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[Solo - Fin décembre 1597] - Remise en question de l'enfant prodige

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Message par Lucinde Tiéran Mer 28 Avr - 12:10




Braktenn
Le 29 décembre 1597

Madame,

En proie aux troubles qui sont certainement remontés à vos oreilles, ma première réactions fut la fuite. J’assume cette prise de parti qui était alors ma seule option.



Aurais-je dû rester, Madame ? Pensez-vous que ma fuite était lâche ? Sotte ? Qu’elle n’a fait que me rendre coupable d’une chose dont on ne m’aurait peut-être pas accusée, finalement ? Oh, Madame, je vous en prie, dites-moi que cela n’a pas détruit l’enseignement que vous me recommandiez ?




J’ai repris pied, désormais.



Grâce à la force de l’éducation que vous m’avez donnée, mais vous le savez déjà, n’est-ce pas ? Êtes-vous fière de moi, Madame ? Je sais que je devrais me contenter de l’être seule, mais… Avec vous, c’est différent.




J’ai pris des résolutions, et je me bats.



Oh, vous n’aimeriez pas ma résolution mais… mais je l’ai prise, maintenant. On ne renonce jamais. Oui, je sais que… Laissez tomber.




Je me permettrais seulement de vous demander un service. Etant arrivée dans des conditions peu commodes



Je ne me plains pas, Madame, ni ne cherche d’excuses. Mais j’ai dû improviser et… Je ne devrais pas m’en plaindre, mais c’est difficile, Madame. C’était atroce, si vous saviez… J’ai beau être forte comme vous m’avez éduquée à l’être, j’ai beau m’accrocher, je suis dépassée. Je me pardonne cette erreur, mais dites-moi que c’est également votre cas.




j’ai dû improviser une version des faits assez délicate à faire tenir seule. Pourriez-vous, si cela ne vous met pas en péril, la confirmer au besoin ?



Parce que les bons sentiments ne servent à rien, et la reconnaissance non plus, ai-je appris. Mais envers vous, nul égoïsme ne peut subsister, Madame. Nul égoïsme, et nul détachement, et nulle autorité : si vous refusez, je me débrouillerai seule avec les ennuis que je me suis attirés, Madame. Et pensez bien que j’ai honte de devoir demander votre secours.




Je ne suis partie que la semaine du 8 décembre



Rendez-vous compte, Madame, j’ignore même quel jour est survenu le drame ? Puis-je, pensez-vous, remettre cette imprécision au choc, ou n’est-ce qu’un fausse excuse pour m’être laissée embrouiller l’esprit ?




dans un convoi restreint dont vous n’avez plus eu aucune nouvelles depuis. Femme de chambre. Les motifs de mon départ sont d'ordre personnel. Au besoin et si cela vous semble préférable, confiez les troubles de mon origine, dont je saurais très peu, et la crainte de liée au passage récent du sieur Geaidri en votre fief, si la visite dont vous m’aviez entretenue a effectivement eu lieu.



L’avez-vous vu, Madame ? Oh, je ne doute pas que vous ayez su soutenir son regard… Comment est-il aujourd’hui ? Oui, Madame, je sais que je ne devrais pas m’en préoccuper, Madame, mais il est la résolution qui m’a remise debout, comprenez ?




Actuellement, ma tendre mère, ma situation est trop peu stable pour vous permettre de me répondre. Je continue d’avancer, et vous enverrai bientôt de mes nouvelles.

Avec tout mon respect et tout ma gratitude,

Lucinde

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Message par Lucinde Tiéran Jeu 17 Juin - 14:38

31 décembre 1597
Coutrenielle

Marie-Laurence de Coutrenielle, 47 ans

En ce dernier après-midi de l’an 1597, la baronne de Coutrenielle vérifiait une dernière fois que tout était bien en ordre, lorsqu’on lui porta le courrier. Deux de ces lettres lui étaient personnellement adressées, elle porta les autres dans ce bureua qui, souvent, avait été le sien. Son époux leva le nez, elle désigna le paquet puis fit quelques pas en arrière pour trouver son propre siège. Elle préférait rester dans les parages, histoire de ne pas faire les valets si, comme à son habitude, il multipliait les questions.

Elle ouvrit la première enveloppe et survola distraitement les voeux, arrivés peut-être un poil trop tôt, d’une vielle amie de la capitale. Fait qu’elle signala à son époux, puisqu’ils lui étaient adressés également. Il fut évidemment nécessaire de lui repréciser de qui il s’agissait, en lui rappelant quelques traits distinctifs et les circonstances de leur dernières rencontre. C’était toujours la même histoire. C’en était désespérant, et cela faisait bien longtemps que Marie-Laurence se demandait s’il ne le faisait pas exprès, mais elle n’en montrait rien.

Elle ouvrit la seconde, et se figea un instant en croyant reconnaître l’écriture. Ses yeux glissèrent instinctivement vers la signature, et elle ne put s’empêcher de sourire. Cette petite était sans doute davantage sa fille que les enfants qu’elle avait pu porter, bien tard. Même si elle demeurait bien loin, même si elle ne pouvait plus tant la voir, recevoir de ses nouvelles était l’un des grands plaisirs de sa vie trainante, qui n’exploitait que peu de son potentiel.

Les dernières qu’elle en avait eues, par une connaissance commune, l’avaient fort alarmée. Mais si elle écrivait… Oh, si elle écrivait, c’était moins grave qu’on ne pouvait le craindre. De toute façon, paniquer ne servait à rien, elle l’avait toujours dit.

Un sourire de fierté se peignit sur les lèvres de la baronne, satisfaite - et rassurée - de constater que sa petite protégée avait encaissé le choc. Mieux que n’importe qui d’autre. Elle se se leurrait pas, le choc existait bien, mais au moins l’enfant de son coeur n’y avait-elle pas complètement succombé. Ce qu’elle venait de vivre - car malgré les accusations que certains ne se privaient pas de faire, la vieille femme ne doutait pas un seul instant de sa disciple - était terrible, mais elle tiendrait.

Elle a ta force, ma douce amie...

La noble devinait les doutes qui devaient se tapir quelque part derrière les affirmation confiante de la fugitive - fugitive depuis toujours, poursuivie par le sort qu’elle déjouait sans cesse -, et les balaya du fond du coeur. Certes, il y eut sans doute eu solution plus judicieuse, mais si quelqu’un méritait son indulgence, c’était bien elle. Et son soutien, évidemment, lui était acquis. Cela ne représentait sans doute aucun risque, et quand bien même, elle n’aurait pas pu l’abandonner. Pas elle. Pas alors qu’elle se montrait se fervente dans l’application des principes qu’elle lui avait enseigné. Pas alors qu’elle montrait encore tant de bonne volonté.

Tout ce qu’il me reste de toi...

Marie Laurence récapitula quelques fois les éléments essentiels pour les mémoriser. Semaine du huit janvier. Femme de chambre. Motifs personnels. En dire davantage ne serait pas nécessaire. Elle n’avait jamais regretté l’entorse à son code de conduite qui l’avait poussée à protéger Hortense et sa fille, mais personne d’autre n’avait besoin de le savoir. De toute manière, ce n’était pas l’amante éprouvée que la jeune femme avait admirée, mais bien le modèle de volonté et de droiture qu’elle s’était toujours efforcée d’incarner. Volonté, résilience, discipline. Il n’y avait que cela de vrai, elle ne pouvait qu’espérer que Lucinde s’en souvienne. Et ce même si la discipline devait connaître quelques accrocs…

— Geaidri ? interogea soudain son mari.

— Plait-il ?

Elle dissimula la crainte et le malaise que ce nom lui inspiraient, tout en s’efforçant de les repousser bien loin d’elle. De les anéantir. Ces sentiments-là ne devaient en aucun cas prendre le pas sur sa maitrise ni parasiter ses pensées.

— Non, laissez. Je m’en souviens, répondit le baron, le nez toujours plongé dans ses propres courriers.

Après avoir répété une dernière fois les indications de Lucinde, la noble jeta dans l’âtre les deux missives qu’elle venait de lire.

— Vous avez bien toujours l’intention de retourner à Braktenn en début d’année ?

— Il ne me semble pas avoir eu matière à changer d’avis.

— Je pense que c’est en revanche mon cas. Verriez-vous le moindre inconvénient à ce que je vous y accompagne, ne fut-ce que pour un mois ?

— Vous vous souvenez que j’identifie bien mieux les visages que les noms, n’est-il pas ?

Marie-Laurence esquissa un léger sourire. Encore heureux, sinon il ne reconnaitraît plus personne… Quoi qu’un léger soutien de ce côté ne lui serait certainement pas superflu. Le domaine pourrait bien tourner tout seul le temps qu’elle s’enquiert de Lucinde…

— Je l’espère en tout cas.

Elle relança l’interrogation du regard. Mieux valait qu’il s’accorde au moins en partie à ses projets… Et donc ?

— Je ne pensais plus vous convaincre, soupira-t-il. Mais si vous y tenez… Oh, ma dame...

Quel nom avait-il encore oublié, cette fois ?
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