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[11 septembre 1597] A l'Ours Noir [Terminé]

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Message par Thierry d'Anjou Sam 9 Mar - 17:07

Peu après la fin de sa confession, plus ou moins sincère, Thierry sentit la main frêle de Claire prendre délicatement la sienne. Ses yeux se fermèrent, apaisé par sa présence et son contact. La douceur de sa voix, sa gentillesse.. Elle avait compris son mensonge et ne lui en voulait pas. Elle le lui pardonnait. Elle était décidément, comme il le pensait, un ange de lumière, incapable du moindre mal. Claire... Sa petite Claire...

Quand il rouvrit les yeux, il entendit Émeline s'adresser à lui et évoquer le sort de son fils. Le prêtre tiqua cependant à sa proposition. L'aider ? Elle l'aiderait ? Elle semblait ouverte, confiante... Cela allait à l'encontre de la logique. Il s'était si souvent mal distinguée dans les tavernes.


"Vous.. vous accepteriez réellement de nous aider ? Pourquoi ? Je n'ai jamais été votre client lez plus idéal qui soit. Je n'ai... Vous devriez plutôt avoir envie de me dénoncer que de m'aider."

Thierry s'interrompit puis se décida à révéler les intentions qui lui étaient venues.

"Mais je n'ai besoin d'aucune aide. Je compte rester dans les limites de la loi et c'est elle qui sortira Alex des griffes de l’asservissement. Alex est mon fils et je suis issu d'une famille ancienne, noble, qui a beaucoup compté autrefois pour ce royaume.. Cela sera difficile mais je veux croire que Dieu me prêtera force à m'aidera à faire reconnaitre au Roi les droits de mon fils pour le rétablir enfin à une place honorable."

Sa main serrait toujours celle de Claire. Son regard se posa discrètement vers la jeune fille. il ut pour elle un sourire tendre. Il ne confiait pas tous ses secrets : le Roi n'affranchirait pas un seul esclave. Il ne désirait cependant pas le dire en ces lieux devant Jérémie qui resterait prisonnier de ses tâches et de Lénius qui pourrait s’aigrir vis-à-vis de Tristan. Deux reconnaissances, c'était déjà beaucoup. Il ne pouvait se permettre de reconnaitre toutes les esclaves infirmes de la capitale.
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Message par Invité Dim 10 Mar - 9:11

À Genève, Nogo s'était familiarisé avec la pensée luthérienne de réforme de l'église, en particulier dans les groupes de réflexion qui s'étaient formés dans le sillage de Jean Calvin.
Catholique non papiste Nogo aurait pu adhérer aux valeurs protestantes. Il avait fait un choix philosophique différent, mais gardait de cette approche une grande ouverture à la responsabilité au monde.
En ce sens le discours du prêtre d'Anjou lui semblait très daté. D'une époque où les catholiques achetaient impunément leurs indulgences, où tout était permis à qui pouvait bourse délier.
Probablement était-il d'extraction noble, avec de solides appuis. Il pensait sûrement que tout lui était permis. Mais le monde changeait et rien ne disait qu'un peu de justice, ou alors un grand coup d'inquisition, ne vienne faire vaciller l'insolent sentiment d'impunité, que manifestait ce membre du clergé à l'ancienne.
Nogo ne lui voulait aucun mal, mais il trouvait indécent cet épanchement de turpitudes.
Nogo regarda le bébé dont les jumelles s'occupaient avec habilité et beaucoup de gaieté.
"Pauvre enfant dans quel monde vivras-tu? Est-ce des maîtres pervertis tels ce prêtre qui te conduiront au siècle futur? Ou bien auras-tu la chance d'ouvrir ton esprit dans les enseignements de la Réforme et de la foi en l'Homme?"
Nogo ne peut s'empêcher de murmurer ces quelques mots à voix basse…

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Message par Alexandre Dim 10 Mar - 19:28

Alexandre avait longuement déambulé dans les rues, marchant lentement à cause de ses jambes pas entièrement reposées. Il cherchait où pouvait être la fameuse accoucheuse dont il avait parlé à cette maudite guérisseuse. A sa maison, on ne trouvait personne. Les voisins supposaient qu'elle devait se trouver auprès d'une femme grosse. D'abord désespéré, le jeune homme se ressaisit peu à peu puis se décida à chercher des informations.

Sur cette résolution, Alexandre poussa la porte de la taverne, espérant que les buveurs ne seraient pas déjà trop pleins pour répondre à ses interrogations. Un désordre régnait à l'intérieur. Son attention fut brusquement attiré par la présence d'un être singulier : deux femmes reniées ensemble par un même corps. Débordé par la curiosité, il s'avança, étudiant d'abord la silhouette de la créature particulière, oubliant la politesse et la retenue. Le phénomène était beaucoup trop fascinant. Comment était-ce possible ? Des jumelles qui fusionnaient dans le ventre de leur mère ? Quelle explication rationnelle se cachait derrière le miracle ? Oubliant de plus en plus ses manières, Alexandre s'enhardit à toucher une cuisse de l'une d'elles. Quelle tête allait réagir ? Il avait touché celle de gauche, en toute logique, la tête de gauche devait le sentir. A moins que les deux ne le ressentent ? Après tout, elles partageaient un seul même corps. Toutes les hypothèses bouillonnaient dans l'esprit en ébullition du garçon qui avait d'n coup effacé les raisons de sa présence, ses mésaventures et le lieu.
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Message par Invité Lun 11 Mar - 16:28

Les plaisanteries de Lénius sont toujours les bienvenues pour détendre l'atmosphère et donner un peu de convivialité au milieu des défis qui s'annoncent avec ce bébé sur les bras, et deux esclaves à sauver. Siloé prend les bandages et un peu d'eau pour désinfecter. Sur un signe à sa jumelle, leur double corps se coordonne pour se rapprocher du jeune homme qui, après avoir pris des nouvelles de son ami et vérifié les courses de son rustaud de maître, s'est assis. Il accepte enfin la boisson. D'une voix un peu timide comme les siamoises en ont rarement, plutôt à l'aise qu'elles sont d'ordinaire, Siloé demande en regardant Jérémie :

Siloé. "Je... J'peux ?" (elle fait un signe vers ses bras pour qu'il les lui tende)

Elles ressentent le malaise de l'esclave après que Thierry d'Anjou ait répondu deux fois à sa place et exposé de façon un peu malaisante les risques à son sujet, et que tout le monde avait déjà compris. Sémélé a un petit pincement de lèvre et sa jumelle ne réagit pas, occupée à panser les blessures du jeune homme avant de lui entourer une petite bande à chaque poignet. Ses gestes sont très précautionneux et elle espère ne pas lui faire mal.

Siloé. (à Jérémie, par précaution) "Est-ce que tout va bien ?"

Entre deux manipulations, elles s'arrangent pour se retourner tant bien que mal quand l'aubergiste rentre avec un garçon qui doit être à son service. Elles les saluent tous deux d'un sourire un peu gêné par le grabuge dans lequel Emeline retrouve son établissement, mais déjà Thierry et Lénius se proposent de se charger des quelques dégâts. Soulagées, les sœurs ne disent rien et se concentrent à nouveau sur Jérémie. Lorsque les pansements sont finis, Siloé s'écarte légèrement et poussa un satisfait :

Siloé. "Hop ! Et voilà !" (Elle hésite à lui dire ensuite qu'elle espère qu'il n'y aurait pas de problèmes avec son abruti de propriétaire mais se retient : le sujet est gênant et elle le comprend bien.)

De son côté, Sémélé se retient de pouffer quand Nogo taquine le prêtre en lui enjoignant de faire court. Alors que Siloé est toujours occupée à se rincer l’œil discrètement sur Jérémie et à attendre de lui une conversation, sa jumelle écoute le détail de la mésaventure exposée par Thierry. Sur la longueur, peut mieux faire, s'amuse-t-elle à part soi. Mais ça a le mérite d'être complet. Pauvre Claire-Marie, se dit Sémélé : recevoir de telles révélations dans une taverne, avec tout ce monde, ce n'est sûrement pas l'idéal. Et avec sa situation service, aura-t-elle le temps de rattraper du temps avec ce bien étrange père. Au moins, elle a l'air sincèrement émue, quoique toujours en retenue. Quant au jeune Alexandre, il semble que celui-là ait accumulé une bonne dose de mauvais choix.

Sémélé. (à Thierry et Nogo qui évoquent les recherches de solutions) "Euh... B'en si on peut faire un truc, on essaiera. Mais rien d'illégal on est d'accord ? Je veux bien gérer le bébé par contre."

Elle a répondu surtout par politesse, car ce n'est pas vraiment leurs affaires. L'histoire de ces deux esclaves la touche cependant. Sa jumelle approuve : elles deux, elles n'ont pas les appuis du clergé, encore moins de la noblesse contrairement à Thierry qui semblait si sûr d'avoir bien des manettes à dispositions. Elles en sont là de leurs réflexions quand un frisson crispe sévèrement Sémélé : on lui a touché la cuisse. Mais cela n'a rien d'un geste accidentel. C'est bien une main volontairement posée là sans gêne. De dos, elle n'aura pas vu l'auteur du geste et ni une ni deux, elle peste :

Sémélé." Mais espèce de..."

Elle n'achève pas mais sa main part, dans un mouvement irréfléchi, vrillé de colère, pour éloigner le gêneur d'une gifle. Dans le même élan, elle agrippe un pan de sa chemise, révélant involontairement la marque d'infamie à l'épaule d'Alexandre. Surprise par le revirement furibond de sa jumelle, Siloé a sursauté, écarquillé les yeux et comprend vite la situation.

Sémélé (avisant la marque de servitude) "Ah..."

Elle se mord la joue, soudain confuse. Et si le maître de ce garçon est dans la pièce et a vu son esclave se faire gifler ? Cela risquait de représenter double sanction pour le gringalet quand le propriétaire se renseignerait sur la bêtise de son serviteur. Heureusement, personne ne semble réagir dans la salle. Cet esclave est donc tout seul ? Mais il n'a pas l'air de faire des courses comme Jérémie, et en plus il a des béquilles... Curieux.

Sémélé (un peu plus douce, à Alexandre) "Qui est ton maître ?" (Il allait sûrement arriver, se dit-elle. Sa voix redevenant plus dure : ) "Cadeau, ça reste entre nous avant qu'il se pointe. Mais tu faisais quoi exactement ?"

Siloé laisse sa sœur gérer et a seulement posé un regard mi-curieux mi-sévère sur l'esclave en béquilles. Elle n'ose pas trop reporter tout de suite son attention sur Jérémie, craignant sa réaction devant l'incident avec cet autre esclave.

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Message par Alexandre Lun 11 Mar - 18:11

A la gifle qui s'abat brutalement sur lui, Alexandre perdit l'équilibre et s'écroula au sol. Le choc le remit cependant les idées et lui rappela avec une honte cuisante ce que sa curiosité déplacé lui avait fait faire. Mortifié, il rougit et se mit à bégayer, ressemblant soudain à un enfant pris en défaut.

"Pardon. Je ne voulais pas ! Euh.. Non, je ne voulais pas dire ça ! C'est que.. je n'avais encore jamais vu de siamoises, à part dans les livres, j'étais.. non, c'est pas bien dire ça comme ça, c'est encore pire ! Je.. J'ai perdu le sens commun, disons ! Pardon ! Pardon ! Pardon !"

Néanmoins, quand la femme remarqua la marque sur son épaule, le teint d'Alexandre pâlit et la honte de a servitude remplaça celle de sa conduite dégradante. Il dut se mordre les lèvres pour se rappeler à ne pas paraitre insolent. Son maître. Ce mot lui écorchait les oreilles et il sentit que celui-ci lui brûlerait la gorge et la langue quand il l'aurait prononcé.

D'une voix faussement humble, dissimulant au mieux l'humiliation, il répondit :


"Mon... Mon maitre..."

Il fut forcé de s'interrompre. Comme cela était prévisible, le mot le piquait. Il lui donnait envie de vomir. il obligea son visage à se contenir, ne pas montrer cette expression de fierté et de dégout. Son maître... Son maitre était un homme prétentieux, autoritaire et méprisable. Fort de cette pensée, il reprit avec la même humilité feinte :

"Mon maître ignore que je suis là. Il m'a laissé à sa sœur et s'occupe de ses affaires. Sa sœur est justement... pas bien. Je cherche une accoucheuse pour elle. Une dénommée Maria, très compétente, une virtuose en son domaine. Je ne l'ai point trouvé à son logement et des voisins ont suggéré qu'elle devait rendre visite à une grosse ou s'occuper d'une délivrance. Quelqu'un... Quelqu'un aurait des informations à son sujet ?"

Il baissa la tête et et évita de croiser le regard des autres clients de la taverne. Tous ne pouvaient être si magnanimes et compréhensives que ces siamoises. On devait le juger, lui reprocher son geste...


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Message par Thierry d'Anjou Lun 11 Mar - 18:30

Thierry observait en silence les siamoises panser les plaies de Jérémie, la main toujours serrée autour de celle de Claire. Ses pebsées s'attachaient toujours à son fils. Alex... Que faisait-il ? Comment allait-il ? Alex ! Il devait le voir ! Il le voulait absolument ! Alex ! Il se tourna vers Lénius et constata que celui-ci paraissait à présent un poil plus sobre.

"Lénius... Lénius, que diriez-vous d'aller voir Tristan ? Depuis ce matin, lui et Alex doivent se languir."

Quelques instants plus yrad le prêtre eut la déroutante d'apercevoir la porte de la taverne s'ouvrir et son fils qu'il venait d'évoquer entrer. Son cœur bondit de joie dans sa poitrine tandis qu'au même moment l'émotion transfigurait son visage d'ordinaire si austère. Alex ! Alex était là ! Et il allait bien ! Quel bonheur ! Sa main se porta à sa croix et il remercia chaleureusement le Seigneur.

Pourtant, l'épreuve ne se terminait pas. Médusé, il découvrit son fils fixer d'une curiosité dévorante les siamoises et s'interroger probablement sur ce qu'elles étaient. Il s'avança soudain et toucha la cuisse d'une des jeunes femmes. Il soupira, désespéré. Ce n'était pas possible ! Le faisait-il donc express ? Comment parvenait-il à toujours trouver la pire bêtise qu'on puisse faire ? Un profond abattement le saisit à l'instant où retentit la gifle. Il reporta son attention vers Lénius.


"Cet enfant est.. catastrophique. A votre opinion, peu-il encore être sauvé ? Ou devrait-je l'entrainer avec moi pour l'enfermer dans le clocher de mon église et en jeter la clé dans le port ?"

L'intonation était affreusement cynique et trahissait le découragement qui l'étourdissait.

Pendant que les siamoises étudiaient le garçon en faute, Thierry se reprit et se décida une fois de plus en faveur de son fils. Un jour, cet enfant aurait sa peau ! Avec lassitude, il s'adressa aux jumelles :

"C'est justement mon fils Alexandre, celui dont nous parlons depuis tout à l'heure. II n'est pas très malin, je le crains, et il n'a eu jusque là beaucoup de contacts au sein de notre société. Veuillez l'excuser, je vous prie. Après tout, malgré son âge, ce n'est qu'un enfant. Un enfant qui a l'instinct de conservation et la maturité émotionnelle d'un môme de six ans."
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Message par Alexandre Lun 11 Mar - 18:37

Lorsqu’une voix retentit pour prendre sa défendre et excuser sa conduite, Alexandre se figea, tétanisé. Son père! C'était la voix de son père !

"Papa !"

En l'espace d'un instant, tout s'évanouit de son esprit. Il se releva précipitamment en tombant plusieurs fois avant de réussir à se mettre debout puis courut en direction du prêtre. Des larmes d'émotion ruisselaient son visage. Enfin, son père était là ! Il se jetta contre la poitrine paternel, s'enfouissant dans la soutane qu'il portait.

"Papa... Papa.... "
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Message par Thierry d'Anjou Lun 11 Mar - 18:50

Fermant les yeux un court instant, Thierry reçut le corps chaud et frêle de son fils avec un bonheur comme il n'aurait pas cru possible. De son bras libre, il le serra contre lui tandis que son autre main lâcha Claire pour mieux l'enlacer elle aussi. Il se sentait pour la première fois de sa fois béni par Dieu et le Christ. Ses enfants, ses deux enfants, étaient là, avec lui.

Relevant les yeux vers le plafond, il adressa dans un faible murmure une prière.


"Merci, Seigneur. Merci.
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Message par Claire-Marie Lun 11 Mar - 19:06

Claire saisit soudain le bruit d'une gifle. Elle cligna des yeux, cherchant l'origine du son. Elle saisit alors une voix qu'elle connaissait. Elle sourit. Alexandre ! Il était là et allait visiblement bien, mis à part la gifle... Elle fit un pas puis sentit qu'il venait vers eux. Thierry la prit alors et la serra. Claire sourit en se laissant aller. Avoir une famille... Elle n'y avait jamais pensé, mais cela paraissait merveilleux.
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Message par Invité Mar 12 Mar - 6:18

Nogo Lhuisni se dirigea vers le fond de la salle où Émeline s'affairait, pleine d'énergie, pour reprendre en main l'auberge, que la gouverne italienne, à la sauce nogolaise, avait fait gîter.

— Excusez moi de vous déranger, ma belle amie, mais là j'ai besoin d'un fort remontant!

Nogo avait eu l'impression d'assister à la représentation d'une comedia dell arte, telle ces saynètes qui à Vérone animaient les placettes en amusant les badauds. Les travers de chacun plus ou moins tranchés par le sort, les confusions familiales et effusions à risques, les tourbillons turpides et bouillons cupides étaient mis en farce comme un dindon de Noël. Et le gens s'en repaissaient, avidement, et en redemandaient. On se moquait de soi-même, en rire cathartique. Aristophane avait tout compris, explorant une pente, Euripide et Eschyle sur l'autre versant, œuvrant, ensemble, à construire le Grand Théâtre de Delphes, malgré le destin, à déclin sinusoïdal, de Sisyphe.

— Je crois que vous avez du rhum, venant des Îles, n'est-ce pas Émeline? Une bonne pinte me ferait du bien. Comme on dit de par chez nous en Sicile: "ce que je viens de voir m'a secoué le cocotier"!

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Message par Le Cent-Visages Mer 13 Mar - 13:07

[11 septembre 1597] A l'Ours Noir [Terminé] - Page 3 Lzoniu10


Lénius, troubadour difforme en fauteuil roulant, 27 ans


-- Ah, tant mieux, tant mieux, vous m'en voyez soulagé ! déclara Lénius à l'attention des nouvelles que lui donnait Emeline, avant de sourire à sa proposition de discrétion dans les plans qui seraient mis en place pour aider les deux malheureux esclaves.

Il écouta Thierry résumer les déboires de son fils et grommela quelques mots incompréhensibles à cette sinistre liste de mésaventures. Elle avait au moins le mérite d'éclairer divers points de toute cette histoire. Le gros invalide fronça cependant les sourcils à la fin du laïus du prêtre et ne put s'empêcher d'ajouter, d'une voix sifflante aux légers accents râpeux :

-- Dans ce sale pétrin se trouve aussi mon ami Tristan. Accessoirement.

Ses énormes mains serraient toujours l'enfant, que les siamoises proposèrent gentiment de prendre avec elles en attendant de lui trouver un protecteur. Ses oreilles néanmoins décrochèrent un peu du discours du père d'Anjou, qui évoquait non sans fierté ses appuis, ses désirs et tout ce qui ne faisait que prouver les privilèges qu'il pensait avoir de par sa robe et sa noblesse même perdu. Si cela pouvait servir à Alexandre et Tristan, ce serait déjà ça... Lénius sourit à l'enfant avec beaucoup de tendresse aux paroles que lui adressait tout bas Nogo Lhuisni. Ses grosses lunettes remontèrent vers le visage du voyageur et l'invalide compléta, d'une voix chuchotante :

-- Voilà d'excellents vœux. Cet enfant a déjà sa marraine, semblerait-il.

Il joignit un clin d’œil joueur à cette dernière parole. Le bébé s'était endormi. Lénius le réchauffa avec douceur en resserrant les linges autour de son corps tout fragile. Il releva soudain la tête en entendant la porte de nouveau ouverte. La lumière du dehors découpait la fragile silhouette d'Alexandre, ce qui ne manqua pas d'étonner Lénius. Son corps bossu se tourna alors, dans un éboulement de graisses, vers le curé auquel il lança, rieur :

-- Eh bien le voici, votre fiston ! Il a devancé vos souhaits !

Sa bonne humeur retomba devant la scène qui suivit. Lénius prit sa tête au creux d'une de ses mains, désespéré par la naïveté confondante et les gestes pour le moins déplacés de l'esclave. Sémélé eut bien raison de lui donner une leçon cuisante à la joue et il soupira, répondant au père Thierry au sujet de sa progéniture :

-- Vous n'êtes vraiment pas gâté en effet. Je comprends mieux que vous souhaitez soustraire ce jeunot à son maître. Avec autant de bêtises, j'espère d'ailleurs que ledit maître est patient et guère trop cruel.

Il acquiesça vivement à la proposition qui suivit : aller bientôt retrouver Tristan ! Tristan n'avait pas la chance d'avoir une famille pour veiller sur lui, contrairement à Alexandre et Claire qui s'échangeaient des câlins entre les bras de leur père, mais il pouvait compter sur des amis qui feraient tout pour lui rendre la servitude la moins ardue possible, voire l'en sortir.


[11 septembre 1597] A l'Ours Noir [Terminé] - Page 3 Jzorzo11


Jérémie Torrès, esclave, 19 ans


Le regard de Jérémie se troubla, quelque peu attristé d'entendre que Nogo ne répondait à aucune de ses curiosités, pour préférer revenir au bébé et au moyen d'aider les garçon. Dommage... Il n'entendrait rien d'intéressant aujourd'hui... Cependant il comprenait bien la réaction de Nogo : après tout l'urgence était ce qu'il disait et non une conversation sur ses voyages autour d'un thé. Jérémie avait été quelque peu égoïste. Il adressera cependant à Nogo un sourire discret et amusé en l'entendant demander à Thierry d'être bref, puis à la tavernière de lui servir un remontant. L'esclave partageait son air désabusé devant les scènes dignes de pièces plus ou moins bonnes qui s'enchaînèrent.
Baissant les yeux, Jérémie tendit ses bras à Siloé qui le soigna avec beaucoup de délicatesse. Ses traits demeuraient fixes et rien ne trahissait sa légère douleur quand les produits ainsi que les bandes serrées le picotèrent. Il plissa les lèvres dans une grimace de suspicion en entendant ce que lui décrivait Claire-Marie de son traitement par le sieur de Wollenbach.

-- Ah. J'ose espérer que la gestion de son personnel n'est pas assurée par des intendants inconséquents sans aucune ligne de conduite, et encore moins de cohérence. Tu es bien vaillante de ne t'être pas laissée déstabiliser. (Un temps, avec un rictus étrange quand Claire évoqua la bonté de Florentyna) Oh, ça oui, elle l'est, fort gentille.

Et il saurait en tirer grand parti, se dit Jérémie à part soi. Il entendit alors Siloé s’enquérir de la qualité de ses gestes de soin. D'une voix un peu moins raide -- presque douce, donc, sur l'échelle de Jérémie -- il la rassura :

-- Tout va bien, je vous remercie encore.

L'esclave lui offrit un léger sourire. Ses traits redevinrent cependant bien sombres à l'entrée du jeune Bellanger qui enchaînait les bêtises, encore et toujours. Décidément oui, ce garçon ne devait absolument rien connaître du monde et Jérémie voulait bien croire Thierry lorsqu'il affirmait qu'on avait toujours tenu Alexandre complètement cloîtré. Le pauvre allait souffrir, s'il restait si naïf et imprudent en tant qu'esclave. Il cilla dans une légère grimace à la gifle sonore que lui appliqua Sémélé. Elle avait bien raison, toutefois. Jérémie suivit les embrassades entre le père d'Anjou, Claire et Alexandre, d'une expression froide dissimulant son bonheur de voir la jeune aveugle et le petit Bellanger ainsi protégés par le curé comme au sein d'une vraie famille... malgré tous les défauts qu'avait par ailleurs ce prêtre. Puis il s'adressa au béquilleux :

-- Alexandre. Je suis désolé de ce qui t'est arrivé. C'est injuste. Mais puisse-tu traverser cette épreuve avec courage. Et prudence.

Il avait ajouté ce dernier mot et hésité à dire "intelligence" qui eut pu être plus blessant. L'esclave se perdit un petit moment en souvenirs. Et dire que la dernière fois qu'il avait vu Alexandre, Jérémie était son inférieur et devait le vouvoyer... Il se rappela du garçon évoluant dans son élément, au milieu des livres et tout curieux d'apprendre de nouvelles choses auprès de son visiteur. La face de l'esclave se durcit en se remémorant ce qui avait suivi leur rencontre. Mais sans doute ne l'avait-il pas fait exprès. Il semblait trop bon pour cela. Simplement trop imprudent.
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Message par Alexandre Mer 13 Mar - 17:21

Malgré le bonheur immense de revoir son père et de le sentir à nouveau à ses côtés, de ressentir cet amour si puissant qui l'apaisait, Alexandre se détacha vite de ses bras. Son esprit songea aux raisons de sa présence quand son regard distingua la silhouette de Jérémie installé sur une chaise. Un sentiment de honte le saisit en se souvenant de ce qu'il avait dû vivre par sa faute. Le jeune homme s'avança vers l'esclave puis lui fit une révérence avant de prendre la parole.

"Pardon de t'avoir causé des ennuis. L'autre jour, quand tu es venu à la librairie, tu es si instruit, si passionnante, que j'ai imaginé que tu sois percepteur, que tu t'informais en ayant des ordres de ton maître. Ainsi, quand il s'est présenté à la boutique, j'ai voulu le flatter, comme mon patron m'a appris à le faire. Je suis sincèrement navré pour tous les ennuis que ma bêtise a pu te causer."

Soulagé d'avoir réglé cela avec sa conscience, Alexandre retourna vers Thierry en songeant au danger qui menaçait la boutique de Irène se réveillait dans son esprit et ne l'angoissait trop. Grace. La petite Grace était seule avec cette Sorcière. Le Seigneur de Frenn, malgré toute son intelligence et son habilité, s'était fait si facilement retourner le cerveau par cette vile manipulatrice. Une petite fille si candide... Elle en ferait ce qu'elle voudrait. Le visage agressif de Grace, tout comme ses paroles cruelles, lui revinrent en mémoire. Elle le détestait. Il le méritait après les idées qu'il s'était permis de déverser. Ses poings se serrèrent. Peu importaient ! Il la protégerait ! Il l'empêcherait de connaitre un sort aussi terrible que le sien ! Elle ne deviendrait pas le jouet de la Sorcière !

Le visage empreint de gravité, il releva la tête vers Thierry et exposa la situation :


"Irène et sa fille sont en danger. Elle est réapparue. La femme de l'incendie, celle qui m'a fait voler le livre, celle par qui tout a commencé.. Elle est là-bas, chez Irène. Irène a fait un malaise et Grace est allée chercher une guérisseuse où la femme se trouvait. Elle les a suivi puis s'est évanouie. La guérisseuse et Grace l'ont fait entrer. J'ai voulu expliquer le danger, supplier de l'attacher.. mais je n'ai pas de crédit. Elles..."

L'ombre des flammes enveloppant le presbytère surgit de sa mémoire. Sa respiration devint sifflante. Cela allait recommencer. Elle allait encore.. Quand elle aurait fini ce qu'elle comptait faire.

D'une voix haletante, qui trahissait sa panique, il poursuivit :


"Elle va encore mettre le feu, c'est sûr. Elle.. Quand elle aura fini, quand elle aura eu chez Irène ce qu'elle voulait, elle va... Ça va recommencer ! Le quartier ! Tous ceux qui y vivent.. il faut l'arrêter !"
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Message par Thierry d'Anjou Mar 19 Mar - 13:38

Alors qu'il serrait ses deux enfants contre lui, Thierry redressa la tête aux réparties de Lénius qui ironisait sur les comportements de son fils. A raison, bien sûr ! Vu les agissements d'Alexandre, rien que cette curiosité déplacée pour les siamoises le prouvait, tout démontrait qu'en tant qu'esclave il risquait très gros. Il hocha la tête. Oui, voilà qui était important de vite le reconnaître et de réussir à l’anoblir. Autrement... Il refusait de songer à la suite.

Brusquement, Alexandre s'écarta de ses bras. Une panique entière vibrait de lui. Qu'avait-il donc ? Il s'agitait, tremblait... Thierry écouta avec inquiétude. il le vit d'abord présenter des excuses pour son étourderie maladroite. Sa conduite du fils si droite faisait sourire le père. Quelle différence avec lui ! Alex, lui, obéissait uniquement à son cœur, indifférent à la raison. Ce n'était peut-être pas bon pour la santé mais c'était incontestablement beaucoup plus noble. Soudain, Alex s’adressa à lui et le contenu du discours l'alerta. La panique le gagna lui aussi. Il en lâcha la main de Claire, l'abandonnant complètement. La femme. Il la revit dissimulée le soir du bal. Il la revit au château du baron. Il la revit dans cette taverne même. Ses poings se serrèrent. Elle était la responsable de tout. Une colère froide l'envahit. Il songea aux informations : elle était chez Irène. Irène... Son cœur rata un battement dans sa poitrine.


"Irène !"

Son cœur résonnait fort et rythme avec sa panique. Il revoyait cette femme qui n'aurait pas dû lui plaire. Elle n'était pas objectivement belle et pourtant elle retenait son attention, le fascinait.. Il appréciait sa douceur qui se changeait selon les circonstances e une fermeté implacable. Il la revoyait encore s'imposer face à son frère méprisable et hautain. Il se rappelait ces conversations si riches entre eux, si intéressantes. Irène.... Le nom se répétait en boucle dans son boucle. Irène peut-être en danger face à cette folle manipulatrice. Irène... En cet instant, Thierry comprit ses sentiments. Cette femme, il l'aimait. Sincèrement.

Reprenant contenance, il posa le regard vers son fils et réfléchit posément à la situation. Il se souvint de son témoignage déposé à al prévôté. Il avait dû avoir repéré la femme devant le presbytère. S'il retournait à la prévôté et révélait où la trouver, peut-être... Oui, cette fois, elle serait enfin arrêtée !


"Si je comprends bien, cette femme est évanouie, affaiblie, chez Irène. Je vois. Alors... Alors nous devons profiter de l’occasion ! Il est temps de se débarrasser enfin de ce danger public ! Alex, reste là, et ne bouge pas ! Veille sur ta sœur !"

En se rappelant que son fils n'avait guère écouté ses recommandations jusqu'à présent, malgré ses mises en garde qu'il pourrait s'exposer au danger, Thierry ne sut retenir l'ironie :

"Mais peut-être devrais-je dire plutôt : ne reste pas ici, va au plus près du danger et ne veille surtout pas sur ta sœur. Apparemment, tu sembles comprendre l'inverse de ce que tu entends."

Sur cette réplique, sans accorder un regard pour personne, pas même pour Claire, il quitta la taverne d'un pas précipitée. Son impatience de rejoindre au plus vite la prévôté occupait tout son esprit.
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Message par Alexandre Mar 19 Mar - 14:06

Alexandre fut heureux de constater que son père réagissait immédiatement à l'annonce qu'il venait de faire. La Sorcière allait être arrêtée ! Enfin ! Il sursauta cependant quand son père lui demanda de veiller sur sa sœur. Sa sœur ? Sa sœur ? Mais de quoi parlait-il enfin ? Depuis quand avait-il une sœur ? Il n'eut pas le temps de poser de questions : Thierry avait disparu.

Confus, Alexandre se gratta la tête, intrigué.


"Mais.. C'est qui ma sœur ? Et depuis quand j'ai une sœur ?"
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Message par Invité Mer 20 Mar - 18:55

Nogo était enchanté du départ de l'envahissant prêtre. Il n'en dit rien mais le clin d'œil explicite à Émeline valait un discours. Retranché depuis quelques minutes du côté de la tavernière il revint au centre de la pièce.
Il s'adressa à la petite communauté, silencieuse après la peu épicée sottie précipitée de l'épicentrique tombé dans la prêtrise par déséquilibre familial. Il parlait en tentant de rencontrer le regard de chacun pour en saisir l'état d'esprit.


— Mes amis, que décidons nous de faire, loin des onctuosités du sirupeux d'érable? Devons-nous et pouvons-nous intervenir? Qu'en penses-tu Lénius? Je crois bien que tu es le seul à avoir pu suivre les sinuosités des synapses de schnaps de ce chenapan cléricale!

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Message par Le Cent-Visages Ven 22 Mar - 19:21

[11 septembre 1597] A l'Ours Noir [Terminé] - Page 3 Lzoniu10


Lénius, troubadour difforme en fauteuil roulant, 27 ans


Les traits de Lénius se tendirent devant la fort mauvaise nouvelle qu'apportait Alexandre : l'incendiaire du presbytère, celle dont on avait entendu parler ici et là dans les rues ces derniers jours, serait chez Irène d'Aubeville ? Que Diable serait-elle allée se fourrer là-bas, si de prétendus ennemis y résidaient ? Il s'apprêta à répliquer, mais déjà le père Thierry partit comme une balle, après une nouvelle pique à l'oiseau de malheur qui lui servait de fils.
Ses jambes serrées continuaient à aller et venir lentement pour bercer le bébé à présent bien endormi, après qu'il lui eut donné un peu de lait. Qui eut cru qu'un jour il occuperait le rôle de garde d'enfants ! Il redressa la tête et considéra la mine concentrée de Nogo, occupé à chercher des solutions promptes et pragmatiques.

-- Je crois qu'en l'occurrence le père Thierry a accompli la meilleure chose à faire pour le moment : si la femme dont parle celui-là (il désigne Alexandre) est réellement dangereuse, elle doit être mise en sûreté au moins en attendant une enquête sérieuse.

Il haussa piteusement les épaules : eux autres n'avaient pas grand chose à faire de plus dans cette histoire. Ses bésicles toujours rivées sur le sieur Lhuisni qui lui inspirait le plus de confiance et de sympathie dans cette turbulente compagnie, Lénius acheva :

-- De notre côté, garder ces deux enfants (désigne le bébé et Alexandre) et veiller à ce qu'il ne leur arrive rien de plus sera déjà une mission bien suffisante.

Ce fut alors que justement, la question de l'esclave aux béquilles interpella Lénius. Avant son départ, le prêtre venait de révéler si brutalement que la fille aveugle serait en réalité sa sœur... L'homme difforme ne put s'empêcher de commenter, encore quelque peu aviné et la voix trouble dans ce que l'on ne sut dire amusement ou grincement :

-- Ci fait, à en croire le père d'Anjou, mon garçon, cette charmante demoiselle serait ta sœur. Et tu as donc une sœur depuis... quatre minutes ! A ce rythme là, avec le bon curé de Saint Eustache, d'ici une semaine tu auras quinze frères et sœurs. Il faudra multiplier les pains.


[11 septembre 1597] A l'Ours Noir [Terminé] - Page 3 Jzorzo11


Jérémie Torrès, esclave, 19 ans


L'esclave posa sa main à l'épaule d'Alexandre, rassurant, et écouta ses excuses. Alexandre paraissait honnête, il avait seulement commis une maladresse, à n'en pas douter. La voix de Jérémie se fit pour une fois chaude :

-- Ne t'inquiète pas. Je comprends. Et suis honoré que tu m'aies attribué la si noble fonction de précepteur. Puissions-nous trouver le temps de reprendre cette conversation hellénique prometteuse.

Sur ces mots et à regret, il se releva et se pencha non sans peine pour reprendre à dos son lourd chargement. Il devait de toute urgence rentrer chez son maître, conscient de l'impardonnable retard déjà accumulé. Entre cela et le témoignage que cette saleté de femme serait allée faire devant le Monthoux, Jérémie ne doutait pas qu'il allait lui en cuire. Plus encore lorsque le seigneur découvrirait l'état de certains produits que ramenait son esclave... D'un pas mécaniquement macabre, il se dirigea vers la sortie et, avant de disparaître, adressa un sourire sincère à toute cette agréable compagnie. Jérémie arrêta particulièrement son regard sur Nogo, les siamoises et Claire-Marie :

-- Au-revoir, Messieurs, Dames. Un immense merci pour tout. (vers ses deux compagnons serviles) J'espère que nous nous reverrons bientôt.

Il fit demi-tour et la porte se referma sur la grande ombre.
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Message par Alexandre Ven 22 Mar - 19:46

A la voix énergique de Nogo et en entendant son discours, Alexandre le dévisagea d'un air contrit qui dissimulait sa désespérance pour la naïveté de l'homme. N'avait-il pas entendu ses informations ? Il venait d’évoquer la responsable d'un incendie ayant failli détruire une partie de la ville ! Et cela ne le paniquait ? Même pas une petite réaction ? Alexandre ne comprenait pas cette attitude. Serait-il donc le seul à se soucier de toutes ces vies ayant failli disparaître dans le brasier ? Il étouffait. Pourquoi les gens se montraient-ils si égoïstes ?

Heureusement, Lénius avait conscience du danger. Il lui adressa un sourire de reconnaissance pour sa réponse à l'homme insouciant.


"En effet. Mon père va arrêter la Sorcière et elle ne nuira plus jamais à personne. Elle va enfin cesser de faire le mal !"

Brusquement, la remarque de Lénius le fit rougir. Il le comparait à un enfant ? Il l'estimait aussi fiable que le bébé entre ses bras ? Il balbutia, mortifié :

"Je ne suis plus enfant, voyons ! J'ai fêté mes vingt ans en Mai denier !"

Lénius répondit ensuite à ses questions et Alexandre rougit à nouveau mais ne montra aucune surprise de cette révélation ni pour la provocation. Il s'attendait presque un jour à une situation analogie. d’un haussement des épaules, il reprit :

"Évidemment. J'aurai dû le deviner. Mais le moment ne se prêtait guère aux retrouvailles familiales pour y penser.. Je me disais bien que je devais avoir une cinquantaine de frères et sœurs au vu des bonnes mœurs de mon père.. Mais bon, avec la mortalité infantile, il doit en rester une petite dizaine, je pense."

Sur cette pique, il se tourna vers Claire et lui adressa un large sourire, la main tendue :

"Bienvenue dans la famille ! je me nomme Alexandre mais tu peux m’appeler Alex si tu veux !  Tu es ma grande ou petite sœur ? Eh ? Attends, là ! Tu... tu as une marque d'esclave toi aussi ? Foutre de Dieu ! Mais papa a raison, y a une vraie malédiction qui court dans cette famille !"

Dans le même temps, Jérémie revint s'adresser à lui et lui témoigna toute as sa sympathie et surtout qu'il ne lui en vouait pour son affreuse sottise. Il lui adressa un sourire timide et eut le cœur pincé quand l'esclave dut repartir vers ses maîtres.

"Au revoir alors. J'espère, oui, qu'on pourra avoir bientôt une autre conversation hellénique ! Tu as vraiment beaucoup de choses à m'apprendre !"
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Message par Claire-Marie Ven 22 Mar - 21:36

Claire entendit le cri de son nouveau père. Elle devina au nom qu'il tenait à celle qu'il exclamait. Serait-ce la mère d'Alexandre ? Elle n'osa demander, d'autant qu'il partit comme une flèche. Lorsqu'Alexandre s'interrogea, elle s'approcha timidement. Eux ne se connaissaient pas encore, il n'était pas encore son frère. Seulement Lénius la devança. Elle rougit, n'osant dire, n'osant expliquer. Comment comprenait-on cela ? Elle préféra suivre les conseils de Dame Rose et ne rien dire.
Elle sourit quand Alex se présenta.

- Je sais... tu ne dois pas t'en souvenir, mais je t'ai donné à boire au pilori.

Elle voulut se présenter mais quelque chose la retint. Que devait-elle dire ? Et si pour une fois elle disait son nom. Son vrai nom... Non, il y avait trop de monde... plus tard, lorsqu'ils seraient seuls. Ils étaient sa famille. Ils comprendraient.

- Je m'appelle Claire, Claire-Marie. Je... je ne saurais pas dire si je suis née avant toi ou non... Je crois que oui... mais je ne suis pas sûre...

Elle ne dit rien concernant sa marque, mais salua Jérémie qui partait. Elle lui sourit, sans dire à voix haute qu'il lui manquerait. Elle osa alors se tourner vers Alexandre.

- Cette femme... Irène, qui est-ce ? Ta mère ?
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Message par Alexandre Sam 23 Mar - 12:00

Claire paraissait gênée. Avait-il prononcé des paroles dérangeantes ? Il ne lui semblait pas. Ce devait être le sujet même de la conversation qui l’embarrassait. Découvrir avoir un frère passé vingt ans, c'était une nouvelle fracassante. Il comprenait son choc et avait lui-même partagé une surprise analogique quand son père, en partant, lui avait proclamé cette information.  Le garçon adressa un sourire amical à la jeune femme, ne remarquant pas sa cécité.

Brusquement, il sursauta quand elle évoqua le pilori et la personne qui lui avait offert si généreusement à boire. Il se rappelait son état de grande faiblesse, son épuisement... Il distinguait à peine, comme s'il était subitement devenu aveugle. Ses oreilles entendaient cependant les ralliements de la foule, de ces méchancetés... Puis s'était avancée une personne, une femme, pour lui offrir de l'eau et la voix. Il se souvenait bien de la voix. Il hocha timidement de la tête, le visa transfigurée.


"Oui, je me rappelle. Celle qui m'a offerte de l'eau, alors, c'était toi. Merci beaucoup. Je ne me souvenais que de ta voix. A ce moment, je ne voyais plus, j'étais comme aveugle. Tu n'imagines pas ce que c'est ! C'est vraiment affreux d'être aveugle ! On entend tout, on essaie de comprendre, mais plein de choses nous échappent. C'est affreux ! C'est vraiment la pire chose qui soit d'être aveugle !"

Le garçon marqua alors une pause, réfléchit puis demanda :

"Attends ! Tu es venue par hasard à ce moment ou tu savais ce qui m'arrivait ? Tu m'as reconnu ? Tu savais déjà que j'étais ton frère ? Mon père s'occupait déjà de toi et t'avait tout raconté ?"

En son for intérieur, le jeune homme ressentit une forte jalousie pour Claire si celle-ci avait pu bénéficier d'une véritable relation avec leur père depuis plusieurs années alors que lui avait dû attendre une indiscrétion de Tristan pour confronter leur père et découvrir la vérité sir ses origines. Pourquoi elle et pas lui ? Il la préférait ? Un doute s’instilla en lui. Elle était valide, elle. Instinctivement, son père avait sans doute une inclination pour elle. Après tout, il lui avait dit que dans sa famille, on rejetait les infirmes et les maintenant à l'écart.

Alexandre se tut puis écouta Claire en silence se présenter, lui souriant toujours, incapable de remarquer sa cécité, puis s'exclama en se tapant le torse dans une démonstration virile un brin ridicule:

"Bah, peu importe, de toute façon, si tu es née avant ou après moi ! Tu es une fille et moi un garçon, alors, mon rôle, c'est te protéger, même si je suis le petit frère !  Je ne sis pas très fort, pas, très malin... Mais je te promets que je ferais, malgré mes défauts, de tout faire pour te protéger !"

La jeune évoqua ensuite la dame dont son père et lui parlaient avant de partir. Il tiqua quand elle émit l'hypothèse que Irène serait sa mère.

"Irène ? ma mère ? Non.. ma mère... Ma mère, il l'a sans doute oublié, papa, comme toutes les femmes dans lesquelles il s'est enfoncé. C'est comme ça un homme, non ? Une fois c'est sorti d'une chatte, ça oublie les visages puis il part vers la prochaine. Mais je ne crois pas qu'il s'intéresse à Irène. Il n'est pas comme il est avec les femmes avec elle. Irène.. Irène, c'est la femme qui m'a recueillie quand j'étais à al rue à chercher un boulot et qui maintenant est ma maîtresse. Elle est très bonne et généreuse. Il faudra que j’aille m'excuser auprès d'elle en rentrant. J'ai pas été très gentil aujourd'hui avec elle. Mais je t'assure, papa n'a aucun intérêt pour elle. Il se soucie juste qu'elle n'ait pas d'ennui pour que je puisse rester chez elle. En pensant à elle, c'est à moi qu’il pense."
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Message par Le Cent-Visages Sam 23 Mar - 12:54

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Message par Invité Sam 23 Mar - 13:39

Spoiler:

Nogo Lhuisni resta médusé.
Le petit avait encore du lait derrière les oreilles mais déjà fermentait tel un vieux munster. Comme on dit du côté de Palerme les rougons ne font pas des maquares, ni les gorgons des zolas.
Le jeune homme reproduisait les intonations et physionomies de son père avec une aisance, que seule permettait la loi chère payée de la chair engendrée, péché d'adultère repêché à vingt ans dans la marée du temps, vaseuse histoire communicante, tel le fit qui fils imita le père.
Le dédain, voire le mépris que le prêtre affichait envers Nogo, revenait dans les traits du rejeton, comme un né de la faute au milieu de la figure de style. Le comportement anacoluthe heurta Nogo. Le froissa. Au fond lui fit mal.
À quoi sert-il de vouloir aider les gens, qui s'en battent les coquilles avec l'art de la noix? Drupe dupée on en restera mortifié.
Nogo se souvenait d'autres moments où se franchise et sa sincérité avaient été humiliées.
C'était à Dijon. Nogo, à l'époque, parlait encore mal le françois et il avait était convenu que Sieur Mouve de Curville, qui naturellement avait des facilités en cour de Bourgogne, présenterait le nouveau procédé de transport, sur lequel Nogo travaillait depuis deux ans. Il s'agissait d'un cheval mécanique, remplaçant aux axes des pattes du galop l'alternance de la poussée équine par une circonférence miroir, et que propulserait les jambes du cavalier. Nogo l'appelait le biclopède. Mouve de Curville fut reçu par le Duc en personne et défendit avec brio le projet. Sa Majesté, en sa haute suffisance, se sentit flatter et, comme une baudruche bibendum, serra sur sa vaste orgueilleuse poitrine un Mouve de Curville murmurant d'amour dans un ronron tout rond. Bien entendu ce prétendu ami revendiqua la paternité de l'engin, oubliant Nogo, le spoliant sans vergogne. Mouve qui se mue en servile du Duc fut vil envers Nogo qu'il précipita dans une totale infortune.
Nogo ne rompit pas mais comme un roseau resta pensant.
C'est ce qu'il ressentait en cet instant.
Et il avait de la peine.

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Message par Invité Dim 24 Mar - 11:38

Après la claque bien méritée, Sémélé entend les excuses du petit esclave. Au moins, ce n'était pas ce qu'elle craignait et il n'y avait rien de sexuel dans son geste inconsidéré. Non, il évoque la curiosité, et c'est une vieille routine pour les siamoises que de faire l'objet de regards et gestes déplacés. Quant aux ouvrages, la jeune femme voit très bien le genre de catalogues de phénomènes monstrueux qui se publient et auxquels Alexandre fait référence. C'est donc avec un genre de lassitude que Sémélé achève, pour le béquilleux :

Sémélé. "Ah, dans les livres. Entre le chapitre sur les nains et celui sur les animaux sauvages je suppose. Bon, évite juste de fourrer ta main dans la gueule d'une panthère par cette même curiosité."

Elle en reste là et acquiesce seulement lorsqu'Alexandre répond au sujet de son maître. Il n'y a donc pas de risque de voir le type débarquer, tant mieux.

Sémélé. (toujours à Alexandre) "Et pour répondre à ta question, en accoucheuses y a la vieille Maria qui exerce pas loin. Je pense que tu pourras la trouver derrière les halles."

Les sœurs restent discrètes et silencieuses devant les curieuses retrouvailles qui se jouent alors : l'esclave aux béquilles serait donc apparemment le fils du curé, et la jeune aveugle aussi ? Drôle de famille. Sémélé rit aux plaisanteries de Lénius sur cette situation tragicomique, puis a un petit pincement au cœur en écoutant l'homme difforme rappeler au bon souvenir de Thierry son ami Tristan, alors qu'Alexandre accapare l'attention avec ses effusions et ses bêtises. Bêtises qui d'ailleurs continuent : le voilà qui se la joue ridiculement viril, puis sert à Claire un laïus sur le fait d'être aveugle, sans même s'apercevoir de la cécité de la demoiselle.

Sémélé (à moitié pour elle, à moitié pour Alexandre, le visage vissé entre ses mains dans une posture de lassitude) "Mais tu te reposes jamais toi c'est dingue... Je sais pas qui t'a élevé mais je plains ta mère dans l'histoire. Et dis-nous un peu, ça te ferait plaisir que là tout de suite, quelqu'un dise que c'est invivable d'avoir des béquilles ? Que c'est la pire chose au monde et tout ?"

D'un petit va et vient de la main sur l'épaule de sa jumelle, Siloé la calme. Ce n'est pas la peine d'argumenter, Alexandre n'est clairement pas en état pour ça et il fallait mieux le laisser redescendre, après toute la tension qu'il venait d'avoir à gérer. De son côté, Siloé sourit une dernière fois, avec une vraie déception qu'elle essaie de cacher, à Jérémie qui s'en va déjà... Elle serre les poings, elle aimerait faire quelque chose pour ne pas laisser l'esclave repartir vers ceux qui allaient probablement lui faire du mal. Impuissante, elle ne laisse que ses ongles gratter le bois de la table, avant de croiser la mine toute dépitée de Nogo Lhuisni dans un coin de la pièce. Il faut dire que Thierry d'Anjou, avant son départ pour aller arrêter la femme dangereuse, n'avait pas ménagé Nogo et que le fils en avait remis une couche derrière en semblant mépriser l'homme qui proposait son aide tant bien que mal.

Siloé (à Nogo, ayant soudain une idée) "Dites Messire, une petite balade ça vous irait ? Jérémie n'est sûrement pas encore très loin, on pourrait le rattraper et faire un bout de chemin avec lui par exemple ?"

Sémélé hausse les épaules en entendant sa sœur : ce n'est pas une mauvaise idée. Elles pourraient discuter un peu davantage avec Nogo, en espérant ainsi le détendre et lui redonner le sourire, et avec Jérémie qui a clairement tapé dans l’œil de Siloé. Ces deux hommes ont sûrement un tas de choses intéressantes à raconter ! De toutes façons, il n'y a plus rien à faire dans cette taverne, le bébé est maintenant entre de bonnes mains cabossées et le curé est parti gérer la prétendue incendiaire.

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Message par Invité Dim 24 Mar - 11:55

Nogo appréciait l'intervention des jumelles, qui avec bon sens et bonne humeur apaisait l'atmosphère.
L'idée de Siloé lui semblait bonne. Plutôt que reprendre une rasade de rhum, un bol d'air lui ferait du bien. Et puis ce serait plaisant de discuter avec ce grand jeune-homme, qui repartait si vite. Nogo l'avait trouvé très franc. Et à cet instant il ressentait un besoin de franchise…

— Mais, cela me paraît une excellente idée, mes chères amies. Hâtons, de nos pas déterminés, à rejoindre les pas trop solitaires du grand Jérémie!

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Message par Alexandre Dim 24 Mar - 12:48

Alexandre écouta les explications des siamoises qui venaient de prendre la parole et lui contaient leur différence. Il les écoutait avec un intérêt avide, enregistrant le moindre mot et l'analysant de toutes ses capacités. Tous ces renseignements, c'était une nouvelle page à ajouter à ses connaissances. Il hocha ensuite sur la réponse à la première question qu'il avait posé en entrant dans la taverne et sourit aux siamoises. A cet instant, les traits angéliques de son doux visage revinrent.

"Merci. Merci beaucoup."

La demande de son père lui revint cependant à l'esprit. Il souhaitait qu'il reste à la taverne en attendant que la prévôté vienne chercher la Sorcière chez Irène. Il se rappelait ses propos ironiques et son visage se peignit de tristesse. il obéirait cette fois. Il montrerait à son père qu'il pouvait écouter. Brusquement, les siamoises l'interpelèrent encore pour lui parler de sa propre condition. Alexandre eut un sourire triste, le visage encore doux. Il baissa la tête, observant ses jambes si faibles.

" Je le sais déjà cela. La cécité, ma faiblesse, la difformité de Lénius, votre gémellité étrange... Toutes les infirmités sont ce qu'il y a pire au monde. Elles nous marquent et nous rejettent du monde, chacune à sa manière. Depuis que je sais marcher, depuis que je peux me promener en ville, il n'y a pas eu une fois où je n'ai pas eu à essayer un jet de fronde, une bousculade, des moqueries... Quand j'étais plus jeune, mon père, celui qui m'a élevé, pas le père Thierry, payait des médecins qui lui disaient pouvoir me guérir. Ils me faisaient prendre des bains d'eau glacée, m'attachaient au lit en tirant un maximum sur mes bras... Oui, l'infirmité, sous toutes ses forces, c'est vraiment ce qu'il y a pire. Mon père, le père Thierry, m'a raconté que l'on disait dans sa famille qu'une malédiction courait dans leur sang, que cela expliquait qu'un enfant infirme naissait à chaque génération Est-ce vrai ?"

Il marqua une pause et poursuivit :

"Les malédictions, est-ce que ça existe vraiment ? L'infirmité serait le résultat d'une mauvaise action ou une punition de quelqu'un ? Les écritures disent que ça châtie le péché de al mère. De mon expérience, ça pourrait être vrai mais est-ce le cas ? Si c'était un simple hasard ? Si on utilisait plutôt la superstition pour expliquer ce qu'on ne sait pas ? J'ai pensé quelques fois que certaines personnes pourraient abriter en elles une maladie et la transmettre à leurs enfants, comme on transmet ou non un caractère ou un trait physique."

Plongé dans ses pensés, le garçon méditait à ces réflexions, oubliant le reste de la salle.
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Message par Le Cent-Visages Dim 24 Mar - 14:01

[11 septembre 1597] A l'Ours Noir [Terminé] - Page 3 Lzoniu10


Lénius, troubadour difforme en fauteuil roulant, 27 ans


L'homme accueillit d'un rire grinçant les remarques d'Alexandre sur les mœurs intéressantes de son curé de père. Il acquiesça avec sobriété quand le garçon s'insurgea au sujet de son âge : la maturité n'était pas faite par le nombre effectif des années et Alexandre commençait à l'apprendre à ses dépends. Lénius ne réagira pas davantage : le pauvre esclave venait déjà de subir suffisamment de heurts et il ne semblait pas nécessaire de l'accabler davantage pour le moment. D'ailleurs, aux nouvelles bêtises en chaîne proférées par Alexandre, Lénius soupira et froissa son front entre deux doigts, tandis que Sémélé se chargeait déjà fort bien de lui répondre.
L'invalide préféra se concentrer sur le bébé qui achevait goulûment de boire son lait. Il l'allongea au mieux pour lui permettre de faire son rot et, d'un pan de tissu, essuya les gouttes blanchâtres qui lui restaient au coin des lèvres. Au passage, la grande tristesse de Nogo Lhuisni lui sauta à la figure et Lénius ne pouvait que partager son sentiment désabusé devant toutes les tensions qui venaient de s'exprimer. Alexandre n'était clairement pas dans son état normal et cela se traduisait par beaucoup de maladresses qui, il fallait l'espérer, retomberaient sous peu. Une nouvelle fois, Lénius remercia intérieurement les siamoises pour leur très judicieuse intervention : une balade ne ferait sûrement pas de mal à Nogo et Jérémie aurait un peu de compagnie. Lui-même resterait ici à veiller sur le bébé et Alexandre, en attendant le retour de Thierry.

-- Je ne suis pas sûr que classer les souffrances et dire laquelle est la pire soit ce qu'il y a de plus judicieux, intervint Lénius pour répondre à l'esclave qui, heureusement, se radoucissait déjà. En revanche, je te rejoins sur un point : il est clair que lorsque nous sommes marqués par des fardeaux comme l'asservissement ou l'invalidité, il faut jouer deux fois plus habilement car on ne nous fait nul cadeau.

Il écouta avec compassion le récit d'Alexandre au sujet des traitement que les voisins, mais aussi la médecine lui avaient infligé. Lénius subissait les mêmes, naguère, quoiqu'il préférait ne pas s'étendre sur le sujet. Il ajoutera seulement :

-- L'origine de nos invalidités demeurera sûrement un profond mystère. (Il ajouta, plus rieur : ) Et devant des mystères, quand on ne peut pas répondre il est en effet plus aisé de s'imaginer Dieu et Diable s'amusant à qui sera le plus créatif pour nous récompenser, nous punir, ou mettre du sel dans la soupe !


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