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Une brève histoire du temps... et de Monbrina

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Une brève histoire du temps... et de Monbrina Empty Une brève histoire du temps... et de Monbrina

Message par Fatum Ven 12 Oct - 11:58


Histoire de Monbrina

L'on dit souvent que l'Histoire est écrite par les vainqueurs et au mépris des "peuples qui n'ont pas réussi" (Z. Herbert, Le Labyrinthe au bord de la mer). Si l'intervention des petites gens et des infâmes demeure bien souvent souterraine, il lui arrive de temps à autres d'exploser au grand jour. Ces lieux de jeu seront peut-être le terrain de tels événements ? A votre bon vouloir.

En attendant de voir le futur se dessiner, un petit demi-tour pour observer le passé sera sans doute l'occasion de vous plonger dans ce royaume et d'en saisir les tenants et aboutissants... pour mieux vous emparer de tous ces fils et les tisser ensuite ~


¤ Période antique ¤



Dans l'Antiquité, Monbrina est déjà un vaste royaume : il faudrait une quarantaine de journées de cheval sans pause pour le traverser de bout en bout et aller visiter les voisins. La prospérité de ce pays tient déjà quelque peu en dépendance les plus petits voisins, mais le commerce demeure bon et les échanges cordiaux. Parfois même amicaux et culturellement ouverts, quoique Monbrina sache bien déjà exporter ses us et coutumes. Toutefois, le pays a l'intelligence également d'assimiler des éléments des cultures voisines.

Les valeurs de l'aristocratie au pouvoir derrière son roi sont celles de la virtù, vibrantes d'un esprit soldatesque mais aussi d'une certaine rudesse. Un système de hiérarchie naturelle entre les êtres imprègne tous les esprits : les plus nombreux travaillent, sont faits pour cela ; les nobles et soldats les protègent, étant eux aussi destinés à cela. Chacun agit selon son essence, ce pour quoi on lui enseigne avoir été fait. Des croyances polythéistes, quelquefois animistes dans certains coins du pays, ont cours dans le peuple et les dirigeants savent bien s'en servir. Stoïcisme, travail, sens de la hiérarchie et devoir sont les plus grandes valeurs mises en avant. Un stoïcisme bien sûr régulièrement dévoyé et qui ne sert pour certains que de prétexte : bien des membres de la classe dirigeante ne se privent pas de luxe coulant parfois en profusion et d'une variété raffinée, inspirée de ce qui se fait chez certains voisins.


¤ Le Moyen Âge ¤



L'ère médiévale voit l'arrivée de la pensée chrétienne à Monbrina et dans son voisinage. C'est par les voyageurs, par des disciples et par le bas que s'est installée peu à peu cette religion – mais alors noyée au milieu des nombreuses autres déités en vogue dans les croyances populaires.
Un vrai bouleversement s'opère lentement : humilité, altruisme, dénuement sont valorisés mais, à la différence de l'austérité affichée par les Grands lors des siècles précédents, celle-ci s'accompagne maintenant de dangereuses lubies d'égalité de tous en Dieu. L'idée fait son bout de chemin. La charité vient également s'immiscer dans l'équation des valeurs, avec ce qu'elle peut avoir de meilleur... mais aussi de malsain (lorsque l'on achète avant tout son paradis, une bonne conscience et une belle réputation à coups d'obole – et lorsque pauvres, invalides, ou simplement autrui, ne sont que des faire-valoir).

La dynastie au pouvoir a bien compris ce qu'elle pouvait faire d'une telle nouvelle religion pour conserver l'assise solide de son trône. Sous le sceptre de ces rois, Monbrina se rapproche de la papauté. Les rois s'instaurent de droit divin, collaborent avec l’Église, et le peuple est vivement incité à accepter sa condition pour mieux gagner son bonheur dans la vie éternelle. D'autant que, affirme le pouvoir, le roi représente Dieu sur terre et veut le bien de tous. Mais plus encore : jamais la Bible et les Apôtres eux-mêmes n'ont ouvertement critiqué les hiérarchies sociales ou encore l'esclavage... L'égalité l'est devant Dieu. Nuance ~
On laisse par ailleurs les humbles se féliciter de leur pauvreté car, après tout, "le dernier sera le premier". A nouveau, bien que sous des discours différents de ceux de l'Antiquité, une très pratique carotte pour le maintien de l'ordre s'installe à l'insu de l'écrasante majorité des Monbriniens.

La classe dominante est partagée. Certains nobles sont véritablement sensibles au christianisme. D'autres, la plupart, se mettent au ton de la royauté et pratiquent la charité... pour les apparences mais sans jamais remettre en cause un système. Une dernière frange de l'aristocratie est fermement attachée aux valeurs antiques – et nostalgique. D'autres enfin – et l'Eglise avec eux – concilient à merveille la pensée chrétienne et l'idéologie antique, Bible, Aristote, pères de l'Eglise à l'appui. La hiérarchie naturelle est voulue par Dieu pour le bien de tous.


¤ Des rebondissements au XVIe siècle : Clément II ¤



L'an 1558 voit l'arrivée au trône d'un roi particulièrement pieux : le très chrétien Clément II. Il est hostile aux valeurs soldatesques encore bien inscrites dans sa noblesse et qui, au passage, pousse cette dernière à de perpétuels affrontements internes entre seigneurs... parfois même à viser la couronne. Au-delà de ces désagréments néanmoins, Clément II est persuadé de la nécessité d'un pouvoir centralisé, mais aussi d'une nécessaire attention au peuple. De vraies mesures pour le bien-être de tous sont entamées sous son règne.
Malheureusement, tout plein de bonnes intentions qu'il est, Clément II ne brille pas toujours par sa ruse, ni par son intelligence, et ne sait pas veiller à la véritable application de ses idéaux : bien des sous s'évadent illégalement et demeurent aux mains des plus riches ; plusieurs machinations d'ampleur vident les causses de Monbrina... et font croître la puissance des pays voisins. Clément II voulait l'égalité, mais faute de connaissances et de ruse suffisantes à canaliser les appétits voraces, le peuple ne voit pas toujours la couleur de l'argent qui lui est destiné. Or des voisins de Monbrina commencent à venir lui manger la laine sur le dos, car comment être un agneau dans un monde où l'homme est un loup pour l'homme ?

Le territoire monbrinien et ses ressources vont s’amenuisant. Beaucoup des plus humbles apprécient fort Clément II, dont ils récoltent tout de même quelques améliorations de leurs conditions et dont ils voient la véritable envie de bien faire pour eux. Illettrés et non informés, ils ne savent cependant pas grand-chose des malversations que ce roi trop bon n'arrive pas à endiguer. Quelques rares personnes lancent l'alerte mais sont des voix dans le désert, faute de personnes instruites pour les lire et les relayer, et tant les bêtises de ce roi sont une vraie gêne pour le pouvoir, qu'il s'agit de cacher - quand on n'en profite pas directement...
Une certaine partie des nobles est atterrée. Les uns, car ils considèrent cette décadence comme un pur et simple crachat au nez de toutes les valeurs et de toute la hiérarchie nécessaire au maintien systémique de l'ordre. Les autres, parce qu'ils sont dépités de voir un roi pourvu de si bonnes intentions... mais si en peine à les faire mettre en application. C'en est à devenir cynique et beaucoup prennent cette voie.


¤ La riposte : Gérald Der Ragascorn ¤



En 1578, un tragique attentat élimine Clément II et toute sa famille lors d'un bal. Le Royaume en est secoué jusques à ses racines, la terre tremble comme une cymbale et l'écho se propage dans les pays voisins. Une dynastie s'éteint, une autre doit s'installer au zénith immobile du pouvoir : cette dynastie est alors incarnée par Gérald Der Ragascorn, cousin de Clément II et plus proche parent encore en vie après la tuerie. La couronne lui revient de droit.
Une vigoureuse enquête, menée par le nouveau souverain, débusque en décembre 1578 les coupables de l'odieux attentat : des illuminés anti-royauté, démembrés à la chaîne en place publique sur une semaine entière. Justice est faite et partout on donne retentissement à la fermeté du bras nouvellement sacré et représentant de Dieu.
Fort soutenu par plusieurs couches de la noblesse, Gérald Der Ragascorn entend bien redonner à Monbrina sa grandeur perdue dans la houle du règne précédent. Le monarque est dès lors très suivi, y compris dans les classes populaires monbriniennes. Un sentiment de supériorité à reconquérir se cultive partout, via les arcanes du gouvernement et de l’Église désormais à son entier service. Tout opposé qu'est Der Ragascorn au feu Clément II, ce monarque puissant n'en est pas moins lui aussi fort croyant. Des démonstrations de sa piété bientôt ne manquent pas : elle imprègne le calendrier, instaure des rites, des fêtes et démonstrations ponctuelles de charité qui ont le bon goût de fédérer.

Gérald Der Ragascorn règne d'une main de fer. Il centralise le pouvoir, contrôle tout, et a l'intelligence de ne pas éteindre pour autant les désirs soldatesques que beaucoup de ses nobles ont conservé. Cependant, ces envies d'héroïsme et de virtù sont désormais tournées vers des ennemis extérieurs : c'est dans une série de conquêtes que le souverain de Monbrina s'engage. Après avoir permis, par bien des mesures, à Monbrina de reconquérir l'argent et les ressources perdues, le roi peut se consacrer à la guerre sans crainte d'une défaite. Son raisonnement est alors simple : "Dieu, le Dieu unique, ne peut avoir sur terre des représentants qui s'affrontent en la personne de plusieurs rois. Il doit bien y en avoir un dont la raison est la plus divine et supérieure. Que le destin nous montre duquel il s'agit." Flatteurs d'applaudir, et Monbrina de partir affronter ses voisins.

En dix-sept ans, le royaume de Monbrina est devenu un empire : il a aspiré successivement ses voisins -- les royaumes de Hô-Yo, de Lôdmé, de Zakros, d'Iswyliz et tout récemment de Mornoy, qui sont devenus ses colonies. Plus encore, le gouvernement de Gérald Der Ragscorn a remis au goût du jour la pratique de l'esclavage, là encore ouvertement justifiée avec les textes d'Aristote, de Platon, ou encore certaines citations de la Bible bien choisies ~ Même les peuples pourtant chrétiens des colonies n'y échappent pas : "ils sont dans la faiblesse, l'erreur, la mauvaise pratique de la foi", assure-t-on : "pour leur bien, nous sommes en droit de les dominer dans une juste hiérarchie." Des milliers d'esclaves arrivent à Monbrina, au milieu d'une cohorte d'or, de minerais et de ressources ponctionnées aux colonies.

En proie aux rares informateurs auxquels le peuple a accès, les humbles dans leur grande majorité estiment que cette politique est menée "dans le bien de tous, chacun à son échelon -- et pour la félicité même des peuples conquis par la terre civilisatrice de Monbrina". Enfin, le Paradis et le bonheur commun sont de pratiques outils pour faire accepter aux Monbriniens du Tiers-Etat de réguliers lourds impôts de guerre, dont paraît-il ils récolteront bientôt les fruits ruisselants.
Dans le secret de son palais, Gérald Der Ragascorn est fasciné par les « phénomènes humains », les fous, les personnes handicapées, qu'il fait venir régulièrement et collectionne. Cela n'est pas du goût de tous dans l'entourage du roi, mais ce dernier estime que l'individu hors-normes est une énigme à sa hauteur, un mystère qu'il doit percer ou au moins mettre de son côté. Avoir Dieu ou Diable auprès de lui, à travers les personnes atypiques... le monarque juge ce point essentiel.


~ Cy commence votre aventure. Nous sommes en 1597 ~



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