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[26 décembre 1597, fin d'après-midi] Puisse Dieu avoir pitié de ton âme [Terminé]

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Message par Le Cent-Visages Ven 9 Juil - 15:15

[26 décembre 1597, fin d'après-midi] Puisse Dieu avoir pitié de ton âme [Terminé] D96c1910[26 décembre 1597, fin d'après-midi] Puisse Dieu avoir pitié de ton âme [Terminé] Juge210[26 décembre 1597, fin d'après-midi] Puisse Dieu avoir pitié de ton âme [Terminé] Juge10

La première séance de ce jugement - qui resterait dans l'histoire de Braktenn - laissait un souvenir houleux à la Cour. Beaucoup de remue-ménage durant l'audience publique. Le Tribunal avait été la scène de règlements de comptes, de provocations ridicules, de heurts surréalistes qui ne devaient pas se reproduire. Désormais, la garde refoulait la populace grouillante aux portes de la Prévôté et le verdict allait se tenir à huis-clos. Seuls furent admis les concernés : le comte de Monthoux et son intendante, l'avocat de la défense, l'accusateur Matthieu Cassin. L'accusé allait paraître sous peu. Des circonstances aggravantes s'étaient ajoutées au dossier : une tentative d'évasion... et un prisonnier retrouvé caché chez Dom Juan de la Vega, ambassadeur d'Espagne. Ce qui le mettait dans de sales draps. Le seigneur siégeait donc lui aussi à la séance en ce jour. D'après les informations, une esclave - anciennement celle du seigneur de Monthoux - avait organisé la fuite du démon estropié. Enfin, le Ministre des Affaires étrangères complétait ce parterre : son petit fils avait été cité lors de la première session. C'était du reste lui qui avait récupéré le fugitif au domaine de la Vega - lui encore qui tenait le roi informé de l'évolution de l'affaire.
Beaucoup plus de calme, donc, dans la grande salle boisée à l'ambiance encore plus grave que lors de la première séance. La peine capitale était en effet quasi certaine - sauf repentir du sorcier : il avait avoué sous la question. Avoué ses fautes, du moins. Toutes les autres informations attendues, ni le fer ardant, ni la noyade ni les brodequins n'étaient parvenus à les obtenir. La soldatesque invita les participants à s'asseoir une fois parue les membres de la Cour. Le juge instructeur ordonna :

-- Faites entrer l'accusé.

Encadré de soldats, le sorcier fit son apparition. Ses vieux habits portaient la crasse de ces semaines en prison. Son corps portait les marques de la fatigue, des tortures, et l'odeur de ses mauvais traitements. Cette fois-ci, il était attaché : un collier de fer autour du cou, muni d'une chaîne dont un garde tenait le bout. Entre son évasion et les ordres donnés par le Cardinal après ses insolences au palais, la plus grande vigilance était de mise. Il ne lui restait même plus la force de béquiller : ses geôliers le portaient, l'un par-dessous les jambes, l'autre au niveau des aisselles. Ses poignets étaient menottés. Hyriel fut assis sur la sellette. Au-dessus de lui, un magistrat à la robe écarlate se leva - dominant le pupitre et l'inculpé de toute sa hauteur.

-- La séance est ouverte. Accusé : nous, vos juges et assesseurs, soucieux de rendre un verdict juste et conforme aux lois, avons soumis la transcription de vos interrogatoires au Parlement et à la congrégation théologique de Braktenn, afin de connaître leur opinion. Après en avoir soigneusement délibéré, les savants ont convenu que vous avez commis plusieurs fautes majeures, ainsi détaillés dans les articles ci-après. Vous vous êtes rendu coupable d'exercice illégal de la médecine. Coupable d'avortements et de confection de philtres impies. Coupable d'usage de déguisements et fausses identités. Coupable d'impiété et de parjure, avant d'avoir finalement reconnu vos crimes. Coupable, enfin, de provocation à l'idolâtrie, de sorcellerie, et de pacte avec le Diable, ainsi qu'avoué par vous-même en présence de Son Éminence et d'un de nos magistrats. Vous vous êtes toutefois refusé à renseigner vos interrogateurs quant à vos origines et complices. Faites-vous ici confirmation de ce que vous avez reconnu sous la Question pour ce qui vous concerne ?

Mais à peine Hyriel pourrait-il répondre qu'un autre juge se leva et fit de la main un petit signe demandant d'attendre. Il se racla la gorge, se tourna en direction du seigneur de la Vega, et ajouta en parcourant ses comptes-rendus :

-- Avant que le prévenu ne réponde, j'invite le seigneur Juan de la Vega, ambassadeur d'Espagne, à nous dire en détail ce qu'il en est des agissements de son esclave Phaïdée. Vous n'êtes pas sans savoir qu'une pareille opposition de sa part aux offices de la Justice, ajoutée à ce qui a tout l'air d'une complicité avec le sorcier, peut lui valoir la peine capitale par écorchement et exposition au Mur des Condamnés.

Toutes les oreilles se suspendirent à ce qu'allait déclarer le seigneur de la Vega. En tant qu'ambassadeur d'Espagne, tremper dans l'évasion d'une créature démoniaque risquait de gravement l'éclabousser. Et l'Espagne avec lui. Il valait mieux pour lui que son esclave n'ait pas agi sous ses directives et soit envoyée à la mort. Que s'était-il donc passé ? Cette Phaïdée avait-elle agi de son propre chef - ce qui allait lui valoir une mort épouvantable ? Ou y avait-il autre chose dont la Cour devait être urgemment informée ? En tant qu'esclave, la malheureuse n'avait même pas été appelée à comparaître devant ce tribunal. Son maître devait déposer. Phaïdée ne serait envoyée chercher... et entendue que sous la Question si nécessité s'en faisait sentir.
Un fois que l'ambassadeur serait intervenu, le premier juge reprendrait le fil de sa procédure et se tournera de nouveau vers le sorcier. Confirmerait-il ses aveux ? Qu'aurait-il à dire par ailleurs de ce très déplaisant rebondissement et de l'esclave Phaïdée ?

[26 décembre 1597, fin d'après-midi] Puisse Dieu avoir pitié de ton âme [Terminé] Lzoniu10

Lénius, troubadour difforme en fauteuil roulant, 27 ans

Hyriel avait avoué... Sous la torture. Il ne fallait pas être sorti de la cuisse de Jupiter pour comprendre, pourtant, que leurs épouvantables méthodes feraient dire à n'importe qui exactement ce que l'on souhaitait entendre ! Et encore, son ami avait été héroïque de n'avoir livré aucun nom de complice, aucun lieu, aucun compatriote. Il n'avait craqué qu'au sujet de lui-même. Lui seul prendrait. Le visage déjà naturellement difforme de l'avocat était ravagé de chagrin. De l'admiration pour Hyriel pointait dans son regard. Mais ses lèvres tremblantes et son teint livide disaient l'étendue de son effroi : le guérisseur ne s'en sortirait pas... Pas avec toutes ces charges. Ou au mieux, il signerait la demande de repentir, ce qui éloignerait le bûcher mais lui vaudrait le fouet puis la réduction en esclavage.
Et que dire de cette évasion avortée ? par le Diable ! Tout se déroulait si bien ! Phaïdée, Louise et Cassandre avaient été brillantes. Le bouffon avait soutenu du mieux possible son amie après sa flagellation. Même Eymar, au palais royal, avait mis son petit grain de sel en répandant déjà des rumeurs selon lesquelles l'estropié démoniaque était mourant - et que le souverain collectionneur récupérerait son cadavre pour sa collection de phénomènes. Tout cela tombait à l'eau... Quelle tragédie. Lénius n'avait plus foi en rien dans ce genre de moment. Par-dessus le marché, ce qui attendait potentiellement Phaïdée lui soulevait le cœur. L'infirme serra les poings. Il resta droit et ferme, uniquement tourné vers Hyriel à qui il adressait à distance tout son soutien. Rien d'autre ne comptait.

[26 décembre 1597, fin d'après-midi] Puisse Dieu avoir pitié de ton âme [Terminé] Avt_lo11[26 décembre 1597, fin d'après-midi] Puisse Dieu avoir pitié de ton âme [Terminé] Marthe11

Comte Prosper de Monthoux et Marthe, intendante du domaine

Un régal que cette fin de jugement. Tout se passait pour le mieux. La vile créature avait enfin avoué ses crimes et sa sujétion au Diable. Le comte et son intendante en étaient sûrs ! On ne les reprendrait plus jamais à accueillir des éclopés. Quand à cette catin de Phaïdée, Marthe l'avait toujours soupçonnée aussi de quelque chose. Si elle aussi pouvait payer, ce serait exemplaire. Ne restaient que quelques formalités et ils se feraient un plaisir d'assister à la mort d'Hyriel sur le bûcher. Voilà qui apprendrait aussi à cette sotte de Kalisha - bien que déclarée repentie et victime de duperie - à faire plus attention à ses relations à l'avenir. Toutefois, Prosper avait fait une promesse à Sœur Cécilia et il la tiendrait : sa femme et sa fille seraient dispensées d'assister à la mort du sorcier. Sorcier qui d'ailleurs faisait bien moins le fier et l'insolent, déjà ! Prosper sourit. Marthe croisa les bras de satisfaction. Ne restait plus qu'à lui arracher la langue, afin d'être sûr qu'il ne lancerait nulle malédiction ou ultime provocation quand il serait attaché à son poteau et que les flammes le grignoteront.
Le seigneur de Monthoux n'aura pas manqué de gratifier le vicomte de Fromart d'une expression reconnaissante. Il était présent. Il soutenait leur famille. Et, héroïque, il s'était chargé en personne de récupérer le fugitif chez ce pauvre de la Vega.
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Message par Irène d'Aubeville Dim 11 Juil - 18:42

[26 décembre 1597, fin d'après-midi] Puisse Dieu avoir pitié de ton âme [Terminé] Cardin13
Cardinal Matthieu Cassin, 31 ans


Ravi de pouvoir réaliser cette deuxième et décisive séance en huit-clos, Matthieu n’en était pas moins nerveux. Et ce qui le rendait encore plus anxieux était qu’il n’en savait pas vraiment la raison. De quoi avait-il peur ? Que le jugement dise oui ? Non ? Il secoua la tête. Il commençait à en avoir assez de douter ! Ce qu’il s’était passé ne changeait rien, absolument rien ! C’était une ruse de plus, rien d’autre. Il avait même pu envoûter sa sœur au passage, il les avait tous mis en danger. Il devait donc mourir, fin de l’histoire.

Matthieu déglutit en observant l’assemblée. On respirait mieux dans cette salle moins bondée. Il tapotait l’accoudoir de sa chaise, pressé d’en finir. Il serrait les dents en évitant autant que possible l’avocat boiteux qui était toujours là. Il ne tenait pas à ce que des voix contraires viennent encore lui murmurer à l’oreille en pleine séance. Il se tritura les doigts. Non, tout irait bien… La seule âme qui la guiderait serait celle de Clarence, nulle autre. Il redressa le menton alors que la Cour paraissait.

Matthieu se dressa à l’entrée de l’accusé. Il le scruta toujours sans la moindre pitié, avec des yeux étrécis et sans pitié. Il laissa alors la séance commencer, attentif et tendu. Pourtant, chaque fois qu’il aurait pensé respirer au mot « coupable », cela ne fit que lui serrer davantage la gorge. Il secoua doucement la tête pour chasser ses démons qui tentaient de lui enserrer la gorge.

Il n’eut heureusement pas le temps de réfléchir car un des juges semblait décider à s’occuper d’abord du cas de Don Juan. Matthieu se tourna vers lui. Le pauvre n’avait pas l’air d’avoir beaucoup dormi. Cependant, il ne s’en faisait pas trop. Il était clair qu’il était innocent et il était tout à fait prêt à le soutenir.




[26 décembre 1597, fin d'après-midi] Puisse Dieu avoir pitié de ton âme [Terminé] Don_ju11
Don Juan de la Vega, 30 ans



De sa vie, jamais Juan n’avait autant tremblé. On avait découvert un sorcier, chez lui… Il n’en finissait pas de retourner cette situation dans tous les sens. Comment était-ce possible ? Comment Phaïdée avait-elle pu faire une chose pareille ?

Non…

Elle n’avait pas pu. Pas elle, pas celle qu’il avait accueilli, qui n’était que douceur et gentillesse. Si elle n’avait été esclave, il aurait même vu en elle une bonne âme, noble. Il déglutit. Il n’avait que faire des regards qui se posaient sur lui, des murmures qui le disaient compromis. Tout cela n’avait pas d’importance. Ce qui comptait, c’était que ce sorcier avait exercé sa magie noire dans sa maison, avait mis en danger ceux qui l’occupaient, surtout Phaïdée.

Assis sur cette petite chaise, Juan ruminait, jusqu’à ce qu’un juge l’appelle. Il sentit tout le sang quitter son visage, alors que son cœur tambourinait dans sa poitrine. Il baissa la tête, adressant à nouveau une prière au Seigneur, une de plus après toutes celles qu’il avait prononcé le matin même, avant de partir, dans sa petite chapelle. Que la Sainte Vierge lui vienne en aide…

Juan s’avança à la barre, droit et aussi assuré que possible.

- Honorables membres de la Cour, Éminence… J’ai conscience que les agissements de Phaïdée ne jouent pas en sa faveur et qu’elle a tout d’une coupable. Mais je le jure, sur le Saint Suaire, elle est innocente. Je ne la connais que depuis peu, certes mais suffisamment pour savoir qu’elle ne ferait jamais une telle chose. C’est une demoiselle douce et délicate, sans aucune malice. Elle est toujours gentille avec les autres et pieuse. Jamais elle n’aurait eu l’idée seule de libérer un dangereux sorcier.

Il respira un bon coup en agrippant la barre.

- Elle n’était pas dans son état normal hier. Elle me semblait fiévreuse, les yeux ailleurs et quand on a reprit ce suppôt de Satan, elle s’est soudain effondrée, comme vidée de son énergie. Je vous l’affirme et j’en suis certain, ce sorcier l’a envoûtée ! Il lui a jeté un mauvais sort pour se servir d’elle et s’évader. Ce n’est qu’une innocente qu’on a affreusement piégée !


Juan entendit alors un raclement de gorge, suivit d’un lent lever de la part du cardinal Cassin.

- Si je puis me permettre, honorables membres de la Cour, je me porte personnellement garant du témoignage de Don Juan de la Vega. Je le connais pour un ami de ma sœur ainsi qu’un homme droit et pieux. Jamais il ne mentirait et dans son pays, on sait bien reconnaitre un sorcier et des pratiques maudites.

Juan hocha la tête avec reconnaissance et un sourire soulagé. Si le cardinal le croyait, la Cour serait sans doute toute aussi convaincue. Avec des aveux du sorcier, ce serait encore mieux mais il doutait que cet être sans cœur puisse se soucier du sort d’une de ses victimes…

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Message par Coldris de Fromart Dim 11 Juil - 22:08




Il n’avait fallu qu’une petite journée avant que l’on ne revienne le chercher pour l’informer que le repaire du sorcier se trouver chez l’Ambassadeur d’Espagne. Quelle ironie ! Il n’avait pu retenir un rire tonitruant en songeant à l’entrevue de la Reine d’Espagne, du Roi et du sorcier. Et en latin s’il vous plait ! Compte tenu de la situation, il était le seul à pouvoir raisonner le diplomate, d’une part grâce à ses prérogatives en la matière et d’autre part, car il était dans le secret de son évasion. Il s’était donc présenté chez lui, l’air de rien, et avait demandé « à récupérer le chorizo pour sa paëlla. » Ce pauvre Juan n’avait pas tout de suite compris de quoi il retournait bien entendu et il s’était fait une joie de le lui expliquer avant de réclamer à l’extradition du sorcier. Et si vous vous demandez, comment la sécurité de l’ambassade avait été violée, eh bien ce fut fort simple : la Rainette n’aurait guère apprécié découvrir que Messire de la Vega abritait un démon infirme en sa demeure. Certainement pas après avoir tant insisté auprès de Sa Majesté pour le faire rôtir sur la Grand’Place. Quelle image cela aurait été tout de même ! Imaginez donc ! Pour tout dire, l’espace d’un instant, il avait hésité à se déplacer. Politiquement parlant, il aurait été bien plus intéressant de décrédibiliser la souveraine inquisitrice que de sauver le sorcier. Seulement voilà, le Roi s’était bien trop amusé en sa compagnie et espérait bien remettre le couvert au cours de l’une des soirées dont il avait le secret. Ce fut donc ainsi qu’il avait « héroïquement » (c’était les mots du comte de Monthoux dont les petits yeux porcins avaient brillé d’une profonde gratitude) récupéré le serviteur démoniaque.

Il observa le pauvre ambassadeur se rendre à la barre pour plaider l’envoûtement, seule option viable pour se tirer du mauvais pas sans sacrifier l’esclave dont il devait sans doute s’être entiché pour ne pas avoir envie de la savoir exposée sur le mur des condamnés. Il se souvenait de Phaïdée au lupanar, oui. Elle devait bien réchauffer son lit en ce mois de fin décembre… Et son regard passa à Hyriel qui allait finir également au chaud. Du moins sur le papier.

Tiens, tiens, tiens. Alors que l’homme plaidait toujours son cas, son esprit commença à créer des ponts : de Phaidée au lupanar, à Joseph qui avait fait « déplacer » l’infirme jusqu’à Cassandre la petite du lupanar également qui se trouvait chez sa sœur. Coïncidence ? Sans doute pas. Il ignorait les détails de l’évasion, mais il savait la petite fouine rusée et les gardes de la Prévôté un peu benêts. Qui savait ce qu’ils auraient pu faire face aux charmes de Phaidée, rompue à l'exercice rappelons-le ? Son regard glissa sur le goret en soies : l’ancienne catin était chez lui auparavant, tout comme son ex-jardinier. Nouvelle coïncidence ? Certainement pas. Il repassa sur le sorcier à qui il adressa un sourire malicieux. Après tout, il faisait avorter les filles du Lupanar. Donc il se connaissait déjà. Est-ce qu’il tenait vraiment à elle ? On le verrait à ce qu’il plaiderait lorsque son tour viendrait. Ce que le monde pouvait être petit !

Satisfait de la conclusion à laquelle il était parvenu, il approuva l’intervention du cardinal quand bien même il s’en fichait éperdument.

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Message par Hyriel Radgery Lun 12 Juil - 11:14



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Florentin, 28 ans ; Eugène, 23 ans ; Guillaume, 16 ans


C’était le jour de la seconde session du procès. Malheureusement, personne ne pouvait entrer à part les heureux élus. Malgré cela, Florentin, Eugène et Guillaume n’avaient pu se résoudre à demeurer cachés, ignorants du verdict. Ils voulaient croire à la chance qu’il restait à leur ami, malgré sa reprise. Ainsi, enveloppés dans de lourds manteaux et le visage en partie caché par de larges chapeaux, ils s’approchaient de la Prévôté. Ils n’essayèrent même pas d’entrer, sachant que ce serait impossible, et s’assirent proche, de manière à voire la porte. Ainsi, ils pourraient savoir quand ce serait fini.

Ils virent entrer Lénius mais étaient trop loin pour le saluer. Toutefois, tous trois se rassurèrent : au moins un ami serait là pour soutenir Hyriel. Et eux seraient là pour soutenir cet ami à la fin s’il y en avait besoin.

Mais pour l’instant, ils ne pouvaient que patienter, espérer, et prier.



oOo


Tout se passait bien, tout s’était mal fini. Deux plans d’évasion, celui avec Eymar et celui, ô combien providentiel, avec Phaïdée, Louise et Cassandre avait échoué. Lui qui avait eu le plaisir de retrouver du même coup la liberté et son amie, il avait de nouveau été arraché à elle, comme les autres fois. Leurs destinées ne feraient donc que cela ? Se croiser, se déchirer, se croiser, se déchirer… ne pourraient-ils pas un jour rester ensemble un temps assez long ? L’absurdité de son interrogation le frappa bien vite : elle était chez l’ambassadeur d’Espagne et lui, il ne passerait de toute manière pas l’année. La reverrait-il au moins avant de partir en fumée ? Probablement pas, en fin de compte.
Mais voilà qu’on le portait à son procès, dans la grande salle de la Cour. Cette fois, Hyriel ne faisait pas le fier. Il conservait une mine sombre au milieu du brillant de ses chaînes. Il ne la quitta que pour adresser un sourire à son ami Lénius, ainsi qu’un signe de tête qui se voulait rassurant. On l’assit et il s’adossa pour ne pas risquer de chuter – en plein milieu de son procès, ça ferait mauvais genre…

La séance commença donc par un discours judiciaire ronflant énumérant toutes les charges contre lui. Il allait finir par les connaître par cœur dans l’ordre et avec les intonations, à force… Il écouta tout de même, par principe et parce qu’il valait toujours mieux savoir de quoi on était exactement accusé. À la question, il ouvrait la bouche pour répondre quand on l’interrompit. Il ne se fit pour une fois pas prier et referma la bouche, écoutant la suite. Il serra les lèvres en entendant le nom de Phaïdée. Il ne fallait pas qu’elle souffre de ça, il ne fallait pas. Hyriel dut contenir ses émotions à la fin. Non, Phaïdée n’irait pas au mur, impossible. Lui était déjà mort, il pouvait se faire accuser de tous les maux possibles en plus, ça ne changerait rien. Il prendrait aussi celui-ci, il se le jurait, pour protéger sa bonne amie. Et puis il n’était plus à ça prêt, de toute manière.
Lentement, il tourna la tête pour écouter ce que M. l’ambassadeur avait à dire. Il ne payait pas de mine, le pauvre… Il écouta son discours et… il n’aurait pas cru le penser mais il était providentiel. Rien contre Phaïdée, tout contre lui. Il n’avait plus qu’à confirmer ses accusations avec un peu de jeu d’acteur qu’il espérait convainquant et une pierre de plus serait ajouté sur son corps déjà coulé au fond de l’eau. Il conserva une mine sombre, bien qu’intérieurement ravagé au rappel des événements du matin. Sa pauvre amie, qu’il venait à peine de retrouver et qui voyait en plus tous ses efforts réduits à néant. Il espérait très fort qu’elle se soit un tant soit peu remise pendant que lui était de nouveau jeté au cachot, sans plus d’espoir. Oh, en fait, il lui en restait un, bien faible, mais qui tenait plus de la magie qu’autre chose : il se rappelait avoir entendu parler d’un saint français qui faisait tomber les chaînes de qui le priait, Saint Léonard qu’il s’appelait. Il avait toutefois essayé le matin même et ses chaînes étaient toujours là. Comme quoi… Ou peut-être qu’il fallait prier plusieurs fois ? Il réessayerait dans les jours qui suivraient. Ça l’occuperait, puis il ne perdait rien.

On revint alors à lui. Il devait confirmer tout ça. Il se redressa sur son siège, à défaut de pouvoir se lever, et, après un dernier regard à Lénius pour prendre du courage, il s’efforça de ne regarder que les juges. Parce qu’il ne voulait pas flancher dans ce qu’il allait dire.

« Ainsi donc, je confirme ce que j’ai avoué. »
Il prit une grande inspiration avant la suite.
« Je confirme également les dires de M. l’Ambassadeur. Je me suis servi de cette femme, que j’avais rencontrée par le passé, pour me libérer et me cacher. Elle n’est coupable de rien. »

Il resta ferme, même si parler ainsi de la femme qu’il aimait lui brisait le cœur.

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Message par Le Cent-Visages Lun 12 Juil - 16:58

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Le cardinal écoutait, droit et concentré. Ou du moins, si la magie noire tentait d'exercer pression sur son âme, cela ne se remarquait pas. Le regard noir de l'ecclésiastique scrutait le sorcier. L'avocat peinait contre ses émotions, cela se sentait. Le Ministre demeurait en retrait, observateur. Et le seigneur de la Vega semblait le plus dépassé par toute cette situation.
Il prit justement la parole. Il apparut vite qu'il était le dernier informé de tous ces rebondissements - mais le premier surpris de trouver le démon estropié sous son toit, par l'entremise de cette Phaïdée. Les magistrats échangèrent un regard circonspect, traversés par l'idée que cet homme protégeait de façon trop douteuse une vulgaire esclave... En tirait-il des faveurs ? Ce fut alors que le Cardinal se porta garant du témoignage du sieur ambassadeur. Les trois juges acquiescèrent et remercièrent les tamoins.

Ils délibérèrent - oh la chose fut brève : tout convergeait vers le sorcier. A la surprise de la Cour, l'accusé se tenait étonnamment digne et tranquille. Se faisait-il à l'idée de la mort ? L'idée de rejoindre son maître en Enfer l'apaisait-il ? Il ne luttait même plus : ses yeux très bleus fixés droit dans ceux des magistrats, il se reconnut coupable de tout. Y compris des envoûtements. Que n'avait-il rendu les armes plus tôt ?! Il se serait épargné les tourments de la torture. Mais enfin, les déraillements de ces âmes au service du démon leur échappaient probablement. A moins que... Oui, il connaissait cette Phaïdée du Lupanar. Ils s'étaient ensuite retrouvés à Monthoux. Des liens de succube les auraient-ils unis, ce dont l'estropié aurait tiré profit maintenant qu'il avait eu besoin de mettre une adepte en action ?
Cela ne les regardait plus. L'un des juges dicta discrètement un document à son greffier. Puis il envoya le jeune commis présenter le papier en question au sorcier qui tenait comme il pouvait sur sa sellette. La voix du magistrat résonna une nouvelle fois, en désignant le parchemin à l'encre encore fraîche sur le pupitre du garçon :

-- Puisqu'il en est ainsi, sorcier, la Cour confirme l'intégralité des charges retenues contre vous. Toutefois nous vous prions et vous exhortons, dans une dernière chance qui vous est octroyée, à abjurer votre sujétion à Satan en signant cette promesse de repentir. Par ce document, vous reconnaissez avoir fait erreur, vous implorez la clémence de ce Tribunal ainsi que la Miséricorde divine, comme il en est encore temps. Votre peine en sera amoindrie. Jurez pour cela de tourner le dos au Mal, en consacrant le restant de vos jours à un exigent rachat de vos fautes par le labeur et la piété. Ce afin de sauver votre corps de la mort par le feu, et votre âme le moment venu.

[26 décembre 1597, fin d'après-midi] Puisse Dieu avoir pitié de ton âme [Terminé] Lzoniu10

Lénius, troubadour difforme en fauteuil roulant, 27 ans

Lénius s'efforça de sourire à Hyriel quand il tenta de lui transmettre du courage. C'était une expression plus hideuse qu'autre chose que l'infirme affichait, mais son ami saurait la comprendre. Il prit sur lui pour n'observer que le guérisseur, jusqu'au bout. Ni les juges, ni le cardinal, le ministre - qu'avait-il eu besoin celui-là d'aller récupérer Hyriel ? Ah oui... Incident diplomatique avec l'Espagne en vue, si la planque d'un "démon" chez l'ambassadeur s'était sue. La Très Gracieuse et très Catholique souveraine ibérique n'aurait-elle pas pu foutre le camp avant tout cela ?! Voilà qui aurait sauvé la vie d'Hyriel, peut-être... Maintenant, non, il le fallait coupable - pour arranger ces Messieurs Dames les Grands : le Ministère des affaires étrangères, la réputation de l'Empire, les deux chorizos dont l'un ici présent avait l'air surtout perdu.

Juan parla et l'avocat ne sut dire s'il était soulagé ou horrifié de son intervention. Il sauvait Phaïdée. Tant mieux, elle ne méritait pas cette mort épouvantable. Mais il chargeait un fagot de plus autour d'Hyriel... Le cardinal en remit une couche. Tout n'attendait que la réaction de l'accusé et, connaissant son ami - pour le meilleur - Lénius sut déjà ce qu'il allait faire. Son souffle s'arrêta, son sang se glaça. Bien sûr qu'il allait sauver Phaïdée. C'est ce qu'il fit, calme et concentré.
Ces demeurés de magistrats n'y virent que du feu - alors que quiconque avait un minimum de cervelle comprendrait qu'Hyriel se condamnait pour son amie. Quoi que... Peut-être le comprenaient-ils mais étaient-ils plus arrangés par cette version qui allait à tout le monde ici : un coupable, un seul, et pas un grand nom. Salauds. Le pire demeurait qu'aucun d'eux n'était coupable individuellement : la conjonction de leurs coups allait tuer. Encore. Comme ce fut le cas pour ses proches. Comme c'était le cas pour tant de monde ayant dans l'Empire le malheur d'être une tête qui dépassait.
Abîmé dans ses pensées, il entendit vaguement la proposition de repentir. Se soumettre... Là encore Lénius connaissait son ami - cette fois-ci pour le pire. Recevoir le fouet puis devenir un esclave, il doutait qu'Hyriel accepte. Et quelque part, il comprenait cette folie. Lui-même était du genre... absolu. La tiédeur n'était pas de leur nature. Et malgré tout, une petite part de lui espéra, en regardant son ami. Esclave... il pourrait toujours espérer des opportunités ou que savait-il encore... Quoique. Vue sa liste de méfaits, on ne le laisserait sûrement pas à un maître aimable et on aurait à cœur de lui mener une dure vie de repentir. Et pour le coup, accepter, c'était un peu sacrifier son âme.


[26 décembre 1597, fin d'après-midi] Puisse Dieu avoir pitié de ton âme [Terminé] Avt_lo11[26 décembre 1597, fin d'après-midi] Puisse Dieu avoir pitié de ton âme [Terminé] Marthe11

Comte Prosper de Monthoux et Marthe, intendante du domaine

Bien entendu, l'ambassadeur pointa les maléfices de l'accusé. C'était une évidence. Oh, même si la Phaïdée n'avait sûrement pas été complètement réticente à l'affaire, la connaissant. Mais son cas ne les regardait plus. Ils accueillirent avec de pieux hochements de têtes l'intervention du Cardinal, avant de s'étonner d'entendre l'accusé se charger de tout. Encore une ruse ? Faire ployer la Cour dans le sens d'un début de rédemption ? Et justement, au déplaisir du seigneur de Monthoux et de Marthe, un commis présentait à l'éclopé de quoi se déclarer "suppliant la miséricorde terrestre et divine".
Prosper émit un petit raclement de gorge contrarié. Il réfléchissait déjà à cette option qui lui était sortie de la tête : et si la vile créature signait ? Marthe de son côté réfléchissait plus vite que lui. Hm. C'était bien simple ! Elle suggérerait au comte de l'acheter ! Et ils se feraient un plaisir de l'embarquer pour le liquider. Oh certes, dans les textes la loi interdisait à un maître de tuer son esclave sans en passer par la prévôté. Mais dans les faits... épuiser un corps de travail, de faim, de soif, de cruels châtiments, de saletés... la mort arriverait bien vite comme si de rien n'était. Et honnêtement, qui se soucierait véritablement d'un esclave ?
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Message par Irène d'Aubeville Mar 13 Juil - 21:29

[26 décembre 1597, fin d'après-midi] Puisse Dieu avoir pitié de ton âme [Terminé] Cardin13
Cardinal Matthieu Cassin, 31 ans


Nul besoin de vraiment faire attention au reste de l’assistance. De toute façon, Matthieu n’en avait ni l’envie, ni l’énergie. Il se triturait déjà assez les doigts pour tenter de croiser le regard du ministre. En revanche, il tentait d’encourager Juan. Après tout, il était certain qu’il ne mentait pas. Son pays savait traquer les hérétiques, encore mieux qu’eux. Il se redressa alors que les juges semblaient convaincus, surtout à son intervention. Il encouragea le seigneur espagnol du regard, pour le rassurer. Le pauvre n’était pas vraiment dans son élément… Heureusement, tout semblait bien se passer…

Jusqu’à…

Matthieu écarquilla les yeux alors que le condamné se levait et avouait. Tout. D’une traite. Sans ironie. Il se mordit la lèvre. C’était trop beau… Il devait y avoir une ruse… ou alors… Peut-être… Peut-être qu’il avait eu raison… Tout était vrai. Il avait simplement joué avec lui. Mais il avait fini par l’avoir. Il avait cédé, enfin, comme les autres. Il poussa un long soupir, soulagé. Il avait eu raison.

Quand les juges tendirent le papier, il se raidit. Non, il ne pouvait pas signer. Il était bien trop fier et enfoncé dans le péché pour cela. Et même s’il le faisait pour sauver sa peau, il aurait bien des moyens de faire annuler ce contrat de pacotille. C’était si simple quand son grand-oncle le faisait, quand il les piégeait pour les mettre face à leurs mensonges. Il y arriverait très certainement sans peine.

Matthieu scruta le sorcier avec des yeux noirs. Qu’il essaie, quoiqu’il fasse, il était condamné à périr dans les flammes.



[26 décembre 1597, fin d'après-midi] Puisse Dieu avoir pitié de ton âme [Terminé] Don_ju11
Don Juan de la Vega, 30 ans



Juan respire dès l’instant où il eut fini. Le soutien de l’éminence rouge lui avait permis d’être plus serein. Il était plus rassuré si son jugement était approuvé. Les juges semblaient également le croire ce qui le soulageait.

Il inclina la tête et retourna à sa place alors qu’il se tournait vers l’accusé. Ce dernier avoua soudain tout, sans condition. Juan pencha la tête. Il était rare qu’un sorcier soit aussi conciliant. Il se montra un peu méfiant. Était-ce une ruse ? Avec ce qu’il avait fait à Phaïdée, il était sans doute capable de tout… Avec un peu de chance, dans quelques jours, il ne serait plus qu’un mauvais souvenir et ils seraient tous libérés de ses maléfices.


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Message par Hyriel Radgery Mer 14 Juil - 11:48


Le sourire de Lénius toucha Hyriel. Il souriait malgré sa tristesse visible. Il l’encourageait malgré son chagrin. Hyriel eut grâce à lui du courage pour la suite.

Hyriel s’accorda simplement un très léger soupir à la fin de ses aveux. C’était dit. Plus de retour en arrière possible. Il releva toutefois la tête en voyant gratter un greffier, puis venir un commis. Le fameux papier de rétractation dont lui avaient parlé Dame Kalisha et Mademoiselle Florentyna. Il avisa le papier et releva la tête vers le juge quand il parla. Il fixa ensuite le papier de nouveau. Il avait promis à ses patronnes – ses amies – de mettre sa fierté de côté mais… il était condamné de toute manière, il le savait. Le roi avait promis un bûcher devant la reine d’Espagne et vu comment ils tenaient plus que jamais à maintenir de bonnes relations en acceptant de le charger sans difficulté de ce qui accablait l’ambassadeur, il ne faisait aucun doute que le bûcher aurait lieu. Alors que pouvait-il faire ? Plier le genou devant la peur de la mort alors qu’il avait assumé ses « crimes » l’instant d’avant, au risque que cette décision se retourne contre lui, ou tenir ses positions de grand sorcier ? Au fond, le choix était vite vu, surtout que le labeur et la piété, il craignait sérieusement le pire.
Il ferma un instant les yeux et déglutit.

Pardon.

Il se mordit la lèvre avant de relever la tête, déterminé, vers le pauvre commis qui n’avait probablement rien demandé.

« Gardez votre papier. Je n’ai pas plus confiance en votre offre que vous en moi. »

Il détourna le regard pour ne plus fixer que la limite entre le sol et l’estrade. Il se refusait à affronter le regard de Lénius, il devait rester déterminé, ne pas flancher, et il savait qu’il n’y arriverait pas en le voyant. Il devait tenir… Oh et puis zut, il ne pouvait pas se résoudre à ignorer son ami. Il tourna donc légèrement le regard vers lui, gorge serrée. Désolé, mon ami…

Il se détourna rapidement après. Il ne voulait pas le faire souffrir plus que ça, et lui ne devait pas flancher.

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Message par Coldris de Fromart Mer 14 Juil - 13:23



Coldris balaya les différents protagonistes du regard. Grimace pour la gargouille, surprise pour la Cour, le cochon et l’oiseau pourpre. Il arqua un sourcil. Qu’est-ce qu’ils avaient tous à être étonnés ? À quoi s’attendaient-ils ? Du spectacle ? Mais enfin… il avait avoué sous la question, pourquoi aurait-il nié maintenant, alors qu’il se savait condamné ? Ce n’était pas cela qui aurait changé l’issue du jugement, alors à quoi bon ? Il hocha pour sa part la tête, approuvant le courage et la dignité de se plier au jugement sans simagrée. Une noblesse dont certains manquaient effroyablement.

Vint alors la promesse de repentir, offerte comme porte de sortie. Voilà qui était nettement plus intéressant. Le vicomte observa avec attention la scène qui se déroulait sous ses yeux. Allait-il accepter ? La servitude ou la mort par les flammes ? À sa place c’était vite vu. Non loin, le Cardinal devait prier pour avoir sa vessie en lanterne qui illuminerait la Grand’Place. Le roi avait pourtant promis, alors pourquoi s’en faisait-il ? Il roula des yeux et le sorcier rejeta la proposition pour « problème de confiance ». Ses sourcils se froncèrent. Il n’avait plus qu’à espérer que la confiance entre eux puisse être meilleure dans ce cas.

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Message par Le Cent-Visages Mer 14 Juil - 15:51

[26 décembre 1597, fin d'après-midi] Puisse Dieu avoir pitié de ton âme [Terminé] D96c1910[26 décembre 1597, fin d'après-midi] Puisse Dieu avoir pitié de ton âme [Terminé] Juge210[26 décembre 1597, fin d'après-midi] Puisse Dieu avoir pitié de ton âme [Terminé] Juge10

Le sorcier ferma les yeux un instant. Le jeune commis attendait près de lui, intimidé, retenant son souffle alors que le prisonnier déglutissait. Enfin, Hyriel parla. Et ce fut un rejet du repentir. Stupeur pour les uns, à peine une surprise pour les autres parmi les magistrats. Grave, l'employé rejoignit son poste avec le document, le pupitre, l'encre et la plume qui n'auront pas servi. Tout était scellé désormais. Et de la façon qui arrangeait apparemment le plus de monde, se dit au passage le magistrat instructeur. Puisqu'il en était ainsi, il se leva solennellement dans son manteau écarlate et déclara :

-- Hyriel. Vous vous êtes par tous vos crimes écarté du droit chemin et de la vraie foi, vous révélant être un égaré, un usurpateur, un envoûteur suscitant l’idolâtrie, un avorteur et un sorcier. En conséquence de quoi, le Parlement ici réuni vous condamne à être, le 30 décembre de cet an de grâce 1597, mené en chemise, pieds nus et enchaîné dans le tombereau jusqu’à la Grand’ Place de la capitale. Vous y serez placé sur le bûcher et brûlé vif jusqu’à ce que mort s’ensuive. Puis vos cendres seront dispersées aux quatre vents. Interdiction est faite à l’exécuteur des hautes œuvres de vous octroyer le moindre geste de soulagement de votre peine. (Un temps) Condamné, avez-vous une dernière chose à dire devant cette assemblée ? Ce seront vos dernières paroles.

Silence dans la salle. Que ce soient des mots résignés ou une nouvelle provocation, les juges les accueilleront avec toute la distance de circonstances. Ils se tournèrent ensuite vers le Cardinal et l'un des magistrats reprit :

-- Votre Éminence, en tant qu'accusateur à l'origine de ce jugement, avez-vous un ultime commentaire ou une demande à formuler devant cette Cour ?

Là encore, les regards se tournèrent vers l'ecclésiastique et on l'écouta avec la plus pieuse sobriété. Finalement les trois officiants se levèrent de concert. La voix d'un des juges résonna une dernière fois :

-- Quand le bûcher sera allumé bientôt, que les flammes purifient chacun de nous aux tréfonds de son cœur. Retournons à ce qui était et devrait toujours être la droite vie des chrétiens de Braktenn. Condamné, puisse Dieu avoir pitié de votre âme. La séance est levée.

Coup de maillet. Les archers en position s'assurèrent que personne ne puisse approcher d'Hyriel. Surtout pas son ami et avocat. Quatre gardes s'emparèrent d'ailleurs aussitôt du prisonnier. Dans un lourd grincement de chaînes, il fut soulevé et ramené dans son cachot. Commençait alors pour lui l'épouvantable compte à rebours. Trois jours. Trois jours seul encore dans sa prison, avec pour unique compagnie, pour unique pensée, pour unique certitude : la mort. Le bûcher. Trois jours.

[26 décembre 1597, fin d'après-midi] Puisse Dieu avoir pitié de ton âme [Terminé] Lzoniu10

Lénius, troubadour difforme en fauteuil roulant, 27 ans

Il était déchiré, alors que son cœur cognait à exploser dans sa poitrine. Déchiré en deux alors qu'il guettait la réponse d'Hyriel.
Accepte ! sauve-toi !
Non, c'est inutile ! Ils trouveront un autre stratagème, alors ne courbe pas l'échine.
Signe. Tant que l'on vit l'espoir est permis.
Ils te piégeront. Refuse. Garde ton âme intègre.

Ce fut à ce moment que la réponse tomba, aussi lourde qu'une pierre sur ses tripes : refus. Son sort était scellé. Il allait mourir... Sans flancher, digne, mais mourir. Lénius attendrait d'être dehors pour s'effondrer. D'autant que son ami lui adressait un dernier regard qu'il lui rendit de toutes ses dernières forces. Le reste passa comme un trouble songe derrière la buée dans ses yeux cramés : la ronflante sentence, les gardes, le retour d'Hyriel au cachot, la salle qui se vidait.

L'infirme demeura quelques instant là, hagard, ses gros bras pendants et ses mains échouées sur ses roues. C'était fini. Et tous ici étaient responsables. Tout y compris lui-même, en vint-il à se dire. Qu'aurait-il pu mieux faire ? Que n'avait-il pas fait ? Car au dernier degré de la douleur et du désespoir, le fou-sanglant qu'il était tombait toujours dans le même cycle : l'immensité de sa colère, la violence de sa peine, c'était contre lui qu'il les retournait. Boire jusqu'à s'emplir. Boire jusqu'à vomir. Boire pour oublier et partir déjà un peu. La destruction de soi lui semblait, dans ces moments, la dernière façon d'agir encore. Et puis il décuverait. Et puis ça recommencerait. Jusqu'à la prochaine folie de ce monde absurde et sans loi.
Il roula, la mort dans l'âme. Pas un mot, pas un regard ailleurs que droit devant lui le long des lignes du dallage. Lénius crut reconnaître à la sortie trois silhouettes familières... Qu'il n'osa pas regarder dans les yeux. Sa mine cadavérique en dirait assez long, il ne pouvait pas prononcer les mots. Nouveau déchirement en lui :
Dégagez ! Je ne veux que le feu dans mes tripes jusqu'au bout de la nuit.
Non, restez... Pleurons ensemble camarades.


[26 décembre 1597, fin d'après-midi] Puisse Dieu avoir pitié de ton âme [Terminé] Avt_lo11[26 décembre 1597, fin d'après-midi] Puisse Dieu avoir pitié de ton âme [Terminé] Marthe11

Comte Prosper de Monthoux et Marthe, intendante du domaine

Il refusa le repentir. Son âme était décidément damnée jusqu'au bout. Mais quelque part, tant mieux, se dit l'intendante avec un sourire non dissimulé. Monsieur le comte et sa contremaître écoutèrent avec délectation la fin de la séance, les mots de conclusion de l'ecclésiastique, et n'auront que faire de ceux du condamné. Ils ne le reverraient une dernière fois que trois jour plus tard pour son bûcher. Le duo quitta la salle sans manquer de saluer le plus poliment du monde les magistrats, Monsieur le Ministre, Monsieur l'ambassadeur et le Cardinal. Tous avaient fait de l'excellent travail.
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Message par Hyriel Radgery Mer 14 Juil - 16:52


Il ne regarda pas le juge quand il prononça la sentence. Seulement le sol et le bas de l’estrade. À quoi cela servirait-il, de jouer de nouveau les insolents ? Il n’avait pas de roi à impressionner, et maintenant que tout était joué, il avait seulement envie que ça s’arrête. Mais il devrait attendre trois jours. Trois longues journées. Lui qui pensait que la torture était terminée…
On lui demanda alors ses derniers mots. Pour la première fois, il s’en retrouva privé sur le moment. Que dire ? Hors de question de se soumettre. À peine eut-il formulé cette pensée qu’il sut exactement quelles seraient ses dernières paroles. Ils se pencha alors en avant, bras croisé sur les jambes, ignorant la douleur qui le traversait. Avec une lenteur calculée, il releva vers les juges et le cardinal – et petit regard au comte, à son dragon et au ministre au passage – un immense sourire acide à en dissoudre le plus résistant des aciers. Alors, après une dernière inspiration…

« Rendez-vous en Enfer. »

Il demanderait à celui qui était apparemment son patron de leur garder une place au bien chaude.

Il se réadossa alors, conservant un peu d’insolence dans son air calme retrouvé, et n’écouta la suite que d’une oreille avant de se faire retransporter. Il essaya mais n’eut même pas le temps d’adresser un regard d’adieu à son ami.





[26 décembre 1597, fin d'après-midi] Puisse Dieu avoir pitié de ton âme [Terminé] 6iv2 [26 décembre 1597, fin d'après-midi] Puisse Dieu avoir pitié de ton âme [Terminé] Mnbk [26 décembre 1597, fin d'après-midi] Puisse Dieu avoir pitié de ton âme [Terminé] 557d


Florentin, 28 ans ; Eugène, 23 ans ; Guillaume, 16 ans


Ils virent ressortir Lénius. Tous trois comprirent aussitôt que quelque chose n’allait pas et, sans se concerter, ils fendirent la foule pour le rejoindre. Même pas de questions à poser, leurs gorges se serrèrent en le voyant. Ils ne purent rien faire d’autre que baisser les yeux, jusqu’à ce que Florentin prenne une grande inspiration. Il posa la main sur l’épaule de Lénius.

« Allons boire un verre. »

Mieux valait le faire à quatre que chacun dans son coin.

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Message par Irène d'Aubeville Mer 14 Juil - 19:57

[26 décembre 1597, fin d'après-midi] Puisse Dieu avoir pitié de ton âme [Terminé] Cardin13
Cardinal Matthieu Cassin, 31 ans


Tout entier tendu vers le jugement et le sorcier, Matthieu attendait. Il attendait de savoir à quoi s’en tenir. Allait-il réussir ? Allait-il enfin prouver sa valeur au pape et au monde ? Il retint son souffle alors que toute sa réussite tenait à un bout de papier.

Il refusa. Matthieu soupira de soulagement. Il ferma les yeux et adressa un remerciement silencieux à leur Seigneur. Il avait réussi. Sa mission était achevée.

Pourtant, il ne ressentait pas la paix absolue, comme il l’aurait pensé. Seulement, un grand vide soudain. Sa gorge le serra mais il ne flancha pas. Il n’avait plus à douter, de toute façon, il ne pourrait pas revenir en arrière. Le silence régna dans la salle, jusqu’à la condamnation. Il se rendit alors compte qu’il n’avait jamais encore envoyé un individu à la mort seul. Il y avait toujours eu une éminence grise, une voix pour le pousser.

Est-ce que c’est vraiment ce que tu veux, toi ?

Matthieu serra les dents en baissant la tête. Voilà que ça recommençait… Pourtant, il resta impassible. Il n’avait pas fait tout ça pour abandonner bêtement… Il prit une grande inspiration en écoutant la sentence finale. Oui, voilà. Tout était en ordre. C’était comme cela que ça devait être, pas autrement… Il était du côté de la justice de Dieu, dans son bon droit et pour obéir au Pape, son représentant sur terre.

La dernière parole accordée à l’accusée fut, sans surprise, une bien piètre provocation. Il l’incendia du regard. Il irait bien assez tôt, il ne s’en faisait pas pour cela. Il aurait tout ce qu’il méritait. Oui, tout… Il avait avoué, tout cette nuit-là n’avait été que ruse et dissimulation. Sans doute avait-il accouché sa sœur pour endormir leur méfiance, avant de mieux fuir pour se terrer comme un rat. Il n’y avait rien à sauver en lui, rien…

Perdu dans ses pensées, il faillit bien ne pas entendre le juge. Il se râcla un peu maladroitement la gorge puis tâcha de se lever, droit et digne. Il darda un regard impérieux sur l’accusé puis d’autorité sur l’assemblée.

- Je souhaiterai inviter chacun à se tourner vers le Seigneur et à lui-même examiner sa foi. Le démon peut se cacher en chacun de nous et il convient de faire l’affaire de tous le bien commun. Je remercie l’assemblé pour son jugement ainsi que les témoins et les hommes qui ont contribué à l’enquête. Que Dieu vous bénisse, tous.


Il acheva par un signe de croix et une inclination de la tête respectueuse. Pas un regard pour le condamné ou son étrange avocat.

Le sort en est jeté.





[26 décembre 1597, fin d'après-midi] Puisse Dieu avoir pitié de ton âme [Terminé] Don_ju11
Don Juan de la Vega, 30 ans



Soulagé fut le premier mot qui vint à l’esprit de Juan, une fois le banc rejoint. Il écoutait maintenant attentivement, priant pour que tout cela termine vite. Heureusement, le démon ne posa aucune difficulté. Il refusa même de se repentir. Juan secoua la tête, navré. Encore une brebis égarée bien loin du troupeau de Dieu.

Malgré tout ce qu’il avait fait à Phaïdée, il ne parvenait pas à réellement en vouloir à cette pauvre âme. Quand la condamnation fut prononcée, il se signa. Cependant, les dernières paroles du condamné lui firent bien vite regretter sa compassion. Ce n’était qu’un illuminé au service du démon. Il renifla avec mépris. Une personne qui ensorcelait les gens et se moquaient d’elles méritaient bien de finir en cendres. Il espérait que le Diable le tourmenterait pour ses méfaits.

Juan écouta également religieusement la profession de foi et les sages paroles du cardinal. Il se signa une nouvelle fois à sa bénédiction. Cet homme avait bien du courage d’affronter un tel ennemi. Alors que tout le monde sortait et qu’il filait sans demander son reste, il se retourna pour un dernier regard mauvais à celui qui avait piégé Phaïdée dans ses filets.

Ce monstre méritait peut-être bien d’aller retrouver son maître, après tout.

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Message par Coldris de Fromart Mer 14 Juil - 20:28



Sentence fut donc rendue, sans surprise. Braktenn aurait donc son bûcher. Comme convenu. Coldris se tourna de nouveau vers le condamné qui observait toujours le parquet avec une profonde dévotion. À quoi pensait-il ? À l’ironie de ce même tas de bois sur lequel il monterait pour flamber ? Aux six planches qui n’enfermeraient jamais son corps pour l’éternité ? Avec un effort, il expira ses dernières paroles. Le vicomte souffla silencieusement un rire devant l’ultime rugissement du lion avant de se faire abattre. Qu’importe les regards outrés, il lui reconnaissait volontiers cette insolente fierté.

Décidément, tout le monde semblait rêvasser ou faire son introspection puisque même le Cardinal semblait légèrement pris au dépourvu. Examiner sa foi ? Ce serait rapide : absente. Quant au reste…

Dieu nous emmerde, tous, songea-t-il en écho tout en acquiesçant – mais sans se signer, il ne fallait pas pousser mémé dans les orties non plus. –

Il salua tout ce charmant petit monde et quitta le tribunal. Lénius était là ainsi que trois gaillards qu’il identifia comme les collègues de feu le jardinier. Un discret sourire s’étira tandis qu’il faisait quelques pas en direction de Lénius, profitant de son immunité politique. Il fouilla l’intérieur de son veston et dénicha sa précieuse petite fiole qui par un heureux hasard était presque pleine. Il la lança sur les genoux de la gargouille, assorti d’un :

— Le Léthé. Avec du whisky c’est encore meilleur. puis s’en retourna en ricanant vers sa voiture.

Car lui savait.

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