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[9 Avril 1597] Lecture de la lettre de Saint-Coldris

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Message par Thierry d'Anjou Mer 19 Mai - 12:52

Ce jour-là, après une agréable soirée passée à la taverne, Thierry se réveilla vers dix heures, pour une fois confortablement installé dans son lit. En rentrant, il n'avait même pas percuté de banc ou de chandelier. Quelle tristesse ! Il n'avait pas dû assez boire. Il avait cependant bien profité. Sa mémoire se rappelait avec délectation de ces plantureuses femmes venues sur ses genoux. Un sourire grivois ornait son visage. Cela avait effectivement été une excellente soirée. Et s'il remettait cela au soir ? De toute manière, qu'aurait-l eu de mieux à faire ?

Un coursier interrompit ses pensées et lui apporta une missive. Par réflexe, le prêtre lui dona quelques pièces, puis examina le rouleau. Son regard distingua immédiatement le sceau du vicomte de Fromart, le puissant ministre des affaires étrangères. Cela augurait d'un excellent récit des pus divertissant. Il délaissa, sans le moindre sursaut de conscience, ses devoirs, et partit s'enfermer dans son bureau. Thierry sortit une excellente bouteille de Bourbon d'une de ses niches secrètes et s'installa au secrétaire pour déplier le courrier. sa main se versa un premier verre tout e parcourant la première phrase.


Je vous remercie pour le prêt de cette soutane dont j’ai fait on ne peut plus bon usage et que Léonilde vous fera porter en même temps que ce courrier.

"Ah bon ? Il n'st pas encore venu ce cher Léonilde. Mais je l'attendrai alors de pied ferme !"

Le prêtre éclata d'un rire gras, son esprit imaginant quelques facéties pour ennuyer l'intendant, tout en savourant une première gorgée.

J’aurais rêvé de vous faire ce récit de vive voix mais des affaires importantes me retiennent les jours prochains.

"Moi aussi, mon cher ami. Moi aussi. Cela sera un si lourd regret. Mais rassurez-vous, je vous absous de ce grave péché."

Je suis allée rendre visite à la baronne hier même. Bien entendu, vous imaginez bien que je n’ai pas choisi cette date au hasard, d’ailleurs au passage, je vous remercie pour la délicate attention que vous avez eu, en me glissant ces figurines de mouton et d’agneau dans les poches ! Vous ne m’en voudrez pas de les avoir conservées, j’espère ?

Thierry pouffa longuement de cette visite du ministre, déguisé en curé, le jour même de Pâques. Quelle merveilleuse idée ! Il n'en attendait pas moins de sa part. Le prêtre y avait d'ailleurs songé et avait naturellement placé ces figurines dans les poches de la fameuse soutane pour souligner avoir compris l'intention de son ami.

Mais assez tergiversé, je sais que vous trépignez d’impatience d’entendre comment s’est déroulé ma visite.

"Oh, vous écrivez si bien, mon ami, que vus lire, même si vous digestes, est un authentique plaisir."

Ah ! Laissez-moi tout de même imaginer avant cela… Je suis certain qu’il est l’heure des offices et que vous êtes en train de gagner quelques précieuses secondes sur vos sempiternelles litanies.

"Si vous saviez, mon ami ! Je venais tout juste de me réveiller, en vérité !"

Qu’attende-je pour mon récit ? J’y viens mon ami ! Un peu de patience que diable, il faut savoir savourer les meilleurs tours comme un grand cru. Et quel tour !

Thierry éclata de rire en se resservant un second verre de Bourbon.

"Nous sommes parfaitement d'accord, cher ami."

Je me suis donc rendu comme vous le savez, apprêté de votre soutane et d’une identité des plus saintes. C’est en Père Valentin (et vous reconnaitrez là mon sens inné du spectacle) que je me suis pieusement présentée au domaine de Madame, souffrante et affligée de n’avoir pu assister aux célébrations pascales (entendez-vous le bêlement en arrière-plan ?).

Tout au long de la lecture de ces quelques phrases, Thierry éclata à maintes reprises de rire, à chacune des trouvailles spirituelles de Coldris. Quel génie ! Mais quel génie incroyable !

Dépêché pour satisfaire ses religieux besoins, je me suis rendu à son chevet après une discussion liturgique des plus insipides en la présence de Monsieur. J’y trouvai tout de même mon plaisir, dans l’infinie satisfaction de parvenir à berner cet homme, incapable de reconnaître qu’il avait devant lui l’un de ses ministres et non de moindre réputation. Croyez-vous qu’il m’eut laissé approcher sa femme le cas échéant ? J’en doute fortement et cela ne m’en réjouis que plus de rendre cocu une énième fois ce grand benêt sous son propre toit et en sa présence !

Le prêtre pleurait à présent de rire, tapant en même temps du poing sur la table. Que la comédie était excellente ! Et les acteurs absolument merveilleux !

Je suis donc monté à l’étage, avec la lenteur qui sied aux hommes de foi et aux amants attendus, donnant ordre de n’être dérangé sous aucun prétexte, cette chambre valant confessionnal pour la durée de ma présence en ces lieux.

Thierry reprit un peu de contenance, le temps de se resservir un verre. Il éclata cependant à nouveau de rire devant la lecture de cette nouvelle pépite.

Je puis vous assurer, mon cher Thierry, que notre grande malade a soudainement retrouvé toutes ses couleurs et sa vigueur, en me voyant paraître au seuil de sa porte, dans une tenue qu’elle n’aurait jamais imaginée!

"On se sent toujours mieux quand le médecin se présente"

Il prononça cela d'un air tranquille savourant ce délicieux verre de bourbon.

L’esprit est parfois si limité quand la créativité ne connait aucune nulle frontière ! Passé le petit cri d’effroi, que ce bon Père Valentin attribua au soulagement, nous pûmes passer aux confessions de chair. Il n’était qu’une question que ce brave clerc ne parvenait guère à résoudre : à quels seins aurait-il dû se vouer d’après vous ?

"Aucun, mon bon ami, aucun. Les seins sont les saints les plus sains, allons !"

Je sais désormais pourquoi vous appréciez tant vos soutanes : il lui eut suffi de me voir vêtu de noir et d’un col romain pour l’embraser d’un seul regard.

"Je suis bien aise d'apprendre que vous compreniez enfin cela, mon cher Coldris. A votre santé !"

Il leva son verre haut et but une énième gorgée.

Dans toute sa miséricorde il lui fut pardonné ses péchés de luxure. Ce qu’elle gratifia d’un « Hallelujah » qu’il n’eut que le temps d’étouffer d’une main pour ne pas alerter les inquiets qui sommeillaient encore à l’étage inférieur (mais je dois confesser avoir trouvé cela des plus divertissants).

"Quelle agréable prévenance de votre part, cher père Valentin !"

Savez-vous ce que ce bon Père Valentin a déclaré au mari tourmenté ?

"Pas encore. Mais je me languis de l'apprendre."

« Mon fils, Dieu veille sur cette âme si pieuse qu’est votre femme. Laissez-lui donc un peu de repos, je crains qu’elle ne se soit endormie après ma visite. Qu’elle n’hésite pas à me faire mander si le besoin s’en ressentait. »

Thierry éclata bruyamment de rire de cette ultime pique faite au mari crédule. Il s'écroula sur le bureau, les larmes aux yeux, le poing frappant contre le bois.

Pour conclure ce récit mon ami, je n’aurais qu’une chose à avouer : je préfère m’adresser à ses seins qu’à Dieu.

"La conclusion est sans appel, mon bon ami."

Bacchus vous garde,

Thierry pouffa et leva son verre en s'exclama bruyamment :

"Et que Phébus vous garde lui aussi, cher ami, et vous accorde toujours autant de succès !"
Thierry d'Anjou
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