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[27 janvier 1598] Jeunesse amène ta joie (ft. Lucinde)

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Message par Dyonis Howksley de Frenn Ven 13 Aoû - 16:55

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Valentine de Frenn, fille de Tommen (7 ans)
Archibald et Childéric de Frenn, fils de Goderigue (9 ans et 4 ans)

Quelle animation à travers le domaine de Frenn ! Goderigue et Tommen, les héritiers, sont arrivés avec leurs enfants et tout le caravansérail utile à huit semaines de vacances chez le patriarche. Voilà des mois qu'ils ne l'ont revu, ni leur sœur d'ailleurs. La nouvelle de la promotion de Dyonis au poste de Premier Conseiller, puis celle - beaucoup moins réjouissante - des malheurs qui ont frappé Lavinia ont hâté ce séjour. Depuis cinq heures presque sans interruption, des allées et venues secouent le vieux château. Les esclaves transportent le mobilier et les nombreux bagages des hôtes. Les cuisiniers s'affairent plus encore que de coutume. Lavandières et femmes de chambres se chargent des préparatifs dans les chambres des deux jeunes seigneurs et de leurs enfants. Les épouses ont malheureusement été retenues l'une par des affaires, l'autre par une importante visite de piété programmée de trop longue date.

Le début d'après-midi est là quand, au pied de l'imposant escalier menant au rez-de-chaussée, apparaît un Dyonis tout sourire - en grand-père entouré de ses trois petits enfants. Du haut de ses quatre ans, Childéric tient sa prothèse métallique dans sa minuscule main potelée. Il avance en pas-chassé, plein d'énergie à dépenser. Plus réservé, d'un sérieux ayant de quoi rappeler celui de son grand-père, Archibald avance tranquillement dans son élégant habit d'un velours bleu roi. Un sourire discret flotte à ses lèvres. De l'autre côté, Valentine s'amuse à avancer en suivent une ligne du carrelage d'un pied devant l'autre comme une équilibriste. Le petit groupe s'arrête sur l'impulsion du seigneur, devant une jeune femme rousse qui se trouve elle aussi sur le départ. Dyonis approche pour l'aborder :

"Oh, Madame Tiéran. Vous tombez bien. Accepteriez-vous que les enfants vous accompagnent dans votre déplacement en ville pour les achats ? L'installation occupe encore grandement Messieurs mes fils. Quant à moi, un dossier des plus urgents à terminer me retient encore jusque ce soir."

Il s'interdit de laisser paraître le moindre signe de sa frustration : il doit encore attendre la journée du lendemain pour commencer pleinement à profiter de sa famille, et des quelques jours de vacances qu'il s'est juré d'observer. William et Eldred ont du reste tant donné de leurs personnes pour l'en convaincre ! Dyonis adopte plutôt une voix avenante et baisse la tête vers les trois petits :

"Les enfants, je vous présente Madame Tiéran, la nouvelle comptable de ce fief. Grâce à elle, vous allez pouvoir profiter d'une visite à travers Braktenn." (Et s'accroupissant à la hauteur de Childéric) "Et même découvrir la ville pour la première fois, n'est-ce pas, jeune homme ! Vous en aurez des choses à raconter à votre père en rentrant !"

Les trois petites paires d'yeux se sont tournées vers Lucinde. Les sourires s'étirent.

"Madame." dit Archibald avec une légère inclinaison du buste.
"Bonjour Madame ! Je suis Valentine de Frenn, et enchantée de vous rencontrer !" embraye aussitôt la pétillante fillette, s'appliquant à une révérence soignée en pinçant et levant les pans de sa robe.

Le petit dernier salue d'un signe de tête, puis observe Lucinde de ses grands yeux, pouce au bord des lèvres. A son tour, Dyonis présente pour la comptable : "Voici Archibald et Childéric, les fils de mon aîné. Et cette demoiselle a déjà pris les devants."
La voiture attend dans la cour. Cocher au-devant, gardes à l'arrière, cet équipage est prêt à transporter Lucinde jusqu'aux différents lieux de ses emplettes. Une petite demi-heure de route sépare tout de même Frenn des remparts de Braktenn.
Dyonis Howksley de Frenn
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Message par Lucinde Tiéran Mer 25 Aoû - 22:13

Lucinde, qui s’était désormais faite à ses nouvelles tâches, s’apprêtait à partir faire quelques commissions en ville. Non seulement parce qu’elles étaient bien nécessaires, mais également parce que le château était tellement remué par l’arrivée de la famille du baron qu’il était difficile de se concentrer. L’agitation non orchestrée par elle avait toujours fait sur Lucinde cet effet de devoir éludé, et puisqu’elle n’avait aucune excuse pour se mêler de ces arrangements, autant se concentrer sur un aspect de sa fonction qui ne nécessitait pas de rester au milieu plutôt que de perdre en productivité.

C’était sans compter sur cet appel de son employeur alors qu’elle s’apprêtait à sortir. La comptable se retourna, attentive, et réprima un sourire attendri à la vue des trois enfants entourant leur grand-père. La fillette devait être à peine plus jeune que ses deux adorables petites renardes. Elle chassa cette pensée, écoutant attentivement la requête du baron. Eh bien…

— Oh… Bien sûr, cela ne pose aucun problème, assura-t-elle. Ce sera même avec plaisir.

Et quand bien même cela lui aurait déplu, cela ne changeait rien au fait qu’elle le devait bien. Après tout, elle ne pouvait qu’être reconnaissante envers celui qui lui avait offert un poste adapté à elle - et qui ne soit pas celui pour lequel elle avait été formée et qu’elle préférait ne plus occuper. Plus après le drame engendré.

Dyonis la présenta immédiatement. Rester concentrée. Ne pas faire mine de trop s’attendrir. Quant à l’attitude du Premier Conseiller, eh bien, il était toujours moins extravagant de le voir s’adoucir devant ses petits enfants que de suivre sa déchéance au cours d’un jeu à boire. Anecdote que l’ancienne sage-femme avait bien soigneusement gardé pour elle, bien sûr.

— Messieurs. Enchantée, Mademoiselle, répondit-elle à la jeune Valentine en s’inclinant poliment en réponse.

Le plus jeune lui lança un regard adorable qui mit à mal la relative neutralité de sa physionomie. Songer à la charge de ces trois petites personnes dans ses pattes au marché l’aida à revenir rapidement à une certaine contenance, bien que sa sévérité fut bien adoucie par ces présences enfantines. Bien, il allait falloir adapter légèrement son programme, mais s’il y avait bien une chose qu’elle était censée savoir faire, c’était cela.

Elle avait beau adorer les enfants, elle espérait vraiment qu’on ne prendrait pas habitude de les lui confier en plein travail. C’était à dire qu’elle appréciait celui qu’elle avait eu, et n’avait pas la vocation de se changer en nourrice.

— Eh bien, jeunes gens, nous allons pouvoir y aller, annonça-t-elle en les invitant à rejoindre la voiture. Messire, salua-t-elle le baron avant de s’éloigner avec les enfants qu’on lui avait confiés en espérant qu’ils se tiennent tranquilles.

Elle porte une attention toute particulière au benjamin, qu’elle n’aimerait pas effrayer, s’assure instinctivement que chacun monte sans encombres. Elle sourit instinctivement en songeant au dernier petit noble sur lequel elle a veillé. C’était le fils ainé de Marie-Laurence, qui n’était alors qu’on nourrisson. C’était fou, tout de même, qu’elle ait continué à se soucier d’elle après ces naissances inespérées… Et qu’elle la soutienne encore, bien que plus sévèrement, peut-être, qu’autrefois.
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Message par Dyonis Howksley de Frenn Dim 12 Sep - 14:56

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Valentine de Frenn, fille de Tommen (7 ans)
Archibald et Childéric de Frenn, fils de Goderigue (9 ans et 4 ans)

L'arrivée d'un coup de cinq nouveaux occupants fait un beau branle-bas de combat pour William, Lucinde, Eldred et de façon générale tout le personnel de Frenn. Les choses continuent d'aller cependant comme se doit, grâce aux bons soucis d'organisation des uns et des autres. Chacun ainsi à ses affectations bien ordonnées, Dyonis ne s'imaginait donc pas vraiment formuler une telle requête jusqu'à ce que ses fils eux-mêmes avouent avoir besoin de calme pour terminer leur installation. Traduction : occuper les enfants. Il faut donc improviser.
Heureusement, l'affaire s'arrange sans accroc auprès de Madame Tiéran et il semble même au baron qu'au milieu de sa distance professionnelle, apparaît rapidement une certaine sympathie au contact des trois petits enfants. Voilà qui le rassure, alors qu'il écoute Valentine et Archibald prendre la parole. Mais bien entendu, il ne tient pas pour autant à hybrider les fonctions des membres de son personnel et garde en tête qu'une demande de cette nature est une exception : le manque de rigueur et de clarté dans les tâches ne pourrait que donner mauvaise image du fief auprès de qui y travaille.

"Grand merci à vous." affirme-t-il aussitôt à la comptable dans un bref sourire avant de se retourner vers les trois enfante une fois les présentations faites : "Je compte sur vous pour être très sages avec Madame Tiéran."
L'aîné hoche simplement du chef tandis que la fillette et le benjamin clament de concert un sautillant : "Ouiiiiiiiiii grand-père !" Valentine au passage aura d'abord été intimidée par la présence droite et secrète de la Dame, avant de surprendre chez elle un je-ne-sais-quoi de sympathique qui l'enthousiaste : ce ne sera pas une pète-sec comme certaines gouvernantes. Oh mais elle ne prévoit pas pour autant de faire la folle : la demoiselle comprend bien qu'il faut être également sage avec quiconque s'occupe d'eux. Et puis c'est tellement appréciable que d'aller visiter Braktenn avec cette madame. Elle étire un nouveau sourire quand est annoncé leur départ, tandis qu'Archibald garde l'œil soucieux sur son petit frère.

Sur un dernier signe de tête équivalant un "merci" et un "à plus tard.", Dyonis s'écarte et observe la petite troupe se diriger vers le véhicule. Une fois les quatre silhouettes disparues derrière les portes refermées, il rappelle à lui toute son austère concentration et s'en retourne aux dossiers urgents.
Childéric reste tout collé à Madame Tiéran tandis que Valentine avance d'un pas leste vers la voiture où ils sont invités à grimper. Leur guide improvisée semble un peu songeuse, remarque un instant l'aîné avant de s'installer en dernier sur les confortables siège. Un valet ferme la porte sur le quatuor. Presque aussitôt, claquement de fouet et premières secousses annoncent le départ.
"Wouhou !" lâche le petit dernier, toujours surpris par ses rebonds de fesses dans les voitures, avant d'attraper un accotoir qu'il tient fort comme s'il allait vivre d'autres dérapages et cahots dignes de courses d'aventure. Valentine agite les jambes dans le vide et se retourne vers leur guide : "Vous travaillez pour grand-père depuis combien de temps, Madame ? Et au fait c'est quoi qu'on va voir dans la ville ?"
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Message par Lucinde Tiéran Mer 22 Sep - 22:12

Il était bien naturel d'accepter ce service dans la situation. Et puis, Lucinde devait avouer que la présence d'enfants ne lui était pas désagréable, d'autant que ceux-ci paraissaient enthousiastes et bien élevés. Un discret sourire apparut sur ses lèvres au duo d'approbation. 

Lucinde annonce donc le départ imminent, et s'assure que toute cette troupe monte sans encombres dans l'hippomobile. Principalement le plus jeune qui se fond dans son ombre. Childéric qui laisse justement échapper une exclamation au départ du véhicule. Enfin, il ne semble pas trop affecté. 

C'est autour de la fillette de l'interroger. Lucinde esquisse un léger sourire. 

— Relativement peu de temps, pour être tout à fait honnête, mademoiselle, avoue-t-elle, espérant tout de même qu'elle n'irait pas croire que son grand-père la confierait à n'importe qui, quoi que quelque part, on ne soit pas loin du cas.

Et pour ce qui était de la destination… Elle n'avait pas tellement pensé à cet aspect...

— À vrai dire, à l'origine, je partais pour le marché… mais peut-être préféreriez-vous plutôt voir la cathédrale ? suggéra-t-elle. Je n'ai pas encore eu le temps d'y penser.

Qu'y avait-il à voir dans cette ville… C'était une bien bonne question.
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[27 janvier 1598] Jeunesse amène ta joie (ft. Lucinde) Empty Re: [27 janvier 1598] Jeunesse amène ta joie (ft. Lucinde)

Message par Dyonis Howksley de Frenn Ven 1 Oct - 22:25

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Valentine de Frenn, fille de Tommen (7 ans)
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-- Ooooh ! s'enjoua Valentine à la réponse de la Dame : tout récemment donc. Voilà qui la rendit encore plus curieuse : Et vous faisiez quoi avant ? Et comment il vous a rencontrée, grand-père ?

Elle cessa de battre des pieds pour se tenir bien droite, attentive à ce qu'elle lui expliquerait. Mais déjà, l'annonce du marché fit sautiller le petit Childéric, avant qu'il n'affecte une boue déçue : il n'avait pas d'argent sur lui comme les grands pour acheter des choses. Heureusement, voici qu'une autre image vint remplacer cette déception : la cathédrale ! Oh oui ! Il n'en avait encore jamais vue. Il battit des mains tandis que la jeune demoiselle accueillait elle aussi la nouvelle avec intérêt :

-- Oh ouiiii ! Oh oui, que voilà une bonne idée alors ! Il paraît que c'est gi-gan-tesque ! s'exclama-t-elle en ouvrant les bras bien grand avant de les étirer au-dessus de sa tête le plus haut possible. Et qu'il y a de toutes les couleurs grâce à de la lumière sur les vitrails et...

-- Vi-trAUX, corrigea gentiment Archibald dans un sourire.

-- Hmmmm, muouiiiii, vi-trAUUUUUUUUUUX, le charria la petite en se dandinant, avec un regard espiègle avant de tirer le bout de sa langue - oh juste un tout petit peu.

L'aîné souffla de rire dans ces chamailleries de bonne guerre. Puis il se retourna vers leur nouvelle guide. Mais déjà, Valentine revenait à la charge et demanda encore à Lucinde, d'une voix chuchotante :

-- Et... et est-ce que c'est vrai qu'en haut de certaines colonnes, il y a aussi des sculptures en forme de... de...

Le rose lui montait aux joues. Elle porta les mains devant ses lèvres, toute émoustillée et un brin craintive au si vilain mot qu'elle allait dire. Mais sa curiosité était plus forte : elle avait entendu un intendant et la gouvernante parler de ces chapiteaux et des idées saugrenues que certains architectes auraient trouvé pour les décorer.

-- ...fesses ? lâcha-t-il toute rouge et souriant de toutes ses dents de lapin.

Alistair pouffa dans sa main et Childéric quant à lui émit aussitôt un bruyant "prffffff" amusé, de ses joues gonflées comme deux ballons.

-- Enfin ! reprit finalement Archibald surtout pour la forme, espérant ramener les deux cadets à un peu de tenue devant Madame Tiéran, même si en vérité, il trouva cela rigolo, lui aussi.
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[27 janvier 1598] Jeunesse amène ta joie (ft. Lucinde) Empty Re: [27 janvier 1598] Jeunesse amène ta joie (ft. Lucinde)

Message par Lucinde Tiéran Mer 6 Oct - 22:47

Valentine poursuivait son interrogatoire, et Lucinde n'était pas certaine qu'il soit judicieux de lui expliquer la situation exacte. Elle l'arrangea donc de manière un brin plus présentable :

— J'assistais un prêtre dans la gestion de sa paroisse. Notamment au niveau de ses comptes. C'est en venant inspecter l'église que votre grand-père m'a recrutée. Ce qui tombait à point nommé, car le prêtre n'avait plus besoin de mes services.

Vint alors la question toute appropriée de la destination, que la comptable choisit alors de modifier. Les enfants avaient décidément bien mauvaise influence sur son organisation. Mais les voir si enthousiastes laissait à penser que cela en valait la peine. Elle ne put s'empêcher de e demander ce qu'en auraient pensé les jumelles.

Maman ne vous oublie pas, mes renardeaux. Maman pense à vous.

Oui, décidément, elle pouvait comprendre que perdre un enfant puisse rendre fou. Fou de haine au point de vouloir détruire le premier coupable que l'on pouvait trouver. Fou d'une pure folie qui conduisait à des actes stupides. Maintenant qu'elle y pensait à tête reposée, son départ n'avait probablement pas été la solution la plus judicieuse, mais qu'importe : plus rien ne la retenait là-bas. Plus rien ne l'y attirait. La vase ne resterait jamais au fond il elle retournait en de tels lieux.

Il eut un léger sourire devant les enfantines chamailleries, ignorant pour cette fois cette langue qui aurait dû rester derrière les lèvres de la fillette… qui ne laissait décidément pas ses cousins en placer une !

La veuve Nioret fronça les sourcils, interrogative. Était-ce vrai qu'il y avait des sculptures en forme de quoi ? Le fameux mot engendra un amusement générale, à l'exception de Lucinde elle-même qui n'y voyait rien de désopilant. Allons, soit, c'était une question comme une autre et il en fallait plus pour la choquer. L'aîné eut le bon goût de ramener le calme avant qu'elle ne juge nécessaire de le réclamer.

— Je dois avouer que je l'ignore, mais je trouverais cela d'assez mauvais goût. D'où le tenez-vous ?

Ce qu'elle savait, c'était que l'on avait récemment pu voir des griffonnage obscènes dans le clocher de Saint-Eustache, mais ce n'était probablement pas le genre de détails à faire valoir, loin de là. Enfin, quoi qu'elle aimait autant que ces jeunes gens ne posent pas cette question une fois à la cathédrale, elle avertit le cocher de leur nouvelle destination.
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Message par Dyonis Howksley de Frenn Mer 13 Oct - 19:46

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Les trois petits arrondirent les yeux, étonnés par la profession effectivement peu banale de Madame. Quoi que, songea Valentine, il y avait-bien paraissait-il des "bonnes de curés". Mais elle ne savait dire pourquoi, la jeune femme ne lui faisait pas l'impression d'une bonne. Archibald le premier étira un sourire et s'enjoua :

"Oh ! C'est que vous avez dû faire un très beau travail, pour que Grand-Papa vous ait engagée ! Connaissant Grand-Papa, il a le jugement pour le moins exigeant." L'envie lui prit un instant de pasticher les visages parfois austères qu'il pouvait avoir, leur grand père, mais il se ravisa avant même de commencer : ce ne serait vraiment pas convenable. Il poursuivit : "Et le prêtre, c'est parce qu'il sait faire tout seul maintenant les choses que vous l'aidiez à faire avant, qu'il n'a plus besoin ?"

Valentine ne put qu'approuver : Madame devait avoir été forte, pour décider Grand-Père à l'engager au château même ! Les trois bambins partirent alors dans ces taquineries et rires contenus quand la fillette rapporta cette histoire complètement folle à propos de la cathédrale. En même temps, elle n'avait rien inventé. Elle se rassagit quand elle vit que son rire sur "le mot" n'était pas spécialement partagé ni par son cousin ni par Madame Tiéran. Elle répondit plutôt à sa question, cette fois-ci en s'essayant à l'élégance d'une dame dans sa voix posée et son maintien, lissant les plis de sa robe :

"En fait, c'était quand Madame Albertine, une nouvelle cuisinière, est arrivée au domaine. Et elle discutait avec les huissiers et deux autres commis sur ce qu'elle allait pouvoir voir là, en ville, vu qu'elle, elle vient de la campagne. C'est là qu'un des Monsieurs a pensé que c'était rigolo de lui dire ça, et moi je me suis demandée si ça pouvait être vrai." (petit sourire timide en penchant la tête contre la paroi de la voiture) "Et voilà."

Childéric s'agitait à côté pour regarder par la fenêtre. Il se penchait - un fois un peu trop - avant de rentrer la tête dans la calèche et de balayer des yeux tout le groupe, pour dire ce qu'il venait de voir, puis regardait de nouveau, commentait, et ainsi de suite :

"Comme y a du moooonde !" ... "Oh la la, il y a un ours qui marche juste sur deux pattes ! Et un monsieur qui le fait jongler ! Vous voulez voir ? Vous voulez voir ?" proposait-il à Madame Tiéran en lui pointant la fenêtre, ramassé sur lui en boule dans un coin pour lui laisser toute la place. "Oh ! la flèche ! Oh comme c'est hauuuuuut !"

C'était l'immense pointe de la cathédrale qui commençait justement à apparaître au gré du trajet.

"Est-ce que si on monte tout là-haut, là-haut là-haut, vous croyez qu'on peut parler aux gens qui sont dans le ciel ?"

"Oh, je ne crois pas, ils sont sous une forme différente." argua Archibald.

"Non mais c'est pas à toi que je demande. Madame, elle est grande, je suis sûr qu'elle sait" reprit le benjamin, tourné vers leur guide.
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Message par Lucinde Tiéran Mer 27 Oct - 13:16

Lucinde baissa humblement le regard un instant lorsque l'on évoqua son efficacité. Oui, on pouvait dire qu'elle avait bien rempli sa tâche. Si elle ne le contestait pas, il n'y avait pas forcément de quoi se pavaner, bien merci. 

— Je crains qu'il n'ait dû se retirer. Il n'était plus apte à assumer ses fonctions, répondit-elle sans marquer la moindre hésitation, anticipant déjà les possibles questions avec lesquels un enfant pourrait rebondir. 

Le moins qu'on puisse dire était que cette histoire de fesses et de cathédrales ne faisait pas partie de ses prévisions. Si bien que la provenance de cette question l'intrigua. Finalement, rien de plus original que des ragots de personnel. 

— Je vois. Eh bien, je n'en aurais pas entendu parler, répondit-elle. 

On arriva en ville. Visite commentée par le petit Childéric. Oui, le monde. À vrai dire, ce qui ennuyait le plus Lucinde, c'était l'enchevêtrement de rues dans lesquelles elle s'orientait à grande peine. Elle se pencha vers la fenêtre pour voir l'ours exhibé. 

— En aviez-vous déjà vu ? demanda-t-elle aux enfants. 

Et oui, effectivement, il y avait plus imposant que les montreurs d'ours dans cette ville. C'était autre chose que l'église de son village également, ou que la chapelle de Coutrenielle où il l'air était toujours si cru. 

Et voilà encore qu'une question la prenait au dépourvu. L'intervention du jeune Archibald ayant au moins le mérite de lui laisser le temps de composer… C'eût été si facile si… mais ce n'était pas le cas donc il n'y avait pas matière à extrapoler. 

— Hmm, eh bien je crains que ce ne soit pas aussi facile, en effet.

Elle n'était pas bien certaine d'avoir envie de parler des impossibles, ni des absences. Il fallait savoir réfléchir dans l'ordre.

Mais Maman pensera toujours à vous, mes petites renardes.
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[27 janvier 1598] Jeunesse amène ta joie (ft. Lucinde) Empty Re: [27 janvier 1598] Jeunesse amène ta joie (ft. Lucinde)

Message par Dyonis Howksley de Frenn Dim 31 Oct - 21:49

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"Oh... d'accord..." répondit Archibald sans insister davantage : la voix très directe de Madame Tiéran et le contenu de son intervention ne donnait pas vraiment lieu à questionner encore.

Les trois petits se regardèrent, impressionnés : cette dame devait être très pieuse et dévouée pour avoir accompagné ce prêtre jusqu'au bout de ses fonctions, elle avait sûrement fait de son mieux ! Ils gardèrent ce même silence après la réponse qui vint clore le sujet des fesses, qu'ils sentirent n'être pas de bon ton de continuer à abordr. Et puis déjà, autre chose de largement aussi rigolo attira l'attention de Childéric d'abord - puis des deux autres dans la foulée : un ours, un vrai ! Et qui jouait à faire des acrobaties. Le benjamin, qui s'était recroquevillé, sourit de voir la jeune femme se pencher pour observer l'animal.

"Non !" répondirent-ils de concert en secouant les uns la tête, les autres les mains. "Enfin, à part dans certains livres, mais normalement ils sont dans les forêts non ?" ajouta Valentine, intriguée. "Ils sont contents vous croyez, les ours, d'être là en ville et de faire des galipettes comme ça ?"

La cathédrale approchant, voici ls petits enfants à se demander comment contacter les morts depuis les immenses clochers qu'ils apercevaient par la fenêtre. Les petites moues des loupiots laissaient deviner leur déception à la réponse réaliste de Madame Théran, mais après tout c'était logique, finit par se dire Archibald : après tout, si c'était si simple, cela ferait longtemps que l'on parlerait ainsi aux défunts.

"Au moins, on pourrait toujours leur envoyer des bisous plus proche du ciel." sourit Valentine en croisant ses menottes entre ses jambes, la tête penchée pour plonger ses yeux dans ceux de Madame.

Et justement, ils finirent par arriver au pied de l'immense édifice - si grand qu'il sembla les noyer tout entiers dans son ombre. Les trois bouches rondes comme des œufs accueillirent déjà le déploiement de la cathédrale, avant que le cocher ne vienne ouvrir la portière. Childéric gigota et s'apprêta à descendre, mais fut retenu par la main de son frère qui s'accompagna d'un regard appuyé : non enfin, il fallait attendre que Madame Tiéran descende et donne l'autorisation. Le cadet croisa les bras et fit la pote, un peu bougon, mais se détendit vite en contemplant - en même temps que Valentine - ce qu'ils pouvaient déjà voir des statues, du tympan, des ogives, des vitraux ruisselants de lumière. Avec un accord tacipe par des échanges de coups d'yeux, les cousins firent une croix sur la possibilité de tourner autour du bâtiment pour chercher les fameuses fesses sculptées...

"C'est aussi beau qu'on nous a dit ! Toutes ces couleurs ! Oh ! Et regardez les monstres au-dessus de l'entrée, brrrrrrrr ! Ca donne envie d'être bien sages..."
"B'en ça fait peur quand même..." marmonna Childéric après son grand frère.
"Par contre il paraît qu'il y a des choses magnifiques qui se passent dedans l'édifice. Des mariages des gens de nobles familles... peut-être qu'un jour un de nous se mariera là, héhé."
"On vous invitera !" renchérit aussitôt Valentine en tapotant des mains, avec son plus grand sourire vers Madame Tiéran.

Et elle, sûrement qu'elle s'était mariée mais dans une autre église, songera la fillette. Une si jolie dame avec des cheveux de la couleur des renards, c'était comme une princesse, c'était obligé qu'elle s'était mariée !
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Message par Lucinde Tiéran Dim 14 Nov - 16:06

Ces enfants n'avaient jamais vu de véritable ours et à vrai dire, cela ne l'étonnait guère. Elle-même n'en avait plus vu depuis un certain temps, lui semblait-il. C'était que comme le soulignait si bien Valentine, en principe ce n'était pas fait pour être un animal des villes - et heureusement pour les citadins. 

— J'aurais tendance à penser que non, avoua-t-elle. Notez : je ne parle pas l'ours et celui-ci n'est pas très bavard… Il faudrait apprendre, mais je ne pense pas que ce soit une langue très élégante dans la haute société.

Elle leur épargna les imitations de grognements d'ursidés qu'elle faisait parfois à ses filles quand elles jouaient. Les enfants avaient un drôle d'effet. 

Et ils étaient si touchants, par moment : la remarque de Valentine lui tira un sourire attendri. Et bientôt, la cathédrale. Lucinde remercia d'un regard l'initiative patiente de l'aîné avant de descendre et de confirmer qu'ils pouvaient y aller. 

Ah, oui, c'était impressionnant, et c'était voulu. Tant mieux si cela les inspirait pour se tenir tranquilles. Quant aux mariages… il était certain que l'édifice était plus impressionnant que l'église de village dans laquelle son union avec Gontran avait été célébrée. Elle sourit à cette invitation candide qui lui était promise. Elle avait beau savoir que l'eau aurait coulé sous les ponts, cela avait que chose d'attendrissant. 

— Et comment pourrait-on refuser une telle invitation ! Mais dites-moi, vous faites déjà votre liste ?

Puis, avec un regard complice à la petite troupe : 

— Peut-être voudriez-vous jeter un oeil à l'intérieur, ne fusse que pour voir combien d'invités vous pouvez vous permettre ?

Après tout, les excuses étaient bien faites pour s'en servir.
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Message par Dyonis Howksley de Frenn Mar 30 Nov - 9:46

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Valentine de Frenn, fille de Tommen (7 ans)
Archibald et Childéric de Frenn, fils de Goderigue (9 ans et 4 ans)

Les trois petites bouilles s'attristent d'apprendre qu'en effet non, l'ours ne doit pas être bien content d'être en ville à faire des pirouettes... Et Madame Tiéran est grande, elle a sûrement raison donc, même si elle ne parle pas la langue des ours. Valentine et Childéric retrouvent vite le sourire heureusement, amusés à l'idée d'apprendre cette langue. Elle pouffe :
"Oh oh, oh pour sûr, je ne pense pas que grand-père - et oncle Goderigue encore moins, il est sévère... - aimeraient qu'on apprenne l'ours. Mais c'est dommage, ce serait bien de parler avec les animaux vous croyez pas ?"
"Il... Père veut le meilleur pour nous, je crois... Et comme Madame a dit, ce serait pas bien en société" souffle Archibald à la décharge de Goderigue, "mais c'est vrai qu'il est strict..." Puis il sourit en acquiescement à la remarque de sa cousine : oui, parler avec les animaux aurait de quoi faire rêver.

L'ours disparut à un coin de rue et bientôt voilà la cathédrale au pied de laquelle descend le quatuor. Autour de Lucinde, les petits sont éberlués mais recommencent bien vite à converser. Bien sûr qu'ils inviteraient Madame Tiéran ! Elle vit au domaine désormais, elle fait partie de la mesnie... et puis, ils l'aiment bien !
Valentine bondit de joie à l'entendre accepter cette invitation. Sur un petit rire, elle fait tourner sa robe puis dresse un doigt comme peut le faire sa mère, avant d'assurer : "Bien sûr ! Il faut être pré-vo-yant et n'oublier personne des gens qu'on a à cœur."
Les deux garçons eux aussi rendent son regard complice à Madame Tiéran, tout émoustillés eux aussi de se projeter déjà dans un mariage, même s'ils n'arrivent pas vraiment encore à se figurer le visage de leur future épouse. Pour l'instant, c'est leur maman. Et le plus important, c'est la fête en elle-même.
"Oh oui ! Oh oui !" s’enthousiasme Childéric, ouvrant grand ses dix doigts pour se préparer à compter.

Bien sagement derrière Lucinde, la petite troupe s'enfonce donc dans l'immensité de pierre. La fraîcheur ténébreuse les saisit et fait pousser un petit "brrrrr" à Archibald avant qu'il ne s'habitue à la température.
"Ouaaaaaaaaaaw ! On dirait de la dentelle !" souffle Valentine en pointant les ornements des ogives à Lucinde.
"Vous, y avait combien de gens à votre mariage ?" chuchote quant à lui Childéric, resté fixé sur son idée de compte tout en commençant à observer les bancs. "Enfin... si vous vous êtes mariée ? Mais je pense que oui ; les jolies dames, elles ont un amoureux non ?"

Mais Valentine de son côté a quitté la conversation, bouche bée devant l'architecture. Sa frimousse prend un tour de plus en plus impressionnée, presque apeuré devant une très haute et sèche silhouette noire qu'elle aperçoit marchant le long d'un mur de l'édifice. Un grand manteau sombre plein de plis, des cheveux épais et quelque chose de... bizarrement statique alors même que ça se déplace pourtant... C'est... sa démarche qui lui fait douter de sa nature. Valentine tire timidement un pan de la robe de Lucinde et murmure en désignant la grande ombre :
"M... Madame Tiéran... La statue là-bas, elle bouge.... ?"
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Message par Lucinde Tiéran Lun 6 Déc - 21:37

Leur grand-père n'aurait pas aimé les voir parler ours en société ? Quelle surprise ! Lucinde aurait pourtant cru qu'il en saluerait l'originalité et… depuis quand pensait-elle de telles sottises ?

— Ce pourrait être amusant, mais je préfèrerais apprendre le renard, admit-elle en se prêtant au jeu. 

Elle acquiesça néanmoins, toute compréhensive, aux propos de l'aîné. Elle ne reprochait rien à son père, qu'il ne s'inquiète donc pas. Il aurait été abusif de sa part de mépriser d'avance tous les hommes qui assuraient l'éducation de leurs enfants. Elle ne voulait même pas imaginer le regard de Madame de Coutrenielle si elle avait débité de telles inepties. Il fallait savoir faire la part des choses et réfléchir correctement, sinon elle ne s'en serait pas sortie.

— Il est préférable d'avoir un père strict que permissif, rappela-t-elle. Tout comme il était préférable d'avoir un père permissif que fou à lier, mais elle éviterait de le mentionner. Apprendre la discipline était une chose essentielle pour une éducation réussie. Parfois, cela semble désagréable sur le moment, mais des années plus tard, lorsque l'on est devenu un adulte accompli, on remercie le Seigneur de nous avoir offert ce cadre. Ferme, mais juste

Et elle ne serait jamais assez reconnaissante envers la personne qui le lui avait apporté. Elle était fière d'être ce qu'elle était : résiliente, lucide, disciplinée, efficace et toujours prête. Marie-Laurence avait peut-être eu besoin de lui remettre les idées en place après le choc des derniers événements, elle n'en était pas moins capable de se débrouiller. Ce n'était pas le laxisme qui apprenait à se tenir. Ce qui ne voulait probablement pas dire que ses filles n'auraient jamais eu le droit de parler ours pour s'amuser. Ni qu'elle tenait à tenir un discours moralisateur : ce n'était qu'un simple retour d'expérience, et si cela pouvait un jour les rassurer. En réalité, elle ne savait même plus pourquoi elle avait parlé de cela.

Mais certes ni à un mariage, ni dans un quelconque lieu de culte. Elle n'était pas la femme la plus pieuse du monde, mais il y avait des manières à observer. Elle sourit à la petite prévoyante, touchée malgré elle. Alors, autant prévoir immédiatement le nombre de leurs invités - sans pousser le vice jusqu'à calculer le budget nécessaire, ce n'était pas comme s'ils risquaient de se retrouver tout de suite avec un mariage sur les bras. 

— C'est impressionnant, confirma-t-elle à Valentine. 

Et assez harmonieux. Les choses semblaient être à leur place - et il n'y avait pas de bouteilles qui traînaient dans tous les coins, c'avait quelque chose d'agréable. 

— Oh, peut-être pas toutes… mais il faut croire que moi, oui. Bien moins d'invités qu'au vôtre, assurément, répondit-elle à Childéric sans savoir pourquoi. 

Il faudrait vraiment qu'elle apprenne à se tenir éloignée des enfants, cela lui faisait parler de choses qu'il aurait mieux valu enterrer. Et pourquoi ? Pour ne pas décevoir l'idée qu'il s'était faite ? Non, vraiment, cela devenait ridicule. Qu'est-ce que cela aurait pu lui faire ? 

Lucinde fut rappelée aux considérations concrètes par une main tiraient sur sa robe. Une statue qui… Oui, enfin, c'était tout de même l'exact opposé du principe d'une statue, non. Elle adressa un sourire rassurant - maternel - à la fillette avant de chercher la statue mouvante au bout de son doigt. 

— Ce n'est qu'un homme, mademoiselle, la rassura-t-elle. 

Elle fronce néanmoins les sourcils en croyant reconnaître l'individu en question. Était-il possible que ce soit… Achille ?
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[27 janvier 1598] Jeunesse amène ta joie (ft. Lucinde) Empty Re: [27 janvier 1598] Jeunesse amène ta joie (ft. Lucinde)

Message par Dyonis Howksley de Frenn Lun 20 Déc - 9:39

[27 janvier 1598] Jeunesse amène ta joie (ft. Lucinde) C35d9c10 [27 janvier 1598] Jeunesse amène ta joie (ft. Lucinde) 4e4f1810 [27 janvier 1598] Jeunesse amène ta joie (ft. Lucinde) D63a8110

Valentine de Frenn, fille de Tommen (7 ans)
Archibald et Childéric de Frenn, fils de Goderigue (9 ans et 4 ans)

Les joues des trois bambins se gonflent de large sourires. Valentine bat des mains tandis que Childéric, agitant volontiers ses petits pieds, approuve de tout son entrain :

— Oh oui ! Oh oui, ce serait encore mieux, le renard ! C’est tellement mignon, les renards. En plus, il paraît qu’ils sont très futés, ils pourraient nous apprendre des petits trucs. C’est pour ça ?
— C’est peut-être aussi parce que Madame, elle a les cheveux de la même couleur que les renards, ça a peut-être un rapport, plaisante Valentine en chuchotant derrière une main à l’oreille de son cousin… mais en vérité elle parle assez fort pour que Lucinde l’entende et d’un coup d’œil joueur elle l’inclut à ce faux secret.

Archibald de son côte reste bien plus concentré sur cette triste confidence qu’il vient de livrer sur la dureté et la distance de leur père. Cependant, Madame Tiéran a sûrement raison, il le sent au fond de lui, et elle a l’air cependant compréhensive pour ce qu’il vient de dire, ouf… Pourtant, souvent il a du mal à cerner son père. Il faut dire que son éducation est remise aux mains des précepteurs la plupart du temps, et que Papa est « occupé » à la cour et en soirées.

— Oui, j… je comprends, dit-il de sa petite voix calme, en aîné soucieux de montrer l’exemple et de ne pas décevoir son père. Il fait sûrement tout cela pour que je sois un homme bon et droit plus tard en société et… oui, notre père, il est sans doute juste. Vous, ça se sent, vous êtes sage ! C’est votre père qui vous a élevée ou des gouvernantes et des précepteurs ?

La curiosité est là, heureux qu’Archibald est de parler un peu de ces complexes questions d’éducation. Sans doute n’est-il pas le seul à ne pas avoir toujours trouvé ses parents rigolos, et parler de cela avec une grande personne avait sans doute de quoi le rassurer.
Et d’un bon pas ils pénètrent dans le gigantesque édifice qui produisit aussitôt tout son effet sur les enfants. Madame Tiéran semble aussi impressionnée qu’eux comme elle le confie à Valentine. Ils restent encore un moment bouche bée, à contempler toutes ces colonnes, les chapiteaux, les vitraux aux personnages élégamment drapés, aux auréoles resplendissantes. Valentine ne pense même plus à chercher discrètement des yeux ces fameuses fesses qui se cacheraient en haut de certains piliers.

Les deux plus jeunes accueillent d’une petite moue la triste vérité selon laquelle toutes les jolies dames n’ont pas d’amoureux… Au moins, Madame Tiéran, si. Il faut dire qu’elle est gentille et très jolie. Son sourire maternel fait très plaisir à Valentine, qui s’en trouve aussitôt rassurée au sujet de cette grande silhouette. Une mine plus joyeuse lui revient alors, et c’est d’un regard plus apaisé qu’elle observe de nouveau cet homme – puisque ce n’est qu’un homme.

— Oooooh, mais alors il fait p… il est… Owaaaaaaw, hésite-t-elle, s’étant retenue de dire des vilainies, on lui a appris que cela ne se fait pas.

L’homme en question est si grand, si droit ! Avec cette drôle de démarche et ce visage qui ne porte aucune expression capable de dire ce qui se passe en lui. Et la grande ombre justement semble avoir vu Madame Tiéran et approche d’eux.

[27 janvier 1598] Jeunesse amène ta joie (ft. Lucinde) Jzorzo11

Jérémie Torrès, esclave, 19 ans

Jérémie n’avait pas oublié sa brève rencontre avec Lucinde – puisqu’elle n’avait donné aucun nom de famille. Cela remontait à ses premiers temps sur le chantier… et dire qu’il en avait désormais l’entière charge depuis le départ précipité de l’architecte Carpentier. Travailler les plans et l’érection de cet édifice lui plaisait, mais il restait navré pour cette fuite d’Augustin, inquiet pour lui.
En approchant, il a de quoi constater que Lucinde n’est manifestement plus gardienne de prêtres. Mais de trois attendrissants petits… dont le plus jeune se colle à la jupe de la jeune femme tandis qu’il approche. Pourtant, Jérémie n’oublie pas de sourire avec l’espoir de le rassurer.

— Bonjour, Lucinde, engage-t-il avec ses R roulés si caractéristiques.

Il laisse dans un coin de son esprit ce qui vient de l’occuper derrière la cathédrale : la rencontre de quatre rebelles à qui il vient de fournir de faux laisser-passer pour que des esclaves en fuite retrouvent leur pays dans heurt. Il se garde aussi de plaisanter quant au gardiennage de curé, ignorant ce que ces enfants savent ou pas.

— Mademoiselle, Messieurs, les salue-t-il en abaissant la tête, en toute courtoisie envers ceux qui ont tout l’air d’enfants de bourgeois, voire d’aristocrates.

Jérémie a bien entendu dire que le seigneur de Frenn en personne est venu se saisir de Thierry d’Anjou. Serait-ce par son entremise que Lucinde a trouvé une bonne place auprès de quelque famille fortunée ? La tâche doit être bien différente – et plus plaisante – qu’auprès du prêtre défroqué.

— B… Bonjouuuuur, s’élève la petite voix de Childéric.

Valentine adresse un petit salut, levant les pans de sa robe, tandis que l’aîné hoche la tête.

— Comment vous portez-vous depuis décembre ? Vous voici donc avec une nouvelle casquette, reprend-il à l’attention de Lucinde.
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Message par Lucinde Tiéran Sam 8 Jan - 13:34

La comptable esquissa un sourire en écoutant les théories des enfants - autant celles qui lui étaient adressées que celles que l'on faisait mine de lui cacher.

— Peut-être un peu de tout cela, approuva-t-elle. Et aussi parce qu'il doit être dangereux de faire la conversation à un ours. Ces animaux-là sont assez lunatiques, dit-on. S'ils savent vous assommer d'un coup de patte, mieux vaut éviter de les contrarier.

Les renards étant plus aisés à gérer, bien entendu. Mais les imitations animalières n'étaient pas de bon ton et elle comprenait tout à fait qu'un père soit fort réticent à cette idée. Tout comme elle pouvait se figurer qu'une très jeune personne ait tendance à s'interroger. Mieux valait en discuter ainsi que de faire des siennes pour attirer l'attention. La question d'Archibald la laisse un instant troublée. Son père… Cela, c'était autre chose. En réalité, il devait même être pire que ce qu'elle avait pu en voir où ce dont elle pouvait se souvenir, pour faire réagir de la sorte une dame aussi attachée à l'ordre que Marie-Laurence de Coutrenielle pouvait l'être. L'innocence de la question la toucha néanmoins et elle s'efforça d'y répondre.

— Nous ne sommes pas du même milieu, vous et moi. Je n'aurais pas pu me permettre ces privilèges-là, ne mentit-elle qu'à peine. En réalité, mon cas est un peu particulier. Une noble dame qui n'avait pas encore d'enfants, pour laquelle mes parents travaillaient, s'est intéressée à mon cas lorsque j'avais… environ votre âge. C'est à elle que je dois la majeure partie de mon éducation. Notez que je n'aurais probablement pas eu cette opportunité si mon père ne m'avait pas appris à bien me tenir.

Lui reconnaître des qualités inexistantes étant sans doute le prix à payer pour avoir envisagé ce qu'elle avait envisagé - de s'en préoccuper quand il crèverait très bien tout seul. Soit. Ces enfants-là n'étaient pas dans une situation qui pouvait requérir de voir les choses autrement. 

Les voilà bientôt tous dans la cathédrale, plutôt impressionnés. Le lieu avait effectivement quelque chose d'imposant, loin de la petite église de village où elle-même s'était mariée. Ces considérations furent bientôt chassées lorsqu'on lui signala la présence d'Achille. Qui impressionnait manifestement la petite troupe. Sans le réaliser, Lucinde posa la main sur l'épaule de Childéric, qui cherchait refuge derrière ses jupons.

— Bonjour, Achille, lui retourne-t-elle avant de s'adresser aux petits nobles qu'il vient de saluer. Monsieur Achille… Hmmm... - elle n'avait pas de nom plus précis à leur renseigner - est ouvrier d'un chantier tout près de l'église où je travaillais, leur expliqua-t-elle brièvement. Du moins, je suppose que vous y êtes toujours, demande-t-elle au concerné.

Elle passerait bien entendu sous silence la curieuse instruction qu'elle avait cru discerner lorsqu'ils avaient discuté, et toute autre considération hors sujet. 

— C'est exact, confirma-t-elle pour ce qui était de son propre changement de fonction. J'ai été engagée par le baron de Frenn lorsqu'il est venu… s'assurer que notre ami commun prendrait du repos. Cela a dû en parler sur le chantier, vous étiez pour ainsi dire aux premières loges.

Enfin, en réalité c'était elle qui s'était trouvée aux premières loges, mais il aurait tout de même été fort surprenant que personne n'en remarque rien de ce côté. Sans se l'avouer, elle espérait toutefois qu'il comprenne qu'il n'eût pas été de bon ton qu'elle s'attarde trop en sa compagnie avec ces enfants-là.
Lucinde Tiéran
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Message par Dyonis Howksley de Frenn Lun 7 Fév - 19:01

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Valentine de Frenn, fille de Tommen (7 ans)
Archibald et Childéric de Frenn, fils de Goderigue (9 ans et 4 ans)
Jérémie Torrès, esclave, 19 ans

Childéric et Valentine se regardent, regardent Madame Tiéran, se regardent de nouveau en agitant les mains dans un « oh la la laaaaa » : assurément, il vaut mieux parler avec des renards ou des papillons qu’avec des ourses, c’est quand même dangereux même si ces animaux doivent être tristes parfois de faire des numéros dans les rues…
Et entrés dans l’église, les trois petits curieux s’intéressent à l’éducation de leur accompagnatrice. Valentine tire une petite pote tristounette à cette idée de différence de rang, et de « privilège ». C’était vrai, ça, qu’est-ce qui au fond donnait les privilèges ? L’argent ? Là où on naissait ? C’était ou bien du hasard ou bien ce que Dieu voulait. Archibald, lui, ne poussa pas aussi loin les questions et se disait surtout qu’il était une très belle chose que Madame Tiéran ait été prise sous l’aile d’une grande dame, et que maintenant elle soit chez Grand-Père.

— Quelle chance ! s’enjoua Childéric en sautillant, à l’heureuse histoire de Madame. Mais alors pourquoi est-ce que…

C’était alors qu’apparut la grande statue – et leur accompagnatrice semblait le connaître. Fruistré de voir la conversation dévier avec l’arrivée du bonhomme, Childéric bouda quelques secondes. Achille, fut-il présenté. Valentine lui offrit aussitôt, à la suite de Madame Tiéran, son salut d’un guilleret :

— Bonjour Monsieur Achille ! Vous aussi, vous êtes un guerrier ? C’est vrai, le talon ?
— Ce fut vrai pour un Achille en particulier, Mademoiselle, répondit Jérémie dans un sourire, après un petit souffle de rire. Moi, j’en ai le nom mais comme l’a souligné Madame Tiéran, je ne suis qu’un simple employé de chantier.
— Oooooh ! Est-ce pour ça que vous êtes comme une statue ?

Jérémie mit un petit temps à connecter, peu conscient qu’il était bien souvent de sa propre apparence, mais répondit de nouveau d’un petit rire et :

— Peut-être bien. Et c’est un honneur pour un architecte. (à Lucinde) Oui, j’y travaille encore. L’architecte en chef a… dû se retirer… et il m’a confié la charge de la fin du chantier. J’avoue que je ne m’y attendais pas, mais maintenant que le coup de main est pris j’apprécie ce travail. Travailler avec de la pierre, des chiffres et des formules est assez apaisant.

Et moins risqué, se dit-il à part soi. Quant à Augustin… Pauvre Augustin. Après ce malheureux incident sur son chantier, il avait préféré tout laisser en plan et prendre la fuite – ce que le fugitif ne pouvait que comprendre. Il ne lui aurait plus manqué qu’un procès en hérésie après toutes ces rumeurs impossibles à éteindre. Jérémie était du genre à apprendre très vite, à avoir l’instinct des calculs et des édifications : terminer l’ouvrage qu’Augustin avait déjà bien entamé ne lui posait pas trop de difficultés. La plus grande, étrangement, à ses yeux était moins le travail en lui-même que le relationnel avec les travailleurs maintenant sous ses directives.
Lucinde évoqua alors – à demi-mots devant les enfants, bien sûr – les exploits du père d’Anjou. Évidemment, ils avaient fait le tour du chantier et mis les rumeurs sens dessus dessous. Jérémie lui-même devait s’en avouer très déçu. Si le curé était d’un côté un homme de grand bien dans sa relation aux esclaves, de l’autre… il ne pouvait plus le voir d’un œil aimable en sachant qu’il avait la main aussi leste et était assez stupide pour s’attaquer à la fille du Premier Conseiller – rien que ça. Enfin… De ce que ses complices et petites oreilles lui avaient rapporté, le fugitif savait aussi que le baron de Frenn s’était montré plutôt magnanime et que le prêtre défroqué n’avait écopé que d’une carrière de soignant à l’hospice des vétérans. Au moins là-bas, auprès de tels patients il risquait difficilement de croiser un jupon.
Jérémie répondit d’un demi-sourire entendu à la précision selon laquelle Dyonis était venu ordonner au prêtre « de se reposer ». Ce fut Valentine qui rebondit, toute fière :

— Hé oui ! Il est gentil, hein ! Et c’est notre grand-père à nous !
— En effet. Le seigneur de Frenn est un homme droit et très juste, répond l’esclave avec douceur, et sincérité.

Flatter n’était pas dans son logiciel. Oh, bien sûr, ce n’étaient ni Madame Tiéran – employée du domaine – ni les petits enfants de l’intéressé qui allaient dire le contraire, cependant quand Jérémie entendait parler de gens de bien, surtout des nobles, il ne se privait pas de le signaler. Ces oiseaux étaient suffisamment rares dans les sphères aussi élevées de l’Empire.
Jérémie en était du reste doublement content pour Lucinde. Elle si volontaire, elle qui avait eu semblait-il un passé difficile et quelques errances de jeunesse, était désormais employée – et pas n’importe où. Il ne pouvait que se réjouir de la savoir dans cette situation stable. Et les petits enfants autour d’elle étaient adorables.

— Madame Tiéran allait nous raconter son histoire de cas par-ti-cu-lier ! reprit Childéric, qui avait de la suite dans les idées, en citant ses mots. C’est pourquoi que la noble dame, elle s’est intéressée à vouuuuus ? demanda-t-il en se dandinant, avec l’impression de découvrir bientôt un grand secret.
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[27 janvier 1598] Jeunesse amène ta joie (ft. Lucinde) Empty Re: [27 janvier 1598] Jeunesse amène ta joie (ft. Lucinde)

Message par Lucinde Tiéran Sam 19 Fév - 12:15

Achille arriva bientôt, laissant de côté ours et questions sur le passé. Elle écouta, attendrie derrière son masque, la petite Valentine. Une fois de plus, Lucinde songea qu'Achille avait bien de la culture et des capacités pour un ouvrier de chantier. Ne fût-ce que pour pouvoir si rapidement reprendre de telles choses en main. Elle acquiesça. Si cela lui plaisait, c'était sans doute une bonne chose. Discrète, elle ne poserait pas davantage de questions, ni sur cela, ni sur le départ de l'architecte.

— J'imagine, se contenta-t-elle de répondre lorsqu'il clôtura sur l'idée que tout cela apaisait. Elle l'imaginait bien réellement. C'était le genre d'efficacités détachées qu'elle appréciait.

Elle justifia sa nouvelle casquette par le sort de ce cher Thierry. L'innocence avec laquelle Valentine intervint lui étira un léger sourire. Ce n'était pas exactement ce que le curé avait dû se dire lorsque son grand-père l'avait fait emmener ! Elle acquiesça à la réponse d'Achille. Pour ce qu'elle en avait vu, il l'était, et pour sa part, elle n'avait pas à avoir honte d'avoir obtenu un emploi chez lui, quoi qu'il ne valent en rien…

— que la noble dame, elle s’est intéressée à vouuuuus ?

Lucinde pinça un instant les lèvres. Elle-même n'était pas certaine de le savoir, et elle ne savait fichtrement pas qu'en dire.

— Eh bien... elle ne me l'a jamais expliqué, mais je suppose que cela tient au fait qu'elle n'avait pas, à l'époque, eu la chance d'avoir des enfants. Et aussi à ce qu'elle est une très bonne personne.

Admirablement bonne, mais stricte et rationnelle. Elle lui avait transmis une partie plus que l'autre. C'était, à cette époque, tout ce qu'elle avait besoin que ce cadre ferme et cette discipline par laquelle elle l'avait façonnée.
Lucinde Tiéran
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Message par Dyonis Howksley de Frenn Jeu 24 Mar - 19:27

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Valentine de Frenn, fille de Tommen (7 ans)
Archibald et Childéric de Frenn, fils de Goderigue (9 ans et 4 ans)
Jérémie Torrès, esclave, 19 ans

Valentine interprète le petit sourire de Madame Tiéran comme une nouvelle marque de sympathie pour ce pauvre curé qui avait au moins pu prendre du repos grâce à leur grand-père. Devant la mine de la petite, Jérémie a un coup d'œil entendu mais discret pour Lucinde. La fillette et ses deux cousins paraissent en tout cas flattés des compliments adressés - à juste titre - au seigneur de Frenn. Sobre, discret et juste, telles sont les qualités que le fugitif en entend, ce qui est fort rare et franchement appréciable au milieu de toute cette noblesse bien souvent "de salon". Un soulagement, donc, de savoir Lucinde travailler chez cet homme-là.

D'une humeur très perméable, Childéric bat des mains, sensible au portrait que Madame Tiéran leur fait de cette noble dame qui l'avait prise sous son aile. Archibald et Valentine restent de leur côté un peu plus nostalgiques, arrêtés par l'idée triste - et belle à la fois - de cette dame qui n'avait pas eu d'enfant... mais donné par-là même sa chance et sa place à Lucinde.

-- Même si j'ai des enfants avec mon amoureux, moi, quand je serai grande, je ferai comme la dame avec vous ! envisage déjà Valentine. Comme ça, ça ouvre des ponts à d'autres enfants pour l'avenir.

Elle aime l'idée, et après tout leur grand père a bien récemment pris au domaine leur copain Sébastien, pas noble lui non plus. Jérémie de son côté écoute avec attendrissement les effusions pleines d'humanisme de la fillette. Voilà qui change des valeurs véhiculées dans la famille du porcin Monthoux chez qui il a été six ans esclave. Et le Rottenberg, n'en parlons même pas. Comme la jeune Valentine, il apprécie de ce que dégagent les brefs souvenirs de Lucinde : une femme aisée qui, dans son malheur, s'est intéressée aux enfants autour d'elle et donné toute sa place à une demoiselle sans doute déjà pleine de ressources à l'époque.
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