[14 septembre] Audiences de la Garde [Terminé]
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[14 septembre] Audiences de la Garde [Terminé]
14 septembre 1597
Sur demande expresse des Juges, des monitoires avaient été publiés en ville et en chaire par la bouche des collègues du clergé lors de leurs récents sermons : toute personne disposant d'informations quant au père Thierry d'Anjou, de la paroisse Saint-Eustache, était priée de venir en faire part aux enquêteurs de la Prévôté de Braktenn. Avec sur les bras cet ecclésiastique déjà reconnu père d'un enfant illégitime... l'Eglise autant que la Justice se trouvaient fort contrariées. Faudrait-il faire un exemple ou dissimuler l'affaire ? Jusqu'à quel point les comportements douteux se savaient-ils ?
Avant de prendre toute décision, les agents avaient choisi d'entendre les sujets de cette ville - chacun à huis-clos lorsqu'ils se présenteraient. Un bureau était consacré à l'affaire en cette matinée. Thierry, pendant ce temps, attendait toujours au fond de sa cellule.
Re: [14 septembre] Audiences de la Garde [Terminé]
Grâce aux jumelles, Rosina avait rapidement traversé la ville et atteint la prévôté. Elle laissa ses compagnes devant l'entrée et s'avança avec calme vers les soldats en faction. Une attitude digne et calme la caractérisait. Elle se présenta sous son identité coutumière, à savoir l'épouse du sieur Bellanger, libraire, puis venir témoigner suite aux monitoires entendus en ville au sujet du père Thierry. Les gardes observèrent cette dame élégante s'annoncer et la dirigèrent vers le bureau concerné.
Sur place, Rosina s’installa face à l'homme chargé de recueillir les témoignages. Elle débuta le sien :
"J'ai connu intimement le père Thierry. Je confesse il y a plus vingt ans l'avoir détourné de ses fonctions, lui avoir montré des choses qui n'auraient pas dû être pour lui. Mais je veux aussi témoigner de sa douceur, de sa gentillesse, de ses hésitations... Quand j’entends que ce dernier pourrait avoir causé des troubles... Non, cela est impossible. Le père Thierry n'a jamais été violent. Il est contraire digne et gentil. Je vous en prie, ne tenez pas compte des rumeurs qui peuvent causer tant de mal à l’honneur d’un homme."
Elle achève ce témoignage en peu de mots mais les espéra persuasifs. L'homme consigna le témoignage puis le relut à haute voix et le fit signer. Il l'a remercia de s'être présenté puis l'autorisa à sortir.
Re: [14 septembre] Audiences de la Garde [Terminé]
Après une longue journée de travail durant laquelle le Bellanger avait ruminé toute sa colère suite à la fuite de sa garce d'épouse et de l'intervention de cette abomination de la nature qu'étaient ces pestes de siamoises, le libraire arriva d'un pas énervé devant la prévôté. Durant des heures, il avait rôdé son témoignage. Le père Thierry allait payer pour avoir osé voler sa femme. Et elle, elle paierait sa faute par la même occasion.
Il salua cordialement les gardes à l'entrée puis s'installa devant la personne chargée de recueillir les témoignages.
Rapidement, feignant la douleur, le libraire s'épancha longuement sur le cas du père Thierry et récita son mensonge d'un air scandalisé, rapportant l'avoir vu dans diverses tavernes profiter de nombreuses filles. Il décrivait ses actions avec un immense plaisir qui lui était difficile de contenir, ravi de porter un pareil coup au mécréant, et usait régulièrement de langage crû pour qualifier les dits actes du prêtre.
A la fin du témoignage, le Bellanger remercia l'officier puis se retira d'un pas détendu, résolu à se jeter un godet à la taverne la plus proche.
Re: [14 septembre] Audiences de la Garde [Terminé]
Le secrétaire délégué à cette affaire avait écouté les témoignages sans rien traduire de ses pensées. Il ne devait nullement interférer, seulement enregistrer dans sa tête et du bout de sa plume.
Quelques paroissiennes étaient venues exprimer leur attachement au bon curé. D'autres au contraire se scandalisaient du décalage entre ses prêches et la réputation qui courait de plus en plus à son sujet... surtout maintenant qu'il avait lui-même avoué avoir un fils illégitime ! Des Messieurs eux aussi s'étaient présentés avec des discours de défense ou bien d'accusation. Et surtout, il y avait eu ce couple : d'abord la femme Bellanger, puis le mari. Le discours de la première était aussi tendre et défenseur que celui du second était accablant. Il ne fallut pas bien longtemps au secrétaire pour comprendre qu'une revanche personnelle se jouait là - que la femme avait été amante, et le mari cornu. Au moins, la Dame Bellanger venait de reconnaître sa faute en toute honnêteté.
Le série de témoignages fut enregistrée et transmise au juge. Ne restait que l'interrogatoire très important à mener auprès de la tenancière de l'Ours Noir.
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