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Message par Coldris de Fromart Mar 1 Déc - 14:24



Le soleil s’était levé depuis à peine une heure, mais Coldris était déjà prêt à partir depuis bien plus longtemps que cela. La journée s’annonçait intense : il devait rencontrer le Cardinal Cassin dans un premier temps. Puis se rendre à la Prévoté afin de mettre un terme à l’incarcération de ce cher Alexandre. Alexandre qui s’était avéré être du pain béni -sans doute en serait-il ravi !-. Il lui avait non seulement fourni un fils exemplaire, mais également des informations qui lui serait sans doute utile un jour ou l’autre. À commencer par ce fameux Hyriel dont il ne manquerait pas une courte salutation lors de sa descente au cachot. Enfin dans la soirée, Bérénice devrait normalement arriver. Elle avait fait prévenir par coursier la veille qu’elle serait présente au diner avec son fils.

Coldris traversait le long couloir principal. Il n’avait pas revu son fils depuis cette étrange nuit où tout avait littéralement failli basculer. Il se souvenait encore de son réveil ce matin-là.

Tout était flou. Ses souvenirs semblaient flotter dans une brume onirique. Cette même brume qu’il connaissait lorsqu’il abusait de l’opium. Pourtant, il n’avait rien pris la veille. Il en aurait mis sa main à couper. Il était resté assis sur le bord de son lit, un anormalement long moment, à tenter de recoller entre eux les fragments d’images qui lui apparaissaient spontanément à l’esprit.

Alduis sur le bord de la fenêtre.
Sa panique.
Ses aveux.
Cette faiblesse.
L’étreinte.
Leurs larmes.
Cet étrange sentiment inconnu envers son fils.
Leur retour au salon.
Les voix.
L’aide…


S’étaient-ils vraiment dit qu’ils s’aimaient ?


Sa proposition d’ouvrir le bureau.

Tout semblait parfaitement limpide. Et pourtant, il n’arrivait pas à se départir de cette impression qui lui hurlait que tout ceci était absurde, que ce n’était qu’un rêve. Plus il y pensait, plus les voix secouaient les caisses dans lesquelles elles étaient enfermées. Elles s’agitaient si fort que les malles se déplaçaient d’un bout à l’autre de son esprit en bondissant. L’inquiétude le gagnait sans qu’il ne sache vraiment pourquoi. Ou plutôt si. Il savait parfaitement. Il n’avait rien maitrisé la veille. Sa spontanéité avait déréglé la mécanique parfaitement huilée. Aucune pièce ne s’accordait plus désormais avec les précédentes. Un ravin s’était ouvert avec son passé. Son futur se modifiait sous ses yeux sans qu’il ne parvienne à en saisir les évolutions. Qu’allait-il se passer désormais ? La panique le gagnait. Il empoigna soudainement le poignet de Léonilde qui s’approchait, une bassine à la main. Son valet eut un mouvement de recul face au regard hagard du seigneur.

Il devait savoir. Il devait savoir si tout s’était réellement déroulé. Et si son esprit se jouait de lui ? Et si ce n’était qu’un rêve ? Et si Alduis a vraiment sauté ? Un frisson glacé le parcourut et il réalisa subitement que sa tunique était trempée de sueur. Et si c’était comme lorsqu’il avait appris la mort d’Aurélia. Combien de fois avait-il rêvé que ce n’était qu’un cauchemar ? Qu’elle était bien là. Qu’elle le regardait avec ses grands yeux bleus. Combien de fois avait-il ensuite posé sa main sur l’oreiller voisin, s’était réjoui de sa chaleur avant de réaliser qu’il avait dormi dessus ?

Il avait rêvé. C’était la seule explication rationnelle.

Mais son valet lui confirma pourtant l’avoir vu trainer Alduis et l’enlacer devant le feu. Il lui confirma également qu’il avait bien refusé le laudanum proposé. Ses bras retombèrent pantelants le long de son corps. Alors… Alors tout était vrai ? Il se laissa déshabiller puis habiller comme un pantin, perdu dans des pensées qu’il ne parvenait pas à ordonner.

Que devait-il faire désormais ?

Il ne savait plus.

Alors il était parti travailler. Jusqu’à la nuit tombée. Sans aucune interruption. Pas même pour manger.

Depuis son esprit s’était apaisé. Il avait retrouvé sa sérénité habituelle. Cette froide logique. Il n’avait pas revu Alduis et c’était aussi bien ainsi. Car l’inconnu le terrifiait.

Il ne l’avait pas rencontré jusqu’à cet instant précis. Celui où il bifurqua vers le hall et se retrouva nez à nez avec son fils.

Son coeur s'arrêta.
Il se figea.

Coldris de Fromart
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Message par Alduis de Fromart Mar 1 Déc - 21:59

Alduis ne parvenait pas encore tout à fait à réaliser ce qu’il s’était passé deux jours plus tôt. Les choses lui apparaissaient recouvertes d’une étrange brume qui lui donnaient l’impression d’être dans un rêve.

Il n’avait jamais rien ressenti de tel auparavant.

Ce n’était pas comme les quelques sensations floues et vagues qui lui restaient du typhus, lesquelles images formaient comme un immense trou noir et semblaient menacer de s’étendre au reste de sa mémoire phénoménale.

Ce n’était pas non plus comme tous ces moments qu’il passait dans un non-lieu, pris dans le ressac de ses souvenirs, prisonnier d’un temps passé, incapable de revenir au présent. Ce qu’il se passait, dans ces moments, il n’en savait rien. Parce qu’il ne les avait jamais vécus.

Non, ce qu’il ressentait à présent en repensant à cette nuit était différent. Nouveau. Il se souvenait de tout. Il n’avait rien inventé - comment aurait-il pu, puisqu’il n’avait pas d’imagination … ou si peu ? Il n’était pas comme Bérénice qui se racontait toujours des milliers d’histoires merveilleuses. Tout ce dont son esprit se souvenait était réel, tout avait été, un jour ou l’autre, palpable.

Ces souvenirs-là l’étaient aussi.

Il pouvait revoir le rebord de la fenêtre, le vide en contrebas qui semblait l’appeler, la Lune rieuse accompagnée de ses fidèles étoiles. Il pouvait de nouveau entendre le son de la voix de son père lui demandait ce qu’il faisait là, perché à huit mètres du sol. Il s’entendait lui répondre avec cette voix qu’il ne reconnaissait pas. Il sentait encore le contact chaud du drap sur ses épaules glacées, et ces bras puissants qui l’avaient soudainement tiré en arrière, de ce torse contre lequel il s’était laissé aller, incapable de résister à cette force qui voulait le ramener à la vie, lui faire quitter cet autre monde, ni vivant, ni mort.

Il se souvenait de tout. Du piège tendu aux voix, de l’étreinte de son père, des mots qui lui étaient venus spontanément aux lèvres pour la première fois de sa vie. Je t’aime Papa. Et enfin… Enfin, il se rappelait de la proposition de Coldris. Ouvrir son bureau. Cette preuve de confiance inconditionnelle, qui lui avait été offerte, comme le commencement d’une nouvelle vie.

Les voix n’étaient pas revenues. Pas encore. Mais il les sentait de plus en plus clairement. Lentement, la dalle se désolidarisait du sol, et elles finiraient par jaillir à nouveau.

... et savoures le silence.

Il savourait le silence.
Depuis précisément deux jours, il n’était plus parasité par les voix.

Pourtant, il n’était pas tout à fait serein. La possibilité de recroiser son père pesait au-dessus de sa tête. Cela arriverait un jour ou l’autre. Et il craignait cet instant. Que dirait-il alors ? Que ferait-il ? Il aurait certainement dû faire face à la possibilité de le revoir… S’y préparer au moins, pour ne pas avoir l’air d’un poisson qu’on venait de sortir de l’eau. À la place, il s’était de nouveau entraîné, pour ne pas avoir à réfléchir. Il repoussait l’échéance, le plus loin possible de son esprit, parce qu’il craignait plus que tout que les voix reviennent…

À chaque croisement, il s’assurait qu’il n’y avait aucune figure paternelle à l’horizon. Il avait plutôt bien réussi jusqu’à présent. Quand il l’avait aperçu dans les couloirs, il avait soigneusement pris un autre chemin, quitte à devoir rallonger son trajet ou - en public - il se trouvait brusquement quelque chose de plus intéressant à faire à l’autre bout du château.

La technique avait fonctionné jusqu’à présent. Mais tout plan d’attaque avait ses failles. Et le sien n’avait pas pris en compte que son père pouvait passer par ici. Et cette fois-ci, c’était trop tard pour faire demi-tour. Coldris l’avait vu, il avait croisé son regard. Il ne pouvait même pas faire semblant de ne pas l’avoir remarqué.

Un bref instant, il s’arrêta. Chercha un moyen pour s’éclipser sans rien avoir à dire… mais il n’en trouva aucun. Alors il eut un sourire crispé et…

- Ah ! … père. Je...

Que dire ? que dire pour éloigner le sujet de cette maudite fenêtre et cette maudite tentative de suicide ? Il lâcha d’une traite :

- … euh… Vous allez bien ?
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Message par Coldris de Fromart Mer 2 Déc - 13:35




Alduis. Il était en face de lui. Bien sûr qu’il était en face de lui. Ils ne pouvaient pas s’éviter éternellement. D’ailleurs, ils dineraient ensemble ce soir. Avec Bérénice également qui serait arrivé.

Leurs regards se croisèrent et les secondes s’égrainèrent un court instant. Le visage de Coldris était figé. Celui d’Alduis crispé.

- Ah ! … père. Je... Euh… Vous allez bien ?

La gêne était palpable. Combien de fois avait-il entendu son fils entrecouper ainsi une phrase ? Bien peu. Il fronça les sourcils. Il n’avait toujours pas trouvé la solution à son problème. Alors… Il fonça droit dedans.

- C’est plutôt moi qui devrait te poser cette question, tu ne crois pas ?

Il marqua une pause puis ne souhaitant pas s’étendre plus que de raison sur ce sujet instable embraya aussitôt sur la suite.

- Je vais à la Prévôté. annonça-t-il de but en blanc Et ta sœur dinera avec nous ce soir.

Parler de son emploi du temps établi avait quelque chose de rassurant. C’était tangible. On pouvait s’appuyer dessus de toutes ses forces. Ce n’était pas comme cette relation entre eux qui ressemblait à un vaste sable mouvant. Il avait peur de la franchir. Peur de s’y laisser engloutir. Il y avait toujours cette incompréhension qui l’habitait et dont il n’arrivait pas à se défaire. Comment quelque chose de si naturel pouvait-il devenir si compliqué à appréhender ? Avec Bérénice, il n’avait jamais eu ce sentiment. Pas plus qu’avec Sarkeris. Et tous deux étaient également ses enfants. Alors pourquoi ? Pourquoi était-ce si différent et si difficile avec Alduis ?

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Message par Alduis de Fromart Mer 2 Déc - 17:40

Si Alduis avait été plus attentif à son environnement, il aurait certainement pu entendre les pas qui s’étaient rapprochés. Il aurait ainsi pu éviter cette entrevue déstabilisante et continuer de faire reculer ce moment le plus possible. Mais si persuadé qu’il avait été que son père serait déjà dans son bureau, il avait fait l’erreur de divaguer tout en parcourant les couloirs.

Désormais, il se trouvait donc face à lui et à ses yeux bleus, si semblables aux siens. Ils étaient coincés tous les deux, comme harponnés par l’autre, et ne pouvaient plus faire demi-tour. Et pourtant, il était incontestable de dire qu’aucun ne se serait fait prier pour poursuivre son chemin.

Alduis fut le premier à prendre la parole. Il ne savait pas quoi dire. Non pas qu’il n’avait rien en tête, au contraire, des milliers de phrases toutes plus différentes les unes que les autres. Mais les dire ici, dans un couloir, ainsi ? Ce serait tellement décalé. Alors les seuls mots qui lui vinrent furent ceux-ci. Vous allez bien ?

A vrai dire, Alduis n’avait jamais posé cette question à son père, il le réalisait. Du moins, jamais aussi sincèrement que maintenant. Ce n’était certes pas très naturel et pourtant, quelque chose avait changé, il le sentait. Quand bien même ils avaient essayé de ne pas y penser, un lien fort s’était tissé en l’espace d’une nuit et il aurait été impossible de revenir en arrière. Les choses ne seraient plus jamais les mêmes. Pour le meilleur… et peut-être pour le pire aussi, comment savoir exactement ?

Il ne s’était pas attendu à la réponse qui vint alors. Il se râcla la gorge pour chasser cette étrange boule qui s’invitait contre son gré dans sa gorge. Il prit une inspiration, hésita quelques secondes sur ce qu’il devait répondre et hocha la tête finalement :

- Oui, je… suppose que ce serait plus logique ainsi.

Ce fut tout. Il ne répondit pas à la question. Parce que lui-même ne savait pas très bien. Comment se sentait-il ? Gêné. Affreusement gêné. Il gratta du bout des ongles, un peu mécaniquement, la garde de son couteau, en cherchant quelque chose pour briser ce silence malaisant.

Cette fois-ci, ce fut son père qui ouvrit la bouche. Pour changer de sujet. Et Alduis ne se fit pas prier pour s’embarquer dans cette brèche. Évoquer autre chose, n’importe quoi, sauf cette maudite fenêtre dont les rideaux fantomatiques revenaient danser dans son esprit.

Son père allait à la Prévôté, et il savait ce que cela signifiait. Alexandre. Il réprima impitoyablement le sourire qui manqua d’illuminer son visage. Malgré toutes les paroles de promesse de son père, une partie de lui préférait rester méfiante. Pour se protéger. Il ne se réjouirait totalement que lorsqu’il pourrait serrer le jeune homme contre lui de nouveau et l’embrasser.

Aussi s’arrêta-t-il davantage sur le second élement. Sa soeur dînerait ce soir à Fromart. Elle passerait donc les fêtes au château. La dernière fois qu’il avait vu Bérénice remontait au 16 novembre 1596. Parfois - souvent même - elle lui manquait. Parce qu’elle avait été longtemps la seule avec qui il se sentait vraiment lui-même. Sans avoir besoin de jouer aux faux-semblants. Il hocha la tête de nouveau.

- Très bien.

Alduis ne voyait guère quoi rajouter. Et pourtant, il avait quelque chose à dire. Quelque chose d’importance. Parce que le vent soulevant les pâles rideaux refusait de partir. Il laissa flotter quelques secondes de silence puis lâcha en baissant les yeux :

- Merci...

Merci pour tout. Mais surtout…

- Merci de m’avoir sauvé la vie.
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Message par Coldris de Fromart Mer 2 Déc - 20:19



Le silence entre eux était tel qu’il entendait son cœur battre dans ses tempes. Il battait de son rythme lent et régulier mais puissamment. Et pourtant son estomac était étrangement noué. Il ne répondit pas vraiment non plus à sa question mais Coldris prit ça pour un oui et hocha de la tête sans manquer ses ongles qui grattait la poignée de son arme. Comme en écho, il se racla la gorge et changea plus ou moins subtilement de sujet. Savoir qu’il se rendait Prévôté et que Bérénice serait là ce soir lui donnerait sans doute quelques raisons de se réjouir ?

Sa réponse fut brève mais il savait qu’il en était sans doute heureux. Doutait-il encore de lui ? Même après ce qu’il s’était passé cette nuit là ? Il aurait pu le rassurer mais cela ne servait à rien. Seuls les actes le pourraient. Alexandre serait libéré, il en avait la certitude puisqu’il savait exactement quoi faire pour. Le seul doute qu’il conservait était de savoir si oui ou non le cardinal le céderait. Il lui adressa un sourire qui se voulait rassurant. Il allait reprendre sa route lorsqu’Alduis reprit subitement la parole.

Merci

Son cœur rata un battement. Cette fois plus rien ne pouvait remettre en question les évènements. Ce n’était pas un rêve. Son fils lui-même le confirmait. Il lui avait sauvé la vie. Il l’avait vraiment empêché de sauter et il lui avait vraiment dit qu’il l’aimait. Plus rien ne serait comme avant. C’était terminé. Il plongea son regard dans le sien, silencieusement. Pendant combien de temps ? Il l’ignorait. Puis un sourire se dessina et sa main glissa à la base de son crâne, sous ses cheveux si blonds.

- Ne recommence pas.

J’ai eu si peur. Si peur de perdre… Si tu savais. Est-ce que tu le sais ?

Il avait dû effleurer sa disparition du bout des doigts pour le retrouver. Au dessus du ravin, dans la brume, un pont suspendu s’était formé. Il le percevait désormais distinctement. Oserait-il le franchir alors qu’il pouvait le voir se balancer sous les bourrasques ?
Parallèlement, il y avait toujours cette petite voix qu’il ne parvenait pas encore à faire taire. Celle qui lui disait «imagine si tu n’avais pas entendu le parquet craquer. Imagine » et son esprit de compléter par l’image d’Alduis, désarticulé baignant dans son sang, ses yeux vides grands ouverts. Où serait-il aujourd’hui ? Mort sans doute. Léonilde connaissait les instructions dans ce cas…

Il resta quelques secondes ainsi dans un nouveau silence avant de rompre le contact en reprenant la direction du hall.

- Ma proposition tient toujours bien sûr. Quand tu veux. lança-t-il en se mettant en mouvement.

Ouvrir son bureau. Il appréhendait. Il appréhendait sa réaction. Mais il devait le faire. Il ne pouvait plus y avoir de place pour ces secrets-là. Sa plus grande crainte était de savoir comment Alduis les accueillerait. Car il n’avait aucune idée de la quantité de chose qui se trouvait là-bas. En fait, il ne savait réellement rien de lui.

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Message par Alduis de Fromart Sam 5 Déc - 16:28

Alduis avait eu envie de sauter. Il avait eu envie de mourir. Pour échapper à cette agonie interminable dont il était victime depuis deux ans. Pour échapper à son mariage prochain, qui se rapprochait de jour en jour. Pour se libérer de la possibilité de voir Alexandre devenir cendres.

C’était peut-être égoïste, cette envie de mourir. C’était peut-être lâche aussi. Mais au-dessus de cette fenêtre, il s’était bien moqué de savoir ce qu’on penserait de lui. Les portes du Paradis lui seraient fermées, d’après la religion. Mais il se fichait pas mal de Dieu aussi.

Mais son père était entré. Il l’avait trouvé perché ici, sur le bord du vide, et il l’avait sauvé. Au sens le plus strict du terme. Il lui devait la vie. Et c’était le plus sincèrement du monde qu’il le remerciait.

Il ne s’était pas attendu à ce geste de la part de son père. Celui par lequel il vint glisser sa main au sommet de sa nuque. Alduis ne bougea pas.

- Ne recommence pas.

Alduis aurait pu promettre. Il aurait certainement dû. Mais il ne le fit pas. Parce qu’il ne pouvait pas tenir cette promesse. Parce qu’il n’était pas sûr de vouloir le faire non plus. Si la vie s’acharnait à s’accrocher à lui comme une moule sur un rocher, cela n’en rendait pas moins la mort attirante. Et ses couteaux étaient le signe qu’il n’écartait jamais vraiment cette possibilité. Il garda le silence, et il savait aussi que son père ne s’y trompait pas.

Le contact ne dura que quelques secondes encore. Puis, Coldris reprit son chemin sans attendre davantage. En lançant quelques mots avant de le quitter définitivement. Son offre tenait toujours. Et cela dès qu’il le déciderait.

Alduis n’en revenait pas de détenir un tel pouvoir entre ses mains. Car c’en était un. Il aurait pu lui demander de l’ouvrir maintenant. Mais à la place, il regarda son père disparaître au coin du couloir et reprit aussitôt son propre chemin.

Il n’était pas prêt.
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