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[19 Mars 1598] Le coût des mensonges

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Message par Alexandre Dim 23 Oct - 13:30

[19 Mars 1598] Le coût des mensonges Charlo16
Adèle Mercier, 20 ans, dame de compagnie

Depuis plusieurs jours, Alexandre anticipait son congé hebdomadaire avec appréhension. Il avait reçu pour cette après-midi-là du 19 une invitation d'une dénommée Adèle Mercier de le retrouver à la taverne de l'Ours Noir. Depuis que Boréalion lui avait appris que sa cousine serait à Braktenn, il avait redouté cette possibilité. cela ne pouvait être qu'une énième tentative de manipulation. Pourquoi Adèle, de constitution si fragile, aurait quitté sa famille ? Comment même sa tante Rose aurait-elle pu envisager de la laisser partir ? Plus il y réfléchissait, plus il était certain que c'était une usurpatrice. Cette intrigante désirait quelque chose de lui. Comme cette sorcière qui avait réussi à le persuader de voler un livre interdit de la réserve de la bibliothèque. Imaginait-elle qu'il espionnerait Coldris ? Il préférait encore demander à son maître de lui ouvrir le ventre. Ce serait assurément moins douloureux que si celui-ci le surprenait à dérober ses affaires ou à répéter des informations confidentielles. Par ailleurs, sans même la peur que le ministre, Alexandre se refusait à trahir. Ni son maître, ni la Couronne. Il croyait sincèrement en la puissance et l'avenir de l'empire de Monbrina et s'il devait accomplir quelque chose, ce serait en faveur de sa grandeur.

Assise à une table de la taverne, Adèle observait nonchalamment la rue, sans inquiétude pour l'entretien à venir. Elle ferait la leçon à son cousin, il s'amenderait et tout reviendrait à de meilleures bases. La jeune femme regrettait d'avoir tardé, mais il aurait été impoli de demander une permission de sortie pour une journée si peu de temps après son embauche. Elle avait eu une telle chance de trouver une aussi bonne place ! Chaque soir, elle en rendait grâce au Seigneur et n'oubliait pas d'inclure dans ses prières Boréalion en lu l'implorant de prendre bien soin de cet homme généreux. Le marquis et la marquise étaient des personnes si adorables et leur fils si mignon. Ce petit Adéis lui souriait toujours en lui demandant de ne pas faire de bruit quand ils se croisaient. Quelle délicatesse il avait pour son âge à se soucier de ne pas importuner les gens. Adèle ne comprenait pas pourquoi elle entendait sa mère le grondait quelques plus tard. Elle lui semblait bien trop sévère et ne mesurait pas la chance qu'elle avait d'avoir un enfant aussi sage et bien élevé. Leyla lui racontait parfois des bêtises du petit garçon, mais cela lui semblait exagéré. Adèle opinait de la tête, soucieuse de ne pas la froisser, mais elle imaginait que le temps et l'inquiétude déformait les souvenirs. Adéis était un si gentil petit garçon.

Alexandre arriva à l'auberge en début d'après-midi. Il avait passé une nouvelle fois la matinée avec Elydna et se sentait moins anxieux grâce à sa présence bienveillante. Il avait essayé de séduire la fameuse couturière, comme son maître le lui avait ordonné, mais rapidement le père avait mis un veto devant son statut d'esclave. Coldris avait bien tenté d'intervenir et de proposer une dot, ce qui avait intérieurement agacé le jeune homme de se voit réduit à la place de femme, mais monsieur Florange n'avait rien souhaité entendre. Il aspirait à s'élever socialement, mais les intrigues d'un ministre ne lui inspirait aucune confiance. Alexandre s'était décidé, avec prudence, à évoquer l'éventualité d'Elydna et au fil de leurs rencontres, il commençait à se dire qu'ils pourraient former à eux deux un couple assorti. Elle savait, elle, le calmer de ses angoisses, même si lui doutait de pouvoir lui apporter quelque chose. Il pénétra dans la taverne et grimaça un court instant en reconnaissant la serveuse. Louise. Le regard éloquent, empli de mépris, lui fit comprendre qu'elle aussi se souvenait de leur semaine en cellule. Il s'approcha pour lui demander la table d'une Adèle Mercier. Elle la lui indiqua et Alexandre s'obligea à un sourire poli en découvrant une fort jeune femme, aux cheveux roux bouclés tirés à l'arrière. Ses traits conservaient pour beaucoup ceux de l'enfance. Rien en elle ne rappelait ceux de sa tante Rose qu'Alexandre dont Alexandre avait pu voir de nombreux portraits. Son oncle Jules ne cessait de peindre ceux de sa famille. Louise fixa Adèle, sans partir.

"Méfiez-vous, madame, ou il vous dénoncera sitôt vous tournerez le dos."

Elle le regarda s'asseoir, interdite, alors que lui soupira.

"Tu dénonces des gens ?"

"C'est une longue histoire. J'ai dénoncé un homme, oui, qui a été brûlé en fin d'année. Je le regrette. il ne méritait pas ce sort. Mais il était coupable d'exercice illégal de la médecine, certes, il soignait bien les gens, mais cela je l'ignorais. Moi, je l'ai dénoncé pour vol."

"Il n'a jamais volé !"

Le cri rageur de Louise fit sursauter Adèle de sa chaise.

"Je l'ai aperçu, madame, le jour du triomphe, et après son passage, avec son complice, plusieurs bourses ont disparues. De plus, ils étaient déguisés tous deux. Votre ami, sous l'apparence d'une femme. N'est-ce pas là plus que suspect ? Je n'ai fait que mon devoir de citoyen en dénonçant un voleur."

"C'est une erreur. Comme toujours, il est accusé à tort."

Adèle contemplait en silence ces deux personnes et percevaient que ni l'un ni l'autre ne mentaient. Ils affirmaient seulement leur vérité, celle dont ils étaient persuadés. Dans la foule, Alexandre avait pu mal voir. C'était plus que probable. Or, s'il avait cru surprendre des vols, c'était son devoir, oui, de dénoncer. Les voleurs étaient une lie. Ils devaient être arrêtés et la justice devait leur faire comprendre que leurs actes étaient mal. Pas en les pendant comme ce gentil Zarkotien aurait voulu. Il fallait plutôt les rééduquer et leur apprendre la joie d'un travail honnête. Cette serveuse, elle, défendait la vertu de son ami. C'était là aussi normal. Qui souhaiterait croire un proche capable du pire ? Adèle leur adressa un sourire bienveillant.

"Je pense que nous devrions laisser là cette vieille histoire. Si cet homme a été jugé, il ne sert à rien de réécrire l'histoire."

La serveuse lui jeta un regard assassin et s'éloigna vers la table voisine. Alexandre la fixa, toujours incertain d'avoir sa cousine face à lui.

"Vous êtes, madame, Adèle Mercier, ma cousine ?"

"Je devinais que tu aurais du mal à le croire."

Elle ouvrit une besace et sortit plusieurs feuilles pour les étaler sur la table. Alexandre rougit en reconnaissant les dessins honteux envoyés à sa cousine pour les soustraire de sa vue. Il s'empourpra en découvrant même le portrait du marquis d'Aussevieille, vêtu en César, qu'il avait été forcé de peindre après trois longues nuits de rêves à être pourchassé par cette vision dérangeante.

"Je... oui, je vois. Vous... Tu... tu peux ranger tout ça ?""

Alexandre jeta en même temps un regard anxieux à la salle. Que personne ne vienne voir. Que personne ne vienne voir. Il redouta que cette serveuse s'approche à nouveau. Ce serait pire que tout. Et Adèle qui prenait le temps pour ranger soigneusement chaque dessin. Il allait mourir. son coeur allait s'arrêter devant cette angoisse qui ne cessait de l'envahir. Vers la fin de sa tâche, elle releva la tête et s'étonna de sa lividité.

"Tu ne te sens pas bien ?"

"Je... Si, ça va. C'est que... Ces dessins, l'un d'eux, il pourrait me valoir la corde."

"Pourquoi ?"

"Celui en César, c'est le meilleur ami de mon maître. s'il avait.. s'il..."

"Eh bien, il ne saura rien !"

Sa naïveté désespéra Alexandre. C'était mal connaître Coldris que d'imaginer qu'il pourrait ignorer un détail.

"Alors... Que fais-tu à Braktenn ? Et ta mère ? Ta sœur ? Elles vont bien ?"

"Tout le monde va très bien, oui, mais je suis déçue de ton comportement, Alexandre. Tu nous as menti. Tu as prétendu que tu travaillais pour un homme d'importance, mais sans mentionner que tu étais esclave. Tu nous as menti ! Ma mère n'a accepté de me laisser partir pour me trouver un époux qu'en sachant que tu serais là pour me soutenir et je me suis retrouvée seule, sans appui. Imagine ce qui aurait pu m'arriver ! Grâce au Ciel, la providence m'a permis de rencontrer deux bonnes personnes qui ont su m'offrir une heureuse situation."

Alexandre tomba des nues en l'écoutant. Il n'aurait jamais imaginé que cacher à ses proches, qui vivaient aussi loin, puisse être une nuisance. Cela lui semblait logique de ne pas les inquiéter en imaginant les sévices que certains maitres se permettaient sur leurs esclaves. Elles avaient bien dû entendre parler des horreurs de Rottenberg. C'était assez extraordinaire pour avoir franchi les frontières. Il releva des yeux en constatant qu'elles n'avaient pas pensé à l'informer de sa venue.

"Cela se fait d'annoncer sa visite..."

"Je voulais et faire une surprise."

"C'est réussi..."

Elle n'entendit sans doute pas son ironie, car elle poursuivit dans sa litanie de reproches.

"En plus, j'ai appris que tu avais trahi ton ami Alduis. Tu mens tu manipules, tu trahis... Comment peux-tu faire des choses pareilles ? je te croyais un garçon honnête."

"Je..."

La blessure, qui se refermait difficilement, s'ouvrit à nouveau et lui fit serrer les dents. Il repensa à leur dernière conversation. leur rupture. Il s'obligea à refouler son chagrin. C'était mieux ainsi. Deux hommes ne pouvaient s'aimer. Même si cela pouvait se faire, cela ne faisait pas ici. L'un et l'autre devaient revenir aux femmes. Il n'y avait aucune autre voie possible pour un avenir heureux.

"C'est compliqué."

"Il n'y a rien compliqué. Quand on a un ami, on lui est fidèle. On ne fait rien pour lui déplaire ou le mettre mal."

Alexandre roula des yeux. Discuter de tout cela l'agaçait. Surtout dans un lieu public où il ne pouvait rien dire. Que croyait-elle ? Qu'il se plaisait à mentir ? Il n'avait pas choisi à avoir cette attirance pour les hommes. C'était cette anomalie qui le forçait à déguiser la vérité. Préférait-elle le voir griller sur un bûcher ? Du poteau, il lui criait qu'il n'avait pas menti. L'aigreur l'envahissait entièrement. Il aurait aimé la déverser, mais se retenir. Pas ici. Ici, ce serait un aller simple pour la prévôté, puis le Paradis.

"Je n'ai pas envie de discuter de ça."

"Alors, tu fuis ces problèmes ? Tu n'essaies même pas de t'expliquer ? Tu n'es qu'un lâche, Alexandre."

Il haussa les épaules en s'obligeant à paraître impassible.

"Imagine ce que tu veux."

Comme si cela ne suffisait pas, la serveuse revint, un sourire mauvais sur le visage.

"Il ne fait que commettre le mal à ceux qui ont le malheur de le croiser."

"Il ne faut pas être si sévère, madame. Je suis certaine que si nous discutons, en entendant ses arguments, puis en lui expliquant, il saura trouver rédemption."

"J'ai partagé une cellule avec cet individu. J'avais été privée de nourriture et lui, il a osé me narguer à me proposer une boulette de viande pour me la retirer."

Adèle plaqua la main sur sa bouche pour contempler avec effroi Alexandre.

"Tu... Tu as fait ça ?"

Alexandre opina lentement de la tête. Ce n'était pas la chose la plus glorieuse qu'il ait pu faire et il en avait même sincèrement honte. Ces moments passés en prison le remplissaient de terreur. Il tremblait chaque fois que le souvenir revenait à lui. Il ne servait cependant à rien de leur expliquer. Elles ne comprendraient pas. Louise le considérait coupable de sa propre naissance et n'attendait que de le voir pendu tandis qu'Adèle vivait dans le monde des nuages roses. Si elle ne comprenait pas pourquoi il avait caché son asservissement, évoquer le sort des prisonnier serait inefficace. Elle nierait. ou prétendrait que ce n'était pas si dur. Qu'il voyait tout en noir. Il se redressa et les fixa avec sévérité.

"Je regrette, mesdames, mais je ne participerai à ce procès que vous tentez de me faire."
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Message par Cassandre Velasquez Dim 23 Oct - 15:34

Une fois par semaine, Cassandre recevait l'autorisation de descendre en ville poursuivre ses livraisons à Louise afin de lui fournir des victuailles meilleures que celles que son maigre salaire de serveuse lui permettait d'acheter. Elle avait tout raconté à Kalisha de son histoire. Sa famille décimée à dix-sept ans. La prostitution forcée. La grâce inespérée du marquis et le sinistre tour de cette garce de maquerelle. Mais aussi son immense générosité en dépit des épreuves à prendre soin des autres, que ce soit en empêchant les filles de souffrir en allant chercher des produits sûrs pour leurs soins ou maquillages, ou inventant de temps en temps des excuses pour garder Cassandre à l'abri et lui éviter de servir certains soirs en salle. Sa maîtresse s'était beaucoup de son récit et conclu que la malheureuse méritait effectivement de recevoir de petits bienfaits pour compenser les malheurs de son existence. Une fois, Kalisha avait même descendu joyeusement en cuisine pour réaliser des confitures en lui révélant que Sylvère et Nico avaient adoré celles qu'elle avait préparé un jour avec son ancienne belle-fille Florentyna.

En entrant dans la taverne, Cassandre serrait son panier et avait été surprise d'entrer Louise parler de manière si sèche. Elle s'était approchée discrètement et reconnu Alexandre, assis à une table face à une jeune femme. Elle rappelait les faits sur Hyriel. Encore. La fillette secoua la tête en estimant que ce serait mieux de passer à autre chose. Elle avait expérimenté de détester une personne de toute sa force avec l'oncle Matthieu et cela ne l'avait pas rendu plus heureux. Que ce soit Alexandre ou pas, elle s'en moquait à présent de cette affaire. De toute façon, Hyriel avait pu être sauvé. C'était ça le plus important. Alexandre avait cru bien agir. Comme l'oncle Matthieu. Comme elle-même. La jeune femme eut l'intelligence de ne pas envenimer le conflit et Louise se retira tout en restant à une table proche de celle de ces deux-là. Cette jeune femme se nommait Adèle Mercier et serait la cousine d'Alexandre. Ils ne se ressemblaient pas du tout. Cassandre l'entendit évoquer son voyage et accuser Alexandre de mensonge pour ne pas avoir parlé du fait qu'il était devenu esclave. Rapidement la voix d'Eldred s'éveilla en elle. Elle lui rappelait qu'une famille se construisait sur la confiance, comme une maison se dressait sur des fondations solides. Elle fronça les sourcils.

"Tais-toi, Eldred, tu m'empêches d'écouter."

La dénommée Adèle poursuivait en accusant Alexandre d'avoir trahi Alduis. Cassandre le fixait, mal à l'aise, en percevant que celui-ci ne pourrait pas se défendre. La relation des deux hommes était bien plus complexe qu'une simple histoire d'amitié. Elle grimaça de voir Louise revenir et rajouter une nouvelle couche de merde.

C'est pas parce que c'est un caca, Louise, qu'il faut l'en recouvrir.

Soudain, Alexandre tira sa chaise et s'apprêta à se retirer. Malgré toute son antipathie pour lui, Cassandre ne put se retenir. elle ne pouvait pas laisser pas une injustice passer. Pas même avec Alexandre. Elle s'approcha et observa la dénommée Adèle.

"Moi, si j'avais encore de la famille, je leur dirai pas que je suis devenue esclave s'ils vivaient loin."

"Et ce serait malhonnête de ta part."

"Encore plus chiante qu'Eldred sur les mensonges..."

Cassandre réprima son agacement et s'efforça de répondre calmement.

"Vous savez quoi de la vie des esclaves ?"

"Eh bien, ce sont des domestiques qui travaillent pour des gens."

"Les domestiques, ils sont payés et peuvent partir si ça leur plait. Un esclave, lui, doit obéir à tout. Même si l'ordre lui déplait. Les femmes esclaves, par exemple, sont forcées de coucher avec leur maîtres si celui-ci le leur ordonne."

"Mais un maître ne peut exiger une telle chose, voyons !"

Louise la fixa avec étonnement alors qu'Alexandre poussa un long soupir.

"J'ai été longtemps prostituée, et là-bas, il y avait des esclaves. Des esclaves qui devaient sans cesse coucher avec des clients. Chaque soir. Plusieurs fois par soir."

Adèle plaqua les deux mains sur sa bouche, révulsée, et secoua la tête.

"Mais... Mais c'est ignoble ! Les... Malheureuses !"

Cassandre la contempla en espérant que ces propos lui permettraient de revenir à de meilleurs sentiments. Adèle respira difficilement et se tourna vers Alexandre, tremblante.

"Tu... Toi aussi ?"

"Non."

Un soulagement la submergea aussitôt et la libéra de son angoisse.

"Alors, vous comprenez pourquoi il n'a rien dit ? Ce n'est pas un mensonge. il voulait juste vous protéger. Vous et votre famille. A quoi ça aurait servi de vous laisser imaginer un tas de mauvaises choses ?"

"Je... Oui. Mais ça n'excuse pas sa trahison envers son ami. Ni ce que cette dame vient de parler."

"Si vous aviez été en prison, vous sauriez que le désespoir peut changer un homme."

"Si un homme est innocent, il n'a aucune raison de désespérer."

Cassandre se mordit les lèvres en réprimant difficilement le frisson qui l'envahit. Le souvenir de ces longues journées passées seule en cellule revint à la hanter. Elle s'était efforcée de penser positivement, mais le doute la tiraillait souvent. Elle le fuyait en récitant des chapitres à haute voix. Pour ne pas penser. Pour ne surtout pas penser. La prison, ça broyait les âmes. Toutes les âmes. La fillette savait qu'elle ne voulait pas y retourner. Enfermée derrière une porte, sans savoir quand le garde repasserait, c'était effrayant. Elle avait été soulagée que les soldats lui ordonnent, après le pilori, de faire des corvées. S'occuper les mains et l'esprit, c'était mieux que rester seule. Non, Adèle ne pouvait comprendre. Absolument pas. Elle-même, elle n'avait pas de mot pour lui expliquer.

Soudain, la voix grave d'Alexandre la sortit de ses pensées :

"Non. Je n'étais pas innocent."
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Message par Alexandre Dim 23 Oct - 17:03

L'intervention inopinée de cette petite peste de Cassandre avait dans un premier temps agacé Alexandre avant de le plonger dans une sidération totale. Elle prenait sa défense. Contre Louise. Pourtant, il savait de source sûre que celle-ci comptait pour la petite fille. Quel mauvais plan avait-elle en tête ? Il se détendit légèrement en l'écouter exposer la condition des esclaves. Le sujet la préoccupait. Naturellement. Elle avait eu le temps d'accumuler des griefs. Il commença à la croire sincère. Adèle continuait cependant à fermer les yeux. Comme si une femme ne pouvait jamais être forcée. Même lui n'avait jamais fait preuve d'une telle naïveté. Il eut une pensée pour son défunt ami Nehalan. Ces deux-là se seraient assurément bien entendus. Il eut une autre pensée, sur son maître, qui aurait proclamé que s'ils se mariaient, leurs enfants seraient puceaux jusqu'à l'âge de quarante ans. Ou quelque chose dans ce genre. Louise intervint heureusement pour évoquer sa propre expérience. Le visage de sa cousine le déchira. elle subissait bien trop violemment la réalité en pleine face. C'était comme lui asséner un coup de poing dans le nez. Alexandre s'empressa de confirmer qu'il n'avait jamais subi aucune violence sexuelle.

Cassandre essayait à présent d'expliquer ce qui se passait en prison. Alexandre se gela malgré le peu de paroles prononcées. Les images glaçantes de la cellule s'immisçaient en lui. Il n'y retournerait. Jamais. Jamais. Jamais... Il tressaillit ax aroles suivante d'Adèle. Innocent.. innocent... il baissa la tête.

"Non, je n'étais pas innocent."

Il s'approcha de sa cousine et posa la main sur la sienne.

"Suis-moi, s'il te plaît. Je t'expliquerai tout. Mais pas ici."

Adèle croisa son regard, incertaine. Elle se sentait anéantie au milieu de cette conversation qui la dépassait. Cette ancienne prostituée, cette enfant esclave, son cousin... Elle ne parvenait plus à décider. Sa respiration se bloquait. Elle tremblait, incapable de se relever. Alexandre s'approcha et, en dépit de son infirmité, l'assista pour se mettre debout et la quitter vers la sortie. En passant devant Cassandre, il s'immobilisa et déclara d'une voix distante.

"Merci."

"De tien."

Elle lui répondait de manière détachée, similaire à la sienne. il n'y avait rien entre eux et seul le sujet de l'esclavage l'avait attiré. autrement, elle l'aurait laissé seule. Il la salua et sortit en serrant le bras d'Adèle.

***

Adèle sanglotait, incapable de contrôler le débordement de ses émotions à la suite du long récit que son cousin venait de lui conter. Il l'avait mené dans la crypte d'une église pour lui confier des secrets comme elle n'avait cru entendre. Cette histoire était encore plus romanesque que les romans de Boréalion.

"Mais... Mais tu es esclave, tu n'es plus libre. De rien. Tu n'as plus d'avenir."

Alexandre lui sourit doucement en la prenant par les épaules.

"Le Seigneur décidera. Fais-lui confiance."

"Mais c'est si triste."

Alexandre se releva pour lui prendre la main.

"Maintenant que tu es Braktenn, si nous sortions ? D'ici la fin de la journée, nous pourrons sûrement vivre des moments meilleurs."
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Message par Cassandre Velasquez Dim 23 Oct - 17:25

Cassandre était assise sur l'un des tabourets du bar et buvait lentement le verre de vin rouge que Louise lui avait servi. Alexandre et sa cousine étaient repartis depuis une trentaine de minutes. Si elle entendait toute la vie de l'esclave, elle serait prochainement descendue au niveau des catacombes. Une telle naïveté la dépassait. Pourquoi élevait-on des enfants pour les rendre inaptes à saisir le monde dans lequel on les lâchait ? C'était stupide. Et cela ne pouvait que créer des drames. Elle aurait sûrement au retour une longue discussion avec Eldred.

"Dis, Eldred, aujourd'hui, j'ai rencontré la cousine d'Alexandre."

Elle poussa un soupir en cherchant un adjectif objectif pour la décrire.

"Et elle est encore plus chiante que lui."

Elle ne pouvait pas être plus objective. Cette fille respirait l'ennui le plus profond. Si elle espérait se marier, bon courage pour se trouver un parti. Même avec elle, avec son fichu caractère avait sûrement plus de chances. Quel homme aurait envie de vivre avec une femme aussi fade ? Si c'était pour des raisons strictement charnelles, autant aller au bordel. Les prostitues lui feraient connaître une meilleure expérience.

Louise la sortit de ses pensées en revenant vers elle pour passer derrière le comptoir essuyer quelques verres.

"Dis, Cassandre, pourquoi as-tu défendu ce rat ?"

"Quand il y a des gens qui tapent à trois contre un, je me place toujours avec celui qui est seul."

"Même lui ?"

Louise la dévisagea d'un air sceptique et Cassandre lui répondit un faible sourire.

"J'ai décidé que j'allais devenir adulte, Louise, et les adultes ne mâchonnent pas leurs problèmes. ni leurs rancunes."

Sur ces paroles, elle but une nouvelle gorgée de vin. c'était quand même long et difficile de devenir une adulte.

FIN
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