[22 décembre 1597, matin] Rampe, serpent, puis te confesse [Terminé]
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Re: [22 décembre 1597, matin] Rampe, serpent, puis te confesse [Terminé]
Ainsi donc, le premier dé sera dévolu à la tache de naissance.
1-3 : rien
4-5 : une petite
6 : une grosse
Le second sera quand à lui déstiné aux cicatrices.
1-2 : Aucune
3-4 : Plusieurs de petites
5 : Une grande
6 : Une grande et plusieurs petites
Allez, roule, Dédé !
Hyriel Radgery- Sorcier, herboriste, écrivain public ~ Pharmakós de service
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Re: [22 décembre 1597, matin] Rampe, serpent, puis te confesse [Terminé]
'Dé à 6 faces' :
Re: [22 décembre 1597, matin] Rampe, serpent, puis te confesse [Terminé]
Les paupières d’Hyriel se fermèrent par réflexe quand le cardinal frappa de nouveau sur la chaise mais il les rouvrit bien vite, pour ne pas perdre la face. Tout de même. Il le laissa sans broncher cracher la suite. Il n’écoutait même pas ses réponses… Mais de nouvelles questions arrivaient. La foi ? Oui, en un certain sens, peut-être, mais pas en lui. Le baptême ? Oui. Comprendre la communion ? Oui, mais sans être adepte du concept. La confirmation, ça lui disait quelque chose. Il haussa timidement les épaules, même s’il souriait intérieurement.
« Pardonnez-moi de vous faire perdre votre pari mais j’ai effectivement reçu le baptême, la première communion et la confirmation, quand j’ai été en âge. »
Dans une autre vie, à l'époque de l'innocence...
Il reprit une attitude neutre à la suite, qui se ferma très vite. L’examen de son corps. Et dire qu’il trouvait humiliant de ramper… Il n’accorda pas un regard au cardinal et se laissa soulever et déshabiller, sans faire l’effort d’aider en quoi que ce soit les gardes. Qu’ils se débrouillent. Il s’efforça de regarder droit devant lui, réprimant des frissons à chaque parcelle de peau exposée au froid, puis aux regards. Il nota, non sans une certaine satisfaction intérieure, que les gardes étaient fort peu doués avec ses attelles. Bien fait ! Et ils prenaient soin de la médaille. Bien.
Il laissa donc mettre à nu tout son corps, sachant pertinemment que ce ne serait pas à son avantage. La déglutition d’un des gardes ne lui échappa pas et il tourna la tête vers lui, plus blasé qu’autre chose.
« Le spectacle vous déplaît ? Rassurez-vous, mes jambes ne vont pas vous sauter dessus comme des squelettes de contes. »
Il n’accorda qu’un haussement de sourcil à l’autre tarte qui riait. Après tout, il pouvait comprendre : il était « anormal » et donc potentiellement dangereux, inhabituel, ce genre de choses. Pauvres nouilles. Il continua de regarder devant lui, tout et rien. Il était probablement condamné, par cette inspection. Entre les divers petits renflements de peau, plus ou moins allongés, qui rappelaient les cailloux et coups passés, le cardinal pourrait voir la large marque laissée sur son avant-bras gauche d’un couteau qui a dérapé, quelques années auparavant. S’il n’y avait que ça… Naturellement, il aurait aussi tout le loisir de découvrir la jolie tache de vin qui recouvrait sa hanche droite, large comme une paume d’enfant. On lui avait suffisamment dit que ce n’était pas à son avantage de bon chrétien pour qu’il l’ignore…
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Re: [22 décembre 1597, matin] Rampe, serpent, puis te confesse [Terminé]
Matthieu ne lâchait pas sa proie du regard. Il commençait à être mûr... Enfin, il voyait dans son regard qu'il prenait enfin tout cela au sérieux. Ses yeux s'étrécirent à la suite. Baptisé, lui ? Non, c'était forcément faux... Il jouait la comédie, il n'avait fait que cela ! Il ne pouvait décemment avoir reçu la marque du Saint Esprit. Quel honte pour leur sainte Église si c'était le cas !
- Dans ce cas où est ta médaille de baptême ? Y a-t-il un évêque qui puisse confirmer ta confirmation ?
Matthieu se recula ensuite pour laisser les gardes faire leur travail. Il garda un air impassible face aux jambes d'Hyriel. Des squelettes plus que de réelles jambes. Il renifla. Sans doute l'échange qu'il avait fait : des jambes pour des pouvoirs. Il le nota consciencieusement pour son plaidoyer. Il fronça légèrement les sourcils en voyant les gardes mal se défaire des attelles. Eh bien, ils ne savaient pas y faire ? Il leva les yeux au ciel. Quelle bande d'incompétents... Il vit alors au milieu du fracas une médaille.
- Qu'est-ce donc que ceci ?
Quand on lui répondit, il haussa un sourcil. Le petite-fil d'un ministre, rien que cela ? C'était étrange... Vraiment étrange. S'il lui avait donné de son plein gré un objet aussi précieux, c'était louche... Et s'il l'avait pris pour faire des manipulations et faire en sorte que les puissants lui viennent en aide ? Encore un envoûtement ? Et curieusement du fameux ministre qui l'avait reçu quelques jours plus tôt et semblait avoir des penchants peu catholiques... Il y avait sans doute un lien mais il ne se hasarda pas à l'élucider maintenant.
Alors qu'Hyriel recommençait ses insolences, Matthieu le foudroya du regard en commençant à lui tourner autour.
- Ah, donc pour toi, ce ne sont pas des aberrations ? Des marques du fait que tu sois maudit et maléfique ?
En faisant son inspection, il commença par voir la longue marque sur son bras.
- Ah ! Voyez ! Une nouvelle marque, sans doute faisant partie d'un rituel païen ! Lui ou un démon a entaillé son bras pour faire couler son sang et ainsi réaliser des ensorcellements. Peut-être est-ce grâce à cela qu'il tient en son pouvoir de pauvres et honnêtes gens de cette ville ainsi que les infirmes qui ont suivi le convoi !
Re: [22 décembre 1597, matin] Rampe, serpent, puis te confesse [Terminé]
L'accusé confirma avoir reçu baptême, communion, confirmation, et en connaître les tenants et aboutissants. Tout comme sa participation à la messe, cela était malheureusement monnaie courante que les sorciers sachent se dissimuler derrière les apparences d'un bon chrétien. Bontempoix jugea que peu de choses pourraient être décelées de ce côté-là. Quelques questions en matière de foi seraient soumises à Hyriel cet après-midi, en public et devant le jury auquel participaient quelques spécialistes en théologie. Chacun alors aurait le loisir de l'entendre se tromper ou blasphémer si cela arrivait. Pour l'heure, il acquiesça et regarda son secrétaire prendre en note l'information.
Le Cardinal arriva à un point très important de l'enquête, saisissant l'occasion que lui avait fourni le sujet des sacrements. Le magistrat approuva sa question. Il laissera se dérouler l'inspection corporelle, gardant dans un coin de son esprit ce qu'il serait ensuite bon de demander.
Les soldats dévêtirent le prisonnier. Les grimaces ou rires nerveux des uns et des autres ne manquèrent pas de tomber, au même titre que cette petite médaille qui attira aussitôt la vigilance de Son Éminence et du juge. Tous deux préférèrent laisser de côté ce point plutôt gênant après les explications des geôliers en mesure de la fournir. Le petit-fils du Ministre. Fort curieux en effet. Suspect. Encore une malédiction ? Un complot, peut-être ? Sachant le puissant personnage qu'était le vicomte de Fromart, ni Matthieu Cassin ni le magistrat ne poussèrent les interrogations de ce côté-ci. Au cas où il y aurait là quelque tentative de déstabilisation ou de conspiration dont Hyriel serait l'instrument, ledit instrument serait dans quelque jours éliminé si le Parlement bientôt assemblé le condamnait au bûcher.
Un vigile se crispa salement à la remarque que lui envoya l'invalide tandis qu'il surprenait son regard heurté à la vue de ses jambes. Comme dans un réflexe de protection, il lui abattit un coup du manche de sa lance dans les mollets et grogna :
-- 'Nous adresse pas la parole, démon.
Car il ne pouvait qu'en être un, affublé d'autant de marques en plus de son invalidité. Le geste du soldat tendit ses collègues, et même le juge qui lui adressa un regard plein d'autorité. Tendant la main, Bontempoix asséna :
-- Pour la dernière fois, il suffit.
Le prisonnier avait beau faire preuve d'insolence - à laquelle répondait justement Matthieu Cassin - une attitude professionnelle de la part des geôliers consistait à seulement l'ignorer. La sévérité des yeux du magistrat n'épargna toutefois pas le sorcier. Il ferait vraiment mieux d'en rester là en matière de provocations. En s'arrêtant un peu plus sur le visage de l'estropié, Bontempoix put apercevoir ces yeux si étranges, si bleutés jusque sur les globes censés être blancs. Il fronça un sourcil. Puis son regard suivit celui du cardinal le long de chaque marque, de chaque tache ou cicatrice. Sans parler de l'état de ses jambes. Un rituel païen ? Possible... Il attendra lui aussi les réponses d'Hyriel aux questions de l'ecclésiastique quant à la provenance de toutes ces traces autant que de son infirmité.
Quand le Cardinal eut fait le tour de tout ce qu'il y avait à constater, le magistrat se tourna vers les soldats. Il pointa la chaise. Et ordonna sans autre formalités - inutile de prolonger cette exposition peu ragoutante :
-- Rhabillez-le et rasseyez-le.
Les vigiles s'exécutèrent. Celui qui s'attela à renfiler ses chausses au captif eut des gestes nerveux et précipités tandis que ses prunelles partaient sur le côtés. Toucher le moins de temps possible ces jambes repoussantes. Hyriel fut réinstallé sur sa chaise. Un garde lui ramena sa petite médaille ainsi que les différents morceaux de ses attelles et lui ordonna :
-- Remets ton barda.
Après quoi on lui ré-enchaînerait les poignets aux accotoirs. Le greffier restait concentré à prendre en note les réponses qu'allait fournir l'accusé concernant l'état de son corps. Enfin, ne démordant pas de la piste ouverte par le Cardinal, le juge ajouta :
-- Et à propos de baptême, accusé : quelle est votre identité complète ? Je m'étonne de ne voir là qu'un prénom. Dites-nous votre nom de famille. Ainsi que le village ou la paroisse qui sauront témoigner de vos sacrements.
C'était sous une fausse identité qu'il avait abusé ces dames de Monthoux et le comte lui-même. Il ne serait pas inintéressant d'ailleurs de le questionner au sujet de ces "amies" - mais avant cela le magistrat tenait à faire la lumière sur la véritable personne juridique qu'il avait entre les mains.
Re: [22 décembre 1597, matin] Rampe, serpent, puis te confesse [Terminé]
Bien évidement, il doutait. Pourtant, c’était vrai : il avait reçu les sacrements. Il n’en était pas pour autant un fervent croyant mais ce n’était pas là la question. Il baissa les yeux, comme honteux, à celles du cardinal.
« Ma famille était trop pauvre pour se permettre le luxe d'une jolie médaille résistante au temps. Quant à l’évêque, vu l’âge respectable qu’il avait à l’époque, je doute fort qu’il soit encore de ce monde… »
Il se fit donc déshabiller, presque sans mot dire, et il laissa les gardes se dépatouiller avec ses attelles. Il ne répondit pas à la question du cardinal sur la médaille : les autres le faisaient pour lui. Il grimaça et serra les dents au coup et rendit un instant son regard au juge avant de regarder le plafond de nouveau. à la question du cardinal, il secoua la tête.
« Non. Les cicatrices, ce sont des marques de diverses blessures de jeunesse ou d’adolescence. Quant au reste… Pour moi, cette… maladie qui est la mienne, si je puis dire, est plutôt le fait des hasards de la nature. Certains naissent blond, d’autres naissent avec une grande force et une grande taille, je suis pour ma part né avec les os fragiles et les jambes cassées autant que facilement cassables, ce qui m’empêche de reposer entièrement mon poids dessus. »
Il leva les yeux au ciel à sa remarque sur son bras et sa longue cicatrice. Il le laissa finir et se mordit la lèvre.
« Pour le coup, c’est vraiment une histoire idiote mais je coupais un bout de viande résistant pour préparer le repas et ma lame a simplement dérapé sur mon bras, assez profondément. C’est peu glorieux, je sais, mais c’est ainsi… »
Il fut ravi qu’on donne l’ordre de le rhabiller. C’est qu’il commençait à faire froid ! Il se laissa de nouveau rhabiller, sans manquer de voir la gêne des soldats, puis rasseoir. Il récupéra en un hochement de tête médaille et attelles. Pas bêtes, les bêtes. Il réattacha ses attelles d’un geste expert et glissa de nouveau la médaille. Il se laissa réenchaîner et écouta la question. Il soutint un instant son regard avant de baisser les yeux, triste. Mentir. Là, il le devait. Et il n’aimait pas ce qu’il allait faire.
« Je n’ai pas de nom de famille. De même que vous l’avez montré, mon père n’a pas… aimé, même si le terme n’est pas exact, ma… particularité. Il a bien voulu me garder sous son toit, même si j’ai cru comprendre qu’il aurait préféré m’abandonner en pleine nature, mais il n’était pas question que je porte son nom. »
Alors que c’est de son père qu’il tenait sa condition et qu’il avait tout fait pour l’élever aussi décemment qu’il le pouvait.
Pardon, 'Pa. Si tu m’entends, sache que ce n’est ni contre toi, ni par gaîté de cœur.
Il releva la tête en un soupir résigné.
« Je suis donc Hyriel, et juste Hyriel. Quant à la paroisse, elle s’appelait Sainte-Marie mais je doute que cela vous avance à quelque chose, vu le nombre de paroisses du même nom qu’il doit y avoir dans notre pays. »
Avec un peu de chance, ils s’en satisferaient…
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Re: [22 décembre 1597, matin] Rampe, serpent, puis te confesse [Terminé]
Matthieu fulmina à la réponse d'Hyriel. Bien sûr... C'était facile comme réponse ! Il grogna avant de s'éloigner.
- Bien évidemment, aucune preuve donc...
Il reporta cependant son attention sur l'inspection. Matthieu fronça les sourcils quand le garde abattit sa lance. Il joignit un regard sévère à la réprimande du juge. Il était important qu'il n'y ait pas de débordement inutile. Il recommença ensuite son inspection, attendant que le prisonnier se justifie. Il afficha un rictus.
- Le hasard... Quel praticité, encore une fois ! Nieras-tu alors qu'elle trahit ta nature diabolique ? Que c'est la preuve que Satan t'a choisi pour être son serviteur ? Nieras-tu que c'est le prix qui tu as eu à payer en échange de tes pouvoirs diaboliques ?
Il leva le menton, attendant de nouveau une réponse. Il espérait qu'il fléchisse enfin, qu'il cesse de mentir, qu'il avoue ! Cela leur simplifierait tant la vie... Mais non, il s'entêtait. Matthieu leva les yeux au ciel à sa justification quant à la cicatrice.
- Et c'est tout ce que tu trouve comme excuse ? Une entaille aussi large et aussi profonde pour un bout de viande ? Parfaitement ridicule...
Alors qu'ils donnèrent l'ordre de le rhabiller, il remarqua la tache sur sa hanche. Il haussa un sourcil et nota l'emplacement. Ce serait quelque chose à mettre à l'épreuve de l'aiguille.
Il secoua la tête en voyant que les gardes étaient toujours aussi lourdaud... Décidément, une vraie bande d'incompétents ! Alors qu'il rassemblait ses idées, il entendit la question du juge et se tourna vers Hyriel, intéressé d'avoir la réponse. Curieusement, il n'employa ni verve, ni causticité. Il baissait les yeux... Tout cela était étrange... Et il semblait complètement éteint...
En deux enjambées, Matthieu vint vers le prisonnier et lui releva brutalement le menton.
- Redis-nous ça dans les yeux. Rappelle-toi que tu ne dois pas mentir. Tu as déjà usurpé une identité, permets-moi de douter que tu nous donnes celle qui est vraiment la tienne aussi facilement.
Re: [22 décembre 1597, matin] Rampe, serpent, puis te confesse [Terminé]
Une certaine docilité accompagnait cette fois-ci les réponses de l'accusé. Une famille pauvre ? Un vieil évêque ? Oui, c'était crédible. Mais précisément, parce qu'ils étaient crédibles de tels éléments pouvaient aussi bien constituer un habile mensonge - ce dont Son Éminence paraissait convaincu. Le juge en prit note. Tout comme de ce que disait "juste Hyriel" concernant son père et sa paroisse. Hm. Une paroisse Sainte-Marie n'était pas une indication des plus utiles. Quant au paternel, avoir durement traité ce fils estropié - méprisé au point de lui refuser le nom familial - n'avait rien de surprenant. Combien de géniteurs, à sa place, auraient abandonné aux loups l'enfant malformé ?
Sur chacun de ces points, le magistrat préféra ne pas relancer. Pas aujourd'hui, en tout cas. Sous la question toutefois - laquelle ne manquerait pas d'être réclamée vue les nombreuses zones d'ombre qu'il demeurait, ainsi que la considération de complices et clients à cueillir - il ordonnerait que lui soient soumis à nouveau les sujets de son identité et de son origine. Si pour l'instant il mentait mais que le lendemain l'épreuve physique faisait éclater une autre réponse... il serait parjure et les magistrats sauraient à quel saint ne pas se vouer.
Il estima d'autant moins judicieux d'insister pour le moment, que le Cardinal se chargeait déjà de revenir à la charge avec des interrogations suspectant la diablerie de son corps, et la fausseté de ces prétendus sacrements. Sans doute l'ecclésiastique misait-il sur le harassement ; répétition insistante de demandes qui parfois finissaient par faire craquer l'accusé. Le juge guettera avec lui ce qu'il en sera avec l'estropié. Il se montrera ensuite tout aussi attentif aux expressions du prisonnier, alors que Matthieu Cassin lui levait le menton, plantait les yeux dans les siens, et soumettait à rude épreuve ses prochaines paroles comme possibles trahisons de mensonges.
Sur un lourd silence, dès qu'il aura été témoin de cela, Bontempoix ajoutera :
-- Pour rester dans le domaine des identités. Vous étiez accompagné au château de Monthoux par trois autres hommes embauchés avec vous comme jardiniers. Le comte et son intendante ont certifié que ces individus et vous-même êtes au mieux des amis, ou au moins des connaissances. Quelles sont, à eux, leurs identités et origines ? Où et quand avez-vous tous les quatre lié connaissance ?
En parlant de ses comparses, il n'était pas impossible qu'en creux, l'accusé laisse filtrer des informations sur lui-même. Que des éléments de son identité soient déductibles à partir de ce qu'il dirait des trois autres. D'autant qu'au cours de l'arrestation, d'après les rapports, les regards suspicieux et du cardinal et du seigneur de Monthoux s'étaient portés sur les camarades jardiniers. Et si quelque chose était à creuser également de leur côté ? Aucune piste ne devait être négligée.
Re: [22 décembre 1597, matin] Rampe, serpent, puis te confesse [Terminé]
L’herboriste ne put que hausser les épaules, l’air – et l’air seulement – désolé. Il soupira à son discours sur le hasard.
« En effet, je nierai. De plus, je vous réaffirme que je ne dispose d’aucun des pouvoirs que vous me prêtez, ni aucune relation avec Satan. »
Et, bien évidemment, il ne croyait pas à cette affaire de viande. Pourtant, c’était vrai… Il ne se donna même pas la peine de soupirer.
« Sauf votre respect, je déduis de votre réaction que vous n’avez pas l’habitude de manger, et encore moins de préparer, de la viande aussi dure que de la semelle parce que c’est la seule viande que vous pouvez vous payer quand vous souhaitez célébrer quelque chose. Je ne peux donc que vous conseiller de demander à des gens moins riches que vous et ils pourront vous confirmer qu’un couteau dérape très vite, surtout si la viande lui résiste, et peut produire des marques du genre. »
On le rhabilla. Le cardinal n’avait rien dit sur sa tache de naissance, pourtant large. L’avait-il vue ? Il savait qu’elle n’était pas à son avantage, pas du tout, mais s’il ne l’avait pas vue… Il suffisait qu’il demeure habillé ensuite pour que ça passe à la trappe… Mais s’il l’avait vue et qu’il ne disait rien, pour le faire espérer ? Manque de chance, cela le faisait douter, surtout qu’il n’allait pas lui demander s’il avait bien tout vu, pour le cas où il serait passé à côté. Quelle plaie, ces inquisiteurs qui ne disaient pas tout ce qu’ils voyaient…
Le geste du cardinal le surprit. Il doutait de son mensonge. Même si ça lui brisait le cœur, il ne se dédirait pas. Il soutint donc avec assurance le regard de son adversaire.
« Mon père m’a refusé son nom car j’étais infirme et m’a élevé par charité. Quant à ma paroisse, elle est consacrée à la Sainte Vierge. »
Il conserva ses yeux fichés dans ceux du cardinal et ne s’en détourna que pour écouter la question du juge. Nouveau mensonge, bien entendu, même s’il y avait moyen d’accommoder la vérité.
« Bonne connaissances, si l’on peut dire, et non vrais amis. Nous nous sommes rencontrés cette année, sur le chemin de la capitale vers laquelle nous nous rendions pour trouver du travail. Ils se nomment Eugène, Guillaume et Florentin ; je ne suis pas sûr de leurs noms de famille vu que nous ne les employons jamais entre nous. Quelque chose comme Joincourt, je crois, et Ferrogeat ou Ferrogeant pour les deux frères. »
Rouveyrolles pour Eugène et Malhièr pour les deux frères, plutôt, mais ils n’avaient aucun besoin de le savoir, eux.
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Re: [22 décembre 1597, matin] Rampe, serpent, puis te confesse [Terminé]
Coriace mais il ne le serait pas sur la durée. Du moins, il l'espérait. Il ne fit que grogner à sa réponse, toujours aussi catégorique. Il finirait par avouer. après tout, la prochaine étape lui permettrait bien moins de faire le malin. Il pourrait même enfin avouer la vérité. Alors, qu'il soupirait, il capta quelque chose. Il s'arrêta brusquement, les yeux dans le vide, comme soudain troublé.
Sauf votre respect, je déduis de votre réaction que vous n’avez pas l’habitude de manger, et encore moins de préparer...
" Dis Matthieu, qu'est-ce que tu fais dans les cuisines ?"
Le rouge à ses joues.
"Je... J'en avais envie, Irène...
- Mais pourquoi ?"
Son sourire en montrant son beau gâteau bien doré.
"J'ai fait ça ! Regarde, il est beau non ?
- Ohhh... Oui, il est beau ! Mais tu l'as fait tout seul ?
- Oui, moi tout seul !
- Ohhh, alors tu en referas ?
- Bien sûr !
- Pour moi ?
- Oh que oui, petite sœur ! Tellement que ton petit ventre sera tout gonflé !
Il cligna des yeux, plusieurs fois pour revenir à la réalité. Il n'avait pas écouté, ni même entendu le reste de la réponse. Matthieu secoua la tête puis l'incrédulité fit place à la colère. Il se tourna vers Hyriel. L'orage se remit à gronder dans son esprit et il revint frapper la chaise avec plus de violence encore qu'auparavant.
- ASSEZ ! Comment oses-tu ! Comment oses-tu mentir devant moi ?! Comment oses-tu te servir de tes maléfices ici, sous notre nez ! Sorcier ! maudit ! Païen ! Impie ! Tu payeras pour tes crimes et tes envoûtements, je le jures, sur ma vie !
Il répéta ses mensonges, ce qui ne fit que l'agacer davantage. Une claque partit, pour faire bonne mesure et pour tenter d'apaiser son sang qui était en train de bouillir. Matthieu s'éloigna un peu, se passa une main sur le visage. Il resta un moment dos à l'assemblée. Il se redressa et ferma les yeux. Il mit un moment à faire barrage, à reconstituer le bloc qu'il était. Il sentait pourtant qu'il restait des failles. Des doutes. Non ! Il n'en avait aucun. Il ne devait en avoir aucun.
Toute à sa méditation afin de se calmer, il n'entendit pas grand-chose de l'échange entre le juge et Hyriel. Peu importe. Tout ce qui sortait de sa bouche n'était qu'un perpétuel sifflement mensonger. Et c'était décidé, il allait l'envoyer brûler en Enfer. Il ne devait rester aucun être humain sur cette terre qui puisse percer ses défenses.
Aucun.
Re: [22 décembre 1597, matin] Rampe, serpent, puis te confesse [Terminé]
Il n'y eut rien de surprenant à ce que l'accusé nie une nouvelle fois en bloc les accusations de sorcellerie, tout comme celles concernant l'origine diabolique des marques de son corps. Ni à ce qu'il confirme ce qu'il venait de dire au sujet de son père. Neutre, le juge regardait son greffier consigner les interventions - quand une autre réponse d'Hyriel crispa le magistrat : sauf votre respect, et la suite... oh non en effet, le Cardinal n'allait pas aimer du tout.
Là où Bontempoix s'attendait à voir l'ecclésiastique asséner une gifle au sorcier, il s'étonna que sa réaction soit tout autre : d'abord un déversement insensé de colère ! Matthieu Cassin frappait la chaise, injuriait, palpitait de fureur. Qu'avait dit l'estropié pour produire un tel effet ? Il avait simplement parlé de viande et souligné que les pauvres gens ne pouvaient s'en offrir que de la dure. Oh certes avec des termes encore une fois à la limite de l'insolence, mais de là à déclencher pareille réaction ? Le juge écarquilla les yeux. Alors... seraient-ce les maléfices qu'évoquait Son Éminence ? Ou bien Hyriel avait-il remué quelque chose de particulièrement sensible ?
Matthieu s'éloigna. Se retourna soudain, prostré dans une profonde méditation où le magistrat comprit qu'il se recentrait sur lui-même. Il n'en écoutait même pas la suite de l'interrogatoire. Que s'était-il passé ? Le juge décida de laisser l'ecclésiastique se calmer et posa sa question au sujet des trois jardiniers. Des connaissances des environs de Braktenn. En recherche d'emploi comme Hyriel. Soit. La chose fut notée. Toutefois, à l'instar du cardinal le juge se disait qu'il faudrait soumettre certaines choses à vérification, si comme le soutenait Matthieu Cassin l'estropié ne faisait que mentir...
Quand Hyriel eut répondu, Bontempoix se redressa et tourna son regard vers Son Éminence. Le voir dans cet état le désola, mais le déconcerta surtout. Lui, jusque là si imposant, de marbre... Le découvrir ainsi secoué. L'hypothèse du maléfice n'était pas à exclure.
-- Votre Éminence ? s'enquit-il, espérant le ramener à la réalité et le voir se recentrer.
Puis il revint à Hyriel. L'interrogatoire du jour allait toucher à sa fin. Après avoir évoqué les trois comparses, il ne restait qu'à tâter le terrain au sujet d'autres potentielles accointances douteuses. Demain, les tourmenteurs se chargeraient d'obtenir des noms d'autres complices, victimes ou clients : il semblait évident que le coriace accusé n'en donnerait de lui-même aucun en ce jour. Cependant, le juge pouvait déjà faire avec les quelques identités en sa possession :
-- Ces dames Kalisha et Florentyna de Monthoux ont fait preuve d'un comportement particulièrement déréglé lors de votre interpellation. Voilà qui est suspect de la part de femmes nobles. M'expliquerez-vous pourquoi elles se sont trouvé dans un pareil état pour un simple jardinier ? Un employé parmi tant d'autres. (Un temps) Et quelles étaient du reste vos relations avec l'esclave Phaïdée et avec Dame Prudence ?
Le nom de Phaïdée était sorti pendant l'interpellation du sorcier. Quant à cette Prudence, en menant ses recherches pour préparer cet interrogatoire, Bontempoix n'avait pas eu de mal à apprendre que Kalisha avait été proche de cette dame de compagnie, partie quelques jours avant l'arrestation d'Hyriel. La comtesse de Monthoux étant suspecte dans cette affaire, autant creuser du côté de son personnel proche. Après tout, c'était elle qui avait aussi introduit l'envoûteur au domaine. Qu'en était-il de cette Prudence engagée également par elle ? Alors qu'il posait ses questions, le magistrat regarda régulièrement en direction de Matthieu, espérant sincèrement le voir se reprendre.
Re: [22 décembre 1597, matin] Rampe, serpent, puis te confesse [Terminé]
Le grognement du cardinal n’échappa pas à Hyriel mais il n’en fit que peu de cas. Qu’il grogne, après tout, si ça lui chantait… Au fur et à mesure qu’il parlait ensuite, il voyait le regard de son interlocuteur s’absenter. Oh. Il avait dit un truc qu’il ne fallait pas ? Il allait encore se faire accuser d’envoûtement ? Il termina ses mots et attendit l’orage en déglutissant. Il sursauta quand le cardinal frappa sa chaise et enchaîna les insultes. En d’autres situations, il lui aurait retourné que puisqu’il savait la vérité, pour le taxer de mensonge, il n’y avait aucune raison de l’interroger mais il jugea préférable de se taire, pour une fois. Il ne répondit donc pas et se contenta de fixer le cardinal, sans trop d’émotion. Il le suivit du regard tandis qu’il s’écartait. Il avait l’impression de voir un homme brisé, aux souvenirs douloureux derrière une forteresse qu’il avait érigée – ou qu’on lui avait érigé – autour. Il aurait bien voulu l’aider mais ça allait encore être un coup à se faire accuser d’une bêtise ou à se reprendre une claque… Bon, au moins, le juge semblait aussi perdu que lui.
Il tourna la tête vers Bontempoix en le réentendant parler et écouta la question sans broncher. Il s’y attendait. Il ne put toutefois retenir un plissement des lèvres en entendant le nom de Phaïdée. Ils étaient allés jusque là dans leurs recherches. Il se redressa sur son siège pour répondre.
« Pour ce qui est de Dame Kalisha et de Dame Florentyna, j’avoue que j’ai été moi-même surpris. Nous n’étions pas particulièrement proches, juste autant que pouvaient l’être des patronnes et un jardinier en bons termes, mais il nous arrivait de discuter quand elles venaient voir l’avancée des travaux. Peut-être le choc de la surprise… J’avoue que ce serait plutôt à elle de demander, je vous avoue mon impuissance quant à savoir ce qu’il se passe dans la tête des gens… Quant au reste, j’avais croisé cette Phaïdée au Lupanar et nous nous sommes revus là, entre connaissances sympathiques, si je puis dire. Quant à la Dame Prudence, je ne la croisais que quand elle était avec la comtesse mais sans plus. »
Phaïdée, une connaissance sympathique… Alors qu’elle lui avait offert plus de bonheur qu’il n’en avait jamais espéré, même si elle était désormais avec un autre… Son cœur se pinça mais il ne devait pas le montrer, se contenter de regarder le cardinal en attendant la prochaine question ou gifle.
Hyriel Radgery- Sorcier, herboriste, écrivain public ~ Pharmakós de service
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Re: [22 décembre 1597, matin] Rampe, serpent, puis te confesse [Terminé]
L'esprit de Matthieu jugea préférable d'occulter les sensations et les regards qu'on posait sur lui. Il se calma relativement rapidement, surtout à l'appel du juge. Il respira un bon coup puis se retourna. Un masque de glace s'était reformé sur son visage. Il fixait Hyriel son vraiment le voir, avec des yeux perçants. Lui aussi attendait la réponse à la question posée par le juge. Encore une fois, le prisonnier tissa un peu plus la toile de son mensonge.
- Bien sûr... De si nobles dames, s'en faire pour un vulgaire serviteur. En venir à crier et à pleurer.
Il s'approcha, horriblement imperturbable et stoïque.
- Tu les as envoûtés. Tu as déjà montré que tu en étais capable, à cet instant même.
Il pencha la tête, le regard toujours comme vide.
- N'as-tu donc aucune pitié pour tes pauvres victimes ? Avoue donc enfin et tâche au moins de te libérer de ce mensonge.
Pour le reste, il était tout aussi certain qu'il mentait. Cependant, il ne dit rien. Il ne dirait rien aujourd'hui. En revanche, il parlerait. Oh oui, il parlerait, d'une manière ou d'une autre. Et il serait à quand ça arriverait pour le mener tout droit vers le bûcher ensuite.
Re: [22 décembre 1597, matin] Rampe, serpent, puis te confesse [Terminé]
Le nom de l'esclave Phaïdée généra chez le prisonnier une réaction contenue que le juge ne sut exactement décrypter - mais probablement signe de quelque chose. Oui, le Lupanar. Cette maison-close où le sorcier avait fait commerce de philtres impies et avorté des catins. Il n'était guère étonnant qu'il en ait gardé quelques connaissances sympathiques, toutefois concernant ladite Phaïdée elle appartenait à l'ambassadeur d'Espagne. A ce titre, tant qu'il n'y avait pas de plainte contre elle pour quoi que ce soit, le juge ne pouvait pas trop envisager de la saisir. De même concernant cette Dame Prudence, au sujet de laquelle c'était Kalisha de Monthoux qu'il serait bon d'interroger.
La femme et la fille du comte devinrent justement le sujet principal de la conversation et, ainsi que le soulignait le Cardinal - qui semblait heureusement aller mieux - il demeurait tout de même fort suspect que ces deux nobles femmes aient poussé tant de cris et de pleurs pour l'arrestation d'un simple serviteur. Quand bien même ils étaient en bons termes, cela devait cacher ou des secrets communs entre l'ensorceleur et les deux aristocrates, ou quelque machination de très mauvais aloi. Bontempoix fit noter les déclarations de l'accusé ainsi que quelques signes - entendus avec son greffier - afin de souligner les points particulièrement douteux à ses yeux. Convoquer à la barre Madame et Mademoiselle de Monthoux s'avérerait éclairant. Le magistrat décida que dans un premier temps, il attendrait à leur sujet le rapport que ferait la jeune novice Candore à son professeur, puisqu'elle était allée visiter les recluses. Ainsi que les éventuels aveux complémentaires que donnerait sous peu Hyriel - espérait-il. Si la piste se précisait, alors Florentyna et Kalisha de Monthoux seraient sommées de venir au Tribunal lors de la deuxième session du jugement - au même titre que les potentiels suspects prochainement nommés.
Matthieu Cassin avait retrouvé ses esprits et toute sa superbe contenance. Il dominait avec brio les dures épreuves auxquelles son âme semblait avoir été soumise. Une dernière fois, il demanda au suspect d'avouer les envoûtements. Le magistrat se douta qu'il allait encore nier mais attendit tout de même avec le Cardinal les mots d'Hyriel. Enfin, il commencera à replier ses dossiers - suivi par son greffier.
-- J'en ai terminé pour ma part. Votre Éminence, voyez-vous encore une question ou un point méritant d'être soulevé ? (puis, à Hyriel) Accusé, avez-vous quelque chose à ajouter ? Il est encore temps et la Cour autant que l'Église, ici représentée par Son Éminence, sauront se montrer sensible aux démonstrations de bonne coopération.
Si l'ecclésiastique ne voyait rien d'autre à évoquer, et si rien de constructif ne sortait de la bouche de l'infirme, le juge pourra ordonner le retour du prisonnier au cachot. Il attendrait avant cela les ultimes déclarations de l'un et de l'autre.
Re: [22 décembre 1597, matin] Rampe, serpent, puis te confesse [Terminé]
Bien sûr, il ne le croyait pas. Et il se pensait de nouveau envoûté. Hyriel soutint le regard étrange du cardinal.
« J’ignore ce qu’il se passe dans la tête de ses deux femmes, elles seront plus à même de vous répondre. Quant au reste… je n’avouerai pas un crime dont je ne suis pas coupable, je vous l’ai déjà dit. »
Et quelqu’un est passé avant moi pour vous envoûter…
Il écouta ensuite le juge et réfléchit un instant.
« Rien, sinon que je m’en remets à votre jugement éclairé pour voir la vérité dans les faits et non dans l’impression qu’ils donnent, ce que je ne doute pas que vous ferez. »
Enfin si, il en doutait quand même un peu. Il se prépara toutefois à recevoir une nouvelle tarte, autant qu’à retourner dans ses « appartements ».
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Re: [22 décembre 1597, matin] Rampe, serpent, puis te confesse [Terminé]
Matthieu n'en pensait pas moins, à l'image du juge. Il resta un instant fixé sur Hyriel avant de se reculer.
Oh si tu avoueras... Et je serais là quand ça arrivera.
Il se recula puis se tourna vers le juge, parfaitement calme. Il secoua la tête.
- Non, aucune Excellence.
Pour le moment en tous cas...
Il n'attendait rien de la déclaration d'Hyriel et eu bien raison. Ses yeux s'étrécirent un peu plus en le regardant avec un éclat méprisant. Ce serait long, ce serait difficile mais il l'aurait. Lui et tous les siens. Il se recula encore d'un pas et attendit de voir le prisonnier se faire reconduire en bonne et due forme dans sa cellule pour y pourrir un peu plus avant qu'il ne puisse l'achever et obtenir enfin de vraies réponses sous la question plus poussée...
Il se tourna vers le juge. - Je vous remercie pour cette séance, Excellence. Je vais m'en aller également. Je vous disà bientôt car nous nous reverrons sans doute très vite.
Re: [22 décembre 1597, matin] Rampe, serpent, puis te confesse [Terminé]
Sans surprise, une nouvelle dénégation. Les avortements et les philtres criminels, ceux-là, Hyriel les avait reconnus. L'exercice illégal de la médecine allait lui aussi de soi. La sorcellerie et les envoûtements, c'était une autre affaire. Sans commentaire, Bontempoix acquiesça et observa les dernières notes prises par son greffier. L'audience de cet après-midi et le passage de tous les témoins allaient être enrichissants. A la réponse d'Hyriel concernant les dames de Monthoux, il haussa les sourcils et se tapota les pouces comme pour signifier "je ne vous le fais pas dire" : il recevrait avec intérêt le rapport de visite concernant la femme et la fille du comte. L'on verrait ensuite, entre ce rapport et les prochains aveux de l'invalide, si un interrogatoire serait nécessaire auprès d'elles.
-- Tel est notre objectif, répondit-il à la dernière déclaration du prisonnier.
Récolter des preuves. Auditionner des témoins. Croiser les sources. Il ferait au mieux puis passerait tous les éléments récoltés, ainsi que le relai, au juge rapporteur qui rendrait son bilan. Lui-même, en tant que juge instructeur, aura bientôt rempli sa tâche à la collecte. Le Cardinal lui confirma ne plus rien avoir à demander. Le magistrat devina à ses yeux plissés qu'il demeurait imperméable aux déclarations de l'accusé - et même méprisant. Puisse la suite de la procédure indiquer qui avait raison dans cette affaire. Que le juste sens de la délibération et le Saint Esprit les guide vers la vérité, pria-t-il intérieurement.
Bontempoix se leva. Il fit signe aux gardes de détacher Hyriel, puis de lui remettre sa précieuse médaille puisque le Ministre en avait voulu ainsi. Ceci fait, les soldats ne reproduiront pas la même erreur qu'à l'aller : ils prendront précautionneusement le captif par les bras, qu'ils passeront autour de leurs épaules pour le transporter sans heurt en sens inverse, à travers les escaliers et les deux longs couloirs qui le ramèneront à son cachot.
-- Merci à vous, Votre Éminence, pour votre précieux concours dans cette affaire ardue, déclara de son côté le juge une fois les vigiles sortis avec l'estropié. Il se retint de lui souhaiter de bien se remettre - cela pourrait être mal pris et heurter sa fierté - mais le cœur y était : cet interrogatoire avait, contre toute attente, largement autant éprouvé l'ecclésiastique que le sorcier. A cet après-midi. Je serai présent à la séance de jugement interlocutoire, pour rendre compte à mes confrères des résultats de la procédure que nous venons d'achever.
Après une brève révérence, il raccompagna le Cardinal à l'entrée de la prévôté.
De retour au cachot, les geôliers déposèrent tranquillement Hyriel, sur la vieille paille étalée au sol froid. Il était hors de question de recevoir une réprimande si leurs supérieurs découvraient les traces de quelque maltraitance de leur part sur la personne du détenu. Sans un mot, un garde renferma les poignets d'Hyriel dans ses menottes. Beaucoup plus hargneux, son acolyte qui arrivait avec la ration journalière la laissa tomber sans ménagement à terre devant l'éclopé à la langue trop bien pendue. Si bien que le bol valdingua, faisant gicler la moitié du brouet tout autour. Son collègue se mordit la lèvre, navré. Il l'incita d'un signe pressant à sortir sans plus tarder : inutile d'en rajouter.
De l'extérieur, le clocher sonna. Avec l'heure qui tournait, ça remuait de l'autre côté de la porte. Quelques bribes de discussions résonnaient. Hyriel et Louise comprendraient vite, aux paroles de leurs geôliers, que le moment de leur comparution en public - devant tout le Braktenn qui se serait déplacé - approchait à grands pas. Ce serait pour cet après-midi. Bientôt, ils seraient chargés ou déchargés. Bientôt, on défilerait pour témoigner en faveur du sorcier ou pour l'accabler. Au moins, en tant que simple complice et cliente - voire envoûtée - la pauvre Louise ne risquait pas sa vie...
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» [21 décembre 1597, de bon matin] - Se raccrocher au présent [terminé]
» [24 décembre 1597, matin] - Les lames délient les langues [Terminé]
» [18 décembre 1597, matin] Mauvais chien, mauvais maître ? [RP sensible - Terminé]
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