Re: [10 septembre, après-midi] Sur le chemin du retour [Terminé]

par **Le Cent-Visages** Sam 20 Avr - 10:15

[10 septembre, après-midi] Sur le chemin du retour [Terminé] - Page 8 Trista35

Tristan, esclave, 15 ans

L'esclave demeura en retrait, laissant les gens d'armes à leur office. Un pli soucieux ne quittait pas son front : bien qu'il savait ce dont était coupable la Sibylle, il n'aimait pas la proximité avec les commis du Guet - pour avoir lui-même plusieurs fois déjà été arrêté par eux. Le souvenir du pilori, puis de la menace d'une main ou d'une oreille tranchée suite à des vols au cours desquels il s'était fait prendre, paralysa Tristan dans un coin de la pièce. Ses yeux restaient vissés à ses mains croisées.

[10 septembre, après-midi] Sur le chemin du retour [Terminé] - Page 8 Agent_10

Agents du guet royal

-- En effet, nous allons la remettre sur pieds et pour l'instant seulement entamer une enquête.

Ils s'approchent du lit et s'étonnent de voir la jeune femme totalement immobile, inconsciente. Un court instant, les hommes s'échangent un regard inquiet, craignant quelque mauvais esprits si la mort rôdait céans. A deux, ils portèrent avec précaution la muette hors de la maison, saluant au passage le général et sa petite nièce.

Spoiler:

par **Alexandre** Mar 23 Avr - 23:13

[10 septembre, après-midi] Sur le chemin du retour [Terminé] - Page 8 Commis10

Marius Boulanger, gamin des rues, huit ans

La boutique dont l'ange aux béquilles avait donné l'adresse n'était pas très loin de l'église Saint-Eustache. Il l'atteignit très vite et et aperçut la porte du magasin encore ouverte. Ne s'embarrassant donc pas à frapper, il entra et s'annonça d'une voix forte :

"B'soir ! J'ai un message pour une certaine Irène !"

Marius contempla l'intérieur et vit un commerce modeste, un infirme, une fillette, des gens avec une situation correcte mais sans non plus de richesse. Il ne demanderait pas d'aumône cette fois. Il avait déjà eu assez aujourd'hui de grâces.

par **Irène d'Aubeville** Mer 24 Avr - 22:34

Grâce préféra détourner les yeux quand les gardes emportèrent Lucrezia. Elle demeura près de Tristan, les yeux baissés. Joseph salua respectueusement les soldats, tout en notant la gêne de Tristan. Aurait-il eu déjà affaire au guet ? Il laissa ces questions pour plus tard, surtout lorsqu'il entendit des pas dans l'escalier. Irène apparut dans la pièce, les cheveux légèrement décoiffés, comme si elle s'était assoupi.

- Mon Dieu Grâce, quelle est la cause de cette agitation ? Et où...

Elle s'arrêta, voyant d'abord Tristan, puis l'ombre massive qui le couvrait.

- Joseph ?

Le général sourit.

- Ah oui, navré pour la visite surprise petite sœur mais j'ai croisé ce garçon et l'ai ramené à la maison.

Irène se mit à rire en l'enlaçant.

- Mais que fais-tu ici ? Et Matthieu ? Seigneur il va m'entendre...

Avant que Joseph puisse répondre, un petit garçon leur fit à tous tourner la tête. Il était en haillons le pauvre enfant. Irène portable une main à sa gorge avant de répondre en s'avançant.

- Je suis Irène. De qui vient ce message et d'où viens tu toi ?

Elle posait la question avec une simple curiosité mais souhaitait surtout savoir à mot couverts si l'enfant vivait bien ou non.

par **Alexandre** Jeu 25 Avr - 0:17

Marius Boulanger, gamin des rues, huit ans

Marius contemplait l'agitation qui régnait dans cette boutique et comprenait, sans un mot, rien qu'aux regards de la fillette et de l'infirme, que des soldats du guet venaient de faire intrusion dans leur vie. Une sensation bien connue qui lui faisait nouer les entrainer. Ces gars-là, c'étaient la peste et lui décampait dès que l'ombre d'un entre eux surgissait. C'était pas demain al veille qu'ils attraperaient Marius aux pieds agiles !

Une très belle dame, très élégante, mais à la chevelure négligée, descendit ensuite des escaliers et arriva dans la boutique. Elle s'intéressa à sa fille puis l'infirme, évoqua un nom contre lequel elle semblait très en colère. Elle s'intéressa ensuite à lui, à son message mais surtout à lui. Au travers de ses mots, l'enfant devinait ses réelles interrogations : elle se souciait de son sort. Elle le soupçonnait de vivre dans les rues, à raisons, et voudrait alors lui trouver une maison ou pire un orphelinat. Marius se révoltait à cette idée. Il était né dans la rue, c'était sa maison, sa seule maison, et il y mourrait. Il le savait. Il le voulait. Pas question d'aller s'enfermer quelque part et de devoir obéir à des ordres !

Il conserva un visage enjoué et répondit en s'exclamant fort :

"je suis Marius Boulanger ! Je porte de temps en temps des messages quand on me demande, suis doué pour la course, alors c'est un boulot facile pour moi et ça aide pas mal mes vieux ! "

Marius lui tendit la lettre roulée et espéra que cette Irène se contenterait de cette information.

"Tenez, c'est pour vous ! C'est l'ange aux béquilles qui me l'a donné ! Euh.. je veux dire, c'est un garçon en béquilles qui me l'a donné alors je sortais de l'église pour ma prière du soir ! Je suis très religieux ! Et ma vieille, elle y tient que j'aille à l'église deux fois par jour !"

Lorsque Irène déroulera la lettre, elle découvrira deux parchemin, l'un plus grand que le second. Sur le premier est écrit le message qui lui est adressé :

Ma chère Irène,

Je ne sais par où commencer cette lettre. Il y a tant de choses que je dois vous dire. En première chose, merci. Merci de m'avoir accueilli si généreusement, de m'avoir offert un toit, un travail, d'avoir témoigné en ma faveur au tribunal, pour avoir essayé de me racheter, pour m'avoir défendu plus d'une fois face à votre terrible frère... Pour toutes ces choses, j'éprouve à votre égard une reconnaissance sans borne qu'aucun mot ne sera assez fort pour la retranscrire. Je me sens d'autant plus coupable de m'être si mal conduit ce matin, d'avoir été si méprisant et haineux, avec vous et Grace. Ma conduite n'est en rien pardonnable, j'en ai conscience, mais j'espère que pourtant vous aurez malgré la force et la bonté de l'excuser. Tout ce que je je peux invoquer afin de défendre mon cas est la folie passagère.
Il y a autre chose à vous communiquer : cette femme que vous avez accepté de recueillir chez vous est la Sorcière, je la nomme ainsi car je ne possède pas d'autre nom à son sujet, l'incendiaire qui a détruit le presbytère et qui aurait pu anéantir un quartier entier, peut-être plus. Mon devoir était de vous protéger, vous et la petite Grace. je suis allé trouver mon père qui a immédiatement averti la prévôté qui est ainsi venu quérir sa suspecte. Excusez-moi pour la peur que cela a dû provoquer à Grace. Néanmoins, au vu des talents de manipulatrice, capable de me corrompre, de corrompre le Seigneur de Frenn... Si la Sorcière aurait trop fréquenté Grace, elle l'aurait elle aussi influencé et les conséquences auraient été désastreuses. Tout est donc pour le mieux.
Malheureusement, dans cette affaire, mon père a été arrêté. Pour quelle raison ? je l'ignore. Je soupçonne que la Sorcière a lancé une fausse accusation pour contrer les siennes. Voici mon second devoir : je dois rendre la pareille à mon père et le protéger. J'ai déjà un plan. Non, s'il vous plaît, ne vous inquiétez pas ! Je ne serai plus si irréfléchi. Au contraire, j'ai appris l'utilité du compromis, de la manipulation et de la négociation. je me servirai de ces armes que mes mésaventures m'ont permis de découvrir afin de libérer mon père. Je suis persuadé que j'en suis capable. Croyez en moi !
En ce qui concerne votre frère, mon maître, pourriez-vous lui dire que vous m'avez envoyé quérir une accoucheuse, que vous redoutez une fausse couche et vous cherchez à être rassurée suite à votre malaise ? Prétendez que je suis revenu plusieurs fois bredouille et vous m'avez renvoyé alors, nerveuse, pour que je poursuive ce but. malgré ses défauts, votre frère vous aime, il s'en fera pour vous, j'en suis certain, et il devrait éviter de se poser des questions sur mon absence.
Prions la providence pour que tout se déroule sans aucune anicroche.
J'espère nous revoir prochainement et vous confier ma reconnaissance et mes excuses de vive voix.
Prenez soin de soin, Irène, je vous aime.

Alexandre

:copyright: sobade.

Le second message était écrit sur une plus petite feuille et était adressé à l'intention de Grace :

Ma petite Grace,

J'ai été très méchant avec toi, avec ta mère, tout à l'heure, j'en ai conscience et je regrette de m'être si mal comporté. J'étais tourmenté, inquiet, nerveux.. Je n'étais absolument pas moi-même. Tu es pourtant une petite fille que j'aime très fort, en particulier ce rire communicatif que tu as, cet air sérieux que tu prends, comme si tu voulais déjà être une adulte.. Tu sais, ne grandis pas trop vite, ma chérie. Être un adulte, ce n'est pas aussi drôle que tu le penses.
Au sujet de cette femme que tu découvert dans la rue, que tu as décidé de soigner... Je sais que tu ne veux pas me croire mais elle est réellement dangereuse. La prévôté la recherchait depuis plusieurs jours : elle a causé le feu qui a détruit la maison où vivait jusque là le père Thierry. Elle te parait gentille mais ceci n'est qu'une façade, un leurre, comme un pêcheur met un asticot à son hameçon pour attraper du poisson ! C'est peut-être injuste, je le sais, je l'ai moi-même expérimenté, mais les personnes qui te paraissent les plus gentilles sont en réalité les plus méchantes. T'a t-elle parlé ? Si c'est le cas, oublie tous ses mots ! T'as t'elle donné quelque chose ? Si c'est le cas, jette-le au feu ! Ne laisse aucun lien l'attacher à toi ! Par pitié, Grace, je ne veux pas qu'il t'arrive un malheur.
Je ne rentrerai pas tout de suite. j'ai des choses à faire mais ne peux pas t'en parler. Mais je reviendrai un jour. Je le promets.
Je t'embrasse très fort, ma petite Grace, et je t'aime tout autant.

Alexandre

:copyright: sobade.

par **Fatum** Jeu 25 Avr - 0:17

Le membre 'Alexandre' a effectué l'action suivante : Lancer de dés

'Audace' :
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par **Alexandre** Jeu 25 Avr - 0:18

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par **Le Cent-Visages** Jeu 25 Avr - 10:12

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Tristan, esclave, 15 ans

Le visage de Tristan s'illumina quand il vit reparaître Irène, certes encore dans le cirage et quelque peu décoiffée, mais apparemment en meilleure santé.

-- Oh ! C'que j'suis content d'vous voir sur pieds ! J'ai eu peur pour vous. Dame Allison a fait du beau boulot, s'exclamait l'infirme, tout réjoui.

Il se tourna ensuite vers Grâce et posa une main amicale sur l'épaule de la fillette :

-- Toi aussi t'as agi comme une chef, t'as tout d'suite fait ce qui faut.

Tristan lui adressa un clin d’œil, avant de se décaler pour laisser le frère et la sœur à leurs retrouvailles. L'esclave se rembrunit en entendant Irène promettre déjà une bonne confrontation avec le Cardinal. Il comprit qu'elle avait dû deviner, à la seule vue de la chemise prêtée par Joseph sur son dos, qu'il venait d'être torturé et sauvé in extremis. Au moins, Tristan s'en était sorti, grâce à l'intervention providentielle du général. Ses pensées allèrent alors vers Alexandre : où pouvait-il être encore ? Et pourvu que le cardinal ne lui mette jamais la main dessus.

Un petit messager loqueteux fit alors son apparition. Tristan lui adressa un sourire de loin et suivit en silence la conversation entre le gamin, Irène et Grâce. Les deux billets qu'elles recevaient attisèrent sa curiosité mais il ne demanda rien : il les laissait lire et, si elles le souhaitaient, elles parleraient bien assez tôt du contenu de ces courriers. Pendant que la mère et la fille lisaient leurs missives, Tristan se tourna vers Marius et souffla :

-- T'es bien débrouillard toi. Y en ont d'la chance tes parents.

Il savait cependant très bien décoder la vérité derrière les mots et les apparences : ce petit Marius n'avait sans doute pas de parents, contrairement à ce qu'il prétendait, et souhaitait continuer de mener sa vie d'oiseau bohème. Tristan se désolait de sa maigreur et de ses hardes. Toutefois le gamin semblait plein de ressources et il fallait respecter son choix. Il ne dira donc rien.

par **Irène d'Aubeville** Dim 28 Avr - 12:19

Irène sourit à Tristan.

- Moi aussi je suis heureuse de te voir, et en un seul morceau. Matthieu t'a maltraité ? Il faut me le dire Tristan, tu es rentré maintenant, il ne peut plus rien contre toi.

Grâce rosit au compliment de Tristan. Elle était aussi contente de voir que sa mère allait bien.
Irène accepta la réponse de Marius, même si elle avait l'impression qu'il manquait quelque chose. Elle hocha la tête puis haussa un sourcil en l'entendant parler d'un ange aux béquilles. Alexandre ? Elle prit le message et le déroula. Elle vit que le second était à l'intention de Grâce et le lui donna.

Irène lut attentivement. Plusieurs fois, ses yeux se voilèrent de tristesse. Une Sorcière ? Et le père Thierry maintenant enfermé... Elle releva la tête avec un soupir à la fin de la lettre. Et Alexandre qui partait encore... Elle regarda Grâce qui commençait à renifler. Joseph s'était mis derrière elle en posant ses mains sur ses épaules.

- Je sais pas ce qu'il a fait, mais il a à se faire pardonner on dirait...

Irène sourit légèrement à son frère et s'agenouilla près de Grâce. La fillette leva les yeux vers sa mère.

- Je veux qu'il revienne à la maison...

Irène posa une main sur la joue de sa fille.

- Nous le retrouverons Grâce, c'est promis.

Mais comment ? Elle ne pouvait laisser le commerce, encore moins faire le tour de la ville dans son état. Mais s'il arrivait malheur à Alexandre ? Et Thierry ? Le baptême était le lendemain... Irène secoua la tête. Elle donna alors une pièce à Marius.

- Si jamais tu apprends quelque chose sur Alexandre ou le père Thierry, j'aimerai que tu viennes me le dire tout de suite. D'accord ?

Elle observa alors Joseph.

- Un de nos amis a été mis en prison... c'est le prêtre qui devait célébrer le baptème de Ludovic demain... Est-ce que tu penses pouvoir faire quelque chose.

Joseph commença à se gratter la tête.

- Ça, ça dépend de l'accusation petite soeur. Mais je vais faire mon possible, t'en fait pas. Je vais envoyer mes petits gars aux renseignements

Irène prit alors son frère dans ses bras.

- Merci...

- Allons, c'est normal. Mais allez-vous reposer tous. Le garçon là a aussi besoin de sommeil. Demain, nous verrons à agir.

Tous hochèrent la tête. Joseph caressa doucement la tête de Grâce avant de passer par la porte, après un dernier geste de salut

par **Alexandre** Dim 28 Avr - 14:09

Spoiler:

Marius Boulanger, gamin des rues, huit ans

Marius contempla en silence l'agitation de la pièce et retint un sourire d'amusement quand la gentille femme demanda au garçon infirme s'il avait été maltraité. Elle était bien drôle celle-là ! Vu tous ses blessures, il avait été passé à tabac, oui ! Ce petit infirme semblait d'ailleurs avoir compris son mensonge mais l'acceptait. A son apparence, ses airs, l'intuition de l'enfant lui souffla que lui aussi vivait dans les rues. Cette dame généreuse lui avait offert l'hospitalité, comme elle le lui aurait proposé à lui-même s'il lui avait avoué sa véritable histoire. Bonyeu ! Il ne se voyait pas soumis à des ordres ! Jamais ! Même pour des repas chauds, un lit et des vêtements ! Il préférait rester plusieurs jours le ventre vide mais libre !

Quand la mère et la fille prirent les lettres, leurs regards se voilèrent. Elles étaient toutes tristes. Pourquoi ? L'ange aux béquilles avaient écrit des choses qui les peinaient ? Aurait-il des problèmes ? Curieux, il tendit davantage l'oreille et tressaillit en entendant le nom du père Thierry puis que ce dernier aurait été jeté en prison. Le père Thierry... Le billet envoyé au comte de Monthoux au nom du père Thierry justement.. Y aurait-il un lie ? Cela n'était pas correct de trahir les livraisons mais Marius, face à la détresse de ces gens, décida de s'affranchir de cette règle morale pour une fois :

"Vous savez, j'ai rencontré l'ange aux béquilles la première fois devant la taverne de l'ours Noir. il m'a crié et a dit avoir un billet à faire parvenir au comte de Monthoux. il a dit surtout de dire que c'était au nom du père Thierry. Il y a peut-être un lien avec l'affaire qui vous préoccupe ?"

Peu après, la dame s'adressa à lui et lui donna une pièce que le petit garçon prit doucement, sans la moindre impertinence, contrairement à celle récupéré auprès de la vieille peau des Monthoux, et la glissa dans une de ses poches. Il écouta en même temps la requête.

"M'ci, m'dame ! Euh oui, je ferais ce que je peux. si j'entends parler de l'ange aux béquilles, de ct Alexandre comme vous dites, ou d'un truc sur le père Thierry, je viendrai dire. Mais faudra vous contenter des ragots, hein ! moi, je vas pas à la prévôté ! Pas envie de danser en place publique !"

par **Le Cent-Visages** Mar 30 Avr - 23:46

Tristan, esclave, 15 ans

Tristan baissa les yeux à la remarque d'Irène qui, derrière sa question, avait vite fait de remarquer les sévices que le cardinal lui avait infligés. Il tenta un sourire et murmura :

-- Ça va, ça va... Vot' frère m'a bien soigné vous savez.

Il joignit un sourire et un nouveau regard reconnaissant en direction de Joseph en ajoutant ces mots. Il hocha la tête quand Irène lui promit que plus jamais elle ne le laisserait se faire de nouveau capturer par Matthieu. Tristan aimerait tant y croire... Il secoua la tête pour chasser l'ombre étouffante du religieux et suivit Grâce et sa mère dans la lecture des courriers. Alexandre. C'était donc lui qui écrivait.
Le cœur de l'invalide fondit devant les larmes qui montaient à la fillette et la prit tendrement dans ses bras, en même temps que sa mère - formant à cet instant un trip tout occupé aux câlins consolateurs. L'esclave s'écarta en entendant Joseph prendre ses dispositions pour partir, après avoir promis de mener son enquête concernant Thierry.

Le départ du colosse laissa comme un grand vide. Restait cependant le petite silhouette du messager en haillons. Marius semblait d'ailleurs s'attarder avec une certaine tendresse sur Tristan, comme s'il voyait en lui un frère des rues. Il crut bon de lui témoigner une nouvelle fois sa reconnaissance :

-- T'as été super, encore merci ! (fronçant les sourcils à la mention du comte de Monthoux) Ce type est un gros con, et son intendante est aussi égoïste que lui, j'peux te dire. J'espère qu'il écoutera la requête de... (amusé) de pseudo-Père Thierry, alias Alexandre.

Il saluera le départ de garçon, avec dans les yeux une lueur rêveuse : Tristan admirait encore son amant, qui trouvait encore le moyen d'accomplir une bonne action au milieu de ses misères. Comme il avait hâte de le serrer dans ses bras, de partager des histoires et des moments d'art avec lui !
Pour l'heure, il choisit de s'offrir une diversion - à lui autant qu'à Grâce qui restait encore toute triste de l'absence d'Alexandre. Il avança vers elle et suggéra, tendrement espiègle :

-- Dis, demoiselle, est-ce que ça te dirait d'apprendre à faire des bijoux ?

Le garçon se ferait une joie de se remettre à bricoler des parures, ou à reprendre les tours de magie. Il adressa une petite œillade complice à Irène, si elle lui permettait d'occuper la fillette pour la fin de la journée.

par **Irène d'Aubeville** Mer 1 Mai - 20:57

Irène tenta de reprendre un peu ses esprits après la lecture de la lettre. Elle resta tout de même intriguée face aux paroles de Marius. Qu'est-ce que ça voulait dire ? Elle hocha la tête aux propos du jeune garçon.

- Bien sûr, sois bien prudent surtout... que Dieu te garde.

Elle le laissa ensuite filer. Elle ignorait s'il dormirait vraiment dans un lit chaud ce soir, mais elle le laissa aller. Il devait tenir à sa liberté. Elle se tourna ensuite vers Tristan. Elle alla derrière lui, sceptique.

- Sainte Marie...

Elle eut encore une fois la nausée, mais se contint en posant une main sur son ventre. Elle sentit une vague de colère la submerger. Et il se disait homme de Dieu ! Irène pria pour qu'il s'amende avant de se retrouver devant le Seigneur, sans quoi il aurait sans doute une surprise. Elle oublia cependant cela lorsqu'il vint se joindre à leur câlin. Grâce sécha alors un peu ses larmes. Quand Tristan lui proposa un divertissement, elle leva timidement les yeux vers lui.

- Mais... tu n'es pas fatigué ? Tu sais, on peut un peu attendre, je suis sûre que tu m'apprendras encore mieux demain si tu dors bien maintenant !

Irène sourit. Sa petite fille avait bien pris d'elle ce côté à faire passer les autres devant. Elle se leva et observa la boutique. Une chose était sûre, il fallait d'abord un peu de rangement... Si des clients arrivaient, il faudrait bien rendre tout cela présentable.

par **Le Cent-Visages** Jeu 2 Mai - 21:30

Tristan, esclave, 15 ans

Tristan se tassa et poussa un soupir quand, malgré ses paroles censées la rassurer, Irène contempla hébétée les bandages à son dos et les blessures que l'on pouvait aisément deviner dessous. Il réitéra :

-- Vot' frère m'a très bien fait soigner. Ça fait mal mais ça va passer, le docteur l'a promis.

Il observa alors Grâce et, se penchant vers elle, l'esclave répondit à ses inquiétudes très touchantes :

-- C'est très gentil, mais je dormirai bien ce soir, c'est tout. Assis ou allongé, éveillé ou pas, faut juste que j'attende que ça s'éteigne tout seul. (d'une voix plus guillerette) Alors si tu veux t'amuser, moi aussi ça m'fera plaisir de bricoler un peu des jolies choses d'ici ce soir.

Les activités manuelles le détendraient. Il avait plus envie de diversion que de s'allonger pour l'heure et la vive curiosité de la petite serait une joie à partager. Elle aussi pourrait se changer les idées, car attendre sans rien faire ne ramènerait pas Alexandre plus vite. Tristan d'ailleurs retenait lui aussi ses larmes et ses peurs.

par **Irène d'Aubeville** Jeu 2 Mai - 21:42

Irène ne put s'empêcher de s'inquiéter pour Tristan. Et si ça s'infectait ? Et s'il tombait malade ? Elle ne savait si elle aurait assez d'argent pour ses soins importants. Elle secoua la tête. Ce n'était pas le moment de penser à ça. Elle posa ses mains doucement sur les épaules de Tristan.

- Tout ira bien maintenant. Nous ne laisserons plus personne te faire de mal.

A ce moment, Ludovic se mit à pleurer. Irène se détourna alors de ses enfants pour aller le chercher en haut. le temps que sa mère monte, Grâce se balança d'un pied sur l'autre.

- Ben... je voudrais bien qu'on s'amuse un peu tous les deux moi aussi...

Elle leva des yeux absolument adorables vers Tristan. Elle rêvait d'apprendre. Peut-être que comme ça, elle pourrait faire aussi de belles choses et aider sa mère. Elle admirait beaucoup les bijoux de Tristan.

par **Le Cent-Visages** Sam 4 Mai - 22:59

Tristan, esclave, 15 ans

Tristan fit un sympathique petit signe à Irène avant qu'elle ne monte s'occuper du petit. Puis il se retourna vers la fillette dans un geste plein d'enthousiasme, et les yeux allumés par le moment d'art qui s'annonçait. Il lui prit la main, qu'il balança quelques coups d'avant en arrière dans un amical enthousiasme.

-- Génial alors ! J'vais t'monter comment t'faire un beau collier ! Y faudrait un peu de fil de chanvre, des plumes, des perles, une aiguille et un chouïa d'bois. On pourrait trouver ça tous les deux ?

Sa voix avait sautillé. Il joignit un clin d’œil, promettant de participer à la recherche des ingrédients avant de passer à l'oeuvre. L'adorable regard de Grâce le fit fondre et il avait hâte de lui offrir d'aussi charmantes parures que la sienne. L'esclave et l'enfant passeraient la fin de journée à recueillir des éléments naturels, des fils et breloque. Il invitera ensuite Grâce à table pour la guider dans la fabrication de son collier. Tristan riait volontiers, racontait des histoires, répondait à toutes les curiosités de la demoiselle. Tous les ennuis glissaient de ses épaules.

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