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[26 Janvier 1598] D'une promenade quotidienne nait des rencontres singulières

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Message par Thierry d'Anjou Jeu 18 Mar - 22:14

Six jours s'étaient écoulés depuis sa sortie de prison et la libération de ses vœux cléricaux. Trois jours depuis que Thierry avait rencontré son fils dans cette misérable chambre où le malheureux vivait reclus, installé dans un lit, à attendre une visite improbable. Son regard confus à observer sa silhouette lui revenait. Il semblait comme un animal perdu, loin de sa maison, sans but. Il dépérissait. indubitablement. Dès les premiers instants, Thierry avait cru revoir son petit frère Arthur, consigné loin de la demeure familiale, condamné à l'oubli pour le simple crime d'être né infirme. Il avait ressenti naturellement un attachement pour Sébastien et le désir de l'aider s'épanouir. Sa mère n'avait pas été difficile à persuader de lui confier. Une bouche de moins à nourrir, c'était tout ce qu'elle semblait voir.

Après le travail à l'hospice, Thierry retournait au manoir et proposait à Sébastien une promenade. En son absence, l'enfant restait seul dans le salon à parcourir des livres d'images ou à dessiner. Ou à s'ennuyer sûrement. Le garçon, toujours intimidé, répondit d'un faible hochement de tête, presque craintif.


[26 Janvier 1598] D'une promenade quotidienne nait des rencontres singulières Szobas12
Sébastien Monnier, 12 ans

Installé dans le fauteuil que poussait cet homme qui affirmait être son père, Sébastien découvrait une place immense, avec des centaines de personnes autour d'eux. Il y avait autant de gens en ville ? Ses yeux recommençaient à le piquer. La lumière du soleil, pourtant faible l'hiver, le gênait. Il n'avait jamais eu l'habitude de beaucoup la fuir. Son "père" disait qu'il allait finir par s'y faire. Le garçon continua à observer autour d'eux, curieux, et aperçut des hommes vêtus avec de drôles d'habits qui brillaient, avec des lances dans la main, postés devant les grandes portes d'une forteresse. C'était ça qu'on appelait des soldats ? Il entendit ensuite des cris et aperçut de enfants, qui semblaient avoir son âge, qui riaient près d'une fontaine. Sébastien baissa la tête. Il se sentait si bête de ne rien savoir du monde. Son frère Alexandre lui avait parlé de certaines choses mais pas assez. Il ne savait vraiment rien. Il releva la tête vers son "père", perplexe. Qu'allaient-ils faire aujourd'hui alors ?

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Message par Hibiki Ven 19 Mar - 20:12

Pour obtenir de délicieux intermèdes, prenez un Hibiki un brin pâteux, plongez le dans un bain culturel, laissez le macérer dans sa propre expectative _épices émerveillement et incompréhension qui généralement s'allient à merveille_ versez le dans le moule des convenances locales et attendez. S'il en prend la forme, c'est qu'il sera insipide et fade; vous pourrez le jeter. S'il déforme les parois et aboutit à quelque figure étrange et monstrueuse, c'est que l'intermède sera réussi; dans ce cas admirez le tableau.

Jetons d'abord quelques traits de couleur: le bleu d'un ciel où le soleil d'hiver, fatigué de briguer la cime, éblouissait les yeux en se traînant plus près de la ligne d'horizon; les teintes auburn et beiges du lin ou de la chanvre dansant en de multiples plis autour des corps usés de la classe laborieuse, et, parmi ces vagues brunes, des couleurs comme des éclats d'écume. Un habit burlesque ou bourgeois, de saltimbanque d'estrade ou de ces gentilshommes aux souliers vernis de merde, ce qui conférait aux premiers un peu de la hauteur des seconds et aux seconds un peu du ridicule des premiers.

Ajoutons quelques touches olfactives, effluves indistinctes de crasse maquillée de parfums, puis une rumeur irisée des milles voix de la ville qu'animent les humains et les choses. Enfin, glaçons du vernis de l'hiver frémissant les mains rouges sous la morsure du froid tandis que les bouches devenaient cheminées d'où s'échappaient en moutons fugaces l'haleine ennuagée.

Dans ce tableau, intéressons-nous à présent à la silhouette androgyne du comédien emmitouflé dans son kosode d'hiver à la manière d'une chenille dans son cocon. Il avait préféré la sobriété de l'indigo uni aux soieries réservées à la scène qu'il préférait laisser à ces baladins des rues dont il observait présentement les tours. Un pantalon de la même teinte couvrait ses jambes, émergeant à partir des cuisses comme deux échasses bleues de son plumage d'hiver déployé en rectangle autour de son buste et ses bras masqués par l'amplitude esthétique et informe de son habit.

Il détourna un instant le regard pour porter son attention sur des gamins que l'eau glacée d'une fontaine ne rebutait pas malgré la saison. Il aurait suffi que l'un tombe à l'eau pour risquer la pneumonie et peut-être la mort. Il frissonna en y songeant et enfouit ses mains entre les manches démesurées de son kosode. Il ne comprendrait jamais tous ces fous furieux prêts à risquer la vie de leurs femmes pour le privilège de s'inquiéter du matin jusqu'au soir pour une progéniture si vite emportée par une mauvaise maladie... Malgré lui, son esprit divaguait parfois, songeant à quoi aurait ressemblé sa vie si elle avait pu épouser Kimiko et élever un enfant à ses côtés; Généralement elle chassait bien vite ces pensées. Elle savait combien elle trahissait l'idéal féminin de son pays et l'équilibre familial bâti dessus en singeant un sexe dont elle s'appropriait les codes et les privilèges.

Non loin de la fontaine, un individu de la haute trimballait un gosse en fauteuil roulant, apparemment curieux et intimidé tout à la fois. Hibiki se souvint de sa rencontre de la veille et se demanda si les handicapés étaient nombreux en ce pays. Celui-là ne paraissait pas trop mal loti vu sa mise et celle de son... son quoi? Son précepteur? En pleine journée cela paraissait plus probable qu'un messire promenant sa marmaille sur la grand place de la ville pour des bouffonneries de jongleur. Le faux castrat japonais s'en désintéressa pour mieux observer le pauvre bougre occupé à faire valser les balles sur une estrade. Il n'était pas mauvais, mais son regard le délaissa, entraîné par le reste du corps vers d'autres tréteaux où s'installait une farce. Son mouvement l'avait rapproché de l'enfant infirme et de son gardien sans même qu'il y prenne garde. De quoi causaient les comédiens en ce pays, et qu'est-ce qui faisait rire le bon peuple de Braktenn?
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Message par Thierry d'Anjou Ven 19 Mar - 22:32

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Sébastien Monnier, 12 ans

Le regard de Sébastien s'était tourné vers des tréteaux sur lequel avait été posés des planches. Des gens étaient montés dessus. Ils jonglaient avec des balles. Habilement. Sans en faire tomber. Mais le jeune garçon observait autre chose. Le bois sur lequel ils s trouvaient, il ne risquait pas de craquer ? Un corps humain adulte c'était quand même lourd. Et ils étaient plusieurs, là. Et s'ils tombaient ? A cette hauteur, ils allaient se faire très mal.

Sébastien tourna la tête un instant vers son "père" et le remarqua un peu en retrait, le laissant encore découvrir son nouvel environnement et attendant ses questions. Mais l'enfant avait souvent peur d'en poser. Et s'ils étaient êtes ? Alexandre avait affirmé qu'il pouvait dire tout ce qui lui passait par la tête mais il n'osait pas. Son frère, son "père", c'étaient des gens cultivés, intelligents... s'il disait trop de bêtises, ils allaient finir par ne plus l'intéresser.

Le garçon tourna encire la tête et distingua une personne qui tranchait avec toutes les autres aperçues. Elle était... Il n'arrivait pas à la décrire. C'était un homme ou une femme ? Ses cheveux étaient attachés, dressés sur la tête noués. Oui ce devait être une femme. Mais son costume. On dirait pas une robe. C'était quoi alors ? Trop intrigué, il oublia sa timidité et appela son "père"


"Pa... papa ? C'est qui la dame là-bas ?"

Thierry contemplait jusque-là son fils découvrir le monde et s'interroger sur ses observations. Il surit de l'entendre l'appeler, fier de pouvoir répondre à sa question, mais déchanta en découvrant ne pas connaître la nature de la personne que pointait Sébastien. Il se refusait cependant à avouer son ignorance. Ses mains revinrent sur les poignées du fauteuil et il s'avança avec vers l'inconnue.

"Mon garçon, il faut poser tes questions directement aux personnes. Ne dit-on pas mieux vaut s'adresser au bonDçieu qu'à ses Saints ? allez, contente-toi de te présenter."

Sébastien blêmit alors qu'ils se rapprochaient de la femme, de plus en plus terrifié. Et s'il disait une bêtise ? Et s'il la mettait en colère ? Il bredouilla, mal à l'aise :

"Euh... bonjour, madame. Euh... Je m'appelle Sébastien. Sébastien Monnier."
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Message par Hibiki Ven 19 Mar - 23:45

Madame. L'erreur était courante. En terme d'erreur, il fallait avouer que celle-ci tenait plus de l'exactitude que de la méprise, si l'on s'en tenait au point de vue purement biologique du moins. Hibiki planta son regard dans celui du dénommé Sébastien et le considéra un peu plus attentivement. Il semblait être entre deux âges, celui de l'enfance dont il conservait visiblement certains caractères, et celui de l'adolescence qui n'est jamais qu'un pur foutoir hormonal. Bon, la vérité sort toujours de la bouche des enfants, cela se vérifiait pour cette fois, mais il s'agissait de lui tordre le cou à cette vérité afin que le mensonge devienne réalité. La créature prit donc sa voix la plus suavement grave pour répondre.

"Bonjour Sébastien Monnier. Tu peux m'appeler Hibiki. Pas madame par contre... (rudement difficile à prononcer ce "par contre" dont il troquait les "r" pour des "l" typiquement japonais) "...même si j'ai perdu mes attributs virils."

Il préféra relâcher l'emprise de son regard sur ce pauvre garçon qui semblait presque vouloir rejoindre le centre de la Terre dont le rouge lui colorait un peu les joues. Il s'agissait de ne pas fâcher le gentilhomme qui l'accompagnait; les gentilshommes sont toujours des nids à emmerde. D'ailleurs il s'adressa à ce dernier pour évoquer l'épineuse et fallacieuse situation qui lui servait à expliquer autant qu'à excuser le trouble où sa vue projetait parfois ses nouvelles connaissances, trop heureuses de se trouver dédouanées ainsi d'une erreur bien légitime.

"Je vous laisse le soin de lui expliquer ce que sont les castrats. Monsieur...?"

Depuis sont passage en Italie, le terme de castrat remportait sa préférence face à celui d'eunuque, auréolé qu'il était d'une dimension artistique, plus flatteuse pour lui que le statut de gardien de harem. En outre, lesdits castrats étaient appréciés de ces dames pouvant jouir sans crainte de se faire engrosser par des hommes qui, pour les plus chanceux devenaient efféminés. Paix à tous ceux morts sous le ciseau ou transformés en gras chapons. Lui-même en avait largement profité, une fois calmée la jalousie de celle qui restait à ce jour seule détentrice du plus long morceau authentique de son histoire.

Quoiqu'il en soit, il s'agissait d'une brusque entrée en matière. D'aucuns auraient pu y voir une revanche mesquine envers un "précepteur" peinant à inculquer les bonnes manières, mais la bassesse du comédien ne descendait pas jusque là. Après tout, le petit n'avait commis presque aucun impair et lui-même s'était accoutumé à être appelé tantôt madame, tantôt monsieur. Et puis ces barbares ne connaissaient rien aux codes capillaires et vestimentaires de sa noble civilisation...
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Message par Thierry d'Anjou Sam 20 Mar - 13:46

[26 Janvier 1598] D'une promenade quotidienne nait des rencontres singulières Szobas12
Sébastien Monnier, 12 ans

Sébastien observait, craintif, la personne devant lui, et se demandait s'il n'allait pas être grondé. Et s'il avait dit quelque chose qu'on ne devait pas dire ? Il ne s'était jamais présenté avant. Il fut soulagée de voir qu'elle se montrait gentille et lui répondait calmement. Elle n'était pas du tout fâchée. Ouf ! Mais son prénom... C'était pas un chrétien, ça. Il n'avait jamais entendu parler d'un Saint Hibiki. Mis il ne les connaissait sans doute pas tous.

"C'était qui comme saint Hibiki ? Il a fait quoi ? Et on le fête quand ?"

Sa manière de parler était bizarre. Certains sons éaient prononcés avec difficulté. pourquoi ? Il ne savait pas bien parler ? Le garçon rougit brusquement d'entendre que ce n'était pas une femme.

"Pardon, monsieur."

Son embatras disparut dès que cet homme déclara avoir perdu ses attributs virils C'étaient quoi des attributs virils ? Il ne connaissait aucun de ses deux mots. Dans son dos, Thierry pâlissait déjà, redoutant à l'avance les interrogations. Il portait également par réflexe la main sur ses propres parties intimes, resserrant les cuisses. Cette conversation devenait malaisante. Pourquoi avait-il eu cette invité de proposer à Sébastien de conversation avec cet étranger ? I aurait été mieux inspiré de changer subtilement de sujet ou de proposer une friandise. Un marchand de sucres d'orges se situait non loi de là. Son fils adorerait.

Dans l'espoir d'éviter la première question, Thierry commença à se reculer, lentement, habilement, mais n'eut le temps de faire que quelques pas avant que leur singulier interlocuteur ne le prenne à partie et lui demande d'expliquer ce que serait les castrats. Il connaissait bien le sujet. De malheureux enfants auxquels on retirait brutalement la partie glorieuse de leur anatomie dans le but de produire d'excellents chanteurs. Il ne pouvait expliquer décemment ces choses-là à Sébastien, surtout en pleine rue, alors que son fils ne savait des choses intimes.


"Ce..."

Comment pouvait-ll s'extraire de cette mauvaise passe ? Thierry chercha un prétexte ? Le froid ? Sébastien était fragile. Ou l'approche de la nui. Le soleil ne commençait-il pas à décliner ? Au milieu de ces réflexions résonna la voix candide de l'enfant :

"Papa ! C'est quoi alors un castrat ?"

Le visage de Thierry se décomposa. Ila avait retenu l'information et ne le lâcherait pas avant de connaître l'information. Tout était perdu.

"Un castrat... Un castrat.... C'est un habitant de Castres ! C'est une ville en France ! Oui, tu vois, cet homme est un français !"

Sébastien observait, perplexe, son père, en panique, puis Hibiki.

"Mais c'est quoi alors le rapport avec les attribut virils ? Hibiki a dit qu'il le avait perdu. alors, ça veut dire que les habitants de cette ville en France les perdent tous ? Mais c'est quoi alors ces attributs virils ?"

Thierry céda entièrement à la panique. Que pouvait-il répondre ? Il devait répondre quelque chose. Mais il ne voyait pas quoi. Il ne pouvait pas évoquer un sujet aussi intime avec un aussi jeune enfant. De toute manière, même avec Alexandre, il serait affreusement mal à l'aise de parler de sexualité. Surtout si son fils évoquerait la sienne. Il le soutenait dans ses pratiques qui sortaient de la norme mais sans parvenir réellement à le comprendre. Ila avait beau savoir que l'homosexualité était connue depuis l'antiquité son esprit concevait difficilement qu'un homme puisse prendre du plaisir avec un autre.

dans une tentative désespérée, il leva la tête vers le ciel et fixa l'église proche.


"Oh mais quelles sont belles les cloches de ce clocher, Sébastien ! Un jour, je t'emmènerais les voir de près ! Il y en a une grosse absolument splendide ! Et elle fut dédiée aux enfants ! Si un enfant la touche, on dit que ses vœux s'exaucent ! Tu ne voudrais pas essayer ?"
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Message par Hibiki Sam 20 Mar - 22:27

... Que ces gens étaient étranges! Pendant un instant, il crut avoir affaire à des fous puis, comme une étincelle, l'illumination jaillit dans son esprit. La seule explication rationnelle, celle qui éclairait tout sur son passage: ces individus ne connaissaient pas les castrats. Logique, il avait quitté l'Europe et changé de continent. S'il se référait à sa plus récente expérience sur des terres voisines, la catégorie la plus proche de celle-ci était bien sûr...

"Les castrats reçoivent le même traitement que les eunuques. Vous devez connaître, ils en ont à Djerdan. Sauf que les castrats servent à contenter les oreilles du Pape tandis que les eunuques gardent les nombreuses épouses des seigneurs qui préfèrent ne pas se contenter d'une."

Le monsieur semblait un rien gêné, à la grande incompréhension du comédien qui considérait qu'à cet âge, le gamin était déjà censé connaître un minimum la vie, même en prenant de la distance avec sa propre histoire l'ayant vu grandir dans un bordel. Sauf si les handicapés étaient frappés d'une interdiction de se reproduire et qu'on les laissait volontairement dans l'ignorance?

"Et pour répondre à ta première question, je viens d'un lointain pays où nous ne croyons ni en votre Dieu ni en ses saints. Ce n'est pas la France, mais le Japon. Pour l'atteindre, il te faudrait naviguer durant de longs mois sur plusieurs mers et océans... Autant dire un peu plus que pour atteindre cette cloche vantée par ton père. D'ailleurs j'ignorais que les églises encourageaient ce genre de superstitions... mais je ne comprends pas grand chose à votre religion."

Il notait son erreur dans un coin de sa tête: le grand échalas qui paraissait aussi dégourdi que lui le jour de son arrivée n'était pas le précepteur mais le père de l'enfant. Il est vrai que dans ces contrées, les parents étaient beaucoup plus collés à leur progéniture que dans son archipel natal, où de nombreux paysans vendaient leurs filles à des bordels. S'il avait voulu faire une mauvaise blague, il aurait pu demander si la cloche magique était capable de lui rendre ses ding ding dong, mais il était encore trop sobre pour tomber dans ce genre de plaisanteries de mauvais goût.

Il fut distrait un instant par l'arrivée d'un comédien chantant sur une estrade figurant le décor d'une place agrémentée d'une chapelle.


Farce des deux savetiers

SCÈNE  I

Le pauvre, seul sur scène, chante
"Hay, hay avant, Jean de Nivelle !            
Jean de Nivelle a deux 7 houzeaux ; [bis]
Le Roy n’en a point de si beaux. [bis]
Mais il n’y a point de semelle.
Hay, hay avant, Jean de Nivelle !"

SCÈNE  II
Le  riche
"Voicy chose dont m’esmerveille
Plus que ne sçaurois raconter :
C’est que voy mon voisin chanter
Tout le jour ; et si, n’a que frire."

Pour la mélodie de la scène 1, mais en changeant les paroles:
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[26 Janvier 1598] D'une promenade quotidienne nait des rencontres singulières Empty Re: [26 Janvier 1598] D'une promenade quotidienne nait des rencontres singulières

Message par Thierry d'Anjou Dim 21 Mar - 22:46

[26 Janvier 1598] D'une promenade quotidienne nait des rencontres singulières Szobas12
Sébastien Monnier, 12 ans

Alors que Thierry se raidissait un peu plus en entendant Hibiki apporter lui-même des précisions sur les castrats, Sébastien écoutait avec attention ces explications et essayait de les comprendre mais c'était difficile. Il ne connaissait pas du tout ces eunuques. Djerhan, en revanche, in savait le nom de ce pays. L'an dernier, le curé de son ancienne paroisse en avait parlé à quelques messes pour glorifier al décision de paix entre les deux pays. Puis, quelques mois plus tard, ce même prêtre s'était mis à accuser la princesse venue de l'étranger, incapable de concevoir un enfant pour solidifier les accords entre les deux royaumes, et encourageaient toutes les femmes présentes dans l'église à ne pas suivre son exemple. Il leur rappelait que seule une vie honorable, à suivre les commandements divins, permettaient d'enfanter dans les meilleures conditions. Sébastien se souvint plus encore du regard honteux que sa mère lui avait rapidement adressé avant de retourner à ses prières. Il comprenait aujourd'hui pourquoi. Mais ce n'était toujours pas agréable.

Le garçon répondit d'une petite voix. De celle qui craignait les erreurs.


"Djerhan, je connais. C'est le royaume voisin. Qui est très loin d'ici. C'est de là que vient la princesse qui ne donne pas d'enfants. Mais c'est quoi un eunuque ? Et puis, attendez, les nombreuses épouses des seigneurs ? Mais... Mais un homme ne prend qu'une seule femme ! C'est dans la Bible ! Dans une psaume de l'évangile de Matthieu : car l'homme quittera son père et sa mère, il s'attachera à sa femme, et tous deux ne feront plus qu'un."

L'enfant récita d'une voix claire la phrase du verset, heureux de montrer qu'il n'était pas ignorant sur les choses essentielles. Sa mère avait toujours répété que savoir ses psaumes, c'était très important. Au même moment, Thierry avait retrouvé contenance pour écouter les paroles de son fils et se décida à le reprendre calmement, sans la moindre autorité.

Sébastien, tu ne dois pas parler de cette princesse comme cela. Elle a un nom. Comme toi. Elle se nomme Kalisha. Et le fait de ne pas avoir d'enfants n'est pas à blâmer. Si c'est un curé qui t'a mis ces idioties en tête, oublie-les. Un enfant, ça ne fabrique pas aussi facilement qu'on le voudrait et s'il y a une faute quelque part elle l'est autant de la part de l'homme que de la femme.

Sébastien écouta timidement puis ajouta :


"Ah... Alors, c'est parce qu'elle a fauté ? Ou qu'elle est étrangère ? Le curé, il a dit une fois que que c'est un signe que Dieu n'approuve pas l'alliance avec Djerhan."

Thierry soupira. Ces stupidités polluaient l'esprit du malheureux enfant crédule. Il posa la main sur sa chevelure et lui sourit.

"Si je le peux, un jour, je ta la présenterai. C'est une de mes amies. Et elle est très gentille."

Sébastien hocha de la tête et entendit Hibiki parler de son pays. Un pays lointain. Le Japon? Le nom ne lui disait rien du tout. Même Thierry, en dépit des es connaissances, eu du mal à le situer sur une carte tant la contrée se révélait exotique. Par quel hasard cet homme avait-il échoué à Monbrina ? La singularité le rendait curieux et il aurait aimé poser une question si son fils n'était pas intervenu brusquement :

"Vous ne croyez pas en Dieu et aux Saints ? Mais ceux qui croient pas en la vraie foi, c'est des sauvages ! Mais vous êtes pas un sauvage ! Vous avez l'air d'être presque comme nous ! Et vous parlez comme nous !"

Le teint du père rougit violemment devant les paroles un peu trop franches du jeune garçon. Il songea cependant que celles-ci se révélaient moins dangereuses que la conversations sur les castrats et les eunuques. Que cela se poursuive donc ! Leur interlocuteur tourna cependant la tête pour écouter des comédiens qui donnaient un spectacle. Sébastien le remarqua et essaya de suivre mais trouva leurs paroles trop compliquées pour arriver à les comprendre. Il décrocha pour se perdre dans ses pensées et se rappela n'avoir obtenu aucune réponse à ses questions. Tout avait été noyé dans la discussion.

Alors, à la fin de la pièce, Sébastien demanda poliment :


"Au fait, vous m'avez toujours pas expliqué. Ni papa ni Hibiki. C'est quoi un castrat ? Et un eunuque ? Et aussi, c'est quoi alors les attributs virils ? Et pourquoi on retire à certaines personnes leurs attributs virils ? Je veux savoir ! T'as dit que je pouvais poser toutes les questions que je voulais, papa, et que tu y répondrais !"

Face à ces question, Thierry recula à nouveau d'un pas, tétanisé. comment allait-il finalement s'extraire de cette mauvaise passe. Il avait assuré de répondre à toutes ses questions mais n'imaginait pas que l'une d'elles évoqueraient la sexualité. Sébastien était un enfant. Bien trop jeune pour à ces choses-là et encore plus pour les comprendre.
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Message par Coldris de Fromart Dim 21 Mar - 23:19



Coldris profitait du peu de répit que lui offrait cette journée pour prendre un tant soit peu l’air. Et quoi de mieux que de profiter du temps clément de cet après-midi pour se rendre au Palais royal à cheval plutôt qu’en voiture ? Certes ce n’était pas forcément la promenade la plus agréable qui soit mais de temps à autre, il appréciait effectuer ce trajet ainsi, simplement perché sur sa jument andalouse grise pommelée. Contempler la bouillasse de neige et de fange ne pouvait que lui rappeler ce dernier jour de décembre où il avait mis les pieds pour la première fois à Braktenn, il y avait pas moins de… trente-sept ans déjà. Au fond la ville n’avait pas vraiment changé depuis. Il y avait désormais un magnifique théâtre et les statues de Clément II avaient laissé place à celles hautement symboliques et mythologiques de Gérald der Ragascorn, leur bon Roi à qui il devait tout. Pour le reste… La cathédrale était toujours là, de même que la fameuse Grand-Place, immuable entre toutes avec ses saltimbanques, son théâtre de rue, ses mendiants et autres tire-laines. Il n’avait que faire d’eux puisque de toute façon, il ne sortait jamais sans Valmar qui se montrait aussi dissuasif qu’efficace.

Il avançait au petit trot, vêtu de son habituel mais austère velours noir recouvert d’un large manteau en fourrure. Sur sa tête, un large feutre noir orné d’une plume. Léonilde lui apporterait de quoi se changer pour la réception tout à l’heure. Quelque chose d’un peu plus élégant pour les festivités du jour.

N’était-ce pas Thierry en compagnie du fameux Sébastien là-bas d’ailleurs ? Il dévia quelque peu de sa route pour saluer son ami qui semblait visiblement en bonne compagnie. Et quelle compagnie ! Rien de moins que l’un de leurs fameux étrangers venus de l’autre bout du monde. Étrange accoutrement soit dit en passant, mais qu’importe. De là où il était, il n’entendait pas leur conversation mais vu la mine de l’ancien prêtre cela semblait des plus intéressants. Son cousin semblait si concentré sur les propos de son fils qu’il ne sembla pas l’apercevoir. Était-il réellement en train de virer rouge écrevisse ? Thierry ? A part quand il abusait de la bouteille, il n’avait pas pour habitude de jouer les jeunes vierges effarouchées.

— Au fait, vous m'avez toujours pas expliqué. Ni papa ni Hibiki. C'est quoi un castrat ? Et un eunuque ? Et aussi, c'est quoi alors les attributs virils ? Et pourquoi on retire à certaines personnes leurs attributs virils ? Je veux savoir ! T'as dit que je pouvais poser toutes les questions que je voulais, papa, et que tu y répondrais !

Oh c’était donc cela ! Un sourire traversa  le visage du ministre alors qu’il arrêtait sa monture au niveau de cet incongru trio. Il se pencha légèrement sur l’encolure de sa monture afin de se rapprocher du jeune garçon.

— Un castrat? Eh bien c’était un homme à qui l’on a coupé les bourses. Tu sais comme les bœufs ou les moutons. devant son regard dubitatif, il arqua les sourcils puis s’empressa de préciser. Celles qui pendouillent entre tes jambes mon grand, pas celles de ta ceinture. Les voilà tes fameux attributs virils. il se tourna ensuite vers Thierry, Vous allez devoir remédier à son éducation. A moins que vous ne comptiez en faire un moine?

Il laissa échapper un petit rire puis se tourna finalement vers l’étranger en soulevant son chapeau.

— Veuillez excuser mon impolitesse, mais la curiosité se doit d’être comblée dans les plus brefs délais. Au nom du Roi, je vous souhaite la bienvenue sur le sol de notre Saint Empire.

Et il s’inclina légèrement du haut de son andalou gris.

Il n'en revenait toujours pas de l'absurdité de la scène à laquelle il venait d'assister. Rien que pour le plaisir de voir Thierry aussi gêné, il allait rester quelques minutes supplémentaires avant de reprendre sa route.

Coldris de Fromart
Coldris de Fromart
Ministre des Affaires étrangères - Ami du grand prêtre du Lupanar

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Message par Hibiki Lun 22 Mar - 10:15

Qui diable était cet homme, plein d'un ténébreux panache que venait adoucir ce sourire malicieux? Du côté de l'estrade, on ne le savait que trop bien, et entre provocation et lâcheté, les saltimbanques avaient fait leur choix... Au grand dam d'Hibiki qui souhaitait goûter à la farce du pays. Soit, ils faisaient une pause, et le petit peuple lui-même, comme gêné à l'idée d'adhérer à une satire moquant la religion en place, rabattait sa passion soudaine pour le jongleur trop heureux de voir enfler subitement son public.

Mais qui diable était cet homme?
Au nom du roi... rien que ça. Mais pas avec une gueule de soldat procédant à une arrestation. Informé de l'arrivée de l'ambassade. Un officiel?
Et qui diable était cet homme?
L'autre, auquel parlait le second, qui avait pris la peine d'arrêter sa monture pour un cours impromptu sur l'émasculation? Soit il se connaissaient, soit le flamboyant ténébreux s'invitait dans les conversations des passants pour les inonder de ses lumières en matière de pratiques médicales _qui se révèlent parfois parentes de celles des bouchers.

Tout s'était enchaîné si vite... Leurs paroles, en nombreux maillons, avaient rebondi de récifs en rochers pour finalement jeter l'ancre dans cet instant absurde. Certes, il aurait pu relever les nombreuses inanités dont le gamin laissait déverser le poison inoculé de ses oreilles à sa bouche, mais son père remédiait déjà à cette question. Au lieu de cela, il écoutait. Il apprenait.

Ainsi, Djerdan pouvait être considéré comme un pays de sauvages, eux dont la foi partait vers d'autres prophètes voire d'autres dieux? Et il y avait une princesse qui ne donnait pas d'enfants _la formule le fit sourire, imaginant une dame en robe de velours distribuant des gosses aux passants. Une princesse jugée stérile, conspuée par le clergé, venue de ce pays d'Orient dont il avait tant goûté les merveilles... Il y avait là matière à théâtre! Et le papa pudibond était ami avec cette princesse... Intéressant. Et pourtant, il ne trouvait rien à répondre. Ne sachant par quel bout prendre cette conversation, il la regardait défiler dans son va et vient grotesque et paisible. C'est finalement le cavalier de jais qui le tira d'embarras; à tout le moins, il lui devait bien un salut.

"Messire." Il s'inclina à la mode de chez lui.
"Au nom de moi-même, je vous remercie."

Saint Empire... ça puait l'orgueil et l'intolérance de la Germanie, dont il avait jouxté les frontières au cours de ses voyages. Et puis ça puait aussi tout court la crasse qui courait à travers leurs ruelles en ruisseaux entêtants et moqueurs. Saint Empire... Qu'est-ce qui est saint dans un empire? Et même, qu'est-ce qui est sain, dans cet immense corps malade, rongé par les révoltes intestines, gangréné par la violence des conflits, affaibli lorsqu'il ne sait tirer parti des différences?

"Si la curiosité excuse l'impolitesse, j'espère que vous me pardonnerez de vous demander votre nom.
Monsieur..."
(il désigna Thierry dont la figure s'était teinté de ce rouge cardinal qu'il ne connaîtrait jamais, probablement pour son plus grand bonheur.) "... n'a toujours pas voulu me dire le sien. Est-ce courant dans votre pays de faire tant de mystères?"
Il employait le mot mystère dans son sens laïc, dépourvu qu'il était d'une solide culture religieuse; un esprit plus fin aurait pu en faire un bon mot, et je ne doute pas que tel sera le vôtre. A défaut, il évoquait ces ombres, emplies de peurs et de funeste ignorance, que les questions naïves de Sébastien bravaient dans leur pugnacité.

Il entrevoyait maintenant la protection de ce père envers son enfant infirme, la volonté qui filtrait au travers ses propos de lui ouvrir l'esprit et lui faire découvrir le monde en lutte avec la crainte que fait précisément naître ce même monde. A trop atermoyer cependant, on remet à d'autres le soin d'éclairer la lanterne de nos enfants, au risque de finir déçu par les silhouettes ombrées projetées le long des parois d'une caverne un rien platonicienne. Ce n'était peut-être que cela, l'éducation: un savant dosage entre un apport de "vérités" personnelles, et l'action des rencontres et du hasard. Si l'on n'aimait pas cela, mieux valait vivre en ermite au fond des bois.
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Message par Thierry d'Anjou Lun 22 Mar - 11:23

[26 Janvier 1598] D'une promenade quotidienne nait des rencontres singulières Szobas12
Sébastien Monnier, 12 ans

Sébastien fixait son père et attendait enfin la réponse à ses questions. Il avait promis de toujours les lui donner. Son regard, légèrement impatient, observait Thierry alors que ce dernier continuait à reculer, décomposé incapable de trouver une échappatoire. Un cavalier s'approcha et s'arrêta à la hauteur de l'enfant pour se mêler et apporter les fameuses explications. Le garçon les écouta attentivement.

Un castrat, c'était un homme à qui on coupait les bourses ? Alors, c'était un homme à qui on volait son argent. Alors, Hibiki avait perdu toutes ses économies. Quel malheur ! Ils pourraient peut-être faire quelque chose pour lui. Ils vivaient dans une grande maison, mangeaient de riches repas... C'était un devoir chrétien que de l'accueillir. Puis, la précision des bœufs et des moutons le fait douter. Pourquoi comparer un homme qui avait été volé à des animaux ? A moins, peut-être que les paysans accrochaient leurs bourses au cou de leurs bêtes. Ils étaient impressionnaient et ça dissimulait de s'approcher. Puis, un nouvel ajout vint et Sébastien se mit à rougir. Ce qui pendaient entre ses cuisses... Si sa mère entendait ça, elle se signerait aussitôt. Quand elle le lavait, elle les touchait à peine. Elle disait que c'était sale et honteux. Plus jeune, elle l'avait surpris à se toucher à cet endroit, par curiosité et elle l'avait grondé. Il baissa les yeux, finalement honteux de ses questions. Hibiki avait dû être si gêné de son insistance. Pourtant, d'autres interrogations lui venaient à l'esprit. Pourquoi on coupait ces parties intimes aux hommes ? Parce que c'était sale, comme affirmait sa mère ? Est-ce qu'on les coupait à tous les hommes ? Sa main se porta entre ses cuisses et un malaise grandit en lui. Et si quelqu'un venait un jour couper les siennes ? Il ne voulait pas. Il ne voulait pas du tout les perdre. Et puis, ça devait faire mal. Quand un de ses frères lui avait un jour tiré dessus, pour rire, il avait cru que la douleur ne partirait jamais. Alors, se les faire couper...

Au même moment, Thierry contemplait avec impuissance à la scène et découvrait son ami exposer crument la situation au pauvre enfant. Cela se voyait que ce ne serait pas lui qui aurait à gérer ses cauchemars et ses angoisses. Sébastien commençait à tasser dans son fauteuil et se taisait. Les réponses devenaient désagréables. Il revint vers lui et posa avec douceur la main sur son épaule, puis répliqua à Coldris :


"Je m'occupe de l'éducation de mon fils comme je l'entends , comme vous faites de même avec les vôtres."

Sébastien releva à ce moment la tête, perturbé par la nouvelle. Son père envisageait de le faire moine ? Oh, pourquoi pas ? Après tout on disait que c'était une bonne situation. Il adressa alors un sourire à son père.

"Si tu souhaites me voir moine, papa, je serais moine. Je serais même le meilleur des moines !"

Les paroles naïves de l'enfant tendirent Thierry. Il ne se rappelait que trop de son affreux passage dans un monastère. De la trahison de son père. Non, Sébastien ne serait pas moine. Jamais. Pas si cela n'était pas ses intentions.

"Tu seras ce que tu veux être, mon garçon. Seul toi décidera."

Sébastien garda le silence, troublé par cette idée de liberté qu'on ne lui avait encore jamais accordée. Même avec ce corps faible, inapte à marcher, il se sentait piégé. Il pouvait vraiment choisir ? Ce n'était pas aux parents de le faire ? Les plus vieux des ses frères étaient placés e apprentissage, chez un maître, pour réduire le nombre de bouches disait sa mère, et c'était celui qu'on disait être son père avant qui avait choisi pour eux. Alors pourquoi ça serait différent pour lui ? Pourquoi son père était différent ?

Pendant que l'enfant se questionnait, Thierry suivait l'introduction de Hibiki à son ami puis l'entendit déplorer ne pas connaître son identité. Il avait oublié effectivement ses devoirs, troublé par les questions gênantes de son fils, et se décida à faire montre de sa bonne éducation.


"J'ai manqué effectivement à mes bonnes manières. Veuillez m'excuser. Je me nomme Thierry d'Anjou."

Son regard devint espiègle en le dirigeant vers Coldris, juché sur son cheval, qui s'amusait comme à l'accoutumée de son rôle de Dieu qui savait tout. Dieu ou e Diable. Les deux rôles lui convenaient merveilleusement. Un sourire légèrement provocateur se dessina sur son visage mais il le dissimula bien vite et se tourna poliment vers Hibiki pour réaliser une introduction des plus polies.

"Hibiki, je vous présente mon ami Janus de Fromart."

Le dieu romain à la croisée des chemins, au visage double. Ce nom lui allait parfaitement. Thierry rit intérieurement de sa trouvaille et attendit avec une impatience parfaitement dissimulée sous un masque de politesse hypocrite la réaction de son ami. Dans le même temps, soucieux de montrer sa bonne éducation, Sébastien s'essaya à saluer ce monsieur important.

"Bonjour messire ja.. ja..."

Sa langue n'arrivait cependant pas à prononce ce son ja et l'enfant, malgré toute sa bonne volonté réalisa un lapsus terrible.

"Bonjour, messire Anus de Fromart !"

Thierry tenta de faire taire le rire qui montait en lui. Peine perdue ! Il éclata bruyamment de rire, incapable de se maîtriser devant la déformation involontaire du surnom qu'il avait trouvé à son ami.
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Message par Coldris de Fromart Lun 22 Mar - 16:44



Mais qui avait bien pu éduquer ce petit? Et Thierry… Thierry… Nom de Dieu… Si cela n’avait pas été amusant, il serait devenu terriblement ennuyant. Et voilà qu’il lui répondait sèchement. Eh bien quoi ? Il avait froissé les oreilles prudes et innocentes du gamin ? D’ailleurs, ce n’était pas lui qui se plaignait de l’éducation catholique et autres niaiseries déblatérées dans les églises ? Que croyait-il être en train de faire là au juste à baisser le rideau sur la réalité ? Ridicule. Absolument ridicule.

— Continuez donc de les prendre pour de fragiles poupons, Thierry, si cela vous chante, ce n’est pas en leur mettant des œillères que vous ferez mieux que ceux dont vous réprouvez tant les méthodes.

Sur ce, il adressa la bienvenue à l’étranger avec qui il ne manquerait pas de faire connaissance très prochainement, ignorant l’échange entre le père et son fils. Il allait se présenter à cet esprit qu’il entrevoyait aiguisé lorsque son cher cousin s’en chargea pour lui. Janus. Quelle idée ! Il plissa les yeux dans un regard glacial.

— Celui qui ouvre et qui ferme les portes. N’est-ce pas ? siffla-t-il entre ses dents comme un avertissement.

Lorsque soudainement, le petit infirme le salua... Maladroitement. Il inspira profondément, roulant des yeux. Thierry n’était déjà pas un modèle maturité en temps normal mais la proximité d’enfants avaient le don de le faire régresser à un stade ridiculement arriéré.

— N’écoutez pas cet idiot, mon nom est Coldris de Fromart et il semblerait que notre rencontre officielle soit pour très prochainement.

Pour ne pas dire dans quelques jours. D'ailleurs, sa jument raclait le pavé d’impatience. Et il n’avait pas vraiment le temps de s’attarder plus que de raison.

— J’espère que ta nouvelle maison te convient, Sébastien. puis, il se tourna vers le Japonais, souleva son chapeau avant de saluer A très vite, Monsieur Hibiki, j’espère que vous vous plairez dans notre Capitale.

D’un léger geste de la main, il guida son Andalou afin de reprendre sa route vers le palais royal.

Coldris de Fromart
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Message par Hibiki Jeu 25 Mar - 21:23

Les deux bonhommes se connaissaient. Définitivement. Et si l'un des deux n'avait été pressé, on aurait presque pu croire qu'ils en seraient venus à se crêper le chignon telles deux ménagères entraînées dans un débat dont le thème sert de combustible à bien des passions; j'ai nommé: l'éducation.

Ah, l'éducation... Tout ce qu'elle révèle d'intime dans la vision du monde et surtout de soi-même, toutes ces blessures secrètes et cet orgueil parental déchiré, chiffon vulgaire, entre les gueules de la déception et de l'espoir qui mordent sans jamais se lasser. Encore un truc qui le laissait parfois pantois, d'autres fois amusé, généralement indifférent. Les bouffonneries que les parents inculquent à leur progéniture et ce qu'ils feraient du monde, ça lui était égal: il serait mort d'ici là, et, étant dépourvu de descendance l'était par là-même de ce sujet d'inquiétudes. Cela donnait-il le droit aux ancêtres de s'écharper, par souci pour un legs commun dont ils savaient leurs enfants héritiers, c'était une autre histoire.

Bon, voilà maintenant que l'un s'amusait à renommer l'autre, le gamin fonçait dans le piège tête baissée et même y rajoutait des mailles en étalant sa mauvaise diction, et "l'autre" en question sifflait, tout sauf guilleret, un petit air d'avertissement dont le comédien ne pouvait saisir pleinement le sens. Il semblait être question de maison... quant à savoir si l'un était l'obligé de l'autre, il ne disposait pas de l'ensemble des éléments permettant d'aboutir à cette conclusion.

"Enchanté, messire d'Anjou, messire de Fromart... Au plaisir de faire plus ample connaissance lors de notre rencontre officielle. Autrement dit, celle-ci ne l'était pas, et il y avait possiblement là une invitation à ne pas tenir compte de ce hasard.
Il s'inclina avec déférence et regarda le cavalier s'éloigner parmi la foule.

Ne restaient plus maintenant que le petit, encore tout pétris de honte, et le père égrillard. Quant à Hibiki, il ne savait plus à qui la farce avait le plus porté préjudice: au fils contrit, ou au géniteur qui, pour la quête d'une rigolade, recevait dans son escarcelle un bris de confiance, léger certes, mais préjudiciable peut-être plus tard. Le rire est en cela une arme redoutable qu'elle est à double tranchants et lui-même s'étonnait du miracle de sa survie alors qu'il en avait fait si souvent usage.

S'il ne partageait pas l'hilarité de Thierry dans le cas présent, c'était d'abord par méconnaissance de la culture gréco-romaine. Il avait bien entendu parler de certains dieux antiques, mais Janus ne figurait pas parmi les principaux. C'était ensuite par instinct de survie: la présence des grands de ce monde le rendait méfiant comme un chat, lui qui partageait tant de points avec cet animal. En présence de tigres, il préférait grimper à l'arbre et observer de loin ces cousins redoutables.

"Qui est Janus?"

Remplacer le qui par un pourquoi aurait pu aboutir à une toute autre réponse, qu'il ne briguait pas pour le moment. Récolter des informations sur les puissants doit se faire, si possible, avec une certaine discrétion... et avec le masochisme décomplexé d'un savant prêt à mettre un doigt dans l'engrenage d'une machine qui le dépasse, quitte à tomber dans de sordides machineries.
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Message par Thierry d'Anjou Ven 26 Mar - 22:02

[26 Janvier 1598] D'une promenade quotidienne nait des rencontres singulières Szobas12
Sébastien Monnier, 12 ans

Les paroles de Coldris résonnaient de manière dérangeantes. D'un certain point de vue, il aurait raison, mais discuter de ce sujet avec l'un de ses enfants le mettait mal à l'aise. Les quelques fois où Alex l'avait surpris, il s'était forcé à paraître normal, se défendant derrière le cynisme, mais cela l'avait intérieurement troublé. Il préféra ne pas répondre et plaisanter en inventant une fausse identité pour son ami. Il ne s'attendait pas à ce que Sébastien fasse un pareil lapsus. Cela n'en était pas moins plus merveilleux. Il garda un petit sourire en coin faussement innocent, lorsque siffla la menace qui effaça le rictus discret. La question à Sébastien indiquait nettement que le ministre rappelait qu'il pouvait à tout moment les expulser.

Incapable da déceler les nuances dans les voix, Sébastien sourit à Coldris.


"Oh, c'est votre maison, c'est ça ? Papa m'a dit qu'un de ses bons amis lui avait prêté ! C'est vraiment gentil de votre part ! Merci beaucoup ! Elle est si belle ! Et si grande ! Je ne reviens pas d'avoir ma propre chambre ! Pour moi tout seul ! Et on ne mange pas dans la cuisine ! C'est incroyable ! Et en plus, il y a même des domestiques ! Vous devez être si riche ! Si riche et si généreux ! Que le Seigneur vous bénisse !"

L'enfant traça le signe de croix pour honorer son interlocuteur alors que celui-ci se retirait.

"passez une bonne soirée, messire ! Et venez nous visiter quand vous vous voudrez !"

Peu après le départ de Coldris, Thierry se retourna vers Hibiki et se sentit libéré de l'influence dangereuse du ministre. Il se se rappela du messire auquel le japonais s'était plié et s'enorgueillissait. Quelle idée ! Il composa un air supérieur soucieux d'affirmer une autorité que l'ancien prêtre ne possédait plus, et composa une explication.

"Janus est un dieu romain mineur, qui orchestre les commencements et les fins, les passages, les croisées des chemins... Il possède deux visages car il symbolise la dualité. C'est celui qui peut décider de donner ou de reprendre. Il donna son nom au mois de Janvier, le premier mois dans notre calendrier, car il fut autrefois fêté le premier jour de l'an nouveau. Une fois encore le commencement de l'année et la fin de la précédente."

Le bavardage de son père devenait ennuyeux. Sébastien tourna la tête vers la direction par laquelle avait disparu le gentil messire. Il avait envie de le revoir? Et puis, son père avait dit qu'il devait apprendre à bouger son fauteuil seul. Ses mains se posèrent sur les roues et tournèrent, difficilement, celles-ci pour commencer à rouler et à s'éloigner lentement mais sûrement du regard des deux adultes.


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Message par Hibiki Sam 27 Mar - 17:27

Ennuyeux, ennuyeux... pas pour tout le monde. Hibiki était ravi d'avoir trouvé un homme de science, et si le "messire d'Anjou" avait pu lire dans son esprit, nul doute que l'estime naissante du japonais n'eût agi en efficace pompe à ego pour les chevilles de l'ancien curé.

"Vous connaissez les dieux antiques..." Il y avait de l'admiration dans sa voix. La façon dont cet homme dispensait son savoir prouvait sa maîtrise de l'histoire et des mythes, mythes pour lesquels il éprouvait la plus vive fascination et dont il faisait son fond de commerce... en partie.
"Voyez-vous, ma méconnaissance de la culture gréco-romaine m'a porté préjudice dans la compréhension de l’œuvre de Shakespeare. J'ignorais qu'un heureux hasard m'eût placé sur la route d'un fin érudit, et j'apprécierais de partager un moment en votre compagnie si le cœur vous en dit."

S'il pouvait combler ses lacunes auprès d'un gentilhomme qui n'agissait pas en véritable fou furieux, parangon de la Vraie Foi et la langue baveuse de "Belzébuth!" ou autres "Diablerie!" à l'évocation de divinités différentes, il se sentirait verni. Restait à voir si le gentilhomme en question accepterait de lui servir de professeur, et pour quelle raison.

Dans un coin de son esprit, il réunissait toutes les pièces de ce puzzle étrange autant qu'obscur. Déjà, le père et le fils ne portaient pas le même nom et pourtant, il ne ressentait pas cette distance que mettent les seigneurs entre leurs bâtards et eux _si tant est que le petiot fut effectivement un fils illégitime. Ensuite, ils vivaient dans une grande maison prêtée par un "bon ami", ce qui, dans son langage, pouvait parfois signifier amant. Certes, Coldris et Thierry ne semblaient pas follement enamourés l'un de l'autre, mais il avait déjà vu des hommes ou des femmes mimer la haine le jour pour mieux jouir la nuit des fruits de leur amour "interdit"; par ailleurs, les nobles doivent souvent leur survie à leur jeu d'acteur, et il ne doutait pas que ces deux barbons aient à leur répertoire un bon nombre de ruses de vieux singes destinées à tromper leur monde.

Pendant ce temps, Sébastien prenait la poudre d'escampette, et Hibiki le repéra du coin de l’œil, roulant sa chariote vers une petite rue dont l'un des murs s'ornait d'une enseigne assez explicite: on y voyait un buveur vidant sa chopine sur un tonneau.

"Tiens, il semblerait que votre fils ait soif..."
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Message par Thierry d'Anjou Dim 28 Mar - 17:58

La curiosité et le ravissement qui se lisaient sur le visage du japonais plaisait à Thierry. Il n'aimait rien de plus que d'avoir un auditoire pour boire ses paroles et le considérer avec respect. L'ancien religieux se redressa, prenant une pose fière, oubliant presque la présence de son fils. De toute manière, Sébastien restait docilement dans son fauteuil. Il ne possédait ni la volonté ni la capacité s'éloigner contrairement à des enfants lus difficiles à canaliser. Il répondit avec une fausse modetie.

"C'est un savoir, ici, commun, pour quiconque ayant reçu une bonne éducation."

Il entendit, enchanté, lui demander de l'aider à se perfectionner. Une excellente que Thierry ne comptait pas refuser. Grâce à l'intervention de Coldris, il avait pu comprendre que cet homme possédait une certaine importance. Or, se faire bienvoir de telles personnes rapportait toujours.

"J'imagine que le Japon, fort éloigné de note culture européenne, ne dispose pas de ces mythes., même si vous en en avoir quelques un aussi, non ? Je serais naturellement ravi de vous aider à rattraper vote retard. Cela serait profitable à Sébastien.

Il tourna la tête vers son fils et s'exclama :

"Qu'en penses-tu, mon garçon, d'avoir un compagnon d'études ?"

Il blêmit de découvrir l'enfant disapru.

"Mais... Sébastien !"

Hibiki lui indiqua om le garçon se trouvait, devant une taverne.

"Mais... Mais.... Comment a t-il été là ?"


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Sébastien Monnier, 12 ans

Les mains posées sur les roues du fauteuil, Sébastien avait mal. Ses doigts étaient blessés de les pousser et ses bras fatiguaient de ces efforts. Mais c'était excitant de se déplacer seul pour une fois. Il roulait sur les pavés et sursautait sans cesse. C'était pas du tout agréable. mais ça restait amusant de découvrir le monde de ses propres yeux et de ses propres expériences. Et puis, son père ne pouvait pas le gronder. Il avait bien préciser qu'il devait apprendre à circuler seul. Alors, il serait content !

Sébastien observait les passants et essayait de pas les bousculer. mais ce n'était pas évident. Il maitrisait mal le fauteuil. Il s'arrêtait devant une maison étrange. Elle portait une enseigne avec un homme qui levait un verre. c'était quoi commerce ? Il demanda poliment à un homme qui sortait :


"Excusez-moi, monsieur, mais c'est quoi comme magasin ?"

Thierry d'Anjou
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Message par Hibiki Dim 28 Mar - 19:41

"C'est un savoir, ici, commun, pour quiconque ayant reçu une bonne éducation."
C'est à ce moment précis que le comédien perçut toute la fatuité de son interlocuteur. Comprenez: ceux qui n'ont pas ces bases sont des gueux. C'est à dire... la grande majorité de la population. Pour un mec qui tapait l'incruste chez son "bon ami" avec son fils éclopé, la situation ne manquait pas de sel.
"J'imagine que le Japon, fort éloigné de note culture européenne, ne dispose pas de ces mythes., même si vous en en avoir quelques un aussi, non ? Je serais naturellement ravi de vous aider à rattraper vote retard."
Attendez, ce barbare à bouclettes le prenait pour un arriéré? Eux qui avaient rejeté les antiques légendes pour se quereller tels des mioches afin de savoir lequel avait la bonne définition du "papa créateur" ou lequel méritait ses bons points pour entrer au "paradis"?! Il aurait dû en faire une chanson tiens...

"Petit papa dieu
Quand tu descendras des cieux
Avec tes anges par milliers
N'oublie pas mon âme pleine de piété."

"Mais... Mais.... Comment a t-il été là ?"
"... en roulant, je suppose?"
Il y avait quelque chose de presque insultant à énoncer avec tant de naïveté une telle évidence, mais la question semblait lui être adressée.
"Allons le rejoindre."

Aussitôt dit, aussitôt fait, surtout pour le paternel qu'un vent de panique faisait courir devant tous ces manants ignorants de Janus mais capables dans l'ensemble de savoir qu'un gamin de 12 ans sait faire rouler sa chariote, surtout quand il s'emmerde. Quant au japonais, il ne se donnait pas cette peine et se contentait de presser un peu le pas. Il vit le petiot s'adresser à un grand gaillard mais, contrairement à Thierry, n'entendit que la fin de la réplique.

"M'dis pas qu'en plus d'être handicapé t'es idiot! C'est pourtant vindiou dessiné sur le panneau: c'est une auberge. Tu sais au moins c'qu'est une auberge? Sinon, d'mande à ta mère, moi j'ai des choses à faire."
Et le rustaud de faire avaler les enjambées à ses pieds sans même se douter que le monsieur bien vêtu accouru en hâte était le géniteur du gamin. Thierry voudrait-il le rattraper pour le tancer d'avoir rabroué son fils? La scène aurait pu être amusante mais Hibiki face aux odeurs alléchantes s'échappant par la porte d'entrée prit le parti d'orienter leur direction en répondant au petit.
"Rien de tel que de voir les choses de ses propres yeux pour se forger une opinion... Si messire est d'accord, je propose que nous entrions et discutions de l'aimable proposition qu'il m'a faite de devenir ton compagnon d'études, mais pour laquelle il préférait obtenir ton assentiment. Qu'en dîtes-vous?"
Hibiki
Hibiki

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Message par Thierry d'Anjou Mar 30 Mar - 11:46

[26 Janvier 1598] D'une promenade quotidienne nait des rencontres singulières Szobas12
Sébastien Monnier, 12 ans

Sébastien observa l'homme lui répondre méchamment et se mit à pleurer. Pourquoi il lui parlait comme ça ? Il ne faisait que poser une question. Il savait que c'était une auberge mais il n'en avait jamais vu. Alors qu'il reniflait, Thierry arriva en fureur et toisa avec colère le misérable quia avait osé insulter son fils.

"De quel droit vous permettez de manquer de respect à mon fils ?"

L'homme observa avec agacement celui qui se permettait devenir lui voler dans les plumes et le toisait d'un air supériorité. Pour qui il se prenait ? Il était bien habillé mais ça n'était pas un noble pourtant. Il cracha :

"Votre fils ? Il a pas l'air dégourdi pour son âge ! Et puis, c'es vraiment votre fils, vous êtes sûr ? Après tout, son infirmité prouve que sa mère a été voir ailleurs. Alors, à votre place, je me poserais des questions."

Thierry serra les poings et foudroya d'un regard noir le malotru.

"Retirez ça !"

"C'est pas moi qui suis venu chercher la merde. foutez le camp !"

"Pas tant que vous ne vous serez pas excusé !"

Pendant ce duel stérile, Sébastien, qui avait cessé de pleurer, tourna la tête vers Hibiki qui venait de le rejoindre. Il proposait d'entrer dans l'auberge pour découvrir. Le garçon murmura, gêné.

"Mais papa... Il est... occupé."

Il baissa la tête, honteux.

"C'est... ma faute ?"

Brusquement, le garçon sursauta au cri de l'homme auquel son père tenait tête.

"Sergents ! Un sergent ! Du trouble sur la voie publique !"
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Message par Hibiki Mer 31 Mar - 10:19

Ventre-saint-gris! comme aurait dit Henri... Pas la prévôté! Que vous disais-je, quand Hibiki considérait les gentilhommes comme des nids à emmerdes! Quoique, par souci d'équité, il aurait été plus juste de dire que chaque humain est une potentielle source de tracas, et cette potentialité se démultipliait dans le cas des garants de l'ordre. Ces gens là, il préférait les voir de loin et voire, parfois, ne pas les voir du tout.

Bon, il avait peu de temps pour réfléchir à diverses options, il fallait être rapide. Se carapater et laisser ce grand guignol se débrouiller avec le braillard et un sergent potentiel? Profiter du spectacle? Ou carrément entrer en scène? Hum... pour la dernière option, c'était quitte ou double: soit on le rejetait par peur de l'étranger, soit il fascinait par cette aura d'exotisme dont une part se concentrait dans ses yeux bridés.

Finalement, il émit un sifflement admiratif et s'avança vers le gaillard:
"J'ignorais que, dans votre pays, les petites gens peuvent se fier à la justice face à des gens d'importance. Après tout, vous vous querellez avec un ami intime de Coldris de Fromart."

Vous avez bien sûr deviné quelle option fut choisie. Nous dirons qu'il s'agissait d'un test de sa part, pour voir l'effet qu'opérait le nom du cavalier de tantôt, si "efficace" par sa seule présence face aux farceurs des tréteaux. Pour voir également si la noblesse souffrait des mêmes passe-droits et privilèges qu'en Europe devant certaines institutions. Quelle que soit l'issue, ce serait pour Sébastien un bon sujet de leçon... le genre de sujet qu'on ne trouve pas dans les livres.
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Message par Thierry d'Anjou Jeu 1 Avr - 10:23

[26 Janvier 1598] D'une promenade quotidienne nait des rencontres singulières Szobas12
Sébastien Monnier, 12 ans

Sébastien contemplait la dispute avec embarras. C'était sa faute si son père avait des ennuis avec cet homme. S'il n'avait pas été se promener seul, sans permission.. S'il n'avait pas posé cette question... C'était sa faute.

"S'il vous plaît... s'il vous plaît, arrêtez."

Mais ils n'écoutaient pas Ils se fixaient, méchants, prêts à se battre. Pourquoi ? Il ne comprenait pas. Hibiki intervint et annonça que le monsieur à cheval de tout à l'heure, celui que Sébastien cherchait justement, était un ami intime de son père. Intime... Ca voulait dire quoi ami intime ? Quand sa mère parlait des choses intimes, ça voulait dire qu'on ne devait pas en parler. Que c'étaient des choses sales. Alors, son père et ce beau monsieur, ils faisaient des choses sales ?

L'homme en colère se tourna vers Hibiki et le fixa d'un regard sceptique.


"Ce type, ami du ministre des affaires étrangères ? Mais bien sûr ! Et moi, les gens, vous savez quoi ? j'ai aussi un ami important ! Mais ouais, je suis l'ami intime du Premier Conseiller ! Ben ouais, pourquoi se contenter des gardes intérimaires ?"

Dans son dos, Thierry avait pâli depuis les cris pour alerter un sergent. La prévôté n'était pas loin. Les soldats allaient rapidement débarquer et il risquait encore des ennuis. Or, l'ancien prêtre se refusait à retourner en cellule. Sa lâcheté se réveillant. Oubliant l'existence de son fils, il se précipita vers l'auberge et disparut derrière la porte. Sébastien observa, perplexe.

"Mais... mais il va où, papa ? Papa !"

Les enfants étaient supposés suivre leurs parents. Sébastien poussa onc la porte de l'auberge et déciuvrit une salle bondée, remplie de tables, avec des gens installés autour. Son père ne semblait pas être pas être là.

"Ben... papa, il a disparu ?"

Le tenancier, derrière son comptoir, lui indiqua une table dans le fond, où Thierry essayait de se dissimuler, tremblant.

"Papa !"

Inconscient de la situation, Sébastien criait joyeusement le mot.
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Message par Hibiki Jeu 1 Avr - 11:00

"Ce type, ami du ministre des affaires étrangères ? Mais bien sûr ! Et moi, les gens, vous savez quoi ? j'ai aussi un ami important ! Mais ouais, je suis l'ami intime du Premier Conseiller ! Ben ouais, pourquoi se contenter des gardes intérimaires ?"

Coldris de Fromart était donc ministre des affaires étrangères? Intéressant... Ils auraient sans doute l'occasion de se revoir, vu sa fonction. Hibiki sourit et répondit avec grâce.

"Vraiment? Vous me le présenterez alors. Quoique je suppose que je ferai sa connaissance d'ici peu... J'imagine mal le premier conseiller manquer les réceptions officielles. D'ailleurs je vous y retrouverai peut-être? Vous êtes invité au Palais pour l'arrivée de notre belle ambassade japonaise?"

De l'art du bavardage mondain et de la gestion de crise par l'amabilité et l'humour. Ouvrage essentiel pour survivre en milieu hostile nobiliaire.

Pendant ce temps, pas très loin d'ici, Thierry prenait le courage de faire un peu de sport. Pour les qualités de ninja, on repassera; Par contre, il illustrait magnifiquement l'adage "chacun pour soi et dieu pour tous." Hibiki ne pouvait pas se permettre le luxe de soupirer devant une énième preuve de l'égoïsme galopant de l'homme occidental puisqu'il gérait le grand nigaud, aussi courageux que l'autre puisqu'il beuglait au sergent à la moindre broutille.

D'ailleurs, il faudrait qu'il interroge le sieur d'Anjou sur cette crainte manifeste de la prévôté. Généralement, les grands de ce monde ne la redoutent guère puisqu'elle est bien souvent de leur côté...
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Message par Thierry d'Anjou Ven 2 Avr - 13:00

[26 Janvier 1598] D'une promenade quotidienne nait des rencontres singulières Szobas12
Sébastien Monnier, 12 ans

Sébastien restait à la porte de l'auberge et ne savait pas commet agir. Devait-il aller retourner son père. Il ne semblait pas vouloir le voir. Il fuyait ses regards. Le jeune garçon se retourna et observa la rue. L'homme qui lui avait méchamment répondu se retirait. Tant mieux. Mais il ne comprenait toujours pas les raisons de cette scène.

"Monsieur Hibiki, pourquoi mon papa et ce monsieur se sont disputés ? C'est à cause de moi ?"

IL baissa la tête, perplexe.

"Et pourquoi, mon papa, il reste là-dedans à une table ? Et il a l'air d'avoir peur. Il a fait quelque chose de mal ?"

Il ne comprenait décidément rien aux choses de ce monde. c'était bien gentil de le sortir mais on pourrait lui donner des explications.
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Message par Hibiki Sam 3 Avr - 19:38

"Toi?"

Il posa son regard bridé sur le garçon bien prompt à endosser sur ses menues épaules la culpabilité qui revenait à d'autres. Une manière de tirer la couverture à soi, peut-être?

"Toi, mon garçon, tu n'es qu'un prétexte; un prétexte pour ce monsieur afin de déverser sa mauvaise humeur..."
... et un prétexte pour le dénommé Thierry de prétendre être un bon père tout en défendant son ego, bafoué à travers sa lignée. Cela dit, un bon père ne délaisse pas son fils handicapé pour conter fleurette à des coins de taverne lorsque paraît l'orage.

Hibiki posa sa main sur l'épaule du petit et ajouta:
"Retiens bien cette leçon, mon garçon: on n'est pas responsable de ce que font les autres. C'est déjà bien assez que de porter le poids de ses propres actes et paroles."

Même en agissant comme un parfait irresponsable, on reste toujours l'auteur de nos propres mots _et d'une part de nos maux également. Restait maintenant au prêtre déchu à expliquer ses agissements de tantôt, pas tant auprès du comédien, tout curieux qu'il fût, qu'auprès de son fils bien aimé, si bravement abandonné.

"Mais joignons-nous à lui, tu pourras lui poser tes questions directement."

Joignant le geste à la parole, l'amuseur nippon poussa le fauteuil à roulettes vers la table où le curé tremblait avec tout son courage. Autour d'eux, il régnait l'animation chaleureuse d'une taverne, que tempéraient certains regards inamicaux envers cet étrange énergumène et l'infirme qu'il véhiculait. Il se "rassurait" en songeant à quel point sa récente rencontre pourrait leur porter secours en filant tel un beau diable pour quémander de l'aide ailleurs.

"Je suppose que la soif vous pressait... Avez-vous déjà passé commande?" le plaisanta le divertissement sur pattes en kosode.
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Message par Thierry d'Anjou Sam 3 Avr - 22:18

[26 Janvier 1598] D'une promenade quotidienne nait des rencontres singulières Szobas12
Sébastien Monnier, 12 ans

Sébastien écouta la réponse à sa question mais n'était pas certain de al comprendre. Pouvait-il être aussi bête que le monsieur en colère pensait ? Il l'avait traité de débile et reprochait son handicap. Et s'il avait raison ? Mais cette réponse n'allait pas avec son éducation. Sa mère disait que c'était mal de s'énerver. Le curé aussi. La colère, c'était un péché.

"Mais... Mais c'est pas gentil. On ne doit pas faire de mal à son prochain. C'est même le commandement le plus important."

L'enfant se redressa pour réciter la psaume, très fier de montrer ses connaissances. I ne savait peut-être que peu de choses, mais il avait été au moins instruit sur l'essentiel.

""Tu aimeras ton prochain comme toi même."

Le garçon reprit de plus elle.

"Et si on aime son prochain, ça veut dire qu'on ne peut pas être méchant avec lui. Surtout sans raison. Pour évacuer sa mauvaise humeur. C'est une mauvaise action. Ou alors ce monsieur il devrait aller tout de suite en confession. Parce que sinon s'il meurt cette nuit, il sera en état de péché, peut-être de péché mortel, et là, ça veut dire qu'il ira en Enfer. Ma mère, elle dit toujours qu'il ne faut jamais aller se coucher sans s'être se confesser. Que c'était trop dangereux."

Hibiki posa la main sur son épale. Sébastien lui sourit et l'entendit dire que l'no n'était pas responsable des autres et que c'était assez de gérer le poids de ses actes à soi. Il hocha difficilement la tête, incertain de bien comprendre, puis se laissa entrainer dans l'auberge. Son père tremblait toujours à la table alors que ses regards nerveux surveillaient les entrées. Le garçon contemplait la salle et les groupes qui buvaient joyeusement. Ils avaient l'air de bien s'amuser.

"Je peux goûter à leur boisson ? ca sent bon !"

Il venaient de rejoindre la table de Thierry et ce dernier se figea entendant la question naïve de son fils.

"Non ! Les enfants ne boivent que l'eau."

"pourquoi ? Elle sent bon leur boisson à tous ces messieurs !On dirait un fruit mais j'arrive pas à le reconnaître ! C'est quoi ?"

Le père blêmissait de plus en plus et songeait e, prime à son autre fils. Si Alexandre apprenait qu'il avait emmené Sébastien dans une taverne, il était mort. Si en prime, le jeune homme découvrait que son petit frère aurait consommé une seule goutte d'alcool, il était même enterré.
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Message par Hibiki Sam 3 Avr - 23:21

Le gamin débita sa leçon, au grand dam de son attelage humain que toutes ces religioseries agaçaient. Il songea en lui-même que ce "commandement", soi-disant le plus important, était sans doute aussi le plus mal respecté. Mais il n'était pas l'heure de dévider l'écheveau de noirceur que contenait son cœur pour tricoter, maille après maille, une armure de cynisme au jeune et tendre esprit dont il s'affligeait de la candeur. Non, il lui semblait plus urgent de couper court à la dernière folie _et non la moindre_ du géniteur de la dernière heure.

"Pardonnez-moi, mais... vous avez de l'eau potable dans votre pays? Dans toutes les contrées que j'ai visité, les enfants buvaient du lait ou de la bière douce si ce n'est du vin ou d'autres types de boissons un peu plus fortes. Il me semblait même que c'était recommandé pour la santé."

C'était une manière comme une autre de ne pas trop décrédibiliser le père en paraissant s'informer des coutumes locales. Mais vraiment, d'où sortait ce mirlitoniste avec ses mauvais airs de pipeau? Faire boire de l'eau à son gosse... pauvre enfant. S'il souhaitait se débarrasser de cet infirme, il y avait des moyens plus expéditifs et bien moins cruels que l'empoisonnement aux miasmes citadins. Ou monsieur était grand seigneur et envoyait des expéditions recueillir de l'eau pure au sommet des plus hautes cimes peut-être? Cette hypothèse peu probable se voyait contrariée par d'autres éléments, comme l'absence de domaine personnel par exemple _pure déduction, mais Hibiki voyait mal un noble richissime emprunter la demeure d'un autre. Il ne pouvait écarter pour autant d'autres suppositions: le sieur d'Anjou était peut-être un nobliau victime d'un incendie que le fameux Coldris de Fromart tirait d'embarras en raison de leur "amitié" particulière. Qu'importe, les découvertes n'attendent parfois qu'une bonne occasion, et l'alcool aide à créer de pareilles circonstances.

"Je crains en tout cas que le tavernier ne nous autorise à rester sans consommer, et je ne suis pas certain qu'il serve de l'eau."
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Message par Thierry d'Anjou Dim 4 Avr - 21:30

[26 Janvier 1598] D'une promenade quotidienne nait des rencontres singulières Szobas12
Sébastien Monnier, 12 ans

Thierry fixa Hibiki qui venait d'intervenir et d'interrompre le questionnement gênant de son fils. il se rappela effectivement ce souci que son esprit avait oublié. Dans son enfance, sa mère aimait à faire rapporter de l'eau pure sans que lui sache d'où celle-ci provenait. Beckie et lui-même en consommaient par ailleurs peu. On leur servait de préférence du lait ou du jus de fruits que l'on jugeait bien meilleur pour leur croissance. Son regard fixa Sébastian, qui l'observait de son regard innocent et curieux, et se questionna si celui-ci avait vu boire du vin. Il rassembla ses souvenirs de son unique visite - pénible, dans sa famille et se rappela que deux jeunes enfants buvaient du lait.

Face aux regards que les hommes leurs adressaient, Thierry se redressa de toute sa hauteur aristocratique et répliqua d'un ton sec :


"Il ne boit que de l'excellent lait de chèvre. Seuls les pauvres laissent leurs enfants consommer de l'alcool."

Son regard fier défiait l'assemblée du regarda avant de s'adoucir eh se tournant vers Sébastien.

"Ce que ta famille, même modeste, n'était pas."

Sébastien accepta l'explication avec sa timidité naturelle tout en sentant embarrassé par ses paroles blessante pour les personnes qui pouvaient reconnaître. Ce n'était pas la faute des pauvres des pauvres, si ? Mais il préféra taire cette pensée. Thierry cria ensuite au tavernier :

"Deux bières et un lait de chèvre !"




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