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[Le 19 octobre 1597] Les conseilleurs sont-ils les payeurs ? [Terminé]

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Message par Le Cent-Visages Sam 8 Aoû - 11:53

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Gérald Der Ragascorn, roi de Monbrina

Deux rangées de figures antiques marmoréennes se faisaient face, contre les murs du Bureau du Conseil où régnait un calme austère. Sous le regard froid des héros de Rome qui semblaient juger les occupants de la pièce avec l'impassibilité de leurs traits rugueux, deux dignitaires attablés ce jour entouraient Der Ragascorn. Il y avait là le Ministre des Affaires Etrangères et le Premier Conseiller du Roi. Ce dernier était encore tout neuf à son poste et le temps venait de faire avec lui le bilan des mesures inaugurales qu'il souhaitait mettre en oeuvre, après un premier mois d'observation et de réflexions auxquelles le baron de Frenn s'était livré. Le roi avait pris soin de convoquer également Coldris de Fromart, directement concerné par les conseils qu'allait formuler Dyonis : ce dernier avait en effet insisté sur le fait que ses mesures initiales allaient concerner le traitement réservé aux colonies. Autrement dit, le terrain d'action du vicomte de Fromart.
L'ombre du souverain s'écrasait sur le bois de la table, éclairé qu'il était par deux hauts candélabres à l'arrière de son siège d'apparat. Parfois, il venait à Gérald Der Ragascorn l'envie cocasse de se faire accompagner, lors de ses réunions, par un de ses "monstres de compagnie" : manière de rappeler la part de jeu ironique que comportait tout acte politique. Mais en l'occurrence le roi s'en passait : l'on disait son nouveau Premier Conseiller austère et peu friand de ce genre de lubies. En les lui épargnant, le dirigeant trouvait là une façon de lui souhaiter la bienvenue et de lui témoigner son respect. Toutefois, selon les agissements de Dyonis lors des prochains mois d'exercices de fonction, le roi n'écartait pas l'idée de le provoquer - durant de futures séances - par la présence drôlesque d'un ou deux de ses infirmes bouffons.
On attendait que le souverain ouvrît la séance. Aussi distant que ses modèles statuaires, il se laissait errer dans les sillons de leurs visages martiaux. Chacune des rides du roi et des sculptures signait une épreuve, un exploit, mais rappelait aussi sans concession l'humanité des figures abîmées et d'autant plus nobles. Puis les iris bleu roi, inébranlables, rencontrèrent les regards du Premier Conseiller et du Ministre. Enfin, Der Ragascorn dit solennellement, tandis que d'un geste de la main il signifiait l'ouverture de la séance :

-- Monsieur le Premier Conseiller de l'Empire, Monsieur le Ministre des Affaires Etrangères, nous avons désiré vous rencontrer en ce jour pour ouïr vos bilans d'une part. Et d'autre part les futures actions dans nos colonies et pour nos relations avec les autres territoires. Que doit-on continuer selon vous ? Qu'y aurait-il à changer ? Baron de Frenn, vous nous avez signifié avoir déjà observé bien des choses et réfléchi à de nouvelles possibles directives. Nous vous écoutons.

Le monarque s'intéresserait aux paroles de Dyonis autant qu'il trouverait là une façon de le tester. Puisqu'il était Conseiller, à lui désormais de savoir convaincre Sa Majesté. D'un bref regard vers Coldris de Fromart, Gérald Der Ragascorn lui signifiera qu'il pouvait intervenir aussi derrière le baron pour apporter ses points de vue et réagir à ce qui aura été notifié.
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Message par Dyonis Howksley de Frenn Ven 4 Sep - 11:43

Sa première apparition dans ce Bureau en tant que Premier Conseiller. Dyonis ressent d'une façon toute différente le poids des statues autour d'eux. Le regard des Antiques et de leurs valeurs que leur mission ici est de poursuivre. Il était déjà venu dans cet office pour quelques convocations ponctuelles, pour donner un rapport policier à tel ou tel ministre. Mais à partir d'aujourd'hui, il y siège comme Premier Conseiller. Il va être amené à y prendre régulièrement sa place à côté de Sa Majesté et en compagnie des membres du gouvernement. Une page s'est définitivement tournée et un nouveau chapitre ouvert.
Dyonis a soigné son élégance. Sobre et sombre comme toujours. Et il a surtout préparé son discours inaugural, là où tout va commencer à se jouer. Autant dire que le baron s'est concentré des semaines durant sur la collecte d'informations, a passé des nuits entière à l'élaboration de premières mesures. Efficace. Rapide. Dur à la tâche. Il a magouillé pour avoir sa place... alors maintenant, qu'il en fasse quelque chose de bien ou il ne se pardonnera jamais.

Le souverain ouvre la séance. Il donne la parole au Premier Conseiller. Dyonis se lève, se prosterne devant le roi puis incline légèrement le buste devant le vicomte de Fromart. Le baron apprécie ce dernier pour différents aspects dans lesquels ils semblent se rejoindre : pas la moindre fanfreluche dans leur apparence, une droiture et un sérieux toujours affichés à la Cour, un sens assez poussé du travail. On ne sait jamais complètement ce qu'il y a derrière le costume et dans le cœur des autres, mais de ce que Dyonis voit de Coldris, il s'est fait une plutôt bonne idée de lui. Davantage que de son fils, qui a fait montre de l'étendue de son sens de la provocation au Triomphe ! Le Premier Conseiller commence :

"Votre Majesté. Monsieur le Ministre. Ce premier mois d'exercice de mes nouvelles fonctions a été consacré à de nombreuses inspections et analyses de terrains avec mes équipes. Sur le sol de Monbrina même, il apparaît que la capitale et les autres grandes villes font l'objet d'une excellente surveillance. Mais que les services de police mériteraient de se voir renforcés et alloués plus de moyens pour les routes de campagnes et nos forêts. De même, à présent que l'Empire est grand et plus puissant que jamais, il semble qu'avant de l'étendre encore, le plus sage soit de rendre nos frontières infaillibles et de stabiliser votre puissance sur ses bases. Si Sa Majesté ou Monsieur le Ministre le désirent, voici dans ce dossier les trente cinq rapports qui illustrent ce que je vous viens de résumer. Les moyens alloués à la police, les statistiques des affaires en baisse dans les villes, les affaires qu'elle a eu à gérer ailleurs et notamment aux frontières... et qui auraient pu être évitées avec davantage d'effectifs..."

Son crochet désigne un tas de quatre chemises cartonnées contenant les documents en question. Puis il pointe une autre pochette elle aussi remplie de rapports, graphiques et calculs. Dyonis reprend :

"Toutes les denrées importées de nos diverses colonies sont au beau fixe. J'ai cependant pu observer certains débordements et des irrégularités dans les rapports à nos annexions. D'une part, des chiffres douteux qui laissent à penser que certains de nos gouverneurs et aristocrates qui résident dans les colonies en profitent pour... s'adonner à des montages financiers qui leur permettent de garder en niche fiscales de l'argent qui devrait revenir aux caisses de l'Empire. Loin de la capitale, il est plus aisé de mettre au point des manœuvres... et de profiter d'arrangements avec d'autres puissances. Et d'autre part, concernant l'acheminement des esclaves : un nombre d'entre eux trop important meurt en route. Les conditions de leur importations sont désastreuses. A première vue, nous nous en moquons.. mais j'espère vous démontrer qu'en réalité nous y perdons. Ce qui m'amène à la conclusion que des choses vont devoir changer dans la gestion de ces territoires et des importations."

Son regard va du roi au Ministre, tandis que sa voix grave et posée poursuit l'exposé. De temps en temps, il adresse un petit signe à un assistant, qui se fait le remplaçant de ses mains et sort pour lui les documents de la pochette et les fait circuler.

"Sur le premier problème, il me semble évident que la lutte contre la fraude va être une priorité. Dans un premier temps, employer des agents et mettre des contrôles aura l'air de nous pénaliser, mais au long terme nous récupérerons les deniers. Il en va un peu de même pour les esclaves. Je suggère de réduire le nombre d'esclaves importés, mais de faire en sorte que ceux qui arrivent soient en bonne santé et le restent. Je propose donc des contrôles sur les marchés aux esclaves, le long des trajets d'acheminement également, et de monter les taxes sur les bénéfices des marchands... qui vivent très confortablement et ne sont pas à plaindre d'après nos calculs. Cela permettrait de solliciter des médecins, des inspecteurs, de meilleures voies de transit. Ce n'est pas du pur évangélisme. Ce que nous aurons l'air de perdre en frais de médecins et en réduction du nombre d'esclaves, là encore sera gagné au long terme par le meilleur nombre de captifs restant en vie et utiles. Cependant la morale y trouve aussi son compte. Majesté, Monsieur le Ministre, rappelons-nous de la dignité qu'il y a à traiter correctement des prisonniers de guerre. Songeons à l'Empire Romain et à la bonne image qu'il savait avoir dans ses provinces tout en étant autoritaire. Comment espérer mettre sous notre coupe les nobles de ces annexions si nous nous comportons chez eux comme des sauvages ? Si nous ne suivons pas un code martial strict ? Ce qui m'amène à l'ultume point : garder des relations correctes avec les aristocrates des pays qui sont devenus nos colonies, même si bien sûr ils sont à surveiller de près. Ne les spolions pas, laissons leur un peu de pouvoir... ou du moins une illusion de pouvoir... par respect de la hiérarchie sociale : des nobles, certes étrangers et sous notre coupe, restent des nobles."

Il laisse un temps de silence suivre son exposé rigoureux. Dyonis se rassoit et se tourne vers Coldris, car le roi a annoncé qu'il prendra la parole après lui.
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Message par Coldris de Fromart Ven 4 Sep - 16:18

Spoiler:

La salle du conseil. Une pièce désormais familière à laquelle il ne prêta pas la moindre importance. Il n’était pas homme à se laisser impressionner facilement et certainement pas par quelque scénographie mythologique qu’il soit. Ce n’était rien d’autre qu’une pièce comme les autres : quatre murs, des fenêtres, une table, des chaises.
Il entra d’un pas affirmé, dossiers sous le bras, vêtu d’un costume en velours vénitien noir et d’une chemise de lin blanche. Seul fioriture - si l’on peut dire –, ses deux boutons de manchettes en or tranchant sur l’encre de son veston.
Il prit place à son emplacement habituel, jusqu’à l’entrée du souverain, où il se leva afin de lui faire les honneurs qui lui étaient dus. Il se rassit, joignant ses doigts dans une posture sévère d’attente. Une discrète inclinaison de la tête et ce fut au Premier Conseiller de prendre la parole. Il ne pouvait nier ressentir une certaine curiosité mêlée d’une profonde méfiance aux paroles qui allaient être prononcées ici. Il connaissait l’homme droit, sévère et travailleur qu’il était. Mais il connaissait également son embarrassante morale dévote qu’il trainait.

La morale c’était bon pour les faibles.
La piété c’était bon pour les perdants.
L’honneur c’était bon pour les idéalistes.

Quelle serait donc la position de Dyonis Howksley de Frenn sur les sujets qui le concernaient ? Il espérait que l’homme n’avait pas dans l’idée de venir fouiner sur son territoire et encore moins de lui entraver les mains. Car s’il y avait bien une chose qui insupportait Coldris c’était bien que l’on bride son exercice du pouvoir.

Finalement, le baron prit la parole. La première partie ne l’intéressait nullement dans l’état actuel des choses. Il se concentra donc sur la suite.

il semble qu'avant de l'étendre encore, le plus sage soit de rendre nos frontières infaillibles et de stabiliser votre puissance sur ses bases

Il acquiesça légèrement. En effet, il ne pouvait le nier. Lui-même avait constaté de nombreux points de ruptures et de foyers rebelles. Seulement il ne restait guère plus que Djerdan et le continent entier serait conquis… Un seul royaume… Il baissa son regard acéré sur les dossiers. Diable ! Trente-cinq ?! Mais où trouvait-il donc le temps de dormir et de baiser ? Il doutait fortement que le Roi ne les ouvre un jour mais il prit possession de celles concernant les frontières afin de parcourir les documents tandis qu’il poursuivait son exposé.

D'une part, des chiffres douteux qui laissent à penser que certains de nos gouverneurs et aristocrates qui résident dans les colonies en profitent pour... s'adonner à des montages financiers qui leur permettent de garder en niche fiscales de l'argent qui devrait revenir aux caisses de l'Empire.

Coldris arqua un sourcil d’étonnement. N’avait-il donc que cela à faire que d’éplucher les comptes des Gouverneurs ? Bien évidemment qu’ils étaient pourris et en profitaient! Qui donc aurait envie de moisir à Zakros à risquer de se faire égorger par un sauvage ? Il n’y avait qu’avoir l’espérance de vie moyenne d’un gouverneur là-bas pour s’en convaincre. S’ils atteignaient deux ans, c’était bien l’exception… Alors quoi de plus normal que de s’octroyer une assurance vie ?

Et d'autre part, concernant l'acheminement des esclaves : un nombre d'entre eux trop important meurt en route.

Le Ministre roula discrètement des yeux. Et alors ? Cela faisait moins de rebelles refoulées à surveiller. Oh les idées se bousculaient dans son esprit mais ils les arrangeaient silencieusement le temps qu’il achève sa présentation. Et par tous les diables il était temps ! C’était de pire en pire ! Soigner des esclaves ?! Il pouvait bien se torcher avec son maudit évangile !
La morale c’était pour les faibles. Monbrina était désormais une puissance internationale. Quant aux nobles…
Son sang commençait déjà à bouillir dans ses veines bien qu’il n’en laissa rien paraitre, si ce n’était une vague lueur au fond de son regard d’acier. Il se doutait bien que ce Conseil serait houleux.

Coldris adressa un sourire dans un signe de tête tandis que le Premier Conseiller lui laissait la parole. Il se leva  à son tour, s’inclinant devant son souverain avant de rajuster son col. Il s’éclaircit la gorge et entama son discours.

- Votre Majesté, Votre Excellence. Voilà un exposé fort complet et extrêmement enrichissant que bien peu de notables de ce royaume auraient pu fournir en si peu de temps. Je ne saurai empiéter sur les domaines de compétences de notre Ministre de l’Intérieur, aussi me contenterai-je d’évoquer les sujets sous ma juridiction. Je ne peux en effet qu’appuyer Son Excellence sur la Sécurité dans l’Empire. Les récents évènements l’ont encore démontré : de nombreux foyers rebelles demeurent et la Police y est insuffisante, notamment à Zakros où les rebelles harcèlent régulièrement les convois d’impôts et de marchandises. Cela soulève également la question du Royaume de Djerdan et son effrontée félonie. Ce n’est qu’une question de temps avant que ces derniers n’attaquent notre Empire.

Djerdan. L’ultime royaume. D’une façon ou d’une autre, il servirait ses projets. C’était bien l’avantage d’avoir plusieurs cordes à son arc….

Je ne suis guère étonnée de votre rapport sur les Gouverneurs. Malheureusement ; vous n’êtes pas sans ignorer, que ceux-ci sont sous-payés au regard du risque de leur profession dans certaines contrées instables. Il n’y a donc rien d’étonnant à ce titre, à ce qu’ils tente d'extorquer l’Empire au passage. Permettez-moi, votre Majesté, de vous soumettre à ce titre un projet de découpage administratif. Il serait en effet de bon ton, de redécouper les colonies en Provinces ainsi qu’en District. Ce serait là l’occasion d’y placer les membres de la noblesse les plus serviles et dévoués à la grandeur de notre Empire. Si j’approuve son Excellence, je ne peux qu’ajouter qu’il n’y a rien de pire qu’une noblesse oisive en terres conquises. Donnez-leur des responsabilités, du pouvoir et ils loueront votre Gloire. La stabilité de nos frontières passera par l’intégration des populations à notre cause.

Il marqua une pause avant de reprendre sur l’épineux sujet des esclaves.



Votre position concernant les esclaves est fort… Louable. Néanmoins, je doute de sa pertinence. Si je m’accorde bien volontiers sur l’importance de taxer les négociants, je pense en revanche qu’il serait nettement plus profitable d’utiliser ce bénéfice afin de renforcer la sécurité des frontières et de nos colonies. Pardonnez-moi votre Excellence, mais à quoi bon soigner des esclaves pour les envoyer aux galères où ils périront deux lunes plus tard ? Quant à parler du transport… Et bien je ne vous vois pas vous soucier autant de ce galion marchand qui a coulé la semaine dernière aux larges des côtes des suites d’une attaque de piraterie ! Les pertes font parties des risques du métier. Sans parler du fait que ces esclaves, prisonniers de guerre, ne sont que des rebelles en puissance qui n’attendent qu’un instant de faiblesse pour frapper de nouveau. Et qu’en ferons-nous s’ils ne sont pas acheminés sur le champ ? J’insiste, Votre Majesté, mais les dividendes de cette taxe devraient servir à maintenir la stabilité de l’Empire et non à faire acte de charité chrétienne auprès de l’ennemi.

A son tour il marque un temps d’un arrêt avant de se rassoir, le visage sévère.

Soignez-les esclaves, vraiment... Bientôt, il ira faire réparer les pots de chambre fêlés...
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Message par Le Cent-Visages Mer 16 Sep - 14:26

Spoiler:

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Gérald Der Ragascorn, roi de Monbrina

Le roi écouta la première prise de parole de Dyonis qui, fidèle à sa rigueur, commença par un état des lieux. Renforcer la surveillance dans les forêts, les campagnes et aux frontières. Oui. Der Ragascorn en avait parfaitement conscience. Telle était bien la raison qui lui faisait ne pas vouloir immédiatement de cette guerre contre Djerdan ! La priorité était bien ce que pointait Dyonis. Malheureusement, les événements avaient pris l'Empire de cours et la trahison ne devait pas rester sans représailles. Mais cette guerre allait engloutir beaucoup d'argent. Il fallait néanmoins frapper. Et ce, avant que Djerdan ne le fasse ainsi que le soulignait le Ministre. Le roi acquiesça et ajouta, le regard tourné vers celui-ci :

-- Nous n'avons en effet pas prévu de leur laisser le temps de se jouer davantage de nous. Bientôt, nos chefs des armées seront réunis et nous déciderons de l'organisation des premières frappes en Djerdan.

Il revint à la pleine écoute de la suite de l'exposé de Dyonis et ne put pas s'empêcher d'écarquiller les yeux à la mention de la pile de rapports. On ne pouvait pas dire que le seigneur de Frenn chômait. Et qu'avec lui, la couronne ne serait pas documentée de près sur l'état de son Empire sous toutes ses coutures. Le monarque ouvrit les premiers dossiers. Il constata les chiffres des autorités, de la maréchaussée, les ressources gagnées et celles perdues, les statistiques des affaires traitées en tous les points de l'Empire. Le seigneur de Fromart d'ailleurs prit lui aussi le temps de consulter certains des documents - ceux qui traitaient des ressources des colonies. Un travail... zélé. Dyonis devait disposer de solides équipes pour mener une telle besogne. On ne pouvait pas ne pas saluer son efficacité. Être veuf jusqu'au bout des ongles... ou plutôt des prothèses... devait laisser beaucoup de temps que d'autres auraient utilisé en jeux et femmes !
Il pointa ensuite deux problèmes qui selon lui relevaient des priorités : la fraude fiscale et la maltraitance des esclaves. Gérald retint une grimace aux deux sujets. De la fraude ? Allons ! Quel seigneur n'en profitait pas ? Et il faudrait être un grand idéaliste pour espérer l'éradiquer. Ceci cependant, le roi dut le garder pour lui. Le garant de l'ordre qu'il était censé être ne devait pas cautionner - au moins en apparence - ces arrangements. Il nota néanmoins le petit haussement de sourcil de son Ministre, qui quoique silencieux paraissait partager son point de vue.
Silence qu'il ne garda pas longtemps. Les risques pris dans les colonies et les paiements des Gouverneurs furent immédiatement soulevés par le vicomte, qui du reste ajoutait une proposition intéressante en complément de ce que pointait le Premier Conseiller. Il demanda d'abord à ce dernier :

-- Dites m'en plus sur ces fraudes. Sont-elles si importante que cela, que vous pensiez qu'il y ait là tant d'argent à récupérer ? (Réagissant aussitôt à ce qu'avançait Coldris) Votre projet est intéressant. Je souhaite l'observer de plus près. Mettre certains de nos seigneurs dans les colonies donnerait l'impression d'une possible coopération avec les nobles des pays annexés. Et en réalité l'occasion de les surveiller - au même titre que les Gouverneurs. Quant aux risques encourus dans les colonies, ils seraient amoindris si nous réglions cette affaire de présence policière en toutes nos terres conquises. J'entends qu'ainsi il y ait moins d'excuses à se payer dans le dos de la Couronne.

Quant aux esclaves... Le roi n'en avait que faire ! Ils représentaient des ennemis potentiels et le restaient, ainsi que le remarquait justement le Ministre. Mais Dyonis n'avait pas tout à fait tort : Monbrina ne pouvait décemment pas se comporter en boucher écervelé s'il ne voulait pas attirer les regards courroucés de la communauté internationale, des autres puissances susceptibles de le juger pas assez "évangélique" - peste de morale dont il fallait s'accommoder ! Ni même les colères des aristocrates des annexions qui, tous colonisés qu'ils étaient, n'en restaient pas moins des aristocrates avec un certain pouvoir. Il serait bon au moins donner l'illusion du respect des lois martiales et de ce contrat tacite entre vainqueur et vaincu : nous vous laissons en vie, en échange de votre soumission et de votre force de travail.
Bien entendu, les constats de Dyonis ne furent absolument pas du goût de Coldris, ce qui n'étonna qu'à moitié le roi commençant à cerner son gouvernement : la grande piété de Dyonis, le non moins grand pragmatisme de Coldris. Malheureusement, on ne pouvait plus faire dans ce bas monde sans toute cette moraline, si l'on ne souhaitait pas avoir contre soi les autres empires, la papauté et que savait-il encore.

-- La logique immédiate serait d'injecter des moyens dans notre police plutôt que dans des contrôles et un meilleur soin des prises de guerre. Messire de Frenn, pensez-vous très sérieusement que ce que nous allons perdre dans un premier temps... sera regagné plus tard en force de travail ?

Il soupire à la mention de ce galion disparu par le fait de pirates, eux aussi bien trop actifs sur les mers ! Une économie florissante semblait toujours susceptible de vaciller à tout instant.

-- La perte de ce galion est tragique. Il nous faudra consulter nos corsaires pour de plus amples détails et renforcer notre flotte. L'Empire d'Espagne, avec lequel nous sommes actuellement en discussions, est réputé brillant sur les mers. Peut-être qu'une coopération entre nos puissances nous serait bénéfique sur ce point ? Monbrina pouvant apporter en échange bien des produits de luxe et d'une inégalable variété... ainsi que la certitude de l'expansion de la foi catholique en nos terres puisque cela semble tellement tenir à cœur à l'Espagne. (Un temps) Messieurs, quel serait votre conseil sur les lieux, domaines et façons de trouver cet argent si utile au renforcement de notre sécurité ?
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Message par Dyonis Howksley de Frenn Sam 10 Oct - 12:40

Spoiler:

Coldris, sérieux, garde les mains jointes en attendant le roi. Il porte un costume sobre, comme ce qui plaît à Dyonis. Depuis quand il y a besoin de tous ces bijoux et ces rubans pour en imposer ?! C'est bien que des seigneurs gardent le goût du sobre. Le vicomte acquiesce à ses constats et donne un regard sec sur les rapports qu'il présente au roi. Sa Majesté tout comme le Ministre parcourent les documents. De toute façon, le roi va avoir le temps de les étudier, le baron lui laisse.
Il hoche gravement la tête à la décision royale : il va attaquer Djerdan. Ainsi, le seigneur de Frenn montre se soumettre à la volonté du monarque. Mais quand même, quel malheur... Pourquoi les voisins ont-ils ainsi pété un plomb et organisé un tel complot ?! C'était certain que l'Empire monbrinien allait répondre par des frappes punitives ! Cette histoire effare toujours Dyonis, comme quand il a vu la pauvre princesse Kalisha s'évanouir pendant le Triomphe. Et à moins que de nouvelles informations ne surviennent dans ce dossier, là, il n'y a plus rien à faire que de préparer la guerre. Peut-être... devrait-il rediscuter de cette affaire obscure avec ces dames Kalisha et Adalheidis ? Car le Premier Conseiller n'en revient toujours pas. Il s'est passé quelque chose et il faut le savoir.

"Je prends note, Sire. Les avis de conscription partiront au plus vite dans les bourgs et villages qui m'appartiennent."

Coldris a ensuite l'air surpris d'entendre que Dyonis est allé enquêter sur les gouverneurs. Et surtout, il le voit lever les yeux en l'air quand il parle du sort des esclaves acheminés depuis es colonies. Le Premier Conseiller se doute bien que maintenant, le Ministre va trouver d'autres choses à dire et même des critiques à faire sur son intervention.
Et ça ne manque pas, après les compliments d'usage sur le travail d'un collègue. Que les effectifs de police sont insuffisants, cela semble faire l'unanimité. Il en faut dans les forêts, aux frontières et dans les colonies les plus récalcitrantes. Et même en mer, ça ne fait aucun doute.

"Oui, oui en effet il pourrait être intéressant et même bien vu d'envoyer certains de nos nobles dans les colonies et de les répartir en districts. Certes, il y a déjà la noblesse locale sur place, et je juge important de leur laisser... au moins l'illusion de contrôler encore des choses. Mais y envoyer de nos aristocrates est stratégique. Cela donnera l'impression d'une collaboration. Et puis, nous pourrons mieux surveiller en vérité par l'entremise de nos seigneurs immigrants. Pourvu que nous en choisissions des loyaux et des compétents." Il inspire, fronce les sourcils et commente au sujet des gouverneurs : "Leur train de vie est plutôt confortable, je ne dirai pas qu'ils soient sous-payés, surtout qu'ils savent bien collecter les impôts et les esclaves sur place. Sous-payés peut-être, en revanche, je vous l'accorde, proportionnellement aux risques plus grands qu'ils prennent dans les annexions sur le sol de Monbrina." (Il se tourne vers le roi qui lui demande plus de détails, tout en ayant l'air d'approuver que les conditions dangereuses dans les colonies ne sont pas une raison pour se servir.) "Votre Majesté parle sagement : davantage de sécurité est essentielle, et il faut qu'il n'y ait aucune excuse à la fraude fiscale. Les règles doivent être claires pour les humbles comme pour les seigneurs censés donner l'exemple. Et pour répondre à vos questions, oui les pertes de la fraude fiscale sont lourdes. Tout cet argent est mis en banque, ou en bourse, alors qu'il devrait absolument être ré-injecté dans l'économie réelle pour servir véritablement à l'Empire. Oh ben sûr, pas tout. Il est normal d'épargner. Cependant, obligation devrait être faite d'une participation minimale aux économies de la Couronne, en fonction des revenus."

Il sent que, malgré les apparence, Coldris boue intérieurement à ses propositions sur les esclaves. Et son discours ne fait que le confirmer. "Je constate avec joie que nous tombons d'accord sur un point : la nécessité de la taxe sur les trafiquants. En moyenne, leur salaire net par mois après tous les impôts déjà existants peut monter jusqu'à 20 000 rilchs. Il me semble que nous pouvons, sans nuire à leur train de vie, prélever proportionnellement à leurs revenus de quoi assurer ce que je propose." (Un temps) "A quoi bon soigner les esclaves ? Pour plusieurs raisons. D'abord, le regard des autres Empires et du Vatican sur nous, avec quoi il faut bien composer. On ne peut pas agir comme des sauvages sanguinaires, ce serait prendre le risque d'être qualifiés pas meilleurs que ceux que nous sommes censés aller pacifier et unifier sous la bannière de Monbrina et de Notre Seigneur. Ensuite, pour ménager la noblesse autochtone, qui pour l'instant se plie aux traités martiaux mais n'en ferait sûrement pas autant si nous traitons à ce point leurs anciens sujets comme de la charogne. Il faut rester mesurés entre fermeté et dignité. Enfin... J'ai souvenir d'un traité d'art de la guerre, de Sun Tzu, qui explique qu'il faut toujours laisser une petite issue quand on assaille. Cela parait stupide à première vue. Mais en vérité, si les gens sentent qu'ils n'ont plus aucune issue, c'est là qu'ils vont avoir l'énergie du désespoir et faire de grosses révoltes. Si par contre il y a une petite brèche, on créé la confusion : certains veulent s'échapper, certains hésitent, certains se soumettent... Avec nos esclaves, je vois quelque chose de semblable : s'ils sentent en face une minimum d'humanité, et la carotte de l'affranchissement pour très bonne conduite envers l'Empire, alors ils y a plus de chances qu'ils acceptent leur condition... plutôt que s'ils sentent directement qu'ils ne sont que du bétail et voient plein des leurs crever dans l'indifférence sur la route, il y aura la fureur du désespoir, des révoltes. L'éthique et la stratégie peuvent se rejoindre."

Il baisse la tête pour accueillir gravement la nouvelle au sujet du galion coulé par des truands en mer. "Oui, j'ai entendu cette épouvantable nouvelle. Et cela rejoint ce sur quoi nous étions d'accord plus tôt : il faut renforcer les autorités en mer comme sur terre. Mais ce problème là et celui des esclaves sont deux sujets différents, je pense que nous pouvons réfléchir aux deux de front sans créer un faux dilemme." Il acquiesce à la mention de l'Espagne. Pourvu en effet que cette autre puissance devienne une bonne alliée de Monbrina. Dyonis garde un bon souvenir de sa rencontre avec la jeune reine Alma. Il serait bien qu'elle coopère. Mais ça, cela relève du Ministère des Affaires Etrangères. Alors il n'aura pas l'impolitesse de parler là-dessus et il laisse ce dossier au seigneur de Fromart vers qui il a un bref regard.
Reste la plus fâcheuse des questions. Les finances. "Je suis d'accord avec vous, Sire, à première vue ce que je propose est un manque. Il faut mettre en place la chose tout en donnant priorité aux renforcements de la police et des frontière. Mais je vous assure, les estimations sont sérieuses et vérifiées par des statisticiens : au long terme, le manque sera compensé par les sommes à gagner. Une meilleure force de travail. En meilleure santé. Plus longtemps." (Se retourne brièvement vers Coldris) "Qui travaillera plus longtemps dans les mines ou les galères si elle arrive en meilleure forme à la base." (Reprend, pour le roi) "Et puis, comme je disais tout à l'heure : moins de révoltes si les apparences d'un minimum de considération même envers des prisonniers de guerre sont maintenues. Si cela ne parle pas à l'éthique de tout le monde, qu'au moins cela parle à leur sens stratégique. Il ne faut pas sous-estimer la force de la carotte, de l'espoir de pouvoir prendre son mal en patience et pourquoi pas d'être affranchi pour service rendu à l'Empire. Sans oublier les textes sains qui enseignent à chacun de rester le meilleur dans la condition qui lui a été assignée, et que nous devons continuer de faire enseigner."
Là, le seigneur de Frenn marque une pause. De tout son sérieux, il ajoute : "Ce ne sont que des statistiques et estimations. J'ai conscience de l'audace de ce que je propose. Je m'engage solennellement à assumer personnellement les conséquence si cette mesure sur les esclaves était un fiasco et vous donnerais ma démission."

Il termine, pour les caisses à remplir : "Enfin, je maintiens mon idée de lutter contre les fraudes quelles qu'elles soient pour trouver l'argent. Et puis, nous pouvons augmenter les taxes sur certains produits de luxe - dont les esclaves et leurs trafiquants. Il y a également l'argent des grandes familles, sûrement beaucoup de belles jeunes femmes qui attendent de se marier et dont les dots profiteront à des seigneurs au service de l'Empire." (Un temps) "Mais Monsieur le Ministre aura sans doute d'autres idées en vue à ajouter aux miennes."
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Message par Coldris de Fromart Sam 10 Oct - 19:28

Spoiler:

Ce fut finalement à leur Souverain de prendre la parole et de commenter les avis de chacun.  Coldris inclina la tête, saluant la sage décision d’une attaque organisée contre Djerdan. Il n’était jamais bon de laisser de trop grandes failles ouvertes. La dernière des choses qu’il souhaitait en tant que Ministre des Affaires Etrangères était que les Etats colonisés n’y voit là une faiblesse de l’Empire qu’ils avaient construit. Et la première des choses que désirait Coldris de Fromart était l’ajout de la dernière pièce du puzzle.

Il ne put également que se réjouir de sentir le Roi partageait son opinion au sujet de la corruption qui gangrénait les gouverneurs en place. En même temps, après vingt années à le côtoyer en tant que Ministre et plus encore avant son accession au trône, il pouvait estimer connaitre certaines facettes de son souverain.

Il acquiesça aux paroles de Dyonis concernant les colonies mais se garda en revanche bien de fournir le moindre assentiment au sujet de la corruption. La fraude fiscale c’était comme les bordels : elle était née avec l’humanité et mourrait avec elle. Qu’il essaye donc la limiter : les uns trouveraient toujours un moyen de profiter du système et des plaisirs de la vie. Coldris lui souhaitait bon courage dans son entreprise.

Il reprit donc à la suite du Premier Conseiller afin d’expliciter son idée car il n’était pas question que Dyonis lui vole ses idées en plus de la place qui aurait du lui revenir de droit !

- Il est en effet important, Sire, de coloniser réellement nos colonies. Nous ne saurions les laisser ainsi aux mains de leur nation sans quoi les rébellions -lorsque ce n’est pas déjà le cas- ne sauraient guère se faire attendre. Il serait bien entendu envisageable d’y laisser des garnisons en permanence afin de maintenir l’ordre mais vos Généraux vous dirons sans doute mieux que moi, combien cela est dispendieux à notre Empire quand bien même nous parviendrons à diminuer les fraudes. après un court regard au baron il reprend à l’attention du Roi En effet, l’entretien des troupes ne consomment pas seulement l’or de nos caisses mais également les denrées locales, ce qui tend à accroitre le mécontentement des populations. Les colons quant à eux ne coûtent rien et produiront de la richesse. Sans parler du fait que nous aurons ainsi la main mise sur un contrôle plus locale. Bien entendu il va s’en dire que je vous fournirai un rapport détaillé de ce projet qui ne saurait f-se réduire à quelques simples mots.

Sans la moindre surprise Gérald Der Ragascorn se rangeait du côté de son Ministre. L’Empire avait d’autres chats à fouetter que de se préoccuper des esclaves et autres prisonniers de guerre qui n’étaient que des rebelles en puissance. A la mention du Vatican, Coldris ne retint que de justesse une grimace de mépris profond. Maudites grenouilles de bénitier qui venaient baver jusque sur ses rapports. Il inspira silencieusement pour calmer ses nerfs. Son sang commençait à bouillir mais il n’en montra rien. Il se tourna vers le Premier Conseiller afin de lui répondre à son tour

Vous allez de voir m’expliquer Votre Excellence où se trouve la logique de vos taxes et de votre entretien des esclaves. Et ne me parlait plus de Vatican. Ce n’est pas lui qui remplit nos caisses de pièces sonnantes et trébuchantes. En effet, si je peux appuyer votre sage décision de taxer, les négociants, à quoi bon conserver nos esclaves en vie plus longtemps ? Si ceux-ci trépassent, cela signifient qu’ils doivent être remplacés et donc que les négociants pourront de nouveau être taxés. Vos deux mesures ne sont-elles pas contradictoires ? demanda-t-il avec un large sourire plein d’une innocence feinte.

Il n’aurait qu’à se débrouiller pour argumenter cela désormais… Il reprit aussitôt.

- Sun Tzu… Un homme plein de sagesse. N’est-ce pas lui qui suggère d’ailleurs de traiter ses prisonniers de guerre comme ses propres soldats, si je ne m’abuse ? Comptez-vous nous suggérer l’abolition de l’esclavage au prochain Conseil, votre Excellence ? J’ai en effet entendu dire que les vôtres étaient tout particulièrement choyés.

Il acheva ses paroles d’un petit rictus. C'était le Comte de Monthoux lui-même qui était venu lui rapporter les faits quelques semaines plus tôt. Une information qui n'était bien évidemment pas tomber dans l'oreille d'un sourd.

Ce fut ensuite au sujet du galion de venir sur le tapis.

- Esclaves ou galion, le problème reste le même : il s’agit de pertes de marchandises. Certains galions valant bien plus que les quelques charrettes d’esclaves arrivant au marché.

Il en resta sur cette remarque tranchante, laissant le soin à Dyonis d’argumenter une nouvelle fois en faveur de ses mesures, tout en acquiesçant à son engagement qu’il approuva bien plus que ses propositions… Il ne manquait certes pas d’audace, mais il fallait plus que cela pour se maintenir au pouvoir. De la fourberie par exemple.

Sa Majesté leur demanda enfin leurs suggestions concernant les finances. Il écouta le baron avec une attention non feinte sans montrer le moindre sentiment d’un côté comme de l’autre. Pourtant sa réponse à cette question était déjà toute préparée et, elle, ne manquait réellement pas d’audace.

- Mes propositions seront nettement différentes, Sire. Si je puis me permettre, j’aimerai en effet vous proposer de marier votre fils à un membre de la famille royale d’Espagne. Outre la dot royale qui sera de nature conséquente, il va sans dire que sceller une alliance avec ce puissant voisin ne pourrait que nous assurer prospérité. Enfin, je souhaiterai également vous soumettre une autre mesure qui nous aiderait à plus d’un titre : rompre tout lien avec le Vatican. Vous pourriez en effet devenir chef de votre propre Eglise, Sire, comme l’ont fait nos voisins anglais, il y a peu. Non seulement vous n’auriez plus à vous soucier de l’œil inquisiteur du Vatican mais vous pourriez également récupérer les richesses amassées par ce clergé ayant fait vœu de pauvreté. D’après mes sources,  les biens confisqués ont été estimé à environ 200 000 livres. Une somme indéniable que toutes les taxes du monde ne sauraient vous rapporter. Sans parler du fait qu’un schisme bien justifié serait bien mieux accueilli par notre peuple que de nouvelles taxes. Mais ce ne sont là que d’humbles propositions, votre Majesté.

Il inclina docilement la tête sans parvenir à pouvoir dissimuler un sourire, ni un regard à l’encontre du Premier Conseiller qui, il n’en doutait pas, avait accueilli la nouvelle avec une immense joie. Il irait pisser dans le bénitier de l’église de son ami, rien que pour lui dédier ces quelques paroles. Quel dommage qu’il se trouva si loin ! Il ne manquera pas d’avoir une pensée pour lui ce soir au lupanar...


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Message par Le Cent-Visages Dim 1 Nov - 16:27

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Gérald Der Ragascorn, roi de Monbrina

La décision royale d'attaquer Djerdan fut pieusement accueillie par l'un comme par l'autre. Parfait. D'un tout petit haussement de deux doigts, Gérald Der Ragascorn approuve ce que promettait le seigneur de Frenn : commencer à rassembler des militaires en ses fiefs. Puis, croisant les mains devant lui, le souverain choisit rapidement de valider la décision qui semblait faire consensus chez le Premier Conseiller comme chez le Ministre des Affaires étrangères :

-- Nous missionnerons nos aristocrates motivés par cette noble tâche vers les colonies. Icelles seront réorganisées en districts entre les mains de nos seigneurs, lesquels coopéreront - fit-il avec un brin d'ironie - avec les Grands de chacun de ces pays. Nous saurons persuader les aristocrates monbriniens du bienfait des grands voyages et des vertus héroïques exercées chez les peuples que nous devons continuer de maintenir dans la soumission. (à Coldris) Vos rapports sur la question seront les bienvenue.

Cela aurait aussi le bon goût de canaliser l'énergie martiale des nobles contre un ennemi commun : les populations colonisées. Ainsi, aucune idée de guerres intestines à Monbrina... ou pire, de fronde contre son pouvoir centralisé... ne leur viendrait à l'esprit. Le calcul était excellent aussi pour sa couronne.
Derrière ses apparences très concentrées, Gérald Der Ragascorn n'écoutera que d'une oreille les débats sans fin entre le Premier Conseiller et le Ministre. Ces deux-là ne tomberaient jamais d'accord : l'un prônait les valeurs morales et une soumission dans un gant de velours... l'autre estimait inutile de perdre temps et argent dans du secours évangélique à apporter aux esclaves. Quel embarras que toute cette morale ! Leurs points de vue s'étaient inconciliables. Sun Tzu par ici, plaisanteries piquantes en réponse par là. Les échanges nerveux entre ces deux dignitaires étaient à la fois très intéressant sur le plan intellectuel... et quelque peu amusant tout de même. Soudain, le monarque entendit Dyonis se lancer dans une promesse solennelle : si son idée se soldait par un échec, il démissionnerait ? Vraiment ?! Le souverain haussa un sourcil, se cala contre son dossier. Un sourire mauvais traversa son visage. Rien que pour le défi et le jeu, Gérald Der Ragascorn voulait voir cela ! La pression sur la tête de Dyonis et la délicieuse perspective de le voir se démener avec cette épée de Damoclès furent le déclic pour le souverain. Il adressa un très bref regard entendu à Coldris, puis, d'une voix presque suave, il affirma au Premier Conseiller :

-- Soit. Nous vous prenons au mot, Messire de Frenn. Mettez en application vos statistiques, faites soigner vos esclaves et nous verrons bien ce qu'il en sera de votre manque à gagner. (Un temps, haussant la voix) Greffier ! Prenez en note l'édit suivant : "Un pécule mensuel sera réservé à rétribuer des médecins chargé du bon acheminement des esclaves. Les impôts des trafiquants seront en ce but augmentés de 7%. Nous avons dit. Que ceci s'accomplisse."

La balle était dans le camp de Dyonis. Et le roi savourerait le spectacle. Si le baron perdait, et si avec lui l'Empire perdait un temps de l'argent par sa mauvaise mesure, Gérald Der Ragascorn trouverait d'autres compensations. Et justement, les deux seigneurs proposaient d'autres pistes.

-- Nous procéderons à un certain nombre de mariages lucratifs et nous mettrons tout en œuvre pour avoir les meilleurs alliances possibles avec l'Empire d'Espagne.

Une nouvelle fois, le souverain s'amusa des pointes habiles de Coldris de Fromart : il pointa les contradictions dans le discours de Dyonis Howksley de Frenn... et se permit même de faire une remarque d'ordre personnel au sujet du traitement très doux que le baron réservait à ses esclaves. Voilà qui promettait d'être croustillant. Le sourire aiguisé du monarque s'agrandit et, se tournant vers le Premier Conseiller, il se plut à enfoncer le clou en demandant :

-- Choyés ? Vraiment ? Messire, instruisez-nous donc de ce que le seigneur de Fromart peut sous-entendre par là...

Mais l'annonce la plus foudroyante et inattendue tomba à cet instant comme un couperet - lancé par le vicomte. Un schisme avec le Vatican ! Rien que cela ! Le roi appréciait Coldris précisément pour cette audace dont il faisait preuve ici - offrant un exemple parmi tant d'autres de son inventivité. Ah... se débarrasser de la moraline, du Bien et du Mal en permanence au-dessus des puissants. Une morale d'esclaves. Ah ! S'il osait ! S'il crachait à la face de toute cette fausse humilité qu'on exigerait des dirigeants ! Cependant... cela ne se ferait pas sans heurt. D'autant que Gérald Der Ragascorn avait bien conscience de tout ce qu'il devait à l'Eglise... C'est en s'appuyant sur sa morale qu'il soumettait son bas peuple en lui promettant le Paradis comme carotte en échange de leur obéissance à l'ordre divin. Comment expliquer à la populace - et même aux nobles les plus croyants - ce soudain schisme ? Le roi devrait mettre sur pieds une solide stratégie, et une nouvelle œuvre de propagande allait prendre des mois à s'imposer. Sans compter l'Espagne ! Conclure une alliance avec ce très catholique empire allait être compliqué si de l'autre côté, le roi opérait un schisme. Il faudrait se montrer assez habile pour que, d'amis, l'Espagne ne passe pas ennemie. Néanmoins, l'idée serait... tentante. Et comme le soulignait le Ministre, cela s'était déjà fait en Angleterre et Henry VIII n'en avait pas moins perdu ses alliances et sa puissance.
Toutefois, en attendant de prendre une décision, pour le moment le souverain fit ce qui était le pire pour Dyonis : ne pas réagir, ne rien décider, et le laisser d'abord parler. Sournoisement joueur une fois encore, Gérald Der Ragascorn avait d'abord envie de le voir s'étouffer puis de l'écouter contre-argumenter. Ensuite seulement, il viendrait jouer comme le chat avec sa pelote.
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Message par Dyonis Howksley de Frenn Jeu 12 Nov - 10:03

Spoiler:

Dyonis n'a rien à redire sur la proposition du Ministre sur le fait de découper les colonies en districts et d'y mettre des nobles de Monbrina en plus de ceux de là-bas. C'est même logique. Et puis il comprend en creux que c'est une façon pour Sa Majesté de canaliser les éventuelles velléité guerrières des seigneurs, les tourner contre l'adversaire plutôt que de les laisser oisives sur le territoire Monbrinien. Tant mieux, en fait. Le baron déteste l'oisiveté et il déplore de voir l'aristocratie (jadis si soldatesque et pleine des vertus antiques) transformée en chapons et juste bonne à faire les courtisans autour de la personne royale. Alors, il approuve la mesure. En plus sur place, sûrement que les nobles des pays conquis ne se laisseront pas faire, et ceux de Monbrina devront comprendre aussi qu'ils ne gagneront rien à chauffer les puissants locaux.

La tension monte d'un cran quand le vicomte de Fromart critique ses taxes, qu'il trouve contradictoires. Il secoue très légèrement la tête en s'emploie à détailler : "Je ne crois pas. Nous payons bien régulièrement des franchises d'entretien sur nos véhicules, sur notre cheptel, nos montures. Les négociants font un profit énorme sur les esclaves qu'ils vendent, on peut voir cette contribution comme le prix de leur entretien. Et c'est bien aussi pour le client : si les trafiquants ne veulent pas re-payer la taxe, alors ils ont tout intérêt à ce que les esclaves arrivent en bonne santé et à proposer aux acheteurs de la main d'œuvre en bon état, plutôt que de mentir sur leur état de santé comme on le voit trop souvent. Garantie d'honnêteté et de rapport marchand-client." Encore cela marcherait-il si on accordait autant d'importance que Dyonis à l'honnêteté et au respect d'une certaine déontologie. Tout le monde est loin de l'avoir, mais tant pis alors il faut travailler à la normaliser. Mais du coup, pour qu'il y en ait pour tous les goûts, il complète avec un argument plus utilitaire : "Un esclave qui arrive dans un bon état a beaucoup moins de chances d'y rester plus tard, et donc si les marchands font bien leur travail ils auront à faire moins de remplacements."
Et puis de toute façon, là dessus Gérald Der Ragascorn prend la parole... et accepte sa mesure ! Par contre, au ton du roi... le Premier Conseiller sent que ce n'est pas vraiment parce qu'il a réussi à le convaincre du bien fondé éthique de sa proposition... mais plutôt pour voir s'il va réussir. Dyonis le comprend dans ce "Nous vous prenons au mot." Après tout, c'est lui-même qui a mis son poste en jeu là-dessus ! Il a maintenant intérêt à ce que ça marche. Il écoute presque comme une sentence l'édit du roi annoncé au scribe. Gravement, le baron croise ses prothèses sur la table, carre les épaules. Il faut absolument que ça fonctionne. Que davantage d'esclaves arrivent à destination en forme, et qu'ils le restent ! L'échec à ça serait une humiliation certaine.

Le monarque parle ensuite de mariages princiers et de dots. Bien, bien. Habituel. Dyonis acquiesce sans grand intérêt... il s'en fiche presque en fait parce que déjà, Coldris a l'air décidé de revenir à la charge sur les esclaves et se permet de railler le Premier Conseiller. Abolir l'esclavage ? Non pas, mais on peut garder le statut législatif d'esclave/prisonnier de guerre tout en veillant à traiter les concerner correctement. On n'interdit pas à tout le monde l'usage de couteaux parce que certains tuent avec, ou la féodalité parce que certains seigneurs abusent. Le baron n'a pas le temps de répondre... que déjà arrive une remarque de Coldris enrobée dans un petit rictus cynique. Et en plus, le roi saute aussitôt sur l'occasion pour demander des précisions. Mais à quoi il joue ? Qu'est-ce que la vie privée de Dyonis vient faire là et pourquoi Sa Majesté d'ordinaire si sérieuse a-t-elle l'air aujourd'hui décidée à s'amuser avec lui ?! Des fois, le baron doit le reconnaître, la véritable psychologie de Gérald Der Ragascorn lui échappe un peu.
Tant pis. Le seigneur de Frenn reste droit, imperturbable, et d'une voix lisse répond avec toute la politesse qui s'impose : "Traiter justement mon personnel, punir quand il le faut, mais aussi savoir défendre quand une injustice a été subie par l'un d'eux, je ne crois pas que ce soit choyer." Et puis c'est tout. Il ne va pas leur faire le plaisir de leur demander ce qui leur fait dire ça. Non mais il rêve ! On parle de sa gestion de son fief, er ce qu'il se passe à l'intérieur ne regarde que lui, de quoi se mêlent-ils ?! Si c'est ça, si on peut aller faire la police chez un autre seigneur, alors le Premier Conseiller n'aurait pas attendu aussi longtemps pour aller perquisitionner tous les esclaves de ce fêlé d'Ulysse de Rottenberg, seulement voilà : il n'avait pas à s'en mêler tant qu'un acte délictueux n'avait pas fait l'objet d'une plainte ouverte déclenchant une descente de police.

Avec tout ça, Dyonis est déjà tendu comme rarement pendant un conseil. Et là... Il entend de la part du Ministre des éléments... qu'il n'est même pas certain d'avoir entendu comme il faut tellement c'est... sidérant. Le baron reste figé, les yeux légèrement arrondis pendant que le vicomte parle. A mesure, le seigneur de Frenn blanchit. Mais c'est... une mauvaise blague ? Ce n'est pas possible, le roi va refuser ! Mais non : le roi ne dit rien et se tourne vers son Premier Conseiller ! Il attend son impression. Pourtant, elle semble évidente à Dyonis. Alors pourquoi Gérald Der Ragascorn ne répond-il pas ? C'est un homme très intelligent. Alors oui c'est clair, encore une fois il teste le baron.
Rester calme. Courtois et professionnel. Le baron organise ses idées et entame, d'abord difficilement (et c'est rarissime d'entendre Dyonis perdre un peu ses mots !) : "Un... un... schisme. Certes, cela rapporterait l'argent de l'Eglise. Mais cela apporterait du même coup des ennuis énormes et dont les conséquences ne sont même pas mesurables sur le long terme. L'Angleterre a fait cela, il est vrai. Mais à quel prix ? Une guerre civile, d'effroyables affrontements religieux sue le territoire, des mises à sac, des têtes tombées à la chaîne dans la noblesse, et un peuple qui s'est divisé. Vraiment, a-t-on besoin de tous ces problèmes en plus et d'une population qui se diviserait sur cela aussi en plus du reste ? Grâce à la foi catholique, la plèbe est plutôt unie et tranquille. L'aristocratie aussi. Lancer une guerre de clans chez nos vassaux et parmi les Grands serait calamiteux ! Nous avons besoin d'un pays uni pour aller s'imposer dans les colonies d'une part, et pour inciter les autres puissances à de bonnes alliances. Je ne suis pas naïf, je suis bien conscient que la foi catholique est loin d'être déjà respectée partout, et aussi que l'Eglise est loin d'être d'une attitude sans reproche. Mais ne peut-on pas veiller à l'améliorer plutôt que de songer à s'en défaire ? L'institution est imparfaite, toutefois elle fournit malgré tout un cadre moral et un catalyseur. Admettons même le pire des cas, celui où vous ne croiriez pas à Notre Seigneur et soyons complètement cyniques : le rappel du Paradis et de la juste récompense dans l'au-delà, accompagné de tous les principes moraux du catholicisme, est bien utile à maintenir l'ordre, à ce que chacun remplisse humblement sa place... vous a bien été utile, Majesté. Changer de foi, c'est semer la confusion dans les esprits des vassaux, c'est leur faire se demander si le gouvernement ne s'est pas trompé de voie des années durant pou brutalement changer de cap. En tout cas cela sera interprété comme tel si vous ne passez pas des mois et des mois à faire de l'information populaire pour donner à comprendre que ce n'est pas vous qui vous trompez, mais l'Eglise Catholique. Bonne chance pour ça. On ne change pas une mentalité collective en quelques mois. Je pense que l'Angleterre, derrière une apparence de retour à la normale, n'est pas sortie de l'auberge et que des divisions vont continuer. Quant au très catholique empire d'Espagne, Sire, et Monsieur le Ministre, comment prendra-t-il la nouvelle ? Les religieux, enfin, vaut-il mieux qu'ils vous rapportent une fois 200 000 livres, ou qu'ils soient durablement un appui pour être la voix de l'ordre dans chaque quartier ? Ils ne comprendraient pas pourquoi vous leur faites cela, et qui dit qu'ils ne se retourneraient pas contre vous - et leurs brebis avec ? Enfin, je crains que cela se voit, que le gouvernement ferait cela juste pour l'argent. Quelle belle image de notre puissance cela donnerait-il..."
Dyonis est livide. Les idées se sont précipitées dans sa tête et à ses lèvres. Il ne sait même pas combien de temps il a parlé. Il a tout donné. Non vraiment, rajouter encore une couche de scission et de possible raison de dissidence serait un calcul dangereux. Et Dyonis croit sincèrement au bien fondé des Écritures et des commandements du Seigneur. Le roi serait d'un orgueil incommensurable, à se prétendre chef d'une église ! Le roi est couronné de droit divin, mais il n'a pas à remplacer Dieu ! L'orgueil perd les puissance. L'Eglise a ses dérapages, c'est sûr. Après tout, elle est constitués d'êtres humains, imparfaits. Mais encore une fois, on ne supprime pas une institution en entier juste à cause de dysfonctionnement ponctuels de celle-ci. Encore effaré, Dyonis secoue la tête. Il expire lentement pour se calmer.
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Message par Coldris de Fromart Mer 18 Nov - 12:24

Spoiler:



Gerald der Ragascorn approuva son idée ainsi que sa proposition d’étoffer ses propos de rapports. Le Ministre des Affaires Etrangères inclina posément la tête, en signe d’acceptation. Son attention était déjà portée sur l’après. La prochaine étape serait de réarmer l’aristocratie docile colonisée afin d’acheter leur confiance et leur loyauté. C’était cette confiance intestine qui serait le ciment de l’Empire, qui l’empêcherait de se déliter dès lors que la présence armée diminuerait et que l’oisiveté s’installerait. Monbrina n’était plus un royaume mais un empire, et à ce titre, il fallait étendre les racines du pouvoir dans chacune de ces lointaines contrées. Conquérir était facile. Se maintenir l’était moins.

A la promesse solennelle du baron concernant ses objectifs, Coldris se tourna brièvement vers son Souverain. Ah ce sourire. Ce délectable sourire. Et cette petite lueur qu’il lui connaissait si bien… Un rictus s’étira délicieusement sur les lèvres du Ministre. Il sut à ce moment précis que tous deux pensaient à la même chose. Tout comme Coldris, Sa Majesté n’était jamais la dernière à vouloir jouer, en témoignait cet édit qui fut pris dans la seconde par le greffier.

Les mariages étaient un bon moyen de sceller alliance et de remplir les caisses de l’Etat. Ce fut sans surprise que Gerald der Ragascorn valida ce point.

Coldris se montrait dubitatif sur les arguments avancés par le Premier Conseiller. Excepté une moue, il n’alla pourtant pas renchérir. Et pour cause, l’avenir leur dirait si cela était ou non efficace. Il se délectait déjà des rebondissements à venir et inclina la tête d’un sourire qui en disait long lorsqu’il lui concéda -temporairement- ce point. Il n’y avait rien de plus amusant que de jouer lorsque son souverain participait à la curée.

Une injustice. On ne défendait pas un esclave. Certainement pas contre un autre noble et encore moins sous ses yeux. N’avait-il donc pas encore compris qu’il personnifiait désormais la main de son Roi et devait donc s’appliquer à suivre les lignes édictées par celui-ci, que cela lui plaise ou non ? La vie publique n’était qu’une représentation. Il était si facile de se jouer des apparences. Idéalisait-il leur bon Roi ?

Tout le monde voit bien ce que tu sembles,
mais bien peu ont le sentiment de ce que tu es ;
et ce peu de gens-là n’osent contredire l’opinion du grand nombre

Le Prince, XVIII, N.Machiavel

Mais il était désormais l’heure pour Coldris de Fromart de déposer sur un plateau d’argent une proposition aussi explosive qu’alléchante : un schisme avec le Vatican. Il savait Ô combien son Souverain et lui-même partageait un point de vue convergent sur cette embarrassante morale. Et si le vicomte pouvait aisément manquer les offices, le Roi se devait de jouer la comédie jusqu’au prie-Dieu. Alors il ne répondit rien.
Qui ne dit mot consent ?
En partie du moins.

Instinctivement, le ministre se tourna vers son homologue, un sourire au bord des lèvres alors qu’il palissait à vue d’œil. Essayait-il de l’assommer avec son monologue autant que lui-même avait pu le faire d’un seul et unique mot ? Une chose était certaine, il était ébranlé par cette nouvelle et parvenait difficilement à se contenir. Il le laisse reprendre son souffle et ses esprits – autant que faire se peut- et secoua lentement la tête.

- Vous n’y êtes pas du tout mon cher. Ne me faites pas dire ce que je n’ai pas dit. Je n’ai pas parlé d’athéisme que diable ! Je parle d’un schisme avec le Vatican. Et pour cause, nous souhaitons moraliser notre empire et nos concitoyens. Comment voulez-vous que cela soit possible lorsque leurs ecclésiastes s’adonnent aux péchés en prêchant la bonne parole ? Lorsque l’on invoque la morale, il faut être exemplaire. Et je n’ai pas peur de le dire : le Vatican ne l’est plus. Il faut mettre un terme à cette hypocrisie qui n’a que trop duré. Doutez-vous de notre peuple pour lui refuser la bible en monbrinien ? La majorité d’entre eux ne sont pas instruits du latin. Comment voulez-vous qu’ils suivent la parole de Dieu fidèlement puisque ceux qui les éclairent ne sont pas dignes de confiance ? Quant aux religieux, je puis vous assurer qu’un certain nombre d’entre eux partagent cette position et que les autres pourraient être exposés au jugement de Dieu lui-même si cela s’avérait nécessaire. Leurs brebis seront ravies d’ouvrir les yeux sur la perversité de leurs bergers. Il se tourna alors vers le souverain. Bien entendu, Sire, ce n’est là qu’une simple proposition qui devra être mûrement réfléchi et soumise au plus grand nombre. Mais c’est, il me semble, une piste intéressante et à ne pas négliger.

Sur cette fin houleuse, la séance fut levée. Coldris se félicita de la tournure qu’avait pris les évènements. Certes, Dyonis avait remporté un point, mais à quel prix ! Les prochains Conseils s’annonçaient riches en rebondissement. Le Ministre se leva et salua profondément son Roi. Il remerciait Dieu chaque jour de l’avoir placé à la tête du Royaume. Et c’était peu dire.

Avant de quitter définitivement les lieux, il ne put s’empêcher d’enterrer la hache de guerre avec le Premier Conseiller.

- Votre Excellence, permettez-moi de vous rappeler que vous êtes désormais convié aux soirées organisées par notre Souverain. Je n’ai point eu encore le plaisir de vous y croiser. Pourtant avec un prénom tel que le vôtre, vous devez certainement apprécier les bonnes chairs ? décréta-t-il mielleusement avant de s’incliner profondément et de disparaitre dans les corridors du palais royal.

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Coldris de Fromart
Coldris de Fromart
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