secoua la tête, et la fourra entre ses bras. Ce n’était pas une question de commodité.
"Garde-là. Il ne faudrait pas que tu tombes malades. Si tu n’en veux plus, tu n’auras qu’à la donner à quelqu’un qui en a besoin. " Il s’arrêta un instant, puis se permit de lui rappeler qu’il n’était pas "p’tit gars". "Et je m’appelle Nehalan. " Il ponctua sa phrase d’un sourire, pour en retirer toute animosité.
Elle se tourna alors vers lui, et se mit à parler, elle qui lui avait clairement fait comprendre qu’elle n’aimait pas les longs discours. Mais ce n’était pas le même type de long discours. Parce qu’il avait parlé de valeurs abstraites, sans cesser de se répéter, alors qu’elle lui racontait son histoire. A lui, un inconnu rencontré au beau milieu de la nuit, un soir de décembre.
Sa voix avait tellement changé. De menaçante, elle était devenue insolente, et elle retrouvait ce ton innocent qui correspondait si bien aux enfants. Il ne s’en trouva que plus effaré, à l’entende des horreurs qu’elle débitait, des injures qui lui venaient naturellement, de cette haine dans ses mots. Comment pouvait-on infliger de si terribles choses, à une enfant si jeune ? De quelles horreurs n’avait-elle pas encore parlé ? Il aurait voulu l’aider, la réconforter, faire n’importe quoi plutôt que de voir cette histoire se dérouler devant lui sans pouvoir rien y faire. Il aurait voulu rembourser les dettes de son père, ou…ou réprimander le créancier, ou même l’adopter, la recueillir ! Tout plutôt que de la laisser vivre de pareilles épreuves.
Un mouvement lui fit baisser la tête. Elle remontait une des manches de sa robe. Son cœur manqua un battement. Au creux de son petit poignet, un M boursoufflé dévorait sa chair infantile. L’esclavage. Pour une pomme. La nuit riait autour d’eux de ce sort infâme. Une infante. Elle avait dix ans ! Dix ans ! Et ces ténèbres qui narguaient son poignet blanc, exposé à la vue de tous ! Même si elle était un jour affranchie, elle resterait à jamais une esclave. Tous les vêtements du monde, ne suffiraient pas à cacher cette morsure immuable.
"Je suis désolé. Je suis tellement désolé…"
"Tu connais le Lupanar ?" Il acquiesça d’un hochement de tête. La noisette devint noix. Un endroit de débauche, où il ne voulait plus jamais mettre les pieds. Et elle, qui n’avait que dix ans, qui venait de perdre sa famille, d’être réduite en esclavage, on l’avait envoyé là-bas ? Elle n’y avait pas seulement travaillé, elle avait perdu son innocence, cette candeur qui habite chaque mot des enfants. Ils l’avaient détruite. A cause d’eux, elle avait dû grandir trop vite, être confrontée à des choses… des choses d’adultes. A son âge, les fillettes faisaient des couronnes de fleurs, elles ne servaient pas dans des maisons de plaisir ! Il avait honte. Tellement honte d’être affilié à l’un de ceux qui profitaient des services de ces femmes en détresse. Tellement honte de se dire que son père avait peut-être déjà croisé cette enfant, au Lupanar, et n’avait daigné lui adresser même un regard, alors qu’il le considérait lui, comme une vase de porcelaine !
"Mes parents ne possèdent pas d’esclaves. Je ne sais pas pourquoi. "Il aurait pu s’en tenir là, mais elle lui demandait son avis sur la question. "Je crois que…Je crois que les esclaves restent des êtres humains. Tu as deux pieds, moi aussi. Nous avons tous deux un nez et des oreilles aussi. En bref : nous sommes pareil. Bien sûr, entre tous les Hommes, il y a des différences, mais je suis sûr que tu es assez intelligente pour avoir saisi. Si les esclaves sont des Hommes, alors on ne devrait pas les rabaisser à un rang inférieur. Je pense que… l’esclavage (un temps) va à l’encontre de la Nature. La Nature, ou Dieu, nous à fait tous identiques, il n’est donc pas de raison pour que certains soient supérieurs à d’autres, je suppose. "
"Garde-là. Il ne faudrait pas que tu tombes malades. Si tu n’en veux plus, tu n’auras qu’à la donner à quelqu’un qui en a besoin. " Il s’arrêta un instant, puis se permit de lui rappeler qu’il n’était pas "p’tit gars". "Et je m’appelle Nehalan. " Il ponctua sa phrase d’un sourire, pour en retirer toute animosité.
Elle se tourna alors vers lui, et se mit à parler, elle qui lui avait clairement fait comprendre qu’elle n’aimait pas les longs discours. Mais ce n’était pas le même type de long discours. Parce qu’il avait parlé de valeurs abstraites, sans cesser de se répéter, alors qu’elle lui racontait son histoire. A lui, un inconnu rencontré au beau milieu de la nuit, un soir de décembre.
Sa voix avait tellement changé. De menaçante, elle était devenue insolente, et elle retrouvait ce ton innocent qui correspondait si bien aux enfants. Il ne s’en trouva que plus effaré, à l’entende des horreurs qu’elle débitait, des injures qui lui venaient naturellement, de cette haine dans ses mots. Comment pouvait-on infliger de si terribles choses, à une enfant si jeune ? De quelles horreurs n’avait-elle pas encore parlé ? Il aurait voulu l’aider, la réconforter, faire n’importe quoi plutôt que de voir cette histoire se dérouler devant lui sans pouvoir rien y faire. Il aurait voulu rembourser les dettes de son père, ou…ou réprimander le créancier, ou même l’adopter, la recueillir ! Tout plutôt que de la laisser vivre de pareilles épreuves.
Un mouvement lui fit baisser la tête. Elle remontait une des manches de sa robe. Son cœur manqua un battement. Au creux de son petit poignet, un M boursoufflé dévorait sa chair infantile. L’esclavage. Pour une pomme. La nuit riait autour d’eux de ce sort infâme. Une infante. Elle avait dix ans ! Dix ans ! Et ces ténèbres qui narguaient son poignet blanc, exposé à la vue de tous ! Même si elle était un jour affranchie, elle resterait à jamais une esclave. Tous les vêtements du monde, ne suffiraient pas à cacher cette morsure immuable.
"Je suis désolé. Je suis tellement désolé…"
"Tu connais le Lupanar ?" Il acquiesça d’un hochement de tête. La noisette devint noix. Un endroit de débauche, où il ne voulait plus jamais mettre les pieds. Et elle, qui n’avait que dix ans, qui venait de perdre sa famille, d’être réduite en esclavage, on l’avait envoyé là-bas ? Elle n’y avait pas seulement travaillé, elle avait perdu son innocence, cette candeur qui habite chaque mot des enfants. Ils l’avaient détruite. A cause d’eux, elle avait dû grandir trop vite, être confrontée à des choses… des choses d’adultes. A son âge, les fillettes faisaient des couronnes de fleurs, elles ne servaient pas dans des maisons de plaisir ! Il avait honte. Tellement honte d’être affilié à l’un de ceux qui profitaient des services de ces femmes en détresse. Tellement honte de se dire que son père avait peut-être déjà croisé cette enfant, au Lupanar, et n’avait daigné lui adresser même un regard, alors qu’il le considérait lui, comme une vase de porcelaine !
"Mes parents ne possèdent pas d’esclaves. Je ne sais pas pourquoi. "Il aurait pu s’en tenir là, mais elle lui demandait son avis sur la question. "Je crois que…Je crois que les esclaves restent des êtres humains. Tu as deux pieds, moi aussi. Nous avons tous deux un nez et des oreilles aussi. En bref : nous sommes pareil. Bien sûr, entre tous les Hommes, il y a des différences, mais je suis sûr que tu es assez intelligente pour avoir saisi. Si les esclaves sont des Hommes, alors on ne devrait pas les rabaisser à un rang inférieur. Je pense que… l’esclavage (un temps) va à l’encontre de la Nature. La Nature, ou Dieu, nous à fait tous identiques, il n’est donc pas de raison pour que certains soient supérieurs à d’autres, je suppose. "
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Re: [12 Décembre 1597] Quand les angoisses se croisent
Cassandre laissa la pèlerine sur le sol. S'il n'en avait pas besoin, elle non plus. Un mendiant ou un enfant des rues la découvrirait assez vite. Elle eut un sourire insolent sur une maladie éventuelle.
"Même si je tombe malade, je guérirais. Je suis amie avec le plus grand guérisseur de ce monde. Il s'appelle Hyriel. Il n'y a aucune maladie qu'il ne puisse pas vaincre et aucune remède qu'il ne sache pas. Il sait tout. Absolument tout. Et il peut tout faire."
Il lui donna son nom. Elle était certaine que ce soit le sien. Il n'avait pas la sagesse de comprendre le danger de fournir son identité à un inconnu. Au moins, il ne le disait pas entier. Juste le prénom.
"Moi, c'est Charlotte."
Elle aimait bien ce prénom, déjà utilisé quelques mois plus tôt avec ses premiers amis.
"Puis, je ne suis pas une enfant. J'ai treize ans. Depuis une heure exactement."
Elle le fixa avec amusement, les yeux brillants, défiant l'autorité.
"T'as compris, p'tit gars" ?
Elle ne comptait pas l'abandonner ce surnom.
Finalement, Cassandre se sentit peu après à lui révéler quelques détails de son existence. De l'informer sur la réalité de ce monde. Elle secoua les épaules à ses excuses avec nonchalance.
"C'est ta faute ? Non. alors pourquoi tu t'excuses ?"
Il avait eu l'air pensif à l'évocation du lupanar. Comme si ça le gênait. Elle eut un sourire narquois, et s'exclama :
"Tu n'es jamais allé dans ce genre d'établissement, pas vrai ? T'es puceau alors, hein ! Tu veux que je te donne quelques cours ? la sexualité, contrairement à ce que les curés disent, c'est un truc normal, comme de manger ou respirer. Une fois adulte, le, corps a besoin de ça. Toi aussi, ça t'arrivera quand tu cesseras d'être un enfant."
Elle réprima un rire et observa tranquillement Nehalan. Allait-il rougir? ou paniquer ? Son instinct lui soufflait que sa réaction serait encore plus drôle que celle de Sylvère.
Cassandre poursuivit son récit jusqu'à poser cette question sur comment Nehalan traitait les esclaves de sa famille. Sa réponse la surprit. Comment ça ils n'en avaient pas ? Il sentait pourtant le noble et les nobles ça avaient tous des esclaves. C'était étrange, ça. Il recommença à parler pour ne rien dire. Décidément, c'est fou comme il pouvait être bavard ! Mais ça ne dura pas heureusement aussi longtemps que la dernière fois. Pour toute réponse, elle eut un haussement des épaules.
"Les hommes aiment dominer d'autres hommes. C'est comme ça. Ils se sentent puissant comme ça."
Elle se décida à poursuivre son histoire. Il fallait bien l'instruire le gamin.
"Je ne suis plus au lupanar. Quelques mois plus tôt, y a une descente de police et les patrons ont été arrêtés. Une prostituée a repris l'établissement et s'est débarrassé des esclaves."
Son esprit chercha rapidement une idée pour désigner un lieu où elle aurait des informations mais sans que Nehalan puisse remonter à elle. Elle se rappela d'un ancien enfant des rues qui avait trouvé une place d'apprenti, à l'autre bout de la ville. Si le p'tit gars se présentait, il lui raconterait tout.
"C'est une boulangère, m'dame Denise, qui m'a récupéré. Elle a sa boutique dans la rue du Moulin. Tu vois où ? Elle est gentille mais a des des problèmes de santé. Elle est partie cette semaine se soigner. Alors moi j'ai du temps pour traîner comme ça."
Allait-il demander une Charlotte à cette fameuse boulangerie ? Son copain le lui dira et ils rigoleraient bien si ça se produisait.
"Même si je tombe malade, je guérirais. Je suis amie avec le plus grand guérisseur de ce monde. Il s'appelle Hyriel. Il n'y a aucune maladie qu'il ne puisse pas vaincre et aucune remède qu'il ne sache pas. Il sait tout. Absolument tout. Et il peut tout faire."
Il lui donna son nom. Elle était certaine que ce soit le sien. Il n'avait pas la sagesse de comprendre le danger de fournir son identité à un inconnu. Au moins, il ne le disait pas entier. Juste le prénom.
"Moi, c'est Charlotte."
Elle aimait bien ce prénom, déjà utilisé quelques mois plus tôt avec ses premiers amis.
"Puis, je ne suis pas une enfant. J'ai treize ans. Depuis une heure exactement."
Elle le fixa avec amusement, les yeux brillants, défiant l'autorité.
"T'as compris, p'tit gars" ?
Elle ne comptait pas l'abandonner ce surnom.
Finalement, Cassandre se sentit peu après à lui révéler quelques détails de son existence. De l'informer sur la réalité de ce monde. Elle secoua les épaules à ses excuses avec nonchalance.
"C'est ta faute ? Non. alors pourquoi tu t'excuses ?"
Il avait eu l'air pensif à l'évocation du lupanar. Comme si ça le gênait. Elle eut un sourire narquois, et s'exclama :
"Tu n'es jamais allé dans ce genre d'établissement, pas vrai ? T'es puceau alors, hein ! Tu veux que je te donne quelques cours ? la sexualité, contrairement à ce que les curés disent, c'est un truc normal, comme de manger ou respirer. Une fois adulte, le, corps a besoin de ça. Toi aussi, ça t'arrivera quand tu cesseras d'être un enfant."
Elle réprima un rire et observa tranquillement Nehalan. Allait-il rougir? ou paniquer ? Son instinct lui soufflait que sa réaction serait encore plus drôle que celle de Sylvère.
Cassandre poursuivit son récit jusqu'à poser cette question sur comment Nehalan traitait les esclaves de sa famille. Sa réponse la surprit. Comment ça ils n'en avaient pas ? Il sentait pourtant le noble et les nobles ça avaient tous des esclaves. C'était étrange, ça. Il recommença à parler pour ne rien dire. Décidément, c'est fou comme il pouvait être bavard ! Mais ça ne dura pas heureusement aussi longtemps que la dernière fois. Pour toute réponse, elle eut un haussement des épaules.
"Les hommes aiment dominer d'autres hommes. C'est comme ça. Ils se sentent puissant comme ça."
Elle se décida à poursuivre son histoire. Il fallait bien l'instruire le gamin.
"Je ne suis plus au lupanar. Quelques mois plus tôt, y a une descente de police et les patrons ont été arrêtés. Une prostituée a repris l'établissement et s'est débarrassé des esclaves."
Son esprit chercha rapidement une idée pour désigner un lieu où elle aurait des informations mais sans que Nehalan puisse remonter à elle. Elle se rappela d'un ancien enfant des rues qui avait trouvé une place d'apprenti, à l'autre bout de la ville. Si le p'tit gars se présentait, il lui raconterait tout.
"C'est une boulangère, m'dame Denise, qui m'a récupéré. Elle a sa boutique dans la rue du Moulin. Tu vois où ? Elle est gentille mais a des des problèmes de santé. Elle est partie cette semaine se soigner. Alors moi j'ai du temps pour traîner comme ça."
Allait-il demander une Charlotte à cette fameuse boulangerie ? Son copain le lui dira et ils rigoleraient bien si ça se produisait.
Re: [12 Décembre 1597] Quand les angoisses se croisent
Elle posa la pélerine dans la boue en arguant qu’elle connaissait un bon guérisseur. Comme si cela signifiait qu’on pouvait tomber malade ! Ce n’était pas parce qu’on savait soigner quelque chose qu’on ne devait pas s’en protéger ! Et dire qu’il ne pouvait plus récupérer son vêtement, maintenant qu’il le lui avait donné. Il avait froid lui. Quel idiot. Et elle continuait de l’appeler p’tit gars. Alors qu’elle n’avait que treize ans, et lui 17. Elle était encore une enfant, et lui, il était presque un adulte. Cette petite arrogante commençait sérieusement à l’agacer. Elle ne l’avait même pas remercié pour son cadeau. Il s’efforça de répondre d’une voix douce. Nul besoin d’envenimer la situation, alors qu’il avait réussi à la faire ranger son arme.
"Et bien dans ce cas, je te souhaite un joyeux anniversaire Charlotte. Moi, j’ai dix-sept ans. " Pourvu que ce petit ajout lui mette un peu de plomb dans la cervelle. Elle lui devait un respect légitime.
La petite se mit à lui raconter son histoire, si terrible qu’un mot d’excuse lui échappa. Il secoua la tête à sa réponse sèche. Visiblement, vivre dans la rue en avait fait une sacrée tête brûlée. "C’est une question de politesse, pour dire que…que l’on trouve cela injuste, qu’on trouve cela regrettable, "crut-il bon d’expliquer. Elle continua de débiter ce qui lui était arrivé, sous son oreille attentive. Le Lupanar. On l’avait envoyée au Lupanar. Au Lupanar il y avait son… il y avait son traître de père.
"Tu n’es jamais allé dans ce genre d’établissement pas vrai ? T’es puceau alors, hein ? Tu veux que je te donne quelques cours ? La sexualité, contrairement à ce que les curés disent, c’est un truc normal, comme de manger ou respirer. Une fois adulte, le corps a besoin de ça. Toi aussi, ça t’arrivera quand tu cesseras d’être un enfant."
Nehalan poussa un petit cri outré. Comment, comment se permettait-elle ce genre de propos parfaitement déplacés ! Et…et puceau, qu’est-ce que ça voulait dire ? Il n’allait certainement pas lui demander. De toute façon il était sûr que c’était faux. Elle voulait lui donner des cours. De quoi ? La réponse arriva bien vite. Il senti ses joues chauffer. Cette gamine voulait lui donner des cours de… de sexualité. Comment comptait-elle s’y prendre au juste ? A cette pensée, son visage vira à l’écarlate. Il avait chaud tout à coup. Terriblement chaud. Mais pour qui se prenait-elle ? Ce genre de choses, on le gardait pour le soir du mariage. C’était le protocole. Et il était hors de question qu’il l’épouse elle. A cette idée, un grand frisson le parcouru. Il fit une grimace. Il ne voulait épouser personne en réalité. Ou du moins, il n’y était pas opposé, mais serait-il réellement obligé de…enfin de…de… se dévêtir ? Et son épouse aussi elle devrait le faire ? Oh non, non, non. Les femmes étaient bien plus jolies avec des robes. Pourquoi leur enlever de si beaux atours ? Cela n’avait pas de sens. C’était décidé, s’il se mariait, il lui laisserait sa belle robe. Il tenta de reprendre contenance pour lui répondre.
"Bon. Je…c’est faux. J’y suis déjà allé, pas plus tard que ce soir. "Elle n’avait pas besoin de savoir qu’il n’y était pas entré. "Et je ne suis plus un enfant. Toi tu es une enfant, moi je… je suis presque un homme maintenant. J’ai l’âge de me marier."
Heureusement pour lui, la conversation repris un cours plus sérieux et surtout moins glissant. Ce ton fataliste dans sa voix à la mention des esclaves l’attrista. Combien d’horreurs avait-elle subies pour en arriver à ne plus rien espérer de la vie ? Il la laissa poursuivre sans l’interrompre. Il ne savait absolument pas où était cette "rue du Moulin" mais il nota tout de même l’adresse dans son esprit, associée au prénom de Charlotte. Si un jour il trouvait une solution pour lui venir en aide, il saurait où la trouver.
Un long silence s’installa. Il ne savait que dire après une histoire aussi lourde. Qu’avait-il à raconter lui ? Que des choses dont elle se gausserai. Il n’était guère d’humeur à se faire moquer. Et puis la petite bavarde ne semblait guère apprécier l’écouter parler. Il laissa donc le silence les envelopper, et se concentra sur les bruits de la nuit, soufflant parfois des nuages de buées. Il ne devrait pas trop traîner à rentrer, sinon il finirait par attraper la mort. Et Monsieur votre père saurait alors qu’il était sorti.
"Et bien dans ce cas, je te souhaite un joyeux anniversaire Charlotte. Moi, j’ai dix-sept ans. " Pourvu que ce petit ajout lui mette un peu de plomb dans la cervelle. Elle lui devait un respect légitime.
La petite se mit à lui raconter son histoire, si terrible qu’un mot d’excuse lui échappa. Il secoua la tête à sa réponse sèche. Visiblement, vivre dans la rue en avait fait une sacrée tête brûlée. "C’est une question de politesse, pour dire que…que l’on trouve cela injuste, qu’on trouve cela regrettable, "crut-il bon d’expliquer. Elle continua de débiter ce qui lui était arrivé, sous son oreille attentive. Le Lupanar. On l’avait envoyée au Lupanar. Au Lupanar il y avait son… il y avait son traître de père.
"Tu n’es jamais allé dans ce genre d’établissement pas vrai ? T’es puceau alors, hein ? Tu veux que je te donne quelques cours ? La sexualité, contrairement à ce que les curés disent, c’est un truc normal, comme de manger ou respirer. Une fois adulte, le corps a besoin de ça. Toi aussi, ça t’arrivera quand tu cesseras d’être un enfant."
Nehalan poussa un petit cri outré. Comment, comment se permettait-elle ce genre de propos parfaitement déplacés ! Et…et puceau, qu’est-ce que ça voulait dire ? Il n’allait certainement pas lui demander. De toute façon il était sûr que c’était faux. Elle voulait lui donner des cours. De quoi ? La réponse arriva bien vite. Il senti ses joues chauffer. Cette gamine voulait lui donner des cours de… de sexualité. Comment comptait-elle s’y prendre au juste ? A cette pensée, son visage vira à l’écarlate. Il avait chaud tout à coup. Terriblement chaud. Mais pour qui se prenait-elle ? Ce genre de choses, on le gardait pour le soir du mariage. C’était le protocole. Et il était hors de question qu’il l’épouse elle. A cette idée, un grand frisson le parcouru. Il fit une grimace. Il ne voulait épouser personne en réalité. Ou du moins, il n’y était pas opposé, mais serait-il réellement obligé de…enfin de…de… se dévêtir ? Et son épouse aussi elle devrait le faire ? Oh non, non, non. Les femmes étaient bien plus jolies avec des robes. Pourquoi leur enlever de si beaux atours ? Cela n’avait pas de sens. C’était décidé, s’il se mariait, il lui laisserait sa belle robe. Il tenta de reprendre contenance pour lui répondre.
"Bon. Je…c’est faux. J’y suis déjà allé, pas plus tard que ce soir. "Elle n’avait pas besoin de savoir qu’il n’y était pas entré. "Et je ne suis plus un enfant. Toi tu es une enfant, moi je… je suis presque un homme maintenant. J’ai l’âge de me marier."
Heureusement pour lui, la conversation repris un cours plus sérieux et surtout moins glissant. Ce ton fataliste dans sa voix à la mention des esclaves l’attrista. Combien d’horreurs avait-elle subies pour en arriver à ne plus rien espérer de la vie ? Il la laissa poursuivre sans l’interrompre. Il ne savait absolument pas où était cette "rue du Moulin" mais il nota tout de même l’adresse dans son esprit, associée au prénom de Charlotte. Si un jour il trouvait une solution pour lui venir en aide, il saurait où la trouver.
Un long silence s’installa. Il ne savait que dire après une histoire aussi lourde. Qu’avait-il à raconter lui ? Que des choses dont elle se gausserai. Il n’était guère d’humeur à se faire moquer. Et puis la petite bavarde ne semblait guère apprécier l’écouter parler. Il laissa donc le silence les envelopper, et se concentra sur les bruits de la nuit, soufflant parfois des nuages de buées. Il ne devrait pas trop traîner à rentrer, sinon il finirait par attraper la mort. Et Monsieur votre père saurait alors qu’il était sorti.
Nehalan De Torienel- Aristocratie
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Re: [12 Décembre 1597] Quand les angoisses se croisent
Cassandre s'amusa de la mine du garçon à s'offusquer du surnom et de ce souci à rappeler son âge. Il n'aimait pas ça du tout se faire appeler p'tit gars. Quel dommage !
"C'est juste un jour comme un autre un anniversaire."
Elle ruait ouvertement de l'entendre affirmer son âge. Il avait dix-sept ans ? La belle affaire ! Elle en savait bien plus que lui et pouvait faire plus de choses ! Il s'excusait même pour des broutilles et s'en justifiait. elle haussa les épaules.
"Moi, je vois pas l'intérêt. On s'excuse quand on est responsable de quelque chose. Sinon c'est des paroles inutiles."
Cassandre se permit ensuite cette plaisanterie et éclata de rire de constater que Nehalan fut aussi mal à l'aise. Il poussa un cri, rougit... Tout en lui démontrait le puceau. Il lui mentait même en affirmant s'être rendu ce soir au lupanar.
"C'est pas beau de mentir, ta maman te l'a pas dit ?"
La fillette se rapprocha et sentit l'arôme du jeune homme.
"Tu ne sens que ton odeur, une douce odeur de fraises, très légère, agréable. Il n'y a pas en toi cette odeur épicée que les prostituées dégagent. Et puis, c'est pas parce que t'as dix-sept as que t'es un homme, tu sais ! En plus, être un enfant, c'est bien mieux ! T'as pas de responsabilités ! Les adultes te laissent plus ou moins tranquille, il faut juste savoir obéir comme ils veulent ou au moins le prétendre. Alors qu'être adulte, il y a n tas de choses à gérer. Des choses compliqués. Et puis le mariage... t'sa envie de te marier, toi ? Le mariage, c'est juste pour affirmer son pouvoir, pour prendre une femme et lui faire des enfants. Bon, il y a qui se marient par amour... mais au final, ils font que faire des enfants."
Non, ça, elle se marierait pas, elle, ou alors elle devrait être très amoureuse et sûre de son mari. Et surtout, il ne lui ferait pas d'enfant. Jamais. Et puis, de toute façon, il ne la toucherait pas. S'il voulait se vider, il irait voir les prostituées des bordels.
Cassandre se décida à raconter al fin de l'histoire tout en modifiant quelques précisions avant de ne rien dévoiler sur sa véritable identité. Un silence s'installait entre eux. Il ne disait plus rie. Ce n'était pas normal, ça. Elle se tourna vers Nehalan et posa la main sur son front.
"Y'es malade ? Pourquoi tu parles plus ?"
"C'est juste un jour comme un autre un anniversaire."
Elle ruait ouvertement de l'entendre affirmer son âge. Il avait dix-sept ans ? La belle affaire ! Elle en savait bien plus que lui et pouvait faire plus de choses ! Il s'excusait même pour des broutilles et s'en justifiait. elle haussa les épaules.
"Moi, je vois pas l'intérêt. On s'excuse quand on est responsable de quelque chose. Sinon c'est des paroles inutiles."
Cassandre se permit ensuite cette plaisanterie et éclata de rire de constater que Nehalan fut aussi mal à l'aise. Il poussa un cri, rougit... Tout en lui démontrait le puceau. Il lui mentait même en affirmant s'être rendu ce soir au lupanar.
"C'est pas beau de mentir, ta maman te l'a pas dit ?"
La fillette se rapprocha et sentit l'arôme du jeune homme.
"Tu ne sens que ton odeur, une douce odeur de fraises, très légère, agréable. Il n'y a pas en toi cette odeur épicée que les prostituées dégagent. Et puis, c'est pas parce que t'as dix-sept as que t'es un homme, tu sais ! En plus, être un enfant, c'est bien mieux ! T'as pas de responsabilités ! Les adultes te laissent plus ou moins tranquille, il faut juste savoir obéir comme ils veulent ou au moins le prétendre. Alors qu'être adulte, il y a n tas de choses à gérer. Des choses compliqués. Et puis le mariage... t'sa envie de te marier, toi ? Le mariage, c'est juste pour affirmer son pouvoir, pour prendre une femme et lui faire des enfants. Bon, il y a qui se marient par amour... mais au final, ils font que faire des enfants."
Non, ça, elle se marierait pas, elle, ou alors elle devrait être très amoureuse et sûre de son mari. Et surtout, il ne lui ferait pas d'enfant. Jamais. Et puis, de toute façon, il ne la toucherait pas. S'il voulait se vider, il irait voir les prostituées des bordels.
Cassandre se décida à raconter al fin de l'histoire tout en modifiant quelques précisions avant de ne rien dévoiler sur sa véritable identité. Un silence s'installait entre eux. Il ne disait plus rie. Ce n'était pas normal, ça. Elle se tourna vers Nehalan et posa la main sur son front.
"Y'es malade ? Pourquoi tu parles plus ?"
Re: [12 Décembre 1597] Quand les angoisses se croisent
Non seulement cette petite Charlotte était une sacrée tête brûlée, mais elle n’avait aucune notion de politesse. Elle ne comprenait pas qu’on lui souhaite son anniversaire, ni son mot d’excuse. Elle ne comprenait pas ses explications. Il réalisait à quel point il était bien loti. A sa place, il n’aurait peut-être pas compris non plus. Le jeune homme se contenta donc de secouer discrètement la tête, mais n’insista pas. Cela ne valait pas le coup de débattre des heures durant pour de pareilles bêtises. Il y avait bien plus important. Comme lui prouver qu’elle avait tors à propos de ces histoires de Lupanar.
"Je ne mens pas. J’en viens. " La petite se pencha alors vers lui. Il senti son souffle chaud dans son cou et de pu empêcher un mouvement de recul gêné. Il sentait la fraise. Allons bon. Dis comme ça, on aurait dit qu’il se parfumait tous les matins. Il ne put cependant que remarquer la précision de son odorat. Il lui répondit avec un sourire malicieux, cette fois-ci il était sûr de l’avoir prise à son propre jeu. "Qui t’as dit que j’y étais entré ? "
Il lui sourit, fier de son coup. Elle se mit ensuite à parler de son âge. Il n’était pas un homme. C’en devenait vexant au bout d’un moment, tous ces gens qui le prenaient pour un enfant ! Il n’était pas très costaud, certes, mais il pensait qu’il dégageait une certaine maturité tout de même. Il se retint de tout commentaire, et se concentra sur la suite. Elle pensait que tous les enfants étaient libres. Si seulement. Il plongea son regard dans les étoiles avant de lui répondre.
"Tu dis ça, petite, c’est parce que tu n’est pas née noble. Je ne vais pas me plaindre de tous les privilèges que ce statut m’octroie, ni même d’avoir eu accès à une excellent éducation mais… je peux t’assurer que toute mon enfance, et même encore aujourd’hui, je ne fais pas ce que je veux. Je suis obligé de leur obéir. Mon emploi du temps est soigneusement calculé, je n’ai de temps libre que le dimanche après-midi. Le reste du temps je dois étudier, ou suivre mon père là il me le demande, même si cela n’arrive guère souvent. "Il soupira. "Je n’ai pas non plus très envie de me marier, mais je préfère me faire à l’idée que c’est un devoir dont je devrais m’acquitter tôt ou tard. Je garde seulement l’espoir que, le jour où l’on me verra comme un adulte, je pourrais enfin être libre."
Il écouta la fin de son histoire en silence, sans ajouter quoi que ce soit. Il préféra se laisser envelopper par le silence. Il n’avait rien à dire d’autre de toute façon. Pourquoi parler dans ce cas ? Les étoiles comprenaient son silence. La jeune Charlotte, elle, sembla inquiète. Il ne put s’empêcher d’éclater de rire à sa remarque. Elle lui avait clairement signifié qu’elle n’aimait pas l’entendre parler, et là, elle voulait de nouveau qu’il parle ?
"Je ne suis pas malade rassure-toi. Ou pas de ça en tout cas. Mais je n’ai rien à dire qui vaille le coup d’être raconté. Dans ces cas-là, je crois qu’il vaut mieux se taire, tu ne crois pas ? Si tu veux entendre ma petite vie de nobliaux sans intérêt, tu peux me le dire. J’ai cependant cru comprendre que tu n’en avais pas grand-chose à faire. "
Il tourna de nouveau son regard vers les étoiles, la tête appuyée contre le mur de briquettes. Cette gamine était un sacré numéro.
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Re: [12 Décembre 1597] Quand les angoisses se croisent
Cassandre fronça le nez. c'était que le petit gars se rebellait et montrait du caractère. Il n'en était pas à mordre. Il restait un gentil petit chien docile, remuant, joyeux, qui ne pensait pas du tout à mordre. Elle répondit sans paraître impressionnée.
"Normalement, les hommes qui disent y aller, ils en ressentent de la fierté. Comme si c'était glorieux de posséder une femme. parce qu'ils ont les moyens de le faire. Et certains aiment bien le faire croire qu'ils y ont. même quand ils peuvent pas. C'est prestigieux."
C'était juste ça la vie. Il fallait être vu. Avoir du pouvoir et de l'argent. Et le montrer. Nehalan ne semblait pas encore le comprendre. Il était trop jeune. Quoique... A son âge, son père l'avait jamais emmené ? Elle avait vu souvent des pères mener leur fils, parfois à peine pubère, pour leur apprendre les choses de la vie et devenir un homme. pour leur apprendre commentaire un héritier aussi.
"Alors, t'es juste passé devant la fenêtre, c'st ça Et t'as été choqué ?"
Elle éclata joyeusement de rire. Quelle bonne blague ! Dans la salle principale, il n'avait rien pu voir de si choquant. Une étreinte, des baisers, mais rien qui ne soit particulièrement indécent. Il ne s'offusquait quand même pas pour un baiser, si ? Mon dieu, si c'était ça, comment il allait réagir quand il devrait déflorer sa future femme alors ? Cassandre rit encore, certaine que Nehalan, dans un tel cas, s'évanouirait et que son épouse ressortirait de la nuit de noces aussi vierge qu'au moment où elle se serait avancée vers l'autel.
Cassandre le laissa parler ensuite sur son éducation de jeune noble. Quel ennui ! Toujours 'étudier des choses compliqués, à écouter des ordres... C'était pas une vie ! Mais pourquoi il ne disait rien ? C'était pas un esclave, lui. et pourquoi il acceptait toutes les conditions, même se marier s'il n'avait pas envie ? C'était pas logique.
"Mais pourquoi tu serais libre même situ te maries et que tu fais tout ce qu'on te demande ? Tu fais juste que répéter ce que tout le monde a fait avant toi, non ? Ton père a dû faire ça. Ton grand-père aussi. Et si tu as des enfants, ils feront pareil. Si tu te décides à suivre ce modèle, rien ne changera. Alors pourquoi tu veux suivre un modèle que tu détestes et qui te rend pas heureux ?"
En prononçant ces paroles, Cassandre eut l'image de son grand frère, ayant un jour quitté la ferme, renié l'héritage auquel leur père voulait l'associer, puis à ce qu'Irène disait. Que ce n'était pas juste d'obliger un enfant à suivre une voie qu'il ne voulait pas emprunter. Achille n'avait jamais caché son refus de reprendre l'exploitation et son envie de partir à l'aventure. Ce n'était pas bien de le blâmer pour ça. Par contre, s'être enfui en emportant leurs économies, ça elle ne lui pardonnerait pas.
"J'ai eu un grand frère. Trois. Mais deux sont morts. Alors il a été le seul héritier de papa. Mais lui détestait la vigne et al vie à la campagne. Alors, un jour, il est parti. Pour vivre la vie qu'il voulait. Tu comprends ce que je veux dire ? Les parents n'ont pas le droit d'imposer leurs idées à leurs enfants et comment ils doivent vivre leur vie. Ils ont le droit à des envies qui sont différentes de celles de leurs parents. C'est quand même triste un monde om on voudrait tous être la même chose, non ? alors, pourquoi tu n'essaie pas d'être ce que tu veux, toi, Nehalan, au lieu d''essayer ce que ton père voudrait ?"
Cassandre se décida de le laisser réfléchir à ces idées compliquées avant de poursuivre le récit de sa vie. Nehalan resta muet et ça l'inquiéta. Il avait montré être si bavard. Il rit des on attitude et elle se releva en haussant les épaules.
"Bah, je me fais juste du souci pour toi ! Tu parles tellement que je croyais ta langue gelée !"
Elle éclata joyeusement de rire.
"Et si on jouait ? Tu sais jouer à la marelle ?"
Cassandre ramassa des cailloux t commença à dessiner la fameuse marelle.
"Allez, joue avec moi ! Tout le monde aime jouer dit mon grand frère !"
"Normalement, les hommes qui disent y aller, ils en ressentent de la fierté. Comme si c'était glorieux de posséder une femme. parce qu'ils ont les moyens de le faire. Et certains aiment bien le faire croire qu'ils y ont. même quand ils peuvent pas. C'est prestigieux."
C'était juste ça la vie. Il fallait être vu. Avoir du pouvoir et de l'argent. Et le montrer. Nehalan ne semblait pas encore le comprendre. Il était trop jeune. Quoique... A son âge, son père l'avait jamais emmené ? Elle avait vu souvent des pères mener leur fils, parfois à peine pubère, pour leur apprendre les choses de la vie et devenir un homme. pour leur apprendre commentaire un héritier aussi.
"Alors, t'es juste passé devant la fenêtre, c'st ça Et t'as été choqué ?"
Elle éclata joyeusement de rire. Quelle bonne blague ! Dans la salle principale, il n'avait rien pu voir de si choquant. Une étreinte, des baisers, mais rien qui ne soit particulièrement indécent. Il ne s'offusquait quand même pas pour un baiser, si ? Mon dieu, si c'était ça, comment il allait réagir quand il devrait déflorer sa future femme alors ? Cassandre rit encore, certaine que Nehalan, dans un tel cas, s'évanouirait et que son épouse ressortirait de la nuit de noces aussi vierge qu'au moment où elle se serait avancée vers l'autel.
Cassandre le laissa parler ensuite sur son éducation de jeune noble. Quel ennui ! Toujours 'étudier des choses compliqués, à écouter des ordres... C'était pas une vie ! Mais pourquoi il ne disait rien ? C'était pas un esclave, lui. et pourquoi il acceptait toutes les conditions, même se marier s'il n'avait pas envie ? C'était pas logique.
"Mais pourquoi tu serais libre même situ te maries et que tu fais tout ce qu'on te demande ? Tu fais juste que répéter ce que tout le monde a fait avant toi, non ? Ton père a dû faire ça. Ton grand-père aussi. Et si tu as des enfants, ils feront pareil. Si tu te décides à suivre ce modèle, rien ne changera. Alors pourquoi tu veux suivre un modèle que tu détestes et qui te rend pas heureux ?"
En prononçant ces paroles, Cassandre eut l'image de son grand frère, ayant un jour quitté la ferme, renié l'héritage auquel leur père voulait l'associer, puis à ce qu'Irène disait. Que ce n'était pas juste d'obliger un enfant à suivre une voie qu'il ne voulait pas emprunter. Achille n'avait jamais caché son refus de reprendre l'exploitation et son envie de partir à l'aventure. Ce n'était pas bien de le blâmer pour ça. Par contre, s'être enfui en emportant leurs économies, ça elle ne lui pardonnerait pas.
"J'ai eu un grand frère. Trois. Mais deux sont morts. Alors il a été le seul héritier de papa. Mais lui détestait la vigne et al vie à la campagne. Alors, un jour, il est parti. Pour vivre la vie qu'il voulait. Tu comprends ce que je veux dire ? Les parents n'ont pas le droit d'imposer leurs idées à leurs enfants et comment ils doivent vivre leur vie. Ils ont le droit à des envies qui sont différentes de celles de leurs parents. C'est quand même triste un monde om on voudrait tous être la même chose, non ? alors, pourquoi tu n'essaie pas d'être ce que tu veux, toi, Nehalan, au lieu d''essayer ce que ton père voudrait ?"
Cassandre se décida de le laisser réfléchir à ces idées compliquées avant de poursuivre le récit de sa vie. Nehalan resta muet et ça l'inquiéta. Il avait montré être si bavard. Il rit des on attitude et elle se releva en haussant les épaules.
"Bah, je me fais juste du souci pour toi ! Tu parles tellement que je croyais ta langue gelée !"
Elle éclata joyeusement de rire.
"Et si on jouait ? Tu sais jouer à la marelle ?"
Cassandre ramassa des cailloux t commença à dessiner la fameuse marelle.
"Allez, joue avec moi ! Tout le monde aime jouer dit mon grand frère !"
Re: [12 Décembre 1597] Quand les angoisses se croisent
Le jeune homme perdit son sourire malicieux. Il n'avait pas réussi. Il fut pris d'une soudaine envie de lui tirer la langue, mais se retint. On ne pouvait affirmer être adulte, et se comporter comme un enfant la seconde d'après. Elle par contre, même s'il ne l'admettrait jamais devant elle, se comportait de façon bien mature pour son âge. Cela s'expliquait par toutes ces étapes qu'elle avait vécues trop tôt. Il s'amusait de voir en elle ce petit bout de l'enfant qui subsistait et remontait de temps à autre à la surface. C'était une petite madame. Elle ne faisait pas que jouer à la grande, elle l'était aussi en partie.
Il grimaça en entendant sa moquerie. Elle n'était pas si loin du compte. "C'est plus compliqué, mais tu n'as pas tout à fait tors." Il rougit rien que d'y penser. Elle n'avait peut être pas tout à fait tors non plus en affirmant qu'il était encore un enfant. Les vrais hommes avaient-ils tous déjà... fait l'amour ? Donc il ne serait un adulte que lorsque ce serait le cas ? Ça ne pouvait pas être possible... Les vieilles filles n'étaient jamais des adultes dans ce cas ? Et les eunuques ?
Il écouta son discours sur la liberté sans mot dire. Quelque part au fond de lui, il savait qu'elle avait raison. Il savait que s'il voulait réellement être libre, il devait claquer la porte et choisir sa propre route. Mais comment trouver suffisament de courage, quand sa maladie le liait à ce château ? Comment puiser tout ce courage, quand on était un couard ?
"Les choses ne sont pas aussi simple, petite grande madame. J'ai... je suis malade. Si je me dépense trop, par exemple si cours trop vite ou si je monte à cheval, mes poumons se vident de leur air et je n'arrive plus à respirer. On appelle cela l'asthme. Si je ne fais pas attention, je pourrais mourir suite à l'un de ces épisodes, tu comprends. Je ne peux pas partir parce qu'Il me retiendrait. Même par la force, je n'y arriverai pas. Et tout quitter pour devenir quoi ?"Sa voix se perdit dans les ténèbres. "Je ne sais pas ce que je veux être..."
Il se mura dans le silence, jusqu'à ce qu'elle s'inquiète pour lui. Cela eu au moins le mérite de le faire sourire. "Toi aussi tu parles beaucoup tu sais." Elle lui proposa de jouer. L'enfant prenait le dessus sur la petite madame. Il sourit. "Bien sûr que je sais jouer, pour qui me prend tu ?" La fillette insista pour qu'il joue avec elle, en mentionnant son grand frère. Ne venait-elle pas de lui dire que le seul qui lui restait avait disparu dans la nature ? Et puis il se faisait tard... il devrait songer à rentrer. Il renonça à partir en voyant les grands yeux de Charlotte. Puisqu'il n'était pas un adulte, il avait bien le droit d'être un enfant non ?
Il la laissa commencer avant de jouer à son tour, tout en croisant les doigts pour ne pas tomber. Petit à petit, il en oublia toutes ces choses difficiles, toutes ces questions épineuses. Il en oublia le temps, le froid et la trahison de son père. Il redevenait le petit garçon qui chassait les têtards. L'alternance lui permettait de reprendre son souffle entre chaque partie, sans laisser sa prison de glace prendre forme.
Le destin finit cependant par le rattraper, au milieu de son septième passage. Ses pieds s'emmêlèrent et il se retrouva face contre terre, couvert de la substance brune du sol des rues. Il grimaça, grogna contre sa maladresse puis finit par se relever, sous les rires de la fillette. Sa chute le fit revenir à la réalité. Il allait devoir rentrer avant que Monsieur votre Père l'Adultère ne s'aperçoive de son absence et ne lance une battue à travers les rues de la ville.
"Je suis désolé petite madame, il va falloir que je songe à rentrer chez moi."
Il grimaça en entendant sa moquerie. Elle n'était pas si loin du compte. "C'est plus compliqué, mais tu n'as pas tout à fait tors." Il rougit rien que d'y penser. Elle n'avait peut être pas tout à fait tors non plus en affirmant qu'il était encore un enfant. Les vrais hommes avaient-ils tous déjà... fait l'amour ? Donc il ne serait un adulte que lorsque ce serait le cas ? Ça ne pouvait pas être possible... Les vieilles filles n'étaient jamais des adultes dans ce cas ? Et les eunuques ?
Il écouta son discours sur la liberté sans mot dire. Quelque part au fond de lui, il savait qu'elle avait raison. Il savait que s'il voulait réellement être libre, il devait claquer la porte et choisir sa propre route. Mais comment trouver suffisament de courage, quand sa maladie le liait à ce château ? Comment puiser tout ce courage, quand on était un couard ?
"Les choses ne sont pas aussi simple, petite grande madame. J'ai... je suis malade. Si je me dépense trop, par exemple si cours trop vite ou si je monte à cheval, mes poumons se vident de leur air et je n'arrive plus à respirer. On appelle cela l'asthme. Si je ne fais pas attention, je pourrais mourir suite à l'un de ces épisodes, tu comprends. Je ne peux pas partir parce qu'Il me retiendrait. Même par la force, je n'y arriverai pas. Et tout quitter pour devenir quoi ?"Sa voix se perdit dans les ténèbres. "Je ne sais pas ce que je veux être..."
Il se mura dans le silence, jusqu'à ce qu'elle s'inquiète pour lui. Cela eu au moins le mérite de le faire sourire. "Toi aussi tu parles beaucoup tu sais." Elle lui proposa de jouer. L'enfant prenait le dessus sur la petite madame. Il sourit. "Bien sûr que je sais jouer, pour qui me prend tu ?" La fillette insista pour qu'il joue avec elle, en mentionnant son grand frère. Ne venait-elle pas de lui dire que le seul qui lui restait avait disparu dans la nature ? Et puis il se faisait tard... il devrait songer à rentrer. Il renonça à partir en voyant les grands yeux de Charlotte. Puisqu'il n'était pas un adulte, il avait bien le droit d'être un enfant non ?
Il la laissa commencer avant de jouer à son tour, tout en croisant les doigts pour ne pas tomber. Petit à petit, il en oublia toutes ces choses difficiles, toutes ces questions épineuses. Il en oublia le temps, le froid et la trahison de son père. Il redevenait le petit garçon qui chassait les têtards. L'alternance lui permettait de reprendre son souffle entre chaque partie, sans laisser sa prison de glace prendre forme.
Le destin finit cependant par le rattraper, au milieu de son septième passage. Ses pieds s'emmêlèrent et il se retrouva face contre terre, couvert de la substance brune du sol des rues. Il grimaça, grogna contre sa maladresse puis finit par se relever, sous les rires de la fillette. Sa chute le fit revenir à la réalité. Il allait devoir rentrer avant que Monsieur votre Père l'Adultère ne s'aperçoive de son absence et ne lance une battue à travers les rues de la ville.
"Je suis désolé petite madame, il va falloir que je songe à rentrer chez moi."
Nehalan De Torienel- Aristocratie
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Re: [12 Décembre 1597] Quand les angoisses se croisent
La conversation sur le lupanar et la sexualité semblaient beaucoup embêter Nehalan. Décidément, tout le monde n'aimait pas ça. Pourtant, c'était naturel. Ils ne le faisaient tous, les hommes adultes, dans l'intimité. Alors pourquoi on devait le cacher ? Ce n'était pas logique du tout.
Cassandre leva la tête pour observer les toits qui se profilaient dans l'obscurité. autrefois, avec les copains de as bande, elle y montait parfois. Benoit et elle s'affrontaient pour savoir qui couraient le plus vite le long des ardoises. Et c'était toujours elle qui gagnait, bien sûr. Ou presque. Ou sinon c'était parce qu'elle avait eu un souci avec un pied. Ou un soldat qui risquait de la voir depuis le sol. Ce genre de choses. De toute façon, quand on ne gagnait pas réellement, il y avait toujours la possibilité de gagner par la parole. Grâce à de bons arguments et une grande persévérance, l'autre finissait toujours par abandonner. Comme Sylvère !
Leur conversation passa finalement aux décisions que l'on prenait et au désir de liberté. Elle écoutait Nehalan raisonner en souriant de l'entendre l'appeler petite grande madame. Instinctivement, la fillette se grandit et le reçu comme un éloge. Il expliquait être amlade. Il souffrait d'une maladie que l'on nommait de l'asthme. Elle ne comprenait pas bien alors comment il pouvait être encore vivant. Au village de son enfance, elle avait déjà vu de jeunes enfants qui peinaient à respirer. Certains qui étouffaient. Mais ils ne vivaient jamais vieux. Rarement après quatre ou cinq as. Comment Nehalan avait-il pu survivre, lui ? Alors, ça ne devait pas si grave que ça, sa maladie.
"Mais tu es noble. Tu dois bien avoir des amis ou de la famille qui pourraient t'aider. Et si tu ne peux rien faire de physique, tu sais écrire, tu as appris plein de choses compliqués. Alors, tu pourrais sans mal trouver un emploi de secrétaire, de clerc ou tout un tas de choses qu'on a besoin de l'écriture ! J'ai un ami, lui, il est écrivain public ! Il écrit les lettres et les documents pour tous ceux qui savent pas lire !"
Finalement, elle commençait s'ennuyer à ne faire que parler ou rester sans bouger. C'était pas drôle. Pas drôle du tout. la fillette commença à tracer une marelle avec des cailloux ramassés ici et là sur le sol et invita Nehalan à participer. Et il accepta. Il était raiment gentil. Naïif, sans volonté, mais gentil.
Malgré son envie habituelle de gagner, pour une fois, Cassandre se décida à ne pas tricher ou inventer des règles tordues. Elle le vit dès la première partie avoir du mal à bouger, comme s'il cherchait sa respiration, et elle ne put en profiter. Autant avec quelqu'un comme son copain Benoit ou même sa petite sœur Grâce, elle aurait pu le faire sans scrupule, là, c'était plus gênant. C'était comme quand elle jouait avec René alors que celui-ci avait du mal à sauter à cause de sa jambe qui boitait. Les parties s'enchainaient et le temps semblait ne plus compter jusqu'au moment où Nehalan s'écroula au sol. Cassandre accourut, inquiète.
"Tu vas bien ? T'es blessé ?"
Il se releva heureusement et décida de partir. Cassandre n'eut pas le temps de répliquer qu'une cloche lointaine sonna. Un. Deux. trois quatre. Déjà quatre heures ? Elle aussi devait y aller. Ou sinon Irène serait pas contente de constater qu'elle avait découché.
"Moi aussi je dois rentrer."
Mais elle n'en avait pas envie. De retour là-bas, elle devrait faire semblant que tout allait bien.
Cassandre leva la tête pour observer les toits qui se profilaient dans l'obscurité. autrefois, avec les copains de as bande, elle y montait parfois. Benoit et elle s'affrontaient pour savoir qui couraient le plus vite le long des ardoises. Et c'était toujours elle qui gagnait, bien sûr. Ou presque. Ou sinon c'était parce qu'elle avait eu un souci avec un pied. Ou un soldat qui risquait de la voir depuis le sol. Ce genre de choses. De toute façon, quand on ne gagnait pas réellement, il y avait toujours la possibilité de gagner par la parole. Grâce à de bons arguments et une grande persévérance, l'autre finissait toujours par abandonner. Comme Sylvère !
Leur conversation passa finalement aux décisions que l'on prenait et au désir de liberté. Elle écoutait Nehalan raisonner en souriant de l'entendre l'appeler petite grande madame. Instinctivement, la fillette se grandit et le reçu comme un éloge. Il expliquait être amlade. Il souffrait d'une maladie que l'on nommait de l'asthme. Elle ne comprenait pas bien alors comment il pouvait être encore vivant. Au village de son enfance, elle avait déjà vu de jeunes enfants qui peinaient à respirer. Certains qui étouffaient. Mais ils ne vivaient jamais vieux. Rarement après quatre ou cinq as. Comment Nehalan avait-il pu survivre, lui ? Alors, ça ne devait pas si grave que ça, sa maladie.
"Mais tu es noble. Tu dois bien avoir des amis ou de la famille qui pourraient t'aider. Et si tu ne peux rien faire de physique, tu sais écrire, tu as appris plein de choses compliqués. Alors, tu pourrais sans mal trouver un emploi de secrétaire, de clerc ou tout un tas de choses qu'on a besoin de l'écriture ! J'ai un ami, lui, il est écrivain public ! Il écrit les lettres et les documents pour tous ceux qui savent pas lire !"
Finalement, elle commençait s'ennuyer à ne faire que parler ou rester sans bouger. C'était pas drôle. Pas drôle du tout. la fillette commença à tracer une marelle avec des cailloux ramassés ici et là sur le sol et invita Nehalan à participer. Et il accepta. Il était raiment gentil. Naïif, sans volonté, mais gentil.
Malgré son envie habituelle de gagner, pour une fois, Cassandre se décida à ne pas tricher ou inventer des règles tordues. Elle le vit dès la première partie avoir du mal à bouger, comme s'il cherchait sa respiration, et elle ne put en profiter. Autant avec quelqu'un comme son copain Benoit ou même sa petite sœur Grâce, elle aurait pu le faire sans scrupule, là, c'était plus gênant. C'était comme quand elle jouait avec René alors que celui-ci avait du mal à sauter à cause de sa jambe qui boitait. Les parties s'enchainaient et le temps semblait ne plus compter jusqu'au moment où Nehalan s'écroula au sol. Cassandre accourut, inquiète.
"Tu vas bien ? T'es blessé ?"
Il se releva heureusement et décida de partir. Cassandre n'eut pas le temps de répliquer qu'une cloche lointaine sonna. Un. Deux. trois quatre. Déjà quatre heures ? Elle aussi devait y aller. Ou sinon Irène serait pas contente de constater qu'elle avait découché.
"Moi aussi je dois rentrer."
Mais elle n'en avait pas envie. De retour là-bas, elle devrait faire semblant que tout allait bien.
Re: [12 Décembre 1597] Quand les angoisses se croisent
Que pouvait-il bien devenir ? Toutes sa vie, on avait décidé pour lui, et ce serait sûrement le cas lorsque la question de son avenir se poserait, mais si on lui laissait le choix ? Elle argua que ses amis et sa famille pourraient lui venir en aide. Pour que des amis lui vienne en aide, il faudrait déjà qu’il en ait. Quant à sa famille… Alban et Jehan étaient si loin. Monsieur votre Père voudrait sûrement lui trouver une charge à la Cour. Mais ce que lui voulait, il n’en avait aucune espèce d’idée. Ecrivain public.
"Je ne suis pas certain que cela me plairait, ni que cela conviendrait à mon père, mais je suppose que lorsque l’on cherche du travail, on ne peut se permettre de faire la fine bouche. Si ton ami écrit des lettres pour ceux qui ne savent pas lire, comment peuvent-ils les lire ? Quelqu’un d’autre s’en charge-t-il ? "
Elle lui proposa ensuite de jouer à la marelle. Il réfléchi un instant, puis accepta. Monsieur notre père n’avait pas le droit d’être où il était, ni de faire ce qu’il faisait, pourtant il ne s’en privait pas. Il lui demandait de grandir mais refusait de le traiter en adulte ? Il serait un enfant dans ce cas. Il s’amuserait comme un enfant.
Il la regarda tracer leur terrain de jeu sur le sol de la rue et lancer son caillou. Quand elle atteint le ciel en souriant, il ramassa un caillou à son tour. Il y avait bien longtemps qu’il ne s’était pas diverti autrement qu’avec des livres ou de la musique. Il sauta sur la première case. Qu’il aille voir ailleurs s’il y était. Une autre encore. Il jouait. La troisième case. Il riait. Il respirait. Il vivait. Tout cela grâce à une petite madame rencontrée au détour d’une ruelle.
Ils enchainaient les parties, insouciants, riaient du ciel, de la lune, des étoiles et du monde autour d’eux. La seule qui occupait son esprit était la marelle. Le retour sur terre fut brutal. Il allait atteindre le ciel pour la septième fois quand ses pieds s’emmêlèrent. Il s’écrasa sur le sol dans un grognement étouffé. La fillette s’approcha de lui, inquiète. "Je vais bien ne t’en fais pas. J’ai l’habitude de ce genre de maladresses."
Une cloche sonna. Il allait devoir rentrer. Elle aussi visiblement. Il lui adressa un dernier au revoir, avant de se détourner par là où il était venu.
"Rentres bien. J’ai été content de te rencontrer et de jouer avec toi. Qui sait, si nous nous recroisons un jour, peut-être que nous pourrons dessiner une autre marelle. "
Un signe de la main et un sourire plus tard, il était de retour à l’intersection. Il prit la rue d’où il l’avait vue traverser, tout en tentant de se repérer. S’il parvenait à faire exactement le chemin inverse, il retrouverait sans mal leur hôtel particulier.
"Je ne suis pas certain que cela me plairait, ni que cela conviendrait à mon père, mais je suppose que lorsque l’on cherche du travail, on ne peut se permettre de faire la fine bouche. Si ton ami écrit des lettres pour ceux qui ne savent pas lire, comment peuvent-ils les lire ? Quelqu’un d’autre s’en charge-t-il ? "
Elle lui proposa ensuite de jouer à la marelle. Il réfléchi un instant, puis accepta. Monsieur notre père n’avait pas le droit d’être où il était, ni de faire ce qu’il faisait, pourtant il ne s’en privait pas. Il lui demandait de grandir mais refusait de le traiter en adulte ? Il serait un enfant dans ce cas. Il s’amuserait comme un enfant.
Il la regarda tracer leur terrain de jeu sur le sol de la rue et lancer son caillou. Quand elle atteint le ciel en souriant, il ramassa un caillou à son tour. Il y avait bien longtemps qu’il ne s’était pas diverti autrement qu’avec des livres ou de la musique. Il sauta sur la première case. Qu’il aille voir ailleurs s’il y était. Une autre encore. Il jouait. La troisième case. Il riait. Il respirait. Il vivait. Tout cela grâce à une petite madame rencontrée au détour d’une ruelle.
Ils enchainaient les parties, insouciants, riaient du ciel, de la lune, des étoiles et du monde autour d’eux. La seule qui occupait son esprit était la marelle. Le retour sur terre fut brutal. Il allait atteindre le ciel pour la septième fois quand ses pieds s’emmêlèrent. Il s’écrasa sur le sol dans un grognement étouffé. La fillette s’approcha de lui, inquiète. "Je vais bien ne t’en fais pas. J’ai l’habitude de ce genre de maladresses."
Une cloche sonna. Il allait devoir rentrer. Elle aussi visiblement. Il lui adressa un dernier au revoir, avant de se détourner par là où il était venu.
"Rentres bien. J’ai été content de te rencontrer et de jouer avec toi. Qui sait, si nous nous recroisons un jour, peut-être que nous pourrons dessiner une autre marelle. "
Un signe de la main et un sourire plus tard, il était de retour à l’intersection. Il prit la rue d’où il l’avait vue traverser, tout en tentant de se repérer. S’il parvenait à faire exactement le chemin inverse, il retrouverait sans mal leur hôtel particulier.
Nehalan De Torienel- Aristocratie
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