Des dangers de la confiance, mais de la nécessité de faire avec aussi. [Juillet 1597]
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Des dangers de la confiance, mais de la nécessité de faire avec aussi. [Juillet 1597]
Un mois plus tard, il avait quasiment finalisé le texte. Il savait qu'il faudrait procéder à des ajustements en fonction des comédiens et de la manière dont les phrases rouleraient dans leurs bouches, ou encore des éventuelles longueurs qui pourraient ennuyer les éminents spectateurs. Mais il pouvait déjà passer commande pour les costumes et les décors, sachant qu'un fonds de vêtements et de bijoux était déjà disponible grâce à la générosité du prince, au moins pour la partie orientale. Mais pour savoir quel costume sélectionner, encore fallait-il avoir des mesures à donner au tailleur, et pour avoir les mesures, il fallait des acteurs, si possible sachant tenir la mesure. Concernant les danseuses, la question était réglée puisque les chorégraphies seraient exécutées par les devadasis du temple.
Hors de question bien sûr de confier ces manuscrits satiriques à de vilaines commères. Voilà pourquoi l'annonce des auditions n'avait été transmise qu'à des personnes jugées dignes de confiance, dans l'ignorance où était le prince qu'il se trouvait des vers dans certains fruits. Après tout, qu'est-ce qu'un comédien pouvait capter comme informations comparé à une servante finaude? Et pourtant, rien de tel qu'une personne extérieure autorisée à s'introduire régulièrement dans les lieux pour chaparder de temps en temps des renseignements intéressants. Pour l'heure, ni Hibiki ni l'interprète ne soupçonnaient les futures fuites concernant leur pièce qui parviendraient aux oreilles royales via son ministre des affaires étrangères. L'auteur accueillait donc ces artistes recommandés avec un certain sentiment de sécurité, sans pour autant confier à la lecture les passages de l’œuvre les plus séditieux. Les candidat.e.s savaient juste qu'il s'agissait d'un spectacle complet mêlant chant, danse, théâtre et musique visant à dénoncer les pratiques de l'inquisition chrétienne et à promouvoir les mythes hindous, ce qui suffisait à la plupart des artistes de cette religion pas trop peureux pour tenter leur chance.
Hibiki, vêtu d'un kosode d'été rouge, se tenait sur l'un des sièges destinés aux fidèles ou au public dans la salle du temple réservée aux danses et aux cérémonies rituelles. Les dentelles de pierre offraient ombre et fraîcheur, bienvenues en ces chaudes journées de juillet. Il avait passé sa matinée en compagnie des devadasis déversant sur lui leurs sciences et l'illustrant parfois de mouvements gracieux, et l'on a connu, il faut l'avouer, bien pire manière de démarrer sa journée. Un déjeuner fourni par la maison avait régalé ses papilles lors de la pause méridienne, et après tous ces plaisirs des yeux et de la langue, il espérait trouver quelque plaisir du cœur, découvrir une perle rare dotée d'une intelligence sensible, capable de rendre son texte avec émotion et d'étoffer son personnage en lui prêtant durant quelques temps son propre vêtement de chair. Il avait décidé d'ouvrir la séance en commençant par les rôles principaux. Il ne s'attendait pas à grand monde, ses consignes ayant déjà opéré un sérieux tri au premier étayage mené par le prince. Notamment pour le rôle de la femme en exil destinée à devenir la reine Jaya, il avait réclamé des personnes de carnation blanche, ce qui ne court pas les rues parmi les hindous. Il espérait néanmoins pouvoir trouver une comédienne répondant à ces critères physiques sans devoir sacrifier la qualité d'interprétation à ces exigences extérieures. Pour cela il avait décidé de consacrer son après-midi aux dames (entre 25 et 35 ans avait-il précisé) qui tenteraient de remporter le rôle afin de s'assurer de leur sérieux. Bien évidemment, il ne s'agissait là que d'un premier tour...
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Aaliyah Safyr, 27 ans
Espionne à Djerdan
Il était une fois, dans un pays pas si lointain où le soleil brûlait les peaux pâles des chrétiens du continent, une jeune artiste vagabonde. Elle ondulait son corps mieux que les cobras royaux, chantait mieux que les rossignols et surtout n’avait pas son pareil pour jouer la comédie et se fondre dans son environnement. Et parce que la faim justifiait tous les moyens, il n’y avait pas grand-chose qu’elle aurait refusé pour satisfaire son estomac autant que celui de son oisillon dissimulé.
Il y eut un soir, au cœur du rawda où elle se donnait en représentation en compagnie de quelques autres danseuses, un étranger fort bien vêtu au regard aussi bleu que l’eau de la fontaine qui rafraichissait l’atmosphère encore lourde des rayons solaires quotidiens. Qui était le cobra, qui était le charmeur ? Elle se déhancha si bien sous le rythme hypnotisant des tambourins et des percussions qu’ils s’en hypnotisèrent mutuellement dansant jusqu’à ce que l’encre de la nuit ne cède la place à l’azur immaculé des cieux.
Qu’il soit un sang impur ne lui effleura pas même l’esprit. Elle ne songeait qu’à l’avantage qu’elle pourrait retirer de cet homme mystérieux et assurément riche d’or et de pouvoir. À sa curiosité, il répondit avec joie. Tant sur sa personne -et il côtoyait effectivement les puissants de son pays- que sur son pays. Elle découvrit avec étonnement que là-bas, les femmes pouvaient tenir commerce, qu’elles ne se faisaient pas lapider pour avoir trompé leur mari et même qu’elle pouvait être éduquée. Il cita pour exemple sa propre fille qui rivaliser avec bon nombre d’hommes. Si l’étranger avait un regard pareil à l’eau, le sien miroitait comme une nuit étoilée à chacune de ses paroles. Voyant son intérêt il ne tarda point à lui proposer quelque arrangement savamment rétribué. Oh ce n’était pas bien compliqué, il suffisait de tendre l’oreille, d’écouter et de lui rapporter ce qu’elle avait entendu. En échange, il lui promit salaire, sécurité et un pays plus libre. La simple idée de ne plus sentir son ventre la tirailler et de savoir la panse de son oisillon pleine acheva de la convaincre.
Ainsi naquit Aaliyah Safyr en cet an de grâce 1594.
Cela faisait plusieurs mois déjà que ses longues oreilles -et cela n’avait rien à voir avec de quelconques ornements- trainaient longuement dans les environs du Prince Mavendra. Elle avait déjà effectué plusieurs représentations pour lui. Danse, chant, comédie, rien ne lui avait été épargné. Aaliyah appréciait ces représentations, encore plus depuis qu’elle avait appris tout ce dont elle pouvait en retirer. Il lui paraissait parfois apercevoir encore ses deux joyaux quasi transparents briller dans la pénombre, et quand bien même elle ne faisait guère de différence entre hommes et femmes, se satisfaisant tout aussi bien de l’un comme de l’autre, dire qu’il l’avait laissé indifférent aurait été mentir. Toutefois dire qu’elle en était amourachée aurait été tout autant un mensonge. Il ne s’agissait là que d’un pur intérêt commun. Encore quelques années et Hasan pourrait être éduqué. L’étranger lui avait affirmé être parti de rien pour arriver là où il était. Là-bas rien n’était impossible pour qui travailler d’arrache-pied et c’était ce monde meilleur qu’elle souhaitait plus que tout pour lui. Qu’il n’est plus jamais à craindre ni le regard plein de mépris de ses pairs ni son ventre vide.
De ce qu’elle savait, il y avait une audition au temple, une curieuse demande d’un teint de porcelaine quand on préférait d’ordinaire les peaux basanées et miellées par le soleil de Djerdan. Il était hors de question de laisser passer cette opportunité rêvée pour en apprendre un peu plus cette pièce qui intéresserait au plus haut point l’étranger. Quant à la portée religieuse, elle se fichait pas mal de ce point : au font c’était partout pareil, on cherchait à dicter votre conduite, mais personne ne vous entendait crier famine.
Elle traversa le temple de sa démarche tintinnabulant au gré de ses pas, vêtue fort simplement d’une tunique rosée et d’une large ceinture. Les pieds lavés avant d’entrer dans ce lieu sacré, elle déambulait pieds nus. Qu’il était agréable de sentir la connexion avec le sol ! Cela avait quelque chose de rassurant, comme une vérité qui ne pouvait vaciller. Il y avait deux femmes avant elle, mais elle ne s’en faisait pas : elle aurait le rôle.
À son tour elle se présenta et nota avec une certaine curiosité l’homme -sans doute- qui lui faisait face. Un teint cireux, de petits yeux étirés, des cheveux charbonneux et un étrange costume. D’où venait-il lui ? Elle n’en avait jamais vu de pareil par ici… Elle le salua d’une élégante révérence qu’elle accompagna d’un geste souple du poignet faisant tinter ses multiples bracelets d’or : un pour chaque admirateur qu’elle avait eu.
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Re: Des dangers de la confiance, mais de la nécessité de faire avec aussi. [Juillet 1597]
Il observait donc ces jeunes femmes, leur démarche, leur allure, ce qu'elles dégageaient; il les écoutait, demandant parfois quelque précision _in english please_ à l'interprète qui le secondait lorsqu'un mot employé par l'une ou l'autre de ces demoiselles lui semblait quelque peu nébuleux, ne serait-ce qu'en raison de l'accent propre à chacune. Il se demandait à chaque fois: qu'est-ce que cette femme pourra apporter au protagoniste par son interprétation personnelle de l’œuvre? Il était prêt à enrichir un dialogue si l'actrice se montrait force de propositions et, lors d'une envolée lyrique improvisée, pouvait rehausser une réplique par un élan du cœur. Plus qu'un golem, il recherchait une créature douée, sensible et intelligente, capable de parfaire ces lignes sans vie, abattues à la force du poignet et couchées sur le papier.
Lorsque parut la troisième candidate, l'interprète s'était absenté pour passer commande auprès d'un serviteur d'un plateau avec de l'eau et des fruits. Hibiki retint un sourire en voyant la mine curieuse de la jeune femme, quoique la chose ne le surprenait guère étant donné qu'on lui lançait systématiquement ce genre de regard lors d'une première rencontre. Même si l'on avait somme toute entendu parler du Japon dans ces contrées, peu de personnes pouvaient se targuer d'y être allé ou d'avoir rencontré un des autochtones de ce pays. Et puis, cela les mettait presque sur un pied d'égalité, au moins sur le plan de l'observation. Ils en étaient donc là lorsque revint l'interprète, un homme d'une trentaine d'année qui ne dépareillait pas avec le reste de la demeure tant dans son exotisme typiquement djerdanien que dans son allure d'érudit à la fois humble et fière.
"Navré pour l'attente, nous pouvons commencer." dit-il en monbrinien, Hibiki étant en mesure de comprendre ces phrases simples.
"Bonjour mademoiselle..." le bonhomme japonais parlait lentement, en un curieux mélange d'accent anglo-nippon qui lui fit avaler le "r" du bonjour et accorder à chaque syllabe du "mademoiselle" exactement la même durée, ce qui conférait au moins à ce langage l'égalitarisme manquant au pays qui l'employait.
"Vous pouvez vous présenter."
Son "collègue" ajouta, en direction de la candidate:
"Je suis interprète donc ne vous inquiétez pas pour le langage, je traduirai les mots compliqués que vous pourriez employer pour monsieur le metteur en scène ici présent."
On n'avait jamais vu ça: employer un zigoto pas foutu de parler la langue! Et comment dirigerait-il les comédiens s'il n'était pas fichu de comprendre ce qui se disait pendant les répétitions, ou si l'on pouvait se moquer ouvertement de lui sans qu'il ne saisisse la portée de l'affront? Mais ce n'étaient pas les affaires de l'interprète ni celle des futur.e.s participant.e.s; surtout, d'ici là, Hibiki était persuadé qu'il aurait déjà fait de grands progrès dans l'apprentissage du monbrinien, en grande partie grâce à l'aide de son acolyte ici présent.
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Aaliyah Safyr, 27 ans
Espionne à Djerdan
Son tour enfin arrivé, elle dut patienter une nouvelle poignée de secondes supplémentaires. Cela ne la dérangeait pas outre mesure. Elle avait tout son temps et l’habitude des caprices princiers. Et pour une fois, elle avait de quoi détailler en attendant le retour du second homme à l’allure nettement plus locale. À son retour, le jeune homme étranger aux petits yeux enfoncés prit la parole. Un drôle d’accent assurément où les « r » s’avalaient ou s’envolaient dans des « l » supplémentaires.
Une nouvelle révérence face à celui qui était interprète. L’on parlerait donc monbrinien, fort bien. C’était pour ainsi dire la seule langue qu’elle maitrisait en plus du djerdan. Elle aurait pu baragouiner quelques mots d’espagnol, mais guère plus. Il fallait pour cela remercier sa précédente situation portuaire, proche des étrangers du continent et d’au-delà qui venaient s’adonner aux négoces de toutes choses aussi bien fabriquées qu’éthérées. Sans lui tenir rigueur de ses manquements à la langue continentale, l’artiste se présenta :
— Je me prénomme Aaliyah Safyr. J’ai assisté à mon vingt-septième solstice d’été.
Elle plongea son regard brun ensorcelant de celui étroit du metteur en scène.
— Je peux bien entendu jouer ce qu’il vous plaira, ses poignets s’enroulèrent comme un tourbillon jusqu’à s’élever gracieusement vers les cieux au gré des tintements du métal doré, danser, de la voute céleste, ses mains s’enracinèrent au sol projetant lentement ses pieds en l’air dans un voile de soie poudrée, jusqu’à atterrir dans un pont d’où cascadaient ses cheveux sombres, chanter, elle se redressa avec une profonde souplesse, jouer du tambourin.
Elle se plia en deux, flexible comme un roseau pour effectuer une salutation à l’encontre de son public.
— Souhaitez-vous que je fasse quelque chose en particulier ? conclut-elle dans un sourire charmeur.
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Re: Des dangers de la confiance, mais de la nécessité de faire avec aussi. [Juillet 1597]
répéta le metteur en scène pour se familiariser avec ce prénom. L’interprète se pencha vers lui afin d’apporter ses lumières sur cette histoire de solstice d’été qui échappait quelque peu au comédien nippon.
En d’autres circonstances, comme simple spectateur, Hibiki aurait apprécié ces courbes et ces gestes déliés, mais il lui fallait pour l’heure affûter son regard et discerner le potentiel de la jeune femme pour incarner le personnage convoité. Ainsi elle avait de multiples cordes à son arc, chose fort utile, mais non nécessaire pour interpréter la reine Jaya cantonnée à un strict rôle de comédienne sans passage dansé ni chanté. Ses talents aux percussions pourraient toujours servir, cela dit, lors de la scène de tempête accompagnant le théâtre d’ombres de l’acte II.
L’interprète se pencha à nouveau vers Hibiki pour traduire la dernière phrase de la candidate, hautement suggestive avec ce sourire enjôleur.
« Vous pouvez faire la vache. »
L’interprète tourna vers son voisin un regard plus que circonspect et lui demanda :
« With all due respect, are you sure you want her to imitate a cow ? »
Il insistait sur le « cow » tandis que Hibiki se retenait de rire.
« Oh, sorry, I made a mistake! I wanted to say "lioness". How do you translate this word ? »
« Ah, lionne ! »
« Li-o-nne... » répéta le zouave, faisant mine d’enrichir son vocabulaire alors même que lionne est bien plus proche de lioness que ne l’est le mot vache. A sa décharge, il fallait dire qu’il avait été marqué par sa rencontre avec les « vaches sacrées » encombrant les rues et l’interdiction expresse de déranger ces nobles animaux.
Précisons, si tant est qu’il en fut besoin, que l’erreur du metteur en scène était intentionnelle ; à la fois mise en garde contre toute tentative de séduction corruptrice, mais aussi véritable demande afin de jauger les talents d’improvisation de la demoiselle. Sa réaction face à ce test éclairerait également en partie son caractère _de quoi éconduire les divas irritantes et irritables…
« Pardonnez-le, Mademoiselle Safyr, en fait Monsieur Hibiki voudrait que vous fassiez la lionne... »
Elle prendrait cette demande dans le sens qu’il lui plairait : pardonnez-le pour ses excentricités, ou bien pardonnez-le pour son erreur de traduction, ou autre chose encore. Restait que le paltoquet en kosode attendait de voir une lionne sur l’estrade _et démerdez-vous avec ça, c’est vous qui avez voulu postuler...
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Re: Des dangers de la confiance, mais de la nécessité de faire avec aussi. [Juillet 1597]
Aaliyah Safyr, 27 ans
Espionne à Djerdan
Le problème des interprètes c’est que l’on n’était jamais sûr de ce qu’il pouvait bien traduire. Bon certes, elle n’avait rien dit d’excessivement dangereux ou déplacé, mais elle avait suffisamment assisté à ce genre de petit jeu pour savoir que les traducteurs devaient parfois prendre quelques libertés. Oh elle ne comprenait pas un traitre mot de ce qu’il pouvait se dire et cela n’avait aucune importance. Au contraire, privée de ses oreilles, elle avait tout le loisir de se concentrer sur la vue.
Faire la vache ? Si c’était son bon vouloir, elle lui ferait la vache. Quand bien même elle ne voyait pas bien le rapport. L’autre homme en revanche semblait étonner. Ah! C’était donc qu’il n’avait pas demandé cela aux autres ! Elle conserva son sourire tout en notant l’information dans un coin de son esprit. Erreur ? Peut-être. Ou peut-être pas après tout. C’est qu’il écrivait des pièces l’étranger alors il savait jouer des dialogues.
Elle attendit le verdict : une lionne ? Soit, elle serait une lionne. Et l’interprète s’excusa en mode « vous savez comment ils sont ces artistes ». Elle inclina la tête.
— Ne vous en faites pas, il n’y a aucun mal et pour vous le prouver je ferai aussi bien la vache que la lionne. annonça-t-elle de sa voix mélodieuse.
Elle avait une idée biscornue pour retourner ça à son avantage : une petite séance de yoga. Aaliyah se laissa tomber sur ses genoux puis sur ses mains. Son bassin bascula et son dos ondula passant du dos plat au dos rond avant de retourner au dos creux. La fameuse vache. Qui devait bien avoir une tête non ? Sa jambe droite passa par-dessus la gauche puis elle se redressa, se laissant tomber entre ses pieds tandis qu’elle attrapait ses mains dans son dos et s’étirait d’un souffle silencieux. Restait le plus amusant. Petite farce. Petite provocation. À peine. Plutôt un éclairage culturel au fond. Elle décroisa ses jambes et s’assit sur ses tibias, cuisses écartées, mains en dedans, se pencha légèrement en avant, yeux roulés et tira la langue dans un rugissement avant de se laisser retomber en arrière dans un grand sourire espiègle.
— Ce n’était peut-être pas ce que vous aviez en tête ? Cependant vous devriez essayer cela fait beaucoup de bien !
Bon et puisqu’il fallait être un peu sérieuse -juste un peu-, elle se décida à faire la lionne. Sa lionne pour être exact. Retour en position féline (ou bovine, cela se discutait) à arpenter cette fois-ci l’estrade de ses épaules roulantes sous sa démarche toute à la fois pesante, imposante et élégante. La tête basculant, les yeux ourlés de khôl scrutant, puis s’étira laissant sa crinière cascader puis recommença à marcher avant de bondir subitement hors de l’espace imposé avec agilité. D’animal, elle se redressa et devint féline du haut de ses deux pieds nus et de son port altier. Elle s’avança jusqu’au metteur en scène, le regard aussi sombre que charmeur.
— Assez ! rugit-elle d'une voix forte qui fit écho dans le temple vous n’êtes pas en pays conquis ici ! et son index lui indiqua avec autorité la porte de sortie.
Elle garda la position quelques secondes puis son bras retomba le long de son corps comme celui d’un patin que son marionnettiste délaisse.
— Cela conviendra peut-être mieux à l’idée que vous aviez.
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Re: Des dangers de la confiance, mais de la nécessité de faire avec aussi. [Juillet 1597]
A dire vrai, Hibiki ne s’attendait certes pas à cette séance de yoga ni à l’invitation. Le retournement de situation l’amusait d’ailleurs… Mais pour le moment la jeune femme restait dans un registre charmeur. Il se dégageait d’elle quelque chose de félin et animal, à la limite du lâcher prise mais en conservant toutefois une sorte de souci de son apparence. Puis elle bondit sur ses deux pieds et devint saisissante. Il en resta presque pantois, avant que la demoiselle ne relâche son jeu. C’était le juste équilibre entre la vérité ambiguë du comédien et cet instant où l’on bascule à nouveau dans la réalité.
« Sugoi... »
Souffla-t-il, se permettant cet élan du cœur sans risquer de traduction de la part de l’interprète qui se demandait où était censé les mener tout ceci. D’ailleurs ce dernier eut même un temps de retard en traduisant la réplique de la candidate tant il était surpris, réplique qu’avait fort heureusement comprise Hibiki puisqu’il avait eu l’occasion d’entendre parler, lors de certaines soirées chez le prince Mavendra, des conquêtes de Monbrina sur ses anciens voisins, devenus depuis des colonies. L’ambassadeur préparait semble-t-il leur voyage en la capitale de ce pays enragé de vertu unificatrice, au grand dam d’Hibiki qui préférait de loin l’ambiance hindouiste des lieux à ce royaume à propos duquel circulaient de drôles de rumeurs. Leur monarque surtout avait l’air particulièrement fêlé… Mais il aurait sans doute l’occasion de s’en faire sa propre idée. Revenons donc à nos artistes pas moins fêlés que Gégé et à notre interprète entouré de fous.
Ils jouaient donc tous deux. Bien, le message était passé. Voilà que cette audition prenait une tournure intéressante… Cependant Hibiki enrageait de ne pas se sentir encore suffisamment à l’aise avec la langue pour sauter sur scène et donner la réplique à la demoiselle. A défaut, il dut s’en remettre à l’interprète pour traduire ses propos, que voici (les […] représenteront les temps de pause où le dramaturge parlera au traducteur):
« Comme vous le savez, nous auditionnons aujourd’hui pour le rôle de la reine Jaya. [...]Une femme qui conduit ses pairs en sûreté vers la forêt sacrée de Parvati pour échapper à la folie des hommes. […] Si le metteur en scène vous a demandé de faire la lionne, c’est autant pour s’inspirer de la majesté de cet animal que de son caractère indomptable, un animal aussi fort qu’agile. […] Monsieur Hibiki aimerait que vous vous inspiriez de cette improvisation, [...] qui était une sorte d’échauffement, […] pour interpréter quelques lignes. [...] Savez-vous lire ou avez-vous besoin que l’on vous dise le texte à retenir?
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Re: Des dangers de la confiance, mais de la nécessité de faire avec aussi. [Juillet 1597]
Aaliyah Safyr, 27 ans
Espionne à Djerdan
Sa main retombée le long de son corps, elle avait toujours ses grands yeux bruns plantés dans les siens qui s’étaient écarquillés – autant qu’ils le pouvaient –. Alors comme ça il était surpris l’étranger ?
Il chuchota un mot qu’elle ne comprit pas, mais dont elle pouvait deviner le sens admiratif.
Aaliyah prit une pose plus décontractée tandis que les paroles de l’un arrivaient dans l’oreille de l’autre puis ressortait transformées - pas trop, elle l’espérait – pour atterrir finalement dans les siennes. Elle comprenait mieux désormais d’où lui venait cette idée, elle inclina lentement la tête.
— Bien sûr, Monsieur Hibiki, ce sera avec plaisir. Ne vous en faites pas, je sais lire. C’est préférable dans mon domaine de compétence.
Et à plus d’un titre. Elle n’avait pas eu d’autres choix que d’apprendre sur le tas pour pouvoir le satisfaire. Elle lisait bien sûr le djerdan, mais avait également dû apprendre à déchiffrer l’alphabet latin qui pouvait avoir son intérêt. D’autant plus lorsqu’elle devait laisser des notes encodées en lieu sûr pour celui qui jouait les coursiers et dont elle ignorait tout.
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Re: Des dangers de la confiance, mais de la nécessité de faire avec aussi. [Juillet 1597]
« Parfait! » avec cet éternel accent un peu curieux.
Il y eut un bref échange en anglais entre les deux hommes, le traducteur sélectionnant certains feuillets et les tendant à son voisin. Hibiki se leva finalement et vint rejoindre la jeune femme avec une partie de l’acte II roulée dans la main. Le kosode lui imposait une certaine lenteur et il songea qu’il aurait été bien mieux en vêtements djerdaniens ; disons qu’il aurait gagné en praticité ce qu’il aurait perdu en exotisme _quoique de son point de vue, la mode djerdanienne fut plus exotique que ses vêtements habituels. Il prononça lentement ces mots :
« Voici votre texte. Acte deux, début apparition votre personnage, "femme un" et plus tard nommée Reine Jaya. Pranjal interprète donner la réplique à vous. Prenez le… temps… pour lire. » (entendez à nouveau une sorte d’intonation anglo-nippone bizarre qui rendait le dernier mot de sa phrase particulièrement étrange à entendre.) Il tendit les feuillets à Aaliyah et revint s’asseoir.
Passage sélectionné pour l’audition d’Aaliyah :
- Spoiler:
- Femme 1
Nous partîmes 300 et nous arrivâmes 30
Aux portes de ce bois où nous tremblons d'effroi.
Plongées dans les ténèbres de jours meurtriers
Nous fuyons sans cesse les flammes des bûchers.
Le destin sans merci nous poursuit et nous guette
Aux aléas du sort la fortune nous jette...
Enfant
Maman, j'ai faim!
Femme 1
Ma pauvre enfant... qui nous portera secours dans ce voyage insensé où le péril emporta tant de nos infortunées compagnes?
Soudain surgit une femme qui passe entre les pans du rideau de milieu de scène représentant la forêt. Elle est vêtue à la mode indienne d'un sari coloré.
Servante de Parvati
Qui êtes-vous, voyageuses qui pénétrez dans ces bois sacrés? En ce sanctuaire tout devient féminin en l'honneur de la Glorieuse Parvati, y compris son mari. Le cerf se fait biche et le lièvre devient hase.
Femme 1
Nous sommes de pauvres âmes égarées, fuyant le Grand Inquisiteur ravageant nos terres. Bravant de sombres périls qui engloutirent tant des nôtres, vous nous voyez dernières femmes de notre patrie; toutes les autres ont péri. Abandonnées par les hommes et Notre Dieu, nous voici lasses et affaiblies. On nous a dit que le paradis se trouvait par delà la mort et la mort sera peut-être notre seule délivrance.
Servante de Parvati
Pauvres de vous, jurez fidélité à notre Déesse et vous accéderez dès votre vivant à un paradis terrestre. Ensemble, nous goûtons aux lèvres de nos compagnes le doux nectar de l'amour et cueillons aux branches des arbres les fruits sucrés du plaisir, dont les douceurs vernissent nos bouches si souvent unies en de tendres baisers.
Femme 2
Pouah! Hérésie!
Elle crache en signe de dégoût.
Jamais j'rejoindrais une bande de succubes qui rendent grâce à une diablesse!
Servante de Parvati
Libre à vous de continuer votre errance, soumises à la fureur des bêtes qui rôdent en ces bois. Toutes femelles qu'elles soient, ourses ou louves n'en sont pas moins terribles que les mâles de leurs espèces... Surtout quand elles doivent défendre leurs petits.
Femme 2
J'préfère encore mourir en paradis que d'risquer l'enfer auprès de ribaudes échaudées qui font sorcellerie pour châtrer leurs mâles!
Servante de Parvati
Celles d'entre nous qui furent homme auparavant ne regrettent en rien leur état précédent.
Femme 1
Qu'importe. Si nous avons fui une tyrannie, ce n'est certes pas pour en instaurer une nouvelle. Chacune est libre de prêter allégeance à cette déesse inconnue ou de poursuivre sa route au gré du hasard.
Deux groupes se forment: un petit et un grand. Le grand se range à côté de la servante de Parvati.
Femme 2
Quand j'pense que j'ai partagé un bateau avec vous, bande de vilaines araignée toutes engluées dans leurs toiles de luxure! Et maint'nant vous voilà pressées d'succomber aux feux d'l'Enfer qui vous rongent le cul.
Femme 1
Il suffit! Nous avons surmonté ensemble tant de dangers que l'heure est malvenue pour la querelle. Adieu, et puisse ce Dieu qui nous a tant déçues enfin entendre votre appel, vous qui lui restez fidèle.
Un peu plus tôt, avant le début des auditions, dialogue (in English) entre Pranjal et Hibiki:
« Vous me demandez de monter sur scène et de leur donner la réplique ?! »
« Il n’y a pas le choix. Comment voulez-vous que les candidats gardent leur sérieux si un mariole baragouine péniblement devant eux ? »
« Mais enfin, vous êtes comédien au départ, c’est votre job d’apprendre un texte par cœur et de le restituer. »
« Oui, mais chez vous cela sonnera beaucoup plus naturel. Et puis je ne vous demande pas de jouer vraiment la comédie, juste de lire les répliques face à eux. »
Pranjal laissa échapper un soupir résigné et fit contre mauvaise fortune bon cœur. Ah ça, on l’y reprendrait à travailler avec des artistes !!!
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Re: Des dangers de la confiance, mais de la nécessité de faire avec aussi. [Juillet 1597]
Aaliyah Safyr, 27 ans
Espionne à Djerdan
Si c’était parfait ma foi ! Elle les laissa à leurs petits manèges pleins de feuillets tandis qu’elle tentait de percer les mystères de l’accoutrement du metteur en scène. Pour tout dire elle ne l’enviait pas, ça n’avait pas l’air des plus pratique, mais c’était amusant de voir sa démarche roulante sur le sol du temple. Un peu comme une barque à flot. On perdait le côté saccadé ou ondulant des pas. Elle aurait bien voulu essayer tout de même. Pure curiosité de sa part.
Il parlait lentement en mélangeant les mots mais c’était compréhensible. À peu près. Elle n’allait pas pinailler pour ses « r » noyés et ses mots scarifiés. Mieux valait qu’il évite d’apprendre le djerdan ceci dit. Elle acquiesça lentement. Femme 1. Future Reine. Lionne. L’interprète. L’interprète ? Elle leva les yeux vers lui. Il n’avait pas l’air des plus enjoués. S’il ne l’aidait pas aussi ! Bon, elle ferait abstraction. Elle n’avait pas le choix. De l’imagination. C’était ce qu’il lui faudrait. Elle devait avoir ce rôle. Absolument. Elle inspira profondément et prit les feuillets pour lire le fameux script paisiblement le temps de s’en imprégner du mieux possible. Elle n’avait pas le temps d’apprendre le texte mot pour mot, c’était trop long et trop court à la fois. En plus, il lui manquait une partie du contexte. Elle se contenta donc de se raccrocher à l’idée de lionne.
Passé un certain temps, elle déclara être prête. Bon gré mal gré son coéquipier du jour monta sur l’estrade pour lui donner la réplique. Aaliyah s’avança au-devant, au plus près de son public d’une personne, texte dans une main qu’elle devait encore lire de temps à autre et déclama d’une voix forte et assurée :
— Nous partîmes 300 et nous arrivâmes 30. Aux portes de ce bois où nous tremblons d'effroi. (elle se retourna et indiqua Pranjal demeurait derrière.) Plongées dans les ténèbres de jours meurtriers. Nous fuyons sans cesse les flammes des bûchers. (regard terrifié) Le destin sans merci nous poursuit. Et nous guette. Aux aléas du sort… la fortune nous jette.... (bras levé au ciel lorsque l’enfant à taille adulte déclare être affamé.)
L’artiste tourna la tête dans sa direction, puis s’avança vers lui paisiblement, caressant sa joue un brin trop poilue avec un amour tout maternel dans le fond de ses yeux. Hassan. Il fallait imaginer que c’était la voix d’Hassan. Elle aurait dû s’agenouiller pour le regarder dans les yeux normalement.
— Mon pauvre enfant... qui nous portera secours dans ce voyage insensé où le péril emporta tant de nos infortunées compagnes?
Rapide lecture du script et elle se retourna étonnée d’apercevoir… Personne sortir. L’enfant devint la Servante de Parvati. Aaliyah se déplaça de quelques pas tout en restant de côté pour son public. Elle salua de la tête la servante avant de reprendre ses répliques qu’elle reparcourut rapidement.
Nous sommes de pauvres âmes égarées, fuyant le Grand Inquisiteur ravageant nos terres. fit-elle avec l’assurance d’un chef. Bravant de sombres périls qui engloutirent tant des nôtres, vous nous voyez dernières femmes de notre patrie; toutes les autres ont péri. (main sur le cœur, elle indique un petit groupe imaginaire) Abandonnées par les hommes et Notre Dieu, nous voici lasses et affaiblies. (avec un certain désespoir) On nous a dit que le paradis se trouvait par delà la mort et la mort sera notre seule délivrance
Aux paroles de la servante de Parvati, elle prit un air étonné puis interrogea du regard son petit groupe imaginaire tandis que l’interprète tentait de jouer de son mieux les différents rôles successifs. Aaliyah décroisa les bras d’un geste sec qu’appuya sa voix tranchante en direction de la servante de Parvati.
— Qu'importe ! Si nous avons fui une tyrannie, ce n'est certes pas pour en instaurer une nouvelle ! (puis rassurante envers le groupe) Chacune est libre d’écouter son coeur de prêter allégeance à cette déesse inconnue ou de poursuivre sa route au gré du hasard.
Le groupe imaginaire se fendit et femme 2 cracha son venin. Sa voix claqua comme un fouet, joignant le geste à la parole.
— Il suffit ! Comment osez-vous ? Nous avons surmonté ensemble tant de dangers. L'heure est malvenue pour la querelle. (un pas en arrière, résolue et avec une certaine compassion) Adieu. Et puisse ce Dieu qui nous a tant déçues enfin entendre votre appel… Vous qui lui restez fidèle. puis au public La chair de ma chair ne brulera pas, j’en fais serment. (elle se range auprès de l’interprète qu’elle imagine être la servante de la déesse).
Petit soupir de soulagement. Elle guette la réaction du metteur en scène. Aurait-elle agi de même à la place de femme 1 ? Parfaitement. Au fond c’était ce qu’elle avait déjà fait. Et elle recommencerait sans hésiter.
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Re: Des dangers de la confiance, mais de la nécessité de faire avec aussi. [Juillet 1597]
La dénommée Aaliyah se débrouillait fort bien malgré la difficulté, et même Pranjal s’y laissait prendre et, par la force de la comédie, se retrouvait entraîné dans le jeu. Il eut un peu de mal lorsqu’il dut donner sa voix à la femme 2 _on sentait qu’il ne portait vraiment pas dans son cœur ce personnage, mais il n’auditionnait pas pour le rôle après tout, contrairement à la demoiselle qui ajouta même une petite touche personnelle à sa réplique, comme un musicien baroque illumine un canevas musical par un arpège ou une vocalise.
Hibiki se retint d’applaudir lorsqu’elle eut fini et se contenta d’un très professionnel : « Merci. »
Il laissa le temps à chacun de revenir de ses émotions ainsi qu’à l’interprète de retrouver son siège _avec soulagement!_ pour passer à l’étape 2 de l’audition.
« Comment imaginez-vous ce rôle ? Comment ressentez-vous ? »
« Comment le ressentez-vous ? Voulait dire je crois Monsieur Hibiki. »
Ce cher Monsieur Hibiki qui s’obstinait à vouloir dialoguer directement avec les potentiels interprètes de l’œuvre alors même qu’il avait un interprète de la langue à ses côtés. Mais Pranjal ne pouvait guère le blâmer pour s’évertuer à maîtriser un langage dont il devrait se servir par la suite à Monbrina.
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Re: Des dangers de la confiance, mais de la nécessité de faire avec aussi. [Juillet 1597]
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Aaliyah ne sut dire si le metteur en scène avait apprécié ou non son interprétation cette fois-ci. Elle avait beaucoup de mal à déchiffrer ce visage si différent de ceux qu’elle connaissait. Il avait l’air de porter un masque en permanence, tout juste fissuré le temps de quelques secondes.
L’interprète s’empressa de retourner à son confortable et rassurant siège auprès du dramaturge étranger. À peine s’était-il installé qu’il corrigea aussitôt la question maladroite.
Comment imaginait-elle ce rôle ? Comment le ressentait-elle ? Qu’est-ce que c’était encore que ces questions étranges… Allait-il la faire s’allonger sur la banquette couverte de coussins de soie après cela ? Elle arqua légèrement un sourcil avant de répondre -puisqu’elle n’avait guère le choix-
— Je pense qu’il est difficile de se faire une opinion affirmée d’un rôle sur un si court extrait. Ce n’est rien d’autre qu’une lorgnette, Monsieur Hibiki et l’on ne saurait voir le monde au travers d’une lunette. Ce serait fort prétentieux de prétendre le contraire. Je ne vous donnerai donc mon avis que sur cet unique passage. (un temps) J’y vois une femme courageuse et déterminée. Maternelle avec ceux qu’elle considère comme étant sa responsabilité au-delà du simple sang qui coule dans ses veines. Une femme qui a foi en la vie avant d’avoir foi en son Dieu.. (terrain glissant, il fallait le dire.) Et qui n’hésite pas à faire des choix difficiles sans les imposer pour autant... À titre plus personnel, je vous dirai que je suis ravie de voir confié à un tel personnage le rôle de guide et de protecteur.
Et elle eut un instant de compassion pour l’interprète qui n’avait pas fini d’user de sa salive pour traduire la tirade qu’elle venait de déclamer…
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Re: Des dangers de la confiance, mais de la nécessité de faire avec aussi. [Juillet 1597]
« Est-ce... un problème pour vous… de jouer ce personnage ? Comment dire… ? »
Finalement il exprima plus librement sa pensée en anglais, et l’interprète fit une nouvelle fois la navette.
« Monsieur Hibiki s’inquiète de savoir si une foi particulière... » et non pas une quelconque foi, terme qui pouvait être ressenti comme particulièrement méprisant « ...pourrait vous pousser à juger ce personnage voire à le condamner ? »
Ce à quoi ledit Hibiki, gardant ses sombres yeux en amande fixés sur la demoiselle, attendait la réponse avec une certaine curiosité _je dirais même plus une curiosité certaine.
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Re: Des dangers de la confiance, mais de la nécessité de faire avec aussi. [Juillet 1597]
Aaliyah Safyr, 27 ans
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Elle avait répondu à cette étrange question uniquement pour s’en voir resservir une autre. D’ailleurs elle était toujours autant incapable de déterminer si oui ou non la réponse lui avait convenu. Il avait bien eu quelques signes de la tête, mais était-ce pour valider les propos de l’interprète ou les siens ? Impossible de savoir. Elle allait devoir patienter avant que le voile ne soit levé.
Un problème pour jouer ce personnage ? Aaliyah pencha légèrement la tête sur le côté comme si prendre ce petit air mutin et pensif avait la moindre chance de l’aider à lire entre les lignes. Et les deux hommes reparlèrent en langue étrangère avant qu’on ne lui régurgite la version digérée de leur échange. Il s’agissait donc d’une question de foi. On ne pouvait pas dire qu’elle était des plus pieuses, quand bien même elle s’en tenait à suivre autant que faire se pouvait les différents préceptes établis. C’est qu’il y avait quand même un monde entre ce qui était écrit et la réalité du monde dans lequel ils vivaient. Quant à « foi particulière » qu’elle comprenait comme « contraire à celle proposée », elle haussa les épaules et ses bracelets tintinnabulèrent de concert.
— Ce n’est qu’un personnage, Monsieur Hibiki. Ce en quoi je crois et ce en quoi elle croit n’ont pas à se mélanger. Qu’importe que j’adhère ou non à ses idéaux. On ne me demande pas d’être elle, mais de jouer à être elle. La nuance à son importance.
Elle ponctua son affirmation d’un sourire, sans que ses yeux ne quittent ceux si fins du metteur en scène. Puisque les questions se succédaient, elle se demandait bien qu’elle serait désormais la suivante…
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Re: Des dangers de la confiance, mais de la nécessité de faire avec aussi. [Juillet 1597]
« Vous avez raison »
répondit le japonais après une énième traduction de Pranjal.
Cela dit, s’il posait tant de questions, c’était en partie car le fonctionnement du théâtre différait quelque peu à Djerdan comparé à l’Angleterre : ici, pas de troupe attitrée mécénée par un puissant et disposant d’une série d’acteurs dans laquelle chacun avait une spécialité particulière. Déjà, les femmes pouvaient jouer, ce qui n’était pas le cas en Grande Bretagne, chose que Hibiki appréciait grandement. Mais cela signifiait des auditions pour sélectionner les comédiens et une grande inconnue sur l’alchimie des acteurs. S’entendraient-ils ou le metteur en scène devrait-il gérer des disputes ? Heureusement qu’il n’avait pas à gérer la sélection des danseuses puisque ce seraient les devadesis du temple qui se chargeraient de l’exécution des chorégraphies…
En temps normal, Hibiki aurait enchaîné en lui demandant pourquoi elle candidatait pour ce rôle, mais puisque les informations à ce sujet étaient restées confidentielles, c’était logiquement la perspective de jouer pour le compte d’un personnage influent qui avait guidé le pas de toutes ces demoiselles.
« Cependant... »
Il s’en remit une nouvelle fois au secours de l’interprète :
« Certaines croyances pourraient constituer des freins à l’interprétation. […] Il s’agit d’une femme qui renie le Dieu qu’on lui a appris à vénérer. […] Certaines personnes pourraient se sentir mal à l’aise ou avoir l’impression de trahir leur divinité en jouant ce personnage […] ou trahir ce qu’on leur a inculqué. Monsieur Hibiki voulait s’assurer que cela ne vous poserait pas de problèmes. »
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Re: Des dangers de la confiance, mais de la nécessité de faire avec aussi. [Juillet 1597]
Aaliyah Safyr, 27 ans
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Elle avait raison. Mais elle avait tort. C’était plus ou moins la réponse qu’il tentait de formuler à grand renfort d’explications sur le pourquoi du comment. En réalité tout cela lui semblait parfaitement inutile. Pour la simple et bonne raison qu’elle avait déjà répondue à cette question. Elle sauta prestement de la scène et s’avança avec la même majesté qu’elle avait pu le faire plus tôt durant l’audition. Excepté que cette fois-ci, elle ne jouait pas d’autres rôles que le sien. Lorsqu’elle s’arrêta devant le metteur en scène, les pans fluides de sa robe retombèrent sagement à leur position attendant qu’elle ne prenne la parole.
— Monsieur Hibiki, si vous avez effectivement suivi le passage joué, alors vous connaissez la réponse à cette question, il me semble. Quel besoin avez-vous de l’entendre si vous avez gardé vos yeux grands ouverts ? Aaliyah afficha un sourire mutin avant de conclure, Car vous n’avez pas choisi cet extrait au hasard, n’est-ce pas ?
C’était épicé comme les plats djerdans ou piquant comme le vent du désert, mais puisqu’il cherchait une lionne, il devrait s’accommoder des crocs et des griffes qui allait de pair avec. C’était tout ou rien.
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Re: Des dangers de la confiance, mais de la nécessité de faire avec aussi. [Juillet 1597]
Pour tout dire, si Hibiki avait rencontré cette femme sans s’être accoutumé aux caractère des occidentaux (au moins en partie), il aurait certainement été diablement choqué. Il n’aurait su dire s’il s’agissait là d’un compliment ou d’une forme d’agression, ce qui le déroutait quelque peu.
Il y eut un instant de silence, tendu comme le fil d’une toile arachnéenne dans lequel se débattait sa réflexion, avec cette étrangeté de plus qu’il ressentait les émotions qu’Aaliyah souhaitait faire passer au travers de son langage corporel avant de recevoir la traduction des termes associés à cette posture conquérante et ce sourire un brin provocateur. Quant à savoir qui piégeait l’autre dans cette histoire, il lui semblait pour l’heure qu’il était davantage l’insecte que l’araignée, ce qui n’était pas franchement une posture agréable, en particulier quand on est censé garder la main sur le déroulement d’une audition.
« Je vous prie de bien vouloir m’excuser si j’ai… heurté vos sentiments. »
Voilà une phrase toute faîte qu’il avait été bien avisé de retenir. Quoique tout banal et policé que se révéla l’emballage, il y avait dans la manière du japonais d’habiter ces mots quelque chose de sincère, que l’on pouvait probablement mettre sur le compte de son éducation typiquement nippone.
Un instant, il se demanda si la question de la foi religieuse était un sujet aussi sensible pour cette jeune femme que l’expression des sentiments l’était pour ses compatriotes, ce qui aurait pu expliquer ses réticences et son agacement à devoir énoncer tout haut ce que son interprétation lui paraissait exprimer tout bas. Il devait bien avouer qu’il portait l’inquiétude de satisfaire les demandes d’un prince influent, en plus de celle de ne pas engager une comédienne qui aurait pu se trouver blessée par l’incarnation de son personnage. Somme toute, il souhaitait quelqu’un de solide tout en étant sensible, deux qualités qui ne vont pas nécessairement de pair.
Sensible, elle semblait l’être. Mais solide ? Cette défiance masquait-elle une faiblesse ou était-elle le signe d’une femme habituée à ruser pour obtenir ce qu’elle convoite ou éviter les nombreux dangers dont regorge le monde ? Il n’aurait pas sa réponse aujourd’hui, mais tant qu’à faire, il préférait l’avoir avant la représentation.
Une part de lui s’alarmait à l’idée que cette demoiselle flamboyante ne lui cause bien des soucis lors des répétitions ainsi que dans ses relations avec les autres comédiens et danseuses. Ce serait l’objet du prochain test sans doute, une audition en groupe avec certains des profils sélectionnés afin d'éprouver la compatibilité des acteurs entre eux et sélectionner ceux capables de créer la meilleure alchimie.
« Seriez-vous libre en ce moment pour une deuxième audition, avec certains des candidats sélectionnés pour cette occasion ou avez-vous des obligations professionnelles ? Si tel est le cas, permettez-moi de noter vos disponibilités ainsi qu’un moyen de vous contacter afin d’organiser cette deuxième audition. »
traduisit l’interprète, ravi d’apprendre que ses talents d’acteur ne seraient plus mis à contribution.
Aaliyah pouvait d’ores et déjà se réjouir d’avoir été retenue lors de cette première phase. Remporterait-elle le rôle ? La suite au prochain épisode.
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Re: Des dangers de la confiance, mais de la nécessité de faire avec aussi. [Juillet 1597]
Aaliyah Safyr, 27 ans
Espionne à Djerdan
Oui, elle avait été libre pour une seconde audition - non sans avoir un peu chipoté sur son emploi du temps de princesse - , de même que pour les répétitions qui s’en étaient suivies puisqu’elle avait remporté le rôle de la fameuse reine Jaya.
Lorsqu’elle avait découvert la pièce dans son intégralité, elle avait tout de suite compris l’importance du mystère dont s’était entouré le metteur en scène, de même que ces questions si précautionneuses. C’est sûr qu’il valait mieux qu’elle soit jouée ici dans le secret du palais du Prince que porter aux oreilles du roi voisin. Surtout que l’un des siens avait quand même épousé la princesse Kalisha pour sceller la paix au début de l’année. Ça ferait tache tout ça.
Bref c’était dommage que cela tombe dans les oreilles intéressées de l’homme pour qui elle travaillait. Enfin, pour le dramaturge, car lui allait sûrement se frotter les mains d’apprendre une telle nouvelle. Qu’en ferait le roi voisin ? Allait-il déclencher une guerre pour si peu ? Sans doute pas et au fond cela lui était bien égal, car qu’avait fait son propre pays lorsqu’elle avait eu besoin de lui ? Rien. Alors elle avait choisi de faire comme son propre personnage: elle lui avait tourné le dos pour assurer un avenir meilleur à son fils. C’était tout ce qui comptait. En attendant, elle avait besoin d’en apprendre autant que possible sur Hibiki, sur ses intentions, ce qu’il venait faire ici et n’importe quoi d’autre allant de son plat préféré à sa plus grande crainte. Elle avait donc entrepris de se rapprocher tranquillement de lui, et cela tombait bien car son rôle était suffisamment important pour qu’elle passe tout de même du temps avec lui. Elle ne manquait jamais de lui accorder une œillade lorsqu’elle pouvait autant qu’elle pouvait l’ignorer superbement l’instant d’après.
Les répétitions terminées, elle patienta le temps que la scène se vide et s’invita à ses côtés. Ah oui. Il y avait toujours un problème de taille : ce maudit interprète qu’il trainait partout où il allait. Elle s’en serait bien passé à vrai dire.
— Qu’avez-vous pensé des derniers ajustements, Monsieur Hibiki ? Était-ce plus à votre goût ? s’enquit-elle pour entamer la conversation.
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Re: Des dangers de la confiance, mais de la nécessité de faire avec aussi. [Juillet 1597]
Afin que tout soit prêt malgré le peu de temps imparti, Hibiki avait demandé à travailler les scènes dans un ordre bien précis consistant en un savant mélange des actes mettant à la disposition des acteurs quelques jours entre la répétition et la suivante afin de mieux mémoriser leur texte et de travailler leur rôle selon les indications du metteur en scène. Il apprenait à connaître ses comédiens et danseurs autant qu’à connaître cette œuvre qui se métamorphosait en passant par leurs corps et leurs bouches. Il procédait parfois à des ajustements, biffait, modifiait, annulait ses modifications, avec l’aimable soutien des artistes. Cela pouvait donner ceci :
Passage travaillé :
Pauvre enfant, notre vie sur Terre est une longue vallée de larmes, et il faut supporter sa peine pour accéder au paradis. Mais bientôt, vous serez libérée, délivrée du poids de vos péchés, purifiée par le feu. Mais pour cela, il faut vous confesser...
« Pourrais-tu... le faire plus… Ah ! How say that… ? »
Temps d’échange entre Pranjal et Hibiki.
« Plus doucereux, mais une douceur pleine de tension et de danger. »
La scène est rejouée. Hibiki, les bras croisés réfléchit. Puis il demande de le faire avec un ton sincèrement compatissant, puis avec du mépris, puis revient à son idée première. Bref, comme le savent bon nombre d’artistes, une œuvre ne s’accouche pas sans tâtonnements ni efforts. De manière générale, Hibiki restait ouvert aux propositions et interprétions de ses comédiens quant à leur rôle, sauf quand il lui semblait qu’un problème d’ego mal dimensionné sous-tendait une demande.
En ce qui concernait le personnage de la belle Aaliyah, les discussions pour le moment avaient surtout tourné autour de ce qui n’était pas écrit sur elle. Qui était-elle avant la fuite ? Qu’avait-elle accepté de perdre dans ce voyage hasardeux ? Et si elle avait beaucoup perdu, le regrettait-elle ou cela nourrissait-il particulièrement son envie de réussir ? Acceptait-elle facilement ce secours de la déesse qui était une nouvelle forme de servitude ? Comment interpréter ses derniers doutes quant à sa foi précédente et ce que ses yeux constataient de la divinité à l’œuvre dans leur nouveau refuge ?
En ce jour précis, il s’était agi de travailler sur la réaction du personnage en découvrant la communauté saphique de la déesse Parvati et le clivage engendré dans leur groupe en apprenant l’existence de cette déesse et sa relation avec ses suivantes. Hibiki avait particulièrement observé la jeune femme afin de discerner toute trace de malaise éventuel à l’idée d’intégrer un groupe de lesbiennes sacrées. En la voyant attendre le départ des autres puis approcher, il supposa qu’elle souhaitait lui parler de cela en privé. Soit, il s’était préparé à devoir gérer a minima une certaine surprise quant à la teneur de certains passage du texte dont personne ne connaissait l’auteur pour l’heure.
Il sourit en écoutant la traduction de Pranjal, tout en s’émerveillant des surprises renouvelées de ce nouveau langage. A son goût…
« Ce qui est merveilleux avec le théâtre, c’est que le parfum change constamment. On risque donc d’en apprécier le goût tout autant que de ne pas l’aimer, selon l’appétit du moment ou le talent des acteurs. Mais pour répondre, je suis satisfait de la direction que prennent nos travaux pour l’heure. Et vous ? Avez-vous des remarques particulières dont vous souhaitiez entretenir Monsieur Hibiki en privé ? »
En privé à trois, ni l’intéressé ni le traducteur ne soupçonnant que la demoiselle puisse vouloir causer avec le japonais sans le soutien fidèle de son interprète, sur lequel il se reposait parfois par paresse pour ne pas avoir à chercher ses mots lorsque la journée avait été longue et qu’il se sentait un peu fatigué. Sans compter qu’il avait encore à remplir sa propre mission d’amuseur privé certains soirs, et apprenait par cœur des contes de son pays dans la langue monbrinienne (big up à Pranjal) afin d’offrir un aperçu culturel (biaisé) de sa contrée natale au Prince Mavendra ou d’autres personnages influents de ces terres.
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Re: Des dangers de la confiance, mais de la nécessité de faire avec aussi. [Juillet 1597]
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Les répétitions étaient longues, toujours différentes. Faire ceci, faire cela. Changer ceci, changer cela. Plus de, Moins de. Mais qu’importe, elle s’y pliait toujours de bonne grâce quoiqu’elle ne manquait pas de se relever parfois pour donner son propre avis sur la question. Elle l’avait beaucoup questionnée sur ce qu’il imaginait du passé de son personnage, car c’était pour elle ce qui déterminerait son présent et sa capacité à retourner son manteau le moment venu.
Aaliyah avait donc attendu la fin des répétitions pour venir lui parler en privé. Elle s’étonna de sa réponse si gourmande à son innocente question. Une réponse qu’elle aurait presque prise pour une invitation à jouer un peu plus en privé justement.
— Je me réjouis de savoir que toute cette cuisine porte ses fruits et que la saveur en vient à vous plaire, Monsieur Hibiki. Je suis moi-même agréablement surprise de vous découvrir si à l’écoute et patient avec mes remarques répondit-elle dans un sourire avant de se tourner vers l’interprète Vous avez eu une longue journée Monsieur Pranjal, je ne souhaite pas vous retenir plus longtemps. Ne vous en faites pas pour la traduction, nous parviendrons à nous adapter.
Son visage chercha ensuite l’approbation du metteur en scène dont elle anticipa la traduction d’une remarque :
— Que diriez-vous de changer de professeur de langue, Monsieur Hibiki ?
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Re: Des dangers de la confiance, mais de la nécessité de faire avec aussi. [Juillet 1597]
« Ce n’est pas une mauvaise idée. Vous êtes là depuis 6 mois, Monsieur Hibiki, et vous êtes déjà un peu habitué à notre langue puisque vous apprenez vos textes par cœur en monbrinien. Cela vous forcera à vous exercer sans vous reposer sur moi et vous aurez ainsi une meilleure idée de vos lacunes et de vos acquis. Nous pourrons ensuite rediscuter de ce que cet entretien avec Aaliyah vous aura appris quant à l’avancée de votre apprentissage du monbrinien. »
Oh, certes, sur le papier c’était merveilleux. Mais Hibiki se demandait quelle mouche piquait Aaliyah à pousser ainsi Pranjal vers la sortie. Le soupçonnait-elle de pouvoir révéler aux autres artistes les modifications qu’elle souhaitait éventuellement apporter à la pièce ? Mais au contraire, si elle souhaitait le voir apporter des remaniements à certaines scènes, mieux valait que tous se comprennent et œuvrent correctement… Était-ce la poursuite de ce jeu de rejet et de séduction qu’elle avait initié ? On put voir sur le visage du metteur en scène l’hésitation faire place à la surprise. Cela dit, il savait qu’il avait cette fâcheuse tendance à pouvoir se montrer épuisant pour ses collaborateurs parfois, et il se doutait que Pranjal, tout courtois qu’il fut, ne serait pas mécontent d’être libéré pour un soir de ses chaînes; celles qui le reliaient au bourreau de travail l'incitant à piocher sans cesse de nouveaux mots dans les trésors d’érudition qu’il conservait sous son précieux crâne.
(en anglais)
« Vous me manquerez sans doute, mais vous avez raison, je me repose beaucoup sur vous lorsque vous êtes présent. »
Autant dire qu’en cette fin de journée, il aurait aimé garder le traducteur auprès de lui pour ne pas trop forcer sur ses méninges, déjà bien agitées dans le courant du jour.
(en monbrinien)
« Bonne soirée à vous, Monsieur Pranjal. »
Il s’inclina en joignant ses mains l’une contre l’autre comme le veut le salut hindou, et regarda Pranjal s’éloigner, toujours aussi digne, emportant avec lui le formidable dictionnaire de mots interactif qu’il avait dans le cerveau. Puis il se tourna vers la jeune femme, arborant ce masque de parfaite politesse que savent si bien revêtir les japonais envers les personnes qui ne comptent pas parmi leurs intimes. A ce détail près que, s'il savait quelle réaction était attendue de lui dans le contexte de son pays natal, il n'était pas vraiment familier des codes de ce pays et redoutait d'offenser involontairement leurs habitants _en l'occurrence la comédienne.
« Que puis-je pour vous, Mademoiselle Aaliyah ? »
On sentait que sa diction n’était pas naturelle et il n’avait pas la fluidité de ceux qui sont parvenus à maîtriser le cheval de la langue. Pour l’heure, il avait plutôt l’impression de chevaucher une bête capricieuse qui pouvait le désarçonner à tout moment et le renvoyer sur le sol de son ignorance. Ce qui était une manière comme une autre de prendre ses leçons d’humilité...
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Re: Des dangers de la confiance, mais de la nécessité de faire avec aussi. [Juillet 1597]
Aaliyah Safyr, 27 ans
Espionne à Djerdan
Que disait l’interprète ? C’était tout de même long par rapport à ce qu’elle venait de dire… Le metteur en scène semblait surpris de sa proposition. Avait-il peur de ne pas la comprendre ? Peur de se retrouver avec elle ? Allons Monsieur Hibiki, ce n’était rien de bien méchant. Loin d’elle l’idée de vouloir en abuser. Elle avait simplement besoin de quelques informations pour l’heure.
Ses yeux voguaient de l’un à l’autre sans vraiment comprendre si elle avait obtenu ou non gain de cause. Comment savoir ? Avec cette langue étrange dont elle ne reconnaissait aucun mot et qui semblait être prononcée avec un chapati entier dans la bouche, elle nageait dans l’inconnue la plus totale. Finalement, Pranjal fut remercié et Aaliyah en fit de même. Il n’avait pas à s’en faire, tout se passerait fort bien.
Une fois l’interprète disparu, Aaliyah s’allongea voluptueusement sur le ventre entre les coussins de soies présent.
— Avez-vous eu l’occasion de visiter la cité, Monsieur Hibiki demanda-t-elle candidement en battant des jambes.
— Il serait fort dommage, de venir à Djerdan et de ne pas profiter de tous les plaisirs qu’offrent le pays en dehors des Palais princiers.
Elle lui adressa un petit sourire puis s’étira félinement avant de se rasseoir en tailleur. Si ce n’était pas fait, il devait absolument venir découvrir par lui-même les trésors dont regorgeait la cité. Quel artiste n’apprécierait pas ce dépaysement ? À coup sûr ce serait pour lui une source d’inspiration et pour elle l’occasion de creuser un peu plus le personnage intrigant aux origines mystérieuses qui se trouvaient face à elle. Avec ce visage de cire, on ne savait jamais trop ce qu’il pouvait bien penser et c’était bien la seule chose qui agaçait secrètement la demoiselle en ce moment précis.
Coldris de Fromart- Ministre des Affaires étrangères - Ami du grand prêtre du Lupanar
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Re: Des dangers de la confiance, mais de la nécessité de faire avec aussi. [Juillet 1597]
Si la première question fut comprise sans trop de problèmes par le metteur en scène, la seconde requérait davantage d’adresse linguistique. Il serait fort dommage de venir à Djerdan et de ne pas profiter… notez la formule. De venir à Djerdan et quoi faire ? He bien de ne pas faire quelque chose. Oui oui, c’était logique. Et donc de ne pas faire quoi ? Ne pas profiter… (profiter, il l'avait déjà entendu celui là)... de tous les plaisirs (plaisirs, pour sûr qu’il connaissait ce terme!)... qu’offrent le pays… (d’accord)… en dehors des palais princiers.
Lentement, Hibiki assemblait les mots comme un enfant lancé à l’assaut d’un puzzle, et enfin la phrase prenait sens, ce qui se vit à sa mine.
« Aaah, so desu ka. »
Il se reprit bien vite, quittant le confort du japonais pour repartir vers la jungle du parler monbrinien.
« Pardon. Je suppose… que vous offrir… offrez… déniaiser moi puisque vous connaî...ssez plaisirs de Djerdan. »
Il était assez satisfait de sa phrase, comme peut l’être un idiot qui ignore les doubles sens de certains mots. Vous savez, le genre d’idiot qui traduira le « excited » anglais par « excité » en français, sans songer à toutes les connotations sexuelles colorant ce terme dans la langue d’arrivée. S'il avait vraiment maîtrisé son sujet, il aurait peut-être opté pour quelque chose d'un peu plus métaphorique (ce pays de collines tendres et de parfums suaves, dont les palais des princes ne valent jamais les grottes des plus belles nymphes, ou quelque chose du genre...) A défaut, il faudrait se contenter de ses approximations de novice en la matière (et je parle là de la matière des mots, au grand désespoir de nos amis scientifiques. Paix à leur âme.)
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Re: Des dangers de la confiance, mais de la nécessité de faire avec aussi. [Juillet 1597]
Aaliyah Safyr, 27 ans
Espionne à Djerdan
Aaliyah lui laissa le temps nécessaire pour déchiffrer sa proposition, profitant de cet instant de quiétude pour effectuer quelques étirements après cette harassante journée. Bras croisés dans le dos, torsion du buste, élongation tout y passa jusqu’à ce qu’il ne prenne finalement la parole. Ses mains retombèrent avec la légèreté d’une plume sur ses genoux.
La jeune djerdanne ne put s’empêcher de laisser échapper un éclat de rire cristallin. Les plaisirs de son pays ? Pour sûr qu’elle les connaissait intimement ! Après toutes ces années, elle pouvait dire sans se vanter qu’elle en avait même appréhender les coulisses. Elle lui adressa un petit sourire et bondit félinement sur ses pieds nus, puis se rapprocha au gré des tintements des bracelets de façon à s’asseoir à ses côtés. Son index glissa suavement le long de son épaule puis de son bras.
— Il y aurait bien des plaisirs à vous faire découvrir. J’ignorais que c’était ceux-ci en particulier qui vous intéressaient.
Petit sourire mutin, elle ne reprit que lorsqu’elle fut certaine de lui avoir laissé suffisamment de temps pour comprendre.
— Je pensais vous faire visiter le souk, mais si c’est un autre type de visite que vous recherchez je serai également ravie d'être votre guide. Je vous en prie, dites-moi ce qui vous plairait.
Peu importait l’endroit ou même l’activité pourvu qu’il puisse parler seul et sans interruption. Il n’y aurait qu’ainsi qu’elle obtiendrait de précieuses informations complémentaires.
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Re: Des dangers de la confiance, mais de la nécessité de faire avec aussi. [Juillet 1597]
A bien y songer, la situation n’était pas si surprenante ; les amours entre comédiens étaient chose courante. Les œillades d’Aaliyah avaient rencontré ses yeux, le reste du corps suivait, c’était tout naturel. Mais il tenait à lui éviter une surprise qui aurait pu cabrer la belle, non de plaisir, mais de fierté outragée, de dégoût, ou autre chose encore. Comment amener élégamment la chose, dans ce langage qui le désarçonnait lui-même ?
« Merci pour votre proposition. Je voudrais… »
Est-ce qu’il voulait, ou ne voulait pas quelque chose ? Comme c’était rageant de voir les belles tournures de sa pensée s’effondrer en cet ânonnement imbécile ! Simplifions, simplifions...
« Je ne voudrais pas… que vous... »
Quelle était la bonne conjugaison déjà ?
« ...seriez déçu. »
Et non, loupé ! Il avait pioché le conditionnel au lieu du subjonctif. La phrase sonnait bizarre à ses oreilles, il n’avait jamais entendu Pranjal la dire ou ne l’avait jamais mémorisée dans un de ses textes. Il eut un léger froncement de sourcil, mais poursuivit néanmoins. Intérieurement, il se faisait l’impression d’un âne qui brayait ses phrases par à coups à côté d’une Titania qui avait dû être ensorcelée par quelque esprit farceur pour lui trouver une seule once de charme.
« Je préfère… prévenir vous. Je suis un castrat. »
Longue discussion avec Pranjal ça. Fallait-il dire eunuque, castrat, castré ? Autant de mots dont la sanglante réalité lui servait de masque pour une réalité qu’il trouvait plus horrible encore, et qui était la condition des femmes dont il fuyait les barreaux depuis plus d’une décennie déjà. Il laissa le temps à la demoiselle de digérer la nouvelle et reprit.
« Cela est-il mieux... peut-être... de visiter votre… comment avez-vous dit… sou… souk ? »
Il tenait à lui offrir cette porte de sortie, qui pouvait aisément se transformer, selon l’interprétation, en une porte d’entrée, pour peu que la belle ne fut pas fâchée à l’idée de comparer son corps à un grand bazar. Une chose le turlupinait toutefois : Aaliyah, qu’il avait connue si « royale », semblait se mettre à son service, ou au service de ses désirs, alors qu’il n’envisageait plus leur rapport sous le prisme d’une hiérarchie, qui lui semblait s’évanouir dans la volupté du soir. Il préférait ses amantes libres et sur un pied d’égalité, lorsqu’il ne se prostituait pas pour la grande cause de l’art.
« Ah, et s’il vous plaît… Le travail est...fini. Guide oui, mais pas à mon service…. Vous êtes... libre... de partir… si l’envie vous prend. »
Autant de tournures qu’il eut rendu bien plus élégamment 6 mois plus tard. Pour l’heure, il fallait se contenter de ses hésitations approximatives.
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