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[7 Février 1598] [RP solo] Main tendu vers l'espoir

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Message par Cassandre Velasquez Mer 17 Nov - 12:51

[7 Février 1598] [RP solo]  Main tendu vers l'espoir  Nico17
Nicolas Beaurin, 11 ans

Pour une fois, Nicolas avait dormi plus tard que d’habitude. Leur invité était parti sans qu’il ait pu lui préparer un repas avant que celui-ci ne commence sa dure journée dans les hospices. Il n’avait sûrement rien pu cuisiner seul : cet homme ne savait même pas allumer un feu seul ! Comment pouvait-on dépasser l’âge de cinq ans et n’avoir jamais appris une chose aussi élémentaire ? Il avait dû grandir dans un milieu bourgeois, hermétique, où les domestiques se bousculaient pour servir les maîtres. Le garçon éprouvait de la pitié pour le malheureux qui découvrait peu à peu le déclassement On s’habituait sans doute mieux à la richesse qu’à la misère. .Quoique… Cassandre avait du mal à s’acclimater à sa nouvelle vie. Elle parlait encore dernièrement de se sentir étrange dans une aussi grande maison.  Non, finalement, les changements, que ce soit en bien ou en mal, ça donnait le vertige. Pour tout le monde.

Dans la matinée, Nicolas aida Sylvère à prélever quelques impôts. Normalement, en plein milieu de l’hiver, c’était rare de croiser des voyageurs traversant leur forêt. Mais aujourd' hui, trois marchands étaient passés et leur avaient laissé quelques bijoux. Le jeune garçon conserva un petit bracelet pour lui et se décida à passer l’après-midi en ville. Comme à chaque fois, il ceda l’artefact précieux à un usurier en déclarant que ça appartenait à son pauvre père qui venait de décéder, puis il fit le tour des rues, à la recherche des mendiants qui avaient le plus besoin de soutien financier pour leur offrir quelques pièces de la somme qu’il venait de toucher. Lui, il n’avait pas besoin d’argent. Dans la forêt, grâce à Sylvère, tous ses besoins étaient comblés.  

Nicolas alla ensuite écouter la messe, puis se décida à rendre visite à Cassandre. Si elle apprenait qu’il s’était rendu en ville sans être passer la voir, son sale caractère lui ferait entendre que c’était une mauvaise idée. Néanmoins, était-elle bien à la maison ? Elle aimait tellement traîner. A croire que la vie misérable des rues lui manquait. Le garçon se présenta poliment à la Rosa Azul et demanda à Irène s’il pouvait voir son amie. Elle eut alors un air assez triste et Nicolas comprit aussitôt que quelque chose se passait encore avec cette fichue têtue de mule de Cassandre. Qu’avait-elle pu imaginer ? Avec elle, tout était possible. Surtout le pire. Irène expliqua en quelques mots que la fillette était entrée hier après-midi pour se mettre au lit. Elle était bien montée la voir et avait insisté sur ce qui lui arrivait mais elle prétendait avoir mal au ventre et à la tête.Néanmoins, à la voir recroquevillée en boule sous les couvertures, ça semblait plus qu’étrange et suspect. Nicolas sourit à Irène.


“Je vais aller lui parler.”

Sur cela, Nicolas se dirigea d’un pas rapide vers l’escalier, résolu à engager une conversation qui promettait d’être longue si l'ânesse était si décidée à garder le silence.
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Message par Cassandre Velasquez Mer 17 Nov - 13:14

[7 Février 1598] [RP solo]  Main tendu vers l'espoir  Chambr10

Depuis hier, en revenant à la maison vers la fin de l’après-midi, Cassandre se cachait sous les couvertures en tremblant. Elle revivait en boucle la conversation qu’elle avait eu avec Bérénice et en ressentait une profonde honte. Elle était méchante. Elle était si méchante. La fillette ne comprenait que trop bien la colère de Coldris et s’étonnait même que celui-ci ne l’ait ni passée par la fenêtre, comme il l’avait évoqué, ni envoyée à la potence.  C’était pourtant la chose la plus logique à faire dans sa position et face à la situation. Ses yeux étaient rouges à force de pleurer. Mais elle n’avait pas peur de mourir. Non, sa peur, c’était pour la suite. Pour les conséquences. Pour la peine qu’elle allait faire à Irène. A sa famille;
Irène…

Irène montait de temps en temps depuis hier pour voir comment elle allait ou essayer de comprendre ce qui se passait. Elle lui mentait. Encore. Elle lui mentait et elle en avait honte. Eldred disait qu’on ne pouvait pas construire une famille solide sur des mensonges. Que c’était comme une maison sans fondations. Il avait raison. Mais elle n’arrivait pas à se redresser et à la regarder dans les yeux. Alors, parler… La fillette s’était résignée à donner l’impression que ses premières règles seraient apparues et que ça faisait très mal au ventre. Pour son âge, c’était crédible. Puis, la plupart du temps, quand elle entendait les pas dans l’escalier, Cassandre simulait de dormir.

Elle avait honte.
Elle brûlait de sa honte.
Elle ne méritait pas toute cette attention qu’Irène lui offrait.
Elle ne méritait rien du tout.
Elle était méchante, insolente, provocatrice et incapable d’apporter autre chose que des ennuis.
Elle était une très mauvaise personne..

Lorsque Nicolas poussa la porte de la chambre, il découvrit une forme suspecte dans le lit. Une sorte de boule. C’était Cassandre là-dessus ? Cassandre qui se cachait comme un gamin de cinq ans terrifié ? Il s‘approcha, de plus en plus intrigué, tout en comprenant que l’affaire était bien plus grave ce qu’il soupçonnait. Il tira alors vivement les couvertures pour faire apparaître la fillette tremblante.


“Alors, on va gagner du temps: on sait toi et moi que même malade tu continues à faire plein de choses. Jusqu’au moment de t’écrouler. Alors, c’est quoi le problème ?”

Cassandre tressaillit en l’apercevant, tel un animal sauvage acculé par un chasseur, et se recula.

“ Je.. J’ai du sang qui coule alors, euh, ça fait mal. tu peux pas comprendre, Nico.”

Nicolas baissa le regard vers le lit qui recouvrait le matelas, étonnament blanc pour un linge sur lequel son amie était couchée si celle-ci avait du sang qui coulait. depuis hier. il ne le signala pas et préféra la mettre devant ses contradictions.

“Cassandre, l’an dernier, t’as fait trois jours les courses avec une forte fièvre et à assurer toutes tes tâches. Je te répétais de le dire à tes patrons. Qu’ils aimaient pas la maladie et t’éloigneraient rapidement. Mais tu voulais pas entendre. Tu disais que ça passerait. Et au résultat, tu t’es évanouie lors d’une soirée. Et sans Hyriel et Louise, tu serais morte ! Alors, le sang qui coule entre tes jambes, ça te mettrait plus mal que ça ?”

Cassandre baissa le regard, honteuse. Son ami la connaissait trop bien pour que le moindre ait une chance de le convaincre. Nicolas monta sur le lit et s’assit en tailleur face à elle.

“Alors, il se passe quoi ?”

Nicolas attendit patiemment, le dos calé contre le montant du lit que la tête de mule se décide à parler. Cela pouvait prendre du temps, mais il n’était pas pressé. Si la nuit tombait, Irène accepterait sûrement de le laisser dormir dans sa maison. Quant à Sylvère, il le savait débrouillard et qu’il avait préféré s’arrêter dans un endroit sûr plutôt que d’affronter l’obscurité dangereuse. Tout ce qui comptait pour le moment, c’était de confesser Cassandre et de trouver le moyen de l’aider à se sentir mieux.

Hésitante, Cassandre baissait la tête et n‘osait pas avouer ses dernières bêtises. Mais elle savait aussi qu’elle pouvait tout confier à Nico. Même quand elle lui lançait des cailloux, il revenait. Ellese mordit les lèvres et murmura, honteuse :


“J’ai insulté une noble.”

“ Quoi ?”

Nicolas la contempla avec stupeur. Elle ne pouvait être sérieuse. Ce n’était pas possible. Insulter un noble, c’était le meilleur moyen de se retrouver avec la corde au cou. Cassandre pouvait être insupportable, aimer faire des bêtises, mais elle ne faisait rien qui ne soit pas calculé. Son amie ne rappelait-elle pas constamment de toujours être prudent ? Il soupira.

“Arrête de raconter n’importe quoi, Cassandre.”

“Mais… Mais je te jure que c’est vrai ! J’ai insulté une noble!”

“Cassandre…T’es toujours à tout calculer. Le moindre risque. Alors, par quel miracle, tu irais insulter une noble ? Tu es plus créative que ça dans tes mensonges normalement."

Cassandre soupira, lasse d’avance de devoir justifier la vérité.

“ Je suis allée hier après-midi à Fromart Je voulais m’entraîner aux échecs. Je voulais être sage. Je te jure, Nico, je voulais sage, mais… Mais il y a eu la fille du ministre qui est arrivée et qui m’a demandé ce que je faisais ici. Et j’ai été...J’ai été insolente et provocante. Puis, j’ai dit de mauvaises choses.”

“Quoi, comme mauvaises choses ?”

“Des opinions sur la vie. Comme quoi ça servait rien. Qu’on était tous remplaçables… Puis, je ne sais plus exactement."

Nicolas ne savait plus quoi penser de ces confidences, mais il percevait à l’intonation misérable de son amie que celle-ci lui disait la vérité. C’en était effroyable. Le père de cette noble allait apprendre ce qui s’était passé et il allait la faire perdre. Il se redressa et lui attrapa le poignet.

“ Faut que tu viennes dans la forêt ! Faut pas qu’ils te trouvent !”

Cassandre sourit tristement de l’inquiétude de son ami, mais le repoussa.

“ Jai déjà tout avoué à Coldris, Nico.”

“ Quoi ? Euh, non mais là.. J’ai failli te croire.. Franchement, Cassandre, tu as été raconter au ministre que t’as insulté sa fille et il t’a pas envoyé à la potence ? Tu penses que je suis bête à quel point ?”

Cassandre soupira, de plus en plus lasse.

“Je te dis la vérité. Quand j’allais quitter le château j’ai envisagé toutes les possibilités. J’ai compris qu’il me ferait rechercher. Ou qu’il s’en prendra à Irène et les siens. Alors je suis allée tout raconter."

“D’accord… Ca te rassemble, ça, de te sacrifier pour les autres.”

“C’est pas un sacrifice !”

“ Marcher vers la potence en pensant aux autres, t’appelle ça comment, toi ?”

“Ben…”

La voix sinistre de Coldris résonna dans son crâne.

“Tu rêves d’être pendu au fond c’est cela, n’est-ce pas ?”

“Coldris… Coldris a dit que je rêvais d’être pendue. Nico… Nico, tu crois que c’est vrai ? Que je veux être pendue... Que je fais tout ça pour ça ?”

Nicolas demeura un temps pensif à dévisager Cassandre recroquevillée, tremblante, et ,nesut pas comment interpréter une telle phrase. Est-ce que son amie souhaitait être pendue ? Non, ça serait idiot. Profondément idiot. Quand il était petit, quand il s’était retrouvée à la rue, personne ne faisait attention à lui. Il ne bougeait de la ruelle où il restait des heures à pleurer que pour chercher à manger. Un jour, Cassandre avait surgi devant lui et n’avait eu de le prendre en charge. Elle lui demandait de faire attention à lui et rester à l’écart des groupes d’enfants, surtout ceux plus âgés qu’eux Elle lui avait appris à bien mendier, devant les églises, pour ne pas risquer de se faire attraper. De temps en temps, la fillette tentait de le proposait à un commerçant en prétendant qu’il serait un excellent employé, sauf que personne ne souhaitait engager un gamin d’à peine sept ans. Néanmoins, dans tous ces conseils, il y en avait un qui semblait beaucoup pour elle, c’était d’éviter de passer sur la grande place lors des exécutions. Elle disait que ce n’était pas un spectacle.

“Cassandre… Quand on était petits, pourquoi tu m’interdisais d’aller voir les exécutions. Pourquoi ?”

“Ben, c’est évident. C’est pas un spectacle pour les enfants !”

“Mais toi… Toi, tu allais les voir. Pourquoi ?”

“Les garçons y allaient. Si j’y allais pas, ils se seraient moqués de moi. Surtout Benoit. Il aurait dit que j’étais bien une fille. Ou un truc comme ça”.

“C’est un idiot, Benoît !”

Cassandre ne pouvait qu’approuver cette affirmation.

“Je sais. Mais il y avait aussi Simon. Simon...Je ne pouvais pas le décevoir, lui.”

Simon… La légende que les enfants des rues aimaient encore se raconter aujourd'hui. Le garçon qui leur apportait autrefois de la viande braconnée dans les forêts aux alentours. Ou qui s’amusait à provoquer ouvertement les autorités. Il avait été pendu trois ans plus tôt environ, quelques mois avant que Cassandre ne soit asservie. Simon…Nicolas commençait à comprendre.

“Tu fais des bêtises pour ressembler à Simon.”

Cassandre se figea en entendant l’énonciation calme que son ami venait de faire. Elle trembla à nouveau de cette conclusion, mais elle savait celle-ci vraie. Lorsqu’elle embêtait les gardes de Fromart en cherchant à s’introduire en catimini, elle ne faisait que reproduire les tours de Simon quand il se moquait des soldats du guet et cherchait le meilleur moyen de les rendre ridicule ou de les égarer dans les ruelles. La fillette l’avait compris ça en discutant l’autre jour avec Eléonore. Quant à insulter une noble, oui, ça aussi, c’était typiquement une chose que Simon aurait fait

Elle répondit d’une petite voix.


“Oui…”

Cassandre gémit et Nicola s’attrista d’entendre la douleur dans sa voix.

“Mais je ne suis plus une enfant des rues. Je suis… Je suis une jeune fille de bonne famille. Et les jeunes filles de bonne famille ne font pas de bêtises.”

“Maintenant… maintenant, qu’est-ce que tu vas faire, Cassandre ?”

Nicolas baissa la tête en se mordant les lèvres. Quel sort attendait son amie ? Il avait beau essayer d’être aussi optimiste que possible, son esprit n’arrivait pas à imaginer une fin heureuse. Coldris, le ministre… Ce ne pouvait être que le fameux Coldris de Fromart, ministre des affaires étrangères, dont elle avait insulté la fille. Or, il ne possédait pas la réputation d’être magnanime. D'ailleurs, pourquoi avait-il laissé Cassandre quitter son château ? Il aurait dû la faire transporter à la prévôté dans l’attente du jugement. Quelque chose lui échappait.

“Cassandre… Viens avec nous dans la forêt ! Coldris, il va pas s’en prendre à Irène et toute sa famille ! Pas pour ça ! Ce serait pas gentil ! ”

La fillette releva la tête et le fixa sévèrement.

“Coldris n’est pas gentil : il est efficace.”

Nicolas pâlit, horrifié de comprendre ce que ça voulait dire.

“ Je veux pas que tu meures, Cassandre !”

D’abord surprise, Cassandre observa Nicolas qui venait de se mettre à pleurer et fut touchée de son chagrin sincère. Elle se rapprocha pour le prendre dans ses bras et le berce tendrement, comme quand ils étaient petits, quand Nico avait peur de tout dans la rue.

“Je vais pas mourir, Nico.”

Le jeune garçon renifla.

“Comment tu peux dire ça ? T’as insulté une noble !”

“Oui… Mais Coldris a dit qu’il ne voulait pas me pendre. Je pense… Il va préférer vouloir m'humilier. Je ne sais pas comment. Mais il préférera que je vive, humiliée, pour venger ce que j’ai fait à sa fille.”.

“Humilier… humilier… Oh, mais alors… Il va te mettre au pilori !”

Nicolas baissa la tête en songeant à toutes les personnes qui venaient se moquer des personnes qui se retrouvaient prisonnières de cet instrument judiciaire. Cassandre risquait de passer un moment terrible, mais elle serait au moins vivante. Le jeune garçon sourit timidement et lui prit délicatement la main.

“Je serais là, avec toi. Du début à la fin.”

Cassandre écoutait, pensive, l’hypothèse que son ami avançait et la trouvait pertinente. Le pilori constituerait un bon moyen de l’humilier devant toute la ville et elle traînerait plusieurs semaines, voire plusieurs mois la réputation qui en découlerait. Elle frissonna à cette idée de rester de longues heures, figée au milieu de la Grande Place,à subir les quolibets de la foule. Coldris ne se priverait sûrement pas de se déplacer pour déverser tout le fiel dont il pouvait être capable .Cela allait être éprouvant. Mais elle tiendrait. Comme quand le montre de Rottenberg avait osé enfoncer sa canne dans sa paume dans le vain espoir de l’entendre supplier. Ce ne serait qu’un moment pénible à endurer. Elle y arriverait. Et puis, au moins, ce n’était pas si pire. Irène et sa famille n’auraient aucune autre conséquence à subir.

La fillette sourit à Nicolas en lui prenant la main.


“Merci, Nico.”

Cassandre songea cependant à la suite. Le pilori, c’était bien beau, mais que ferait-elle après ? Elle ne devait pas recommencer. Elle devait apprendre à contrôler ses émotions et à agir en jeune fille de bonne famille. Et pour ça, elle devait surtout arrêter les bêtises. La fillette se mordit les lèvre en repensant aux farces à Monthoux.

“On aurait pas dû aller jouer les fantômes…”

"Ben… C’était une vengeance, ça. Le comte et la vieille, ils le méritaient ! Et même que Sylvère les aime pas ! Alors, Si Sylvère les aime pas, c’est que c’est de très mauvaises personnes !”

“Oui, ils le sont.. Mais… mais c’est pas bien de s’introduire chez les gens comme ça. Les gardes ont dû être puni par notre faute. Ou des esclaves”

“ Mais non ! Y a rien qui leur soit arrivé ! La Reine nous a ouvert un passage et nous a couvert ! Elle a forcément protégé les gardes !

Cassandre le fixa d’un regard sévère qui troubla Nicolas.

“Non, Nico, Kalisha n’a aucun pouvoir à Monthoux . Ou bien peu. Il est plus que possible qu’après nos farces, des gardes ont été renvoyées."

Nicolas blêmit de cette conclusion et bégaya.

“Mais… Pourquoi Jérémie et Hyriel ont voulu faire ça alors ? On devait juste punir le comte et l’intendante ! Sinon… Sinon, c’est pas gentil si d’autres personnes paient.”

Cassandre baissa la tête en songeant à ses deux amis. Hyriel… Jérémie… Elle les aimait tant. Elle aimait tant passer du temps avec eux pour discuter ou jouer des tours. Mais elle ne pouvait plus nier que ceux-ci exerçaient une mauvaise influence sur elle. Comme autrefois avec Simon. Comme l’oncle de l’oncle Matthieu. Elle le critiquait de ne pas être capable de comprendre leur point de vue sur le guérisseur, mais elle agissait de la même manière quand il s’agissait de punir les personnes qui se comportaient mal avec les esclaves. Naturellement, Hyriel et Jérémie étaient loin d’être comparables au fameux oncle Clarence, mais tôt ou tard ils finiraient par l’attirer sur une mauvaise pente. Si elle retrouvait à devoir choisir entre bien agir, comme une jeune fille de bonne famille et l'éventuelle révolte des esclaves, elle doutait d’être capable de faire le bon choix. Or, ce choix-là, c’était celui qui menait au mur du châtiment.

“Je ne verrai plus Hyriel. Ni Jérémie.”

Sa voix était ferme et résolue.

“ Quoi ? Mais… Pourquoi ?”

“Parce qu’une jeune fille de bonne famille ne se mêle pas de ces histoires.”

“Alors… Alors, tu vas vraiment arrêter les bêtises ?”

“Oui. J’ai besoin d’un meilleur modèle de quelqu’un qui puisse me montrer comment je suis censée bien agir? Comme… Comme… euh, oh, ben comme ma cousine !”

Cassandre eut une mine interloquée à songer brusquement à Béryl. Pourtant, oui, c’était la meilleure idée. sa cousine était une jeune fille si gentille, polie, appliquée.. Si elle passait plus de temps avec elle, si elle lui apprenait comment elle devait se comporter en société, elle évoluerait mieux..

“Avec Béryl, je cesserai peut-être enfin d’être insolente.”.

Nicolas étudia la question, puis haussa les épaules.

“C’est pas que tu sois insolente qui soit un problème pour moi, Cassandre. Ce qui peut être énervant, c’est surtout que tu veux toujours avoir raison. Surtout quand t’as tort et que tu le sais.”

Il poussa un soupir et reprit.

“D’ailleurs, comment tu fais pour arriver à voir souvent la vie en noir ? Avec toute la mauvaise foi que t’as, tu devrais l’avoir cirrhose !”

Cassandre sentit sa gorge se serrer. La mauvaise foi...  Avoir toujours raison, même quand elle avait tort.. C’était encore un autre point commun avec l’oncle Matthieu…

“ Tu me trouves énervante alors toi aussi, Nico ?”

“Parfois, oui. Quand tu décides un truc, y a jamais moyen de te raisonner. Parfois, c’est un peu pénible. Comme l’autre jour où t’as dit que Mésange et moi on était amoureux. C’était vraiment gênant, ça !”

“Je… Je trouvais ça mignon, moi.”

“ Ben, ça l’est pas. C’est juste agaçant. Et puis, si un couple doit se former, il se formera. Il a pas besoin de toi.”


Cassandre baissa la  tête en se remémorant de ces manières avec Guillaume ou sa cousine. C’était vraiment si énervant ? Elle pensait seulement les aider vu qu’ils se montraient tous deux si timides. Elle murmura timidement :

.”Pardon..”

Nicolas lui sourit doucement.

“Il y a longtemps que je t’ai déjà pardonné.”

Cassandre lui adressa à son tour un sourire, toujours timide, puis se rappela de sa leçon de sexualité donnée à Sylvère début Décembre, quand celui-ci se cachait à Monthoux car Hyriel lui avait soufflé que lui et Kalisha ne faisaient rien. Sauf que Sylvère en avait été affreusement choqué. Nicolas avait raison. Cela ne se faisait pas de se mêler des affaires des autres. D’ailleurs, quelques jours plus tard, Béryl lui avait adressé la même remarque.  La fillette soupira.

“Tu vois, Nico, c’est pour ça que j’ai besoin de passer du temps avec ma cousine ? Pour apprendre à mieux me comporter et à plus embêter les gens.”

“Oui, je comprends..”

Il restait désormais à réaliser un premier pas et surtout à se relever. Cassandre prit une inspiration et sauta du lit. Quel devait être sa première étape ? Aller discuter avec Irène ? Proposer de passer du temps avec Béryl ? Ou alors.. La fillette tourna la tête vers son petit bureau, là où reposait les maigres tentatives de sa lettre pour l’oncle Matthieu commencée quelques jours plus tôt. Mettre des mots sur ses sentiments, sur sa ressemblance avec l’oncle Matthieu, c’était peut-être ça la bonne première étape.

“ Nico, tu resterais dormir ce soir si Irène veut ?”

“Oh oui,bien sûr !”

Nicolas se laissa tomber dans le lit lorsqu’un souvenir jaillit brusquement de sa mémoire et le fit se redresser.

“Ah oui ! Cassandre, je devais t’en parle, mais j’ai vu un garçon bizarre. Il avait l’air d’avoir ton âge, avec un arc et des flèches, très méfiant, mais… mais c’était bizarre, avec le reflet de la neige, il était noir. Comment c’est possible ?”

Cassandre tourna la tête, intriguée, et se demanda comment un garçon pouvait être noir. De la suie, peut-être ? Pour se cacher ? Non, dans la nature, avec la neige, ça serait stupide. Elle fouilla ses souvenirs et se rappela avoir entendu des histoires peu après la conquête de Mornoy. Des soldats racontaient que les gens là-bas auraient la peau sombre, comme le plumage du dindon. La fillette réfléchit et comprit que la personne aperçue par Nicolas devait être un jeune esclave en fuite. A éviter donc. Elle n’allait pas cesser de fréquenter Hyriel et Jérémie pour risquer de subir une autre influence néfaste. Néanmoins, elle devait apporter une aide à Nico et elle ne fut pas longue à la trouver.

“Je pense que c’est un Mornoïte, Nico. Reste à l’écart de lui. Et si tu le revois, s’il te fait peur, va au château de Frenn et demande à parler à Eldred. Dis à Eldred que tu es mon ami. Eldred saura comment gérer la situation.”

“Et Sylvère, je lui dis rien ?”

“Non. Sylvère serait capable d’aller lui proposer de l’aide. Tu pourrais le mettre en danger. Aïe confiance en Eldred. Si quelque chose de vraiment dangereux se passe avec un esclave, il saura quoi faire."

Nicolas opina de la tête, convaincu.

“ D’accord.”

Satisfaite, Cassandre lui sourit et s’avança d’un pas sûr vers le bureau pour s’y installer. Sa main saisit énergiquement la plume, prête cette fois à terminer cette lettre.

FIN
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