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Ragote-mi et ragote-moi sont sur un radot(e)

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Ragote-mi et ragote-moi sont sur un radot(e) Empty Ragote-mi et ragote-moi sont sur un radot(e)

Message par Hibiki Mar 23 Nov - 11:50

[Pour éviter l’emploi de nombreuses couleurs, j’indiquerai devant chaque ligne de dialogue quel personnage parle, utilisant parfois des abréviations , dont les suivantes :
Homme 1 → H1
Homme 2→ H2]




H1 : « Si fait, même qu’y s’baladent en pyjama ! »
H2 : « En pyjama ?! Par ce temps ?! Mais ils sont fous ces japonais !... »

Hibiki en « pyjama » (comprenez en pantalon bouffant et en kosode court d’hiver, le tout dans des tons noirs et rouges) s’accoude au comptoir, près des deux lascars. Grand moment de silence, un ange passe. Pour leur laisser une porte de sortie honorable, le faux castrat incline légèrement la tête vers eux en guise de salutations, et eux, bouche bée, le lui rendent par réflexe.

H2 « P’tet qu’y parle pas not’ langue ? » souffle l’un des gars avec espoir. L’autre, d’un geste de la main lui fait signe de se taire. Il plonge chercher sa contenance perdue dans sa bière, par une logique bien particulière qui veut que l’on trouve généralement ce que l’on cherche là où on l’a perdu ; or, chacun sait que la bière, au bout d’un moment, est une merveilleuse alliée pour perdre sa contenance _voire sa dignité. Mais laissons là ces contenants contenant des décontvenues pour revenir à nos deux compères.


H1 « ...et j’te disions donc que Cunégonde avoit moultes écus cause que son « ouvrage » est « fort bien exécuté ». » reprit l’un des hommes au comptoir, mimant le haut personnage qu’il citait en lui volant, un instant, un peu de ces airs de cour qui forgent les grands seigneurs.
H2 « Non ?! »
H1 « Diable, si ! C’est c’qu’il lui disait, mais moi, j’ai bien vu qu’ses yeux disoient aut’ chose... »

Hibiki, en son for intérieur, songeait :  mais laissez-la tranquille la Cunégonde, bande de mauvais jaloux. De vrais commères ces gars là ! 

C’est alors que la porte s’ouvrit avec fracas et qu’entra dans une gerbe de froid un grand gaillard au teint pâle et aux longs cheveux blonds, vêtu d’une chaude pelisse, marchant à pas pressés vers les deux énergumènes.

Grand blond : « Je l’ai ! »
H1 et H2 « Tu l’as ? »
Hochement de tête du type qui ressemblait à l’un de ces zakrotiens qui, dépouillant l’ours de sa peau, semblaient revêtir un peu de sa force sauvage tout en se parant de sa fourrure. Autant dire qu’il faisait honneur au nom de l’établissement.
H2 « ça dit quoi ? »
Le grand blond allait répondre, mais, plein de méfiance, il se tourna vers le zouave aux grandes manches et parut hésiter. Le zouave en question, qui appartenait à l’extrême plutôt qu’au moyen orient, lui retourna un regard étonné.

« Nani ? »
Grand blond « ... »
H1 « T’inquiète, il parle pas not’ langue.  Bon, alors ? »
Grand blond « Alors, j’comprends pas tout, ça cause d’Alexandrie, Aristote, philosophie. J’sais lire parce que je suis commerçant, mais j’ai pas fait des études de curé. Mais globalement, ça dénonce la politique de Monbrina et l’asservissement des colonies.  Faudrait trouver un érudit pour nous expliquer tout ça dans le détail, mais j’ai pas envie d’finir dans les fers pour me trimballer avec ce bouquin sur moi... »

La porte s’ouvre à nouveau et entrent 4 miliciens qui se dirigent vers le comptoir.

Grand blond : « Allez, à plus, faut que je file, j’ai du travail ! »

Dommage, songe Hibiki tandis que le probable zakrotien planque le bouquin sous son manteau et prend la porte et que les miliciens passent commande. D’ailleurs, en parlant de passer commande…

« Mademoiselle ? » appelle le comédien, hélant la serveuse avec son éternel accent nippon, et lançant un clin d’œil aux deux compères qui sont, semble-t-il, un peu décontenancés.

« Je voudrais un verre de vin de mûres s’il vous plaît. »

Voici les deux zigotos de vider leur chope et de décamper fissa. Dommage, une fois encore, il aurait bien aimé en savoir plus sur ce livret dont ils avaient discuté tantôt. Il déplorait également la présence de la milice, qui avait généralement pour effet de calmer de nombreuses velléités protestataires et de faire taire, durant un moment, le bruit des rumeurs qu’appréciait le bouffon, dont les missions d’espion improvisé à ses heures perdues tendaient à le rapprocher du personnage de Chicot, qui naîtrait plus tard sous la plume d’Alexandre Dumas. La présence des hommes d’arme dans ce lieu était-elle due aux troubles qui éclataient parfois dans les débits de boissons, ponctuellement transformés en débits de coups de poings, ou encore à une volonté du pouvoir de faire taire les ragots politiques ?

Qu’importe, il ne fallait pas qu’ils le soupçonnent de laisser volontairement traîner ses oreilles dans le flot des propos avinés que l’on trouve, en plus des boissons, dans les tavernes de la ville.

« On m’a conseillé votre établissement pour votre vin qui y est, m’a-t-on dit, fort bon. » ajouta-t-il à l’adresse de la serveuse.
« Comme je suis nouveau sur votre territoire, puis-je me permettre de vous importuner pour vous demander des conseils sur les endroits notables à visiter ? »
Prit d’un doute, il fronça un instant les sourcils et demanda : « On dit notables ou notaires ? »
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Message par Cassandre Velasquez Mar 23 Nov - 14:18

Ragote-mi et ragote-moi sont sur un radot(e) Louise11
Louise Michalet, 42 ans, serveuse

Comme chaque jour, la taverne ne désemplissait pas et les clients allaient et venaient pour se retrouver entre amis. Les bavardages participaient à une ambiance parfois festive, parfois sérieuse. Tout dépendait des propos. Louise travaillait là depuis un mois pile et s'entendait bien avec la patronne. C'était un changement de vie bien agréable par rapport à sa longue vie passée dans la douleur du lupanar. Assurément, Saint-Virgil veillait sur elle depuis l'au-delà. En ayant découvert son mensonge, il avait certainement œuvré de son mieux, avec ses nouveaux moyens, pour trouver comment arranger sa situation, tel qu'll l'avait fait une première fois de son vivant. Quel âme merveilleuse et si vertueuse ! Si Dieu existait, il ne pouvait que le choisir pour lui attribuer le pouvoir de combattre les misères humaines.

En sortant du travail, Louise retournait à la petite chambre de bonne, mansardée, qu'elle louait à une très gentille vieille femme, heureuse de pouvoir toucher une petite rente chaque fin de semaine. Elle vivait de manière chiche et évitait de dépenser le moindre sou si cela ne se révélait pas utile. D'autant que Cassandre l'aidait bien à cette tâche en lui apportant chaque semaine, lors de son jour de congé, un panier rempli de délicieuses victuailles. Louise tentait bien de protester qu'elle pouvait se nourrir seule, mais cela faisait tant plaisir à la petite de les lui offrir. La fillette passait quelques heures en sa compagnie à discuter un peu de leurs vies respectives ou elle l'aidait à progresser en lecture ou à comprendre des mots qui lui échappait. Dernièrement, Cassandre lui en sortait de plus en plus compliqués, notées sur une feuille, et Louise se demandait où celle-ci avait pu les découvrir. Elle devenait de plus en plus charmante et d'ici quelques années, Louise soupçonnait qu'elle ferait sûrement tourner la tête de beaucoup de garçons. Elle lui souhaitait tant d'avoir une vie heureuse et un foyer agréable, toutes ces choses que Louise ne pourrait plus jamais avoir.

Alors qu'elle circulait entre les tables, sans prêter grande attention aux conversations, Louise apportait les consommations. elle releva la tête à l'apparition de la milice dans l'établissement et tressaillit.. Par réflexe, elle recula, encore échaudé de ses mauvaises expériences de la prévôté. Et elle n'avait pas été torturée, elle ! La commande d'un homme la tira de ces sinistres pensées et elle s'avança pour rejoindre la table d'une personne manifestement étrangère. Elle lui sourit tout en dissimulant intérieurement sa tristesse d'être considérée éternellement comme une demoiselle et de ne pouvoir avoir la chance de fonder une famille. Elle contint l'émotion, habituée à feindre la bonne humeur du fait de son ancienne profession.


"Je vous apporte cela tout de suite."

Elle s'amusa de la flatterie du client sur le vin. Peu importait le domaine, rien ne changeait au fond.

"Nous nous efforçons de pouvoir servir le meilleur aux clients."

Il souhaitait à présent connaître les endroits notables avant d'avoir un doute sur le mot employé. Louise le conforta d'un sourire apaisant.

"C'est bien cela, monsieur. Un notaire, c'est un homme chargé d'enregistrer différentes transactions, comme la vente d'un bien immobilier, les conditions d'un mariage ou rédiger un testament. Quant à votre question, cela dépend beaucoup. Néanmoins, il y a de belles promenades à faire dans le quartier des commerçants ou découvrir les nombreuses églises de la capitale."

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Message par Hibiki Mar 23 Nov - 21:04

Le quartier des commerçants ou les églises… Somme toute, là où « ruisselait » le peu d’or que les mains des grands seigneurs acceptaient de laisser filer entre leurs doigts pour mieux contenir, avec une poigne de fer, les possibles élans contestataires de la plèbe paysanne et ouvrière. La réponse n’avait rien de surprenant, et c’était justement ce manque de surprise qui désolait le comédien, traînant ses guêtres, ou plutôt ses getas, dans les établissements de la ville pour espérer y trouver des informations en or.

 « Merci, Mademoi… Madame ? »

Aurait-il fâché la femme du patron ? Elle parlait avec aisance et semblait éduquée, assez en tout cas pour manier bien mieux le langage que les lurons de tantôt. Pourtant, il ne voyait nul homme en cette taverne. Une veuve peut-être ?

« He, mais j’te reconnais toi ! »
C’était l’un des miliciens qui venait d’apostropher la serviable serveuse.
« C’est toi qu’étais en prison avec le Hyriel, ce sorcier qu’a été renvoyé en enfer ! »

Le nom tinta aux oreilles d’Hibiki, qui y reconnut le déclencheur d’une précédente altercation, dans une taverne également. Décidément, il avait bien raison de faire passer ses consommations comme des notes de frais auprès de l’Ambassadeur, vu ce qu’il découvrait dans ces endroits que son maître évitait par pur souci d’image politique. Les têtes se tournaient vers la dame, devenue centre d’une attention dont elle se serait sans doute fort bien passée et qu’elle aurait certainement préféré laisser au japonais en « pyjama ». Pyjama ou pas, celui-ci était fort bien réveillé et observait avec attention le déroulé d’une scène qui ne manquait pas d’attiser sa curiosité.
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Message par Cassandre Velasquez Mar 23 Nov - 22:42

Ragote-mi et ragote-moi sont sur un radot(e) Louise11
Louise Michalet, 42 ans,  serveuse

Louise ne savait pas bien quelle réponse à apporter à un étranger sur les choses à découvrir ville. Elle n'avait jamais pris le temps de s'intéresser à ce genre de sujets, même si elle était née et avait grandi à Braktenn. Elle avait préféré apprendre à survivre bien avant de vivre. Lors du remerciement du client, son hésitation la fit sourire, un peu tristement, mais elle appréciait de s'entendre dire madame. Elle ne désirait pas le détromper et répondit doucement :

"Madame, je vous prie."

Les miliciens se décidèrent à faire l'esprit. Louise roula des yeux, excédée de les entendre rappeler les faits du mois dernier. N'avait-elle jamais entendu mentionner le concept de déontologie ? Quelle merveilleuse idée que de répéter des informations de la justice au beau milieu d'une taverne ? Formidable ! Elle répliqua avec froideur, mais sans la moindre agressivité.

"Cette affaire fut jugée et il ne vous appartient d'exprimer votre opinion sur le sujet. Par ailleurs, il se révèle plus que douteux de dévoiler des informations de vite profession dans de tels lieux. Que diriez-vous i j'allais rapporter cela à l'un de vos supérieurs ? Je serais étonnée qu'ils apprécient que leurs hommes soient aussi bavards de ce qui se passe entre les murs d'un endroit supposé garder le secret de l'instruction."

Sur cela, elle tourna les talons et s'éloigna pour aller chercher le vin de mûres. Ses clients valaient cent fois mieux que ces imbéciles.

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Message par Hibiki Ven 26 Nov - 17:27

Le garde haussa les épaules et répondit, goguenard :
« C’est pas comme si la moitié de la ville vous avait pas vue au tribunal. Et pis, c’est pas une ancienne catin qui va me dire ce que j’ai le droit d’ "exprimer". » singea-t-il en reprenant le mot de la serveuse.
Rires gras de ses collègues et regard intéressé d’un homme en apprenant l’ancienne profession de la dame. Hibiki, de son côté, quoique n’en laissant rien paraître, nageait dans les eaux saumâtres où se mêlaient un peu du sel qu’il se sentait poindre au bout de la langue et de l’onde douce et lointaine de ses souvenirs du Japon, miroir aux alouettes où venaient se mirer des réminiscences au reflet déformé. Il songeait aux difficultés éprouvées par les femmes qui souhaitent quitter le milieu de la prostitution, aux peu de possibles qui s’ouvrent à elle en dehors du mariage, aux morts prématurées de tant de jeunes filles emportées par de mauvaises maladies, et à l’indignité de ces rustres qui invoquaient le passé d’une dame pour justifier leurs écarts de conduite.

« La seule chose qui permet au mal de triompher est l’inaction des gens de bien. » écrirait Edmund Burke au 18ème siècle. On pourrait longuement questionner cette assertion, en se demandant ce qu’est une personne de bien ; on pourrait aussi, plus prosaïquement, s’en tenir aux protagonistes de cette histoire et dire que Hibiki ne faisait PAS partie de ces gens de bien, quoique se maintenant fort honorablement dans l’inaction. Il observait le tableau qui s’offrait à sa vue sans vouloir tremper dans la peinture, simple figurant dans ce décor de visages où se lisaient diverses émotions, ou bien ne se lisaient pas, sa figure à lui étant à peu près aussi déchiffrable qu’un obscur livre d’alchimie hermétique.

« Je vous en prie, messieurs, songez à l’image que vous offrez de notre beau pays à l’un des envoyés du Japon... » plaida un notable (qui était peut-être également notaire, allez savoir.)
La remarque eut au moins l’avantage de calmer les ardeurs belliqueuses de certains personnages de cette modeste assemblée et de ramener à la raison les miliciens pris en flagrant délit d’excès de "moralité". Mais elle ramenait l’attention des uns et des autres sur l’androgyne créature aux yeux bridés, qui se passait fort bien de cette publicité lorsqu’il partait en mission d’observation de la faune locale.
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Message par Cassandre Velasquez Ven 26 Nov - 22:41

Ragote-mi et ragote-moi sont sur un radot(e) Louise11
Louise Michalet, 42 ans,  serveuse

Ces imbéciles de soldats se croyaient dans leur bon droit, fiers de leur petit pouvoir. Louise se referma sur elle-même et son visage devint insondable. Ils n'obtiendraient plus rien d'elle. Qu'ils s'amusent donc de leurs provocations mesquines, ils finiraient par se lasser seuls. Elle leur tourna le dos et repartit vers le comptoir pour chercher le vin aux mûres que l'étranger venait de demander bien poliment. Son regard surveilla en même la salle, attentive au moindre débordement éventuel, tout en ouvrant le robinet du tonneau. Le liquide rouge coula dans une large chope et elle le laissa se remplir jusqu'au col.

Alors qu'elle s'apprêtait à quitter le comptoir, un homme bien habillé, incontestablement une personne importante, intervint pour demander poliment aux soldats de se calmer par souci de ne pas nuire à la réputation de leur pays devant un envoyés du Japon. Il pointa en même temps la direction de l'étranger. Louise observa celui-ci, surprise. Alors, c'était un de ces japonais ? Elle n'y voyait rien de bien particulier. Pas de quoi susciter tout cet emballement de curiosité. Ce n'était jamais rien qu'un homme, vêtu un peu différemment d'eux, avec une couleur de peau autre que la leur, mais cela ne méritait tant de remue-ménage.

Sans changer d'attitude, le visage fermé, Louise rejoignit la table du japonaise et déposa son verre devin de mûres.


"Avez-vous besoin d'autre chose, monsieur ?"


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Message par Hibiki Dim 28 Nov - 19:24

« Je demanderais bien un dragon domestiqué, mais je suppose que vous n’avez pas cela dans votre établissement. » plaisanta-t-il, avant d’être approché par le notable pacificateur de tantôt.
 « Je vous en prie, mettez la consommation de Monsieur sur ma note. Je tiens à lui offrir ce verre, ainsi qu’un visage un peu plus civilisé de notre contrée. » adressa ce dernier à l’intention de Louise, avant de se tourner vers le voyageur issu de contrées lointaines.
« Puis-je prendre place ? »
« Je vous en prie. »
C’était bien la moindre des choses, alors que l’inconnu venait de lui offrir le verre qu’il s’apprêtait à payer. Par pure générosité, ou par calcul, cela restait encore de l’ordre du mystère pour le moment. Cela dit, Hibiki penchait plutôt pour la deuxième option, puisque son interlocuteur semblait soucieux de l’image que renvoyait leur pays à des étrangers. Peut-être un négociant ou un diplomate ?

Le comédien le détailla rapidement. L’homme, d’une quarantaine d’années, doté d’un léger embonpoint, respirait la respectabilité bourgeoise. Il arborait une belle bague à sa main droite, dont les doigts légèrement potelés saisirent le dossier de la chaise pour laisser la place à son digne postérieur de s’y installer. Postérieur dont il tenait à assurer la « moralité », comme il le laisserait paraître au cours de son discours.

Voilà donc notre homme lâchant un soupir et reprenant la parole :
 « Je suis vraiment navré que vous ayez été témoin de ceci. Notre pays est traversé en ce moment par des forces qui le dépassent et menacent ses nobles fondations. Pas plus tard qu’hier, j’ai assisté au procès de deux sodomites, pris en flagrant délit alors qu’ils pratiquaient la chose. Dieu me garde d’assister jamais à pareille hérésie sous mon toit ! Le Seigneur soit loué, avec le concours du Vatican et le soutien de la très pieuse Reine d’Espagne, nous viendrons à bout de ces manifestations du mal et de cette engeance qui rôde dans les ombres. Je peux donc vous affirmer, avec toute ma certitude, que ces désagréments ne sont pas de nature à faire fléchir le trône, qui reste ferme dans sa politique. D’ailleurs, ces deux énergumènes dont je vous parlais seront purifiés par le feu. »

Hibiki hésitait entre un "Et sinon, je vous ai parlé de ma pièce de théâtre composée à Djerdan ?" et un "Vous savez, par chez nous, certains daimyos entourés d’éphèbes ont le feu au cul, et ce n’est pas parce qu’ils s’assoient sur des bûchers." Mais il était à la fois trop couard et trop sobre pour se risquer à des provocations de ce genre. Il appliquait à la lettre cette sentence : pour vivre heureux, restons caché. En toute logique, il se réincarnerait donc un jour en tortue ou Bernard-l’ermite, se contentant pour l’heure d’aller inspecter les coquilles des filles et de jouer à cache-cache sous leurs jupons.

« Permettez-moi de calmer vos inquiétudes, si vous en avez. Les pratiques sexuelles des monbriniens ne sont pas de nature à freiner les échanges diplomatiques ou commerciaux entre mon pays et le vôtre. Par contre, l’excès de zèle de certains missionnaires  chrétiens qui viennent jusque chez nous pour s’attaquer à nos temples ou se mêlent de vouloir détruire nos monastères sont davantage de nature à empêcher de bonnes relations entre les pays dont ils sont issus et le nôtre. »
Il but une gorgée de vin tandis que son vis-à-vis se décomposait plus ou moins en face et ajouta :
« Amaterasu soit louée, Monbrina ne nous a jamais fait l’affront d’envoyer des jésuites pour « évangéliser » nos terres. D’ailleurs, notre ambassadeur a été très touché par l’accueil que lui a fait votre roi, et je gage que nous saurons trouver un terrain d’entente pour établir des échanges harmonieux. »
Ou… oui, bien sûr. Je suis moi-même dans le commerce, voyez-vous... » Ah ah, c’était donc cela ! Remarquez, ç’aurait aussi bien pu être un espion à la solde de je ne sais quelle puissance, désireuse d’en apprendre plus sur leur point de vue ou leur mentalité. « Grâce à l’unification du continent entreprise par notre Bien-Aimé Souverain, nous avons désormais accès à des pierres précieuses à nulles autres pareilles. Peut-être vous plairait-il d’admirer mes bijoux ? »
« Cela tombe bien, j’ai perdu les miens ! Notez, on m’en a offert d’autres, en bois poli, mais je connais une dame qui apprécie ce genre de surprises. »
« Partout sur le globe, les femmes sont sensibles à ce genre d’attentions, je suppose. »
Riant sous cape de sa blague dont personne ne soupçonnait l’existence ni même l’étendue, le comédien reprit :
« Si vos articles sont de qualité, je pourrais toujours en toucher un mot à l’ambassadeur et à sa femme. Mais comprenez bien que leur déception retomberait sur moi si je leur faisais faire le déplacement pour trouver des breloques qui ne vaudraient pas trois fifrelins. J’aimerais noter l’adresse de votre boutique, si cela ne vous dérange pas, afin de venir constater par moi-même la qualité de vos marchandises. »
« Je serais honoré de vous accueillir dans mon échoppe. Croyez-moi, elle vaut le détour ! »
Hibiki écrivit dans son carnet l’emplacement de la boutique de bijoux de son habituelle écriture sibylline, lorsque s’éleva une voix.

« Ben bravo ! J’vous avions entendu ! Vous dîtes que vous vous moquez bien de c’que les monbriniens font dans leur plumard, mais ça vous dérange pas de commercer avec un homme qui s’réjouit qu’on brûle les sodomites ? »
C’était un jeune homme d’une vingtaine d’années, qui n’en était pas à son premier verre et en avait manifestement gros sur la patate.
« J’le connaissais, moi, p’tit Jeannot. C’était pas un mauvais bougre, et il méritait pas son sort, ça non ! »
Commerçant, avec un air dégoûté : « Alors vous aussi, vous seriez de ces gens là ?! »
Jeune homme : « Oh que non, Dieu m’en garde ! Mais Jeannot, c’était mon ami. »
Commerçant : « Alors louez la Justice de vous avoir délivré de cette amitié. Qui sait jusqu’où le malin peut étendre son influence… ? »
Jeune homme : « J’vous laisserais pas dire ça ! J’suis bon chrétien, moi, m’sieur. J’m’en vais à confesse tous les dimanches et même si j’comprends pas tout c’qui se dit en latin, j’écoute bien m’sieur le curé ! »
Commerçant : « Et c’est sans doute ce qui vous aura préservé de cette pernicieuse influence. Maintenant, si vous voulez bien m’excuser, ma femme m’attend. »
Jeune homme : « C’est ça, l’bonjour à vot’ femme. Jeannot, lui, il ira dire bonjour au Bon Dieu, parce qu’y mérite le paradis. C’était pas un mauvais diable. Pas un mauvais diable, non non non... » articula-t-il difficilement, avant de sombrer à nouveau dans sa choppe. Amen.
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Message par Cassandre Velasquez Lun 29 Nov - 18:42

Ragote-mi et ragote-moi sont sur un radot(e) Louise11
Louise Michalet, 42 ans,  serveuse

Louise déposa la boisson commandée à l'étranger et sourit de sa remarque. Elle répondit sur une intonation semblable :

"Malheureusement, la cour à l'arrière est trop petite. Nous y penserons cependant le jour où nous agrandirons la taverne."

Sur sa plaisanterie, le notable qui avait apaisé la situation s'installa à la même table et déclara même payer la consommation de l'étranger pour se faire pardonner la conduite lamentables miliciens. La serveuse nota l'information et s'apprêta à repartir lorsque l'histoire que commença à raconter le monbrinien la retint. Un frisson parcourut sa nuque et descendit le long de sa colonne vertébrale. Le bûcher... périr par le feu... Elle revit aussitôt les flammes encercler l'homme qu'elle avait cru pendant plusieurs jours être son ami Hyriel. Louise contint difficilement son émotion et s'adressa sévère au notable.

"C'est un crime, oui, et les crimes doivent être punis. Pourtant, périr par le feu, me semble la pire des atrocités qu'un homme puisse subir. Même un meurtrier d'enfants ne subit pas un tel châtiment. Selon vous, occire un gamin est-il donc moins grave que deux hommes adultes qui s'accouplent ? Ils offensent l'Eglise et Dieu, oui, mais eux ont la décence de ne causer aucun mal aux gens.""

Elle se permettait sans doute de donner trop librement son opinion. Tant pis. Cela devait sortir. Ce n'était pas ce bougre qui avait cru voir un ami périr par le feu ! L'individu agaçant poursuivit sa conversation sur la bonne marche du commerce entre l'ambassade japonaise et Monbrina. Il devait avoir des intérêts là-dedans et cherchait à accaparer l'attention du malheureux étranger. Néanmons, il se défendait bien et Louise écoutait, atterrée que des missionnaires chrétiens aient pu se rendre au Japon pour détruire des temples. Pourtant, cela ne l'étonnait guère. Mo,brina agissait de même à Zarkos et il en serait demême pour Mornoy et Djerhan. Une religion de paix d'amour et de paix ? Quelle belle fumisterie ! Il n'y avait qu'à admirer tout l'amour que l'insupportable cardinal Cassin possédait en lui. Pendant la suite de al discussion, le commerçant énonça nfin son intention: placer ses bijoux. Louise releva alors la plaisanterie subtile du japonais. Cela se révélait fort discret, mais l'ancienne catin avait assez expérimenté les pratiques sexuelles pour décrypter la moindre allusion à ce sujet. Elle attendit, intriguée, qui l'hommes 'éloigna et sourit, satisfaite de le voir malmené et se tourna vers l'étranger.

"Vous avez perdu vos bijoux, c'est cela ? Des bijoux d'une valeur estimable, non, Du genre qu'on nait avec, n'est-ce pas ?"

Louise devait bien s'avouer être curieuse de savoir comment un homme pouvait perdre un tel appareil.
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Ragote-mi et ragote-moi sont sur un radot(e) Empty Re: Ragote-mi et ragote-moi sont sur un radot(e)

Message par Hibiki Lun 29 Nov - 22:48

Dire que le comédien fut surpris par la saillie de celle qui s’était jusque là faite relativement discrète serait sans doute un euphémisme. Le sujet semblait la toucher de près, pour une raison qu’il ignorait encore. Peut-être un proche mort dans les flammes comme le Jeannot évoqué tantôt, ou simplement une conscience politique affûtée mais qui ne pouvait s’exprimer que dans la rage et le dégoût, comme c’était le cas pour la plupart des petites gens qui, malgré les courbettes et les révérences de façades, ne s’empêchaient pas moins d’exprimer leurs pensées à huis clos.

En l’occurrence, le huis n’était pas si clos, et le loup déjà dans la bergerie.

Milicien 1 :  « He bien, vous avez p’tet des suggestions à faire à Sa Majesté Der Ragascorn sur le traitement réservé aux sodomites? »
L’un de ses collègues lui fit signe de se taire. Il semblait plutôt curieux de voir la réaction de l’étranger à ces propos.

L’étranger en question ne tenait pas à exprimer publiquement le fond de sa pensée, ni à clamer haut et fort son assentiment face aux propos de la serveuse. Il laissa donc couler mais nota dans un coin de son esprit qu’il avait visiblement affaire à une femme de caractère aux idées déjà bien arrêtées. Cela valait sans doute mieux quand on devait tenir un établissement fréquenté par de nombreux poivrots potentiels aux mains sans doute un peu trop lestes parfois.

« Je crains de ne jamais réussir à comprendre en quoi le fait d’aimer un autre être humain, qui est selon votre religion une création de votre Dieu, serait une offense à ce dernier. »

Glissa-t-il à la dame. Il était sur un terrain suffisamment savonneux pour ne pas ajouter un peu plus de piment à ces propos bien assez épicés. Surtout, il ne voulait pas se lancer dans une polémique avec des barbares un peu trop chatouilleux sur la question religieuse. De ce point de vue, il avait bien plus d’affinités avec les djerdaniens, ne serait-ce qu’en raison de leur polythéisme respectif ou des influences bouddhiques qu’ils avaient en commun.

Mais finalement, on en revint à une partie de l’anatomie humaine qui gouvernait la plupart des êtres autrement plus qu’une hypothétique divinité. Hibiki sourit, mutin et complice, à cette fine mouche qui avait relevé le sous-entendu là où le bonhomme de tout à l’heure n’avait vu qu’une opportunité de glorification marchande à l’idée de clamer qu’il commerçait avec ces lointains voyageurs raffinés.

« Je les ai perdus en chemin, il est vrai. Mais j’y ai gagné autre chose... »

Il laissa planer un sourire mystérieux sur ses lèvres sans s’étendre davantage sur la question. Il repensa soudain au jeune intendant du manoir du moulin et étouffa un rire en repensant à l’une des remarques de ce dernier lors d’une conversation portant sur le même sujet.  « He bien, il semblerait qu’elles vous manquent atrocement pour que vous ne fassiez qu’en parler ! » S’il l’avait entendu en cet instant, il aurait sans doute été conforté dans cette idée.

Remarquez, pourquoi se priver de le mentionner lorsque certaines femmes appréciaient la gaudriole avec des hommes qui ne risquaient pas de les engrosser ? Et puis, un profil androgyne comme celui du comédien nippon les changeait agréablement, pour certaines, de leurs rustauds de maris poilus ; du moins pour celles qui préféraient les crevettes dans son genre aux ursidés.
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Message par Cassandre Velasquez Mer 1 Déc - 11:17

Ragote-mi et ragote-moi sont sur un radot(e) Louise11
Louise Michalet, 42 ans,  serveuse

Louise n'avait pas pu s'empêcher d'émettre son opinion sur les pratiques injustes de la justice en ce pays stupide. Les miliciens en profitèrent pour l'interpeler à nouveau, ravis d'avoir une nouvelle prise sr elle. Quels abrutis ! Ils faisaient moins les malins quand Cassandre les endormait. Elle balaya leur remarque d'un geste de la main.

"Ce n'est qu'une discussion informelle ici, où chacun donne son avis. Allez donc sur le marché. Les commerçants subissent depuis plusieurs des vols et commencent à s'agacer contre la prévôté qui ne les défend pas."

L'étranger lui adressa un mot de bon sens et Louise lui sourit.

"C'est une religion pleine de mystères que seuls les érudits peuvent réellement comprendre. Nous, le commun, n'avons pas le bagage nécessaire."

C'était révoltant de s'insulter soi-même, amis malheureusement, cela valait mieux que d'être suspecté de pensées dissidentes. Elle écouta la conversation entre l'étranger et le commerçant, puis intriguée par une parole singulière elle ne put résister à la tentation de le question. Ses sourcils se froncèrent à la réponse.

"Vraiment ? Alors, cette particularité est bien acceptée dans votre pays ? Ici, les hommes impuissants sont très mal vus. Il existe même une procédure judiciaire où un époux peut se retrouver à honorer devant témoins Ainsi, sa femme et s'il échoue, son mariage est dissolu. La femme retrouve alors ses biens et lui a interdiction de se marier. Nous ne concevons que les relations charnelles dans le seul but de la procréation. Pa conséquent..."



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Message par Hibiki Jeu 16 Déc - 17:45

Hibiki continuait d’écouter et observer ce qui se tramait autour de lui, notant la ruse de la femme consistant justement à déprécier sa propre intelligence pour esquiver un débat qui pouvait la renvoyer vers ces geôles dont elle s’était extirpée. Il se contenta de hocher la tête pour signifier qu’il comprenait et acceptait ce "manque de culture" affiché. C’est alors qu’on embraya sur un sujet qui le touchait de près et qu’il découvrit que l’on pratiquait dans ce pays certaines des pratiques barbares d’autres voisins européens.

Il songea, dans un coin de son esprit, que s’il avait dû être marié à un homme qui le dégoûtait au plus haut point, il se serait sans doute arrangé pour lui faire ingurgiter un breuvage le conduisant à l’impuissance dans le seul but de retrouver sa liberté et ses biens. Fort heureusement, il n’avait nul besoin de recourir à ce genre de stratagème...

« A vrai dire, je suis une exception. Normalement, nous n’émasculons pas les hommes au Japon. » Mais nous les crucifions fort bien quand ils ne se vident pas les tripes tout seuls.
« Dans mon cas, il fut décidé que je serais castré lorsque je sortais à peine de l’enfance afin de me conserver une apparence qui me permettait de mieux interpréter des rôles aussi bien féminins que masculins, tout en m’octroyant l’honneur de veiller sur la femme de l’ambassadeur ainsi que le font les eunuques chez nos voisins chinois et coréens. Il ne s’agit donc pas d’impuissance. D’ailleurs je me défends fort honorablement dans le maniement de l’épée. »

Un bref sourire de sa part permettrait à ceux qui le voudraient de s’interroger sur le sens qu’il prêtait à ce mot d’épée. Pour sa part, il préférait de loin voir l’engin qu’il arborait entre les jambes comme un outil à plaisir plutôt que comme un instrument de conquête et de guerre, mais l’occasion était trop tentante de s’autoriser une plaisanterie à ce sujet. Quant à cette notion d’impuissance, il trouvait le terme assez malheureux et même très réducteur ; d’ailleurs, il ne s’était jamais senti aussi "puissant" que depuis qu’il était eunuque-amuseur. Pour la liberté par contre, c’était une autre histoire… Mais de cela, il se consolait en se disant que chaque humain en ce monde était prisonnier à sa manière. Certains avaient juste de plus jolis cages que d’autres.

 « Je dois bien admettre néanmoins que je n’aimerais pas devoir prouver devant une assemblée entière que j’ai la capacité d’accomplir mon devoir marital. Voilà qui ne risque pas de m’arriver, les dieux soient loués. »

En toute honnêteté, il se passait fort bien d’assemblée lorsqu’il « honorait » Kimiko… ou n’importe quelle femme recherchant des relations charnelles avec l’assurance, précisément, de ne pas procréer. Mais ça, il éviterait de le crier sur les toits...
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Message par Cassandre Velasquez Jeu 23 Déc - 10:49

Ragote-mi et ragote-moi sont sur un radot(e) Louise11
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Après le départ du négociant en joaillerie, Louise s'approcha pour discuter avec l'étranger et essayer de tirer au clair les incompréhensions qui lui étaient venues en entendant la conversation. Elle apprit ainsi qu'au Japon, cette lointaine contrée exotique, la pratique de l'émasculation n'était pas si courante mais réservé à quelques jeunes garçons pour surveiller les femmes en toute tranquillité. La serveuse réprima un soupir d'agacement. Encore une société merveilleusement ouverte... Elle ne dévoila rien de son agacement et se contenta d'écouter avec calme les explications.

"Je vois. Alors, ceci constitue un honneur. N'importe quel enfant peut être concerné ? Ou faut-il appartenir à une classe sociale précise pour remplir cette fonction ? Ainsi... Vous êtes eunuque, c'est cela ? Mais vous avez le droit de sortir en ville librement ? ou bien c'st votre jour de repos peut-être ?"

Louise fronça les sourcils au maniement de l'épée, puis comprit. Ce n'était qu'une subtilité. Après tout, il y avait d'autres manières de prendre du plaisir que celle inscrite par la bonne moralité. Elle laissa échapper, légèrement moqueuse.

"C'est une épée avec de nombreux usages..."

Elle en vint à aborder la pratique absurde du tribunal de l'impuissance t hocha de la tête lorsque l'étranger a dit ne pas vouloir prouver ses capacités martiales dans une pareille séance. Elle soupira et ajouta dans un murmure :

"Les lois, ici, sont absurdes. Et contradictoires. Par exemple, la religion chrétienne réfute la prostitution et considère une catin comme la pire pécheresse. Pourtant, chaque soir, les hommes se pressent dans les bordels alors que dans la journée ils simulent être de bons chrétiens. La religion ne cesse de parler de long en large de charité, de prendre soin de son prochain, mais ces puissants laissent les rues pleins de malheureux qui crèvent dans le froid, la faim et la misère."

Louise ne dressait pas un portrait flatteur de leur empire et elle aurait pu poursuivre longtemps. Si elle pouvait égratigner la vision idéale que le souverain et ses nobles tentaient de donner à leurs invités, cela la remplissait de fierté. La visite d'une nouvelle maison s'effectuait toujours dans les recoins les moins reluisants, là où dissimulaient les cadavres et autres imperfections. Que cet étranger les aperçoive en pleine lumière ! Amen !


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Message par Hibiki Jeu 23 Déc - 16:04

« Comme je vous le disais, je suis un cas particulier. Voyez cela comme une expérience qui fut pratiquée sur moi et non comme une pratique répandue dans mon pays. » Il but une gorgée de son vin et enchaîna : « Figurez-vous que je suis comédien au départ, et que ma condition fait de moi un mélange d’eunuque et de castrat. Il fait donc également partie de mon travail de me familiariser avec les mentalités du pays où nous sommes reçus afin de pouvoir divertir plus agréablement les invités de l’ambassadeur, lorsqu’il y en a, ou encore éviter des sujets qui ne sont pas tabous chez nous mais pourraient heurter les consciences monbriniennes. Et quel meilleur endroit pour s’instruire qu’une taverne ? »


Pour sa part, il ne connaissait guère de meilleur lieu pour se frotter aux mœurs populaires. Ce qui ne l’empêchait pas de fréquenter bordels et palais, peut-être par goût des mélanges, ou encore dans le but inavoué de foutre le bordel au palais, par souci de réciprocité, puisque le palais se retrouvait déjà au bordel où chaque client était reçu comme un roi.

Il en était à décocher un sourire amusé à la serveuse concernant ses compétences de bretteur lorsqu’elle le surprit avec une confidence qui n’avait certes pas intérêt à tomber dans l’oreille d’un de ces miliciens attablés. Dans un coin de son esprit, il se demanda quelle raison pouvait bien pousser cette dame à s’épancher auprès d’un (im)parfait étranger, et dans un autre _celui à l’angle opposé_ comment faire pour ne pas attirer la suspicion des gardes sur eux. Il répondit donc à ces velléités de justice et d’égalité par un regard pétillant et un sourire égrillard, comme s’il venait de recevoir une confidence de la dame portant sur un ancien client escrimeur.

« Vous avez connu de fins épéistes à ce que je vois… Ce serait un honneur pour moi si vous acceptiez de m’enseigner certaines passes que vous connaissez, ou si vous pouviez m’introduire auprès d’un maître qui me permettrait de perfectionner mon art en la matière. Pas forcément par pure charité chrétienne, je suis toujours disposé à trouver un accord profitable  aux deux parties. »

Elle semblait assez fine pour décrypter son message et comprendre le sous-entendu. Il était à espérer que, de leur côté, les gardes seraient convaincus par la scène qu’il était en train de leur jouer : celle de l’étranger gourmand de saveurs locales. Et puisque nous voilà à parler de cuisine expérimentale mêlant fine lame et bonne chaire, rendons grâce à Thierry d’Anjou et son concombre à l’abricot. Amen bis, rue de la vertu coquine, royaume de la gaudriole.
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Message par Cassandre Velasquez Jeu 23 Déc - 21:42

Ragote-mi et ragote-moi sont sur un radot(e) Louise11
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Louise écouta avec attention la réponse de l'étranger qui admettait être un cas plus que particulier et que celui-ci ne permettait pas d'établir une idée précise de la vie dans son pays natal. Il était également comédien, chargé de divertir l'ambassade, avec une mission moins officielle que de rassembler des informations que les puissants ne donneraient jamais. Intéressant. Cela lui donna l'envie de les lui livrer et de bon gré. Teinter la réputation du prétendu Saint-Empire de Monbrina serait même plus un plaisir qu'un honneur. Une taverne constituait effectivement le parfait lieu de travail.

"Je vois."

Elle prononça ceci d'une voix neutre, sans marquer un quelconque intérêt.

Sur cela, Louise aborda dans un murmure discret juste assez fort pour que seul l'étrange puisse l'entendre critiquer ouvertement les mauvaises politiques de leur pays. Il semblait naturellement intéressé. Seule l'évocation des passes laissa apparaître un voile dans ses yeux. Un souvenir amer de ses vingt dernières de prostitution refusait de s'effacer. Des épéiistes de talent, non, elle 'en avait pas connu. Elle, elle n'avait connu que la douleur et l'agonie. Ce n'était pas la faute des hommes, elle le savait. Ce n'était que la sienne. Car elle était mal faite. Le regard de l'étranger regard se porta, craintif vers les miliciens. Mieux valait arrêter la conversation là.


"Pouvez-vous attendre la fin de mon service ? Nus rentrerons ensemble."

Louise le salua poliment et se retourna pour retourner prendre une commande.

***

Heure des vêpres

Après une laborieuse journée de travail, Louise retrouvait la tranquillité du petit appartement dans lequel elle vivait depuis un petit mois. Ce n'était que deux petites, sans un grand confort, mais c'était chez elle. Elle y possédait sa chambre, pour elle seule, sans plus avoir à la partager avec personne. Même sa petite Cassandre n'y mettait pas les pieds. Ce soir, aussi étrange que cela paraisse, un homme l'accompagnait. En montant, une vieille voisine l'avait regardé d'un air suspicieux, s'magnant sans nul doute que ce devait être un amant. Qu'elle croit à ses sornettes et les rapporte ! Elle se fichait bien de sa réputation.

Dans la petite cuisine, Louise tira une chaise pour la proposer à son hôte et s'éloigna pour prendre un pichet de vin afin de leur servir deux verres. Elle s'installa face à l'étranger et sourit.


"C'est ici mon chez-moi. Ce n'st certes pas aussi prestigieux que votre ambassade, je suppose, mais c'est ma maison et je l'aime beaucoup."














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Message par Hibiki Lun 27 Déc - 15:35

He quoi, était-ce donc cela la vie ? Se faire palper les mamelons et ramoner de fond en comble par des centaines et des centaines de mains et de verge durant ses plus belles années pour se retrouver seule, sans appui et sans secours, arrivée à cet âge respectable ? Chienne de vie, toujours à courir après l’os lancé par quelque destin facétieux et cruel ! Une vie dont les échos entraient douloureusement en résonance avec la musique de ses propres souvenirs. Une vie qui aurait presque pu être la sienne.

Et Hibiki songeait au miracle de ces hasards bienheureux dans les bras desquels il avait valsé et tournoyé, bal épuisant et vertigineux d’une existence jetée aux bras de tant de cavaliers divers et variés. Mais, à bien y songer, il avait toujours louvoyé autour de la prostitution, et s’il avait échappé au commerce de son propre corps féminin, cela n’avait été que pour mieux se vendre en tant qu’individu masculin, comme tant d’autres comédiens et acrobates honnis par l’Église pour ce qu’ils montraient de beau et de désirables dans un corps humain que la plupart des curés avaient en horreur. L’horreur du corps, cette prison détestable de l’esprit ; ce corps si imparfait, si fragile, si séduisant et si honteux. Ce corps jamais dompté, malgré les mortifications et les ascèses que le « castrat » voyait comme autant de désirs de mourir pour échapper à une enveloppe terrestre. Ce corps, enfin, que lui-même aimait d’une félicité entremêlée de peur et de haine.

Longtemps, une culpabilité sournoise lui avait rongé les entrailles à l’idée de fuir son rôle de femme et d’entretenir cette révolte et ce refus d’accepter la place qui lui était assignée dans la société. Puis, il avait dirigé ce mal-être et cette colère non plus vers l’intérieur, mais vers l’extérieur. Après des années de lutte contre lui-même, il était parvenu à la conclusion que le problème venait de la société et de ses normes et non de sa propre personne. Était-ce la raison pour laquelle il aimait tant tourner en dérision les personnages de ce monde ? Probablement. Probablement aussi avait-il, lové autour du cœur, un serpent qui instillait son poison jusque dans ses paroles et l’empêchait d’être totalement heureux.

Chienne de vie, oui. Et pourtant il l’aimait, la vie, avec la rage des amants qui s’adorent et l’insouciance enfantine et fugace de ceux qui savent profiter de l’instant. Il se savait pièce parmi tant d’autres dans le vaste jeu d’échec de la société, mais il se sentait l’esprit léger et les mains libres dans son rôle de fou, tandis que les puissants de ce monde, les doigts tout encombrés de pions et de tours, semblaient esclaves d’une partie sans cesse renouvelée.

Oh, je mentirais si je disais qu’il n’était pas parfois prisonnier d’une conscience aiguë des rapports sociaux de ce monde. Conscience qui le menait tantôt à la révolte couverte par le biais d’œuvres théâtrales, tantôt au fatalisme le plus noir. Dans ces moments là, il partait, poursuivi par l’ombre de ses désillusions, enragé de honte face à sa propre impuissance, ou revêtait avec acharnement un masque d’une politesse impeccable et glacée.

L’esprit en proie à de nombreuses réflexions se partageant ses pensées comme des vautours affamés déchiquettent un cadavre, Hibiki se surprenait à constater toutes les différences qui le séparaient de cette femme, malgré d’apparentes similitudes dans leurs passés. L’une comme l’autre avaient connu les bordels, l’une comme l’autre avaient réussi à quitter ce milieu sans devoir se livrer aux mains et à la trique d’un mari. Mais ensuite, leurs chemins divergeaient. L’une était devenue l’un, « un » ressenti et désiré, déjà exprimé au travers de rôles masculins de jeunesse, mais « un » si étouffant par moments ;« un » au service d’un clan mais, paradoxalement, sans terre et sans attaches, jeté au gré des routes et soumis au bon vouloir de nobles personnages.
L’autre assumait pleinement sa vie de femme indépendante et libre et s’ancrait avec assurance dans un sol bien connu.

Hibiki était passablement impressionné. Il fallait une sacrée force de caractère pour s’extraire d’une telle situation, quitter un milieu connu sans se trouver sous la protection d’un homme, changer de vie, changer de métier, se trouver un nouveau foyer… Lui qui faisait rêver les poètes et les marquises en leur narrant ses voyages et en déployant sous leurs yeux ébahis des estampes de son pays natal, lui se demandait s’il aurait eu ce courage. Était-ce là un trait de caractère typiquement nippon, la solitude le terrifiait. Je ne parle pas de la solitude de l’être pris dans ses songes et ses pensées ou de la solitude éphémère du promeneur. Je parle d’un sentiment autrement plus profond, celui d’un homme considérant la vie comme un océan tumultueux, avec ses tempêtes et ses naufrages, homme auquel cette dame donnait l’impression d’être un capitaine intrépide et, disons-le, franchement inconscient, riant aux éclats sous un ciel d’orage et dirigeant son embarcation sans nul autre équipage qu’une volonté qu’il présumait de fer.

Bien sûr, tout cela était un amas de réflexions et de présupposés, élaborés à partir d’observations personnelles. Tout d’abord, cet appartement ne ressemblait pas à celui d’un couple marié, et il imaginait mal une femme inviter un homme chez elle _tout castré qu’il fut _ s’il devait y avoir retour d’un époux. Ensuite, il y avait cette pointe de fierté à présenter SON logis. Enfin, le caractère de la dame, qui ne s’en laissait pas conter et avait fort bien démontré son aptitude à se défendre seule et à ne pas compter sur les autres.


« C’est avec bien de la gêne pour la peine que je vous donne que je vous remercie pour cette invitation. Je vous suis infiniment reconnaissant de prendre ce risque d’accueillir un inconnu chez vous et j’espère que rien dans mon attitude ne vous fera regretter ce choix car, de mon côté, je suis trop heureux d’avoir trouvé une âme capable de parler sans détours et de m’édifier sur les mœurs de votre beau pays. »

Il avait eu beau laisser traîner ses oreilles dans les propos houblonnés des clients, la présence des miliciens avait refroidi la plupart des ardeurs contestataires et il n’avait rien appris de très intéressant. Il notait tout de même qu’il lui faudrait s’informer sur l’ouvrage qu’il avait brièvement aperçu lors de son arrivée dans la taverne et qui, semblait-il, valait son pesant d’or.

« J’ai cru comprendre que vous n’étiez pas tout à fait ravie des lois qui s’appliquent sur ces terres. Je vous avoue que j’ai moi-même bien du mal à comprendre certains de vos usages, notamment cette chasse aux sodomites, alors qu’ils sont très bien acceptés chez nous. »

Ils étaient même plus qu’acceptés, puisque certains des plus grands daimyos avaient des kyrielles de mignons et qu’on ne comptait plus le nombre d’histoires d’amour entre samouraïs, ou avec des acteurs de Kabuki dont la renommée poussait certains amants à se ruiner pour jouir de leur compagnie. Il n’était pas question néanmoins de dresser un portrait fidèle de ces pratiques à une barbare qui risquait fort de se trouver choquée face aux raffinements de son peuple ; il préférait donc diluer un peu l’encre de ses paroles pour mieux y apposer un vernis de convenance. Peut-être ajouterait-il des détails à sa peinture par la suite, s’il jugeait la femme assez intelligente pour ne pas pousser des cris d’horreur face à ce tableau méconnu et un peu particulier de son pays natal.
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Message par Cassandre Velasquez Jeu 6 Jan - 17:10

Ragote-mi et ragote-moi sont sur un radot(e) Louise11
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Dans la cuisine de son plus que modeste appartement, Louise recevait l'étranger rencontré par hasard à la taverne et venait de lui servir à boire. Il s'excusait de sa présence et éventuelles rumeurs que celles-ci pourraient occasionner. Elle les balaya par un haussement des épaules.

"Je me moque des opinions de mes voisins et des commérages. Qu'ils pensent comme ils le veulent, j'ai ma conscience pour moi."

Probablement que certains s'imagineraient que c'était son amant ou qu'elle se prostituait hors de ses heures de travail à l'auberge. Grand bien leur fasse de cancaner ! Sa réputation était la dernière de ses préoccupations.

"De toute manière, je suis seule. Je n'ai ni parent, ni époux, ni enfant. Personne n'a à souffrir des rumeurs absurdes."

Louise préféra s'intéresser aux questions de l'étranger sur Monbrina. Il sembla surtout porté à comprendre la chasse aux sodomites. Elle soupira.

"l'Eglise, soit la religion chrétienne, considère que la sexualité est une chose honteuse. Elle n'est supposée n'être que dans le cadre du mariage et surtout de al procréation. Les époux sont eux-mêmes astreints à un calendrier et ne peuvent baiser que certains jours et en aucun cas lors des fêtes religieuses. Or, pour cette religion, deux hommes qui copuleraient, c'est du gaspillage de semence puisque cela n'aboutira jamais à concevoir un enfant. Les prêtres préfèrent encourager les hommes à se soulager dans les bras des catins plutôt de les imaginer devenir des sodomites. Dans leur vision, le sodomite est coupable de monstruosité. On l'associe volontairement aux incestes, à la pédophilie, à la nécrophilie et toutes les pratiques déviantes."
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Ragote-mi et ragote-moi sont sur un radot(e) Empty Re: Ragote-mi et ragote-moi sont sur un radot(e)

Message par Hibiki Sam 22 Jan - 20:01

Il y avait quelque chose de l’ordre de l’orgueil et une forme de grandeur presque aristocratique chez cette femme, ce qui surprenait Hibiki. Il aurait bien répliqué qu’il voyait au contraire une personne qui pouvait parfaitement souffrir de rumeurs absurdes et qu’elle se tenait juste en face de lui, mais elle était son aînée et il aurait été parfaitement inconvenant de paraître lui faire la leçon. Il se contenta donc de prendre une gorgée de vin et la laissa poursuivre.

« Je vois. »

Il soupira et ajouta :

« Je crains que dans votre pays également je ne puisse avoir de discussion sensée avec des hommes d’église. »

Si les prostituées préféraient pour certaines se faire prendre par derrière, c’était précisément pour éviter des grossesses non désirées. Quelle était donc la différence entre enculer un homme ou une femme ? Pis même : pourquoi inciter les hommes à se soulager auprès de ces dames et leur reconnaître le besoin de prendre du plaisir sans reconnaître que ce plaisir puisse passer par d’autres formes d’expression que des rapports tarifés avec la gent féminine ? Il avait cette religion et toutes ses hypocrisies en horreur et ce n’était pas près de changer...


«Mais je suppose qu’il est dans l’intérêt politique de votre nation de pousser sa population à procréer, intérêt qui m’échappe lorsque je vois qu’il peine à nourrir toutes ses bouches. »

Certes, deux bras supplémentaires font toujours plus qu’une bouche, mais la force des hommes n’était jamais la seule variable de l’équation : sécheresse, gel au printemps, mauvaise récolte, maladie et tant d’autres calamités peuvent s’abattre sur un peuple… Peut-être ne s’agissait-il que de cela : la survie de l’espèce humaine face aux forces du destin ? Ou encore de profiter de la détresse et de la misère des pauvres hères pour les inciter à gonfler les rangs de l’armée et se lancer dans des conquêtes effrénées ? Il espérait obtenir de plus amples réponses à force de côtoyer les cercles du pouvoir lors de son séjour en ce pays.

« Oh, pardon, je ne voulais pas paraître insulter votre pays... »
Surtout qu’en la matière le Japon n’était pas exempt de défauts, même si Hibiki avait la supériorité patriotique chevillée au corps et que 10 années passées loin de son pays le lui faisaient grandement idéaliser, par nostalgie sans doute.
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Message par Cassandre Velasquez Lun 24 Jan - 19:27

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En se resservant un verre de vin, Louise s'attacha à remplir celui de convive. Elle le contempla avec un sourire de complaisance, un brin gênée que toutes ses révélations devenaient fortement endommager l'image que Monbrina s'efforçait à lui offrir depuis le jour où la délégation japonaise avait posé pied à terre. Elle se mordit les lèvres à la possibilité de discuter cordialement avec un prêtre de ce pays. Elle haussa les épaules, un peu mutine.

"Essayez un peu les bordels. Les curés y deviennent plus bavards et moins hypocrites."

Elle se décida à l'interroger sur les pratiques de son propre pays.

"Par chez vous, comment est la religion ? Avez-vous une noblesse ou une bourgeoisie ?"

Leur conversation les poussa à développer sur la sexualité, ses pratiques, et l'interrogation de l'étranger se révéla plus que logique. Elle haussa les épaules, lasse.

"C'est irrationnel, oui. Il y a de nombreuses familles avec beaucoup d'enfants qui peinent à les nourrir. Souvent, ils finissent par se tourner vers le vol ou la prostitution. Ou bien certains enfants fuguent ou perdent leur foyer. On rencontre dans de petits dans les rues, si jeunes, à tendre la main, à subir les mauvaises influences... C'est effroyable."

La silhouette de sa petite Cassandre lui passa à l'esprit. Elle soupira.

"Parfois, ces enfants deviennent des esclaves. Simplement, car ils avaient faim et ils ont volé un peu de nourriture. Et on les vend à des établissements ignobles."

L'étranger s'excusa d'insulter son pays. louise rit ouvertement avant de répondre avec une douce ironie.

"Vous offusquer d'insulter mon pays ? Vous avez tort. Je pratique cela facilement depuis plusieurs années. mais votre pays est-il réellement mieux ? Je suis sans doute méfiante, mais je crois pas aux belles belles histoires, uniquement en les faits concrets."
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Message par Hibiki Jeu 24 Mar - 17:34

Parler de curés dans des bordels lui remémora Thierry d’Anjou, qu’il imaginait sans peine fréquenter ce genre d’établissements. Il était loin de se douter de la mésaventure qu’avait subie l’une de ses premières connaissances de Braktenn et se promit de passer au manoir du moulin pour le saluer et lui demander d’éclairer à nouveau sa lanterne grâce aux lumières de ses connaissances sur la mythologie.

« Nous avons plus d’une religion au Japon. Le bouddhisme s’y est implanté par dessus nos mythes, nos rites et nos traditions premières. Il existe sur l’archipel une multitude de croyances en des forces supérieures à l’être humain, peut-être du fait qu’il y a de nombreuses catastrophes sur notre archipel : éruptions volcaniques, tremblements de terre, incendies, tsunamis sont autant de rappels de l’insignifiance de l’homme et de la fragilité de la vie. »

Il reprit une gorgée et ajouta :

« Les catholiques ont bien essayé de convertir une partie de mon peuple, mais, pardonnez le jeu de mot, ils ne sont plus en odeur de sainteté par chez nous. Quant aux catégories sociales, nous avons peu ou prou les mêmes que par chez vous : artisans, commerçants, paysans, guerriers, nobles et bourgeois, sans compter les artistes itinérants, prostitués, brigands, pirates et autres marginaux. »

Lui-même ne savait pas très bien où se situer. Il avait l’impression d’appartenir aux marginaux, mais sa présence aux côtés de l’ambassadeur démentait quelque peu cette vision.

« Comme quoi mon pays n’est pas idéal. Mais j’ai la faiblesse de le croire meilleur. Meilleur pour moi, du moins, car j’aimais y vivre avant de me retrouver propulsé sur les routes du monde. »

La misère, les enfants vendus ou abandonnés à leur triste sort, le sentiment d’injustice que dénonçait Louise existaient pareillement au Japon. Et qu’est-ce que cela leur apportait à tous ces pauvres gosses que des idiots dégoisent sur les malfaçons des sociétés humaines ? Rien. Il y avait même quelque chose d’un peu pervers de la part d’Hibiki à examiner les aspects sordides de la société monbrinienne afin de les comparer avec ceux de sa contrée natale et pouvoir se dire que, tout de même, le Japon, c’est vachement mieux. Une preuve de plus que le faux eunuque n’était pas un type bien. Pas vraiment un type mauvais non plus, il parvenait même à redorer le blason de sa conscience lorsqu’il écrivait des pièces de théâtre politiquement incorrectes. Il tentait juste de survivre, comme tout un chacun, dans un monde les broyant d’une poigne impitoyable avant de rejeter leurs ossements comme de simples sédiments pour une terre avide de morts afin de perpétuer la vie.

« Par contre, pardonnez-moi par avance cette question, mais j’ai entendu en ville circuler des propos en rapport avec l’esclavage dont vous avez fait mention plus tôt. Il semblerait que certaines personnes ne voient pas la chose d’un bon œil… Avez-vous également entendu … ou vu... circuler des ouvrages ou des conversations de ce genre ? »
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Message par Cassandre Velasquez Jeu 24 Mar - 21:38

Ragote-mi et ragote-moi sont sur un radot(e) Louise11
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Après les quelques explications sonnées sur son pays, Louise attendait de découvrir les particularités de celui de l'étranger. La question de la religion l'intéressait beaucoup. Quel culte pratiquait-on dans ces contrées lointaines ? Est-ce que les prêtres avaient essayé de les évangéliser ? Il évoqua le bouddhisme, sans que celle-ci puisse comprendre de quoi il s'agissait, mais que cette croyance s'associerait à d'autres mythes. Cela lui paraissait bien étrange. Elle s'étonna ensuite d'apprendre que le Japon serait un archipel. Par conséquent, c'était un pays constituée par une multitudes d'îles. Les précisions qui suivirent al firent frissonner. Quel endroit terrible ! Finalement, Monbrina n'était pas si hostile en comparaison... Au moins, la nature les laissait, elle, vivre en paix.

"Ce doit être une vie difficile si tant d'événements ont lieu régulièrement. Je suppose que votre pays ne doit pas être très peuplé dans de telles conditions. Mais vous évoquiez le bouddhisme... C'st le nom de la religion là-bas ? En quoi consiste-t-elle ?"

Il relata ensuite que des missionnaires avaient tenté d'évangéliser la population locale et elle rit de bon coeur du jeu de mots. Elle lui permettait parfaitement cette tournure. Cela la surprit en revanche que les japonais aient su les repousser.

"C'est très singulier. Ailleurs, les populations des terres qui ont été colonisés par l'Europe ont tous été asservies et forcées à embrasser la foi chrétienne. Souvent par des baptêmes contraints et des massacres. Le Japon doit être puissant pour repousser les missionnaires et les soldats qui les accompagnent."

Leur conversation se poursuivit tranquillement en continuant de dénoncer tout ce qui n'allait pas à son sens à Monbrina. Au sommet de cela, il y avait bien sûr le sort des esclaves, notamment celui des enfants qui se retrouvaient injustement asservis. Comme sa malheureuse petite Cassandre. Le sujet sembla beaucoup intéresser l'étranger et ce dernier semblait particulièrement apprécier de connaître les réticences sur cette pratique. Elle n'y voyait rien de mal à lui dévoiler. Bien au contraire. Que Monbrina assume la merde semée par sa sa propre volonté !

"Il existe un traité qui circule depuis peu pour dénoncer l'esclave et expliquer pourquoi cette pratique est mauvaise. C'est bien sûr anonyme et sous le manteau. Je ne l'ai pas lu. Le peu que j'ai pu entendre, c'est un texte... compliqué. Il faut quelques connaissances pour être capable de le lire et le comprendre, je pense."

Louise termina en saisissait son verre et but doucement une gorgée de vin.

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Message par Hibiki Dim 27 Mar - 15:49

« Le bouddhisme… Voyons voir... »

Il organisa ses pensées un instant avant de livrer sa vision de la chose. Il ne détrompa pas Louise sur la démographie de son pays étant donné que lui-même ne disposait pas de tels éléments, auquel cas il eut pu lui apprendre que le Japon était bien plus peuplé que certains de ses voisins malgré la rudesse des conditions de vie sur ce territoire en grande partie inhospitalier. Il faudrait attendre les travaux des historiens sur ce sujet quelques siècles plus tard.

« Je ne sais même pas si l’on peut vraiment appeler cela une religion. Il n’y a pas de dieu créateur dans le bouddhisme. Il s’agit plutôt d’une pratique spirituelle mêlée à des croyances. Selon les bouddhistes, la vie est souffrance et chaque homme et chaque femme est voué à se réincarner sans fin dans un cycle perpétuel de naissances à moins de réussir à atteindre le nirvana à travers une discipline de vie pour enfin pouvoir mourir et être libéré de ce cycle. Moi-même je ne suis pas spécialiste en la matière car il y a plusieurs écoles, chacune ayant ses rituels et ses pratiques, et je lui préfère de loin les mythes shintoïstes qui sont nés sur notre propre sol. »

Il y avait maintenant des chances pour qu’on lui demande des explications sur le shintoïsme, curiosité somme toute bien naturelle, qui l’éloignait certes de son objectif de récolte d’informations, mais les replaçait sur un pied d’égalité en matière d’échanges de connaissances. Et puis, comment aurait-il pu refuser quand on le flattait si joliment sur la vaillance de son pays face à l’oppression extérieure ? Il se retint de rétorquer que c’était chose naturelle pour un peuple accoutumé à gérer la colère des volcans, mais cela l’aurait fait passer pour un pompeux personnage facile à manipuler, ce qu’il préférait éviter.

« Figurez-vous que je connais justement un érudit qui serait sans doute capable de nous décrypter ces mystères. Je l’ai rencontré récemment au manoir du moulin. Il semblerait que cet homme soit assez proche de Coldris de Fromart voyez-vous…»
Il laissa planer un instant de silence et appuya sa sentence d’un regard entendu avant d’ajouter :
« Je pourrais lui demander son aide, mais encore faudrait-il pouvoir mettre la main sur cet ouvrage. Qu’en dîtes-vous ? »
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Message par Cassandre Velasquez Dim 27 Mar - 21:28

Ragote-mi et ragote-moi sont sur un radot(e) Louise11
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Louise se servit tranquillement un verre de vin tout en écoutant l'étranger essayer de lui expliquer ce que ce serait le bouddhisme. Ces notions lui parurent dérangèrent, mais un peu familières. Décréter que toute vie n'était faite que de souffrances, c'était un credo du catholicisme. C'était peut-être réaliste, sa propre existence en témoignait, mais c'en était pas moins affreusement déprimant. Elle fut d'autant plus perplexe d'apprendre que ce culte enseignerait que les êtres humains renaissaient après leur mort, là où la foi chrétienne promettait que l'âme montait au Ciel. Cet enchainement de vies successives et miséreuses lui déplaisaient. N'existait-il donc aucun moyen de gagner la paix ? Tout en buvant une gorgée de vin, Louise dissimula ces pensées. Cela ne servait à rien de blesser son interlocuteur avec ses préjugés et ses idées occidentales. Pour lui, ceci était la normalité.

"Je comprends. Je vous remercie de votre enseignement."

Elle le remercia d'une voix qui se voulait sincère, habituée par son ancienne profession à feindre les émotions, et lui accorda un sourire tendre. La conversation continua sur des sujets toujours aussi périlleux pour passer de la religion à la politique, notamment celle autour de l'esclave. Louise se fit un plaisir un devoir de tout lui raconter comme cela s pratiquait à Monbrina. Elle en vint même à évoquer le fameux traité qui courait sous les manteaux depuis plusieurs semaines. Sa têtes e tourna un court instant vers son lit. Et si... ? Pouvait-elle lui faire confiance ? Et s'il la dénonçait ? Elle nierait, certes. Ce serait parole contre parole. De toute manière, elle ne comptait plus le garder. C'était bien trop dangereux.

Alors qu'elle méditait sur sa décision, l'étranger al surprit à parler d'une de ses connaissances, proche du ministre des affaires étrangères qui pourrait l'aider à comprendre le document. Elle fronça les sourcils.


"A quel point sont-ils proches cet homme et le ministre ? Ce traité est une chose que son excellence n'apprécierait pas et il faudrait être certain que cet érudit soit plus ouvert du sujet avant de lui montrer. Quoique... Vous êtes étranger. Vous pouvez feindre ne pas comprendre ce document qu'un homme vous a rapidement confié. L'excuse passera très bien."

Cette évidence lui sautait désormais les yeux. C'était assurément la meilleure personne pour la débarrasser du traité sulfureux. Louise se leva pour se diriger vers le lit? Sa main glissa dans le matelas pour en extraire un épais feuillet. Elle revint pour les apporter à l'étranger.

"Voici le fameux traité. Sentez-vous lire d'en faire comme bon vous voulez."












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Ragote-mi et ragote-moi sont sur un radot(e) Empty Re: Ragote-mi et ragote-moi sont sur un radot(e)

Message par Hibiki Dim 27 Mar - 22:49

Hibiki étudiait son interlocutrice d’un œil curieux, et surprit le regard que cette dernière lança vers le lit. Craignait-elle qu’il attende d’elle plus qu’une conversation ? Une certaine inquiétude se faisait sentir chez son hôtesse et le comédien en était à se demander comment l’apaiser lorsqu’elle le surprit en sortant de son matelas une liasse de feuillets qui étaient précisément l’objet de sa curiosité. Ainsi c’était donc cela…

« Merci à vous pour votre confiance. »

Il recueillit les documents des deux mains tout en s’inclinant respectueusement à la manière typiquement nippone, puis entreprit de répondre aux questions de cette femme qui n’avait pas fini de le surprendre. Une foule de réflexions se heurtaient dans sa tête comme un vol de papillons de nuit qu’auraient soudain excités la flamme d’une lampe. Était-elle en lien avec des groupuscules révolutionnaires ? Avait-elle un quelconque intérêt à ce qu’une ambassade étrangère soit mise au courant des troubles intérieurs agitant le pays ? Baste, l’heure n’était pas à la réflexion silencieuse, malgré la prudence dont il lui faudrait faire preuve.

« Pour vous répondre… Cet homme s’est présenté comme un ami intime du ministre des affaires étrangères. Ce dernier lui prête même l’une de ses demeures, où il réside avec l’un de ses fils, le plus jeune, je crois. Quant au fils aîné de cet homme, il a été recueilli par Messire Fromart alors qu’il était tombé en esclavage. Avouez qu’il y a de quoi être surpris devant tant de largesses. » acheva-t-il avant de se resservir un verre de vin également.

« Néanmoins, cet homme ne m’a pas semblé d’une discrétion exemplaire. Il y a fort à parier qu’il parlerait de cet ouvrage au ministre tant il semble désireux d’accroître son importance et de s’élever dans la société. »

Il fit tournoyer le liquide vermeil dans son verre, absorbé par une idée soudaine, puis reprit :

« Comme vous le dîtes, je suis un étranger. J’ai pu acquérir cet ouvrage n’importe où, peut-être même dans une colonie du royaume lors d’une escale. Ou je pourrais tout aussi bien n’en montrer qu’une partie. Je pourrais aussi emporter ce secret dans ma tombe et n’en faire mention à personne. »

Quel pourrait être son intérêt là-dedans ? Pour sûr, il recevrait son lot de caresses et de flatteries de la part de son maître en exhibant un tel manuscrit. Mais qu’en ferait ensuite l’ambassadeur ? Pour sûr il se servirait de cette information dans les négociations à venir. Au détriment des esclaves, telle était la question. Le manuscrit lui brûlait les doigts comme un charbon ardent et gravait en lettres de feu d’innombrables questions dans le ciel de son âme. Ne pose pas de question dont tu ne souhaites connaître la réponse dit la sagesse populaire, qu’il lui aurait mieux valu écouter tant cette information lui apparaissait comme un nouveau fardeau à porter.

Où allait donc son allégeance ? A Kimiko, à l’ambassadeur, à son pays, ou à quelque chimère utopiste qui, pour libérer les esclaves d’un pays, pouvait tout aussi bien aboutir à en faire venir d’autres au teint d’ébène, déracinés de leurs terres et voués à mourir dans les fers loin de leur village natal ? Il n’était plus seulement question de curiosité malsaine mais de foi et d’idéal ; autrement dit d’une forme de sentiment religieux envers la vie et la façon dont on souhaite mener la sienne.

Il était vital que cette femme soit convaincue qu’il ne représentait pas une menace pour elle. Et il était vital qu’il préserve une source d’informations si précieuse. La tâche ne serait pas aisée si elle était capable d’inviter le premier inconnu venu pour lui remettre des ouvrages hautement compromettants entre les mains. Pour autant, l’eunuque se demandait s’il n’était pas jouet d’une machination, ou plus exactement simple engrenage dans quelque plan révolutionnaire. Le document pouvait tout aussi bien être un faux, cette rencontre orchestrée par le ministre des affaires étrangères lui-même afin de tester les intentions de ces orientaux en visite dans son pays, en un mot un traquenard. Il aurait mieux valu que d’autres que lui, bien plus compétents, se chargent de cet épineux problème. Il aurait mieux valu, à vrai dire, qu’il reste dans son archipel natal et se contente d’une carrière tranquille dans le monde du théâtre kabuki, emporté à 30 ans par quelque maladie vénérienne. Au moins il ne se torturerait pas l’esprit avec ces questionnements humains et géopolitiques...

« J’étudierais attentivement ce document. Attendez-vous quelque chose de moi en particulier par rapport à tout ceci ?»
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Message par Cassandre Velasquez Lun 28 Mar - 13:09

Ragote-mi et ragote-moi sont sur un radot(e) Louise11
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Louise déposa les feuillets qui composait le fameux traité en fixant avec appréhension l'étranger. Faisait-elle bien de le lui confier ? N'était-ce pas dangereux ? Et s'il la dénonçait ? Elle nierait. Ce serait parole comme parole. Or, on attribuerait plus de crédit à une monbrinienne qu'à un homme venu de si loin. Elle l'entendit ensuite exposer la nature de ses liens avec ce fameux érudit et apprit avec surprise que le ministre, en plus de le loger gratuitement, accueillait aussi l'un de ses jeunes fils mais aussi l'aîné tombé en esclavage. Cela ne ressemblait rien à Coldris de Fromart. Lui, généreux ? Le marquis d'Aussevieille aurait-il décidé de le posséder ? Ce serait la seule explication plausible. Cette personne devait être importante et le ministre cherchait à la mettre dans de bonnes disposition pour mieux obtenir ce qu'il cherchait à avoir.

"Cet érudit est manifestement un personnage de premier plan pur être si bien traité. Ne lui confiez rien. Ce sera répété au ministre. A n'en pas douter."

Du reste, l'étranger semblait avoir tiré la même conclusion.

"Nos opinions se recoupent, je vois."

Il partit dans une longue réflexion silencieuse, analysant certainement avec soin les possibilités que le document lui offrait, mais aussi les risques. Louise se rassit et attendit que son interlocuteur recommence à parler. Elle sourit de sa question évidnte, puis répondit avec sincérité.

"Je ne souhaite que la paix. J'ai consulté ceci par curiosité, mais je ne ne veux le garder plus longtemps. Retourner à la prévôté n'entre pas dans mes projets. Pas plus que le mur ou la corde. J'aurais pu le brûler, mais j'ai trop respect pour le courage de son auteur pour m'abaisser à cela."
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