Le Deal du moment : -40%
Tefal Ingenio Emotion – Batterie de cuisine 10 ...
Voir le deal
59.99 €

Rps flashbacks | 1594 — 1597 | Peut-être une histoire d'amour

Page 1 sur 3 1, 2, 3  Suivant

Aller en bas

Rps flashbacks | 1594 — 1597 | Peut-être une histoire d'amour Empty Rps flashbacks | 1594 — 1597 | Peut-être une histoire d'amour

Message par Alduis de Fromart Dim 22 Nov - 22:25

Le 14 octobre 1594
_______


La bataille avait eu lieu la veille. Et s’il n’en avait pas résulté tant de blessés et que les plaies encore fraîches n’étaient pas là pour le rappeler, il aurait été difficile d’y croire. Lui-même avait tendance à oublier les quelques égratignures que lui avaient laissé les lames adverses, et c'étaient les picotements entraînés par ses mouvements qui les faisaient revenir à son bon souvenir.

Mais Alduis avait déjà suffisamment à faire avec tous ceux qu’il avait déjà sans avoir besoin de repenser à quelques entailles superficielles. Il avait de toute manière l’esprit occupé sur autre chose. Ou plus exactement, sur d’autres personnes.

Les soldats, un peu plus loin, qui s’amusaient, qui riaient, comme si de rien n’était. Parce qu’un militaire savait pertinemment que sa vie pouvait s’arrêter à tout moment, parce que chacun avait conscience qu’il avait eu plus de chance que leurs comparses morts au combat, le moindre moment de repos qui s’offrait devenait sujet à plaisanterie. Il lui semblait regarder un autre monde derrière une fenêtre fermée. Un monde dont il serait à tout jamais privé.

Alduis les observait, assis à l’écart du plus gros du groupe, et ses yeux s’attardaient bien malgré lui sur les torses dénudés et les peaux couturées de cicatrices qui se pressaient là.

Il aurait aimé pouvoir ignorer la réponse de son corps quand il se surprenait à les regarder, eux et leurs muscles. Il aurait aimé pouvoir détourner les yeux et se concentrer plutôt sur ses couteaux qu’il aiguisait - avec plus ou moins d’efficacité - car un rire finissait toujours par faire frémir sa peau, à son plus grand désarroi. Et plus il s’en rendait compte, plus il baissait les yeux et resserraient les doigts autour de ses armes.

Mais c’était plus fort que lui, et il finissait invariablement par relever les yeux. Et par se perdre dans les assauts du désir. Cette fois-ci, quand il leva la tête, il tomba face à un regard, là-bas. Un regard brun, qu'il avait déjà croisé quelques fois dans les jours précédents.

Des yeux qui appartenaient à un jeune homme qui se trouvait avec les autres, dans cet autre monde inaccessible. Et pourtant, son regard venait de créer une infime parcelle entre lui et les soldats. Alduis avala sa salive, sans le quitter des yeux.

Soudain, sa lame dérapa et ouvrit une entaille - plutôt profonde - sur sa paume gauche, le ramenant dans le présent brutalement. Aussitôt, Alduis pesta, furieux contre lui-même d’être aussi déconcentré et rompit cet étrange instant qui s’était installé, par ce simple échange de regards.

Il se serait tapé la tête contre un mur pour se faire sortir du crâne les images et les pensées qui y dansaient, seulement, il n’y avait pas de mur à l’horizon.

Il soupira brusquement et se pencha en avant, appuya ses coudes sur ses genoux et se prenant la tête dans les mains.

Qu’est-ce qui ne tourne pas rond, chez toi, bon sang ?
Tu ne pourrais pas être tout le monde ?
Tu ne pourrais pas être normal ?
Alduis de Fromart
Alduis de Fromart
Aristocratie

Fiche perso : Fiche.
Liens et RPs : Chronologie.
Bonus Dé : 5
Multi-comptes ? : Sylvère d'Aiguemorte / Victor Millard
Messages : 777
Date d'inscription : 05/05/2020

Revenir en haut Aller en bas

Rps flashbacks | 1594 — 1597 | Peut-être une histoire d'amour Empty Re: Rps flashbacks | 1594 — 1597 | Peut-être une histoire d'amour

Message par Éléonore de Fromart Lun 23 Nov - 23:28

Rps flashbacks | 1594 — 1597 | Peut-être une histoire d'amour Ariste13
Ariste de Tianidre, 23 ans

Ariste s’esclaffa. Le trait d’esprit était balourd, certes, mais il avait appris à s’en contenter. Autant rire tant que l’occasion s’en présentait. La vie pouvait se voir furieusement raccourcie, par ici… La bataille de la veille n’avait pas manqué de la rappeler.

Il laissa vaguer son regard. Il devait faire attention à ce qui l’accrochait. S’assurer que ses camarades ne remarquent pas ses penchants. Mais prendre trop de précautions était une vaine entreprise : vouloir dissimuler une chose  à tout prix était le meilleur moyen de l’exposer au grand jour. Il suffisait de rester naturel et de moduler le risque.

Tout n’était jamais qu’une affaire de risque. Des risques qui en valaient la peine -- il eut un sourire niais en songeant à Gabriel ; ils n’étaient certes pas faits l’un pour l’autre, mais cette relation lui avait permis de s’accepter et de gagner un ami cher : il n’y avait rien à regretter -- et d’autres dont il valait mieux s’abstenir.

Ariste, toutefois, aimait le risque. Flirter avec l’éventualité d’être démasqué permettait d’alléger son secret… A condition que le risque en vaille la peine. Un péril gratuit n’avait guère de saveur.

Laisser son regard de temps à autre était un risque équilibré. Les gens -- même les soldats -- voyaient ce qu’ils voulaient voir. Ils se plaisaient à voir dans ses égarements des rêveries sur la belle dame qui l’attendait chez lui. Ils le charriaient, parfois. Souvent. A quoi bon les détromper ?

A l’écart du groupe, il y avait de quoi retenir son attention. Un homme visiblement aussi distrait que lui… ce qui n’était guère judicieux lorsque l’on jouait avec des lames.

Ce n’était pas la première fois qu’il le regardait, mais c’était la veille qu’il s’était démarqué. Le voir sur le champs de bataille avait attisé son intérêt. Ariste n’était pas facilement impressionnable, mais cette fois, il avait été stupéfié. Il y avait, dans son style de combat, quelque chose de fascinant… Nulle extravagance, non, ce n’était pas cela. C’était beaucoup plus intéressant que cela. Et envoûtant, au point que le brun avait failli se laisser surprendre par un ennemi.

Se laisser déconcentrer en pleine bataille était un péril gratuit : il s’était ressaisi, morigéné pour son erreur. On ne l’y reprendrait plus ! Mais désormais, à l’écart du danger, Ariste n’avait plus rien d’assez urgent pour se retenir.

Plus rien de dangereux, sinon une certitude : ils avaient un point commun. Il ne pensait pas à l’engagement militaire. Ariste n’avait rien manqué de son manège. Laisser son regard caresser leurs corps, puis revenir sur ses couteaux. Il se maudissait, Ariste en était certain. Peut-être aurait-il dû se détester, lui aussi ? Ses désirs n’étaient pas naturels… Pas du tout…

Ce qui n’est pas naturel, c’est de se laisser souffrir. Si c’est que tu ressens et que cela ne nuit à personne, pourquoi ne pas l’accepter ? Ariste, pose cette lame.

Gabriel avait trouvé les mots. Gabriel lui avait ouvert les yeux. Gabriel l’avait sauvé.

Tu es parfait, Ariste. Si c’est vraiment ce que tu es, alors, c’est qu’il n’y a rien de mal à cela. Mais ne t’avises plus jamais de me cacher une chose pareille ! Plus jamais !

Eléonore… Il n’aurait pas imaginé que quiconque puisse lui manquer à ce point. Mais il fallait qu’il parte. Qu’il s’éloigne d’elle. Qu’il lui laisse de l’espace pour qu’elle se détache de lui. Il s’en voulait de l’avoir laissée devenir à ce point dépendante de lui. Il s’en voulait qu’elle ne puisse être elle-même qu’avec lui et se soit fermée au monde entier. Peut-être aurait-il dû cesser de lui écrire ?

Il ramena son regard vers l’homme qui aiguisait toujours ses armes. Voilà une préoccupation bien moins pernicieuse. Ses mèches blondes. Si blondes… Il détailla son visage. Cette curieuse cicatrice qui le barrait. Il tenta de distinguer la couleur de ses yeux. Quelle guigne ! Pourquoi fallait-il toujours qu’il s’attarde sur leurs yeux… Il savait, pourtant, que c’était la meilleure manière de se faire repérer : on ne peut pas le nier, lorsqu’une personne surprend votre regard planté dans le sien… L’avantage demeurait toutefois que croiser le regard de quelqu’un était le moins suspect.

Un contact visuel, c’était quelque chose de normal. Quelque chose que personne ne pouvait décemment critiquer.

Bleus. Ils étaient bleus. Ariste frissonna. Puis, plus rien. Le regard lui avait échappé. Instinctivement, il chercha la source de cette rupture si brutale. Et bien qu’il n’en vit rien, elle n’était pas tellement mystérieuse : c’était ce qui arrivait lorsque l’on jouait avec des tranchants.

Il regarda l’homme se prendre la tête dans les mains. Quelque chose lui soufflait de rester bien tranquillement assis. Mais il n’en avait aucune envie. Risque mesuré. Il se leva.

--- Et regardez qui retourne écrire à sa dame !

--- Tu es certain de n’en avoir qu’une ?

Ariste fit mine de réfléchir. Il sourit. S’ils savaient qu’il n’entretenait avec sa précieuse correspondante qu’une relation fraternelle… Il hocha doucement la tête, “peut-être”, laissait-il comprendre. Après tout, il écrivait aussi à sa mère.

Il les abandonna à leurs rires et aux plaisanteries grivoises qu’ils lançaient légèrement trop haut. Les gens voyaient ce qu’ils voulaient voir. Ils voulaient qu’Ariste parte écrire, soit, c’est ce dont ils se souviendraient. Pourtant, le noble ne fit pas un pas de côté pour renforcer leur croyance. Ce n’était pas nécessaire.

Il franchit la distance rapidement, sans l'ombre d'une hésitation. Hésiter, c'était suspect.

--- Il est fou de voir combien des entailles superficielles blessent parfois l’orgueil, commenta-t-il. Vous devriez vous méfier de ces choses-là, ça coupe.

Ariste esquissa un sourire pour lui-même. Il avait manqué de se faire tuer. Il s’en tirait avec une trace horrible le long des côtes. Une blessure à l’orgueil, cela aussi. Ils étaient quittes.

--- Vous ne m’en voulez pas, j’espère ? s’enquit-il tout à fait sincèrement.
Éléonore de Fromart
Éléonore de Fromart
Aristocratie

Fiche perso : Fiche & PNJ
Liens et RPs : Journal
Bonus Dé : 5
Multi-comptes ? : Lucinde Tiéran / Boréalion / Démétrius d'Aussevielle
Messages : 762
Date d'inscription : 18/10/2020

Revenir en haut Aller en bas

Rps flashbacks | 1594 — 1597 | Peut-être une histoire d'amour Empty Re: Rps flashbacks | 1594 — 1597 | Peut-être une histoire d'amour

Message par Alduis de Fromart Lun 30 Nov - 7:58

- A 25 ans -
__________

Alduis s’était coupé. Avec sa propre dague. En l’aiguisant. Tout cela parce qu’il était parfaitement incapable de rester concentrer deux secondes avec les soldats dans son champ de vision. Idiot. Il les aimait sans même les connaître, juste en se perdant le long de leurs muscles, en se disant que - peut-être - il aurait pu glisser sa main contre leur peau et sentir la vie pulser dans leurs veines.

Il aurait aimé. Au fond de lui. Il ne pouvait pas nier le désir qui pointait. Mais il savait que la plupart d’entre eux avaient plus d’accointance avec les poitrines. Tout comme il savait qu’il n’aurait jamais dû penser à de telles choses.

Il n’aurait pas dû, mais il le faisait tout de même. Et par-dessus tout, il ne pouvait s’en empêcher, malgré ses efforts. Il n’arrivait même pas à décider s’il s’en désespérait ou s’il avait fini par se résigner. Un mélange des deux, certainement.

Toujours était-il que ce regard-là, qu’il ne croisait pas pour la première fois mais qui s’était arrêté au fond de ses yeux plus longuement cette fois-ci, ne faisait pas exception à la règle. Il y avait quelque chose de brillant, dans ces prunelles, qui l’attirait, comme les insectes sont attirés par la lumière. Insectes qui finissaient par se brûler en approchant trop près des flammes.

C’était cette image qu’il avait en tête quand le jeune homme vint dans sa direction. Qui était l’insecte et qui était la flamme mortelle - mais malgré tout attirante ? Il n’aurait su dire. Ils étaient les deux à la fois. Parce qu’Alduis devinait une étrange résonnance en lui, comme s’ils se ressemblaient à l’intérieur, sans totalement réussir à mettre des mots dessus.

A l’armée, quand on vivait au milieu d’hommes, on apprenait à reconnaître ceux qui ne représentaient aucun danger. Ariste - c’était son prénom, il avait encore entendu quelqu’un l’appeler ainsi la veille - venant vers lui, n’en représentait pas.

Il progressait vers lui sans hésitation. Pour ne pas attirer outre mesure l’attention des autres. Et pourtant, son attitude se démarquait malgré tout. Il n’était pas le premier à se couper accidentellement en aiguisant sa dague. Il ne serait pas le dernier non plus. D’ailleurs, personne ne s’inquiétait, personne ne se déplaçait… mais ce jeune homme-là, si. Et cela revêtait une signification toute particulière à ses yeux. D'autant plus après ce coup d'oeil échangé.

Avant que l’autre n’arrive à son niveau, Alduis rangea ses doutes au fond de lui. Il les enferma quelque part sous la surface. Bien sûr, il les sentait toujours gratter à la porte de sa conscience, mais le jeune homme qui s’approchait suffisait à faire voler une partie de ses réserves. Il l’accueillit avec un sourire un brin moqueur - et un peu, sous la surface, pour qui savait déchiffrer, charmeur aussi.

Ariste s'arrêta en face de lui. Alduis resta assis, les coudes appuyés sur ses genoux, ses yeux bleus plongés au fond des siens, tandis qu'il répondait en soupesant sa dague machinalement. Sa paume brûlait un peu, mais il ne s'en souciait déjà plus. Il avait plus intéressant, bien plus intéressant, que de se soucier d'une paume égratignée.

Alduis n'aurait pas été vers lui de lui-même. Mais puisqu'il était là, juste en face, il n'allait pas le repousser, non ?

- Vous ne m'en voulez pas j'espère ?

Lui en vouloir pourquoi ? Alduis n'y voyait aucune raison qui aurait pu le justifier. Bien loin de diminuer, son sourire s'agrandit quelque peu, alors qu'il répondait :

- Ou bien certaines entailles peuvent être la confirmation du courage. Tant qu'on saigne, c'est qu'on est vivant, n'est-ce pas ? C'est le Capitaine Soffrey de Rochencourt qui le disait.
Alduis de Fromart
Alduis de Fromart
Aristocratie

Fiche perso : Fiche.
Liens et RPs : Chronologie.
Bonus Dé : 5
Multi-comptes ? : Sylvère d'Aiguemorte / Victor Millard
Messages : 777
Date d'inscription : 05/05/2020

Revenir en haut Aller en bas

Rps flashbacks | 1594 — 1597 | Peut-être une histoire d'amour Empty Re: Rps flashbacks | 1594 — 1597 | Peut-être une histoire d'amour

Message par Éléonore de Fromart Mer 2 Déc - 10:44

Rps flashbacks | 1594 — 1597 | Peut-être une histoire d'amour Ariste13
Ariste de Tianidre, 23 ans

En pressentant son arrivée, l'homme avait relevé la tête. S'il restait le moindre doute sur leur fameux – leur honteux, leur méprisable – point commun, il vola en éclat face au sourire qu'il arborait. Ses lèvres se moquaient, mais ses yeux, eux, l'aggripaient. Cela ne trompait pas.

Ariste se planta à un mètre à peine de lui. Mais lui aussi, son regard brillait. De quoi, exactement ? De satisfaction ? De désir ? De curiosité ? De complicité ? Il ne savait fichtrement pas ce qu'il transmettait.

Plongé ainsi dans ses yeux bleus, il laissa son esprit se noyer dans des projets fort réprouvés. Même rien que d'approcher sa main... Il demeura droit, imperturbable, mais un observateur avisé aurait pu remarquer la légère tension qui passait dans ses muscles.

Si cela ne nuit à personne, quel mal y a-t-il à cela ?

Une très brève interrogations troubla ce regard si bleu. Une fraction de seconde à peine. Pourquoi ? Ariste lui-même se le demandait. Lui en vouloir d'interrompre ses malédictions personnelles ? De lui rappeler quel genre d'homme il était et la honte qu'il devait en ressentir ? De prendre des risques pour eux deux en même temps ? De se payer sa tête ? Ariste avait su pourquoi il le demandait avant de le faire, mais cela lui échappait désormais. Tant pis, cela n'avait pas excessivement d'importance.

Le balafré éluda, répondant plutôt à ses paroles précédentes. Bien, comme il voudrait.

Oui, comme il voudrait…

— Il avait probablement raison, concéda Ariste malgré les contre-exemples intempestifs qui s'imposaient. Mais pour cette fois… C'est vrai qu'il faut un sacré courage pour regarder par là en sachant comment tout ça pourrait finir.

Et s'il l'avait pensée en plaisanterie, sa phrase sonna curieusement vrai.

— Ariste de Tianidre, se présenta-t-il soudain.

Lui-même était persuadé d'avoir entendu plusieurs fois le nom de son interlocuteur, mais pour l'instant, il lui était impossible de retomber dessus, et cela l'agaçait au plus haut point. Et quand bien même s'en serait-il souvenu, il préférait les présentations franches aux extraits de réputation.

Ariste ? Rien que ça ?

C'était ce que lui avait demandé Gabriel. Rien que ça. Un an plus tard, quand il avait rencontré Éléonore, il s'était mis à le surnommer "le Bien nommé". Il se demanda s'il continua de parler de lui ainsi. Si Éléonore était toujours aussi proche de lui qu'elle le prétendait dans ses lettres. Si Éléonore supportait aussi bien son absence qu'ils s'efforçaient de le prétendre.

Mais pour l'instant, il avait de quoi se changer les idées. Tant mieux.
Éléonore de Fromart
Éléonore de Fromart
Aristocratie

Fiche perso : Fiche & PNJ
Liens et RPs : Journal
Bonus Dé : 5
Multi-comptes ? : Lucinde Tiéran / Boréalion / Démétrius d'Aussevielle
Messages : 762
Date d'inscription : 18/10/2020

Revenir en haut Aller en bas

Rps flashbacks | 1594 — 1597 | Peut-être une histoire d'amour Empty Re: Rps flashbacks | 1594 — 1597 | Peut-être une histoire d'amour

Message par Alduis de Fromart Mer 2 Déc - 17:40

- A 25 ans -
__________

Il y avait des choses, parfois, que l’on ne pouvait pas changer. Des choses avec lesquelles il fallait composer, malgré toute la résistance que l’on essayait de mettre en place pour compenser. Et c’était le cas de ces faiblesses.

Il aimait désespérément les hommes. Leurs muscles, leurs sourires, leurs voix graves faisaient vriller son estomac plus que ne pourrait jamais le faire une femme. Il se serait damné pour pouvoir les toucher… mais à en croire les bûchers sur la place publique, il l’était déjà. C’était dommage. Cela lui tira un sourire terriblement sombre, mêlé d’ironie.

Qu’en savaient-ils, de ce qu’il se passait en lui ? Comment pouvaient-ils imaginer ce qu’il ressentait ? Il n’avait pas choisi. Personne ne lui avait demandé son avis.

Personne ne leur avait demandé leurs avis. Ariste et lui. Ils étaient pareils. Leurs regards brillaient de la même lueur. Comment la définir ? Il n’en savait rien. Mais c’était lumineux, c’était chaud. C’était même brûlant au creux de son ventre. Et ce n’était pas désagréable, loin de là. Même l’infime crispation commune dans leurs muscles, celle qui témoignait de leurs passions enfouies, avait quelque chose de grisant, au fond.

Quitte à être damnés par un Dieu imaginaire, alors autant s’amuser un peu quand une occasion se présentait. Après tout, elles n’étaient pas assez nombreuses pour les repousser quand elles se présentaient. Et il prenait cette lueur au fond des yeux bruns comme une porte ouverte. Comme une invitation à entrer et à continuer.

Et Alduis n’était pas le genre à se faire prier.

- Bien sûr qu’il avait raison, répondit-il avec toujours le même sourire, un peu provocant, au bord des lèvres.

Quant à ce qu’il dit ensuite… cela sonnait comme une plaisanterie, presque une moquerie. Mais pas tout à fait. Il demeurait néanmoins un air sérieux sous-jacent qu’il percevait parfaitement. Alduis aurait pu le comprendre de tellement de manières différentes.

Regarder par là, regarder vers eux, était dangereux. Dans tous les sens du terme. Car alors, il était facile pour la lame de dévier et de vous entamer la paume. Aussi facile qu’il ne l’était pour votre esprit d’en faire de même, et de vous ramener vers quelques images malvenues.

Oh oui, tout cela pouvait très mal finir - et pire, tout cela allait mal finir - ils le savaient tous les deux. C’était ainsi sur le front. C’était ainsi quand on préférait glisser ses doigts contre des peaux couturées de cicatrices.

Et s’ils avaient été prudents, ils s’en seraient retournés tous les deux immédiatement. Fallait-il du courage, pour être déraisonnable ? Il n’en était pas tout à fait sûr. Mais il en fallait, pour résister aux vives tentations.

Pour toute réponse, Alduis laissait flotter son sourire sur ses lèvres, laissa le jeune homme se présenter, quand bien même il connaissait déjà la réponse. Ariste de Tianidre. Il eut un hochement de tête.

C’était à son tour de se présenter.

- Alduis. Alduis de Fromart.

Il fit une pause, se pencha imperceptiblement en avant et ajouta, presque comme un secret, et la lueur ne s’était pas éteinte au fond de ses yeux :

- Tu ne trouves pas ça dangereux, d’être là ?

D’être là à me parler.
Devant tout le monde.
Alduis de Fromart
Alduis de Fromart
Aristocratie

Fiche perso : Fiche.
Liens et RPs : Chronologie.
Bonus Dé : 5
Multi-comptes ? : Sylvère d'Aiguemorte / Victor Millard
Messages : 777
Date d'inscription : 05/05/2020

Revenir en haut Aller en bas

Rps flashbacks | 1594 — 1597 | Peut-être une histoire d'amour Empty Re: Rps flashbacks | 1594 — 1597 | Peut-être une histoire d'amour

Message par Éléonore de Fromart Ven 4 Déc - 22:07

Rps flashbacks | 1594 — 1597 | Peut-être une histoire d'amour Ariste13
Ariste de Tianidre, 23 ans

Alduis de Fromart ! Oui ! C’était cela. Ariste était seulement déçu que le nom ne lui soit pas revenu avant que son porteur ne l’annonce. Jusqu’à la dernière seconde, il l’avait eu sur le bout de la langue, persuadé de pouvoir le ramener à ses souvenirs. Tant pis.

Il savourait le sourire sur les lèvres de son interlocuteur. Le sourire qui lui prouvait -- s’il y avait le moindre doute à ôter -- qu’il avait eu raison sur son compte. Tout comme la lueur qui ne quittait pas son regard.

— Tu ne trouves pas ça dangereux, d’être là ?

Tutoiement. D’accord. Mais alors, il en ferait autant. Plus gradé ou non, cela n’avait pas grande importance. C’était l’homme qui parlait avant le militaire. En tout cas, c’était à l’homme qu’Ariste s’adressait. Et si la réciprocité ne lui convenait pas, ils n’avaient même pas besoin de poursuivre cette conversation.

Merci, Papa, de m’avoir appris ce qu’était le respect. Pardonne-moi, Papa, de me battre malgré tes opinions. Comprends-moi, Papa, même si je ne peux pas t’avouer mes tares. Même si je ne peux rien te dire, parce que je ne saurais supporter ton regard.

— On ne s’engage pas dans l’armée pour fuir le danger.

Et on assumait ses choix. S’il s’était écarté du groupe, c’était en connaissance de cause. Sachant ce qu’il risquait. En sachant aussi que le risque était mesuré. Oui, c’était dangereux. C’était d’autant plus dangereux qu’on voulait que cela le devienne. Qu’on ne pouvait pas empêcher les choses de le devenir. Délicieusement dangereux.

Mais il suffisait de paraître naturel. Discuter, cela n'avait rien de mal.
Éléonore de Fromart
Éléonore de Fromart
Aristocratie

Fiche perso : Fiche & PNJ
Liens et RPs : Journal
Bonus Dé : 5
Multi-comptes ? : Lucinde Tiéran / Boréalion / Démétrius d'Aussevielle
Messages : 762
Date d'inscription : 18/10/2020

Revenir en haut Aller en bas

Rps flashbacks | 1594 — 1597 | Peut-être une histoire d'amour Empty Re: Rps flashbacks | 1594 — 1597 | Peut-être une histoire d'amour

Message par Alduis de Fromart Sam 5 Déc - 15:43

- A 25 ans -
_________

Alduis l’avait tutoyé sans y penser. Parce qu’à l’armée, c’était ainsi. Il parlait à son égal. Il parlait à un homme qui avait affronté la mort. Qu’importe son âge, son rang et le nombre d’années depuis lequel il était dans l’armée. Ils étaient militaires, ils avaient combattu plusieurs fois sur le même front, et cela suffisait pour les mettre sur un pied d’égalité. La guerre séparait peut-être les hommes, mais elle rapprochait les soldats entre eux.

Mais si Alduis l’avait tutoyé, c’était aussi parce qu’il n’y avait à ses yeux que deux personnes qui méritaient d’être vouvoyées.

La première était son père. Il n’avait jamais compris comment Bérénice pouvait parvenir à se montrer si familière avec lui. On aurait dit qu’elle n’avait pas peur de lui. Alduis avait beau avoir vingt-cinq ans à ce jour, il ressentait toujours ce mélange de crainte et d’espoir à l’égard de Coldris, qu’il n’aurait su expliquer. Il avait toujours ce besoin viscéral de le rendre fier, de discerner dans ses yeux cette lueur tant attendue qui prouverait qu’il était satisfait.

La seconde était le capitaine de Rochencourt. Il avait beau être mort depuis près de six ans, Alduis était convaincu que personne ne méritait davantage de respect que lui. Il était droit, loyal et honorable. Personne ne pouvait dégager une telle force. Alduis avait fait de cet homme son modèle, cette figure idéalisée, comme un exemple à suivre.

- On ne s’engage pas dans l’armée pour fuir le danger.

Certes non. Ni pour fuir la mort, d’ailleurs. C’était le quotidien des militaires et chacun savait pertinemment ce qu’il risquait en se trouvant ici, volontairement. Mais à nouveau, sa phrase avait un double-sens, et Alduis le percevait très bien. Quand on était comme eux, le danger ne se situait pas seulement dans les lames ennemies. Il était là, partout autour d’eux, dans chaque muscle sur lesquels ils posaient les yeux, qui pouvait dénoncer à tout moment leur nature.

Alduis avait appris à le cacher au fond de lui, à contrôler au moins en partie ce feu continu qui lui dévorait les entrailles. S’il avait voulu fuir ce danger-là, il serait resté à Braktenn, au milieu des jeunes femmes, il aurait couru les bordels. Mais bien qu’il aurait aimé l’oublier, il n’avait pas tant envie que cela de changer.

Il remarqua simplement, en guise de répondre, avec un sourire équivoque :

- On ne fuit pas le danger en s’engageant dans l’armée… mais le mariage, si.

Plus Alduis passerait de temps sur le front, moins son père aurait l’occasion de lui trouver une femme - et ce n’était pas un calcul qu’il faisait au hasard. Ce sursis était pas loin de lui déplaire, après tout. Parce que femme signifierait lit. Et que lit sonnerait comme héritier.

Si un jour, un mauvais coup le fauchait, il ne pourrait jamais se marier. Quel dommage ce serait, fit une voix ironique dans sa voix. Il ajouta à l’intention de Ariste d’un air complice :

- Alors je dis qu’ils... - (il désigna les soldats un peu plus loin, pour revenir vers lui ensuite.) - ... se trompent, et que ce n’est pas à ta promise que tu écris avec tant d'assiduité.
Alduis de Fromart
Alduis de Fromart
Aristocratie

Fiche perso : Fiche.
Liens et RPs : Chronologie.
Bonus Dé : 5
Multi-comptes ? : Sylvère d'Aiguemorte / Victor Millard
Messages : 777
Date d'inscription : 05/05/2020

Revenir en haut Aller en bas

Rps flashbacks | 1594 — 1597 | Peut-être une histoire d'amour Empty Re: Rps flashbacks | 1594 — 1597 | Peut-être une histoire d'amour

Message par Éléonore de Fromart Sam 5 Déc - 16:48

Rps flashbacks | 1594 — 1597 | Peut-être une histoire d'amour Ariste13
Ariste de Tianidre, 23 ans

— On ne fuit pas le danger en s’engageant dans l’armée… mais le mariage, si.

La remarque tira un franc sourire à Ariste. Un mariage. Quelle plaie ! N’aurait-il pas pu avoir un frère aîné pour assumer tout ça ? Il aurait alors pu se défiler. Son père aurait adhéré à l’excuse qu’était le désir de se marier par amour… Du moins tant qu’il ignorait que ce grand amour ne serait jamais quelqu’un avec qui il serait possible de se marier. Il aurait fait sa vie, voilà tout. Aimant à l’abri des regard, sans que personne n’ait besoin d’y trouver à redire.

Mais il se retrouvait avec d’agaçantes prétendantes sur les bras. C’était fou de constater combien son père pouvait se montrer social quand il s’agissait de lui rendre la vie impossible.

Qu’a-t-elle de moins que la jolie colombe que tu es parti retrouver hier ?

Cette question, Eineld l’avait posée devant Eléonore et Gabriel, à table, un soir. Comment avaient-ils pu retenir leur fou rire, tous les trois ? Combien de fois avait-on ensuite évoqué cette jolie colombe ? Entre Gabriel qui faisait mine d’être jaloux de ne pas avoir eu son propre surnom et Eléonore leur en inventait des milliers, tous plus ridicules les uns que les autres, il avait été servi.

Gabriel… Si le comte venait à apprendre comment son fils avait commencé à le fréquenter, le garderait-il sous son aile ? C’était cela qui inquiétait le plus Ariste dans l’éventualité que son père sache un jour ce qu’il était… A son enfant, il pardonnerait, mais à celui qui l’avait détourné d’une attitude droite, qu’il avait aidé et qui continuait malgré tout de lui mentir… Comprendrait-il que Gabriel n’était pas responsable de ce qu’il était mais lui avait seulement permis de l’accepter ?

Pardonne-moi, Papa, mais tu ne peux pas me comprendre. Il n’y a que les gens comme moi qui comprennent. Et Eléonore. Parce qu’Eléonore est parfaite.

Et si Eléonore n’avait pas pu comprendre, si Eléonore l’avait méprisé pour ses préférences, tout le soutien de Gabriel se serait révélé vain. Il n’aurait jamais pu vivre avec. Il aurait lutté contre lui-même avec toute l’ardeur du monde pour ne pas la décevoir. Il serait mort cent fois pour elle. Il aurait traversé n’importe quelle épreuve pour elle. Il se serait parjuré pour elle, si cela s’était révélé nécessaire.

Il n’eut même pas le temps de trouver une réplique que le blond poursuivait déjà. Il fut assez surpris.

— Elle est bien plus que ma promise, admit Ariste. Elle est la seule femme que j’aime. Et je l’aime plus que je ne pourrai jamais aimer quiconque d’autre.

Il sourit. Son Eléonore. Rien n’aurait pu les séparer. Pas même une guerre, pas même des mœurs incomprises, pas même un amant fou qui s’était tué en comprenant que toujours, il la choisirait elle.

— Et si un jour elle se marie, son époux n’aura qu’à bien se tenir parce que s’il venait à la faire souffrir de quelque manière que ce soit, il n’en réchapperait pas, compléta-t-il.

Il avait beau parler ici d’un ton léger, presque plaisantin, il n’en était pas moins sérieux. Le seul qui s’en était pris à elle et qui pouvait encore survivre en sa présence était Gabriel. Parce que ce n’était que le réflexe d’un homme surprit dans l’interdit… Parce que cette histoire-là était différente et s’était bien terminée. L’exception qui confirmait la règle.
Éléonore de Fromart
Éléonore de Fromart
Aristocratie

Fiche perso : Fiche & PNJ
Liens et RPs : Journal
Bonus Dé : 5
Multi-comptes ? : Lucinde Tiéran / Boréalion / Démétrius d'Aussevielle
Messages : 762
Date d'inscription : 18/10/2020

Revenir en haut Aller en bas

Rps flashbacks | 1594 — 1597 | Peut-être une histoire d'amour Empty Re: Rps flashbacks | 1594 — 1597 | Peut-être une histoire d'amour

Message par Alduis de Fromart Sam 5 Déc - 18:30

- A 25 ans -
_______

Le mariage.
Avoir une femme. Avoir des enfants.
Cette corvée.

Alors oui, tant qu’Alduis pouvait y échapper, quitte à courir les champs de bataille et à finir peut-être par y laisser la vie, il le faisait volontiers. Rien ne lui apparaissait plus désagréable que cette perspective. Il ne pourrait pas y échapper éternellement, pourtant, il en avait conscience. Un jour, la sentence tomberait.

Quant à la femme qu’on lui assignerait alors… il s’en fichait pas mal. A ses yeux, elles se ressemblaient toutes. Il ne pourrait jamais en aimer une seule.

Il y en avait une seule qui trouvait grâce à ses yeux, et c’était sa sœur. Sa merveilleuse sœur. Et d’instinct, comme il avait compris que quelques envies communes les liaient, il comprenait aussi que cette soi-disante promise n’avait rien de la dulcinée qu’imaginaient les autres. C’était un tout autre type de relation.

Bérénice était toujours belle, quoi qu’il arrive. Elle aurait pu s’habiller de haillons qu’elle aurait encore possédé cette délicatesse qui la caractérisait.
Elle était toujours heureuse. Combien de fois par jour riait-elle, de son rire cristallin qui ne pouvait que faire sourire le plus bourru des officiers ?
Elle était toujours précautionneuse. Elle écrivait bien, parlait bien, chantait bien, dansait bien, dessinait bien. Tout ce qu’elle essayait, elle le réussissait. Rien ne lui résistait jamais.

Bérénice était un conte de fées à elle toute seule.
Elle était la princesse et le chevalier en même temps.
Elle était parfaite. Quoi qu’elle dise, quoi qu’elle fasse.

- Et si un jour elle se marie, son époux n’aura qu’à bien se tenir.

Combien de fois Alduis s’était-il assuré que tous ces garçons qui lui tournaient autour ne voulaient pas abuser d’elle ? Combien en avait-il découragé sciemment, en les prenant entre quatre yeux dans un recoin du château, pour qu’ils cessent de voler, comme des insectes répugnants, autour de sa sœur ? Parce qu’elle valait bien mieux qu’eux tous réunis.

C’était même ainsi, en voulant en écarter un de plus, qu’il avait vu Mathurin pour la première fois. Au début, il n’avait été qu’un jeune homme de plus un peu trop proche de Bérénice. Mais les traits de son visage lui avaient brûlé les rétines et s’étaient imprimés sur la cornée, comme s’il ne devait plus jamais l’oublier.

Alduis secoua imperceptiblement la tête. Il n’avait pas envie de penser à Mathurin, pas maintenant. Pas alors qu’il avait une distraction - bel et bien vivante - juste devant les yeux et la possibilité d’oublier un instant la prudence.

Ce fut tout provoquant qu’il se pencha en avant, pour occulter totalement le corps désarticulé sur les rochers plusieurs mètres plus bas et se concentrer sur Ariste :

- Et si on s’écartait un peu ?
Alduis de Fromart
Alduis de Fromart
Aristocratie

Fiche perso : Fiche.
Liens et RPs : Chronologie.
Bonus Dé : 5
Multi-comptes ? : Sylvère d'Aiguemorte / Victor Millard
Messages : 777
Date d'inscription : 05/05/2020

Revenir en haut Aller en bas

Rps flashbacks | 1594 — 1597 | Peut-être une histoire d'amour Empty Re: Rps flashbacks | 1594 — 1597 | Peut-être une histoire d'amour

Message par Éléonore de Fromart Dim 6 Déc - 13:52

Rps flashbacks | 1594 — 1597 | Peut-être une histoire d'amour Ariste13
Ariste de Tianidre, 23 ans

Tandis qu’il décrivait son attachement sans bornes à la seule femme qu’il aimait -- exception faite de sa mère --, Ariste sut que son interlocuteur devinait à quoi il faisait référence.

Un trésor qui ne souffrirait jamais d’aucune concurrence, quelque soit le nombre de fois où son coeur s’emballerait. Celle qu’il choisirait toujours, car elle était plus que la personne qu’il aimait par dessus tout : elle était son coeur et son âme. Elle était dans chacun des souvenirs qui lui importait. Il voyait encore la tante Léontine lui mettre ce tout petit bébé dans les bras. Tante Léontine aussi, il l’avait beaucoup appréciée. Elle lui avait montré combien bébé Eléonore était un trésor. Sans elle, peut-être auraient-il été à peine assez proche pour rire quelquefois… Ou bien, la force des choses les aurait quand même réunis, car sa vie n’aurait guère eu de sens sans elle…

Et pourtant, il était parti. Il s’éloignait d’elle. Il savait, pourtant, combien elle souffrait de la séparation : autant que lui. Ils avaient beau essayer de le rassurer, Gabriel et elle, la légère irrégularité dans sa calligraphie lorsqu’elle prétendait que tout allait bien était formel.

Mais il était nécessaire de ne pas craquer. Pour elle. Pour qu’elle puisse exister. Pour qu’elle lui survive si jamais il lui arrivait malheur, et, plus que cela : qu’elle puisse retrouver le sourire le sachant mort. Se donnait-il trop d’importance en croyant occuper une telle place dans sa vie ? En croyant que sa dévotion infinie était réciproque ? Peut-être. Il l’espérait. Il ne supportait pas l’idée qu’elle puisse souffrir pour lui.

Il retrouva le fil de ses pensées tandis que celles d’Alduis lui agitaient la tête. Un poids sur la conscience ? Un vide ? Une peur ? Il sentit qu’il était beaucoup trop tôt pour l’interroger.

— Et si on s’écartait un peu ?

Et visiblement, on ne désirait pas se confier. On désirait plutôt se changer les idées. Alors… Alors autant garder un ton léger. Autant faire de même.

Ariste jeta un oeil autour de lui. Beaucoup trop de monde, en effet. Il acquiesça, un sourire au coin des lèvres, et entreprit de s’éloigner. N’était-ce pas une réponse bien suffisante ?
Éléonore de Fromart
Éléonore de Fromart
Aristocratie

Fiche perso : Fiche & PNJ
Liens et RPs : Journal
Bonus Dé : 5
Multi-comptes ? : Lucinde Tiéran / Boréalion / Démétrius d'Aussevielle
Messages : 762
Date d'inscription : 18/10/2020

Revenir en haut Aller en bas

Rps flashbacks | 1594 — 1597 | Peut-être une histoire d'amour Empty Re: Rps flashbacks | 1594 — 1597 | Peut-être une histoire d'amour

Message par Alduis de Fromart Mar 8 Déc - 17:09

- A 25 ans -
_______

Il y avait des choses qui rapprochaient des hommes en un regard. Comme leur point commun. Qu’il soit honteux, anormal, ou il ne savait quoi d’autre encore. Qu’importe. Ils étaient pareils, intimement pareils, et cette certitude était plus forte que beaucoup d’autres choses.

Il n’y avait aucune dulcinée à qui on écrivait, quoi que les autres croient. Il n’y avait que des baisers cachés, à l’abri des regards, ces baisers grisants qui avaient un arrière goût de danger… Celui que quelqu’un arrive à ce moment, et les surprenne.

Mais ce n’était pas ce danger-là qui lui faisait peur. Loin de là. Les menaces étaient toujours dans un coin de son esprit, elles reviendraient l’assaillir à un moment ou à un autre pour le lyncher… Mais elles émanaient d’autre chose : du désir qui se réveillait en lui. Et c’était lui, le plus effrayant, parce que rien n’aurait su le contrôler.

Malgré tout, il y avait des moments où les avertissements se taisaient, où il parvenait à les écraser dans un coin de son esprit. La porte était grande ouverte, pourquoi se serait-il privé ? … et puis… ce n’était pas comme si Ariste avait été laid !

Après un regard autour de lui, ce dernier hocha la tête, petit sourire sur les lèvres, et se dirigea vers un point plus éloigné - et surtout, à l’abri des regards et des oreilles indiscrètes. C’était une réponse bien plus significative et éloquente que tous les mots du monde. Ce geste amorcé, qui attendait qu’on le suive, qui disait : Viens. Alduis eut un sourire et il se redressa d’un coup pour lui emboîter le pas, de son enjambée cadencée de militaire aguerri.

Ce fut sous le couvert de quelques arbres que Alduis s’appuya finalement à un tronc et garda le silence quelques instants, le temps de le regarder. Vraiment, cette fois-ci, et sans s’en cacher le moins du monde. Une fois dissimulés de la vue des autres, il n’y avait plus besoin de faire semblant. Ni de peser ses mots pour les déguiser.

- On t’a déjà dit que tu étais pas mal ? déclara-t-il alors, sans trembler, en plongeant ses yeux au fond des siens, de ce regard qui disait tu me plais.
Alduis de Fromart
Alduis de Fromart
Aristocratie

Fiche perso : Fiche.
Liens et RPs : Chronologie.
Bonus Dé : 5
Multi-comptes ? : Sylvère d'Aiguemorte / Victor Millard
Messages : 777
Date d'inscription : 05/05/2020

Revenir en haut Aller en bas

Rps flashbacks | 1594 — 1597 | Peut-être une histoire d'amour Empty Re: Rps flashbacks | 1594 — 1597 | Peut-être une histoire d'amour

Message par Éléonore de Fromart Mer 9 Déc - 13:28

Rps flashbacks | 1594 — 1597 | Peut-être une histoire d'amour Ariste13
Ariste de Tianidre, 23 ans


Ariste imaginait déjà Eléonore entrain de le gronder pour son manque de prudence. S’il fallait écouter Eléonore, il n’aurait jamais embrassé personne en dehors d’une pièce verrouillée de l’intérieur dont personne ne connaissait l’existence, et dont nul ne pouvait approcher à moins d’une lieue sans qu’on en soit avertis !

Eléonore était une jeune femme incroyable, capable d’imaginer tous les tournants que pouvaient prendre une situation, de tout analyser et de remarquer le moindre détail. Une part d’elle avait su pour les préférences de son cousin bien avant d’avoir besoin de le surprendre. Elle ne s’était juste pas crue, parce qu’elle avait refusé de croire qu’il ait pu lui cacher. Il ne lui manquait qu’un peu de confiance !

Eléonore et lui étaient complémentaires. Elle était sa raison, il était son goût du risque. Même lorsqu’il n’en voulait pas, ses recommandations lui revenaient. Il savait que son propre goût du risque hantait sa cousine encore quand il était absent. Ils étaient un tout et elle en était la meilleure moitié !

Soit… Ce fut certainement la part d’elle qu’il portait toujours en lui qui le poussa à s’éloigner assez avant de s’arrêter, de se retourner et de détailler l’homme qui l’avait suivi. Qu’était-il encore en train de faire ? Il imaginait bien l’éclat de rire de Gabriel.

Tu es impulsif, Bien-nommé ! Tu sais que ça te donne un charme fou ?

Cela aussi, c’était contrebalancé par l’organisation implacable d’Eléonore. Elle passait sa vie à tout anticiper. Elle l’aurait morigéné -- plus pour le principe que pour réellement le dissuader -- pour son manque de prudence. Mais… Mais ce n’était pas non plus comme si ce genre d’écarts était particulièrement régulier -- d’ailleurs, depuis près d’un mois, plus personne ici ne détenait son secret honteux. La guerre était comme ça.  

Ariste était instinctif, voilà tout. Il n’aurait certainement pas demandé lui-même à s’éloigner du groupe. Mais puisqu’on lui avait proposé… Puisque son instinct ne s’y était pas opposé…

Et puis, il fallait admettre que quelque chose lui plaisait chez Alduis de Fromart. Quoi exactement ? Il n’aurait su le dire. Peut-être son côté…

— On t’a déjà dit que tu étais pas mal ?

Subtil ? Il sourit pour lui-même. Il aimait la franchise. Avec ou sans leurs penchants méprisés, ils auraient pu s’entendre. Il y avait… Quelque chose. Quelque chose de vrai. D’engageant.

— Rarement aussi directement, admit Ariste, avec un sourire élargi. Mais tu n’es pas mal non plus.

Il était même carrément beau. Mais c’était un peu gros comme aveu.

— Ça doit en attirer des prétendantes, un regard pareil.

Ils s’étaient arrêtés à plusieurs mètres l’un de l’autre. peut-être quatre. Un pas,  deux pas, trois pas. Plutôt deux, désormais.

— C’est insupportable, n’est-ce pas ? Leurs sourires, leurs petits signes. Elles arrivent même parfois à faire parvenir de jolis petits billets parfumés.

Le plus insupportable tenait à ce qu’Ariste n’aimait pas leur faire de peine. Car après tout, elles n’y pouvaient rien. Pas plus que lui. Et il ne pouvait pas non plus être tout à fait franc avec elles. Mais tout de même, pourquoi s’obstiner ! Pourquoi, lorsqu’il les ignorait, ne voir qu’une preuve qu’il était trop bien élevé ? Au lieu d’entendre qu’elles ne l’intéressaient juste pas ?

Heureusement qu’Eléonore était là. Eléonore qui parvenait à leur faire comprendre sans les vexer que son cœur était déjà pris. Eléonore ne se rendait pas compte de son potentiel. A en croire Gabriel, elle était persuadée d’être incapable de faire les choses bien sans lui… Raison de plus pour ne rien lâcher : elle finirait par se rendre compte qu’en mettant de côté ses angoisses, elle se débrouillait parfaitement toute seule.

— Personnellement, je ne sais pas comment je m’en sortirais si ma fameuse promise ne les repoussait pas jalousement.

Venait-il d'avouer qu'il était incapable de se passer du soutien d'une femme ? Oh, cela n'avait pas d'importance. Entre le ton plaisantin, le sourire charmeur... Et puis, si son instinct lui disait qu'il avait le droit de le dire, il fallait s'y fier.
Éléonore de Fromart
Éléonore de Fromart
Aristocratie

Fiche perso : Fiche & PNJ
Liens et RPs : Journal
Bonus Dé : 5
Multi-comptes ? : Lucinde Tiéran / Boréalion / Démétrius d'Aussevielle
Messages : 762
Date d'inscription : 18/10/2020

Revenir en haut Aller en bas

Rps flashbacks | 1594 — 1597 | Peut-être une histoire d'amour Empty Re: Rps flashbacks | 1594 — 1597 | Peut-être une histoire d'amour

Message par Alduis de Fromart Mer 9 Déc - 16:39

- A 25 ans -
_______

Il y avait quelque chose d’attirant chez Ariste. Et qui n’avait pas seulement à voir avec son uniforme militaire. Cela n’y était certainement pas étranger, mais il y avait autre chose, quelque chose de différent et qui allait au-delà d’un quelconque désir commun.

Un aspect de son comportement, peut-être. Cette lueur qu’il discernait dans ses yeux ou dans son sourire… Ou quelque chose de plus puissant et profond. Comme ce sens de l’honneur sous-jacent qu’il percevait d’instinct en lui.

Parce qu’il l’avait vu sur le champ de bataille - et surtout une fois la bataille terminée - Alduis le savait droit et intègre. Et il n’en fallait pas plus.

Bien sûr, ils n’étaient pas nombreux, les hommes à dire les choses aussi clairement. La plupart aurait certainement comparé cela à un acte de folie - et c’en était un. Ce n’était pas prudent. Ni décent. Mais s’ils s’étaient arrêtés à la prudence et à la décence, Ariste ne serait pas venu le voir. Alduis ne lui aurait pas proposé de s’éloigner. Ariste n’aurait pas accepté, et il ne serait pas, à l’heure actuelle, occupé à combler la distance pas à pas. Un, deux, puis trois.

Il ne resta que deux mètres entre eux. Deux petits mètres.

- Ça doit en attirer des prétendantes, un regard pareil.

Alduis ne perdit pas son sourire.

- Il faut croire que les prétendantes ne sont pas les seules.

Mais il voyait parfaitement de quoi Ariste voulait parler. Et il connaissait la situation aussi. Une chose était sûre, c’était insupportable, oui. Leurs coups d'œil appuyés, leurs petites joues rosies à chaque fois que les amis de sa sœur l’apercevaient… Il avait eu droit, lui aussi, aux petits billets doux. Il ne leur avait jamais donné de réponse. La technique n’était peut-être pas la meilleure, mais elle avait fonctionné. Toutes avaient fini par laisser tomber leurs œillades, même les plus tenaces. Et cela lui convenait bien.

- Une fervente lionne pour les repousser, c’est toujours utile, reconnut-il avec un hochement de tête approbatif, sans le moindre jugement à l’horizon.

Lui, n’en avait aucune. Plutôt une soeur, qui s’était longtemps demandé pourquoi il n’acceptait pas les invitations qu’il recevait.

- Si j’en crois ce qu’on m’a dit, il paraît que je pourrais avoir n’importe quelle femme...

Les deux mètres s’évaporèrent en quelques enjambées. Ils furent avalés, sans un regard pour la décence. Alduis s’arrêta, à une trentaine de centimètres seulement. Si proche qu’en tendant les bras, il aurait pu le toucher. Mais il ne fit pas un geste. Il se contenta de pencher la tête sur le côté, sans le lâcher des yeux, et de sourire.

Pour dire simplement :

- … le problème, c’est qu’elles sont beaucoup moins intéressantes.
Alduis de Fromart
Alduis de Fromart
Aristocratie

Fiche perso : Fiche.
Liens et RPs : Chronologie.
Bonus Dé : 5
Multi-comptes ? : Sylvère d'Aiguemorte / Victor Millard
Messages : 777
Date d'inscription : 05/05/2020

Revenir en haut Aller en bas

Rps flashbacks | 1594 — 1597 | Peut-être une histoire d'amour Empty Re: Rps flashbacks | 1594 — 1597 | Peut-être une histoire d'amour

Message par Éléonore de Fromart Mer 9 Déc - 23:27

Rps flashbacks | 1594 — 1597 | Peut-être une histoire d'amour Ariste13
Ariste de Tianidre, 23 ans


Ariste était instinctif. Pas particulièrement inconscient. Pas inconstant pour un sou. Mais pas indécis. S’il avait été indécis, la guerre l’aurait certainement déjà abattu, d’ailleurs.

Si c’était dangereux ? Bien sûr que c’était dangereux. Mais si, en lui, il croyait que le risque en valait la peine, alors il n’était même pas nécessaire de s’en soucier.

Un charme fou et un honneur qui n’était plus à prouver. Et une compréhension au-delà des mots, nouée en quelques minutes à peine.

Et un regard somme toute magnétique.

— Il faut croire que les prétendantes ne sont pas les seules.

— Certainement pas.

Il avisa son sourire, et lui donna son avis sur les prétendantes en question. Là encore, il su que ses mots trouvaient un écho.

Il hocha la tête, entendu. Eléonore, une lionne. Cette image l’amusa. Il ne manquerait pas de lui en parler. Une lionne, une colombe, une souris et une chouette, selon l’occasion. Une louve tapie sous des airs de papillons. Si seulement elle avait pu voir combien elle était formidable, son adorable Eléonore. Assez formidable pour ne jamais douter de son amour inconditionnel. C’était l’avantage des petites sœurs : elles ne souffraient d’aucune concurrence ! Pas même celle d’un meilleur ami.

— Si j’en crois ce qu’on m’a dit, il paraît que je pourrais avoir n’importe quelle femme…

Ariste ne chercha pas -- oooh non -- à rétablir la distance envolée. Oh, il ne se serait sans doute pas tant approché si vite par lui même, mais… Mais puisqu’on y était…

— … le problème, c’est qu’elles sont beaucoup moins intéressantes.

— Ah oui ?

Le problème avec la vie, par ici, était sans doute qu’elle pouvait facilement se voir abrégée. Généralement, c’était l’instinct qui la sauvait. L’instinct et la technique… Ici, c’était ce qui risquait de la lui coûter… Mais si le risque en valait la peine… Autant vérifier cela tout de suite.

— Je n’en doute pas un instant.

Une trentaine de centimètres ? Plus rien. Juste ses lèvres, juste une folie. S’il ignorait son instinct maintenant, il pourrait le perdre. Son instinct avait dit “embrasse-le”. Comment refuser ?
Éléonore de Fromart
Éléonore de Fromart
Aristocratie

Fiche perso : Fiche & PNJ
Liens et RPs : Journal
Bonus Dé : 5
Multi-comptes ? : Lucinde Tiéran / Boréalion / Démétrius d'Aussevielle
Messages : 762
Date d'inscription : 18/10/2020

Revenir en haut Aller en bas

Rps flashbacks | 1594 — 1597 | Peut-être une histoire d'amour Empty Re: Rps flashbacks | 1594 — 1597 | Peut-être une histoire d'amour

Message par Alduis de Fromart Jeu 10 Déc - 15:29

- A 25 ans -
_______

Son regard attirait, comme un aimant. Les hommes autant que les femmes. Et cela à son plus grand dam. Il n'arrivait pas à savoir ce qui le désespérait le plus. Que les dames lui envoient des coups d'œil appuyés ? ou que les hommes ne le trouvent pas repoussant non plus ? Ce n’était pas faute d’avoir essayé.

Quoi qu’il en soit, dans un cas comme dans l’autre, les deux ne cessaient de lui rappeler qu’il ne voyait - définitivement - aucun intérêt particulier à la gente féminine. Et cela, malgré ses efforts. Il n’y avait rien à faire.

Il semblait en tout cas qu’une fois encore, son regard bleu avait fait son œuvre. Pour le meilleur ou pour le pire. À moins que ce ne soit les deux à la fois. Il n’en savait rien. Et il n’avait pas envie d’y réfléchir pour le moment.

Alors pour couper court à toutes ces pensées, il s’approcha. Bien plus près qu’il ne l’avait fait depuis longtemps. Il avait déjà oublié quelle pensée saugrenue l’avait poussé à s’éloigner du groupe. Quant à expliquer ce qu’il faisait aussi proche de lui... C’était certainement la plus mauvaise idée qu’il ait pu avoir.

Mais qui avait dit que les mauvaises idées devaient être absolument proscrites ? Debout, à moins de trente centimètres d’Ariste, il pouvait presque percevoir la chaleur de sa peau, la deviner à travers ces vêtements, à travers cette maigre distance.

Alduis savait pertinemment ce qu’il attendait. Ce qu’au fond de lui, il avait envie, et il savait aussi que d’un instant à l’autre, cela viendrait. Mais il ne bougeait pas. Pour faire s’étirer cet étrange instant, laisser monter ce lent feu en lui qu’il essayait, en temps normal, de maintenir endormi - à grande peine - au fond de lui-même.

Plus ils attendaient, plus les choses devenaient dangereuses. Plus on risquait de les surprendre. Et malgré cela, Alduis demeurait immobile, les yeux plongés toujours au fond de ceux d’Ariste. Il voulait voir lequel céderait le premier. De ce désir, il en faisait un jeu. Une éternelle provocation.

C’était un défi pour Ariste, et la lueur moqueuse dans ses yeux semblait dire : qu’est-ce que tu attends ?

Mais c’était, aussi et surtout, une bravade. Contre lui-même. Contre cette partie de lui qui protestait.

- Ah oui ? Je n’en doute pas un instant.

Après ces mots, il n’y eut plus que ses lèvres, qui firent disparaître les trente centimètres restants. Et un bref instant, le long frisson qui lui remonta le long de la colonne vertébrale.

Cela faisait un an.
Un an, jour pour jour, qu’il n’avait pas embrassé un homme.
Un an, jour pour jour, d’efforts acharnés pour ignorer ce brasier en lui qu’il venait de saccager en quelques secondes.

Détruire un mur s’avérait tellement plus simple que de le construire. En y pensant bien, il y avait là quelque chose de terriblement narquois.
Alduis de Fromart
Alduis de Fromart
Aristocratie

Fiche perso : Fiche.
Liens et RPs : Chronologie.
Bonus Dé : 5
Multi-comptes ? : Sylvère d'Aiguemorte / Victor Millard
Messages : 777
Date d'inscription : 05/05/2020

Revenir en haut Aller en bas

Rps flashbacks | 1594 — 1597 | Peut-être une histoire d'amour Empty Re: Rps flashbacks | 1594 — 1597 | Peut-être une histoire d'amour

Message par Éléonore de Fromart Ven 11 Déc - 11:38

Rps flashbacks | 1594 — 1597 | Peut-être une histoire d'amour Ariste13
Ariste de Tianidre, 23 ans

le 14 novembre 1994

...pour cette fois, mais je compte sur toi. Réponds à mon père qu’avec tout le respect que je lui interdis de faire quoi que ce fut dans ce sens. Et à Maman que tout se passera bien.

Tu me manques énormément, petite sœur. Mon tout à jamais.
Je t’aime infiniment.
Ariste.


Le jeune homme replia ses affaires. Encore une belle pile de lettres à faire parvenir à son Eléonore, en lui réexpédiant la plupart des siennes au passage, afin qu’elle puisse les conserver pour lui.

Il désespérait tout le monde, à force d’employer tout le temps qu’il pouvait se dégager à écrire. Il avait bien essayé de réduire sa correspondance, mais… Mais il n’en avait tout simplement pas la volonté. Lui, il manquait de volonté, abattu par celle de son cœur.

Soit… Tant pis. Qu’ils le croient donc éperdument amoureux d’une femme qui le menait par le bout du nez. Eléonore était simplement tout pour lui. Sa petite soeur, son tout, son coeur. Il lui écrivait beaucoup, mais au fond, ils s’étaient toujours compris bien au delà des mots. Même la distance n’aurait pas pu les tromper. Il était persuadé que s’il lui arrivait malheur, Eléonore le percevrait, là où elle se trouvait, et inversement. D’ailleurs, il était persuadé que le choc le tuerait.

Il se souvenait de cette petite fille qui savait à peine marcher, qui ne parlait encore que par espèce de gazouillis et avec laquelle il parvenait à disserter pendant des heures.

Non ! Pas “aweu”, bébé Eléonore ! Oiseau ! Oi-seau ! Et ça vole ! Avec ses grandes ailes pleines de plumes. Maman aime beaucoup les oiseaux.
Aweu
Mais c’est joli, un oiseau ! Demain, j’irai te montrer les paons, tu veux ? Tu vas voir, je connais un passage secret ! Papa va se fâcher, mais ce n’est pas grave, c’est amusant !

Il se rappelait de son sourire. Et de leur tentative de fuite du lendemain qui s’était soldée par les cris d’Eltinne, la nourrice d’Eléonore. Il avait fait pleurer Louis en lui prenant sa camarade de jeu… Ariste se souvenait avoir été jaloux de bébé Louis. Parce qu’il était un bébé, comme Eléonore. Ariste craignait qu’ils ne se comprennent dans un langage rien qu’à eux. Après la mort de Louis, il s’en était beaucoup voulu pour sa jalousie, d’autant qu’elle était infondée. Il se demandait encore, parfois, si Eléonore n’aurait pas pu supporter son absence plus aisément avec son frère de lait pour la soutenir, et maudissait alors cette mauvaise toux qui l’avait si facilement emporté.

Ariste hésita à se mêler aux autres. Pas d’humeur. Pas du tout. Il avait besoin de se retrouver avec quelqu’un qui le comprenait. Ici, il n’y avait ni Eléonore, ni Gabriel. Mais il y avait tout de même quelqu’un dont il se sentait étrangement proche, malgré qu’ils ne se connaissent que depuis un mois.

Il le repéra -- à l’écart, pour changer -- et lui adressa un signe très, très léger avant de s’éloigner. Il verrait. Il comprendrait. Il le suivrait.
Éléonore de Fromart
Éléonore de Fromart
Aristocratie

Fiche perso : Fiche & PNJ
Liens et RPs : Journal
Bonus Dé : 5
Multi-comptes ? : Lucinde Tiéran / Boréalion / Démétrius d'Aussevielle
Messages : 762
Date d'inscription : 18/10/2020

Revenir en haut Aller en bas

Rps flashbacks | 1594 — 1597 | Peut-être une histoire d'amour Empty Re: Rps flashbacks | 1594 — 1597 | Peut-être une histoire d'amour

Message par Alduis de Fromart Ven 11 Déc - 18:14

-- A 25 ans --
__________

Alduis ne faisait rien. Et quelqu’un d’extérieur aurait pu croire qu’il s’ennuyait, tant il restait immobile, à l’écart du reste du groupe. Mais la vérité, c’était que s’ennuyer était un loisir et que le nombre innombrable de souvenirs que sa mémoire avait su engranger - et qu’elle engrangeait encore - ne lui en laissait pas le temps. Cela occupait bien plus que n’importe quelle autre activité.

Il lui suffisait d’ouvrir une porte, une seule, pour déclencher un torrent et il pouvait rester des heures ainsi, plongé dans ses pensées, sans voir le temps passer. Souvent alors, il n’entendait plus ce qu’il se passait autour de lui et le ciel aurait pu lui tomber sur la tête qu’il ne s’en serait pas aperçu… mais il y avait certaines choses qui avaient le don d’attirer davantage son attention que d’autres.

Comme cet infime mouvement son champ de vision. Il croisa le regard d’Ariste, une seconde tout juste, et ce petit signe - presque invisible - qui lui était adressé. Quelques secondes plus tard, il avait disparu, mais Alduis savait où il allait.

Il attendit une minute. Si quelqu’un se montrait plus attentif que les autres, partir en même temps pouvait se révéler une grossière erreur. Il ne prit pas le même chemin non plus, et attendit d’être hors de vue pour faire demi-tour et se mettre à sa recherche.

Il ne lui fallut pas longtemps pour le trouver. Il lui tournait le dos et jouait avec son arme, en la faisant tourner entre ses doigts. Ce n’était pas la première fois qu’Alduis le voyait faire une telle chose. Il ne tenta pas de cacher sa présence : il savait à quel point un mauvais réflexe, trop rapide, pouvait être destructeur. Mais cette perspective ne l’empêcha pas d’approche dans son dos et de poser les mains sur ses yeux, spontanément, pour remarquer à son oreille :

- Attention, ces choses-là, ça coupe !

Et il ne faisait, ni plus ni moins, que de lui resservir les premiers mots qu’ils avaient échangés un mois plus tôt. Alduis était ainsi. Il eut un sourire et lui rendit sa vue, pour passer devant lui en quelques pas.

- Alors ? Besoin d’intimité ?
Alduis de Fromart
Alduis de Fromart
Aristocratie

Fiche perso : Fiche.
Liens et RPs : Chronologie.
Bonus Dé : 5
Multi-comptes ? : Sylvère d'Aiguemorte / Victor Millard
Messages : 777
Date d'inscription : 05/05/2020

Revenir en haut Aller en bas

Rps flashbacks | 1594 — 1597 | Peut-être une histoire d'amour Empty Re: Rps flashbacks | 1594 — 1597 | Peut-être une histoire d'amour

Message par Éléonore de Fromart Sam 12 Déc - 20:06

Rps flashbacks | 1594 — 1597 | Peut-être une histoire d'amour Ariste13
Ariste de Tianidre, 23 ans

Ariste fit tourner sa dague entre ses mains, pour les occuper, comme il le faisait si souvent. Un geste parfaitement maîtrisé.

Alduis avait forcément compris. Tel qu'il croyait le connaître – car malgré la proximité qu'il ressentait, il n'avait pas l'orgueil de prétendre connaître quelqu'un après quelques conversations et quatre baisers –, il ne viendrait. Il laisserait ses vagues de souvenirs et le rejoindrait dans le présent.

Mais il faudrait attendre. S'éloigner en même temps aurait relevé d'un grand manque de discernement.

Ariste entendit des pas. Ses pas. Pas besoin de se retourner pour vérifier : il les reconnaissait déjà.

Il immobilisa sa lame juste avant que deux paumes ne viennent couper son champs de vision. Juste avant qu'une voix taquine ne lui renvoie une variante des premières paroles qu'il avait servies.

— Et ça transperce les imprudents.

Mais pas cette fois. L'instinct. Heureusement qu'il pouvait encore s'y fier.

La vue lui fut rendue. Ariste rangea sa dague après un nouveau tourbillon, et chercha le regard de celui qu'il attendait.

— Alors ? Besoin d’intimité ?

— C'était du gâchis que de te laisser seul avec tes souvenirs. Et... J'avais besoin de ça, aussi, ajouta-t-il avant de l'embrasser.

Parce que rien là-bas ne valait ce frisson. Parce que cet homme lui plaisait. Parce que ce contact, à lui seul, permettait d'occulter
au moins pour un temps les tourments qui le tenaillaient.
Éléonore de Fromart
Éléonore de Fromart
Aristocratie

Fiche perso : Fiche & PNJ
Liens et RPs : Journal
Bonus Dé : 5
Multi-comptes ? : Lucinde Tiéran / Boréalion / Démétrius d'Aussevielle
Messages : 762
Date d'inscription : 18/10/2020

Revenir en haut Aller en bas

Rps flashbacks | 1594 — 1597 | Peut-être une histoire d'amour Empty Re: Rps flashbacks | 1594 — 1597 | Peut-être une histoire d'amour

Message par Alduis de Fromart Sam 12 Déc - 23:38

La peau d'Ariste était chaude sous ses doigts. De cette chaleur qui caractérisait la peau des vivants et qui avait quelque chose… d'enivrant, sans qu'il ne puisse bien l'expliquer. Même si ce n'était que ses mains sur ses yeux. Et cette chaleur n'en était que davantage présente que l'air autour d'eux s'était rafraîchi.

Au fond, il savait bien qu'Ariste ne risquait pas de se couper avec cette lame. Mais Alduis avait dit cela comme il aurait dit qu'il pleuvait. Avec naturel. C'était une simple constatation, qui n'en demeurait pas moins complice. Parce qu'il se rappelait très bien de ces premiers mots et de l'entaille qu'il s'était faite, accident, dont il garderait toujours trace étant donné la marque encore rosée qui dénotait sur sa paume.

Alduis eut un court rire, libéra la vision du jeune homme sans tarder et répondit, en reprenant une distance plus respectable, non sans sa fameuse intonation provocante au creux de la voix :

- Je savais que je ne risquais rien, voyons ! La preuve, je suis encore vivant et sans la moindre égratignure, c'est bien que cette règle présente quelques exceptions.

Il observa le couteau d'Ariste qui fit un dernier tour entre ses doigts et rejoignit finalement sa taille. Avant d'ajouter, sans cesser de sourire :

- Devrais-je vraiment me méfier davantage ?

Au même titre qu'Ariste avait su que c'était lui qui arrivait, Alduis n'avait pas douté une seconde qu'il ne risquait rien. Il aimait le danger et l'adrénaline dans ses veines qui en résultait automatiquement, qui faisait bouillonner son sang, mais pas au point de souhaiter finir égorger, une lame plantée dans la gorge.

Ariste plongea ses yeux dans les siens et Alduis ne chercha pas à fuir le regard. Parce qu'il n'y avait là nul déplaisir à contempler ces deux prunelles brunes.

- Je ne suis jamais seul quand je suis avec mes souvenirs, répondit Alduis tout à fait sincèrement, avant de reprendre, plus légèrement : Dis plutôt que je te manquais !

Il n'eut pas le temps de poursuivre que la maigre distance entre eux disparut et fut remplacé par ses lèvres. Alduis ne chercha pas à comprendre, il ne se posa aucune question et se contenta de lui rendre le baiser.

C'était la cinquième fois en un mois. Bien plus en quelques semaines que ça n'avait été le cas en un an de temps. Mais Alduis n'y accordait pas tant d'importance à cet instant précis. Il passa même ses mains sur sa taille pour le rapprocher de lui. Avant de finalement reculer.

- Eh bien. Je dois dire qu'avec une entrée en matières pareille, je ne regrette pas d'être venu !

Mais comme la soif en lui ne s'était pas rassasiée — le pourrait-elle seulement un jour ? — il l'embrassa de nouveau, tandis qu'une petite voix dans sa tête l'ajoutait au compte qu'il en faisait, presque malgré lui… Et de six.

- Ça va mieux maintenant ? finit-il par déclarer, amusé, en reculant pour de bon, cette fois-ci.
Alduis de Fromart
Alduis de Fromart
Aristocratie

Fiche perso : Fiche.
Liens et RPs : Chronologie.
Bonus Dé : 5
Multi-comptes ? : Sylvère d'Aiguemorte / Victor Millard
Messages : 777
Date d'inscription : 05/05/2020

Revenir en haut Aller en bas

Rps flashbacks | 1594 — 1597 | Peut-être une histoire d'amour Empty Re: Rps flashbacks | 1594 — 1597 | Peut-être une histoire d'amour

Message par Éléonore de Fromart Lun 14 Déc - 15:39

Rps flashbacks | 1594 — 1597 | Peut-être une histoire d'amour Ariste13
Ariste de Tianidre, 23 ans

— Je savais que je ne risquais rien, voyons ! La preuve, je suis encore vivant et sans la moindre égratignure, c'est bien que cette règle présente quelques exceptions.

Ariste sourit et rangea son arme.

— Si tu veux, je peux encore y remédier, le taquina-t-il.

N’empêche, ils en plaisantaient, mais c’aurait pu mal tourner si l’un d’eux avait eu un mauvais réflexe. Comme se voir, ici, à l’écart, pouvait mal tourner si l’on se rendait compte de leur manège. Ariste avait appris à ne plus rien voir de mal à son attitude… Mais celui qui les surprendrait ne le verrait pas de cet oeil… Qu’avait dit Gabriel, déjà ? Si cela ne nuit à personne, il n’y a rien de mal. Oui, mais s’ils devaient choisir entre une vie et leur secret…

Il préféra chasser ce tourment. Cette perspective finissait toujours par le rendre malade lorsqu’il se laissait emporter dans ce genre de réflexions.

Besoin d’intimité… Alduis lui avait permis de revenir au concret avant qu’il ne s’afflige trop. Il le remercia d’un regard, et exposa le motif de sa venue.

Lorsqu’Alduis commenta ses souvenirs, le brun se promit d’y revenir juste après. Le blond se confiait difficilement, mais Ariste sentait qu’il avait cruellement besoin de parler.

Tant pis, plus tard. Il commencerait par l’embrasser.

Oui, Alduis, tu me manquais.

Visiblement, ce devait être réciproque. Quand Alduis mit fin à ce baiser, abandonnant des lèvres un peu frustrées, ce ne fut que pour commenter -- un commentaire qui arracha un nouveau sourire à Ariste -- puis lui en offrir un autre plus intense encore.

— Ça va mieux maintenant ?

— Peut-être.

Parce qu’il venait de se promettre une chose qu’il n’avait plus du tout envie de faire, mais qu’il devait quand même s’y coller. Il l’aurait bien embrassé une fois de plus, pour retarder ce moment. Pour se donner de temps de trouver de quoi aborder le sujet… Il ravala son sourire, et prit sur lui.

— Ce n’est tout de même pas le baiser de ton beau capitaine qui rend tes souvenirs si pénibles, si ?

Parce qu’Ariste voyait bien que tout cela était pesant. Qu’Alduis couvait des blessures. Cela s’entendait dans sa voix lorsqu’il affirmait avoir été une fois amoureux, dans son attitude lorsque le brun avait, par ignorance, évoqué certains sujets. Dans le cruel sérieux de son ton quand il avait affirmé qu’il n’était jamais seul lorsque ses souvenirs le prenaient.

— Dis-moi qui les hante.

On aura vu plus subtil, comme introduction. Mais si c’était peu subtil, c’était franc. Et cela ne relevait pas d’une curiosité malsaine comme beaucoup en faisaient preuve partout. Ariste planta ses yeux dans le bleu si profond de ceux d'Alduis. Peut-être était-ce trop tôt. Peut-être le brusquait-il trop. Il s'en serait trop voulu de rompre si bêtement la complicité naissante. De toute façon, s'il n'était pas prêt, Ariste n'insisterait pas davantage.
Éléonore de Fromart
Éléonore de Fromart
Aristocratie

Fiche perso : Fiche & PNJ
Liens et RPs : Journal
Bonus Dé : 5
Multi-comptes ? : Lucinde Tiéran / Boréalion / Démétrius d'Aussevielle
Messages : 762
Date d'inscription : 18/10/2020

Revenir en haut Aller en bas

Rps flashbacks | 1594 — 1597 | Peut-être une histoire d'amour Empty Re: Rps flashbacks | 1594 — 1597 | Peut-être une histoire d'amour

Message par Alduis de Fromart Mar 15 Déc - 21:06

-- À 25 ans --
________

Ariste ne l’avait pas transpercé, malgré son arrivée furtive dans son dos. Un coup de chance ? Une intervention divine qui avait contrôlé ses réflexes aiguisés de soldat, entraîné à l’art de tuer ? Alduis ne croyait pas à cela. Il n’y avait nul Dieu et nulle chance en ces terres. C’était l’instinct, et la maîtrise de soi, qui avait dicté la conduite d’Ariste. Le hasard était bien loin de cela. Et Alduis n’avait pas douté une seule seconde de s’en sortir indemne.

Il pouvait y remédier ? Certes. Alduis eut un sourire entendu, plein de provocation :

- Tu peux toujours essayer, Aristichouille. J'attends de voir ! Tu n'aurais plus qu'à embrasser mon cadavre, après ça.

C'était dit d'une voix moqueuse. Quant à parler d'embrasser quelqu'un, justement, cela ne tarda pas à venir. Qu'importe le nombre de fois où cela arriverait dans la vie de Alduis, il trouverait toujours cela aussi merveilleux. Bien plus qu'avec une femme — même si elle avait été la plus belle du monde. Comment aurait-il pu comparer, alors qu'un premier baiser en entraînait un second et que son corps en demandait encore ? Mais il recula néanmoins, toujours en souriant, et en attendant qu'Ariste lui donne une réponse. Laquelle l'amusa.

- Peut-être, ce n'est jamais une réponse, mon cher Ariste, fit-il avec une expression narquoise. Alors ? C'est « oui » ou « non » ?

À la place, ce fut une toute autre réponse qui vint. Et qui, quelques secondes, le surprit. Il garda le silence un moment, le temps qu'il fallut à son esprit pour rassembler les images du beau capitaine en question.

Avec ses cheveux roux, ses lèvres toujours souriantes, ses yeux lumineux et… le trou dans son ventre, la pointe de l'épée qui ressortait entre ses côtes dans son dos.

Jusqu'à la mort, mon Capitaine.

Alduis aurait remis sa vie sans une hésitation entre ses mains s'il l'avait fallu. Il l'aurait suivi partout, tout le temps, qu'importe ce qu'il en aurait découlé. Quant à contester les ordres, Soffrey de Rochencourt était certainement le seul face à qui il ne se serait jamais permis de le faire. Il avait rarement offert une telle confiance à un homme. Une foi aveugle, sans concession, de ce genre qui vous faisiez suivre quelqu'un jusqu'à la mort.

Aucun homme ne lui arriverait jamais à la cheville. Parce qu’il avait ce charisme naturel que certains hommes ont sans rien avoir besoin de faire, qui savent imposer le respect d’un mot ou d’un geste. Et surtout, il y avait cette prestance, cette droiture qui dirigeait chacun de ses actes.

S’il y avait eu une personne à qui Alduis aurait aimé ressembler, c’était bien lui.

Quant à cet unique - et premier - baiser échangé, cela resterait pour toujours un souvenir ardent dans son esprit. Et parce que Soffrey lui avait permis de comprendre ce qu’il se passait en lui, parce qu’il avait été le premier à lui montrer qu’il n’était pas tout seul, il serait aussi le dernier qui resterait. On ne verrait peut-être ici qu’une simple étreinte mais cela avait été bien plus...

- Si tu l’avais connu, répliqua-t-il avec un sourire entendu, tu l’aurais admiré autant que moi.

Mais Ariste avait raison. Ce n'était pas des souvenirs pénibles. Loin de là. Et bien qu’il en faisait souvent partie, ce n’était pas le cas cette fois-ci.

- Dis-moi qui les hante.

C’était injonctif. Comme un ordre que Ariste lui donnait. Alduis ne se formalisa pas de la franchise, presque brusque, des mots. Et la réponse qui s’imposa à Alduis, qu’il retint de justesse au fond de lui fut tout aussi directe. Trop de monde. Il y avait trop de personnes qui peuplaient sa mémoire. Quelques cadavres aux yeux ouverts qu’il ne connaissait pas et ne connaîtrait jamais. Ou bien des corps plus connus. Mathurin. Et puis… et puis sa mère.

Sa mère qui flottait autour de lui ce soir comme un fantôme éphémère. Il pouvait presque sentir son parfum de lavande flotter dans l’atmosphère et entendre sa douce voix lui chantonnait quelque berceuse. Ou ces mots, ces deux misérables mots qu’elle n’avait pas tenu.

C’est promis.

Mais au lieu de répondre d’une quelconque manière, quitte à refuser de donner une quelconque indication, Alduis eut un sourire et rétorqua simplement, avec un coup d’oeil sans équivoque :

- Essaie de deviner.
Alduis de Fromart
Alduis de Fromart
Aristocratie

Fiche perso : Fiche.
Liens et RPs : Chronologie.
Bonus Dé : 5
Multi-comptes ? : Sylvère d'Aiguemorte / Victor Millard
Messages : 777
Date d'inscription : 05/05/2020

Revenir en haut Aller en bas

Rps flashbacks | 1594 — 1597 | Peut-être une histoire d'amour Empty Re: Rps flashbacks | 1594 — 1597 | Peut-être une histoire d'amour

Message par Éléonore de Fromart Jeu 17 Déc - 13:57

Rps flashbacks | 1594 — 1597 | Peut-être une histoire d'amour Ariste13
Ariste de Tianidre, 23 ans

Aristichouille… Le jeune homme roula des yeux autant pour le surnom que pour le commentaire. Non merci. C'était vivant qu'il voulait l'embrasser. Et d'ailleurs, il ne s'en priva pas.

Est-ce que ça allait mieux ? Oui et non. Peut-être. Peut-être ne convenait pas ?

— Alors... Peut-être, répéta-t-il rien que pour le faire enrager.

Mais il était temps de passer à un sujet sérieux – Ariste se l'était promis. Même s'il abordait le sujet sur un ton plutôt léger, il était tout à fait conscient qu'il allait entrer en terrain glissant.

Un air étrange prit les traits d'Alduis. Pensif, mais plus que cela... Ariste ne parvint pas à mettre de mot sur son attitude.

Quant à l'admirer autant que lui... Il n'en savait rien, mais il faisait assez confiance à Alduis pour croire en la droiture de cet homme. Alors oui, il l'aurait probablement admiré. Toutefois, Ariste n'avait pas besoin de se rattacher à un modèle comme celui-là. Gabriel et Éléonore lui suffisaient largement à se sentir légitime. À être bien. Gabriel et Éléonore étaient les seuls à qui il vouait une confiance aveugle… Plus Éléonore que Gabriel, d'ailleurs, s'il avait vraiment dû prendre parti. Quant à admirer quelqu'un…

Je sais, Papa. Je sais que j'ai l'air d'aller complètement contre toi, en combattant ici. Je sais que cette guerre te répugne par son essence même. Désolé, Papa, un jour tu me comprendras.

Ariste hocha la tête à l'attention d'Alduis. C'était probable, oui. Peut-être. Il lui faisait assez confiance pour en juger. Mais il insista. Non, le problème n'était pas le beau capitaine qui s'était accaparé l'estime d'Alduis. C'était autre chose. Alors, qui hantait vraiment ses souvenirs ?

— Essaie de deviner.

Ariste clôt une seconde ses paupières, inspirant profondément. À son avis, il n'y avait pas qu'une personne. Loin de là. Quelques possibilités de démarquaient – des hésitations dans son attitude lorsque certains mots étaient prononcés – mais Ariste craignait de répondre. Il ne craignait pas tant de se tromper. Ce qu'il redoutait le plus était de viser juste et de blesser son ami.

Mais la réponse d'Alduis était claire : il résistait, certes, mais avait vraiment besoin de se confier. Ariste de Tianidre n'abandonnait pas quelqu'un qui, derrière ses rebuffades, appelait à l'aide.

La douleur dans sa physionomie lorsqu'il avait avoué être tombé amoureux, une fois. Le vide dans ses yeux bleus lorsqu'Ariste avait mentionné ses propres parents… C'était par là qu'il fallait commencer. Et comme il savait que son père était vivant…

Éléonore avait trois ans quand Tante Léontine les avait quittés. La mère de Gabriel s'était suicidée quelques jours après le trépas de son époux. C'était la première fois que son premier amour pleurait devant lui. La seule, en outre.

— Tu avais quel âge quand tu l'a perdue ? demanda-t-il sans même lui demander s'il avait raison. Sans même penser à préciser de qui il parlait tant, sur l'instant, cela lui avait semblé évident.
Éléonore de Fromart
Éléonore de Fromart
Aristocratie

Fiche perso : Fiche & PNJ
Liens et RPs : Journal
Bonus Dé : 5
Multi-comptes ? : Lucinde Tiéran / Boréalion / Démétrius d'Aussevielle
Messages : 762
Date d'inscription : 18/10/2020

Revenir en haut Aller en bas

Rps flashbacks | 1594 — 1597 | Peut-être une histoire d'amour Empty Re: Rps flashbacks | 1594 — 1597 | Peut-être une histoire d'amour

Message par Alduis de Fromart Jeu 17 Déc - 21:16

Peut-être. Encore cette réponse qui ne voulait rien dire - ou trop de choses à la fois, cela dépendait du point de vue. Alduis avait horreur de ces réponses à demi-mots, qui semblaient attendre que l’on comprenne de soi-même les sous-entendus. Sous-entendus, précisément, qu’il ne comprenait jamais.

Il fronça les sourcils, à mi-chemin entre la concentration et un petit air vexé. Peut-être. Comment devait-il le comprendre ? C’était la possibilité qu’il se sente mieux, certes, mais aussi celle que non… Se pouvait-il qu’il l’ait fait exprès ?

Puis, il remarqua le petit sourire qu’Ariste avait sur les lèvres, et les rares doutes qui subsitaient disparurent. Il ne cherchait qu’à le faire rager, et cela fonctionnait ! Il fit la moue mais déjà, son attitude avait changé. Il haussa des épaules nonchalamment en lui adressant un sourire équivoque :

- Dans ce cas, je suppose que tu n’as plus besoin que je t’embrasse ?

Il était pourtant l’heure de faire la trêve des plaisanteries. C’était du moins ce que suggérait le ton employé par Ariste. Et avant qu’Alduis n’ait eu le temps de réfléchir vraiment, il lui demandait de deviner lui-même, puisqu’il semblait tenir à savoir. Il entendit sa propre voix prononcer ces quelques mots et il regretta aussitôt d’avoir dit une chose pareille.

Mais qu’est-ce qui lui prenait ?! Il n’avait aucune envie d’en parler. Vraiment aucune. Il se rassura autant que possible en se rappelant qu’Ariste savait somme toute peu de choses et qu’il y avait peu de chances pour qu’il trouve. Il retrouva un brin d’assurance et son sourire moqueur. Mais cela ressemblait davantage à une manière de se protéger qu’à autre chose. Il se cachait derrière son expression rieuse et même lui s’apercevait que ce n’était pas crédible. Mais il ne pouvait pas - il ne voulait pas - montrer ces blessures-là. Il ne pouvait pas avouer que des fois, ces ombres qui flottaient dans son esprit faisaient fuir le sommeil.

Une partie de lui, pourtant, avait envie de se confier. Mais il ne savait pas quoi dire alors… alors il attendit que Ariste propose son sourire. Sans se départir de son attitude bravache. Cette attitude qui disait haut et fort : tu peux y aller, je n’ai rien à cacher. Mais c’était faux et Alduis en avait très bien conscience.

- Tu avais quel âge quand tu l’as perdue ?

La question tomba comme un cheveu sur la soupe et eut le don de déstabiliser Alduis. Il comprit d’insticnt et lui retourna un regard vide. Il aurait aimé croire qu’il ne parlait pas de la même chose mais… c’était un espoir vain. Pris par surprise, la réponse fut spontanée.

- Six ans, répondit-il, toute idée de sourire abandonné. C’était le 9 août 1575.

Il prit une respiration, et la suite vint d’elle-même.

- Elle ne se ressemblait plus, murmura-t-il.

Avec son visage anguleux, ses cheveux décolorés, ses mains squelettiques, sa peau trop blanche, ses lèvres sombres.

- C’était la première fois que je voyais un cadavre.
Alduis de Fromart
Alduis de Fromart
Aristocratie

Fiche perso : Fiche.
Liens et RPs : Chronologie.
Bonus Dé : 5
Multi-comptes ? : Sylvère d'Aiguemorte / Victor Millard
Messages : 777
Date d'inscription : 05/05/2020

Revenir en haut Aller en bas

Rps flashbacks | 1594 — 1597 | Peut-être une histoire d'amour Empty Re: Rps flashbacks | 1594 — 1597 | Peut-être une histoire d'amour

Message par Éléonore de Fromart Sam 19 Déc - 18:31

Rps flashbacks | 1594 — 1597 | Peut-être une histoire d'amour Ariste13
Ariste de Tianidre, 23 ans

Ariste ne pouvait s’empêcher de rire intérieurement, malgré le retour à la réalité qu’il ne pourrait éviter. Voir Alduis se démener avec ses réponses vagues avait quelque chose d’attendrissant. Et d’amusant, si bien qu’il ne pouvait plus

— Dans ce cas, je suppose que tu n’as plus besoin que je t’embrasse ?[/color]

— Sans doute pas.

C’était irrésistible. Mais maintenant, il fallait cesser de rire, et en venir à sa question. Il se l’était promis. Devinette, hein ? C’était pourtant assez facile -- malheureusement -- de mettre le doigt sur un problème. Ariste en avait cerné plusieurs, involontairement, au cours de leurs conversations. Et un mot en particulier qui suffisait à jeter un froid. Un mot qu’il ne prit pas la peine de prononcer. Ce n’était pas nécessaire. Alduis savait bien mieux que lui à qui il faisait référence.

S’était-il attendu à ce qu’Ariste tape dans le tas ? Non, probablement pas. Il répondit seulement, tristement. Le brun se sentait coupable de l’avoir mis dans un tel état… Mais au fond, il voyait que son ami avait besoin de se confier. C’était encore plus clair désormais, avec les explications de sa voix vide.

Ariste ne put résister : il posa une main ferme sur l’épaule du blond. Il ne put s’empêcher de penser au premier cadavre qu’il avait lui-même vu -- du moins, le premier qu’il savait avoir vu. C’était celui de Tante Léontine. Il se souvenait d’avoir fait sortir une petite Eléonore de trois ans à peine, alors qu’Eltinne venait de l’arracher du lit où elle secouait les épaules de sa mère et lui ordonnait de se réveiller.

Maman ! Maman ! Ils disent tu vas pas te réveiller ! Réveille-toi ! Ils mentent, pas vrai ? Réveille-toi, Maman !

Lui-même avait eu du mal à croire que Tante Léontine était réellement morte. Il avait eu d’autant plus de mal à y croire que son corps avait été emmené loin et qu’il n’avait vu sa tombe qu’une fois. Ce dont il se souvenait, c’était qu’Eléonore avait dormi avec lui, cette nuit-là. Enfin… Dormi… Elle avait pleuré, demandant quand sa mère se réveillerait, et avait secoué son cousin dès qu’il s’assoupissait car elle craignait trop qu’il ne s’éveille plus non plus. Ils avaient fini par tomber de fatigue et s’étaient fait réveiller par les réprimandes d’Eltinne, qui avait cherché la fillette dans tout le château.

Mais Ariste ne trouva rien à dire. Il n’y avait rien à dire, dans ces cas-là, hormis des phrases toutes faites et vides de sens. Tout ce qu'il y avait à transmettre passait par l'attitude, par le regard. Peut-être Ariste avait-il trop l’habitude qu’un simple regard lui suffise à se faire comprendre - avec Eléonore et Gabriel, les mots ne servaient qu’à établir des faits.

Là, son regard disait “Je comprends. Je t’écoute. Je suis là. Tu peux continuer, fais-moi confiance.”
Éléonore de Fromart
Éléonore de Fromart
Aristocratie

Fiche perso : Fiche & PNJ
Liens et RPs : Journal
Bonus Dé : 5
Multi-comptes ? : Lucinde Tiéran / Boréalion / Démétrius d'Aussevielle
Messages : 762
Date d'inscription : 18/10/2020

Revenir en haut Aller en bas

Rps flashbacks | 1594 — 1597 | Peut-être une histoire d'amour Empty Re: Rps flashbacks | 1594 — 1597 | Peut-être une histoire d'amour

Message par Alduis de Fromart Dim 20 Déc - 23:30

Ariste se jouait de lui, en continuant de lui donner des réponses approximatives. Peut-être. Sans doute. Il le faisait exprès, pour le faire rager, et Alduis était obligé de reconnaître que ça marchait à merveille. Il ne pouvait pas s'empêcher de serrer les dents avec un air mi-vexé, mi-outré, presque comique. Il accorda la victoire à Ariste et ne répondit pas, signe qu'il capitulait. Toute la provocation du monde ne faisait pas le poids face aux demi-réponses. Et Ariste devait en avoir encore beaucoup en stock, comme il le connaissait.

Ce qui laissa tout loisir à Ariste de changer de sujet. Alduis regretta presque d'avoir abandonné. Tout aurait mieux valu que ce sujet-là. Mais c’était trop tard pour revenir en arrière. Il ne pouvait plus se démonter. Parce que voilà, avant qu’il n’ait eu le temps de s’en empêcher, il s’entendait lui-même clamer haut et fort - un peu comme un défi bravache - qu’il n’avait qu’à deviner si cela lui tenait tant à cœur.

Idiot !

Bien sûr que Ariste allait deviner. Et bien sûr qu’il comprendrait. Il n’avait même pas besoin de prononcer de mot fatidique, Maman, que déjà, Alduis perdait ses moyens. Il en fut si déstabilisé que de nouveau, il ne put rien faire contre la flopée de mots qui gagna ses lèvres, avant qu’il n’ait pu envisager un instant de pour les retenir. Il avait six ans, et ce corps décharné était le premier cadavre qu’il avait vu. Peut-être était-ce aussi celui qui l’avait le plus marqué, d’ailleurs. Quand bien même il avait vu des choses bien pires depuis…

Ariste posa sa main sur son épaule. Un contact franc, encourageant et soutenant, qui l’invitait à se souvenir. À confier une histoire qu’il n’avait jamais racontée à personne auparavant. Mais à laquelle il pensait constamment dès qu’il était seul et cela sans y penser. Mais Ariste l'avait sorti de la ronde infernale de ses pensées avec un geste - ce geste - qui lui disait de venir, de s’écarter des autres. Un geste qui promettait mille autres choses bien plus plaisantes que le souvenir de quelques morts. Pourquoi donc ces questions, dans ce cas, si sa première intention avait été de leur changer les idées respectivement ?

Il n'avait pas envie d'en parler. Du moins… pas vraiment… Il ne pouvait pas nier qu'une part de lui en avait envie de s'en ouvrir mais il ne savait pas par où il devait commencer. Alors il fuyait, se réfugiait derrière son masque de provocation perpétuel. Cette fois ne fit pas exception.

— Je préfèrerai autre chose, remarqua-t-il avec un sourire entendu.

Quelque chose de plus charnel. Les deux baisers successifs avaient réveillé la soif brûlante en lui, et il avait soudainement très envie de s'y abandonner. Résister à l'appel, presque impérial, était impossible. Et pour tenter de dévier sur un autre sujet, il l'embrassa encore une fois. Une septième fois. Le compte augmenta dans sa tête sans qu’il n’y prenne garde.

Mais ce fut peine perdue. Ariste ne renonça. Son regard pesait toujours sur lui, en attendant qu'Alduis poursuive son récit. Récit qu’il tâchait pourtant désespérément d’oublier, malgré ses capacités de mémorisation exceptionnelles.

Il recula pour remettre de la distance entre eux. Il se referma.

— Je n’ai aucune envie d'en parler, dit-il d'une voix ferme, qui ne laissait pas sujet à discussion.

Et pourtant, dans sa voix, un léger tremblement avait percé. De ce tremblement qui disait que la conversation n'était pas si fermée qu'il ne voulait en donner l'impression, à condition de l'orienter un peu dans les bonnes directions.
Alduis de Fromart
Alduis de Fromart
Aristocratie

Fiche perso : Fiche.
Liens et RPs : Chronologie.
Bonus Dé : 5
Multi-comptes ? : Sylvère d'Aiguemorte / Victor Millard
Messages : 777
Date d'inscription : 05/05/2020

Revenir en haut Aller en bas

Rps flashbacks | 1594 — 1597 | Peut-être une histoire d'amour Empty Re: Rps flashbacks | 1594 — 1597 | Peut-être une histoire d'amour

Message par Contenu sponsorisé


Contenu sponsorisé


Revenir en haut Aller en bas

Page 1 sur 3 1, 2, 3  Suivant

Revenir en haut

- Sujets similaires

 
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum