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[22 Mars 1598] Quand un rat se trouve une belle auberge...

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Message par Thierry d'Anjou Lun 17 Oct - 22:30

[22 Mars 1598] Quand un rat se trouve une belle auberge... Femme_11
Blandine Lesueur, 39 ans

La cloche dominicale sonnait l'appel de la prière.

Thierry se prélassait dans le lit et savourait avec délice la joie de pouvoir aujourd'hui se prélasser au lit. Il n'existait rien de plus de plus eau. Aujourd'hui, pas de malade à torcher le cul. Ni de ménage à faire. pas non plus de eaux à porter. Il était entièrement libre de faire tout ce qu'il souhaitait. Quel bonheur ! Il aurait dû renoncer à ses vœux depuis longtemps. S'il avait su que ce serait finalement si facile de bien vivre... Il savait si peu de choses de la vraie vie !

Sa main tâta le matelas et ne trouva que du vide. Blandine se levait beaucoup trop tôt. pourtant, ses enfants étaient assez grands. Ils se débrouillaient seuls et pouvaient accomplir toutes les tâches du foyer. Le petit Nico faisait cela si bien. une pensée pour le garçon lui passa vaguement par l'esprit. Il avait eu la prudence sage de bien les ménager, lui et Sylvère, en partant, et expliqué qu'un ami lui avait proposé de le loger. Naturellement, tous deux avaient assuré que leur forêt lui restait ouverte. Leur générosité naïve se révélait si commode. En réalité, Thierry avait failli se faire attraper par un soldat du guet quelques minutes plus tard après le couvre-feu. il trainait, épuisé, après une journée épouvantable à l'hospice lorsque Blandine avait quitté sa maison pour dire qu'il vivait chez elle. Elle était épouse d'un soldat jamais revenu de la guerre, mère de quatre enfants. Le premier soir, elle l'avait nourri, mais il avait senti dans son regard le désir qui s'enflammait. Il était revenu plusieurs soirs avant de cueillir sa belle fleur. Les enfants, eux, ne l'aimaient pas beaucoup, mais tant que la mère le gardait dans son lit, tout allait bien.

Le ventre creux, Thierry se décida à se lever. Il s'habilla lentement, puis descendit l'escalier qui grinça sous ses pieds pour arriver dans la pièce à vivre. Blandine reprisait du linge près de la fenêtre. Aucune des petites pestes n'était présente. Quel soulagement ! Ils avaient tous la fâcheuse manie de trouver un tour discret pour l'importuner.  Trop de sel dans la soupe. Un coup de pied sous la table. une bousculade. Ils ne rataient jamais l'occasion. Il ne lâcherait pas leur mère. Jamais. Lui, retourner vivre en forêt comme un mendiant ? Jamais ! Ces morveux se lasseraient avant lui. Il s'attabla et attendit que le repas vienne. Blandine se leva et approcha pour l'embrasser avant de lui servir une assiette de charcuterie.

"Quelle merveille ! Merci beaucoup."

"Il n'y a rien qui soit trop bon pour toi, mon chéri. Sinon..."

La fin de sa phrase ne disait rien qui vaille. Méfiant, Thierry baissa la tête pour dissimuler ses craintes en faisant semblant de couper un saucisson.

"Encore une fois, je n'ai pas pu aller à la messe Je.. Depuis que tu es là, je suis si heureuse, Thierry, mais... Mais vivre dans le péché. Et si on se mariait ?"

Son geste se suspendit, le couteau dans sa main. Ils en étaient déjà là ? Même pas dix jours. Cela allait trop vite. Ce devait être une des pestes qui lui avait mis cela en tête. peu importait. Il devait convaincre. Il devait rester, mais sans l'épouser. Avec un mari, une femme se relâchait. or, un amant ça s'entretenait.

"Ma chérie, oui, je comprends, mais... Je suis déjà marié. Ma femme.. ma femme est une créature perverse. Je ne puis tout te raconter tant elle fut cruelle. J'ai fui. Mais je lui reste marié. Tant que Dieu lui prête vie, je ne peux..."

"Quelle horreur ! Mais comment allons-nous faire ?"

"Tu sais, il est admis qu'un homme et une femme peuvent s'aimer sans les liens du mariage."

"Non, le curé ne dit pas ça !"

"C'est un curé ignorant. Ne sait-il donc pas que Saint-Augustin a vécu quinze longues années avec une maîtresse qui lui donna un fils ? Ce saint homme de l'Eglise prônait une libre sexualité, mais ses rivaux ont étouffé son message. pourtant, c'est des premières pères."

"Vraiment ?"

"Ne penses à plus à ces sornettes, ma chérie. Change donc de paroisse. Il y a des curés bien meilleurs."

Il pourrait même lui conseiller quelques uns de ses anciens collègues qui fermaient allégrement les yeux sur les pratiques intimes des fidèles à condition d'entendre de beaux récits. Blandine resta pensive, puis hocha de la tête. Il lui sourit, satisfait et recommença à manger. Celui qui le délogerait de cette heureuse maison n'était pas encore né.

***

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Angélique Lesueur, 13 ans
Clémence Lesueur, 10 ans

Après une délicieuse heure de plaisir au lit, les enfants étaient revenus de la messe. Pas tous. Heureusement. Les deux gamins étaient sortis jouer il ne savait où il espérait le plus tard possible. S'ils pouvaient recevoir une pierre sur la tête ou glisser sur un pavé... Il pourrait manger un peu plus le soir. Blandine embrassa ses filles et sortir rendre visite à une vieille tante. Elle lui disait de leur demander tout ce dont il aurait besoin, mais il s'abstiendrait. Ces pestes seraient capables de verser de la mort au rat dans sa boisson.

Depuis une demi-heure, les petites cousaient en chuchotant lorsque l'une d'elles prit la parole.

"Maman dit que vous êtes marié."

'Tout à fait. mais ma femme est une mégère affreuse. Elle ne cessait de me crier dessus, de dire que je ne rapportais pas assez d'argent... Elle trouvait toujours un prétexte pour m'm'humilier en public."

"Moi, je crois que vous mentiez !"

"Alors, ça, je vous le jurerai sur le évangiles, voyons !"

"Pour quelqu'un qui va pas à l'église, ça vaut pas !"

"J'y vais chaque matin à l'hospice en accompagnant les malades. Je peux bien ne pas aller à l'office une fois dans la semaine, non ?"

Thierry baissa la tète pour ne plus soutenir le regard agressif de la cadette et se versa un verre. Le liquide divin coula dans sa gorge et l'émerveilla. Quel bonheur que retrouver cette douce sensation.

"De toute façon, cause toujours, je vous crois pas !"

L'aînée saisit le bras de sa sœur et secoua la tête.

"Excusez-la, monsieur, elle ne comprend pas ce qu'elle dit."

"Si ! Et je comprends que c'est qu'un crétin qui profite de maman !"

En se versant un second verre, Thierry grimaça d coup de pied que la petite haineuse lui donna avant de monter de sa chambre. il tourna la tête vers l'aînée et la vit stoïque. Elle ne lui disait jamais rien, ni ne lui faisait de mauvais coup mais elle n'en pensait pas moins quelle affreuse bande de petites pestes !
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Message par Cassandre Velasquez Mar 18 Oct - 21:32

[22 Mars 1598] Quand un rat se trouve une belle auberge... Benjam10[22 Mars 1598] Quand un rat se trouve une belle auberge... Enfant10
Benjamin Lesueur, 12 ans
Damien Lesueur, 8 ans

Chaque Dimanche, Cassandre préférait descendre en ville pour assister à l'office obligatoire plutôt que subir l'austérité de la messe dans la chapelle de Frenn. Le baron, dans sa piété, surveillait discrètement que son personnel y assister au moins une par semaine et se plier docilement à l'exercice comme un bon petit mouton. Dans une église, avec l'affluence de la foule, elle pouvait aisément se dissimuler. La fillette avait réussi à persuader son maître de se sentir plus à l'aise à communier avec d'autres fidèles. Kalisha, connaissant son aigreur pour la religion, l'avait appuyé. Dans la matinée, Cassandre partait avec deux commis, qui s'en allaient pour le congé dominical dans leur famille. Sur le chemin ils discutaient, s'amusaient ou se chamaillaient. L'église arrivait toujours trop vite. Ils se plaçaient sur un banc dans le fond. là, Cassandre les amusant en singeant à mi-voix les paroles que disait le prêtre pour le répéter avec des allusions grivoises. Ses camarades pouffaient dans ses mains, de plus en plus hilares au fur et à mesure que progressait la cérémonie.

En sortant de l'église, Cassandre se séparait de ses amis. Ils se retrouveraient ici au crépuscule pour retourner ensemble à Frenn. Elle se promena dans les rues en se questionnant sur comment occuper ses heures libres. Peut-être en allant voir Sylvère dans la forêt ? ou alors elle pourrait chercher Mésange et s'assurer qu'elle allait bien. La fillette s'arrêta près d'un état de confiseries devant lequel se pressaient deux enfants qui harcelaient leur mère. La femme s'agaça et réussit tant bien que mal à les traîner. La fillette se décida à utiliser une de ses pièces et s'acheta quelques bonbons. Elle les offrirait au soir ou demain à Sébastien. Il n'avait jamais que peu de chance de sortir, lui, le pauvre.

Cassandre traversa le parvis d'une église et s'arrêta en apercevant deux garçons réalisant un manège curieux. Le plus jeune ronchonnait et trainait des pieds tandis que l'aîné ne cessait d'interpeller les adultes.

"Excusez-moi, mais vous connaissez Saint-Augustin ?"

"Laisse tombe, ça sert à rien."

"On doit savoir si c'est des conneries ou non  Sinon..."

Intriguée, Cassandre s'approcha et s'amusa à les taquiner.

"Pour parler à Saint-Augustin, le mieux, c'est d'entrer dans l'église et de prier."

"On s'en fiche de prier ! On veut savoir ce qu'il a dit ! Si c'est vrai qu'il raconte qu'un couple pas marié peut baiser !"

Cassandre fronça les sourcils, perplexe sur le fait qu'un personnage instituée par l'Eglise catholique romaine ait pu proclamer un tel message. Cela entrait en contradiction avec toutes les déclarations que prêtres faisaient. Quelque chose n'allait pas. Elle se souvenait que Jérémie avait mentionné une fois qu'autrefois, jusqu'au XII siècle , les prêtres pouvaient se marier et avoir des enfants. Alors, les religieux d'avant avaient dû écrire des choses positives sur la sexualité. Cela semblait logique. En tous cas, Saint-Augustin, ça ne lui parlait pas du tout. Quoique.. il lui revint soudain un souvenir. Lors d'une soirée au lupanar, un cardinal s'était présenté pour rappeler, comme il prétendait, les brebis perdues vers le droit chemin. Il leur avait récité les préceptes de Saint-Augustin. Cela avait été une diarrhée verbale. Cassandre n'avait pas écouté, préférant se concentrer sur le service et surtout éviter certaines mains qui essayaient de se balader sous ses jupons. Elle se rappelait toutefois de phrases pénibles, portées sur la moralisation. De toute façon, pour qu'un religieux vienne les clamer dans un bordel, la bouche en coeur, persuadé de créer un miracle, cela ne pouvait pas être autre chose qu'un penseur qui ne méritait pas qu'on l'étudie. Elle se souvenait que l'intendant ne l'avait pas laissé resté longtemps. L'intendant lui avait ordonné de porter une boisson et celui-ci s'était vite assoupi comme un bébé. Elle l'avait aidé à le déshabiller entièrement il l'avait fait mener nu sur la grande place. le lendemain, le cardinal avait quitté Braktenn, humilié par son réveil honteux. Que c'était bête un prêtre !

"Où as-tu entendu parler de ce Saint-Augustin ?"

'C'est le gars qui vit avec maman !"

Cassandre jeta un œil au petit garçon qui venait de prendre la parole. Son aîné grogna.

"Notre mère l'a récupéré et il loge chez nous. Il prétend être marié, qu'il a fui une femme méchante, puis que c'est pas grave de vivre en ménage sans être marié. Il cite des phrases de Saint-Augustin tout le monde pour se justifier. moi, je  trouve pas ça normal. Je pense qu'il ment."

"Et tu as bien raison."

Cassandre soupira en songeant qu'il n'existait rien de plus facile que de manipuler les phrases d'un texte pour l'adapter à une situation quand on possédait un minimum d'intelligence. Même elle pouvait le faire. Ce n'était pas le nombre de livres qui déterminait une personne, mais la manière dont celle-ci s'en servait. La vaste majorité, même en l'analysant, resteraient à la surface, mais d'autres...

"Cet homme, que fait-il dans la vie ? Est-il méchant avec votre mère ?"

"Il travaille dans un hospice, sans rapporter d'argent, enfin qu'il dit."

"Oui, il est possible qu'il le place ailleurs. Ou le dépense."

"Je suis bien d'accord avec toi."

"Et avec ta mère ou vous, comment est-il ?"

'Bah... Il est paresseux. Il ne fait rien à la maison. Sauf manger et dormir."

"Si, si ! Il fait des miettes et il ronfle aussi !"

Cassandre rit de l'intendant du petit frère et prit une mine réfléchie. Cet homme abusait légèrement de la confiance de cette femme, mais il ne semblait pas non plus malveillant. Il voulait sans doute un foyer. Come beaucoup de gens dans la capitale. Elle pourrait peut-être essayer de le persuader d'épouser la mère de ces enfants.

"Est-ce que vous pensez que je pourrais lui parler ?"
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Message par Thierry d'Anjou Mar 18 Oct - 22:12

Thierry s'éveilla lentement après une sieste dans le lit confortable. Quel bonheur, réellement, que le Dimanche et l'oisiveté  Il se leva pour descendre et aperçut la petite Angélique qui cousait toujours près de la fenêtre. Souvent, il se demandait ce que les femmes trouvaient toujours à confectionner. Elles devaient, à force, posséder une tonne de vêtements. Il marcha vers un placard et se tailla une grosse part de saucisson. quel délice ! Il avait eu une telle chance de tomber sur une femme avec de bonnes ressources. sas cela, il ne serait peut-être pas resté. La soupe de Nico était bonne, mais le goût de la viande lui avait cruellement manqué.

Soudain, la porte s'ouvrit..

Il s'apprêta à accueillir chaleureusement Blandine et déchanta de voir revenir les petites pestes. Il était bien mieux seul. Son regard détailla les deux garçons. Benjamin le fixait avec cette animosité qui le considérait clairement comme un ennemi. Tout ça, car il sautait sa mère ! Quand il aurait son âge, il comprendrait, le petit ingrat ! Blandine avait bien le droit de prendre du plaisir. Et qui mieux que lui serait susceptible de lui eh apporter ? Une gamine les accompagnait. Il soupira. Il en avait bien assez des quatre. Par instinct, il l'examina et nota que sa mise détonnait par rapport aux habits ordinaires des enfants. ce n'était pas une gamine, mais une demoiselle. Ses cheveux étaient attachés en un chignon tirés à l'arrière et elle portait même u maquillage assez discret.

C'était mauvais signe.

Qu'est-ce qui allait encore lui tomber sur la tête ?

Thierry s'approcha pour la saluer aimablement et tira une chaise.

"Mademoiselle, je suis enchantée de rencontrer une amie de mes beaux-enfants."

Les trois pestes poussèrent un cri de surprise. Angélique laissa même tomber son ouvrage. La petite demoiselle lui répondit poliment d'un air aimable.

"Je vous remercie, monsieur, mais je préfèrerai rester debout."

Thierry la fixa, persuadé d'avoir déjà vu son visage, mais son nom lui échappait. Il avait rencontré tant de gens. pourtant, son intuition lui soufflait que c'était important. La petite demoiselle se tourna vers Benjamin et Angélique.

"Attendez-moi dans la cour, tous les quatre. Nous serons mieux seuls pour discuter."

"J'ai pas trop confiance."

"Je peux aussi bien partir et tu te retrouveras seul à gérer ce problème."

Angélique lui tira la main.

"Je ne sais pas de quoi il est question, mais ça semble notre seul espoir. Allez, viens."

Elle entraina le plus jeune avec elle et appela Clémence montée depuis longtemps à l'étage. Benjamin les observa, toujours hésitant, puis se décida à suivre les autres pestes. Une fois seuls, Thierry se tourna vers la petite demoiselle et découvrit un sourire doucereux flotter sur son visage. Elle était devenue inquiétante. menaçante. Instinctivement, il recula.

"Que me voulez-vous ?"

"Eh bien, père d'Anjou, auriez-vous mauvaise conscience ?"

Une lueur malveillance s'alluma dans ses yeux alors qu'elle passa sa langue sur le bord de ses lèvres, comme au moment de gouter un plat succulent.

"Il y a quelques semaines, vous avez rencontré un ange dans une caverne, vous souvenez-vous ? Aujourd'hui, c'est le démon de Satan qui sort des entrailles de la terre pour vous visiter."
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Message par Cassandre Velasquez Mer 19 Oct - 17:28

Si elle s'était attendue à une telle rencontre...

Sur le chemin entre l'église et la maison, Cassandre avait négligé de demander le nom du parasite pour se focaliser sur son comportement Rien n'était plus facile que falsifier une identité. Elle-même avait longtemps expérimenté de s'introduire auprès de gens peu sûrs sous un nom d'emprunt afin de protéger ses arrières. Grâce à ses questions subtiles, la fillette s'était faite une représentation de l'homme qui avait envahi la maison des Lesueur, et établi qu'il n'était pas dangereux. il ne violentait aucun des enfants alors que les trois plus jeunes s'amusaient à lui jouer des mauvais tours dans l'espoir de le faire fuir. Il travaillait apparemment gratuitement à l'hospice et quand il se trouvait chez eux paressait toute la journée. Leur mère était joyeuse, sans changement soudain. Elle n'était ainsi pas victime de mauvais traitements au lit. Le tableau la rassurait. Le petit Damien, avec sa candeur, l'avait beaucoup aidé avec les indiscrétions qu'il laissait échapper sans s'en rendre compte. Un vrai jeu d'enfant que de collecter des informations avec une telle cible ! Heureusement, car Damien, aussi méfiant qu'elle, avait peu parlé.

Dans cette maison, elle rencontrait le fameux Thierry d'Anjou, le curé qui agressait autrefois ses paroissiennes. Pendant quelques instants, Cassandre se plongea dans un calcul et en ressortit en estimant que passer avec lui un marché serait plus profitable que de chercher bêtement à l'humilier. Il voulait vivre ici ? Soit. elle lui accorderait sa bénédiction. Mais tous les bienfaits avaient leur prix.

Dès que les enfants eurent disparu, elle le fixa et dévoila un sourire inquiétant. il était déjà terrorisé. Pitoyable. Il tremblait, tombé à genoux.

"Je m'amende ! Je vous jure que je m'amende !"

Cassandre méditait sur le récit entendu de la bouche d'Eléonore. Elle ne remettait nullement son témoignage en question. Si elle avait vu cet homme agresser une femme, c'était un fait. Néanmoins, pour que Coldris reste un temps son ami et l'accueille dans l'une de ses maisons, celui-ci avait conscience qu'il ne recommencerait. Le ministre détestait les violeurs. A deux reprises, au lupanar, elle l'avait vu s'énerver contre un client obliger une des filles à se donner à lui. l'un d'eux tentaient même de l'étrangler en tentant de la prendre. Ce soir-là, il lui avait envoyé un solide coup de poing et attendu que les soldats du guet l'emportent avant de retourner à ses activités. Coldris n'avait mis un terme à leur amitié qu'une fois que cet imbécile l'ait sali devant un étranger dans sa propre demeure. Sébastien lui avait suffisamment raconté la scène pour qu'elle retienne à vie le moindre mot de cette histoire.

"Vous avez agressé de nombreuses femmes au cours de votre carrière."

"Oui, je sais, et je m'en repens."

"Comment avez-vous conservé l'amitié de Coldris après ces accusations ?"

Il baissa le regard et hésita à répondre.

"Il.. Il m'a expliqué le consentement."

"De quelle sorte ?"

"Il... Il m'a étranglé. En me demandant si j'étais consentant."

Cassandre réprima un fou rire qui la gagnait en imaginant la scène. La majorité des gens considérait que c'était un acte violent, gratuit et inutile et qu'il serait mieux de discuter avec la personne afin de lui admettre ses erreurs. C'était ridicule. et stupide. Rien ne valait l'exemple pour comprendre. Elle n'avait jamais mieux compris la bêtise de son insolence et de ses imprudences le jour où elle avait insulté Bérénice et découvert vers quoi elle se dirigeait. L'oncle Matthieu n'avait compris que son égarement que le jour où il avait appris la duplicité de son oncle.

"C'est un excellent pédagogue."

"Ses leçons sont douloureuses."

"Mais efficaces."

Elle jugea bon de changer de sujet et fixa l'homme qui gémissait sur le plancher. Il semblait en cet instant plus proche du ver de terre que de l'humain. Sylvère et Nico auraient dû l'utiliser pour pêcher.

"Monsieur d'Anjou, souhaitez-vous rester dans cette maison ?"

Il releva la tête, stupéfait.

"Pardon ?"

"Cette Blandine semble beaucoup vous aimer et vous ne me semblez pas mauvais avec elle. Ni avec les enfants. Si vous vous engagez à l'épouser, je persuaderai les enfants de vous laisser tranquille."

"Vraiment ?"

"Bien sûr, ce ne sera pas gratuit."

"Bien sûr..."

"J'exige qu'à compter de ce jour, chaque Dimanche, vous m'attendiez devant l'église Sainte-Eulalie, à onze heures. Vous me rapporterez toutes les informations que vous aurez su glaner à l'hospice."

Il lui jeta un regard sceptique et se releva. Une fois debout, il la nargua de sa hauteur.

"Et tu crois, petite, que je vais obéir à une petite morveuse ?"

Cassandre esquissa un sourire amusé. un peu de résistance. enfin ! Il n'y avait rien de plus triste qu'une victoire facile.

"Eh bien, je pourrais demander à papa de vous pendre."

"Papa.. ?"

Son regard se porta vers sa robe. Le doute s'installa en lui.

"Ton père, qui est-ce ?"

Elle battit joyeusement des mains.

"Coldris de Fromart, pardi !"

"Coldris... Non, tu mens ! Tu... C'est trop gros !"

"Réfléchissez un peu, monsieur d'Anjou. Vous souvenez-vous de Cassandre Velasquez, exposée le mois dernier au pilori pour avoir insulté une noble, qui plus est la fille de Coldris de Fromart. Vous avez dû me voir en revenant de l'hospice, non ?"

Elle lui laissa le temps d'observer son visage et de reconnaître ses traits avant de poursuivre.

"Selon vous, comment, Coldris punirait une personne qui insulterait l'un de ses enfants ?"

"Il la ferait pendre, bien sûr. Ou écarteler."

"Alors, comment expliquez-vous que je sois encore sur mes deux jambes ?"

Cassandre se délecta intérieurement de la pâleur qui revenait sur son visage. Il avait tenté de lutter, mais son jeu était plus fort que le sien.

"Alors, notre arrangement, monsieur d'Anjou, qu'en disions-nous ?"

Il se mordit les lèvres, frustré, acculé, et elle s'amusa intérieurement en l'observant reculer jusqu'à la table. Elle se plaisait à éprouver ce sentiment de domination qui la rendait si puissante. Il courba la tête, vaincu.

"Je viendrai chaque Dimanche, à onze heures, te donner ces informations."

"Et pour Blandine ?"

"Quoi, Blandine ?"

"Est-ce que vous l'épouseriez ?"

"Oui, bien sûr."

"Méfiez-vous, monsieur d'Anjou, si dans un mois, vous n'êtes pas marié à Blandine, je réclamerai à mon père votre tête."

"Il ne va pas me faire pendre pour ça !"

"Alors ça, non, mais si je lui raconte que vous m'avez violé..."

"Mais ça serait un mensonge !"

"L'importance d'une vérité, monsieur d'Anjou, ce n'est pas qu'elle soit vraie ou non, mais que les gens la croient. Qui pensez-vous que les gens croiront entre le curé débauché et la petite fille en larmes ?"

"Tu... Tu..."

"Alors, épouserez-vous, Blandine ?"

Il grogna, insatisfait, mais il n'avait pas le choix. Elle n'aimait pas beaucoup ce chantage-là, mais elle devait cette garantie aux enfants. Autrement, ils n'accepteraient pas de le voir rester dans leur maison.

"Oui, je l'épouserai."

"Eh bien, voilà, c'est un bon accord. A la semaine prochaine donc !"

Sur ces paroles, elle salua avec espièglerie, puis se dirigea vers la cour. Il restait à négocier avec les enfants et cela promettait d'être plus difficiles. Eux n'étaient ni stupides ni lâches.
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Message par Thierry d'Anjou Mer 19 Oct - 19:20

Les mains dans le dos, Thierry contemplait la cour depuis la fenêtre de la chambre. Il contemplait la terrifiante visiteuse qui conversait avec les petites pestes. Benjamin s'agaçait, comme Clémence, alors que le petit Damien hésitait dans la position à tenir.

Elle l'avait piégé.
Entièrement.
Elle était la fille de Coldris, c'était incontestablement.
Ses manières, son attitude, ses airs, ses tournure. Tout en elle trahissait la paternité du ministre. Elle ne lui ressemblait peut-être de visage, mais son caractère était aussi effrayant que le sien. Thierry tremblait encore de ce regard poser sur sa personne.
C'était sa fille.
Sans doute, même sa fille favorite.

Thierry se détourna de la fenêtre et observa la petite chambre, qui comportait quelques objets de décoration. Ce n'était pas une si mauvaise place. Il aurait pu tomber sur pire. Par ailleurs, Blandine ne serait pas une épouse trop agaçante. Et puis, être marié, cela n'empêchait pas de coucher avec d'autres femmes. Tant qu'elle et les petites pestes l'ignoraient, tout irait bien.

Il haussa nonchalamment les épaules et se laissa tomber dans le lit.

Tout allait bien.
Il avait une bonne maison, confortable.
Tout allait pour le mieux.
Alors, cela valait bien une messe et quelques informations à fournir. Avec un peu de chance, s'il trouvait de bons éléments, il rentrerait dans les bonnes grâces de Coldris.
Tout allait bien.

Sur cette dernière pensée, Thierry ferma les yeux et s'endormit, bienheureux.
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Message par Cassandre Velasquez Mer 19 Oct - 21:56

"Tu devais le faire partir !"

Face à la véhémence de Benjamin, prompt à ruer, Cassandre réprima un sourire. ils se ressemblaient tous les deux. Il n'y a pas si longtemps elle aurait bondi elle aussi dès que quelque chose la contrariait. Il finirait lui aussi la tête dans un pilori s'il n'apprenait pas à se calmer. La fillette haussa les épaules.

"J'ai simplement mentionné que je souhaitais rencontrer cet homme."

"Je t'ai dit qu'on voulait qu'il dégage !"

"Ouais, on veut qu'il dégage !"

La plus jeune des sœurs répétait avec une fougue équivalente de son frère. Ils se remontaient l'un l'autre. Le petit Damien se grattait la joue, hésitant, et observait ces deux-là avant de se tourner vers l'aînée qui fixait la scène avec sévérité. Elle avait accepté avec sagesse ses concessions. Vivre avec Thierry d'Anjou ne la dérangeait tant qu'il épousait sa mère et cessait d'attirer les yeux des voisins sur leur maison. Cassandre s'approcha du plus vulnérable et posa la main sur son épaule.

"Damien, tu veux que ta maman soit heureuse ?"

"Oh oui !"

"Ta maman est heureuse avec cet homme qui vit chez toi. Elle t'aime. et lui aussi l'aime bien. Alors il ne faut pas l'embêter. Sinon tu feras de la peine à ta maman."

"Et je veux pas que maman soit triste."

Cassandre le gratifia d'une petit tape sr l'épaule et se tourna vers les deux plus remontés. Clémence la fixa, haineuse.

"Moi, je l'aime pas ! Je m'en fiche de maman ! Elle se trompe !"

"Et qui es-tu pour la juger ?"

'Ben, je suis sa fille !"

"Oui, tu es sa fille et elle st ta mère. Ce n'est pas à toi de décider pour elle. Si elle se choisit un nouveau mari, alors tu dois l'accepter."

En prononçant cette phrase, elle entendit Eldred lui dire à peu près la même chose vis-à-vis d'Irène. Cela semblait remonter à une autre vie. A appartenir à une autre Cassandre.

"C'est pas juste !"

"Tu constateras souvent que la vie est souvent injuste."

Clémence marmonna, aigrie, en tapant du pied contre des cailloux. benjamin la fixa en colère et poussa un long soupir.

"Il va vraiment l'épouser notre mère au moins ?"

"Comme j'ai dit l'engagement que représente le mariage lui faisait peur mais j'ai du trouver les bons arguments pour le persuader. Il en parlerait sûrement dès ce soir à votre mère."
Car, il vaut mieux une alliance qu'une corde.


Angélique s'approcha et lui sourit.

"Tu es une fille très gentille et très forte pour accepter de nous aider comme ça. Merci beaucoup !"

Cassandre resta deux heures dans la cour à discuter avec la fillette pendant Benjamin et Clémence boudaient dans le coin. Chacune conversa de leurs activités quotidiennes tout en surveillant discrètement le petit Damien qui escalait régulièrement le muret. Cassandre évoqua succinctement être la camériste d'une baronne, sans trop rentrer dans les détails. Les affaires du château n'étaient pas supposées être connues de tous. En se séparant, la fillette salua joyeusement sa nouvelle amie et en s'éloigna en méditant sur cette belle aventure. Son congé aurait été plus que productif. Désormais, avec ce Thierry d'Anjou, qui savait certainement bien collecter les informations pour avoir su s'accrocher à sa place de curé aussi longtemps en dépit de ses vices, elle récolterait chaque semaine des éléments précieux. Avec cela, les renseignements qu'elle réussissait à glaner des conversations avec Louise qui lui rapportait les nouvelles de la taverne où elle travaillait et quelques autres personnes, l'audacieuse fillette se réjouissait du beau réseau qu'elle avait su se constituer.

D'un air satisfait, Cassandre prenait la direction de l'église où ses amis l'attendaient prête à retourner à Frenn. Eux aussi, durant le trajet, auraient sûrement des éléments à apprendre.

FIN
Cassandre Velasquez
Cassandre Velasquez
Esclave domestique ~ Grande prêtresse du culte d'Hyriel

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